• il y a 2 mois
Avec Sébastien Nicolas, secrétaire général SNPFO (Syndicat national pénitentiaire - FO)

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##C_EST_DANS_LACTU_1-2024-08-02##

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Transcription
00:00Bonjour à toutes et à tous, c'est ravi de vous retrouver, nous sommes ensemble jusqu'à 13h pour ces débats de l'été.
00:07A midi, avec Joseph Ruiz, nous commenterons bien sûr, vous venez de l'entendre, l'arrivée dans le jeu des JO olympiques
00:15du géant, du judo mondial, le grand Teddy Riner qui remet son titre, ses titres en jeu aujourd'hui.
00:23Ce sera de 12h à 13h, les JO dans tous leurs états.
00:26Et puis l'actualité des jeux, c'est, vous venez de l'entendre encore, l'efficacité de la présence policière et des gendarmes,
00:34selon le ministre de l'Intérieur, qui ont interpellé des centaines d'individus, dont certains auraient souhaité s'en prendre
00:41aux jeux olympiques. Vous entendrez le ministre et nous en débattrons bien sûr avec nos quatre débatteurs dans
00:47Mettez-vous d'accord de 10h30 à midi. Dans les débats de l'été, il y a aussi ce scandale, peut-être le scandale d'état de l'été,
00:55la très grave affaire Amra, la justice aurait pu éviter son évasion et surtout, elle aurait pu éviter la mort de deux de ses gardiens
01:07de la pénitentiaire, avec trois autres qui ont été blessés. C'est un rapport de l'inspection générale de la justice
01:14sur lequel on va revenir tout de suite. Et puis cette question, les assureurs, nos primes d'assurance vont-elles augmenter
01:21dans les mois qui viennent, alors que les catastrophes naturelles se multiplient, tornades, inondations, coups de vent,
01:27et puis évidemment des tremblements de terre aussi, mais tout cela coûte énormément d'argent, notamment au monde de l'assurance.
01:33Alors nos primes seront-elles de plus en plus chères ? On en parlera tout à l'heure. Réagissez au 0 826 300 300 si vous le souhaitez,
01:40sur tous ces sujets nouveaux. Passons à l'antenne, bien sûr, ce sont les débats de l'été.
01:46Sud Radio, les débats de l'été, 10h-13h, Thierry Guerrier.
01:51Je vous le disais, on commence par ce qui est peut-être le scandale d'État de cet été, l'affaire AMRA qui rebondit,
01:59car l'administration pénitentiaire a peut-être failli, elle n'aurait pas su protéger ses propres gardiens au fond,
02:06à cause d'un manque de communication, un isolement entre les différents partenaires de la chaîne pénitentiaire
02:14et de la chaîne de l'information Mohamed Amra. Je vous rappelle de qui il s'agisse, c'est un dangereux personnage
02:20qui était un petit trafiquant de drogue et qui est devenu un du grand banditisme. Il s'est évadé au péage d'un Carville,
02:26libéré par un coup de force en mai dernier de complices qui ont tiré dans le tas carrément, qui ont tué l'escorte pénitentiaire,
02:35qui ont tué deux gardiens de la pénitentiaire et blessé grièvement trois autres, qui donc emmenaient Amra au tribunal.
02:44La nouveauté, c'est donc ce rapport de l'inspection générale de la justice que le ministre de la justice, le garde des Sceaux,
02:49Éric Dupond-Moretti, a souhaité publier avec une grande transparence, mais ce rapport est accablant pour la chaîne pénitentiaire.
02:58Il révèle qu'on aurait pu éviter, si les policiers, si les juges, si les directeurs de prison s'étaient parlés,
03:04eh bien on aurait peut-être pu éviter ce drame. Nous sommes en ligne avec Sébastien Nicolas, bonjour.
03:10Bonjour.
03:11Vous êtes secrétaire général du syndicat national pénitentiaire Force Ouvrière.
03:15Est-ce qu'on va trop loin quand on dit qu'on aurait pu éviter ce drame ? Et qu'est-ce que révèle ce rapport, selon vous, de l'aigu ?
03:23Alors, écoutez, oui, je pense qu'on va peut-être un peu trop loin en disant qu'on aurait pu éviter ce drame.
03:30Moi, ce que je lis dans le rapport, c'est, d'une part, que sur la prise en charge de moi, Mme Amra, par l'administration pénitentiaire,
03:39il y a une adaptation, tout au long de sa détention, aux éléments d'information qui sont portés à la connaissance de l'administration pénitentiaire.
03:47En clair, ça veut dire quoi ?
03:49En clair, ça veut dire qu'à chaque fois que l'administration pénitentiaire a été informée d'un élément justifiant l'adaptation du profil et la prise en charge de moi, Mme Amra,
03:59l'administration pénitentiaire a répondu.
04:02Vous constatez dans le rapport que le niveau d'escorte de ce détenu a évolué vers le haut tout au long de sa détention.
04:10Vous constatez qu'en fonction des découvertes de téléphones des incidents disciplinaires, il s'est vu appliquer des sanctions disciplinaires.
04:19Un régime de fouille exorbitant par rapport à ce que suit le détenu moyen dans les établissements qu'il a fréquentés.
04:28Oui, mais Sébastien Nicolas, clairement, il est à peu près indiqué dans ce rapport que la dangerosité réelle de Mohamed Amra a été mal évaluée en raison de problèmes de partage d'informations dans la chaîne pénale.
04:42Où sont les bugs ?
04:43Alors, le bug, il est clairement identifié dans le rapport, puisque le rapport écrit par le coordination et le partage de l'information entre l'autorité judiciaire et les différents services,
04:56un partage d'informations fortement cloisonné. Ce sont les mots du rapport.
05:01En fait, le problème se situe entre le partage de l'information dans le cadre des informations recueillies dans le cadre de l'instruction et l'administration pénitentiaire.
05:12Le point d'achoppement, il est là.
05:14La juge d'instruction qui était chargée de ce dossier n'a pas donné toutes les informations par souci du respect du secret de l'instruction, bien sûr.
05:22Elle n'a pas donné toutes les informations qui auraient pu permettre au directeur de la prison ou à ses supérieurs de décider d'une escorte bien plus conséquente pour escorter Mohamed Amra.
05:33Pas seulement. Moi, je lis dans ce rapport que le profil connu par l'autorité judiciaire de Mohamed Amra aurait permis non seulement de renforcer le niveau d'escorte de Mohamed Amra,
05:47d'obtenir un prêt de main forte de la police, de la gendarmerie, peut-être également de ne pas l'incarcérer sous la maison d'arrêt d'Evreux, qui est un petit établissement, pas forcément très sécuritaire.
06:00Ça aurait peut-être également permis de demander son inscription au répertoire des détenus particulièrement signalés.
06:06Si on avait eu ces éléments d'information, il est évident que la prise en charge aurait été totalement différente.
06:14Ce ne sont pas des petites failles ce que vous venez de nous évoquer là ?
06:19Non, ce n'est pas des petites failles.
06:21Qu'est-ce que vous considérez qu'aujourd'hui il faut faire ? Il y a 17 propositions dans ce rapport pour améliorer la chaîne d'information de toute la chaîne pénitentiaire
06:32qui va de la justice, des juges eux-mêmes, jusqu'au gardien et donc au directeur de prison pour éviter que ça ne se reproduise.
06:39Alors, il y a un élément fondamental, c'est sur le partage d'informations.
06:44Le partage d'informations sans violer le secret de l'instruction, car on n'a pas à savoir le détail d'une instruction, les paniers d'investigation en cours, etc.
06:52Mais qu'on puisse au moins, sur le principe du besoin d'en connaître, avoir des éléments qui nous permettent de comprendre, d'analyser au plus près le profil d'une personne détenue.
07:08C'est ça dont on a besoin. Et effectivement, la distorsion que l'on voit, qui est mise en exergue dans ce rapport, c'est que nous avions une image de Mohamed Amra
07:18qui était différente de celle que pouvaient voir les juges d'instruction en charge du dossier.
07:26Et ça, c'est un vrai problème. Nous, on n'a pas à connaître le détail du travail du juge, mais quand il y a une distorsion de profil aussi importante,
07:34on a besoin de savoir pour protéger nos services, pour protéger aussi les citoyens.
07:40Parce que si on est en mission extérieure, un événement comme au péage d'Ankara-Ville, on aurait pu avoir des morts au-delà de l'administration pénitentiaire.
07:48Oui, il voulait dire des civils autour, des citoyens qui auraient pu être abattus aussi alors qu'ils étaient là par hasard.
07:54Tout à fait. Donc nous, on a besoin d'éléments d'informations sur le profil nous permettant d'adapter notre prise en charge.
08:01Sébastien Nicolas, je rappelle que vous êtes le secrétaire général du syndicat national pénitentiaire Force Ouvrière.
08:06Aujourd'hui, quel est l'état d'esprit chez vos collègues ? Est-ce qu'ils ont peur, évidemment, plus que jamais d'accompagner certains détenus dangereux ?
08:13Je rappelle que Mohamed Amra est aujourd'hui totalement dans la nature. Il est perdu dans la nature. En tout cas, je ne sais pas s'il est perdu, mais enfin, il est libre.
08:21Depuis Ankara-Ville, on ne l'a toujours pas retrouvé. Comment réagissent vos collègues aujourd'hui ?
08:27Avec beaucoup de courage. Nous avons des agents très courageux qui font face aux missions qui leur sont attribuées.
08:34Évidemment, ça exige aussi de nous d'aller beaucoup plus à la recherche d'informations, c'est-à-dire qu'aujourd'hui...
08:45Et d'être plus vigilants.
08:46D'être beaucoup plus vigilants, effectivement, quitte à refuser des missions, quand on estime que la mission met en danger les agents et que le niveau de sécurité reste fort.
08:56Et pas satisfaisant, on refuse, quelles en soient les conséquences.
08:59Merci en tout cas d'avoir témoigné ce matin et réagi et analysé ce rapport de l'Inspection Générale de la Justice.
09:06On suivra ce dossier, bien entendu, sur Sud Radio.
09:09Et vous serez à nouveau notre invité, si vous le souhaitez, Sébastien Nicolas, secrétaire général du Syndicat National Pénitentiaire Fosse-Souvrière sur l'affaire Amra, que nous suivons sur Sud Radio.

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