• il y a 2 mois

Olivier De Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la France a-t-elle transmis une belle image d'elle-même durant ces JO ?
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Transcription
00:00C'est que ça nous fait une liaison formidable avec le thème suivant,
00:04l'image donnée par la France, est-ce qu'elle a été positive Estelle ?
00:08On va recevoir pour ça justement deux journalistes étrangers,
00:12donc le point de vue des JO chez nos confrères européens.
00:16On a avec nous Enric Bonnet, journaliste espagnol,
00:19correspondant à Paris pour les journaux El Correo et El Confidencial.
00:25Vous êtes là Enric ?
00:26Hola !
00:27Oui, hola !
00:28Et puis Daniel Lesapparaille n'est pas encore là, on va l'appeler.
00:32Il y a un journaliste italien qui nous rejoindra un petit peu plus tard.
00:34Bonsoir, bonjour, bonsoir, qu'est-ce que je dis, Enric Bonnet.
00:38Vous êtes journaliste espagnol, comme le disait Estelle, El Correo, El Confidencial.
00:43Quelle image a donnée la France d'elle-même à votre avis durant cette quinzaine olympique ?
00:49Oui, la France a donné une image positive.
00:53Les constats assez homogènes que fait la presse espagnole,
00:57c'est qu'ils ont été de bons JO olympiques,
00:59voire pour certains de très bons JO olympiques,
01:02notamment, vous savez ce qu'on a déjà commenté, la ferveur du public,
01:07certains cadres et décors donnent certaines preuves spectaculaires.
01:11En Espagne aussi, le public espagnol a été conquis,
01:16notamment pendant la cérémonie d'ouverture,
01:18notamment à travers les moments de Raphaël Nadal,
01:21les passages de la flamme de Ginevine Zidane et Raphaël Nadal,
01:26les publics espagnols l'ont adoré.
01:30Ils ont adoré aussi la finale du tournoi olympique de football, j'imagine.
01:36Oui, oui, c'était un bon moment.
01:39Puisque les Espagnols l'ont battu, les Français, rappelons-le.
01:41Exactement, alors que les Français l'étaient à domicile.
01:44Enric Bonnet, je vous interromps, mais je ne vous interromps pas très longtemps,
01:50je voulais saluer l'arrivée de Daniele Zappala.
01:53Buongiorno Daniele !
01:55Buongiorno, bonjour à vous !
01:57Journaliste italien correspondant en France du quotidien à venir,
02:01on est avec Enric Bonnet, on débat finalement de la façon dont vous,
02:07journaliste étranger, avez vu ces Jeux olympiques français,
02:10parce que nous on a un petit peu tendance à vouloir trop se regarder le nombril,
02:15à tout trouver ça absolument merveilleux,
02:17sauf la dernière auditrice qui nous appelait.
02:20A votre avis, quelle image la France a-t-elle donnée d'elle-même
02:25au cours de cette quinzaine olympique ?
02:27Écoutez, on peut vraiment parler,
02:30et même si les mots peuvent peut-être paraître très solennels,
02:35mais d'une véritable épiphanie qu'ont vécu les journalistes étrangers,
02:40déjà par la qualité vraiment des liens d'accueil
02:45pour la presse internationale,
02:48et ensuite, bien sûr, ces images iconiques des sites de compétition
02:53qui resteront complètement gravées dans les mémoires.
02:56Je suis complètement d'accord avec cette analyse du président du comité olympique international.
03:01C'est vrai qu'on a assisté à des Jeux olympiques d'une nouvelle ère par rapport au passé,
03:07et ensuite, les vécus de tous les jours,
03:12ces rencontres vraiment extraordinaires, même dans les métros,
03:17entre supporters, pour découvrir ensuite que la personne qu'on avait à côté,
03:22c'était quand même l'un des responsables,
03:24c'est l'année arrivée, par exemple, du parc des champions.
03:28J'étais là à côté, à papoter, pour ainsi dire, avec un voisin des métros,
03:34pour découvrir qu'ensuite c'était l'un des responsables.
03:37Là, vous voyez, il y avait cette spontanéité
03:40qui est complètement exceptionnelle, rare,
03:44dans une grande ville frénétique qu'on laissait comme Paris.
03:48– Henrique Hebonnet, vous faites le même constat sur l'organisation,
03:52vous nous parliez de l'aspect sportif,
03:54mais en termes organisationnels, ça a été un succès aussi pour vous ?
03:58– Oui, oui, ça a été un succès, notamment parce qu'il n'y a pas eu d'incident,
04:02finalement c'est assez bien passé.
04:06C'est vrai aussi qu'il faudrait voir jusqu'à quel point
04:08le fait qu'il y a beaucoup de Parisiens qui sont partis de Paris.
04:11Moi-même, il y a eu un moment, juste la semaine avant le début des JO,
04:15j'ai été étonné, parce que Paris, c'était presque…
04:18– C'était vite !
04:18– Une grande partie de Paris, c'était vite, il n'y avait pas d'hommes.
04:21Donc ça, j'étais étonné, et c'est vrai qu'après les contrastes,
04:23les équipes dans les JO, finalement, Paris,
04:26certains quartiers, c'était très calme,
04:28mais en même temps, dans les endroits olympiques,
04:31il y avait beaucoup de monde, et finalement, tout se passait bien,
04:33il n'y a eu aucun incident.
04:35C'est vrai que finalement, moi je trouvais que les JO de Paris,
04:38ils ont bénéficié des expectatives, probablement trop négatives,
04:42d'une partie des publics français,
04:44peut-être parfois avec une tendance excessive à l'autoflagellation,
04:48mais aussi le fait qu'ils convenaient des JO de Tokyo,
04:51démarrées par la pandémie, donc des JO un peu pas très animées,
04:55et aussi les précédents qui avaient été très négatifs
04:58de la finale de la Champions League en 2020.
05:01Ah oui, ça, on se souvient...
05:03Il y a eu des mauvaises images, notamment dans un pays comme l'Espagne,
05:07et le fait qu'ils convenaient des JO précédents,
05:08finalement, tout s'est très bien passé,
05:10donc ça a fait que maintenant, on fait un bilan très positif,
05:13même si c'est vrai que tout s'est bien passé dans la normalité.
05:16C'est quelque chose d'habituel.
05:18On va continuer à parler avec vous deux
05:22de la façon dont ces JO ont été vécues par la presse étrangère,
05:27le reste du monde, dans un tout petit instant.
05:30Et puis, vous continuez évidemment à nous appeler pour nous donner votre avis.
05:33Au 01.80.20.39.21, on revient dans quelques instants.
05:37Restez avec nous, à tout de suite.
05:4011h47 dans Europe 1&Voue,
05:42et nous sommes toujours avec Enric Bonnet,
05:44correspondant espagnol à Paris, des quotidiens El Correo et El Confidencial,
05:47ainsi que Daniele Zappala,
05:49correspondant en France du quotidien italien Aveniré.
05:51Daniele, reprenons la conversation avec vous.
05:54A votre avis, est-ce que ces jeux ont modifié l'image de la France et des Français
06:01auprès des Italiens qui connaissent quand même globalement assez bien notre pays ?
06:05On est voisins, quoi.
06:07Disons que déjà, on en avait bien évidemment à la veille
06:13des crantes sur effectivement tout l'aspect sécuritaire.
06:18Et du coup, la France a prouvé qu'on peut organiser
06:22un événement d'une telle ampleur, d'une manière si étancélante,
06:28avec des sites enchâssés en plein centre-ville,
06:32sans véritablement connaître de problèmes majeurs,
06:36sauf bien sûr le jour de l'inauguration,
06:40avec ces problèmes au niveau des réseaux ferroviaires.
06:47Mais c'est vrai qu'en général,
06:50la France a donné l'image surtout d'un pays accueillant.
06:53Et c'est vrai que c'est là qu'il ne faut pas les cacher,
06:57on arrive après une séquence politique
07:02où au contraire, on avait le sentiment que la France pouvait se recroquebiller
07:09dans une forme nouvelle de fermeture.
07:12Donc c'est vrai que voir cette France souriante, ouverte au monde,
07:16cette France des échanges,
07:19bien évidemment, ça fait beaucoup de bien, je crois,
07:22pour l'image de la France en Italie, mais en général en Europe et dans le monde.
07:26Enrique Bonnet, l'image de la France et celle des Français a un petit peu évolué
07:32en Espagne grâce à ces jeux ?
07:35Oui, ils ont donné une image plus positive.
07:39Ils ont surtout démenti une partie des Espagnols.
07:42C'est vrai que depuis quelques années, en Espagne,
07:45il y a une partie des Espagnols qui ont développé une sorte d'hostilité à la France,
07:51même plus grande que celle qui pouvait exister avant.
07:53Oui, parce que ça a toujours un peu existé quand même, pardon.
07:56Oui, exactement, en Espagne ça a toujours existé.
07:58Une sorte de complexe d'infériorité ou de supériorité d'ailleurs, c'est assez intéressant.
08:04Exactement, oui, oui.
08:05Mais finalement, toutes ces parties des Espagnols qui souhaitaient
08:09que ces Jeux Olympiques à Causasaille soient un échec,
08:12finalement, cette image qu'ils avaient, ça a été démenti.
08:16Vous voyez, c'est une caricature des vrais problèmes qu'il y a à Paris,
08:24mais que parfois, peut-être en Espagne, ils ont perçu d'une manière un peu exagérée.
08:29Donc tout ça, ça a été démenti.
08:31Les Jeux Olympiques se sont assez bien passés sans des incidents majeurs.
08:35Enrique et vous, Danielé, j'en profite parce que vous êtes
08:40évidemment des journalistes étrangers, mais en poste à Paris,
08:43des fins d'observateurs de la vie politique et sociale en France.
08:49Enrique, est-ce que vous avez le sentiment que ces Jeux
08:51peuvent un petit peu réconcilier les Français avec eux-mêmes ?
08:56C'est une bonne question.
08:58Moi, je fais partie de ces que je pense que le soufflet va retomber,
09:07qui va revenir à la normale.
09:10En tout cas, en faisant des reportages,
09:12c'est le sentiment que beaucoup de Français ont.
09:13Quand on pose la question, beaucoup de Français,
09:16notamment des Parisiens, mais aussi des Français d'ailleurs de Paris,
09:19ils considèrent que les Jeux Olympiques ont été un succès,
09:22mais en même temps, ils pensent que bientôt, ce sera de nouveau le bordel
09:25et il va retourner à la même situation qu'avant.
09:28Donc moi, je suis assez d'accord avec ça.
09:31Moi, je pense que le soufflet, il va se terminer,
09:35mais il y aura quelque chose qui va rester.
09:37En tout cas, les souvenirs de ces bonnes semaines,
09:41et c'est vrai que cette ferveur sportive, elle existait déjà avant.
09:47On l'avait déjà vécu avec la Coupe du Monde en 2018
09:50ou la Coupe du Monde en 2020.
09:53Finalement, ces deux réalités existent,
09:55l'acclimation et la division politique,
09:57mais en même temps, cette ferveur sportive
10:00et la fierté de tous les Français de tous les horizons
10:03pour le succès de ces Jeux sportifs.
10:06Daniel Ezapala, qu'est-ce que vous en pensez ?
10:09On peut se réconcilier avec nous-mêmes, avec ces Jeux,
10:11nous autres, Français ?
10:12Personnellement, je fais partie de ceux qui ont été vraiment
10:16suppécés par la capacité de personnalités politiques,
10:20même opposées, quand même, de travailler ensemble.
10:23Hier, j'ai parlé avec Valérie Pécresse,
10:26qui était en fait enthousiaste de ces Jeux.
10:30Il y a quelques jours, en fait, auparavant,
10:32j'avais pu discuter avec Anne Hidalgo,
10:34elle aussi, en fait, bien évidemment,
10:36les deux, en fait, d'âme et d'ennemi,
10:38mais elle aussi enthousiaste.
10:40Donc, finalement, c'est vrai,
10:41je suis plutôt d'accord avec Éric,
10:43bien évidemment, cette parenthèse enchantée
10:45va, en fait, s'estomper,
10:48et sans doute, en fait, s'effermer.
10:50Mais en même temps, peut-être aussi que ces Jeux
10:53vont avoir une sorte de pouvoir magnétique,
10:57pour en se dire, à savoir pédagogique,
10:59à savoir, véritablement,
11:01faire comprendre que, parfois,
11:04dans des circonstances, en fait, un peu particulières,
11:06on peut apprendre à travailler ensemble,
11:09et cela, en fait, pourrait aussi,
11:11à mon sens, donner véritablement des idées
11:14à l'Élysée pour, en fait, les casse-têtes
11:18gouvernementales, les casse-têtes à l'Assemblée nationale,
11:22pour, en fait, l'Hôtel Matignon,
11:23car, effectivement, aujourd'hui,
11:26un peu dans ce sillage des Jeux,
11:27on a véritablement besoin, en France, je crois,
11:31d'une figure capable de rassembler,
11:35et donc d'une figure hautement charismatique.
11:37Tony Estanguet à Matignon,
11:39c'est ça que vous êtes en train de nous dire, Daniel, c'est ça, là !
11:42Je vais déjà lancer, auprès, en fait,
11:44de vos confrères de France Inter,
11:48l'hypothèse Yannick Noah,
11:50car je fais partie, tout simplement, voilà,
11:52j'étais un ancien jouet des techniques.
11:54On va raconter des trucs comme ça sur France Inter,
11:56Yannick Noah à Matignon.
11:58Yannick Noah à Matignon, parce que, vous savez,
12:00Yannick Noah, il a reçu, en 2022,
12:03Emmanuel Macron à Yaoundé,
12:05et, en fait, Yannick Noah a créé ces villages,
12:08en fait, d'une certaine manière,
12:09donc, il est aussi un bâtisseur,
12:12donc, sans doute, en fait, voilà,
12:14c'est un personnage qui peut, peut-être, en fait,
12:18de plaire à certains,
12:20mais il a été pendant longtemps
12:22les personnages les plus populaires, quand même, en France,
12:25et, en tout cas, si j'ai évoqué cette hypothèse de Yannick Noah,
12:28c'est pour dire qu'il faut véritablement une figure
12:31au-dessus de la mêlée,
12:33pour employer notre métaphore sportive,
12:35une figure vraiment, véritablement capable
12:37de rassembler et stagner,
12:40peut-être, voilà, je ne connais, en fait,
12:42son parcours dans les détails,
12:43mais c'est vrai qu'en tout cas, le sport,
12:45aujourd'hui, peut véritablement donner
12:48des leçons à la politique, je crois.
12:49– Édouard Cabanet,
12:51ces jeux peuvent avoir des conséquences politiques, à votre avis ?
12:55– À mon avis, plutôt non.
12:58À mon avis, il dépend de la crise politique,
13:03ce sont des réalités différentes.
13:04Il y a un côté la crise politique et la division des pays,
13:08mais notamment avec trois blocs,
13:10lesquels, presque irréconciliables, il y a un système politique
13:13et notamment un système électoral
13:15qui ne se correspond pas à la situation actuelle.
13:17– Mais, justement, pardon,
13:19ce qu'ont montré ces Jeux Olympiques
13:21et ce que nous disait Daniele,
13:22c'est finalement que ça a été la démonstration
13:25que des gens de bords politiquement différents
13:28pouvaient travailler ensemble sur un même objectif.
13:31Est-ce que ce qui s'est passé pour les Jeux
13:33ne pourrait pas se dérouler pour le pays ?
13:36Vous, vous n'y croyez pas ?
13:37– Moi, je ne crois pas.
13:38Après, moi, je pense que ça peut être une pression
13:41qui peut être utilisée,
13:43notamment comme un argument politique,
13:45mais le problème, c'est qu'il n'y a pas,
13:50finalement, il n'y a pas l'habitude de…
13:53une chose, c'est la gestion
13:54et l'autre, c'est la négociation parlementaire.
13:57Et cette tradition n'existe pas en France.
13:59Et ce n'est pas quelque chose qui,
14:00à ton avis, n'est plus dans les Jeux,
14:02parce que dans les Jeux, c'était la gestion.
14:04Il y a eu une nouvelle gestion, donc c'était un succès.
14:06Mais la négociation parlementaire,
14:08les accords et le fait de…
14:10ça, ça n'existe pas et ça n'existe pas pour l'instant.
14:14Moi, je pense que ça va exister,
14:15mais pour l'instant, ça n'existe pas,
14:16donc on aura besoin de temps
14:18et probablement septembre,
14:20cette période de crise politique,
14:22je suis plutôt sceptique sur le fait
14:24que les JO, ils vont l'effacer.
14:25Mais peut-être que je me trompe, Tamir.
14:27– Enrique, vous avez entendu Danielé
14:29qui préconisait la nomination de Yannick Noah à Matignon.
14:34Au-delà de cette hypothèse,
14:36est-ce qu'il y a des comparaisons
14:39qu'on peut faire entre le sport et la politique ?
14:41Est-ce que finalement, être un grand sportif,
14:43un grand entraîneur, ça peut être un peu la même chose
14:47que d'être un grand dirigeant politique ?
14:53– Écoutez, après, il y a la question de…
14:56Vraiment, c'est comme si tu me devrais faire un lien
15:01entre les politiques et les sportifs,
15:03ce serait aussi finalement dans le sens du service public,
15:06de servir au collectif,
15:08de les gagner non seulement pour soi-même
15:11mais aussi pour les autres, pour tous les pays,
15:13et aussi finalement, comment dire…
15:16Finalement, il y a aussi une demande de transparence.
15:19Souvent, c'est ce qu'on aime bien dans beaucoup de sportifs,
15:23qu'ils sont jeunes, c'est le côté de la spontanéité,
15:26le côté naturel, même si c'est vrai qu'en même temps,
15:29souvent dans beaucoup de sportifs,
15:31on entend beaucoup de langues de bois
15:33et ça, c'est partiement positif.
15:35Donc, si je me devais faire un lien,
15:37demander peut-être plus d'un côté plus naturel à la politique
15:41et finalement aussi l'intérêt du service pour les collectifs.

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