Tous les matins, journaux et rubriques sur la culture et la vie quotidienne accueillent dans la bonne humeur les premiers téléspectateurs de la journée.
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00:00Oui, la Marseillaise, parce qu'on ouvre notre plateau des champions, il est 9h10.
00:05Bonjour Alexis Anquincon, ça va bien ?
00:08Bonjour, ça va très bien, merci.
00:09On est ravis de vous avoir avec nous ce matin.
00:11Vous êtes notre champion, vous êtes notre roi, notre porte-drapeau aussi.
00:14Désormais médaillé d'or de para-triathlon à la maison, c'était Landy.
00:19Est-ce que vous êtes toujours sur votre petit nuage ?
00:22Là, c'est un nuage, comme je l'ai dit tout à l'heure, presque à la Dragon Ball Z.
00:26Vous savez, à l'époque, Sangoku, il volait sur son nuage, c'est pareil, c'est la même chose.
00:30Je suis certain que vous avez fait vibrer Claire Wauquiez-Ficot,
00:33qui nous accompagne également aujourd'hui et qui va prendre la suite de Télématin.
00:36Bonjour Claire.
00:37Flavien Martinez, bonjour, consultant France Télévisions, de Para Développé Couché,
00:41coach aussi d'Axel Bourdon, chance de médaille aujourd'hui, on vous explique.
00:45Axel Bourlon.
00:46Oui, Bourlon, pardon, oui, oui.
00:47Non, non, lui ne va pas nous donner le bourdon, il va plutôt nous donner des émotions.
00:51On vous explique de quoi il s'agit dans un instant.
00:54Mais d'abord, Alexis, quelle histoire, quelles courses.
00:56On a revu les images, on se les passe en boucle.
00:58Je ne sais pas si vous avez eu le temps de lire l'équipe le lendemain de votre victoire.
01:03Non, pas encore.
01:04Voilà comment Louis Boulet décrit la course.
01:06Ils étaient douze à ses trousses, ils auraient pu s'y mettre à trente ou à quarante en scooter ou à cheval.
01:11Le résultat aurait été le même.
01:13Ça, c'est un bel hommage.
01:14Oui, c'est gentil, merci Louis.
01:16Je ne sais pas, effectivement, j'avais vraiment l'impression de survoler cette course.
01:20J'étais très, très attendu.
01:21J'avais vraiment clairement annoncé l'ambition depuis longtemps de dire que je serais imbattable à Paris.
01:26Alors, c'est un peu arrogant, mais ce n'était pas de l'arrogance.
01:30Ce n'est pas arrogant quand on gagne à la fin.
01:31Ce n'était pas de l'arrogance, c'était vraiment une conviction personnelle que devant ma famille,
01:36il fallait plus qu'être imbattable pour me battre parce que je voulais gagner pour eux.
01:39Il faut cultiver cette conviction pour réussir.
01:42Il faut y croire tout le temps, se dire jamais je vais perdre.
01:45Oui, c'est sûr que ce n'est pas évident.
01:46Et c'est vrai qu'en France, souvent, on pourrait être pris pour des arrogants
01:52quand on annonce vraiment une victoire, qu'on annonce vraiment cet objectif ultime, en fait.
01:57Mais voilà, je pense que moi, je suis quelqu'un de...
02:00Oui, effectivement, qui va toujours de l'avant, qui remet toujours en doute, finalement, mes qualités.
02:07Voilà, je repousse toujours les choses.
02:09Et c'est vrai que j'ai démontré que voilà, avec le travail, ça marche, ça marche.
02:13C'est beaucoup de travail, j'imagine.
02:14Vous êtes imbattable quand même.
02:1627 courses remportées d'affilée, les uns derrière les autres.
02:21Ça fait cinq ans, c'est ça ?
02:22Oui, depuis août 2019.
02:23Oui, effectivement, j'avais perdu sur un duathlon, donc même pas un triathlon.
02:26Et bon, j'avais eu quelques pépins ce jour-là.
02:29Mais...
02:29Qu'est-ce que ça implique comme travail, Alexis ?
02:32Oui, je pense que c'est beaucoup de rigueur.
02:33Voilà, je pense que mon entraîneur pourrait en parler.
02:35Je suis quelqu'un qui en fait toujours un peu plus qu'un peu moins.
02:38Voilà, je saute jamais en entraînement.
02:40Je suis toujours à l'heure.
02:41Voilà, c'est beaucoup d'obstination, parce que je suis quelqu'un de très obstiné.
02:45Et quand j'ai quelque chose en tête, voilà, il faut que ça arrive.
02:47Bon, pour ceux qui vous découvrent, je ne sais pas s'il en reste encore.
02:51Vous avez été amputé de la jambe droite en 2013,
02:53après un accident sur un chantier qui a eu lieu trois ans auparavant.
02:56Est-ce que physiquement, quand on voit vos courses, la façon dont elles se passent,
03:00vous ne vous sentez pas plus fort que vous ne l'avez jamais été,
03:03y compris dans votre vie d'avant ?
03:04En tout cas, c'est sûr que je ne suis pas moins fort qu'avant, ça c'est certain.
03:07Ce que j'adore dans mon parcours, c'est que quand j'ai commencé le triathlon,
03:10j'étais loin d'avoir le niveau aujourd'hui,
03:12on entendait sur le bord de la route,
03:13« Ah, c'est bien, il est courageux, il fait ça avec une prothèse, c'est super. »
03:16Maintenant que je suis vraiment capable de gagner des courses,
03:18même sur des triathlons valides, avec des triathlètes valides,
03:22on entend, « Ah, mais c'est normal, il a une prothèse. »
03:24Donc en fait, ce qui est énorme pour moi, c'est ce changement de mentalité.
03:27Et faire finalement quelque chose d'un handicap de base devient presque une force.
03:32Et ça, pour moi, c'est énorme.
03:34Est-ce qu'il y a 11 ans, quand vous avez eu votre accident,
03:38vous auriez pu imaginer être si heureux et dans cette situation aujourd'hui ?
03:44Non, c'est exceptionnel, c'est démentiel ce que je vis.
03:48Moi, je n'ai jamais rêvé d'être champion d'Europe,
03:49champion du monde et champion paralympique.
03:51De base, en fait, je rêve de faire les Jeux paralympiques.
03:55C'était un rêve pour moi de pouvoir participer,
03:57mais jamais je n'ai pu imaginer être le meilleur.
04:00Et finalement, tout ça, ça s'est construit au fur et à mesure.
04:02Et voilà, je remercie forcément tout mon entourage qui m'a permis d'en arriver là,
04:06parce que c'est l'individu Alexis Honquinquan qui a gagné en franchissant la ligne.
04:10Mais finalement, il y a tout un écosystème autour de moi qui fait que ça marche.
04:13Vous avez eu un appel d'Emmanuel Macron après votre victoire ?
04:16Je ne sais pas, vous pensez ?
04:18Je crois que c'est la ministre des Sports qui vous l'a passé.
04:20Alexis Président, ce n'est pas vous le prochain premier ministre ?
04:22Non, non, ce n'est pas moi.
04:23Clairement, ce n'est pas moi.
04:24Je suis déjà très, très heureux d'être porte-drapeau,
04:26de représenter toute ma belle délégation française avec Nantana Kaïta.
04:31Et c'est déjà très, très bien.
04:34Si ça avait été lui, il aurait déjà été nommé parce qu'il est rapide.
04:36C'est vrai. Non, mais on tourne ça comme une blague.
04:38Mais votre parcours parle pour vous.
04:42Vous avez l'oreille des puissants.
04:43Vous parlez souvent à la ministre, au président.
04:46Un poste de ministre des Sports après votre carrière, ça pourrait le faire, non ?
04:50Alors là, c'est vraiment quelque chose qui ne m'a pas du tout traversé l'essai pour le moment.
04:54Non, non, bien sûr.
04:55Ça nous a traversé l'esprit, par contre.
04:57Non, mais voilà, je pense qu'effectivement, aujourd'hui, j'ai une petite voix qui peut parler
05:02et qui peut parler justement pour tous les sujets qui me tiennent à cœur,
05:05le sport pour tous.
05:06Parce que là, aujourd'hui, on parle de sport de haut niveau sur les Jeux paralympiques.
05:09Mais en fait, avant de devenir sportif de haut niveau, il faut surtout pouvoir faire du sport.
05:12Donc voilà, je pense que ça parle aux gens en situation de handicap, mais pas qu'eux.
05:16Je pense que c'est Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.
05:19C'est une énorme fête.
05:20Et finalement, ça serait super de pouvoir permettre aux gens de repratiquer du sport,
05:24du sport en loisir.
05:25Voilà, on peut le faire en toute amitié, en toute décontraction.
05:29Pardon, mais ça, c'est un discours de ministre des Sports.
05:32Désolé, je vais reprendre une casquette plus sportive, alors je suis désolé.
05:36Justement, Alexis, pour une casquette un peu plus sportive,
05:38nous, les pro-fans, on ne sait pas ce que c'est que d'être champion paralympique.
05:41Il y a un avant et un après titre paralympique.
05:45En plus, vous, vous en avez deux consécutifs. Est-ce que vous voyez ça ?
05:47Oui, c'est démentiel.
05:48En fait, quand vous êtes champion d'Europe ou champion du monde, c'est de votre discipline.
05:52Vous êtes un petit peu reconnu dans votre discipline.
05:54Quand vous commencez à être champion olympique ou champion paralympique,
05:58c'est presque tout l'État, finalement, toutes les fédérations,
06:01qui vous reconnaissent ce statut de médaille d'or.
06:04C'est tellement difficile à aller chercher une médaille d'or
06:06que du coup, ça traverse vraiment plus que sa propre fédération, sa propre discipline.
06:12Et c'est pesant ou enivrant ?
06:14C'est totalement enivrant.
06:15Vous ne voyez pas l'excitation que j'ai ?
06:16Je n'ai plus de voix depuis une semaine maintenant.
06:19Il a l'air bien.
06:20Et puis en plus, vous êtes porte-drapeau,
06:21donc vous allez peut-être aller encourager certains de vos coéquipiers de l'équipe de France.
06:24On en parlera dans un instant avec Claire Vauquier-Ficot
06:26parce que le programme, il est en cordance.
06:28On a déjà deux médailles.
06:29Je ne sais pas si vous avez vu.
06:30On en parle après la pub.
06:33Vous restez avec nous, c'était Les Matins, jusqu'à 9h30.