Le bilan financier de ces JO
Olivier De Lagarde revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, il fait le bilan financier de ces JO.
Vous voulez réagir ? Appelez-le 01.80.20.39.21 (numéro non surtaxé) ou rendez-vous sur les réseaux sociaux d’Europe 1 pour livrer votre opinion et débattre sur les grandes thématiques développées dans l'émission du jour.
Retrouvez "Europe 1 et vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/pascal-praud-et-vous
Category
🗞
NewsTranscript
00:00que ce soit sur le terrain, que ce soit en investigation, oui, parce que la menace aujourd'hui en France, elle est partout.
00:06Eh bien merci, Réda Bellage,
00:08porte-parole Ile-de-France du syndicat de police unité. Merci d'avoir été,
00:13d'avoir pris quelques minutes pour répondre à nos questions sur Europe.
00:17Et après ce bilan sécurité, place au bilan économique.
00:19Pensez-vous, eh bien, que ces JO sont une bonne affaire financière pour la France ?
00:23Vous nous appelez pour donner votre avis, 01820 39 21.
00:26Et pour répondre à cette question, vous recevez maintenant Olivier Delagarde,
00:29Franck Delvaux, président de l'UMI.
00:32Absolument, parce que pour le moment, on sait à peu près combien ces JO nous ont coûté, autour de
00:3811 milliards. C'est évidemment plus complexe de savoir combien ça nous a rapporté,
00:43combien ça nous rapportera dans les années qui viennent.
00:46Bonjour à vous, Franck Delvaux.
00:48Bonjour.
00:49Vous le disiez, vous êtes le président de l'UMI Paris-Ile-de-France.
00:53L'UMI, c'est l'union des métiers et des industries de l'hôtellerie.
00:57Comment, vous, professionnel, avez-vous passé cette période olympique ?
01:01Il faut la distinguer en plusieurs phases.
01:04Alors, si on prend, parce qu'il y a beaucoup de chiffres fleurissent en ce moment,
01:08si on prend les chiffres du 26 juillet au 11 août, la période des JO,
01:13oui, il y a eu une activité hôtelière très forte, puisqu'on était à 85% d'occupation.
01:18Donc, en moyenne, 10-15 points au-dessus de l'été 2023.
01:22Dans toutes les catégories d'hôtel...
01:24C'est comment 70% d'occupation, les hôtels parisiens, pendant l'été ?
01:29Normalement, en période normale.
01:31Oui, sur cette période-là, de fin juillet, début août.
01:36Donc, un bon taux d'occupation.
01:38Dans la restauration, les barberateries,
01:41c'est plus une analyse différente, parce qu'on se rend compte que les touristes qui étaient là,
01:45c'est des touristes JO.
01:46Et donc, il y avait beaucoup de monde là où il y avait des zones de compétition, des zones de festivité.
01:51Mais par contre, vous prenez des quartiers comme Paris-Centre, Le Marais,
01:55Saint-Germain, vous prenez Montmartre, Bastille-République,
01:59là où il n'y avait pas de compétition, il n'y avait personne.
02:03Parce que les Parisiens ont été partis, d'ailleurs certains l'ont regretté,
02:05les entreprises étaient en télétravail,
02:07et donc là, on a eu des baisses importantes de chiffre d'affaires dans ces zones-là.
02:12Mais ça veut dire que, pour vous, le bilan est globalement négatif ?
02:17C'est pas qu'il est négatif,
02:19nous on l'avait dit bien avant,
02:21on n'était pas forcément écoutés,
02:23mais on l'avait dit bien avant,
02:25puisqu'on avait analysé ce qui s'était passé à Londres.
02:27C'est-à-dire qu'il y a un phénomène d'évitement.
02:30Les touristes traditionnels, qui ne sont pas intéressés par les JO,
02:33ne sont pas venus.
02:35Un touriste qui voulait visiter Paris, il ne va pas venir à ce moment-là.
02:38Il y avait des barrières,
02:40la place de la Concorde n'était pas accessible,
02:42Trocadéro, pareil, etc.
02:44Le touriste ne va pas venir à ce moment-là.
02:45A Londres, c'était pareil.
02:47Par contre, ce qu'on attend maintenant,
02:48c'est l'effet rebond qui doit être très important,
02:50et avec les belles images
02:52qu'on a pu voir tout au long de cette quinzaine de Paris,
02:55voir que Paris était sécurisé,
02:57ça va donner envie à beaucoup de touristes,
02:58mais aussi au tourisme d'affaires de venir.
03:00Donc, à la fin de l'année 2024, 2025, 2026,
03:04ça va être des très bons crues pour le tourisme francinien.
03:06Les retombées devraient donc se concrétiser,
03:09pour vous, sur plusieurs années.
03:11C'est ce que vous en attendez, quoi ?
03:13Oui, tout à fait.
03:14Parce que, si vous prenez les deux semaines
03:16avec le consensus, oui,
03:17l'hôtellerie à 85%, c'est magnifique,
03:19le haut de gamme et les hôtels privatisés, etc.
03:21Mais avant, on oublie de dire qu'avant,
03:23le mois de juillet a été très compliqué,
03:25notamment pour la restauration.
03:27Il ne se passait plus rien à Paris jusqu'au 26 juillet.
03:30Paris était vide, il n'y avait plus de congrès,
03:32plus de séminaires, plus de concerts.
03:34Et puis, maintenant, on va voir aussi
03:36pour les Jeux Paralympiques,
03:37il reste beaucoup de billets à vendre.
03:39Il y a, a priori, un effet rebond.
03:41Des gens qui se sont dit,
03:42finalement, on a loupé les JO,
03:43on va venir pour les Jeux Paralympiques.
03:44Mais c'est quand même deux fois moins
03:46de touristes pour les Paralympiques.
03:49C'est 4 millions de visiteurs qu'on attend
03:51versus 11 millions pour les JO.
03:53Donc, là aussi, les hôtels ne seront pas complets.
03:56C'est beaucoup plus facile de trouver
03:57une chambre d'hôtel pour ce soir
03:59que pour mardi dernier.
04:01Oui, c'est paradoxal.
04:03Vous parliez de Londres,
04:05évidemment, ce sont des Jeux Olympiques
04:09qui sont comparables dans deux grandes
04:10capitales européennes.
04:12Londres a bénéficié
04:14d'un effet JO
04:16pendant plusieurs années
04:18après les Jeux ?
04:20Oui, oui, tout à fait.
04:22Il y a eu un afflux de tourisme à Londres
04:24et le tourisme d'affaires, je le souligne.
04:26Même le tourisme d'affaires,
04:28on comprend moins,
04:30finalement, pourquoi est-ce que
04:32les hommes d'affaires
04:34seraient plus attirés par
04:36une destination olympique ?
04:38Ça peut donner des idées
04:40de visite aussi.
04:42Maintenant, on se rend compte que les affaires
04:44sont très liées au tourisme.
04:46On vient quelques jours, on reste un jour ou deux
04:48pour visiter la ville.
04:50Ça peut donner envie d'organiser un congrès à Paris
04:52en disant que c'est tellement beau,
04:54on a vu tellement de beaux endroits.
04:56Tout ça, oui, on l'a vu à Londres
04:58et je pense que ce sera même encore plus fort à Paris
05:00parce que Paris est beaucoup plus chargé
05:02d'histoire, de lieux historiques que Londres.
05:04Franck Delvaux,
05:06restons en ligne avec vous,
05:08mais nous sommes en ligne avec un auditeur,
05:10Sébastien, bonjour à vous.
05:12Oui, allô, bonjour.
05:14D'où nous appelez-vous, Sébastien ?
05:16Haute-Savoie, à Lange,
05:18au pied du Mont Blanc.
05:20Vous avez bien de la chance, c'est magnifique.
05:22Vous vouliez réagir à ce qui était dit
05:24sur peut-être
05:26les conséquences
05:28économiques de ces Jeux olympiques ?
05:30Alors là, je n'ai pas entendu
05:32ce qui a été dit, mais c'est vrai qu'on parlait
05:34de faire un peu le point sur
05:36ce qu'on pensait de la sécurité,
05:38un peu le bilan, tout ça.
05:40Pour être franc avec vous, au début,
05:42comme beaucoup de Français, j'imagine,
05:44on allait vers ces JO un peu arculons
05:46en pensant que ça allait être un fiasco
05:48entre les délires
05:50de la mairesse et tout ça. Bref, peu importe.
05:52Je dois admettre que dès la cérémonie d'ouverture,
05:54j'ai été plutôt agréablement surpris, à part
05:562-3 fausses notes de très mauvais goût.
05:58Et d'un point de vue sécurité,
06:00a priori, ça s'est bien passé,
06:02parce que c'est pareil, on a les reflets que des médias.
06:04Nous, depuis la Haute-Savoie, on ne voit pas ce qui se passe là-bas.
06:06Nous, ce qui est sûr, c'est qu'on a été un peu
06:08vidés de nos gendarmes pour, on va dire,
06:10renforcer les effectifs sur Paris.
06:12Vous, vous avez assisté
06:14à un départ de vos gendarmes.
06:16Les plutons de gendarmerie
06:18de Haute-Montagne sont quand même restés,
06:20j'imagine.
06:22Ce n'est pas le PGHM qui est venu vous dépanner, bien entendu,
06:24mais c'est plutôt les gendarmes
06:26de la gendarmerie
06:28standard, ceux qu'on voit
06:30au quotidien sur les routes, tout ça.
06:32Quand je bosse avec eux, ils m'expliquaient qu'ils ont été
06:34plus ou moins appelés un peu sur
06:36chaque ville, sur chaque territoire,
06:38pour aller renforcer les effectifs
06:40là-haut.
06:42C'est bien pour là-haut, mais c'est vrai que nous,
06:44ça nous enlève des gendarmes qui ne sont déjà
06:46pas nombreux au quotidien, qui font face
06:48souvent, à l'été, à des vagues de
06:50cambriolage. Je veux dire, on a beaucoup de
06:52problèmes avec, ça peut être des fois,
06:54la communauté des gens du voyage, des fois,
06:56c'est des gens de passage sur lesquels
06:58ils n'arrivent pas à mettre la main, donc c'est compliqué à gérer,
07:01quand ils sont en effectif réduit.
07:03Après, sur Paris, ça s'est bien passé. Moi, ce qui me
07:05scandalise un peu, c'est qu'on est très
07:07capable de faire des choses très belles à Paris,
07:09mais uniquement quand il faut faire vitrine face
07:11au monde, quoi. C'est-à-dire qu'au quotidien,
07:13quand nous, on monte à Paris,
07:15franchement, on n'a qu'une envie, c'est de
07:17repartir tellement l'image est devenue
07:19impropre. Et aujourd'hui,
07:21c'est magnifique, mais parce que c'est les
07:23JO, quoi. Sinon, le reste du temps, les gens doivent
07:25vivre avec la délinquance, avec, on va dire,
07:27vous voyez bien...
07:29Mais reconnaissez quand même que c'était important
07:31pour Paris, pour la France,
07:33de donner cette image, quand même, quoi.
07:35Imaginez l'inverse.
07:37Si on avait montré la réalité
07:39aux gens, ils seraient peut-être moins venus en vacances, on est bien
07:41d'accord. Mais ce qui est triste, c'est que
07:43voilà, on fait l'effort parce qu'il y a les JO.
07:45Ça veut dire que les 365 autres jours
07:47de l'année, enfin, du moins, ce sont les 15
07:49jours des JO, les Français peuvent bien vivre
07:51avec la délinquance et le bordel, c'est pas gênant, quoi.
07:53Eh bien, écoutez, Sébastien,
07:55merci de nous avoir appelés.
07:57Ça nous éloigne un tout petit peu du sujet
07:59dont on parlait avec Franck Delvaux,
08:01les conséquences. Et à domicile, les Lillois
08:03ont gagné 2 buts à 1.
08:05Merci, Maude Tambadini. Moi aussi,
08:07je suis bien, j'étais à l'heure, là. Eh bien, on se retrouve
08:09à midi, on va essayer de rester hyper
08:11à l'heure parce que c'est très important d'être à l'heure.
08:13La radio, c'est une pendule.
08:15Europe, arrivez. 11h,
08:1713h, Olivier Delagarde.
08:1911h32
08:21sur Europe. Alors, juste avant, les infos, nous étions
08:23en train de dresser un premier bilan économique
08:25de ces JO. Notre invité, qui est toujours
08:27avec nous, c'est Franck Delvaux, président
08:29de l'UMI. L'UMI, c'est l'Union des
08:31Métiers de l'Industrie de l'Hôtellerie.
08:33Et nous sommes donc, oui,
08:35toujours en ligne, Franck Delvaux.
08:37Merci de rester avec nous.
08:39Et
08:41merci d'avoir écouté les
08:43infos de Maude Tambadini.
08:45La grande idée, finalement, de ces Jeux
08:47Olympiques, ça a été, finalement, d'utiliser
08:49Paris, l'écrin
08:51parisien pour, comme presque
08:53prétexte à ces Jeux Olympiques.
08:55C'est une très bonne affaire pour vous, parce que
08:57ça a montré Paris comme ça n'avait
08:59jamais montré une ville
09:01olympique.
09:03Oui, tout à fait. Et je voulais réagir
09:05à votre auditeur, excusez votre
09:07auditeur qui était en
09:09partie très juste. On a eu
09:11aussi, grâce aux Jeux Olympiques, des vendeurs
09:13à la sauvette, notamment autour de la
09:15Tour Eiffel, Trocadéro,
09:17qui vendent de la nourriture
09:19périmée qui traîne
09:21dans les égouts ou du faux champagne.
09:23Tout ça est très mauvais pour l'image
09:25de la France, l'image de la gastronomie.
09:27Donc, on n'en avait
09:29plus, il n'y a plus de vendeurs à la sauvette.
09:31Effectivement,
09:33comme quoi c'est possible.
09:35Comme quoi c'est possible, et nous
09:37nous avions déjà fait des courriers à la
09:39maire de Paris et au préfet,
09:41il y a déjà plus de six mois, en alertant sur ces
09:43vendeurs à la sauvette, mais on est très contents que
09:45ce soit possible et qu'ils ne soient plus là
09:47pour gâcher
09:49la gastronomie française, parce que
09:51quand vous mangez un sandwich, à varier que vous êtes malade,
09:53en France, c'est pas bon
09:55pour l'image de notre pays
09:57et de la gastronomie de notre pays. Donc, effectivement,
09:59oui, on a vu un écrin des images magnifiques de
10:01Paris, c'est pour ça que nous, on n'a pas de
10:03doute sur l'effet rebond et sur
10:05le fait, même si c'était difficile pour
10:07beaucoup de restaurateurs, les JO et la
10:09période avant JO, avec les zones
10:11grises, les zones filtes, et bien
10:13on n'a pas, nous sommes certains
10:15que nous allons rebondir et avoir
10:17une saison touristique dans les deux ans à venir
10:19extraordinaire.
10:20Franck Delvaux, parlons un peu des sujets qui fâchent.
10:22Est-ce que les hôteliers, les
10:24restaurateurs n'ont pas exagéré
10:26un peu les hausses de tarifs en cette période ?
10:28Alors, parlons
10:30d'abord des hôteliers.
10:32Toutes les villes olympiques,
10:34et je vais encore comparer
10:36Pékin, Londres,
10:38dans toutes les villes olympiques, en fait,
10:40les prix étaient en moyenne multipliés par trois en hôtellerie.
10:42À Paris, on est plutôt à deux,
10:44on était sur les prix qui peuvent se passer
10:46pendant la Fashion Week ou des événements
10:48importants où les hôtels sont très occupés.
10:50Globalement,
10:52alors il y a eu, certes, je le reconnais,
10:54des exemples aberrants que nous n'avons
10:56évidemment pas soutenus en matière
10:58d'hôtellerie, mais
11:00globalement, comme il restait des chambres, vous savez, on a vu
11:02quand même aujourd'hui, les consommateurs sont très intelligents,
11:04beaucoup ont préféré d'ailleurs
11:06même annuler leurs chambres,
11:08même s'il y avait des pénalités, et relouer
11:10des chambres à des prix moins chers parce qu'il restait
11:12des chambres disponibles, et il y avait donc des prix
11:14plus intéressants. Donc de ce côté-là,
11:16du côté de l'hôtellerie, bon,
11:18on est dans la
11:20moyenne plutôt basse des villes olympiques.
11:22Ensuite, oui,
11:24on a été saisi sur la restauration
11:26de certains bars, brasseries, restaurateurs
11:28à proximité des sites qui avaient
11:30augmenté fortement les prix.
11:32Là aussi, moi je dis toujours
11:34qu'il faut penser à ses clients fidèles
11:36parce que les JO, c'est deux semaines, après ça s'en va,
11:38les Jeux Paralympiques, ça va être deux semaines
11:40et puis c'est fini. Il faut toujours penser
11:42à son client fidèle qui
11:44vient et qui du jour au lendemain peut trouver...
11:46Ou celui qui peut revenir, celui qui peut revenir
11:48après et puis qui est venu
11:50de l'étranger, qui a trouvé que vous exagériez un tout petit
11:52peu. Un petit mot également,
11:54Franck Delvaux, de vos grands
11:56concurrents,
11:58les locations de type AirBnB
12:00ont eu moins de succès qu'escompté, ça doit
12:02vous faire plaisir, ça ?
12:04Alors moi je dirais location mobile touristique de courte
12:06durée.
12:08AirBnB, tout le monde comprend.
12:10Voilà, voilà.
12:12Mais vous avez raison, vous n'allez pas leur faire
12:14de la publicité, évidemment.
12:16Je ne vais pas leur faire de la pub et je risque d'avoir des procès.
12:18Mais oui, moi je suis
12:20très content parce que beaucoup pensent avoir gagné au loto
12:22en enlevant leur...
12:24D'ailleurs, je vais vous permettre, il faut
12:26réguler ces locations mobiles touristiques de courte durée,
12:28il faut les réguler dans les grandes villes,
12:30là où il y a les métiers de service. Ça empêche
12:32nos employés, ça empêche les gens qui travaillent dans le métier de service
12:34qui travaillent les jours frérés
12:36d'avoir des logements. Donc il faut réguler
12:38et l'Assemblée nationale
12:40s'en était occupée avant la dissolution.
12:42J'espère qu'ils vont s'en occuper de nouveau.
12:44Il faut réguler.