Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00Il est un peu plus de 20h, bonsoir, soyez les bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver, 20h, 21h, c'est votre heure des pro 2, vous connaissez le rendez-vous par cœur.
00:08On va beaucoup se parler de l'actualité bien sûr au Royaume-Uni, la nuit de tous les dangers où un grand nombre de manifestations sont prévues ce soir,
00:15après la mort de Séphietta à Salzburg, on sera sur place avec nos envoyés spéciaux et nos équipes.
00:20On va vous parler politique française, oui oui, avec Anne Hildelgo qui s'est carrément lâchée chez nos confrères du monde
00:27et elle a mis une petite pièce dans le cochonnet ce matin chez nos confrères de DRF.
00:31Et puis on va se parler également de Lucie Casté qui ne lâche rien, rien pour Matignon, la potentielle, j'ai bien la potentielle,
00:37future Première Ministre du Nouveau Front Populaire, a fait son coming out chez nos confrères de Paris Match.
00:43Et puis on saluera dans quelques instants l'amie de toute une génération de Français, une figure de télévision s'en est allée,
00:49Patrice Laffont a rejoint le monde des étoiles.
00:53Ce soir, pour cette heure des pros, j'accueille, beaucoup de plaisir, Geoffroy Lejeune, journaliste.
00:57Bonsoir Thierry.
00:58Je suis ravi de vous retrouver, il y a longtemps que je ne vous ai pas vu.
01:00Najwa El Haïté, je ne vais pas vous dire ça parce qu'on se voit beaucoup en ce moment, avocate, je suis ravi de vous avoir à mes côtés.
01:06Régis Saussomier, je pense que...
01:08On se voit beaucoup aussi.
01:09On se voit beaucoup.
01:11Vous faites toutes les heures, formidable.
01:13Cette semaine c'est festuel.
01:15Et puis notre amie Andrée Valigne.
01:17Bonsoir Thierry.
01:18Fidèle de chez Fidèle évidemment, soyez bienvenue.
01:20Allez, on va commencer par rendre hommage, je vous le disais, à un grand homme de la télévision.
01:24Le maître des jeux, on peut dire ça.
01:26Le maître des jeux, je vais vous interroger évidemment parce qu'on a tous un souvenir avec lui.
01:31Il a versé toute une génération, les chiffres et les lettres, c'était lui.
01:34Fort Boyard, c'était lui.
01:37Pyramide, c'était lui, etc.
01:40J'en passais des meilleurs parce que Patrice Laffont a rejoint ce matin le monde des étoiles, le monde de la télévision.
01:47Et pas que d'ailleurs, les réactions sont énormes, on le verra dans quelques instants.
01:50Et nous sommes avec Sophie Davant.
01:52Bonsoir Sophie.
01:53Bonjour.
01:54Merci mille fois, mais vraiment mille fois.
01:56Ça me fait très plaisir de vous avoir ce soir dans l'heure des pros.
01:58Je le disais, Patrice a marqué la télévision et quand je disais Fort Boyard, c'est lui.
02:03Mais c'est aussi un peu et beaucoup vous aussi, ma chère Sophie.
02:07Oui, mais moi à l'époque j'étais tout à fait néophyte en matière de jeux.
02:11Moi j'étais journaliste, je sortais d'une école de journalisme.
02:14Et c'est vrai que quand je me suis retrouvée sur le fort en présence de Jacques-Antoine, le pape des jeux et de Patrice,
02:21avec la carrière qu'il avait, j'y ai beaucoup appris à leur côté.
02:26C'est vrai que je ne pensais pas devoir lui rendre hommage un jour comme ça.
02:29Et je suis extrêmement choquée et triste de sa disparition ce matin.
02:34D'autant plus que Patrice avait une élégance et un physique de jeune homme.
02:40Il portait très bien ses 84 ans et on ne peut pas imaginer qu'il quitte aujourd'hui de cette façon.
02:47Patrice, c'était un joueur, c'était un œil malicieux.
02:53Il jouait à tout, tout le temps.
02:55C'était dans son métier, il en a fait son métier, mais il était profondément joueur dans l'âme.
03:03Même si, de lui-même, il reconnaissait qu'il était un grand feignant et qu'il aurait pu avoir une toute autre carrière à la télévision que d'animer des jeux.
03:12Il aurait pu animer des talk-shows, il en rêvait, je crois.
03:17Il était aussi comédien, il a fait du théâtre.
03:19Mais il disait de lui-même qu'il était une grosse feignasse.
03:23Vraiment, je me souviens d'avoir entendu dire ça plusieurs fois.
03:27Je peux dire aussi de lui que c'était un complice, un ami fidèle.
03:32J'ai plein de souvenirs de tournages avec lui où, pendant qu'on patientait,
03:38parce qu'il y a toujours des moments où on patiente quand on tourne des jeux comme Fort Boyard,
03:42on s'amusait tous les deux, on avait nos petits rituels, nos petits jeux.
03:46On était extrêmement complices, dès le début, ça s'est très bien passé entre nous.
03:51On est devenus amis, je l'ai rejoint plusieurs fois en vacances.
03:55Je peux vous dire qu'en vacances, du matin au soir, il jouait avec ses copains.
03:59C'était ping-pong, c'était léger.
04:01C'était pétanque aussi Sophie, c'était un grand genre de pétanque Patrice.
04:04Ça n'arrêtait pas de la journée.
04:06On n'a pas envie d'être triste, si tout le monde est triste évidemment,
04:09parce qu'il n'aurait pas aimé ça et vous le savez aisément.
04:12Des petites anecdotes le concernant, parce que j'ai envie d'être très positif autour de Patrice, ô combien ?
04:18Oh, des petites anecdotes, il avait un esprit un peu caustique et un peu provocateur Patrice.
04:26Il vous malmenait gentiment, il fallait toujours se défendre, il avait beaucoup d'humour.
04:33Il avait toute une bande de copains extrêmement fidèles,
04:37des copains de longue date qu'il retrouvait tous les dimanches matin
04:41sur l'esplanade des Invalides où il jouait à la pétanque.
04:45Je vous dis, c'était des jeux permanents.
04:48C'était un grand enfant joueur tout en étant un homme cultivé qui avait le goût du théâtre.
04:56Il en a fait beaucoup lui-même, il avait une formation de comédien
04:59et le goût de la littérature eut égard à son papa, à sa soeur qui sont de grands éditeurs.
05:08Son papa était le patron de Robert Laffont et sa soeur est toujours éditrice aujourd'hui.
05:14Patrice disait qu'il aurait pu embrasser une toute autre carrière s'il s'était montré un peu plus travailleur.
05:23Merci, merci mille fois Sophie d'avoir accepté notre invitation malgré votre immense tristesse.
05:29On la partage et au nom de CNews j'adresse évidemment toute notre amitié,
05:33notre tendresse à la famille de Patrice Laffont et notamment à sa fille Axelle Laffont.
05:38Merci mille fois d'avoir accepté cette invitation.
05:40On a tous quelque chose de Patrice Geoffroy.
05:43Ça a bercé toute une génération, je le disais, c'était le maître des jeux.
05:47Moi, ce n'est pas ma génération.
05:49Non, oui, c'est plus la mienne.
05:51Je vais quand même vous répondre.
05:52Je le connais comme on connaît les personnages historiques,
05:54c'est-à-dire que moi je n'ai pas vécu en direct les grandes heures de Patrice Laffont.
05:57Je connais sa fille.
05:58En revanche, vous m'avez cité Axelle Laffont qui est une comédienne réalisatrice
06:01qui est assez d'ailleurs brillante et très drôle, moi que j'aime beaucoup.
06:05En revanche, quand je vois des gens de cette génération
06:09et de ce monde qui est la télévision des années 70, 80, 90,
06:15jusqu'aux années 2000, bien sûr, que je vois ces gens,
06:18certains sont encore d'ailleurs vivants et parfois on en voit disparaître.
06:22Je me dis qu'ils ont vécu quand même quelque chose.
06:24C'est assez vertigineux.
06:26C'est une génération qui a vécu le fast, qui a vécu la France qui allait bien,
06:29qui a vécu l'essor d'un nouveau média
06:33et qui a vécu les plus belles heures peut-être du siècle dernier.
06:38Et donc, paix à son âme, c'est évidemment une tragique disparition,
06:44mais ils ont vécu quelque chose que peut-être les générations d'après ne vivront pas
06:47et moi ça me donne un petit vertige.
06:49Et à l'époque, il n'y avait pas autant de télévision.
06:51Je vous le confie parce que j'ai aussi connu cette période,
06:53mes cheveux blancs en témoignent.
06:55Non mais Patrice Laffont a marqué l'histoire de la télévision française
06:59comme d'autres, Guy Lux, Léon Zitrone, Pierre Tchernia, Pierre Belmar.
07:06Et il avait différents talents.
07:09Sophie Davant le rappelle.
07:11Il était aussi comédien.
07:13Les gendarmes à Saint-Tropez.
07:15Il a joué aussi.
07:16Tout à fait.
07:17Il a joué.
07:18Il a fait un peu de cinéma.
07:19Je ne le sais pas trop, mais il a joué.
07:20Dans les gendarmes de Saint-Tropez.
07:21Il jouait le rôle d'un playboy.
07:22Le playboy qui draguait la fille du gendarme joué par Louis de Finesse.
07:26C'est un pan de l'histoire de la télévision française qui se tourne avec sa disparition.
07:33C'est parti dans le monde des étoiles, je le disais.
07:35J'y serai rapidement.
07:36Moi très rapidement, c'est Patrice Laffont.
07:40J'ai un souvenir en noir et blanc de Patrice Laffont.
07:43C'est-à-dire les chiffres et les lettres.
07:45Il y avait trois chaînes de télé à la maison.
07:48Il y a eu une télé en noir et blanc au début des années 80.
07:52Je le voyais.
07:53C'était très normé parce qu'on n'avait pas le droit d'aller.
07:56Dès que c'était 20h, on allait se coucher.
07:58Comme c'était juste avant, on avait le droit d'en regarder.
08:02C'est ça que ça me rappelle, Patrice Laffont.
08:05Je ne fais pas tout à fait partie de cette génération.
08:08Mais ça a quand même versé mes honneurs.
08:10J'imagine.
08:11André ?
08:12J'ai vu sur le site de l'INA la première émission des chiffres et des lettres remontée au 4 janvier 1972.
08:18C'est la première fois qu'il a présenté des chiffres et des lettres.
08:20Je reviens sur ce que disait Sophie d'avant.
08:22Il avait une espèce d'élégance juvénile.
08:24Facile.
08:25Il n'avait pas vieilli.
08:26On ne l'imaginait pas âgé et encore moins disparaître.
08:30C'est quelqu'un qui est resté toute sa vie assez élégant, une espèce de jeunesse permanente
08:35qui ressemblait un peu au personnage du Playboy qui jouait dans le gendarme de Saint-Tropez.
08:39Il y a eu beaucoup de réactions, je vous le disais, à commencer par celle d'Emmanuel Macron
08:43qu'on va voir qui a immédiatement réagi.
08:47Des chiffres et des lettres.
08:48Fort Boyard, Pyramide.
08:49Patrice Lafond a rassemblé des familles entières devant la télévision.
08:52Mes condoléances à ses proches ainsi qu'aux générations qu'il a tant marquées.
08:55Rachid Haddati, évidemment, a réagi.
08:58On va voir tout de suite la réaction de Rachid Haddati avec des chiffres et des lettres.
09:01Fort Boyard ou encore Pyramide, sa bienveillance, son expédierie ont enchanté
09:05des générations de téléspectateurs.
09:06Patrice Lafond, comédien et animateur phare d'Antenne 2 puis de France 2
09:10nous a quittés ce mercredi 7 août.
09:12C'est vrai Geoffroy, mon cher Geoffroy.
09:13On disait Antenne 2 à l'époque.
09:15C'était hier.
09:17Les animateurs aussi.
09:18Pas mal d'animateurs parce qu'il a ouvert la voie pour l'animation des jeux.
09:24On va voir celle de Cyril Hanouna par exemple.
09:26Je pense très fort à la famille de Patrice Lafond.
09:28Ce regard incroyable, ce franc parler, ces vannes toujours bien senties
09:31vont nous manquer.
09:32J'ai eu la chance de le côtoyer.
09:33Et croyez-moi, c'était un très grand qui ne se prenait pas la tête.
09:36Allez, une dernière réaction.
09:38Jean-Luc Rechman, animateur sur TF1.
09:40Evidemment, très choqué.
09:42Je suis littéralement sous le choc d'apprendre ce matin
09:44la disparition de Patrice Lafond qui a été, je vous le disais,
09:47un vrai pionnier des émissions de jeux en France.
09:49Toutes mes sincères pensées vont à sa famille,
09:51à ceux qu'il aime peut-être.
09:53Cyril Féraud qui anime actuellement des jeux sur France 3.
09:56Oui, Cyril Féraud, je ne peux pas y croire Patrice.
09:59On te doit tellement son talent, ton charisme, ta voix, ton humour.
10:02Tu vas tellement en manquer.
10:03Merci d'avoir tracé le chemin, d'avoir été un pionnier,
10:06de m'avoir donné l'envie de faire ce métier.
10:08Le maître des jeux sera toujours toi.
10:11Je voulais qu'on commence cette émission
10:13par rendre hommage à ce géant de la télévision
10:15qui a marqué évidemment des tas de générations.
10:18Allez, une de notre émission.
10:20On va prendre la direction du Royaume-Uni
10:22ou le ras-le-bol des Britanniques.
10:23On en parle depuis plusieurs jours
10:24après le drame de ces petites filles tuées à Southport.
10:27Ce soir, c'est le soir de tous les dangers.
10:29Une trentaine de manifestations sont prévues
10:31en toile de fond, évidemment, l'immigration.
10:33Peut-être la fin d'un échec d'une politique
10:35chez nos amis britanniques.
10:36On va en parler avec mes invités.
10:38En attendant, la situation est tendue et plus que tendue.
10:40On voit le sujet de Marylès Chevalier
10:43et on sera sur place avec l'un de nos correspondants,
10:45Thibault Marchoteau, pour voir comment se déroule
10:47cette soirée, le début de cette soirée.
10:51La situation au Royaume-Uni reste extrêmement tendue.
10:54Jusqu'à présent, les manifestants visaient
10:56principalement des mosquées ou des hôtels
10:58hébergeant des demandeurs d'asile.
10:59Mais ils appellent désormais à se rassembler
11:01devant des centres ou des cabinets d'avocats
11:03qui apportent une assistance juridique aux immigrés.
11:06Nick Emerson, président de la Law Society,
11:08a lancé l'alerte.
11:25Une trentaine d'appels à des rassemblements
11:27ont été recensés.
11:28La ministre de la Justice a dénoncé des menaces,
11:30selon elle, inacceptables, contre les avocats.
11:32L'ancien Premier ministre de l'Ecosse
11:34n'a pas caché ses craintes pour l'avenir de son pays.
11:38Je ne sais pas si mon avenir, celui de ma femme
11:40et de mes trois enfants, se déroulera ici,
11:42en Ecosse ou au Royaume-Uni ou encore en Europe.
11:46Depuis un certain temps, je m'inquiète
11:48de la montée de l'islamophobie.
11:50Le gouvernement a indiqué qu'une armée
11:52de réserve de 6000 policiers serait constituée
11:54cette semaine et que 567 places de prison
11:57seraient libérées pour incarcérer les émeutiers.
12:00Alors les amis, avant de vous faire réagir
12:02sur ce dossier britannique,
12:04on va prendre la température immédiatement.
12:06On va aller à Londres trouver l'un
12:08de nos envoyés spéciaux, Thibault Marchoteau.
12:10Bonsoir Thibault.
12:11Je le disais en introduction de cette émission,
12:13c'est la soie de tous les dangers,
12:15quel est le climat au moment où on se parle
12:17à 20h20 ?
12:20Écoutez Thierry, pour l'instant,
12:22c'est plutôt calme, je me trouve,
12:24et je vais mettre en image ce que vous avez entendu
12:26pendant ce sujet qui a été diffusé.
12:28L'image, le bâtiment que vous voyez derrière vous
12:30abrite les bureaux d'un avocat
12:32qui est spécialiste en droits à l'immigration.
12:34C'est pour ça que vous voyez énormément
12:36de policiers qui sont devant avec
12:38ces compagnies qui sont spécialisées
12:40dans le maintien de l'ordre.
12:42Et ce lieu a été mentionné par
12:44les manifestants anti-immigration
12:46mais également les manifestants
12:48anti-racisme.
12:50Et donc ce sont eux, pour l'instant,
12:51qui sont présents en nombre.
12:52Vous le voyez sur ces images
12:54avec des slogans
12:56les réfugiés sont les bienvenus
12:58ou encore stop à l'extrême droite.
13:00Donc vous voyez pour l'instant, c'est plutôt calme
13:02mais seulement un groupe est arrivé
13:04à ce lieu de manifestation.
13:06Pourtant, les militants anti-immigration
13:08se sont aussi donné rendez-vous ici à Arrow.
13:10Il y a un gros dispositif de force de l'ordre.
13:12Beaucoup de magasins ont d'ailleurs fermé
13:14très rapidement pour éviter des émeutes.
13:16Donc vous le voyez pour l'instant.
13:18Voilà ce point de situation en tout cas à Arrow
13:20au nord-ouest de Londres.
13:22Un gros dispositif de sécurité.
13:24Uniquement des membres d'associations anti-racisme.
13:26Merci Thibault.
13:28On vous retrouvera avant la fin de cette
13:30heure d'épreuves pour faire un nouveau point, si vous le voulez bien.
13:32Najwa, elle a été en loi.
13:34On s'attend à une nuit très chaude.
13:36Fort heureusement, on croise les doigts pour le moment.
13:38Tout se passe dans un calme absolu.
13:40Espérons que ça dure.
13:42Oui, espérons que ça dure parce que la tension
13:44est encore palpable.
13:46Et le gouvernement britannique
13:48a apporté une réponse ferme
13:50parce que c'est vrai qu'il est tout à fait
13:52condamnable que des émeutiers
13:54s'attaquent à des mosquées,
13:56à des anglais de confession musulmane,
13:58à des cabinets d'avocats
14:00qui accompagnent
14:02des demandeurs d'asile.
14:04C'est pour ça que je vous ai donné la parole justement.
14:06En premier lieu.
14:08C'est important de condamner cela.
14:10Parce que ce n'est pas acceptable.
14:12Et on voit tout de suite
14:14l'amalgame qui peut être fait
14:16entre étrangers, délinquance,
14:18criminalité.
14:20C'est un amalgame dangereux.
14:22Mais il ne faut pas
14:24cacher non plus,
14:26et le gouvernement britannique ferait une erreur,
14:28de ne pas répondre
14:30quand même à cette crise identitaire.
14:32Parce qu'on constate
14:34que cette fake news
14:36qui mettait en avant
14:38ce monsieur
14:40de 17 ans qui a attaqué au couteau
14:429 fillettes dont 3
14:44sont décédées
14:46était de confession chrétienne.
14:48Il n'était pas demandeur d'asile.
14:50Et pourtant,
14:52les attaques
14:54sont
14:56cibles
14:58principalement les Anglais de confession musulmane.
15:00Cela prouve
15:02qu'il y a un malaise profond,
15:04qu'il y a un échec
15:06de la société multiculturelle
15:08également.
15:10Et je fais bien la distinction entre
15:12l'islam et l'islamisme,
15:14et également
15:16une dénonciation d'un islamisme
15:18galopant,
15:20alors que cela n'a rien à voir
15:22avec ce qui s'est passé
15:24et la gravité
15:26de ce qui s'est passé.
15:28On assiste à une Grande-Bretagne
15:30qui est surtout
15:32un gouvernement britannique,
15:34récemment élu,
15:36qui doit répondre
15:38à des défis
15:40majeurs,
15:42une crise économique, sociale
15:44et identitaire.
15:46Geoffroy Lejeune, on le voit bien,
15:48et Najwa nous le disait,
15:50ça part dans tous les sens.
15:52Il y a la manifestation des Britanniques
15:54qui sont profondément choquées,
15:56parce qu'il ne faut pas oublier
15:58la jeunesse d'histoire,
16:00c'est quand même la mort
16:02de ces trois gamines,
16:04ça c'est un fait,
16:06imaginez-vous que ça se passe
16:08chez nous en France.
16:10Et puis il y a cette reprise
16:12et aussi le constat d'un certain échec
16:14avec un enjeu majeur pour le nouveau Premier ministre.
16:16Oui, moi je n'ai pas
16:18grand-chose à objecter à ce que dit Najwa,
16:20si ce n'est que l'immigration
16:22est un problème en fait, en Grande-Bretagne
16:24comme dans beaucoup de pays européens en réalité,
16:26c'est-à-dire que, peut-être qu'il n'y a pas
16:28de lien avec l'islam, mais l'immigration
16:30ce n'est pas que l'islam,
16:32et en l'occurrence, c'est un peu comme
16:34le drame d'Annecy, vous savez, il y a un an chez nous,
16:36c'était pas un musulman et pourtant c'était de l'immigration
16:38c'est quelqu'un qui n'avait rien à faire chez nous,
16:40qui venait de Suède je crois,
16:42et il avait beau se dire chrétien
16:44et avoir fui la Syrie pour des bonnes raisons,
16:46il était quand même chez nous sans aucun motif,
16:48et il a quand même poignardé les bébés dans des poussettes.
16:50Donc,
16:52il ne faut pas être obsessionnel sur l'islam,
16:54en revanche par contre, moi je comprends les Britanniques
16:56qui sont hors d'eux, je les comprends.
16:58Et plus généralement,
17:00puisqu'en effet c'est l'échec
17:02du multiculturalisme qu'on a sous les yeux,
17:04moi je voudrais qu'on se pose la question
17:06au-delà de la seule question de la Grande-Bretagne.
17:08Eux ils ont un modèle qu'on connait depuis très longtemps
17:10qui est le multiculturalisme.
17:12On cohabite sans vraiment se mélanger, etc.
17:14On est en train de voir que ça marche pas plus que ça.
17:16Nous on a un modèle qui était
17:18il y a très longtemps, l'assimilation.
17:20On sait que ça marche pas spécialement non plus,
17:22on a eu des émeutiers il y a un an,
17:24on a régulièrement des preuves que ça marche pas très bien.
17:26On a les Allemands qui ont un modèle
17:28qui est plutôt l'intégration par le travail,
17:30par l'économie, etc. qui marche pas spécialement non plus.
17:32La question à la fin c'est,
17:34est-ce que l'Europe n'aurait pas intérêt à limiter les migrations
17:36pour limiter ce problème-là ?
17:38Et si on limite, on aura peut-être des chances d'intégrer ceux qui sont là.
17:40Plutôt que d'essayer de continuer comme ça
17:42à marche forcée, à intégrer des gens
17:44qui vont venir de plus en plus nombreux,
17:46en tout cas qui auront envie de venir de plus en plus nombreux,
17:48alors qu'on constate qu'on est impuissants pour l'instant
17:50à leur offrir un avenir ici.
17:52Oui je crois que pour rebondir
17:54sur ce que dit Geoffroy,
17:56le problème de l'Angleterre c'est cette juxtaposition
17:58de communautés qui ont de moins en moins
18:00de choses à voir les unes avec les autres.
18:02Il suffit de se référer à
18:04l'ampleur par exemple des manifestations
18:06et qui était
18:08dans ces manifestations pro-Palestine
18:10en Angleterre, à Londres.
18:12C'est quand même effrayant.
18:14Le modèle britannique tolère beaucoup de choses.
18:16Il tolère par exemple
18:18de voir des drapeaux avec la Shahada,
18:20des drapeaux de Daesh, des choses
18:22incroyables.
18:24Dans certains quartiers, la charia est pratiquée.
18:26On marie des gens
18:28religieusement sans les marier civilement.
18:30Il y a des choses incroyables.
18:32Je me souviens d'être allé
18:34dans certaines villes du centre de l'Angleterre.
18:36Vous avez des
18:38énormes panneaux sur ces
18:40célébrations religieuses sikhs
18:42ou de telle ou telle communauté.
18:44Alors ça ne choque personne.
18:46Certes, quand il s'agit de cohabiter
18:48pacifiquement et de laisser l'autre
18:50exprimer sa façon de voir,
18:52sa religion,
18:54etc. Très bien.
18:56Mais quand vous accumulez
18:58plus d'un million de personnes par an
19:00qui n'ont aucun
19:02rapport avec l'Angleterre, parce qu'il ne faut
19:04pas oublier ça, c'est vraiment quelque chose
19:06qu'on doit garder à l'esprit, c'est que
19:08l'Angleterre, c'est l'aimant
19:10pour l'immigration du monde
19:12entier. Depuis
19:14l'Afghanistan, la Somalie,
19:16l'Afrique subsaharienne,
19:18tout le monde veut aller en Angleterre.
19:20On ne veut pas rester en France. D'ailleurs,
19:22on connaît ses problèmes. Calais,
19:24la Germany, etc.
19:26On connaît ses problèmes parce qu'on est
19:28un petit peu le filtre.
19:30Ils ne veulent pas aller en Allemagne. Certains vont en Allemagne.
19:32Mais c'est leur objectif,
19:34c'est de prendre un bateau et d'aller en Angleterre.
19:36Donc forcément, ils arrivent en Angleterre.
19:38Et là, qu'est-ce qu'on a ?
19:40On a le trop-plein. On a tout ce qui est passé.
19:42Alors, avec en plus des
19:44antécédents, vous vous rappelez, je ne sais plus
19:46si on l'a rappelé, mais en 2018,
19:48il y avait eu...
19:50Ce n'est pas la première chose atroce
19:52qui se passe en Angleterre qui est liée à l'immigration.
19:54Vous aviez ces gangs de Pakistanais
19:56qui avaient violé des milliers
19:58de petites filles, enfin au moins mille
20:00petites filles pendant plusieurs années
20:02et la police n'avait rien dit par peur
20:04de se voir taxés
20:06de racistes, etc. Ça a beaucoup choqué.
20:08C'est dans une ville qui s'appelait Rotterdam.
20:10Et ça a beaucoup choqué les Britanniques, tout ça.
20:12Et on sent bien que le
20:14chaudron bouillait. Et vous avez
20:16des Britanniques de souche parce que là-bas, il y a des statistiques
20:18ethniques. Par exemple, dans certaines zones
20:20de Londres, il y a 10 ans, 15 ans,
20:22vous aviez 90% de Britanniques de souche.
20:24Aujourd'hui, vous n'en avez plus que 30%.
20:26Donc, fatalement,
20:28ces Britanniques-là se demandent où est leur identité,
20:30se demandent où ils vont, se demandent
20:32ce que fait leur gouvernement et
20:34ils n'ont pas, je vais dire, quelque part
20:36une sorte de soupape électorale
20:38comme l'ERN en France,
20:40qui permet de garder un espoir.
20:42Nigel Farage, 14%
20:44certes, mais si vous voulez,
20:46il y a le bipartisme en Angleterre et que ce soit
20:48les travaillistes ou les conservateurs, systématiquement,
20:50les questions migratoires sont mises sur le tapis
20:52à l'exception de Ritchie Sunak
20:54qui a tenté quelque chose avec le Rwanda,
20:56il a tout de suite été barré,
20:58ça n'a pas fonctionné
21:00et finalement, c'est toujours la même chose.
21:02– André Gavini, je vous donne la parole dans quelques instants
21:04parce que je vois qu'on aborde l'aspect aussi
21:06très politique et vous êtes un ancien ministre
21:08et votre regard m'intéresse, mais on va prendre d'abord
21:10la direction du Royaume-Uni,
21:12on va trouver Olivier Weber.
21:14Bonsoir Olivier, on le disait
21:16au début de l'émission, c'est une crise sans précédent
21:18pour un Premier ministre britannique
21:20qui a pris ses fonctions il y a à peine un mois.
21:26– Oui, la lulle de miel s'est très vite terminée
21:28pour Keir Stammer qui fait effectivement
21:30face à une grave crise,
21:32une crise de cohésion sociale,
21:34même le roi s'en préoccupe.
21:36Le palais de Kingham annonce ce soir
21:38que le roi se tient informé de très près,
21:40lui qui tient tellement
21:42à la cohésion sociale.
21:44Alors Keir Stammer sera jugé
21:46sur sa capacité bien sûr
21:48à remettre l'ordre, il a opté
21:50pour une politique très ferme.
21:52Il était déjà procureur, vous savez, il y a 13 ans
21:54lors des précédentes émeutes
21:56et c'est lui qui avait instauré ce système
21:58de justice rapide qui s'est mis
22:00en branle très rapidement avec les premières condamnations
22:02à des peines de prison
22:04aujourd'hui pour les émeutiers.
22:06Mais il y a ce débat politique
22:08sur les causes
22:10des émeutes.
22:12À gauche, on blâme plutôt
22:14les réseaux sociaux et un discours
22:16de haine déshumanisant
22:18des migrants
22:20depuis des années, repris également
22:22par des politiques qualifiées
22:24d'irresponsables, alors que
22:26à droite, on pointe
22:28du doigt l'immigration
22:30massive tout en essayant de ne pas
22:32justifier les émeutes. C'est un petit peu
22:34délicat comme exercice, mais
22:36la réalité c'est que Keir Stammer,
22:38une fois que toutes ces émeutes se seront terminées,
22:40comme ses prédécesseurs,
22:42aura réglé un dossier épineux,
22:44celui des demandeurs
22:46d'asile et de l'immigration.
22:48Surtout, les autorités britanniques ont assuré
22:50avoir toutes les ressources
22:52nécessaires pour endiguer
22:54ces tensions et ces différentes
22:56manifestations dont il faut
22:58le reconnaître. On ne voit pas comment les choses
23:00peuvent se calmer au moment où on se parle.
23:06Effectivement, pour l'instant, même si la police espérait
23:08que ça se calmerait dans les prochains jours, mais ça n'est absolument
23:10pas le cas pour l'instant. On a beau avoir
23:12mobilisé 600 agents
23:14supplémentaires anti-émeutes,
23:16rien ne dit que ça va suffire.
23:18Certains policiers commencent à fatiguer.
23:20Ils ont passé des nuits difficiles.
23:22Certains ont été blessés.
23:24La police, en plus, fait face à
23:26des critiques de police
23:28à deux vitesses. Il y a une
23:30petite musique sur les réseaux sociaux
23:32qui accuse la police d'un
23:34traitement de faveur envers les migrants
23:36et de cibler plus spécialement
23:38les émeutiers. La police a vivement
23:40démenti ces accusations
23:42aujourd'hui, en disant qu'au contraire, elle mettait
23:44en danger
23:46les policiers sur le terrain.
23:48Merci beaucoup pour toutes ces précisions,
23:50Olivier Weber, notre correspondant permanent
23:52au Royaume-Uni. L'homme politique
23:54que vous êtes,
23:56qu'est-ce que le nouveau Premier ministre peut faire ?
23:58C'est un enjeu majeur durant la campagne.
24:00Là, il n'y a pas d'interlocuteur, en particulier
24:02évidemment, c'est un mouvement général
24:04et on va voir comment
24:06cette soirée se déroule
24:08puisqu'on s'attend à ce que le soir
24:10soit bon chaud, et pour le moment, ce n'est pas le cas.
24:12L'homme politique que vous êtes, l'ancien ministre
24:14que vous êtes. Trois choses, d'abord,
24:16je trouve que les travaillistes
24:18de la gauche britannique n'ont pas
24:20de chance. À peine
24:22entrés en fonction, ils se retrouvent
24:24confrontés à une crise assez grave
24:26et je rappelle que
24:28la droite a été au pouvoir depuis 14 ans
24:30ou 12 ans,
24:32non, 14 ans, 2010-2024.
24:34Le Brexit était censé
24:36stopper l'immigration. L'immigration ne l'a fait
24:38qu'augmenter après le Brexit
24:40et les conservateurs ont
24:42totalement échoué. C'est la raison pour laquelle
24:44ils ont perdu les élections récemment.
24:46Donc ça, c'est le premier élément.
24:48La gauche britannique va avoir du mal.
24:50Deuxième élément, les réseaux sociaux ont été
24:52pointés du doigt et je veux y revenir,
24:54ça a été dit avant moi,
24:56on a assisté à un festival de manipulation
24:58de fake news sur le thème
25:00c'est un musulman demandeur d'asile
25:02alors qu'il n'était ni musulman ni demandeur d'asile
25:04il était né en Angleterre ou au Pays
25:06de Galles et il n'était pas du tout
25:08la caricature que les réseaux sociaux
25:10et l'extrême droite britannique
25:12ont voulu en faire. Troisième élément,
25:14moi je n'ai jamais été très
25:16comment dire, favorable
25:18au modèle britannique.
25:20J'ai toujours trouvé que le modèle britannique n'était pas
25:22un modèle à suivre. Je préfère de loin le modèle
25:24français où on essaie d'intégrer avec
25:26réussite variable,
25:28Geoffroy Lejeune l'a dit, l'intégration
25:30ne marche pas toujours, surtout quand les flux
25:32migratoires sont trop importants et donc je suis
25:34partisan parce que je suis réaliste en étant
25:36de gauche, on peut être réaliste et responsable
25:38je suis partisan
25:40d'une maîtrise des flux migratoires
25:42il faut maîtriser
25:44l'immigration, il faut que l'Europe joue son rôle
25:46d'ailleurs j'observe que les Britanniques
25:48la gauche britannique, les travaillistes,
25:50le premier ministre, monsieur Starmer, ont déjà
25:52fait des approches à Bruxelles
25:54pour dire on aimerait à nouveau
25:56collaborer avec l'Europe pour maîtriser
25:58les flux migratoires, enfin un dernier mot
26:00sur les flux migratoires, on peut ériger
26:02toutes les barrières que l'on voudra, tous les barbelés
26:04que l'on voudra, tous les murs que l'on voudra
26:06tous les frontex que l'on pourra
26:08il faudra prendre le
26:10problème à la racine, à la base
26:12c'est-à-dire le développement, notamment de l'Afrique
26:14tant qu'on laissera l'Afrique dans la situation
26:16où elle est, on ne pourra pas empêcher les gens
26:18de vouloir venir en Europe. Alors on va marquer
26:20une pause dans cette heure des pros et justement
26:22est-ce qu'on peut craindre que de tels phénomènes
26:24se reproduisent chez nous ? On est allés
26:26à Calais, il y a une ville symbole
26:28où évidemment l'immigration
26:30la vit de très près
26:32avec justement cette tentation de traverser
26:34la Manche, on est allés prendre la température
26:36et je vais vous faire réagir là-dessus. On marque
26:38une pause et on se retrouve dans quelques instants, à tout de suite.
26:43L'expression sportive, puisque ce sont
26:45les JO, c'est la deuxième mi-temps pour l'heure
26:47des pros 2, toujours avec moi Geoffroy Lejeune
26:49HVO et l'AIT, Régis Le Semi et André
26:51Valigny. Les amis, je vous ai proposé
26:53un petit voyage du côté de Calais pour faire suite
26:56à ce dossier concernant le Royaume-Uni
26:58puisque évidemment à Calais ils sont
27:00aux premières loges avec
27:02tous ces migrants qui rêvent
27:04d'aller
27:06chez nos amis britanniques.
27:08Quel est l'état d'esprit ? Comment ils vivent justement
27:10ce qui se passe chez nos amis britanniques ?
27:12On voit tout ça, c'est un reportage de
27:14Juliette Sadat.
27:16À Calais,
27:18Jérôme habite le long de cette route de campagne.
27:20De l'autre côté,
27:22un champ arpenté par des personnes
27:24qui font papier du matin au soir.
27:26Toute la journée, vous les voyez passer.
27:28Là, d'ici peu de temps, ils vont repasser.
27:30C'est toute la journée, c'est incessant.
27:32C'est dans ce même champ qu'il y a
27:34plusieurs mois des affrontements ont lieu
27:36entre des migrants et les forces de l'ordre.
27:38Dans ce champ-là, on a
27:40eu des émeutes phénoménales avec
27:42tout ce qui était migrant et CRS.
27:44Les CRS étaient d'un côté, de l'autre côté là-bas
27:46et les migrants étaient au milieu pour essayer de perdre cher en Angleterre par l'autoroute.
27:48Des tensions qui rendent la cohabitation
27:50de plus en plus compliquée
27:52et qui dérive un excédé.
27:54Moi, je pense que ça fera pareil qu'en Angleterre.
27:56Si jamais il y a quelqu'un qui se fait agresser,
27:58je pense que c'est ce qui va faire
28:00déborder l'eau du vase.
28:02Alors que le Royaume-Uni est secoué par
28:04des manifestations anti-immigration violentes
28:06avec certains émeutiers
28:08qui s'en prennent physiquement à des personnes noires.
28:10De l'autre côté de la Manche,
28:12on s'inquiète de voir s'exporter le mouvement.
28:14Surtout qu'on a une grosse population migratoire
28:16sur Calais, donc c'est des choses qui peuvent arriver
28:18et qui sont déjà arrivées. On a eu quelques manifestations
28:20qui ont débordé.
28:22Les pauvres gens, c'est malheureux pour eux,
28:24mais vous savez, des fois, ça ennuie quand même
28:26le reste du monde, des gens qui travaillent
28:28de toutes sortes.
28:30Il y a des fois des petites choses qui se passent
28:32qui ne sont pas normales.
28:34Depuis des années, plusieurs milliers de personnes
28:36sans papiers transitent dans la ville de Calais,
28:38porte d'entrée vers la Grande-Bretagne.
28:40Geoffroy, je me tourne vers vous
28:42parce qu'en tant que journaliste, vous êtes allé
28:44à Calais, vous connaissez bien Calais
28:46et on mesure l'inquiétude de ses habitants.
28:48Et oui, ça peut se produire chez nous.
28:50Alors, les habitants, bien sûr.
28:52Moi, j'y suis allé il y a longtemps, mais je constate
28:54que ça n'a pas changé. En tout cas, la situation est la même.
28:56Si vous voulez, pour poser des choses
28:58et que ce soit assez clair, je vais vous dire,
29:00je suis un opposant à l'immigration
29:02à l'origine, c'est-à-dire que je voudrais
29:04qu'on interdise les flux migratoires, qu'on les limite beaucoup.
29:06Je voudrais qu'on ait des mécanismes
29:08pour empêcher les gens de rentrer
29:10en Europe, etc. Je sais, évidemment,
29:12que c'est très compliqué. Je sais que
29:14rien ne peut empêcher des marées humaines,
29:16notamment la démographie va faire
29:18une grosse pression sur nos frontières,
29:20mais ce n'est pas ça que je voudrais dire maintenant.
29:22Ce que je voudrais dire maintenant, c'est que, quand je dis ça en général,
29:24les gens qui ne sont pas d'accord
29:26avec moi me répondent, vous vous rendez
29:28compte quand même, il faut être un peu humain,
29:30il faut accueillir ces gens, ils fuient la misère,
29:32ils ont le droit d'avoir un avenir, etc.
29:34Je voudrais juste qu'on s'arrête sur le reportage qu'on vient de voir.
29:36Voilà ce que c'est l'immigration aujourd'hui.
29:38Voilà ce qu'on leur offre aujourd'hui à ces gens-là,
29:40qui, pour des très bonnes raisons, et à leur place, je ferais peut-être la même chose,
29:42veulent fuir leur continent,
29:44en l'occurrence l'Afrique, pour venir vers un Eldorado
29:46qui s'appelle l'Europe, et en l'occurrence
29:48la Grande-Bretagne, mais
29:50voilà à quoi ressemble l'Eldorado. L'Eldorado, c'est dangereux,
29:52ils se font raqueter,
29:54ils sont livrés à eux-mêmes,
29:56ils se retrouvent à Calais, à habiter des semaines
29:58ou des mois à attendre une opportunité de passer,
30:00et ils vont dans un pays où on n'a pas besoin d'eux.
30:02Et donc, je pense que
30:04c'est quelque chose que les humanismes ne prennent pas en compte,
30:06les humanismes, pardon, ne prennent pas en compte,
30:08c'est que l'immigration est inhumaine.
30:10Le mécanisme de l'immigration, le chemin
30:12qui est emprunté par ces gens est
30:14atroce, sans parler évidemment de ceux qui meurent dans la Manche
30:16ou dans le Mediterranean. Et ça, c'est une chose
30:18qui n'est jamais présente dans les
30:20discours généraux sur le sujet de l'immigration.
30:22André Valimi, tout à l'heure, qui pourtant est
30:24de gauche, disait qu'il faudrait prendre en compte
30:26la question du développement de l'Afrique. Je suis
30:28d'accord. En tout cas, il faudrait prendre en compte la question
30:30d'apporter une réponse avant que la question de l'immigration se pose.
30:32Justement, je vous rejoins,
30:34Geoffroy Lejeune, quand vous dites que l'immigration
30:36est de toute façon inhumaine, parce qu'on ne quitte jamais
30:38son village, sa famille, sa maman,
30:40ses parents, de gaieté de cœur.
30:42On le fait parce qu'on meurt
30:44de faim, parce qu'on n'arrive pas à s'en sortir.
30:46Donc l'immigration, c'est toujours un choix forcé,
30:48un choix contraint, sans parler de l'immigration
30:50politique, des gens qui fuient les dictatures.
30:52Mais pour ce qui est de l'immigration économique,
30:54c'est vrai qu'il faut absolument prendre le problème à la racine.
30:56Et ce n'est jamais une partie
30:58de plaisir que de décider de changer
31:00de pays, de partir sur un continent
31:02lointain. Mais surtout quand on voit les pays
31:04concernés et l'instabilité politique qui y règne.
31:06En plus. Donc voilà, c'est un double problème.
31:08Ou triple problème. Régis ?
31:10Moi j'ajouterais par rapport à...
31:12Je souscris à beaucoup de choses qui ont été dites.
31:14Je viens de passer une semaine
31:16en Hongrie.
31:18Dans un pays où il n'y a pas d'immigration.
31:20Il y a zéro immigration.
31:22Pour des raisons particulières,
31:24puisque mon premier
31:26ministre hongrois, Victor Orban, a décidé
31:28de faire un mur
31:30comme Donald Trump
31:32l'avait proposé ou avait commencé à le faire
31:34aux Etats-Unis. Il y a quand même
31:36des migrants qui passent.
31:38Mais si vous voulez,
31:40cette route des Balkans, c'est largement
31:42tari.
31:44Et il y a zéro
31:46immigration, ou quasiment pas.
31:48Et je me suis baladé
31:50dans le pays et j'ai aussi rencontré
31:52des opposants d'Orban.
31:54Les opposants d'Orban ont beaucoup de grief
31:56vis-à-vis d'Orban,
31:58qui traite pour certains d'autocrate.
32:00Il ne le traite pas de dictateur.
32:02Il le traite d'autocrate. Et c'est vrai qu'il est mis à l'index
32:04en Europe, etc.
32:06On ne peut même pas être d'accord.
32:08Mais sur ces questions de sécurité,
32:10tous reconnaissent, j'ai discuté
32:12avec un des principaux journalistes d'opposition
32:14du média en ligne
32:16Telex, qui s'est
32:18érigé contre Orban,
32:20la sécurité est garantie.
32:22La sécurité, ça veut dire quoi ?
32:24L'immigration et la sécurité
32:26sont deux choses qui sont liées.
32:28Les Hongrois ont un passé
32:30tumultueux et ont une conscience
32:32nationale très forte.
32:34Mais en tout cas, ce modèle-là
32:36semble marcher et il semble faire des petits
32:38puisque, regardez la Moldavie voisine,
32:40il y a un élu,
32:42Robert Fixot,
32:44qui a été victime
32:46d'une tentative d'assassinat, mais qui en tout cas
32:48aujourd'hui...
32:50Et on se rend compte
32:52que progressivement, si vous prenez la Pologne
32:54qui est dans la même situation,
32:56vous avez des pays qui choisissent
32:58ce zéro immigration, et dans lequel
33:00je suis obligé de reconnaître,
33:02il fait relativement bon vivre, en tout cas
33:04nettement mieux qu'à Calais.
33:06Un dernier mot sur le sujet avant qu'on referme le chapitre
33:08et qu'on parle de politique, parce que je vous attends
33:10sur le dossier politique, c'est ce que j'ai dit.
33:12C'est deux interviews qui vont vous faire réagir.
33:14Très bien.
33:16L'histoire de la ville de
33:18Calais est marquée par les
33:20flux migratoires. On se souvient
33:22de la jungle de Calais
33:24qui existait,
33:26puisque c'est le passé,
33:28depuis 1990, et qui entassait
33:30plus de 6 000 migrants
33:32sur à peu près une dizaine,
33:34enfin, 10 000 hectares.
33:36Et on
33:38percevait encore, enfin on percevait
33:40à cette époque, mais les choses n'ont pas
33:42changé, Geoffroy Lejeune
33:44l'a rappelé tout à l'heure, on percevait
33:46les tensions avec les riverains.
33:48C'est exactement la même zone
33:50qu'on a vu aujourd'hui.
33:52La jungle était juste à côté
33:54de cet endroit, là où était
33:56le monsieur qui est interviewé.
33:58Et on voit que malgré le démantèlement
34:00de cette jungle de Calais,
34:02les tensions demeurent, les flux migratoires
34:04demeurent, et rien ne
34:06change, hélas.
34:08Donc, l'immigration,
34:10je veux bien qu'on lutte
34:12contre l'immigration,
34:14illégale, parce que
34:16je rappelle, et c'est important aussi de
34:18le rappeler, vous avez quand même
34:20des hôpitaux qui fonctionnent,
34:22des services avec
34:24des personnes et des médecins
34:26d'origine étrangère,
34:28des étrangers, beaucoup. La restauration,
34:30rien que ce midi, je déjeunais,
34:32mais c'est une réalité, je déjeunais
34:34comment ? Pas avec des clandestins.
34:36Pas avec des clandestins,
34:38il faut parler de la restauration,
34:40certains restaurants,
34:42non, pas exactement,
34:44pas avec les médecins, mais en tous les cas, dans la restauration,
34:46vous avez des clandestins qui sont
34:48employés par des employeurs
34:50peu scrupuleux, vous voyez ?
34:52Allez dans les arrière-cuisine, vous allez voir.
34:54Mais oui, moi, rien que ce midi,
34:56je regardais que des étrangers, et pourtant,
34:58c'était un restaurant italien, que des
35:00étrangers, donc il faut fonctionner
35:02ce restaurant, et il ne faut pas nier cette
35:04réalité également.
35:06Et quand on dit, il faut lutter
35:08contre l'immigration illégale,
35:10mais il y a une véritable responsabilité
35:12du MEDEF, je suis désolée
35:14pour le dire également, parce que
35:16ils alimentent aussi
35:18cette immigration illégale en permettant
35:20en effet d'employer
35:22des personnes
35:24de manière illégale.
35:26Donc à un moment, il faut dire les choses.
35:28Vous voyez, il ne faut pas que...
35:30Je viens d'une région nantaise que vous connaissez, pour le muguet.
35:32Qui ramasse le muguet ?
35:34Qui ramasse le muguet ? Ce ne sont pas
35:36des Français, sincèrement.
35:38Mais ils n'ont pas le choix.
35:40Ils n'ont pas le choix. Et ça, c'est
35:42une réalité. Les amis, on a fait
35:44le tour sur le sujet ou pas ?
35:46Dernière idée, parce que j'ai hâte
35:48d'avoir votre réaction sur la politique.
35:50La politique aussi de la natalité doit vraiment
35:52se poser.
35:54Ce n'est pas anodin. D'ailleurs, il y a eu une tribune
35:56d'un Syntank dont j'ignore...
35:58Enfin, j'ai oublié, il faut être honnête.
36:00Mais qui disait, si on veut
36:02lutter aussi contre l'immigration
36:04illégale, où là, il y a une véritable
36:06responsabilité aussi du MEDEF,
36:08il va falloir aussi penser
36:10à notre politique
36:12de natalité aussi.
36:14C'est un sujet complexe.
36:16On ne peut pas aller que vers des réponses
36:18simples et simplistes. Et bon courage à nos amis britanniques,
36:20parce que je ne vois pas comment ils vont s'en sortir pour le moment.
36:22Sincèrement.
36:24Je ne vois pas, vu ce mouvement de foule.
36:26La politique, les amis.
36:28Avec deux femmes. Une méthode
36:30couée. Je veux Matignon.
36:32Je veux Matignon. Je veux Matignon. J'aurais peut-être
36:34Matignon. C'est bon. Voilà.
36:36Elle communique à outrance.
36:38C'est Lucie Casté, évidemment.
36:40Elle rêve de Matignon. Elle ne lâche rien.
36:42Elle a accordé une longue interview à
36:44Paris Match. On voit tout ça
36:46avec Noemi Hardy, puis on en parle ensuite.
36:48Mais ensuite, on parlera de
36:50Anne Hidalgo.
36:52Qui s'est lâchée.
36:54Mais elle veut quoi ?
36:56Anne Hidalgo. Se représenter.
36:58On en parlera après.
37:00Mais d'abord, Lucie Casté.
37:02Elle ne veut pas Matignon.
37:04L'étiquette de l'énarque, Lucie Casté n'en veut pas.
37:06Quand elle se confie à Paris Match, le ton
37:08est donné. Je n'ai rien à prouver.
37:10Je suis bien dans mes baskets.
37:12Les gens découvriront cela ou pas.
37:14Enarque, c'est une partie de ma réalité.
37:16La candidate profite pour le rappeler.
37:18Elle n'aime pas l'image de la
37:20parisienne déconnectée. Je suis née à
37:22Caen et j'en suis partie à 18 ans.
37:24Personne n'a jamais été haut fonctionnaire
37:26dans ma famille. Au lycée, je me
37:28passionnais déjà pour les questions politiques
37:30et économiques. Je savais que je voulais
37:32travailler dans la fonction publique.
37:34Cette ambition lui permet aujourd'hui d'être proposée
37:36par la gauche pour être première ministre.
37:38Un goût du travail qu'elle dit avoir
37:40depuis le plus jeune âge.
37:42A l'école, je participais à tous les crosses.
37:44J'ai fait du tennis pendant une dizaine d'années,
37:46du handball, du taekwondo.
37:48J'aime l'effort physique.
37:50Avec un potentiel poste à responsabilité,
37:52elle insiste aussi sur l'importance de sa vie
37:54de famille. Je souhaite trouver un équilibre
37:56entre protéger ma famille, ma femme
37:58et notre enfant et dire qui je suis.
38:00Ça me semble encore important aujourd'hui.
38:02Alors que le gouvernement démissionnaire
38:04est encore en charge des affaires courantes
38:06du pays, un nouveau premier ministre
38:08devrait être nommé après les Jeux olympiques.
38:10Très clairement,
38:12c'est vrai qu'il y a
38:14quelques mois, personne ne connaissait Lucie Castex.
38:16On aurait fait un micro-tour dans la rue,
38:18personne n'aurait été capable. Quelques semaines.
38:20Elle est dans sa com.
38:22Regardez qui je suis,
38:24ce que je fais, etc.
38:26Elle a même fait son coming out.
38:28Sur le fait qu'elle le fasse ou pas
38:30et est-ce que c'est une stratégie de com ou pas,
38:32on a interrogé le journaliste
38:34qui a réalisé son interview.
38:36On l'écoute et ensuite on ouvre le débat.
38:38Vous allez me dire ce que vous pensez de cette communication.
38:40Florent Buisson.
38:42On a parlé quasiment tout l'entretien
38:44de politique,
38:46de son parcours,
38:48de ses passions, évidemment.
38:50Et à la fin de l'entretien,
38:52je reprécise que j'avais sollicité
38:54il y a déjà deux semaines,
38:56je lui pose la question de savoir
38:58si elle est mariée, si elle a des enfants.
39:00Et c'est à ce moment-là qu'elle me dit
39:02qu'elle est mariée à une femme.
39:04L'intention, en tout cas, c'est de la manière
39:06dont je l'ai perçue, d'elle ou de son équipe,
39:08de faire un coup de com derrière.
39:10On a échangé quelques minutes sur le sujet.
39:12Ce n'était pas l'objet central ni de l'entretien
39:14ni finalement de l'article d'ailleurs
39:16puisque si vous l'avez bien lu,
39:18vous avez vu que ça n'était l'objet
39:20que de quelques lignes.
39:22C'est important de rencentrer les choses
39:24mais très clairement, elle fait tout pour se faire connaître.
39:28J'ai lu l'article,
39:30tous les extraits que vous avez diffusés
39:32qui représentent assez bien l'article.
39:34Je ne m'intéresse à absolument rien de ce qu'elle dit.
39:38C'est important.
39:40On se fiche d'absolument tout.
39:42On a un sujet politique important en ce moment en France
39:44de savoir quelle majorité va gouverner le pays,
39:46dans quelle direction, etc.
39:48Je ne lui fais pas le reproche
39:50de vouloir dire qui elle est,
39:52de se faire plus connaître, etc.
39:54Mais globalement, le taekwondo,
39:56le parcours scolaire à Caen...
39:58Mais en fait,
40:00malheureusement, c'est ce que la politique est devenue.
40:02C'est qu'aujourd'hui,
40:04les hommes politiques, pour se faire connaître
40:06et pour percer le mur du son médiatique, sont obligés de raconter ça.
40:08Et moi, ça me fait de la peine,
40:10pour ce qu'est devenue la politique.
40:12Et ensuite, sur la question très spécifique
40:14du coming out, même s'il est discrètement
40:16évacué dans l'article, etc.
40:18On n'a pas envie de savoir en réalité
40:20quelle est la vie privée de cette dame.
40:22On se fiche complètement.
40:24Ça ne présume pas du tout de ses capacités
40:26et c'est pas du tout...
40:28Si vous voulez, je me souviens...
40:30Toutes les fois où ça a été utilisé pendant des campagnes,
40:32alors en l'occurrence, ce n'est pas une campagne électorale,
40:34mais c'est une campagne quand même,
40:36il y a toujours quelque chose de très gênant.
40:38Aimez-moi, parce que je vous annonce...
40:40Je vais aller à Matignon,
40:42mais regardez qui je suis. C'est mon parcours, ma vie.
40:44Je ne souscris pas à ça.
40:46Je ne suis pas d'accord avec elle. Je ne veux pas qu'elle soit Premier ministre.
40:48Et qu'elle soit homosexuelle ou pas, il ne change rien.
40:50Bien sûr.
40:52André Vallini, le politique que vous êtes...
40:54Je suis plutôt d'accord avec Geoffroy Lejeune.
40:56Il faut savoir ce qu'elle veut faire,
40:58quelles sont ses idées politiques, quels sont ses projets.
41:00Mais personne ne la connaît. C'est pour ça ?
41:02Oui. En plus, personne ne la connaît.
41:04On peut comprendre qu'elle veuille se faire connaître davantage.
41:06Et puis finalement, ça remonte assez loin.
41:08Parce que moi, je me souviens... J'étais gosse,
41:10mais je me souviens de Georges Pompidou avec sa femme à Cajar,
41:12de Valéry Giscard d'Estaing,
41:14qui est le premier à mettre en avant sa famille,
41:16sa femme, ses deux filles notamment.
41:18Il a même posé sur cette grande affiche avec Jacinthe,
41:20une de ses deux filles.
41:22La famille, je me souviens de Nicolas Sarkozy.
41:24Lui, ça a été plus compliqué,
41:26parce qu'avec Cécilia, ça s'est mal passé.
41:28Aux Etats-Unis, c'est là que ça a commencé.
41:30Dans tous les pays occidentaux,
41:32en tout cas dans toutes les démocraties maintenant,
41:34on se croit obligé,
41:36parce que je crois que les gens aiment ça,
41:38de mettre en avant sa famille, ses enfants,
41:40sa vie conjugale, voire sexuelle.
41:42On peut le déplorer, mais c'est comme ça.
41:44La joie.
41:46Oui, je rejoins.
41:48On peut enchaîner avec Anne Hidalgo.
41:50Si, j'ai des choses à dire.
41:52Je rejoins ce qui a été dit par Geoffroy Lejeune
41:54et André Valigny.
41:56C'est un fait de société,
41:58j'ai envie de vous dire.
42:00C'est ma vie, mon oeuvre, mon passé.
42:02Mais j'aurais préféré
42:04qu'elle nous fasse part
42:06de ses ambitions pour la France,
42:08en effet de son projet,
42:10parce qu'il y a de nombreux défis.
42:12On parle de défis, de crise économique.
42:14Je pense que là, ce n'était pas l'objectif du papier.
42:16Hélas, j'ai envie de vous dire hélas.
42:18Et là, je suis rassurée
42:20parce que je pensais qu'elle avait fait,
42:22qu'elle avait profité de cette interview
42:24pour faire son coming out.
42:26Et de se définir par rapport...
42:28La plupart des gens ont retenu ça.
42:30Oui.
42:32Moi, c'est ce que j'ai retenu.
42:34Je me suis dit, elle dévoile
42:36sa vie sexuelle,
42:38mais qu'est-ce qu'on en a à faire ?
42:40J'ai envie de vous dire,
42:42je m'en fous de sa vie sexuelle.
42:44Je trouve qu'il y a cette fâcheuse
42:46tendance de
42:48nombreuses femmes et hommes politiques
42:50à dévoiler
42:52et à s'identifier au travers
42:54de leur vie sexuelle. Alors que
42:56les Français, ce n'est pas ça qu'ils attendent.
42:58Ils attendent vraiment
43:00de se projeter
43:02autour d'un programme,
43:04d'un projet.
43:06Les thématiques
43:08ne manquent pas. Le pouvoir d'achat,
43:10le développement
43:12durable.
43:14On parlait de la lutte contre l'immigration
43:16illégale, de l'emploi,
43:18de la lutte contre le chômage, etc.
43:20Les sujets ne manquent pas.
43:22Et se limiter uniquement à ma vie,
43:24mon œuvre, d'où je viens.
43:26C'est très bien, son émancipation sociale,
43:28et je la salue,
43:30mais les Français, je ne pense pas
43:32qu'ils attendent ça d'une femme
43:34ou d'un homme politique.
43:36Ces conseillers de communication ont dû
43:38lui conseiller.
43:40Mais c'est une tendance actuelle.
43:42J'ai rien dit, mais...
43:44Je voulais rajouter et amender ce qui a été dit.
43:46En fait,
43:48ça remonte à beaucoup plus loin.
43:52On sait que dans les années 80,
43:54on appelait ça la pipolisation
43:56de la vie politique.
43:58Moi, j'ai travaillé à Paris Match pendant longtemps,
44:00et on avait été regarder
44:02à partir de quel moment.
44:04Et le premier close-up,
44:06c'est-à-dire qu'on allait chez les gens,
44:08c'était René Coty.
44:10Il allait chez lui, il y avait sa femme
44:12qui ouvrait la porte, qui amenait la soupière,
44:14qui mettait la soupe dans...
44:16Il y avait les enfants qui accueillaient René Coty.
44:18On voyage.
44:20On avait déjà...
44:22On avait été le chercher parce qu'on était régulièrement accusés
44:24en disant, vous pipolisez tout,
44:26vous rendez tout trivial.
44:28Et pour ce qui est de la question
44:30de l'homosexualité, moi, il y a une couve
44:32qui, à l'époque, avait fait...
44:34Et c'était
44:36Amélio Moresmo
44:38qui avait posé avec sa femme en couverture.
44:40À l'époque, l'homosexualité
44:42n'était pas
44:44aussi acceptée qu'elle l'est aujourd'hui.
44:46Il y avait une vraie dimension.
44:48Là, je sais que ça m'a rappelé
44:50Gabriel Attal qui nous avait sortis
44:52aussi, qui avait fait son coming-out.
44:54– Même Sarah Lairie.
44:56– Qu'est-ce qu'on s'en fiche ?
44:58Et j'ai l'impression que cet exercice, malheureusement,
45:00d'une fausse
45:02mise en scène où on se raconte,
45:04etc.
45:06– Vous avez raison, le monde politique a changé.
45:08Les stratégies ont changé.
45:10– Cet exercice-là, quand on le voit,
45:12il est un peu usé aujourd'hui, je crois.
45:14– C'est pas moi qui le dis, pardonnez-moi.
45:16Mais le mot fuck était le mot
45:18à la mode.
45:20Donc ça, c'est Annie Delgaux
45:22qui s'est exprimé chez nos confrères du monde.
45:24Donc on va vous voir...
45:26C'est bête parce qu'on ne l'entendait pas.
45:28Et moi, j'aurais été à sa place,
45:30conseiller de communication,
45:32chevalier Annie Delgaux, surtout.
45:34Ne rien dire. Parce qu'évidemment,
45:36les Jeux sont plutôt un succès,
45:38on croise les doigts, il y a des médailles, ça se passe bien,
45:40etc. Et d'un seul coup, bam,
45:42fuck coréac, fuck à cette extrême droite,
45:44fuck à tous ceux qui voudraient nous enfermer
45:46dans la guerre de tous contre tous.
45:48Elle dit plein d'autres choses, mais je retiens cette phrase-là.
45:50Je pense que c'est quand même énorme,
45:52avec un gros C, d'avoir prononcé
45:54ce type de phrase, parce que je pense que c'est profondément
45:56choquant et je ne suis pas certain qu'une femme
45:58ou un homme politique, voilà, doit montrer
46:00l'exemple. Et comment vous analysez
46:02sa voix en tant que journaliste, cher Geoffroy Lejeune ?
46:04Je ne sais pas, on dirait un camarde sans tête,
46:06vous savez, qui court dans tous les sens.
46:08C'est l'injustaire, non ?
46:10Je ne sais pas ce qu'elle cherche,
46:12je ne sais pas ce qu'elle veut prouver, je ne sais pas ce qu'elle
46:14reproche à coréac, à l'extrême droite
46:16et à ceux qui veulent enfermer
46:18dans la guerre de tous contre tous. Moi, je ne vois pas
46:20beaucoup de monde en ce moment, dans la
46:22conjoncture actuelle, si elle parle
46:24des Jeux Olympiques, par exemple, je pense
46:26qu'il y a une communion, pour une fois c'est assez intéressant d'ailleurs.
46:28Il y a eu beaucoup de gens,
46:30j'en faisais partie d'ailleurs, qui ont
46:32craint que ce soit n'importe quoi.
46:34On en a beaucoup parlé, il faut le reconnaître.
46:36Objectivement, moi,
46:38je suis très heureux de ne pas être trompé,
46:40mais par contre, il y a deux mois, on avait le droit d'être
46:42craintif sur les transports, sur la propreté,
46:44sur la sécurité, etc.
46:46Donc, on a été nombreux à dire
46:48attention, comment ça va se passer,
46:50etc. Et, Dieu merci,
46:52on avait tort. Mais par contre...
46:54Il faut le reconnaître. Faire un même culpa, on l'a fait.
46:56Non seulement le reconnaître, mais en plus s'en féliciter.
46:58Bien sûr. On est très heureux d'assister
47:00à ce qu'on assiste aujourd'hui, avec en plus
47:02la réussite sportive, avec la bonne humeur, la joie,
47:04etc. Moi, je trouve qu'on vit
47:06un été assez doux par rapport
47:08à l'été dernier, par exemple, où on sortait des émeutes,
47:10où il y avait une forme d'anxiété, etc.
47:12Donc, je suis très heureux de ça.
47:14Quel besoin d'aller insulter les gens
47:16qui, en plus, ne demandent rien.
47:18On vit un des rares moments, honnêtement,
47:20moi, ça fait 15 ans que je travaille
47:22et que je travaille dans le journalisme politique,
47:24je pense que c'est un des rares moments de concorde.
47:26Et Anne Hidalgo a décidé de le briser.
47:28Moi, j'aurais été son conseiller de communication,
47:30j'aurais dit, ne dis surtout rien.
47:32Mais ne dis surtout rien.
47:34Plus jamais. André.
47:36Sur la forme, je trouve
47:38l'élégance qui vous caractérise
47:40assez déplorable.
47:42Ce mot, je ne le vois pas dans votre bouche.
47:44Non, je ne le dis jamais, d'ailleurs.
47:46Je préfère employer
47:48des gros mots français, quand j'en emploie.
47:50Mais je trouve ça, évidemment, déplorable.
47:52La maire de Paris n'a pas
47:54utilisé ce mot, évidemment.
47:56Mais sur le fond, elle dit quand même plus de choses
47:58dans son interview. Elle parle de ce bashing,
48:00en bon français, ce bashing qu'elle subit
48:02depuis 10 ans, sur tout ce qu'elle fait à Paris.
48:04Donc, je trouve qu'il faut lire
48:06toute l'interview et comprendre qu'à un moment donné,
48:08elle en a eu marre et elle s'est un peu lâchée
48:10parce que c'est vrai qu'elle est quand même tradiquée
48:12matin, midi et soir. Et sur ses news,
48:14notamment, pas seulement.
48:16Pas seulement.
48:18Mais, voilà, donc je pense
48:20qu'elle a voulu pousser
48:22non pas de coup de gueule, parce que
48:24c'est pas très élégant non plus de dire coup de gueule.
48:26Mais elle a voulu montrer son mécontentement, son ras-le-bol.
48:28Elle a voulu montrer son ras-le-bol.
48:30Et, effectivement,
48:32elle est critiquée beaucoup, beaucoup,
48:34depuis 10 ans. Donc, il faut la comprendre.
48:36Cela dit, et pour autant, je ne pense
48:38pas qu'elle avait eu raison d'employer le mot
48:40« fuck ».
48:42Régis ?
48:44J'aperçois mon ami Julien Pasquet
48:46qui est dans les starting blocks. Je lui fais un petit coucou.
48:48Régis ?
48:50Je regrette
48:52l'usage de ces mots. Je regrette, en fait,
48:54c'était mon caractérisation
48:56« extrême droite », parce que
48:58c'est souvent, quand on a fait
49:00quelque chose, je regardais, pareil,
49:02le tweet
49:04de Mme Chiricou, aussi,
49:06qui accusait l'extrême droite, alors que, bon,
49:08visiblement, elle avait fait
49:10quelque chose, elle avait retweeté.
49:12C'était elle qui était responsable.
49:14Donc, c'est toujours l'espèce de
49:16façon un peu... Et puis,
49:18ça manque de hauteur de vue, en fait.
49:20Tout simplement. C'est-à-dire que c'est la
49:22maire de Paris. En ce moment, c'est là où
49:24se déroule la plus belle fête sportive
49:26de l'univers.
49:28Et au lieu de
49:30prendre cette hauteur-là, et au lieu, justement,
49:32d'apporter cette réponse cinglante
49:34à ces détracteurs qu'elle a pu organiser,
49:36elle et d'autres,
49:38ces Jeux magnifiques à Paris,
49:40elle retombe... Voilà.
49:42Donc, finalement,
49:44c'est dommage.
49:46Mme Lajoie, rapidement.
49:48Oui, je trouve qu'il y a une fâcheuse tendance
49:50de certains hommes politiques
49:52et femmes politiques à
49:54sombrer dans la vulgarité.
49:56Parce que ce n'est pas la
49:58première fois qu'on entend
50:00un homme politique ou une femme politique
50:02tenir des propos vulgaires.
50:04Moi, je pense notamment
50:06au président du Sénat,
50:08Gérard Larcher, qui disait...
50:10qui ferme sa gueule...
50:12Excusez-moi, c'est pas mes propos...
50:14Il ferme sa gueule en s'adressant
50:16à Jean-Luc Mélenchon.
50:18Et cette vulgarité ne devrait pas avoir
50:20de place en politique.
50:22Comme vous le disiez,
50:24Régis, il faut de la hauteur,
50:26il faut de la courtoisie.
50:28On peut débattre, mais sans vulgarité.
50:30Sans vulgarité.
50:32Parce que quel modèle, aussi, on donne à nos enfants ?
50:34Quand on dit à un enfant
50:36évite les gros mots,
50:38évite d'être vulgaire,
50:40vous avez des femmes et des hommes politiques
50:42entre des modèles.
50:44Là, il avait réussi quelque chose
50:46qui effaçait beaucoup de choses qu'on lui reprochait.
50:48Alors, on retombe, on remet
50:50une pièce dans le jus de boxe.
50:52Julien Pesquet me regarde. Demandez le programme
50:54100% politique, mon cher Julien.
50:56C'est quoi le menu ce soir ? Entrée, plat, dessert ?
50:58Il est évidemment quasiment intégralement
51:00consacré à ce qui va se passer en Angleterre.
51:02Ce soir, à Southport, mais dans d'autres villes,
51:04à Londres, une centaine
51:06d'appels à manifester
51:08et peut-être à créer des débordements
51:10et de la violence ce soir
51:12en Angleterre, consécutif, bien sûr,
51:14à cette attaque de Southport
51:16et ces jours d'émeute qui se succèdent
51:18sous fond de colère anti-immigration.
51:20Donc, on sera très attentifs
51:22en direct de l'Angleterre. Sachez qu'il y a
51:24un député français qui va participer à cette soirée
51:26de manifestation, qui est parti prêter renfort
51:28aux antifas. C'est M. le triple fichier
51:30S. Raphaël Arnault, qui a décidé
51:32d'aller se joindre au mouvement anglais.
51:34On en parlera également.
51:36Si on en a le temps et si
51:38justement, la violence et ces émeutes
51:40ne sont pas aussi importantes
51:42qu'on le croit, et on l'espère,
51:44on évoquera la situation en Israël,
51:46la politique française. Vous l'avez fait également dans l'ordre des pros 2.
51:48Et puis, on a un dernier sujet.
51:50Ah ben oui, vous l'avez fait il y a un instant, Anne Hidalgo,
51:52qui est d'une élégance rare.
51:54So British, Anne Hidalgo,
51:56pour s'exprimer face aux réactionnaires.
51:58Julien, vous n'avez rien à me dire,
52:00parce que vous savez, on va dévoiler les coulisses
52:02de nos émissions.
52:04Et Julien a une petite tradition avec
52:06Pascal Praud, c'est qu'il s'en fonte au football.
52:08Si mes sources sont bonnes, il y a des gens
52:10qui ont cafeté. J'ai trouvé un remplaçant.
52:12Il paraît que ça ne s'est pas très
52:14bien passé. On en parle ou on n'en parle pas ?
52:16Malheureusement, il accuse une nouvelle
52:18défaite. Les jours se suivent et se ressemblent pour notre
52:20ami Martin Mazur, qui sera aux manettes en registre ce soir.
52:22D'accord, ok. Je peux voir
52:24la caméra ? Il y a une barre ou pas ?
52:26On filmera demain.
52:28Je vous montrerai un petit peu la technique.
52:30Je veux voir ça. Merci Julien.
52:32Merci à qui qui m'ont entouré ? Samuel Vastelin,
52:34Tim Fer, Guilhem Lafage,
52:36Lucas Busutil. Merci à la programmation
52:38Francis Cabem et Camille Dutail de La Rochère.
52:40Les équipes en AG, Laurent Capra,
52:42à la vidéo, c'était Philippe. Au son, c'était Jean-François
52:44Couvelard. Et puis, bien sûr,
52:46vous pouvez revivre toutes nos émissions sur notre site
52:48cnews.fr dans quelques instants. L'ami Julien
52:50au summum de sa forme d'un point de vue
52:52footballistique, comme toujours. Et moi, je vous dis
52:54bye bye. A demain, à 9h.
52:56On ouvre à 9h pour l'heure des pros.
52:58Belle soirée.