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Olivier De Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il fait le bilan sécuritaire de ces JO.

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Transcription
00:00Allez, on commence par évoquer la sécurité. Faut-il parler de parenthèses enchantées, qui est donc l'expression qui fait floresce ?
00:09Et pour ça, vous accueillez Reda Bellage, porte-parole Ile-de-France du syndicat Police Unité.
00:14Bonjour Reda Bellage.
00:15Bonjour.
00:16Comment se sont passées les JO pour les forces de l'ordre ?
00:21Écoutez, dans l'ensemble, le bilan est plutôt positif.
00:24On a eu beaucoup de sourires, malgré les contraintes qu'on a imposées aux Franciliens, qu'on a imposées aux fans, qu'on a imposées aux touristes.
00:32On a eu des retours, on a eu des retours positifs.
00:34Les gens ont vu une autre image de la police.
00:37Les étrangers ont parlé, on en a discuté avec des collègues, lorsqu'on se rendait sur les plots de ravitaillement.
00:45Les touristes avaient cette image des émeutes de Naël en région parisienne et parfois même dans Paris.
00:51Ils se sont dit qu'ils se sont trompés en fait.
00:53Et puis, vous avez aussi la deuxième chose, c'est que tout le monde nous a dit qu'on n'y arriverait pas, on n'y arriverait pas.
00:59Mais au final, on a réussi à faire une magnifique cérémonie avec 45 000 forces de l'ordre.
01:05Et puis, de manière pérenne sur les semaines, on a assuré la sécurité, on a pallié, on a réussi à lutter contre le terrorisme en termes de renseignements.
01:13On a réussi à lutter, voire même parfois à faire baisser la délinquance.
01:17Mais bon, alors il y a deux niveaux finalement de risques pendant ce type d'événement.
01:23On va dire le risque des incidents, des violences un petit peu quotidiennes.
01:29Et puis, l'attentat terroriste, on n'a pas eu d'attentat.
01:32Toutes les précautions avaient été prises ou bien vous dites qu'on a quand même eu de la chance ?
01:38Je ne pense pas, vous savez, je pense qu'on ne va pas appeler ça de la chance, on va dire qu'on va appeler ça de la réussite.
01:44Parce que nos collègues des renseignements, comme j'aime les appeler les hommes de l'ombre,
01:50les hommes du renseignement intérieur ou des renseignements territoriaux, ont été énormément mobilisés.
01:56Ils n'étaient pas visibles, mais ils étaient énormément mobilisés.
02:01Ils ont fait de nombreuses heures et ils ont fait du H24 tout simplement.
02:05Et c'est grâce au travail de ces effectifs-là qu'on a pu les jouer des actes de violence.
02:12Est-ce qu'on n'avait pas un peu surestimé la menace, peut-être pour se faire peur avant les jeux ?
02:18Honnêtement, je ne pense pas. Je pense que ce qui a fait la différence aujourd'hui,
02:23lorsque vous faites, on va parler par exemple des délinquants,
02:26les gens habituellement qu'on connaît, qu'on reconnaît sur Paris, qu'on n'arrête pas d'interpeller,
02:32qu'ils ressortent quelques semaines, des fois même qu'ils ne vont pas du tout en prison,
02:36on ne les a pas beaucoup vus après. Pourquoi ?
02:39Parce qu'en fait, tous les 20-30 mètres, vous aviez un policier ou un gendarme,
02:43et on l'a vu sur certaines images amateurs, sur les réseaux sociaux,
02:47où on a pu constater la rapidité des interventions, donc du coup ça dissuade.
02:52Donc aujourd'hui, peut-être la morale, c'est prévention, dissuasion et répression.
02:59Alors ça a été efficace.
03:00C'est ça la clé finalement pour arriver à un climat ressenti qui a été, on peut le dire,
03:08vraiment plutôt bon durant toute la durée de ces Jeux Olympiques ?
03:11Les gens se sentaient en sécurité ?
03:13Oui, le ressenti qu'on avait aussi, c'était la volonté de l'État,
03:19au travers des différentes administrations, que ce soit la justice, que ce soit la police,
03:23les gendarmes, les pompiers, les services de santé.
03:26Tout le monde a été au diapason, on a été unis, et du coup ça a énormément dissuadé,
03:32et puis ça a permis de prévenir tout incident.
03:38Et je pense qu'aussi ce qui a fait énormément changer les choses, c'est la présence policière.
03:45La visibilité.
03:46Voilà, la présence policière visible, parce qu'il y a évidemment des policiers en civil,
03:50puis il y a tous ceux qu'on voyait, et on en voyait beaucoup.
03:53Oui, vous alliez dans n'importe quel métro, n'importe quel centre commercial en région parisienne,
03:59alors sur les sites, n'en parlons même pas, vous aviez des policiers partout.
04:03Alors voilà, ça dissuade les délinquants, ça dissuade aussi les terroristes,
04:09mais surtout ça atténue le sentiment d'insécurité que peuvent ressentir les étrangers,
04:16ou les fans, ou les parisiens, tout simplement.
04:18Gréda Bélage, est-ce que ça veut dire que, si on doit tirer des enseignements de ce qui s'est passé durant cette période,
04:25que la police doit être plus visible pour être efficace ?
04:31Je pense que la police c'est surtout sur l'aspect missionnel.
04:35L'aspect missionnel, c'est-à-dire qu'il faut que chaque unité retourne à son cœur de métier,
04:41que la brigade d'anticriminalité ne fasse plus de mission de police secours,
04:44qu'elle fasse que des missions d'anticriminalité,
04:46que la police secours soit renforcée afin qu'elle puisse justement pouvoir effectuer toutes les missions,
04:52et il faudrait peut-être nous enlever des missions qui,
04:56même si on les fait aujourd'hui parce qu'on représente l'État et la sécurité de l'État,
05:00type garde hôpital, garde de site, les bateaux pavés, les tapages,
05:06il faudrait peut-être confier ces missions à entreprises privées
05:12ou peut-être même les policiers municipales qui pourraient nous donner un coup de main,
05:16et puis nous, ça nous permettrait de pouvoir remettre, si je puis dire, du bleu dans la rue.
05:22Ray Dabellage, vous restez en ligne avec tout, mais vous connaissez le principe de cette émission,
05:27ce sont les auditeurs qui sont un peu prioritaires, et on est en ligne avec Max, bonjour !
05:33Bonjour !
05:34Vous vouliez réagir à ce que disait peut-être Ray Dabellage,
05:37ou plus globalement, nous donner votre sentiment sur le niveau de sécurité
05:42durant ces Jeux Olympiques, et peut-être avant, et peut-être après ?
05:46Apparemment, les Jeux Olympiques se sont bien passés, c'était fort sympathique,
05:51je n'ai pas entendu l'intervention de l'interlocuteur précédent,
05:56mais ce que je voulais dire par rapport aux Jeux, c'était un intermède sympathique,
06:01apparemment les Français se sont retrouvés, il y a eu moins de querelles politiques,
06:06par contre, Mme Hidalgo, voulant transformer la scène en JO compatible,
06:12je ne suis pas sûr que son milliard 4 a été bien placé,
06:16mais le reste, il faisait beau, à part évidemment la cérémonie d'ouverture.
06:22Oui, effectivement, on était un peu saucés, mais bon, ce sont les choses qui arrivent.
06:27Ils n'avaient pas le bon numéro pour téléphoner à l'au-delà,
06:31d'ailleurs c'est ce que disait Pierre Dagues,
06:34vaut mieux le vin d'ici que l'eau de là, mais ça c'est une petite anecdote.
06:38Non, moi je trouve que les JO se sont bien passés,
06:41même si pour les Français, on n'a quand même pas eu un nombre incalculable de médailles
06:45dans la discipline reine, c'est-à-dire l'athlétisme,
06:48parce qu'au départ, les JO de l'Antiquité, et même en 96 quand on a recommencé à Olympie,
06:56c'est surtout, comment ça s'appelle, de l'athlétisme,
06:59après les machines et autres, il n'y en avait pas beaucoup à cette époque-là,
07:04mais je ne vais pas faire la fine bouche, je trouve que c'était très bien,
07:07apparemment la sécurité, et on peut dire merci aux forces de l'ordre, ça s'est très bien passé.
07:13Excusez-moi de vous interrompre, vous nous appelez d'où Max ?
07:15De Metz.
07:16De Metz, décidément, on a beaucoup d'auditeurs Laurent et Messin,
07:20et je les salue parce que c'est une région que j'aime bien.
07:24Vous n'étiez pas du tout sur les sites des JO durant la période ?
07:28Malheureusement non, je n'ai pas eu de billet, j'étais à la finale en 98 à Paris,
07:33parce que je m'étais mieux débrouillé, parce que j'aime bien le football, les petits détails.
07:37Mon père était à la finale en 38 à Paris, parce que la finale en 38, c'était Hongrie-Italie.
07:43Oui, alors effectivement, là non plus ça ne nous rajeunit pas.
07:45Et à Metz, comment ça s'est passé ? Est-ce que toutes les forces de l'ordre étaient parties
07:49pour sécuriser les JO ? Est-ce qu'il vous restait quand même quelques policiers dans la capitale lorraine ?
07:57Apparemment oui, apparemment ça s'est bien placé.
08:01Ah ben ce n'est pas la capitale lorraine, excusez-moi, ça se discute.
08:05Oui, ça se discute avec les danséens, je sais bien.
08:08Tout à fait, d'ailleurs, c'est un petit aparté qui permettra peut-être aux français de savoir quelque chose.
08:14Quand on dit Alsace-Lorraine, c'est faux, c'est Alsace-Moselle,
08:17puisque Alsace-Lorraine, c'est la traduction d'Alsace-Lotterien,
08:21qui était la région entre 70 et 18, c'est-à-dire lors de la première annexion.
08:26Vous avez parfaitement raison Max, mais ça nous éloigne quand même un petit peu de notre sujet prioritaire.
08:32La digression est possible, et pour revenir au jeu, moi je trouve que c'est admirable,
08:37que ça a été un moment de concorde pour les français.
08:40On espère que ça va continuer, j'en suis pas persuadé,
08:43et on peut encore une fois de plus dire merci aux forces de l'ordre,
08:47parce qu'ils travaillent dans des conditions qui ne sont pas toujours faciles.
08:50On transmet vos remerciements aux forces de l'ordre à Reda Bellache,
08:53qui est toujours en ligne avec nous.
08:55On se retrouve dans un instant, vous pouvez continuer à nous appeler.
08:58Au 01.80.20.39.21, Reda Bellache, porte-parole L'Île-de-France, syndicat Police Unité, reste avec nous.
09:03On revient à tout de suite.
09:04Et une page tout en couleurs maintenant.
09:10Il est 11h16 dans Europe 1 et vous,
09:13on parlait justement de la sécurité au niveau des Jeux Olympiques,
09:16ça s'est plutôt bien passé, voire même très bien passé,
09:19avec Reda Bellache, qui est toujours avec nous, porte-parole L'Île-de-France, du syndicat Police Unité.
09:23Vous êtes bien avec nous, Reda Bellache.
09:25Oui, je suis avec vous.
09:27Vous avez entendu les félicitations de Max, notre auditeur.
09:30Est-ce qu'il y a des leçons à tirer en matière de sécurité
09:34de cette période des Jeux Olympiques, pour l'après, pour maintenant ?
09:40Je pense qu'on peut se poser la question aujourd'hui.
09:42On sait que la sécurité, le pouvoir d'achat,
09:47font partie des grands sujets prioritaires des Français.
09:50Et aujourd'hui, la majorité des Français,
09:54des remontées qu'on a sur le terrain,
09:56des remontées qu'on a aussi au niveau médiatique,
09:59c'est qu'ils sont très satisfaits.
10:01Ils sont satisfaits de voir des policiers
10:03qui sortent de leurs devoirs de réserve
10:06et qui montrent une autre image.
10:09Et ils sont satisfaits, ils se sentent en sécurité
10:12de voir des policiers partout.
10:14Je pense que la leçon, c'est pourquoi, aujourd'hui,
10:17ne pas remettre en place une police de proximité
10:20qui, justement, permettrait d'avoir ce rapprochement avec la population.
10:27Et puis sinon, très importante,
10:29parce qu'en l'ayant vécu pendant cette période géo,
10:33pour nous, le syndicat, c'est un dialogue social.
10:36Aujourd'hui, le dialogue social avec la préfecture de police
10:39était quasiment parfait,
10:40puisque dès qu'il y avait une problématique de logement
10:43sur les collègues ou sur les sites logistiques,
10:46quasiment dans les deux seuls.
10:48Vous avez un peu tout obtenu avant les Jeux Olympiques, visiblement.
10:51Vous avez été particulièrement bien traité par le gouvernement, quand même.
10:55Vous savez, mes collègues ont mis de côté leurs familles
10:58pendant plusieurs semaines.
10:59Vous avez des familles, nous aussi, dans la police,
11:02on a des familles monoparentales.
11:04Nous, dans la police, on a des femmes qui sont policiers,
11:07des hommes qui sont policiers, qui sont en couple,
11:09qui ont dû trouver une nourrice,
11:11qui veulent bien garder leur enfant pendant toute cette période-là.
11:14On savait, des fois, dans certains cas,
11:16qu'à 22h, on commençait à 5h du matin.
11:19On avait pour instruction de ne pas couper...
11:21Enfin, les collègues avaient pour instruction
11:23de ne pas couper leur téléphone.
11:24Vous savez, on a mis notre vie de côté
11:26pour ces JO-là, pour les Français.
11:28Donc, oui, le minimum, c'est...
11:30Oui, si vous me parlez de la prime,
11:32le minimum, c'est cette prime.
11:34Parce qu'aujourd'hui, être policier,
11:36renforcer l'île de France quand vous venez de province,
11:39c'est pas évident.
11:40Et pour les policiers d'île de France,
11:42vous savez aussi, vivre en île de France
11:44avec un pouvoir d'achat, c'est pas évident aussi.
11:47Un dernier mot, René Labellage.
11:48Est-ce qu'il n'y aurait pas...
11:50Alors, je touche du bois, je ne veux pas nous porter la poisse.
11:52Mais est-ce qu'il n'y a pas des risques,
11:54finalement, maintenant, juste après
11:56ces Jeux Olympiques, juste avant
11:58le début des Jeux Paralympiques ?
12:00Est-ce qu'il n'y risque pas d'y avoir une sorte de
12:02relâchement de la sécurité,
12:04dont pourraient profiter
12:06des malfaisants, quoi ?
12:08D'un côté, moi, j'ai pris le métro ce matin
12:10et j'ai pris le RER A.
12:12Il y a encore des policiers.
12:14Alors certes, il n'y en a pas partout,
12:16parce que les collègues, il faut bien qu'à un moment,
12:18ils puissent récupérer. Parce que faire une action de police,
12:20quand vous... Si vous avez le malheur
12:22de tomber sur un garmé,
12:24vous n'avez pas le droit à l'erreur.
12:26On l'a vu avec l'Infernal, où vous êtes dans une action de police.
12:28Souvent, mes collègues se retrouvent seuls,
12:30en seule personne
12:32qui est présente pour eux, c'est les délégués
12:34du personnel. Donc du coup, il faut que
12:36nous aussi, on puisse récupérer.
12:38Et puis, on va avoir des renforts,
12:40encore le 28. Il y a toujours
12:42les renseignements qui sont
12:44au top et qui continuent
12:46à surveiller les fichiers S.
12:48Il y a le reste du territoire. On se souvient de l'attentat
12:50de Nice qui était intervenu
12:524 jours après l'euro.
12:54Oui, oui, oui.
12:56Le risque zéro n'existe pas.
12:58Voilà, c'est pas facile.
13:00C'est pour ça que je vous dis aujourd'hui,
13:02le grand bilan, c'est quand même
13:04les effectifs.
13:06Aujourd'hui, on se demande à combien.
13:08Je ne peux pas vous donner
13:10les chiffres, mais
13:12clairement, il faut plus de policiers, plus de gendarmes.
13:14C'est clair. Que ce soit en renseignements,
13:16que ce soit sur le terrain, que ce soit en investigations,
13:18oui, parce que la menace,
13:20aujourd'hui, en France, elle est partout.
13:22Eh bien, merci.
13:24Réda Bellage, porte-parole
13:26Île-de-France du syndicat de police
13:28unité. Merci d'avoir été,
13:30d'avoir pris quelques minutes pour répondre
13:32à nos questions sur Europe.

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