• il y a 3 mois
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00:00:00Bonsoir à tous et bienvenue dans cette deuxième émission de Côte à Côte.
00:00:15Côte à Côte, pour rappel, c'est une émission dans laquelle on reçoit une grande personnalité,
00:00:19dans laquelle vous êtes invités à venir débattre avec nous en goûtant des produits
00:00:23du terroir, en buvant du bon vin et en parlant d'un sujet en particulier.
00:00:27Aujourd'hui, on a choisi le sujet « Peut-on tout dire ? Devrait-on pouvoir tout dire ? »
00:00:31parce que c'est un sujet qui est d'actualité, on va en parler avec notre invité Marceau
00:00:35qui va se présenter dans un instant, lui qui est parfois assez grinçant, qui fait
00:00:39parfois des dessins qui font parler et qui est aussi parfois soumis à la censure, notamment
00:00:43sur les réseaux.
00:00:44Pour m'accompagner aujourd'hui, on va être avec nos deux abonnés puisque, comme
00:00:48je vous l'ai déjà dit lors de la première émission, vous êtes le concept de cette
00:00:52émission et donc vous pouvez vous inscrire dans le lien qui est dans la description,
00:00:55le premier lien qui est dans la description, pour venir participer avec nous à cette
00:00:58émission.
00:00:59Pour m'accompagner, je vous disais, Rod, je te laisse te présenter.
00:01:01Oui, bonsoir, donc enchanté Denis, moi c'est Rod, 29 ans, ancien consultant en transition
00:01:06énergétique qui est en train de faire une reconversion pour devenir restaurateur, donc
00:01:10très prochainement.
00:01:11Ok, très bien, et Rod, tu es plutôt souverainiste de gauche.
00:01:19Voilà, souverainiste de gauche en termes de sensibilité.
00:01:21Cette émission a vocation à créer aussi du débat, donc on essaie d'avoir à chaque
00:01:24fois des gens parfois un peu plus marqués à gauche, parfois marqués à droite, pour
00:01:28pouvoir discuter.
00:01:29On est aussi avec Arthur.
00:01:30Bonsoir.
00:01:31Salut Arthur, je te laisse te présenter.
00:01:33Arthur Paris, j'ai 29 ans, je suis dans l'immobilier.
00:01:35Je me suis aussi un petit peu développé à la montagne, dans des restaurants que j'ai
00:01:41développé avec un associé, je suis originaire de Grenoble, donc c'était aussi un petit
00:01:44retour aux sources vers Saint-Gervais et je suis plutôt de droite conservateur, on va
00:01:50dire.
00:01:51Et voilà, maintenant je vis à Paris depuis cinq ans.
00:01:52Et je te remercie d'être là parce qu'il y avait quelqu'un d'autre normalement qui
00:02:01devait être à ta place ce soir, qui nous allait jouer au dernier moment, et tu as accepté
00:02:04de venir au pied levé, donc merci beaucoup.
00:02:05Avec plaisir.
00:02:06Et puis mon comparse de gauche qui est là dans toutes les émissions, Yohan.
00:02:09Et bien Yohan, 28 ans, toujours prof, toujours de gauche, sans chapelle.
00:02:15Et voilà, et puis notre invité qu'on ne présente plus mais que je vais laisser quand
00:02:25même se présenter, Marceau, qui nous fait le plaisir et l'honneur d'être là, merci
00:02:28beaucoup d'être là.
00:02:29Je te laisse rapidement te présenter.
00:02:30Merci Denis.
00:02:31On dirait un peu une réunion d'Alcoolique Anonyme.
00:02:34C'est vrai.
00:02:35Et bien écoutez, Marceau, 35 ans, dessinateur, si j'étais de gauche, on dirait engagé,
00:02:42ça c'est ma nouvelle bannière.
00:02:44Dessinateur polémique, on va dire.
00:02:46Et voilà, édité aux éditions Magnus, cofondateur de La Furia et présente sur tous les réseaux sociaux.
00:02:58Tu parlais d'Alcoolique Anonyme, je propose qu'on ouvre la séquence, l'apéro.
00:03:01Voilà.
00:03:07Et on a le plaisir aussi d'accueillir un nouveau personnage, et j'utilise le terme
00:03:10de personnage à dessin, Charles, qui est un ami dans la vie et qui me fait le plaisir
00:03:14d'accepter de travailler avec nous, donc il sera chargé de faire la nourriture, sélectionner
00:03:18les produits, nous les présenter aussi, et que je vais laisser d'une part se présenter
00:03:21et puis nous présenter ce magnifique flacon qu'on va boire dans quelques instants.
00:03:24Et bien écoutez, bonjour, je m'appelle Charles, j'ai 28 ans, activités diverses et variées,
00:03:31dont manger et boire, ça c'est mon grand intérêt, et ce soir je relève la mission
00:03:34avec plaisir.
00:03:35Pour commencer l'apéritif, on est sur un champagne qui s'appelle Monial de la cuvée
00:03:39libéramée, fabriqué sur les terres de l'Aube, donc c'est un très très bon champagne,
00:03:45de très très grande qualité, très abordable également, vraiment quelque chose que je
00:03:48recommande à fond, et c'est parti.
00:03:50Merci beaucoup Charles.
00:03:52On va lancer l'émission avec le sujet, et donc il est de tradition, enfin c'est la
00:04:04deuxième émission, mais la tradition, c'est qu'on demande à l'invité, d'abord dans
00:04:08les grands traits, de nous dire un peu ce qu'il en pense, et donc le sujet, Marceau,
00:04:11c'est devrait-on pouvoir tout dire, ou peut-on tout dire, et quel est ton point de vue sur
00:04:14ce sujet ?
00:04:15Alors effectivement, vaste sujet, je te répondrai dans un premier temps, à la deuxième partie
00:04:22de tes questions, oui on devrait pouvoir tout dire.
00:04:25Moi je pense qu'il devrait y avoir, évidemment, sauf dans les cas d'appel au meurtre, d'apologie
00:04:31de la pédophilie, en gros d'apologie de crime évidemment, où ça, ça doit être
00:04:36interdit, pour des raisons de sécurité simplement, je pense qu'on devrait pouvoir exprimer toutes
00:04:41les opinions.
00:04:42Je suis contre la censure, simplement parce que généralement elle est contre-productive,
00:04:47d'ailleurs on voit bien dans l'époque dans laquelle on vit, on en parlait tout à l'heure
00:04:51un petit peu, mais il y a une espèce de réveil de la droite au sens extrêmement large, et
00:04:56ça je pense que c'est vraiment relatif au fait qu'elle ait été étouffée depuis
00:05:01tant d'années, c'est-à-dire qu'en fait, si tous les médias te disent « ce mec-là
00:05:05est un enculé », tu vas finir par te dire « tiens, je vais voir ce qu'il propose »,
00:05:10et parfois le mec propose des trucs intéressants, et c'est comme ça qu'on en arrive à ce
00:05:15genre de contexte.
00:05:18Oui mais en même temps, tu vois moi j'ai fait la campagne de Zemmour par exemple, les
00:05:22médias ont dit à longueur de journée « ce mec est un enculé », et ça a fini par prendre,
00:05:26parce que même des gens qui ne le connaissaient pas, et qui n'ont pas fait la démarche,
00:05:28et qui sont nombreux au final, qui n'ont pas fait la démarche de s'intéresser, ont
00:05:31fini par se dire « ouais, il y a cette petite musique de « ce mec je l'aime pas », et
00:05:34donc ce mec il ne l'aimait pas, et il ne savait même pas forcément pourquoi.
00:05:37Donc la censure elle peut avoir une certaine efficacité aussi.
00:05:39Je ne te dis pas le contraire, mais là tu prends l'exemple d'un mec en particulier,
00:05:42Zemmour en particulier si tu veux, qui était sur un marché où tu avais déjà Marine
00:05:46Le Pen, qui était écrasante, en gros tu vois, mais tu n'aurais eu que Zemmour, peut-être
00:05:52que la musique aurait peut-être un petit peu moins marché, c'est-à-dire qu'en gros
00:05:54les gens se sont dit « bon écoute, on dit que Zemmour est une ordure, finalement Le
00:05:58Pen pense à peu près pareil, on va faire Le Pen, c'est rassurant, c'est Maman Le Pen,
00:06:01ça fait l'affaire qu'elle est là », tu vois.
00:06:03Et voilà, mais plus que simplement des personnages, je te parlais au niveau des idées si tu veux,
00:06:08pour faire simple, tu vois j'ai pris un mauvais exemple, mais en gros on te dit « ne pense
00:06:12pas comme ça », c'est plutôt ça, tu vois.
00:06:14Et si jamais toi tu as un petit peu d'orgueil, tu te dis « mais pourquoi on me dit de ne
00:06:17pas penser comme ça ? » Et forcément par ricochet, par comment dire, pas par riposte
00:06:23– je cherche le mot – mais par…
00:06:26Par contradiction quelque part ?
00:06:28Par défiance, on va dire par défiance, tu vas dire finalement je vais peut-être penser
00:06:31comme ça, tu vois.
00:06:32Et je pense que c'est ce qui se passe d'une manière générale pour la question de la
00:06:36droite, en France en particulier.
00:06:37Mais ça aurait pu être absolument l'inverse, c'est-à-dire que certainement que, j'imagine
00:06:43qu'un système d'extrême droite totalitaire hyper violent pendant 80 ans, les gens vont
00:06:47en avoir marre, vont avoir une espèce de soif de liberté, de douceur, d'ouverture
00:06:53des frontières, de tout ce que tu veux, et partiront vers la gauche.
00:06:56Je pense que tout ça c'est un petit peu des cycles.
00:06:57Mais je pense, pour finir, j'ai été un petit peu long, que la censure amène forcément
00:07:03quelque chose de contre-productif.
00:07:04Ouais ben bien sûr.
00:07:05Après, et après je laisserai la parole à Arod, je suis même pas sûr d'avoir un avis
00:07:10extrêmement tranché en fait.
00:07:11Parce qu'au quotidien on se fait museler, il faut dire la vérité, sur les réseaux
00:07:15sociaux, le nom de gens qui se prennent des bannes, qui se font sortir parce qu'ils
00:07:19ont exprimé des idées, et qui sont en plus pas illégales, qui sortent pas du cadre légal,
00:07:23juste qui sont pas des idées qui correspondent par exemple à la plateforme Instagram pour
00:07:27ne citer qu'elle.
00:07:28C'est une réalité.
00:07:29Et je sais pas comment me positionner par rapport à tout ça.
00:07:32Parce que je pense que c'est la conséquence d'un truc dont j'ai moi-même envie parfois,
00:07:35c'est d'interdire des trucs.
00:07:36J'ai pas envie qu'on fasse l'apologie du terrorisme, j'ai pas envie qu'un mec se balade
00:07:39avec une croix gammée dans la rue.
00:07:40C'est vrai.
00:07:41Voilà.
00:07:42Rod, qu'est-ce que tu penses de ça ?
00:07:43Alors cette question notamment de censure, on a vu par exemple avec les cas de négationnisme
00:07:49avérés par exemple de Faurisson, le fait qu'il soit censuré, ça lui a fait de la
00:07:54promotion plus qu'autre chose au final.
00:07:56Donc c'est contre-productif totalement.
00:07:57Donc effectivement, je rejoins Marceau et toi sur cette question-là.
00:08:00Maintenant, t'as parlé de liberté totale.
00:08:03C'était la question que j'avais envie de te poser.
00:08:06Est-ce que t'es pour une liberté totale au point de pouvoir avoir des discours injurieux
00:08:10ou totalement discriminants comme ça peut être le cas aux Etats-Unis dans certains Etats ?
00:08:14Tu penses comme Denis ou pas par rapport à cette question ?
00:08:18Alors oui, avec la limite que je t'ai posée tout à l'heure à savoir qu'il faut pas
00:08:21que ce soit des appels au meurtre, des appels au crime direct.
00:08:25En revanche, moi je vais te dire pourquoi je suis d'accord avec ça.
00:08:29Parce que je crois que c'est une histoire de confiance en soi.
00:08:33À la rigueur, si on a quelque chose contre eux, il faut leur dire, et puisqu'on a la
00:08:37liberté totale aussi pour soi, démontrer que leur idéologie n'est pas bonne.
00:08:41Tu vois ce que je veux dire ? Dès lors que t'es confiant, c'est pas un souci.
00:08:45Moi je suis parfaitement d'accord avec le fait, puisque ce sont mes ennemis politiques,
00:08:49de laisser la France insoumise et tous leurs amis s'exprimer.
00:08:52Moi ça me dérange pas du tout puisque je sais quoi leur répondre, si tu veux, pour les contrer.
00:08:56Je suis confiant dans le fait que je sais qu'ils ont tort.
00:09:00Donc à partir de là, j'ai pas forcément besoin, au contraire même,
00:09:04que les gens ne voient pas ce que disent ces gens-là.
00:09:08Parce que moi je considère qu'ils sont complètement débiles, incendiaires et fous.
00:09:12Moi ça m'intéresse, au contraire, qu'ils racontent le plus de conneries.
00:09:16Alors qu'eux, ils ont pour objectif de nous interdire.
00:09:20Eux leur but c'est justement qu'on puisse pas s'exprimer, qu'on puisse pas donner notre avis.
00:09:24Arthur, tu voulais dire quelque chose ?
00:09:28Je trouve ça passionnant, parce que les filles, je te rejoins là-dessus,
00:09:32elles ont l'air très tentes à se ridiculiser lui-même.
00:09:36Je crois que récemment, je me souviens plus quand précisément,
00:09:40Sandrine Rousseau chantait à l'Assemblée Nationale, c'était vraiment une séquence hyper gênante.
00:09:44Et pourtant, c'est toujours les premiers à...
00:09:48Alors les filles, je dirais qu'il y a un paradoxe, c'est qu'il y a le camp du bien,
00:09:52qui est plutôt initialement le camp un peu socialiste, qui aujourd'hui est repris par la Macronie.
00:09:56On l'a vu aussi dans l'actualité un petit peu plus ancienne avec Véran,
00:10:00sur ce qui a le droit ou pas de participer à quel événement.
00:10:04Donc ça, je dirais que c'est plus dans la trame initialement socialiste et donc maintenant macroniste,
00:10:08donc un peu libéral-socialiste, je dirais. Et les filles, elles sont plus ambivalentes.
00:10:12Là où je te rejoins, et en même temps je vais amener une contradiction, je dirais, Marceau,
00:10:16que les filles, je suis d'accord avec toi, il faut les laisser parler pour se discréditer.
00:10:20Elles sont tellement hallucinantes, elles sont tellement débranchées de tout réel,
00:10:24que n'importe quel Français qui vit le réel au quotidien, c'est-à-dire 80% des Français,
00:10:28et cependant, encore faut-il aussi que l'objectif, j'ai l'impression,
00:10:32pour certains dirigeants, les élites, les énarques, la technocratie,
00:10:36les petits hommes gris, comme dit Pascal Praud, on a parfois l'impression
00:10:40qu'ils ont cette volonté que les Français ne comprennent plus ce qui se passe.
00:10:44Cette volonté un petit peu de, tout simplement, de rendre la population
00:10:48moins critique, je dirais jamais moins intelligente, ce ne sera pas le cas,
00:10:52mais moins en capacité d'être un spectateur éclairé. Et donc, cette élite gouvernante,
00:10:56elle choisit ce qu'on doit dire, ce qu'on ne doit pas dire, et toi, tu as raison
00:11:00parce que tu as un esprit critique, parce que tu lis, tu te cultives, tu t'intéresses,
00:11:04t'es curieux, mais le Français qui ne l'a pas, pour lui, ça devient extrêmement difficile.
00:11:08J'ai rebondi, encore une fois, du coup, ce sera mon dernier rebond sur la phrase initiale de Denis,
00:11:12qui disait, par exemple, Eric Zemmour. Moi, j'ai discuté dizaines de fois
00:11:16avec des gens sur Eric Zemmour, sur des propos qu'il avait pu tenir
00:11:20ou écrire, qu'il les gênait. Et systématiquement, quand tu les interroges,
00:11:24ils n'ont jamais lu l'extrait, ou ils ne l'ont jamais visionné, ou jamais lu le passage de son livre.
00:11:28Il y a plein de passages de son livre sur lesquels je n'ai même pas envie de revenir,
00:11:30où on me disait, ah oui, il a écrit ça, il a écrit ça. Tu as lu le chapitre ?
00:11:32Est-ce que tu sais au moins dans quel livre ça se situe ? Non, non, non, et non.
00:11:34Ils écoutent la bien-pensance, ils écoutent le camp du bien, et ils ne se font même pas un avis,
00:11:39ils reproduisent un avis dont ils considèrent que, puisqu'il a été mis par des gens recommandables
00:11:43et recommandés, ils peuvent se permettre de l'émettre, et en société, il en sera accepté.
00:11:46Donc voilà, j'étais un peu long, je suis entièrement d'accord avec toi.
00:11:49Laissons-les se décrédibiliser quand ils sont si bêtes, franchement, c'est le cas de les filles,
00:11:53et en même temps, malheureusement, plus la masse est en incapacité d'avoir un esprit critique
00:11:57sur la bêtise qui est produite, et plus ça laisse une capacité d'émergence.
00:12:01Sandrine Rousseau n'existait pas il y a 20 ans, même il y a 10 ans.
00:12:04Il faut vraiment que l'époque se soit assez largement effondrée,
00:12:08pour qu'elle puisse quand même devenir députée de la nation.
00:12:10Je suis d'accord avec toi, mais si tu veux, tu as totalement raison.
00:12:15Mais en fait, dans mon souhait de liberté d'expression totale,
00:12:19tu as comme quelques options que je n'ai pas énumérées.
00:12:23Je pense que ça inclut d'avoir une espèce de peuple qui tient à peu près la route,
00:12:28ce qui était le cas il y a quelque temps, ce qui est un peu moins le cas maintenant.
00:12:30Et du coup, tu as un petit peu un aspect poudrière à laisser certaines idées s'exprimer
00:12:34avec un peuple en déliquescence totale, comme c'est le cas chez nous aujourd'hui.
00:12:38Ça, c'est un peu compliqué.
00:12:40C'est un truc que tu perçois aussi.
00:12:43Je parlais l'autre jour sur la chaîne de Georges, un copain,
00:12:47que j'avais fait d'une certaine manière,
00:12:52tu vas voir, je vais en venir, c'est très clair dans ma tête.
00:12:54D'une certaine manière, on m'a mis à coup le pas,
00:12:56parce qu'avant, je tenais une position assez cynique et assez facile d'artiste,
00:13:00que je tiens toujours parce que le système politique,
00:13:03je critiquais beaucoup la démocratie et la république,
00:13:06au sens où on l'entend, si tu veux.
00:13:09Et si tu veux, mon positionnement cynique était surtout relatif à un épuisement,
00:13:13comme c'est le cas de beaucoup de Français.
00:13:15C'est-à-dire que tu les vois, ils sortent toujours les mêmes mots,
00:13:17on dirait des robots, c'est des Playmobil qui parlent et qui disent les mêmes trucs.
00:13:20« Je fais confiance à la justice de mon pays. »
00:13:22« C'est parti pour se battre. »
00:13:23« Arrête d'engueillir. »
00:13:24Etc.
00:13:25Donc ça, c'est très fatigant.
00:13:27Et ça t'amène forcément à avoir une position soit hyper agressive
00:13:32et tu baisses les bras, tu es un sanctionniste,
00:13:35soit ça réussit un petit peu pour toi,
00:13:37parce que tu es en marge d'une société comme moi.
00:13:39Et à ce moment-là, tu es extrêmement cynique.
00:13:41Mais ce n'est pas gentil d'être cynique,
00:13:43ne serait-ce que pour les militants qui, eux, croient encore à se battre.
00:13:45Donc j'ai fait ce mal à coupe à là.
00:13:47En revanche, je reste convaincu que le système aujourd'hui
00:13:51est parfaitement moisi, si tu veux, à tous les niveaux.
00:13:54A tous les niveaux, que ce soit au niveau de la population.
00:13:57C'est Port-Navac, la population française d'aujourd'hui, ça veut dire quoi ?
00:14:00C'est totalement n'importe quoi.
00:14:02Et au niveau du système démocratique, etc.
00:14:05Là-dedans, on en revient à mon truc,
00:14:07la liberté d'expression t'en fait quoi ?
00:14:09Tu veux dire quoi à qui ?
00:14:11Le peuple français, qu'est-ce que c'est ?
00:14:13Il est scindé en plusieurs énormes blocs.
00:14:15On sait très bien le poids que représente l'immigration.
00:14:17Entre un pays homogène et un pays hétérogène,
00:14:21ce n'est pas du tout pareil.
00:14:22Et forcément, les clientélismes sont différents.
00:14:24Tu as une grosse différence.
00:14:26Et c'est pour ça que j'ai du mal à croire à la démocratie de marché aujourd'hui.
00:14:29Tu as une grosse différence entre t'adresser
00:14:32à un peuple homogène pour des clopinettes,
00:14:34en gros les retraites, les bidules, les profs, 35 euros quoi,
00:14:37et t'adresser à un peuple totalement hétérogène,
00:14:40explosif, pour des machins beaucoup plus graves.
00:14:42On parle de disparition, on parle de machins comme ça.
00:14:45Donc là, si tu veux, entre le système démocratique qui est moisi,
00:14:48la République qui a la syphilis,
00:14:50et la France qui est une poudrière...
00:14:53Je me souviendrai de l'expression.
00:14:55Je t'en prie.
00:14:56Et la France qui est une poudrière,
00:14:58qu'est-ce qu'on fait là-dedans ?
00:15:00Où est-ce qu'on place le curseur ?
00:15:03Typiquement, et après je serais intéressé d'avoir l'avis de Johan
00:15:06que je sens bouillonner.
00:15:08Il y a un radiateur, je prends du chaud, je prends de la chaleur.
00:15:11Il commence à faire chaud là, on sent la chaleur.
00:15:13Typiquement dans les attaques du Hamas du 7 octobre dernier
00:15:16qui ont eu lieu,
00:15:18on a très bien vu l'évolution de la position de la France
00:15:21par l'intermédiaire d'Emmanuel Macron,
00:15:23qui était déterminé par exactement ce que tu dis,
00:15:25à savoir qu'on a quand même des millions de gens dans notre pays
00:15:27qu'on ne peut pas comme ça décider de contrarier.
00:15:30Parce que sinon ça donne les émeutes.
00:15:32Et il a commencé par dire soutien total et inconditionnel,
00:15:35droit à la riposte pour Israël,
00:15:37et puis petit à petit c'est devenu,
00:15:39et puis en fait il a fini par condamner quasiment tous les jours
00:15:41Israël dans sa riposte en disant
00:15:43que la France était très préoccupée, etc.
00:15:45On avait vu à l'époque qu'il avait même fait venir
00:15:48comment s'appelle-t-il cet humoriste là ?
00:15:51Cet humoriste...
00:15:54Dis-nous-en plus.
00:15:56Je l'ai pas là.
00:15:58Le conseil national des cités...
00:16:00Ah Belatar !
00:16:02Yacine Belatar.
00:16:04Il a fait venir Belatar, c'est lui qui le conseille.
00:16:06C'est quasi des journalistes.
00:16:08Donc la question de la démocratie et de la liberté d'expression,
00:16:10dans les deux cas,
00:16:12elle est déterminée en fait
00:16:14par le fait que notre immigration...
00:16:16Désolé, on est très vite arrivé sur la question migratoire,
00:16:18mais parce que je pense que c'est pertinent au cas d'espèce.
00:16:20Et également en termes de liberté d'expression,
00:16:22la liberté d'expression du Président de la République
00:16:24elle est bridée par un peuple qu'on a sur notre sol
00:16:26et qu'on peut pas qu'on travaille.
00:16:28C'est quand même invraisemblable.
00:16:30Juste avoir l'avis de Johan,
00:16:32on a déjà dit beaucoup de choses,
00:16:34puis après je t'en prie.
00:16:36Du coup je suis quasiment en désaccord avec tout.
00:16:38Pour reprendre les choses peut-être un peu dans l'ordre
00:16:40et en essayant de pas oublier grand chose,
00:16:42moi si j'ai bien compris,
00:16:44l'idée c'est de dire,
00:16:46on pourrait autoriser tout le monde
00:16:48à avoir les opinions de tout un chacun,
00:16:50voire même jusqu'au cas les plus extrêmes,
00:16:52l'idée c'est de faire,
00:16:54et ça j'aime bien dans le principe,
00:16:56un peu confiance en l'intelligence collective,
00:16:58et les gens un peu vont,
00:17:00peut-être par la discussion,
00:17:02le débat,
00:17:04vous donnez quand même beaucoup de crédit à la démocratie,
00:17:06peut-être qu'à force
00:17:08ils vont réussir à trier le bon grain de l'ivraie,
00:17:10puis ils vont mettre de côté le nazisme,
00:17:12va disparaître, etc.
00:17:14Moi ça me parait vachement utopique,
00:17:16et pour une fois je pense que c'est le mec de gauche
00:17:18qui va être un peu pessimiste sur la nature humaine,
00:17:20j'ai pas l'impression que ça fonctionne.
00:17:22J'ai l'impression que justement, les croix gammées,
00:17:24les drapeaux nazis, le Ku Klux Klan il est toujours là,
00:17:26c'est la preuve par l'exemple,
00:17:28ça va pas fonctionner votre démarche là,
00:17:30il y a quelque chose qui déconne.
00:17:32Il est toujours là, le Ku Klux Klan c'est quand même pas
00:17:34ce que c'était dans les années 30.
00:17:36Heureusement quand même, mais il est toujours là,
00:17:38et attention,
00:17:40c'est devenu, c'est vrai que c'est plus ce que c'était,
00:17:42mais ça a toujours cette fonction un peu sectaire,
00:17:44groupe social, un peu comme tu peux avoir
00:17:46les méthodistes, les anabaptistes,
00:17:48t'as le Ku Klux Klan,
00:17:50c'est toujours là,
00:17:52et d'un autre côté,
00:17:54vous parliez de LFI,
00:17:56l'idée c'était de dire, laissons parler LFI,
00:17:58ils sont tellement cons, ils vont se décrédibiliser eux-mêmes,
00:18:00force est de constater,
00:18:02je sais que ça vous plaît pas, mais ils gagnent du terrain,
00:18:04ils gagnent d'élection en élection.
00:18:06Pourquoi ?
00:18:08Parce qu'il y a dans notre pays
00:18:10une immigration massive,
00:18:12et on sait très bien
00:18:14qu'il y a un vote communautaire musulman,
00:18:1668% des musulmans ont voté pour Jean-Luc Mélenchon,
00:18:18donc plus il y aura de musulmans,
00:18:20plus il va s'assurer un fauteuil confortable.
00:18:22On peut aussi voir
00:18:24d'autres catégories, tu regardes les votes,
00:18:26je pense pas que du coup,
00:18:28il faudrait expliquer, du coup il y a eu,
00:18:30si tu compares 2012-2022,
00:18:32tu vas pas me dire que la différence électorale,
00:18:34c'est le nombre de gens issus de l'immigration
00:18:36qui sont arrivés en France pour voter.
00:18:38Surtout, c'est la différence du discours de Mélenchon.
00:18:40Quand en 2012 et 2017,
00:18:42il est encore, ça va te faire plaisir, républicain,
00:18:44à partir de 2022, il sort du champ républicain
00:18:46en ciblant directement son électorat,
00:18:48et donc oui, cet électorat existait déjà,
00:18:50même si à 2022, il s'est forcément un petit peu développé,
00:18:52parce que t'es des jeunes qui avaient 15 ou 10 ans,
00:18:54maintenant ils ont 18 ans, ils sont à l'âge de voter.
00:18:56Et Mélenchon, il est parti plein fer,
00:18:58d'ailleurs c'est une stratégie, je me souviens plus,
00:19:00je l'avais lue dans un article de presse de Cochrane,
00:19:02qui, après 2017, dit à Mélenchon,
00:19:04ton électorat va être largement musulman pour les années à venir,
00:19:06maintenant, la scission, tu dois en prendre le choix,
00:19:08c'est soit tu continues d'être un petit peu
00:19:10sur un éventail large socialiste,
00:19:12et on sait pas trop où t'es,
00:19:14c'est un aller sans retour,
00:19:16et on voit beaucoup circuler,
00:19:18cette vidéo où il est sur On n'est pas couché,
00:19:20c'est en 2010, y'a une éternité,
00:19:22on voit Mélenchon qui explique à quel point
00:19:24la baïa, le poids, c'est quelque chose d'horrible,
00:19:26de contre-nature et de contre-républicain,
00:19:28et odieux envers les femmes,
00:19:30qui laisserait supposer que les hommes sont des espèces
00:19:32de fous furieux, prêts à sauter sur n'importe quelle femme,
00:19:34dont on verrait une mèche. Donc ce Mélenchon-là,
00:19:36en 2010, il a déjà cet électorat en face de lui,
00:19:38mais il stagne à 12%. Dès que Cochrane lui dit
00:19:40attends, on va changer un petit peu
00:19:42le prisme et la visée, il passe à 22%,
00:19:44il était à quelques milliers de voix
00:19:46du deuxième tour.
00:19:48C'est gigantesque.
00:19:50De toute façon,
00:19:52pour le coup, c'est assez simple à voir,
00:19:54aller regarder aussi, tout simplement,
00:19:56les parts des catégories qui ont voté,
00:19:58tout simplement, effectivement, je ne dis pas
00:20:00qu'il y a, on avait donné
00:20:02les chiffres l'autre fois, il y a des pourcentages hallucinants
00:20:04de musulmans, ce que vous voyez comme du vote communautaire,
00:20:06moi je le vois tout simplement,
00:20:08si vous voulez, il y a aussi un vote ouvrier
00:20:10qui a voté de plus en plus pour Mélenchon.
00:20:12Vous allez me sortir aussi le FN, mais aussi
00:20:14de plus en plus pour Mélenchon, et je rajouterai,
00:20:16parce qu'avant, parce que je connais la suite,
00:20:18les gens de droite vont me dire tout de suite, bah oui, mais c'est le FN,
00:20:20le parti, ou le REN, le parti
00:20:22des ouvriers, les ouvriers sont plutôt
00:20:24abstentionnistes, donc en réalité, il faudrait aussi
00:20:26sous-peser les choses.
00:20:28Pourquoi je disais ça, moi ? Ouais, c'est ça.
00:20:30Au final,
00:20:32au final, Mélenchon
00:20:34s'adressait aux musulmans,
00:20:36certes, en tant
00:20:38que musulmans, pas forcément que musulmans,
00:20:40en tant que personnes, finalement,
00:20:42les oubliés, si vous voulez, les gens qui sont
00:20:44dans les plus basses couches de la...
00:20:46C'est quoi,
00:20:48les lois, la loi en rue ou en re,
00:20:50Borloo, c'est 50 milliards,
00:20:52je crois que c'est à peu près 200...
00:20:54C'est dans les poches directement des gens, ça.
00:20:56200 milliards investis dans les cités en 20 ans,
00:20:58versus les campagnes... Mais que l'argent en fasse n'importe quoi,
00:21:00je suis bien passé pour en savoir, l'éducation nationale,
00:21:02c'est le premier budget de l'État... C'est pas les oubliés financiers,
00:21:04ils sont ni oubliés financiers, ni oubliés médiataires,
00:21:06les hôpitaux sont pas oubliés,
00:21:08combien on dépense chaque année...
00:21:10Si on peut juste regarder un petit peu le sujet sur la liberté d'expression,
00:21:12on continuera à discuter de tout ça à table,
00:21:14je propose de boire un coup,
00:21:16de lancer la séquence à table,
00:21:18et de s'installer tranquillement.
00:21:20A tout de suite !
00:21:26Bon, on se retrouve
00:21:28tout de suite pour la deuxième séquence,
00:21:30la séquence à table,
00:21:32on a eu 10 minutes de pause de temps de réinstaller un peu les caméras,
00:21:34le temps de revoir aussi un coup,
00:21:36voilà, donc on commence à être de bonne humeur,
00:21:38pour parler franchement,
00:21:40et je vais tout de suite attaquer avec un truc
00:21:42qui me tenait à cœur, et dont je voulais vraiment,
00:21:44Marceau, qu'on discute,
00:21:46c'est la censure que toi t'as pu ou pas subir.
00:21:48Parce que, on va pas se mentir, tu fais des dessins
00:21:50qui sont... Moi je suis plutôt un grand
00:21:52amateur, j'ai tous tes albums, mais tu fais des dessins
00:21:54qui sont plutôt
00:21:56border aux yeux de beaucoup de gens, tu t'hésites pas
00:21:58à parfois aller loin dans le trash
00:22:00et dans le gore, et on sait bien
00:22:02qu'il y a des gens à qui ça ne plaît pas du tout. Est-ce que,
00:22:04que ce soit sur les réseaux sociaux, ou que ce soit
00:22:06même parfois de manière plus frontale,
00:22:08t'as déjà été confronté à cette censure, toi ?
00:22:10Alors, de la censure,
00:22:12à proprement parler, non, c'est-à-dire que personne
00:22:14ne m'a jamais interdit de faire ce que je faisais.
00:22:16On va plutôt parler,
00:22:18et puis l'époque a changé un petit peu,
00:22:20mais l'époque à laquelle ça a été le plus fort, on va dire,
00:22:22c'est vers 2016
00:22:24jusqu'à 2020, 2021,
00:22:26et on parlait plutôt d'empêchement.
00:22:28Mais d'empêchement, c'est-à-dire ? D'empêchement très marqué,
00:22:30c'est-à-dire qu'en gros,
00:22:32où que j'aille pour une dédicace, c'était,
00:22:34tu avais des antifas devant, tu vois, donc
00:22:36c'est pas les antifas qui me font peur,
00:22:38mais mets-toi à la place du commerçant, quand un mec te dit
00:22:40écoute, si tu prends Marceau, on va mettre de la colle dans ta serrure
00:22:42ou péter ta bagnole, tu vois, tu t'es arrêté,
00:22:44et c'est annulé.
00:22:46Il y avait ça,
00:22:48tu as beaucoup aussi de sabotage
00:22:50de basse intensité, c'est-à-dire
00:22:52qu'en gros, c'est des libraires
00:22:54qui vont prendre des albums parce que ça vend, mais qui vont pas trop les vendre
00:22:56non plus, tu vois, qui vont les mettre un peu de côté,
00:22:58t'as beaucoup de machins comme ça, de trucs associatifs
00:23:00qui vont faire des choses pour ralentir la diffusion,
00:23:02c'est plus ça que j'ai,
00:23:04je te dirai même pas que j'ai subi, parce que
00:23:06je vais pas commencer à pleurer, mais dont j'ai pu être l'objet, si tu veux,
00:23:08mais de la censure
00:23:10au sens vraiment strict interdit, jamais.
00:23:12Mais juste une chose, c'est que
00:23:14il faut savoir que là où je me positionne,
00:23:16comme le monde de la culture, d'une manière extrêmement large,
00:23:18si tu veux, de la diffusion,
00:23:20est très très à gauche,
00:23:22quand je te dis que j'ai été freiné, c'est que j'ai vraiment été
00:23:24très freiné, et on était quasiment
00:23:26au niveau des résultats,
00:23:28quasiment de la censure, du coup.
00:23:30Une espèce de censure douce,
00:23:32du coup, parce que tu vois, c'était pas écrit
00:23:34Marceau est interdit, mais en même temps...
00:23:36Tout était fait pour te faire chier, quoi.
00:23:38Pour me freiner à mort, tu vois.
00:23:40Ça me met une question, est-ce que tu peux te défendre, en fait,
00:23:42face à ça, parce que, bon, à vous écouter à l'apéro,
00:23:44on avait l'impression qu'il y a vraiment pas beaucoup
00:23:46de liberté d'expression en France, pourtant surtout le droit
00:23:48des humoristes, le droit à la satire,
00:23:50à la critique, même à l'injure dans un cadre,
00:23:52on va dire parodique,
00:23:54autorisé en France,
00:23:56donc est-ce qu'avec ton nom, tes avocats, je sais pas,
00:23:58vous avez essayé de vous défendre par rapport à ça,
00:24:00est-ce qu'il y a eu des attaques en justice de ta part, ou pas ?
00:24:02Non. Alors, de ma part, oui,
00:24:04mais sur un truc qui était hors...
00:24:06Moi, par contre, je vais te censurer.
00:24:08Je vais te censurer, parce que c'est inacceptable
00:24:10de débattre comme ça,
00:24:12la gueule vide,
00:24:14donc on va d'abord directe les entrées,
00:24:16donc je vous présente, les gars,
00:24:18c'est un classique des classiques de la cuisine française,
00:24:20le classique, le poireau
00:24:22avec la vinaigrette, tranquillou,
00:24:24avec du persil,
00:24:26des échalotes, tout comme on aime,
00:24:28on peut retrouver ça dans tous les bistrots de France et de Navarre,
00:24:30et surtout dans nos cuisines.
00:24:32Je ramène tout de suite le pif, comme ça, on enchaîne.
00:24:34Merci, Charles.
00:24:36Marceau, tu peux reprendre.
00:24:38Il est sympa, ce mec-là.
00:24:40Non, non, j'ai jamais...
00:24:42J'ai eu une démarche, moi, personnelle,
00:24:44mais bon, c'était plus...
00:24:46C'était hors domaine éditorial,
00:24:48mais sinon, non, on n'a jamais eu besoin
00:24:50de faire de démarches particulières,
00:24:52parce que, comme je t'avais dit,
00:24:54comme c'était de basse intensité relativement doux
00:24:56et toujours sous le couvert de la liberté d'expression,
00:24:58on n'a jamais eu de trucs particuliers directs.
00:25:00Oui, en fait, ça m'amène
00:25:02au fait que, par rapport à ce que vous disiez
00:25:04à l'apéro, pour moi, c'est pas vraiment interdit
00:25:06de dire des choses en France, c'est possible,
00:25:08mais c'est pas vraiment permis.
00:25:10Et on est face aussi à un phénomène où il y a énormément d'autocensure
00:25:12parce que c'est pas permis.
00:25:14Je pense que c'est ce que t'as subi aussi, en fait, c'est de l'autocensure
00:25:16parce que les gars ont peur pour leur réputation,
00:25:18ils ont peur pour leur image, de se faire casser
00:25:20la gueule, casser la vitrine.
00:25:22Donc je pense que c'est surtout ça que t'as subi
00:25:24et c'est dommage qu'il n'y ait pas de levier
00:25:26que tu puisses activer pour
00:25:28contrer le fait qu'on t'empêche ou qu'on cache
00:25:30tes livres, tes bédés en librairie.
00:25:32Mais je le contre maintenant,
00:25:34c'est-à-dire que ce dont je te parle, c'était vraiment antérieur.
00:25:36Vas-y, vas-y.
00:25:38Continue, continue.
00:25:40C'est industriel avec Charles, ça n'arrête pas.
00:25:42C'est pour le meilleur.
00:25:44Vous êtes venus pour dîner ou pour tranquille ?
00:25:46Surtout venus pour dîner, éventuellement pour parler.
00:25:48Et pour boire.
00:25:50Du coup, pour débattre,
00:25:52il faut manger, il faut aussi boire.
00:25:54Avec modération.
00:25:56Donc là, je vous ramène un Domaine D.E.A, ça vient de
00:25:58Cheverny, c'est un pinot noir
00:26:00en dominant, avec du gamay,
00:26:02donc c'est léger, ça vient du
00:26:04Loire-et-Cher, donc c'est léger,
00:26:06c'est le Loire, quoi. Donc c'est un truc vraiment qui
00:26:08passe tout seul. On vous l'avait
00:26:10déjà vu sur la précédente émission,
00:26:12il nous a tellement convaincus que c'est reparti, on y retourne.
00:26:14C'est vrai qu'il était très bon, je me rappelle.
00:26:16Le mec, il parle de modération, il nous sert
00:26:18des Jérôme Bohème, des Tocque-à-l'or.
00:26:20T'as pas le temps de finir ton verre.
00:26:22Qui a cru que t'étais un petit joueur.
00:26:24C'est ça. Je crois qu'il t'avait pas mal
00:26:26plu aussi, Yohann, celui-ci, la dernière fois.
00:26:28Moi, j'aime bien.
00:26:30Moi, j'ai un grand fan de bourgogne, c'est super bon.
00:26:32Ouais, c'est ça. Je reconnais que c'est du
00:26:34vin rouge. Je reconnais.
00:26:36T'as quand même une certaine appréciation du vin.
00:26:38Une connaissance.
00:26:40Marceau, tu disais que
00:26:42on vit une censure douce. En fait,
00:26:44peut-être que c'est excessif.
00:26:46Je trouve qu'on vit une espèce d'ère orwellienne
00:26:48mais qui est pire que dans
00:26:501984 parce qu'en plus, on le reconnait
00:26:52même pas. C'est-à-dire que dans 1984,
00:26:56ils ont conscience de vivre quand même dans un truc
00:26:58qui est pas tout à fait normal. Ils ont conscience que
00:27:00s'ils disent certaines choses,
00:27:02ils sont finis. Ils ont conscience que, en gros,
00:27:04le télécran, ils peuvent pas l'éteindre.
00:27:06Aujourd'hui, on a tous le vernis
00:27:08de la démocratie, on a tous le vernis de la liberté d'expression,
00:27:10on a tous l'impression d'avoir le droit de dire ce qu'on a envie de dire
00:27:12mais dans les faits, quand tu veux louer
00:27:14une salle et que tu y ires au Conquête
00:27:16ou au Rassemblement National, c'est plus dur.
00:27:18Quand tu veux faire une dédicace chez un libraire,
00:27:20ça va être plus dur parce que tu seras menacé.
00:27:22C'était. C'était. Est-ce qu'aujourd'hui,
00:27:24ça a vraiment changé ? Et c'est ce que je disais à Rod
00:27:26avant que Nicolas nous ramène à Picolé.
00:27:28Charles.
00:27:30Nicolas, c'est la galle.
00:27:32C'est un autre délire. Charles, il faut aller chez Nicolas.
00:27:34On était pas loin. Eh, je peux pas être au fond
00:27:36d'un moulin, là ? Non, non, je suis sérieux.
00:27:38Qu'est-ce que tu racontes ?
00:27:40C'est vrai, c'est vrai.
00:27:42Et c'est ce que je disais. Mais laisse-nous parler tranquillement,
00:27:44bordel.
00:27:46Bon, déjà, vous allez me faire plaisir.
00:27:48Vous allez continuer de revenir sur le sujet, de manger, de boire.
00:27:50C'est compliqué. Il a bu plus que nous, en fait.
00:27:52Qu'est-ce que j'ai fait dans cette cuisine ?
00:27:54Il est obligé de détecter ce qui nous sert et il est pas obligé de finir ce qui nous sert.
00:27:56En vrai, ça fait 20 minutes
00:27:58que je finis ma...
00:28:00Après, ta phrase est hyper longue, donc je vois ce que tu racontes.
00:28:02Si tu parles à mon invité,
00:28:04toi, je...
00:28:06Je me recentre.
00:28:08Cette censure douze dont tu parlais,
00:28:10le truc en reliant, etc.,
00:28:12c'était vraiment vrai.
00:28:14Il y a encore de ça, on va dire,
00:28:163-4 ans, c'était très fort
00:28:18quand j'ai commencé ma carrière, vers 2014-2015.
00:28:20Aujourd'hui, sérieusement,
00:28:22très sérieusement,
00:28:24tu as un basculement d'opinion, tout doux,
00:28:26mais quand même, ça avance un petit peu.
00:28:28Parce qu'en fait, les gens ont marre qu'on leur dise comment penser.
00:28:30C'est-à-dire qu'il y a encore
00:28:322015-2016,
00:28:34quand on me disait « facho », tu faisais « ouais, pardon ».
00:28:36Et là, tu fais « ta gueule, arrête. »
00:28:38« Oui, ben, facho, si tu veux. »
00:28:40Et puis, si t'es pas content, c'est le même tarif.
00:28:42Parce que les gens ont vraiment plein le cul.
00:28:44Et donc ça, si tu veux, tu as une demande
00:28:46populaire, maintenant, de droite,
00:28:48pour prendre extrêmement l'âge, on a bien compris,
00:28:50mais de droite, pour faire simple.
00:28:52Et forcément, tu as les commerçants
00:28:54et les plateformes qui suivent, automatiquement.
00:28:56Est-ce qu'on aurait pu penser qu'il y aurait eu un CNews
00:28:58ou un...
00:29:00Il y a quoi comme machine de facho, encore, là ?
00:29:02Ça...
00:29:04Enfin, tu vois...
00:29:06Il n'y aurait pas de masse, des chaînes
00:29:08télé de droite.
00:29:10Il y a Europe 1 qui est un petit peu plus libre sur le temps.
00:29:12Oui, mais Europe 1 existait déjà avant, tu vois ce que je veux dire.
00:29:14C'est qu'en gros, c'est vraiment...
00:29:16La ligne a beaucoup changé, tu vois.
00:29:18Tu as une chaîne de télé, ils veulent t'en dire. Tu en as une de droite, une seule,
00:29:20ils veulent t'en dire.
00:29:22Comme il y a 10 ans, c'était impossible d'y penser.
00:29:24On est bien d'accord.
00:29:26Est-ce que tu aurais imaginé qu'il y aurait eu des espèces de Zemmour et Consor
00:29:28qui débarrent pour dire des choses...
00:29:30Merci Marceau, parce que ça, je me tue
00:29:32à le dire aux gens de droite
00:29:34et personne.
00:29:36Il faudrait isoler le merci Marceau et faire le changement des réseaux.
00:29:38Alors là, je l'assume à 100% parce que ça, c'est...
00:29:40C'est ce que je me tue
00:29:42à dire aux gens de droite et les gens de droite sont toujours
00:29:44en train de... Justement, c'est pour ça que depuis le début,
00:29:46je suis un petit peu gêné. Et d'ailleurs,
00:29:48Marceau, le premier, avait dit
00:29:50je ne veux pas me victimiser et je
00:29:52rebondis là-dessus parce que depuis le début,
00:29:54je vous entends dire, en général,
00:29:56en gros, se victimiser à dire, ouais, on ne peut plus rien dire.
00:29:58Nous, les gens de droite, on ne peut pas le dire.
00:30:00On ne peut rien faire parce que la gauche
00:30:02nous censure, parce que le système nous censure.
00:30:04Mais merci Marceau. Moi, je suis d'accord
00:30:06que la droite gagne du terrain,
00:30:08que vos idées s'imposent. Et Marceau,
00:30:10pour moi, tu es
00:30:12l'exemple, le paradigme
00:30:14du fait que la droite est en train de gagner, voire peut-être
00:30:16à gagner la bataille culturelle.
00:30:18Je suis un nain, non, mais l'exemple,
00:30:20c'est pas moi, je suis tout petit. Le vrai exemple,
00:30:22ça va être Zemmour.
00:30:24Mais si, parce que
00:30:26Zemmour n'emprunte pas les codes
00:30:28que toi, tu empruntes. C'est pour ça que je cite toi.
00:30:30Parce que
00:30:32vraiment, c'est pour ça que pour moi, tu es paradigmatique.
00:30:34C'est parce que tu fais de la BD
00:30:36de gauche des années, peut-être, alors moi, j'y connais rien
00:30:38en BD, mais peut-être des années 60-70,
00:30:40esprit Charlie, esprit Fluide Glacial.
00:30:42Et c'est ça qui doit
00:30:44nous interpeller à gauche, selon moi.
00:30:46Et tu vois, quand tu parlais,
00:30:48je ne dis pas que ce n'est pas arrivé, j'en sais absolument rien,
00:30:50mais tu sais, les libraires qui peut-être cachés,
00:30:52j'en sais rien. Moi, quand je vais,
00:30:54le peu que je vais dans des bureaux de tabac, dans les marchands de journaux,
00:30:56t'es en tête d'affiche.
00:30:58Il y a Onfray, il y a Fluide, il y a,
00:31:00excuse-moi, Zuria.
00:31:02Donc, non, ça n'a pas toujours été le cas.
00:31:04C'est le cas.
00:31:06Mais aujourd'hui, je suis désolé,
00:31:08mais c'est quand même des signes,
00:31:10et je suis content qu'on en vienne
00:31:12peu à peu à le dire, parce que
00:31:14quand ce sont les gens de gauche qui le disent,
00:31:16on en vient quand même souvent à dire,
00:31:18mais France Inter, mais France Info,
00:31:20je pense qu'il faut que les gens de droite
00:31:22soient attentifs. Quelque part, moi, en tant que mec de gauche,
00:31:24ça me va si les gens de droite ne se rendent pas compte
00:31:26qu'ils sont en train de gagner.
00:31:28Mais soyons vigilants, que ce soit pour les mecs de gauche,
00:31:30parce qu'évidemment,
00:31:32il y a quelque chose qu'on est en train de perdre,
00:31:34que ce soit peut-être pour les mecs de droite, parce que vous ne vous rendez même pas compte
00:31:36que vous êtes en train de gagner, mais alors,
00:31:38je vais dire la ronde, je te promets.
00:31:40Je suis désolé.
00:31:42Justement, pour recentrer à propos de la liberté d'expression,
00:31:44moi, quand j'étais petit,
00:31:46le débat, ce n'était pas, est-ce qu'on peut faire des dessins,
00:31:48ce n'était pas, est-ce que Zemmour,
00:31:50est-ce que CNews, c'était,
00:31:52et je vous jure que c'est vrai,
00:31:54je ne sais pas si vous allez être d'accord avec moi, je suis convaincu de mon truc,
00:31:56quand j'étais petit,
00:31:58le débat, c'était, est-ce qu'il faut interdire le FN ?
00:32:00Oui, c'est vrai.
00:32:02Oui, bien sûr, c'était Jean-Marie Le Pen, etc.
00:32:04Oui, mais quand même.
00:32:06Mais ces débats-là, jusque
00:32:08le début Marine, il y avait encore,
00:32:10tu pouvais l'entendre, quand Marine Le Pen
00:32:12était sur des plateaux, tu pouvais entendre,
00:32:14est-ce qu'il faut interdire le parti
00:32:16de Marine Le Pen ? Alors, je ne dis pas
00:32:18qu'il aurait du sens de le dire aujourd'hui, parce que
00:32:20là, il ne faut pas non plus se mettre des œillères,
00:32:22il y a 30% de la population
00:32:24à peu près, grosso merdo,
00:32:26en tout cas des votants, qui s'expriment
00:32:28pour Marine Le Pen. Et c'est pour ça que la furia est en tête d'affiche.
00:32:30Mais voilà. Offre de vent. Mais voilà.
00:32:32S'il y a plus de vent qui mouille à la furia, il y aura plus de furia.
00:32:34Mais ce que je veux dire, c'est que, n'oublions pas ça, moi j'ai l'impression
00:32:36qu'on parle beaucoup au wokeisme, cancel culture,
00:32:38soit, je ne suis pas d'accord,
00:32:40admettons, attention,
00:32:42de l'autre côté, on oublie que
00:32:44le débat, tout doucement,
00:32:46glisse aussi vers une normalisation
00:32:48des idées de la droite, et que, ce qui était
00:32:50avant à peu près normal,
00:32:52c'est-à-dire d'entendre sur un plateau télé,
00:32:54est-ce que, en fait, le parti, le FN,
00:32:56il ne faut pas l'interdire.
00:32:58Excuse-moi.
00:33:00Je t'en prie. Est-ce que le fait
00:33:02que tu aies une normalisation des idées de droite,
00:33:04c'est pas parce que c'est des idées normales, justement ?
00:33:06Merci. Non mais sérieusement,
00:33:08est-ce que finalement, c'est pas
00:33:10la gauche, au sens extrêmement large,
00:33:12tu m'as bien compris, qui a raconté des conneries
00:33:14depuis 50 ans, et qu'en fait, les gens se disent
00:33:16bah tiens, finalement, non, maintenant, on va revenir
00:33:18avec des gens qui pensent normalement.
00:33:20L'essentiel, c'est que les idées puissent s'exprimer,
00:33:22en tout cas, moi, en tant que gars de gauche,
00:33:24pour attraper un peu l'image de la gauche par rapport
00:33:26au censeur dont vous parliez tout à l'heure,
00:33:28ça me va totalement, justement, que tu puisses
00:33:30exprimer toutes tes idées.
00:33:32Oui, mais est-ce que toi, t'es minoritaire ? Déjà, je pense que t'appartiens
00:33:34à une gauche qui n'existe plus. Moi, c'est ce que je dis tout le temps
00:33:36quand je discute avec un... Non mais voilà,
00:33:38t'appartiens à une... Elle est minoritaire, c'est vrai.
00:33:40Elle est enterrée.
00:33:42Elle en perd de vitesse.
00:33:44C'est pour ça qu'il faut la défendre, justement.
00:33:46Je pense que tu peux plus la défendre. Aujourd'hui, si tu devais la défendre,
00:33:48je pense que tu serais de droite, en fait. Je veux dire, pourquoi ?
00:33:50On ferait... Je l'écoute, je l'écoute.
00:33:52T'façon, t'es pas de droite, moi, je vais l'interdire.
00:33:54T'es pour la liberté d'expression.
00:33:56On ferait, il le dit tout le temps,
00:33:58on ferait nos lots des mecs comme ça, que j'écoute,
00:34:00que je trouve intelligents, intéressants.
00:34:02Ils disent, on est de gauche. Non, mais ça sert plus à rien de dire que t'es de gauche.
00:34:04Ils disent, on est de gauche, mais on est contre l'immigration,
00:34:10c'est-à-dire qu'aujourd'hui, elles sont surtout portées par les camps souverainistes.
00:34:12Ça peut être Le Pen, ça peut être Zemmour, etc.
00:34:14Mais en réalité, elles sont portées, en gros,
00:34:16par le camp qui n'est pas libéral. Maintenant, moi, c'est la petite parenthèse,
00:34:18mais je trouve que...
00:34:20On découvre pas l'action fonceuse,
00:34:22mais c'est pour ça.
00:34:24Maintenant, pour revenir sur ce que tu disais,
00:34:26je trouve qu'il t'en faut peu.
00:34:28Parce que considérer que la droite est en train de gagner,
00:34:30déjà, la droite n'a toujours pas gagné.
00:34:32Je refais la parenthèse tout à l'heure, il y a eu Sarko,
00:34:34mais Sarko n'a rien fait. Donc, en fait, la droite n'a pas été élue.
00:34:36Et Macron est un gauchiste.
00:34:38Et Macron est un gauchiste. Mitterrand, Giscard, j'ai fait l'article.
00:34:40Donc, en fait, la droite n'a pas été au pouvoir depuis Pompidou.
00:34:42Ça commence un peu à piquer.
00:34:44Deuxièmement, quand tu dis oui,
00:34:46les gens sont sûrs de moins en moins, etc.
00:34:48On sent que ça vient. C'est vrai que parce que Marceau,
00:34:50parce que La Furia,
00:34:52vous êtes vraiment des thermomètres.
00:34:54Déjà, vous êtes des thermomètres du réel.
00:34:56Donc, tu parlais de normalité. Enfin, la normalité,
00:34:58on peut dire que c'est le synonyme aussi de la majorité.
00:35:00Les deux tiers des Français sont de droite.
00:35:02La réalité, elle est là. Donc, si toi, t'es populaire,
00:35:04ça fonctionne. Si toutes les émissions qui sont de droite,
00:35:06mais surtout Patriot,
00:35:08qui vont parler du terroir,
00:35:10qui vont parler de choses qui plaisent aux gens,
00:35:12parce que le français reste fondamentalement
00:35:14un enraciné,
00:35:16là, tu te rends compte, en réalité,
00:35:18que deux tiers des Français sont de droite.
00:35:20Et donc, t'as une espèce de dichotomie violente
00:35:22entre la production. Mais justement, je vais te dire pourquoi.
00:35:24Parce que je ne suis pas du tout d'accord avec ce qui a été dit à ma droite.
00:35:26On n'est pas du tout en train de gagner le combat culturel.
00:35:28Tous les médias
00:35:30à 95%, sauf CNews et VA,
00:35:32parce que vraiment, tu vas creuser, sont de gauche.
00:35:34Tout le cinéma est de gauche.
00:35:36Tous les instituts
00:35:38culturels, artistiques,
00:35:40peinturals, etc. sont de gauche.
00:35:42Mais attends, la présidente de France Inter est de gauche.
00:35:44La présidente de Ratio France est de gauche.
00:35:46La présidente de France TV est de gauche. Ils ne se cachent même pas.
00:35:48Pour toi, Giscard et Sarko
00:35:50quasiment sont de gauche. Évidemment, tu penses
00:35:52que tout le monde est de gauche.
00:35:54Quand t'es la présidente de France TV
00:35:56et que t'arrives et que tu dis, nous, on n'est pas là pour représenter en France
00:35:58telle qu'elle est, mais telle qu'on voudrait qu'elle soit
00:36:00et qu'elle te balance tout l'été des émissions sur les drag queens,
00:36:02t'es pas en train de te dissimuler en disant, oui, non, t'es Giscardienne.
00:36:04Elle arrive, elle prend position.
00:36:06Non, France Inter, France Info.
00:36:08Le service public.
00:36:10Le service public, c'est 80% de la chaîne que t'as.
00:36:12France Inter est la première émission radio de France.
00:36:14Première matinale.
00:36:16Non, pas d'ailleurs parce qu'elle est populaire, seulement parce qu'il n'y a pas de cube.
00:36:18Même moi, parfois, ça me saoule tellement les pubs
00:36:20que j'écoute France Inter, j'ai une picture de rappel que c'est des gauchistes.
00:36:22Je rebascule sur Europe 1.
00:36:24Mais la réalité, elle est aussi là.
00:36:26T'es en train de parler d'empire, là.
00:36:28T'es en train de parler d'empire, il faut commencer marche par marche.
00:36:30Je te rappelle, excuse-moi, France Inter,
00:36:32France Q, tout ce que tu veux,
00:36:34ce sont des espèces de monuments
00:36:36du gauchisme, si tu veux,
00:36:38depuis des dizaines d'années.
00:36:40Nous, on a ces news, tu vois l'idée.
00:36:42Je dis nous, t'as compris le principe.
00:36:44On a ces news.
00:36:46Et on commence petit à petit, ne serait-ce qu'avec des gens
00:36:48à droite à gauche qui disent simplement ce qu'ils pensent
00:36:50et qui agressent
00:36:52les gauchistes en disant, non, non, arrête de me dire
00:36:54de quoi penser. Maintenant, je pense comme je veux.
00:36:56C'est quasiment de l'agression parce que les mecs en ont marre.
00:36:58Ils se rebellent.
00:37:00Non, non, on est en train...
00:37:02Quand je te dis gagner, c'est plus
00:37:04compliqué que ça.
00:37:06J'ai dit gagner par défiance, tu vois.
00:37:08Mais en tout cas, on est en train de prendre du terrain en 68.
00:37:10En 68. La société
00:37:12était hyper...
00:37:14conservatrice, un peu chiante, etc.
00:37:16Non, mais pourquoi pas ?
00:37:18Pourquoi pas à l'époque ? Tout ça, c'est des cycles.
00:37:20T'as Charlie Hebdo,
00:37:22à la base, qui arrivait là-dedans.
00:37:24La libération des mœurs, ça a mis du temps à se mettre en place
00:37:26mais ça s'est mis en place de manière solide.
00:37:28Ce que je veux dire, c'est que je pense que nous,
00:37:30à nos niveaux, qu'ils soient petits ou élevés,
00:37:32on est les premières marches.
00:37:34On est les débroussailleurs,
00:37:36appelle ça comme tu veux.
00:37:38Et que moi, je vois pas, si tu veux,
00:37:40d'autres issues possibles
00:37:42que, peut-être pas la victoire,
00:37:44ni la suprématie,
00:37:46mais en tout cas, une place très très importante,
00:37:48beaucoup plus que...
00:37:50Comment peux-tu dire qu'on est en train de gagner
00:37:52alors que t'as, et tu l'as très bien dit tout à l'heure toi-même,
00:37:54d'ailleurs, on a 15 millions de boomers
00:37:56qui votent comme un seul homme pour
00:37:58Emmanuel Macron et qui voteront pour son successeur.
00:38:00Attal, Philippe,
00:38:02que sais-je encore ? Comment peut-on dire qu'on est en train
00:38:04de gagner ? Alors, oui, bien sûr, il y a des gens
00:38:06qui votent de plus en plus pour nos idées, il y a des gens
00:38:08qui sont de plus en plus d'accord avec ce qu'on dit,
00:38:10et qui sont en train de comprendre, peut-être un peu tard d'ailleurs,
00:38:12mais qui sont en train de comprendre que, en fait, ce qu'on dit,
00:38:14c'est juste élémentaire.
00:38:16Quand tu as deux civilisations sur un même sol, ça peut parfois
00:38:18très mal se passer. Mais, pour autant,
00:38:20Emmanuel Macron a été réélu, à ce que je sache,
00:38:22le successeur d'Emmanuel Macron,
00:38:24qui n'est pas encore connu, sera probablement réélu
00:38:26pour les mêmes raisons, parce qu'il sera en face de Marine Le Pen
00:38:28ou d'Eric Zemmour, ou en tout cas d'un candidat
00:38:30qui sera un peu l'épouvantail,
00:38:32et à la fin, on perd du temps, parce qu'à la fin, t'as toujours
00:38:34500 000 immigrés qui rentrent tous les ans, à la fin...
00:38:36Oui, mais à la fin, 2027, 2032,
00:38:382037, l'histoire est extrêmement
00:38:40longue.
00:38:422037, c'est pas trop tard, expliquons, tu vois.
00:38:44Nous aussi, mais ce que je veux dire, c'est que l'histoire est très très longue,
00:38:46les Reconquista, c'est 800 ans.
00:38:48Ce que je veux dire, c'est qu'en gros, on amorce
00:38:50des mouvements extrêmement longs,
00:38:52c'est des grosses manœuvres de cargo, c'est très très long, tout ça.
00:38:54Tu penses qu'on est à ce moment
00:38:56un peu où on commence à voir, nous,
00:38:58la bascule, mais que ça va prendre des années et des années ?
00:39:00Bien sûr, mais pour moi, la bascule,
00:39:02selon moi, mais sur Morgembourg, une fois de plus,
00:39:04mon avis, c'est que du... c'est un avis de mec
00:39:06du Café du Commerce, j'ai pas d'autres prétentions que ça.
00:39:08Mais moi, je pense qu'en gros...
00:39:10C'est un gros vendeur d'albums.
00:39:12C'est un bricole, mais je veux dire, ça enlève pas
00:39:14au fait que mon avis, il est très basique.
00:39:16Mais en gros, moi, je vois les choses de manière organique.
00:39:18Je vois pas les choses en élection, tu vois.
00:39:20Moi, je pense pas à 2027, 32, 37, 42,
00:39:22Marine 2058, tu vois.
00:39:24Tout ça, c'est fatigant.
00:39:26Moi, je suis en train de me dire qu'en gros, tu as des gens
00:39:28qui se rendent compte qu'en France, par-ci, par-là,
00:39:30c'est vivable, que c'est difficile,
00:39:32qu'ils commencent déjà, première marche, à réfléchir,
00:39:34deuxième marche, à agir,
00:39:36troisième marche, à se regrouper, et qu'en fait,
00:39:38tu vas arriver à une espèce de partition.
00:39:40La fameuse partition qu'on nous vendait, c'est qui, c'était...
00:39:42Collomb. Gérard Collomb.
00:39:44Quand ils quittent le ministère de l'Intérieur et qu'ils disent...
00:39:46Ils peuvent passer en Côte-à-Côte, demain, ils seront face à face.
00:39:48Absolument, mais la partition, c'est...
00:39:50Voilà, la partition, c'est...
00:39:52La partition, on y arrive, mais seulement, ça met vraiment du temps.
00:39:54Céline disait, dans le cerveau d'un couillon,
00:39:56il faut beaucoup, beaucoup, beaucoup de douleur pour qu'une idée fasse un tour.
00:39:58Et bah voilà, on y est, tu vois.
00:40:00Ça met vraiment du temps.
00:40:02Et...
00:40:04Et tu penses que cette victoire, elle viendra de la droite ?
00:40:06Tu crois encore au clivage gauche-droite ?
00:40:08Non, pas du tout. Moi, je crois...
00:40:10Gauche-droite, on en parlait tout à l'heure,
00:40:12tu sais, le fait que, pour moi,
00:40:14l'ennemi, en gros, ça va être
00:40:16l'espèce de bourgeois rentier, si tu veux,
00:40:18qu'il soit de gauche ou de droite, c'est quasiment la même chose, si tu veux.
00:40:20D'ailleurs, il va être Macron, tous les deux.
00:40:22Oui, c'est ça.
00:40:24Où se situe, pour toi, aujourd'hui, le grand schisme, si je puis dire,
00:40:26entre une partie de la population et l'autre ?
00:40:28Bah écoute, pour te répondre franchement,
00:40:30je pense que le clivage droite-gauche,
00:40:32il est vraiment désuet.
00:40:34Il n'existe plus forcément.
00:40:36Selon moi, le clivage, aujourd'hui, il est ethnique.
00:40:38C'est-à-dire que je crois
00:40:40qu'il est normal et naturel
00:40:42de se sentir
00:40:44proche de son ethnie,
00:40:46à peu près, de base, tu vois.
00:40:48Tu avais beaucoup de solidarité avec les musulmans du monde entier,
00:40:50même les arabes, simplement, du monde entier,
00:40:52envers ce qui se passait dans la bande de Gaza,
00:40:54en Palestine, tu vois.
00:40:56C'est pas un truc que je condamne,
00:40:58moi, je peux comprendre, si tu veux.
00:41:00Tu avais beaucoup de solidarité,
00:41:02notamment quand Obama a été élu.
00:41:04Les noirs du monde entier ont dit
00:41:06c'est merveilleux, c'est un président noir, tu vois.
00:41:08Pourquoi pas ? Moi, je peux comprendre qu'on soit fiers, tu vois.
00:41:10Et donc, je pense qu'en fait, au bout d'un moment,
00:41:12je finis juste et après...
00:41:14Oui, bien sûr.
00:41:16Non, non, non.
00:41:18Moi, je comprends.
00:41:20Et donc, moi, je pense qu'au bout d'un moment,
00:41:22tu vois, on va finir
00:41:24par redescendre un peu,
00:41:26et finir par vivre tous entre nous,
00:41:28parce qu'en fait, c'est uniquement comme ça que ça fonctionne.
00:41:30C'est homogène. Là, c'est récent, les histoires
00:41:32de bouliboulia multiraciales, tu vois.
00:41:34C'est la mobilisation, c'est tout.
00:41:36Tu viens aussi à un clivage un peu entre mondialiste et souverainiste
00:41:38au final, alors que tu ne te considérais pas comme souverainiste
00:41:40tout à l'heure, mais il est aussi, là, pour moi,
00:41:42un peu le clivage.
00:41:44Après, les étiquettes, on peut toujours bricoler, tu vois ce que je veux dire.
00:41:46Moi, en gros, je pense que ça va être ça, c'est-à-dire que,
00:41:48potentiellement, on appelle ça le white flag, d'ailleurs,
00:41:50ce qui se passe aux Etats-Unis et surtout en France,
00:41:52c'est les blancs qui ne supportent plus d'être en ville,
00:41:54c'est trop chaud, il y a trop de racailles, il y a trop d'immigration,
00:41:56ils partent à la campagne, tu vois.
00:41:58En gros, c'est de l'exil intérieur, Zemmour en parlait,
00:42:00d'ailleurs, tu vois. Et je pense qu'en fait,
00:42:02d'exil intérieur en exil intérieur,
00:42:04on va en arriver par un espèce de bloc ethnique,
00:42:06et puis c'est comme ça. Une fois de plus, ça n'est pas
00:42:08ni haineux
00:42:10ni quoi que ce soit de dire ça, c'est un truc
00:42:12qui est naturel, c'est normal d'aller vers
00:42:14la personne qui nous ressemble, le groupe qui nous ressemble.
00:42:16C'est logique, ça ne veut pas dire qu'on veut cramer
00:42:18tous les autres, ça ne veut pas dire que...
00:42:20Quand tu es français à l'étranger, tu vas avoir plus de connaissance
00:42:22d'être français avec la main.
00:42:24Ça ne veut pas dire qu'ils sont supérieurs, ça veut simplement dire
00:42:26que c'est naturel.
00:42:28Un touriste,
00:42:30ce n'est pas un migrant.
00:42:32Johan, je vois que tu bouillonnes.
00:42:34Tu bouillonnes quand il a mentionné
00:42:36le mot ethnie.
00:42:38Ce n'est pas le mot ethnie. Moi, ce qui ne me fait pas bouillonner,
00:42:40en fait, quelque part, je m'interroge.
00:42:42Je me dis, j'aimerais
00:42:44pas être dans vos baskets, dans le sens où
00:42:46je me dis, mais quelle vision du monde.
00:42:48En fait, par exemple, pour reprendre
00:42:50l'exemple du conflit israélo-palestinien,
00:42:52ou de
00:42:54Barack Obama,
00:42:56tu me dis, et je pense que tu as raison,
00:42:58que la majorité des musulmans soutiennent la Palestine.
00:43:00Je pense que ce n'est pas une prise chaude
00:43:02de le dire, on est d'accord. J'aimerais bien que tu sortes tes chiffres quand même,
00:43:04parce que c'est le genre d'argument...
00:43:06C'est le genre d'argument que les gauchistes sortent à chaque fois.
00:43:08Par contre, eux, ils peuvent te dire, oui, la majorité d'eux...
00:43:10Non, mais tu vois ? Je n'ai pas compris.
00:43:12Tu pourrais sortir tes chiffres, parce qu'à chaque fois que tu discutes avec un mec...
00:43:14Non, vraiment, à chaque fois que tu discutes avec un mec de gauche,
00:43:16il te dit d'où sortent tes chiffres. Et je trouve ça toujours amusant,
00:43:18parce que je te le disais, on peut t'inquiéter,
00:43:20qu'à chaque fois qu'un mec de gauche te sort des chiffres,
00:43:22si tu te permets juste de lui faire la blague,
00:43:24il est décontencé.
00:43:26Il sait très bien qu'ici, je te le répète,
00:43:28il sait très bien qu'ici...
00:43:30Arthur, si
00:43:32je te dis, cette nappe est blanche,
00:43:34tu ne vas pas me demander une preuve. Si je te dis,
00:43:36cette nappe n'est pas une nappe, c'est un éléphant,
00:43:38tu vas me demander des preuves. Là, si je te dis,
00:43:40tous les musulmans...
00:43:42C'est un peu la nappe et l'éléphant.
00:43:44La dernière fois, j'ai essayé, peut-être maladroitement,
00:43:46de vous dire qu'on avait un air optique
00:43:48à gauche, et qu'on voyait qu'il y avait
00:43:50peut-être un petit peu plus de gens
00:43:52arabes en France.
00:43:54Donc non, excuse-moi,
00:43:56ça, je ne le conteste pas. Il y a des choses que je ne conteste pas.
00:43:58Et je reviens à ce que je disais, je ne conteste pas
00:44:00qu'il y ait beaucoup de musulmans qui prennent la cause
00:44:02palestinienne, qui en font un peu la leur,
00:44:04et qui la soutiennent.
00:44:06Est-ce que ce n'est pas aussi le cas d'énormément de gens...
00:44:08Je vais reprendre tes termes...
00:44:10Des Blancs. Alors non, justement.
00:44:12Et c'est bien ce que je reproche.
00:44:14Ce que je reprochais, parce que ça commençait à avoir du...
00:44:16C'est ce que je reproche à mon ethnie,
00:44:18parce que si on prend extrêmement large...
00:44:20Je reprends tes termes, puisque tu fonctionnes
00:44:22en tant que groupe ethnique,
00:44:24les Blancs sont merdos.
00:44:26Moi, si tu veux, je fais toujours avec des gros blocs, des généralités,
00:44:28parce que si tu prends du cas par cas,
00:44:30tu n'as jamais terminé ton chemin, etc.
00:44:32Je conteste juste le fait que je ne me sens
00:44:34pas plus proche forcément d'un Slovaque
00:44:36que d'un... Je ne sais pas, que de quelqu'un qui est
00:44:38ici, un Algérien qui est ici depuis les années 60.
00:44:40Alors moi si, plutôt.
00:44:42Mais voilà, ça c'est du... Ok.
00:44:44On pourrait redébattre plus tard, mais ça c'est autre chose.
00:44:46Est-ce que tu peux me citer une association antiraciste
00:44:48africaine ou algérienne ?
00:44:50Est-ce que tu as des Algériens qui défilent en disant
00:44:52putain, y'en a marre, on est méchants avec les Blancs ?
00:44:54Attends, répète s'il te plaît.
00:44:56Qu'on est méchants, que les Noirs sont méchants avec les Blancs ?
00:44:58Est-ce que tu trouves une association antiraciste
00:45:00africaine ou algérienne ou marocaine ou chinoise ?
00:45:02Est-ce que tu vois des gens
00:45:04chinois, algériens, africains
00:45:06dire, c'est un scandale la façon dont on traite
00:45:08les Blancs, on est méchants
00:45:10avec eux, on est racistes ?
00:45:12En fait, on est les seuls à s'autofraider.
00:45:14Est-ce que tu me suis ou pas dans mon raisonnement ?
00:45:16À peu près.
00:45:18C'est hyper clair. Nous on a des SOS racisme
00:45:20qui passent leur temps à tabasser
00:45:22Notre-Élysée en disant que c'est des Androïdes avec des autres
00:45:24et qui sont des minorités pour l'instant en tout cas.
00:45:26Quand tu vas en Afrique subsaharienne ou au Maghreb
00:45:28t'as pas ça. Voilà, ça n'existe pas.
00:45:30C'est un énorme problème, c'est qu'on est vraiment les seuls du monde
00:45:32et pourquoi on est les seuls du monde ?
00:45:34J'ai pas encore totalement la question.
00:45:36Mais toute la gauche se rattache pas à ça.
00:45:38Je tiens aussi à le préciser. C'est une logique très progressiste
00:45:40qui s'est développée en Occident
00:45:42donc effectivement, ça se fait pas aujourd'hui
00:45:44dans des pays d'Afrique
00:45:46où il y a les populations
00:45:48que t'évoquais, les ethnies que t'évoquais.
00:45:50C'est un problème qui est ici
00:45:52parce qu'il y a une logique progressiste où on doit être dans l'acceptation
00:45:54etc.
00:45:56Ça a commencé dans les années 80 avec Touche pas à mon pote
00:45:58etc. Les associés antiracistes ont parlé d'une erreur.
00:46:00Il y a du sang sur les mains quand même.
00:46:02Evidemment, mais ils en ont tous.
00:46:04Mélenchon en a largement et il continue de retremper
00:46:06ses mains dans le sang
00:46:08des victimes indirectement qu'il produit
00:46:10mais moi j'en suis convaincu.
00:46:12Ce qui est certain, c'est que la gauche,
00:46:14on y revient, le Parti Socialiste, TPMF,
00:46:16Touche pas à mon pote, c'est exactement ça.
00:46:18Sauf que le sujet infini, c'est que
00:46:20ils ont produit, et je fais
00:46:22un lien avec la liberté d'expression,
00:46:24tout le monde à table,
00:46:26ça nous est arrivé à un moment,
00:46:28j'ai une assez large partie de ma famille qui est plutôt de gauche,
00:46:30d'ailleurs ils ne me parlent plus depuis que j'ai participé
00:46:32à la campagne directe.
00:46:34Ils ont arrêté de me parler jusqu'à avoir perdu
00:46:36des cousins, des cousines, des tantes.
00:46:38J'ai une cousine qui de temps en temps m'envoie un message
00:46:40et quand je lui réponds, elle ne me répond pas
00:46:42parce qu'en fait son compagnon est force ouvrière
00:46:44et du coup je sais qu'il lui a mis un interdit formel de me parler.
00:46:46On voit là encore qui censure,
00:46:48l'extrême gauche comme d'habitude,
00:46:50et ce que je voulais dire aussi c'est que
00:46:52tu t'auto-censures toujours un petit peu,
00:46:54je reprends aussi un petit peu le thème principal,
00:46:56je remonte là-dessus.
00:46:58Quand tu es à table,
00:47:00tu ne le fais pas du tout,
00:47:02si tu veux aller faire un tour, dis-moi,
00:47:04parce que je reprends les manifestations.
00:47:06Mon invité Marceau, je lui ai trop donné la parole
00:47:08juste après.
00:47:10On s'est tous à un moment auto-censuré
00:47:12à table avec des amis à l'école
00:47:14où tu avais peut-être envie de dire quelque chose
00:47:16que tu n'as pas osé dire parce qu'on t'a dit
00:47:18attention c'est un peu border.
00:47:20Moi je me souviens de ce phénomène médiatique,
00:47:22c'était hallucinant.
00:47:24C'était un élu RN, je ne me souviens pas vraiment de son poste,
00:47:26peut-être régional,
00:47:28qu'on ne fait que taxer pendant deux heures de raciste.
00:47:30Le mec craque à la fin, c'était sur France 3,
00:47:32il craque le mec.
00:47:34Et il dit, non mais attendez je ne suis pas raciste,
00:47:36ma femme est noire.
00:47:38Et alors là, il y a un gauchiste comme celui qui est à ma droite en face
00:47:40qui arrive et qui dit, non mais je me permets,
00:47:42est-ce que je pense que tu aurais sauté dessus ?
00:47:44Et là il dit, ah j'étais sûr, vous nous sortez le coup de l'ami noir.
00:47:46Non, ce n'est pas l'ami noir, c'est ma femme.
00:47:48Et je suis marié avec elle depuis 20 ans,
00:47:50il m'a demandé de s'excuser, c'est une honte, regardez-le.
00:47:52Il montre sa femme comme si c'était une noire,
00:47:54donc c'est hyper raciste ce qu'il est en train de faire.
00:47:56Le mec, c'est sa femme.
00:47:58Donc tu vois bien que cette censure-là,
00:48:00elle est partout, elle est sournoise,
00:48:02elle est loup-voyante, comme un poison lent.
00:48:04Mais en réalité, dans nos sociétés et dans la société française,
00:48:06tu vois quand même ce phénomène-là,
00:48:08contre lequel des gens comme Marcel,
00:48:10ils aident à lutter.
00:48:12Je pense que ça aussi, c'est leur exemple.
00:48:14Je donne un exemple pour aller au surplus
00:48:16de ce que tu dis, vraiment, parce que je suis vraiment d'accord.
00:48:18Tu l'as vécu en plus, je suppose, à ton échelle.
00:48:20Absolument. Je vous donne un exemple intéressant.
00:48:22Ma grand-mère, elle est roumaine.
00:48:24Elle habite à Bucarest, elle est roumaine, elle parle le roumain,
00:48:26elle parle pas le français, etc.
00:48:28Une grande majorité de sa vie, elle a connu le communisme.
00:48:30Grande partie de sa vie.
00:48:32Et je lui explique un peu mes engagements politiques.
00:48:34Bon, ma grand-mère est hyper à droite,
00:48:36donc elle est pas choquée particulièrement,
00:48:38mais je lui explique un peu mes engagements politiques
00:48:40et je lui dis un peu quelles sont les conséquences.
00:48:42Je lui dis notamment que j'ai perdu beaucoup d'amis,
00:48:44qui du coup ne l'étaient pas, ce que je dis à chaque fois.
00:48:46J'ai perdu ma propre famille qui m'ont tourné le dos.
00:48:48Que professionnellement, ça a été très difficile.
00:48:50Que je suis maintenant fiché, littéralement.
00:48:52Peut-être même d'ailleurs fiché au ministère, on sait rien,
00:48:54mais en tout cas que je suis fiché
00:48:56et qu'il y a une étiquette sur ma gueule,
00:48:58alors moi je suis pas du tout aussi connu que Marceau,
00:49:00et Marceau pas aussi connu que Zemmour,
00:49:02mais il n'empêche que quand tu prends certaines positions,
00:49:04tu peux avoir des vraies difficultés et tu peux même être menacé de mort,
00:49:06ce qui arrive parfois.
00:49:08Et elle me dit, tu sais, à l'époque du communisme,
00:49:10quand on n'était pas d'accord avec le régime,
00:49:12c'est pas vrai qu'on allait immédiatement au peloton d'exécution.
00:49:14C'est pas vrai.
00:49:16Quand on critiquait le régime, on avait juste plus de travail,
00:49:18les gens avaient interdiction de nous parler,
00:49:20d'être nos amis,
00:49:22et on vivait sous une menace permanente.
00:49:24C'est exactement le sentiment
00:49:26que nous avons quand on défend,
00:49:28et je me mets dans le même,
00:49:30parce qu'à ma modeste mesure,
00:49:32je fais ce que je peux pour défendre ma vie.
00:49:34C'est quand même peut-être pas très non plus,
00:49:36on va peut-être pas mettre un pied d'égalité entre ce qui se passe en France
00:49:38et ce qui se passait non plus sur Chine.
00:49:40La forme est différente, mais le fond est pareil.
00:49:42La forme est la même,
00:49:44c'est beaucoup plus mou,
00:49:46mais du coup, c'est pire.
00:49:48C'est pire, parce qu'au moins, là-bas,
00:49:50ils savaient qu'il y avait un rideau de fer et qu'ils étaient du mauvais côté.
00:49:52Ma grand-mère me le dit toujours, il y avait un rideau de fer, on était du mauvais côté.
00:49:54Ils le savaient. Et la propagande, elle prenait pas.
00:49:56Ils étaient pas depuis leur plus tendre enfance,
00:49:58tu sais, conscients de la supériorité du communisme.
00:50:00Pas du tout. Ils voyaient bien qu'ils avaient faim
00:50:02et qu'ils faisaient six heures de queue pour un demi-poulet.
00:50:04Bon, ils le savaient.
00:50:06Nous, on a, et c'est encore plus
00:50:08fourbe dans une certaine mesure,
00:50:10on a l'impression de vivre dans une forme
00:50:12de démocratie qui nous permet de tout dire.
00:50:14Or, quand on dit certaines choses, c'est vrai que c'est pas interdit.
00:50:16J'ai pas pris de balle dans la tête jusqu'à preuve du contraire.
00:50:18Marceau non plus. Mais, pour autant,
00:50:20on a tous ces petits trucs qui s'abattent sur nous,
00:50:22exactement comme dans n'importe lequel
00:50:24des pires régimes totalitaires. Et donc, c'est pour ça
00:50:26que je dis que notre façon d'appréhender
00:50:28notre propre réalité, notre monde, notre liberté d'expression,
00:50:30elle est archi-biaisée. Et que notre monde,
00:50:32il est hors lien. Parce que tu peux pas dire ce que tu veux,
00:50:34c'est pas vrai. Ou alors, des conséquences
00:50:36s'abattent sur toi. Est-ce que je peux te répondre ?
00:50:38Bon. Je vous fais une dernière
00:50:40tournée de pinard.
00:50:42Et après...
00:50:44J'ai vu le verre à moitié vide,
00:50:46je t'ai vu trembler. C'est le même ?
00:50:48C'est toujours le même,
00:50:50ça sera toujours le même pour le plat, et justement,
00:50:52cette tournée, je la fais comme ça, après, on arrive au plat.
00:50:54Allez, hop, ça roule.
00:50:56T'as pas l'air d'accord, je suis quand même plus ou moins d'accord
00:50:58par rapport à l'intensité, c'est sûr qu'il y avait vendu...
00:51:00Faut parler de degrés, on est d'accord,
00:51:02c'est pas la même intensité. Peut-être par respect aussi
00:51:04Mais il y a effectivement cette autocensure aussi, quoi.
00:51:06C'est ça dont je parlais tout à l'heure, l'autocensure,
00:51:08elle vient aussi de ça, du fait que t'as peur, en fait.
00:51:10D'accord. Moi, ce que j'aimerais
00:51:12quand même juste, c'est pas pour relativiser.
00:51:14Ok, ça,
00:51:16admettons-le.
00:51:18On parle beaucoup, je trouve,
00:51:20de la censure
00:51:22autour de la table des gens de droite
00:51:24qui serait exercée par des gens de gauche.
00:51:26Jusqu'ici, c'est un peu ce que vous me dites.
00:51:28Quand même, peut-être rappeler
00:51:30que cette forme-là
00:51:32d'autocensure,
00:51:34de peut-être clandestinité même,
00:51:36qu'il faudrait avoir pour pouvoir
00:51:38exprimer ses opinions,
00:51:40les gens d'extrême-gauche, dans l'histoire,
00:51:42l'ont eu également.
00:51:44Tu vas chez Lutte Ouvrière, encore aujourd'hui,
00:51:46on est sous pseudo. Alors, c'est peut-être du désuet,
00:51:48c'est peut-être du...
00:51:50C'est plus simple de ne pas avoir son nom.
00:51:52Mais en fait, ça rejoint ce que disait Arthur tout à l'heure,
00:51:54en fait, il critiquait beaucoup la gauche
00:51:56par rapport à...
00:51:58Remarque, Lutte Ouvrière a soutenu les attaques
00:52:00en tout cas.
00:52:02Le NPA.
00:52:04Attention, élo et NPA, tout à fait.
00:52:06C'est pas les mêmes.
00:52:08Même en tant qu'un point de vue de droite,
00:52:10attention, c'est...
00:52:12Non, vous êtes vraiment...
00:52:14C'est comme si moi, je dirais que vous...
00:52:16J'y disais, pardon, ça va plus mal.
00:52:18C'est le moment, c'est le moment.
00:52:20On devine le niveau des élèves, désormais.
00:52:22Et voilà. Des profs de gauche, on voit le résultat.
00:52:24C'est comme si moi, je disais que
00:52:26Marine Le Pen et Zemmour, c'était la même chose.
00:52:28Il y a des nuances.
00:52:30Il y a des vraies nuances.
00:52:32Bref, ce n'était pas mon sujet.
00:52:34Et puis, il y a ça.
00:52:36Dans l'histoire, les gens d'extrême-gauche
00:52:38aussi ont dû s'autocensurer.
00:52:40Et en général, ont dû s'autocensurer
00:52:42parce qu'il y avait des pouvoirs
00:52:44de droite, déjà.
00:52:46Moi, ça me fait assez rire de voir...
00:52:48Moi, ça me fait assez rire
00:52:50quand même de voir que...
00:52:52Oui, d'accord.
00:52:54Effectivement. Après, on peut toujours remonter.
00:52:56À l'antiquité, etc.
00:52:58Comme si je remontais à l'antiquité.
00:53:00En histoire contemporaine, je ne vois pas de pouvoir de droite
00:53:02qui censurait la gauche.
00:53:04Elle a viré les anciens combats
00:53:06parce qu'elle ne pouvait tout simplement pas
00:53:08les défendre.
00:53:10La gauche, c'est-à-dire la gauche qui défendait
00:53:12les travailleurs, si, bien sûr que c'est ça.
00:53:14Elle s'est dit qu'on ne peut plus défendre les travailleurs
00:53:16face à la mondialisation et face à tout ce qui se passe.
00:53:18Donc, on va défendre les minorités.
00:53:20On va faire du hockey.
00:53:22Parce que c'est un combat politique simple.
00:53:24C'est pour ça que pour moi, en fait, la gauche,
00:53:26tu as raison, elle est manichéenne.
00:53:28C'est ce que tu disais tout à l'heure.
00:53:30Elle se situe dans le camp du bien.
00:53:32Alors que la droite, elle ne l'est pas.
00:53:34Il n'y a pas les gentils et les méchants
00:53:36de ce que j'ai entendu pour la droite depuis le départ.
00:53:38Je termine juste, Arthur.
00:53:40On parle toujours, justement, du hockeyisme,
00:53:42de la cancel culture.
00:53:44On ne parle jamais de la cancel culture de droite.
00:53:46Des fois, je me demande si les droiteurs
00:53:48ne sont pas un peu des hockeyistes sous Takia.
00:53:50J'ai vu, récemment,
00:53:52Laurent Wauquiez, il a débaptisé une rue
00:53:54Mitterrand.
00:53:56Laurent Wauquiez, on avait dit droite.
00:53:58J'ai le même coup que moi avec Giscard.
00:54:00Il faut qu'on définisse les termes.
00:54:02Il est étiqueté LR.
00:54:04Je viens au secours de mon camarade,
00:54:06il est étiqueté LR.
00:54:08Je sais que ce n'est pas la vôtre.
00:54:10Un petit coup de main pour essayer de définir vos trucs.
00:54:12Je vois qu'il y en a de gens.
00:54:14Est-ce que quelqu'un veut de l'eau ?
00:54:16Je crois que ça va être un super flux.
00:54:18Reprends ton exemple.
00:54:20Je ne vous parle pas de...
00:54:22Je vous parle de la grande famille de la droite.
00:54:24Laurent Wauquiez,
00:54:26il débaptise une rue Mitterrand.
00:54:28Je ne savais pas ça.
00:54:30Si je vous le dis,
00:54:32il a débaptisé
00:54:34une rue Mitterrand pour l'appeler
00:54:36la cour Charlemagne.
00:54:38Je suis le premier à dire tout ça.
00:54:40C'est changement de nom, c'est du détail.
00:54:42Moi, ce qui m'intéresse, et là, je vais peut-être
00:54:44être en accord avec Rod, c'est
00:54:46les conditions des travailleurs, le salaire,
00:54:48les retraites, etc.
00:54:50Tout ça, c'est peut-être un petit peu de la seconde zone,
00:54:52mais ça me fait quand même doucement marrer
00:54:54de voir la droite si, justement,
00:54:56prête à bondir,
00:54:58à se poser en victime
00:55:00de la censure,
00:55:02et elle-même, quand elle a un petit peu de pouvoir,
00:55:04en l'occurrence, la région, dire
00:55:06« Oh tiens, Mitterrand, l'héritage socialiste, on va la mettre de côté. »
00:55:08Bon, ça, c'est peut-être de l'éthique.
00:55:10C'est un peu féminin comme argument.
00:55:12Non, mais il a raison.
00:55:14Je fais juste une petite parenthèse.
00:55:16J'aurais assez choqué si ça avait été Place Mitterrand
00:55:18pour Place Sarkozy.
00:55:20Bon, là, on comprend bien le propos
00:55:22de Wauquiez.
00:55:24Ça, c'est pas de Président de gauche, quoi.
00:55:26Apparemment.
00:55:28On comprend bien le propos de Wauquiez,
00:55:30c'est de prendre les habits
00:55:32d'un mec vraiment patriote,
00:55:34nationaliste, et donc,
00:55:36avec une fibre historique, il prend Charlemagne.
00:55:38Mais en tout cas, je suis d'accord avec toi.
00:55:40Je comprends pas le timing, je comprends pas l'intérêt.
00:55:42Pour moi, c'est nul. Ça correspond à rien de logique.
00:55:44Là, on peut rebondir avec eux.
00:55:46Vous êtes déjà arrivé à ce sujet ?
00:55:48À chaque fois que je parle...
00:55:50T'abuses.
00:55:52T'es sûr de l'avoir vraiment invité ?
00:55:54Alors, messieurs,
00:55:56là, on passe sur du très lourd.
00:55:58On passe sur une coquille Saint-Jacques
00:56:00avec sa sauce béchamel.
00:56:02Et en petit accompagnement, je vous ai mis du riz
00:56:04parce que, justement, je vois que le rouge
00:56:06commence à bien prendre forme.
00:56:08Vous allez pouvoir éponger.
00:56:10Pour les plus gourmands, vous allez pouvoir mouiller le riz
00:56:12avec la sauce béchamel. Vous allez vous régaler.
00:56:14Ça va être excellent.
00:56:16Merci, Charles.
00:56:18Il n'y a pas eu de conséquences.
00:56:20Il n'y a pas eu de conséquences non plus.
00:56:22Ce que tu racontes, c'était éthétique.
00:56:24La DGSE, la DGSI,
00:56:26je pense que les mecs font des journées de 24h sur 24.
00:56:28Ils sont comme des fous furieux parce qu'ils devaient être en train
00:56:30de désamorcer à peu près un attentat tous les matins.
00:56:32Aussi parce que là, on est dans la politique maintenant
00:56:34de mettre un flic derrière chaque citoyen.
00:56:36Donc, on surveille les écoles.
00:56:38Gabriel Attal a quand même proposé la reconnaissance faciale
00:56:40à l'entrée des écoles, etc.
00:56:42Donc, tu es quand même dans un état qui est assez oppressant.
00:56:44Effectivement, pour l'instant, je ne te cache pas
00:56:46qu'on s'en tire plutôt bien.
00:56:48Je pense que c'était globalement équilibré.
00:56:50Je ne voulais pas être trop long. Désolé.
00:56:52Je trouve que plutôt que de ne pas être censure,
00:56:54on peut déjà parler d'orientation de l'information, de manipulation
00:56:56et donc d'une forme de censure. Et sur ces médias mainstream,
00:56:58c'est des rouleaux compresseurs qui n'ont jamais de contradicteurs
00:57:00qui sont largement sollicités, comme c'est le cas de
00:57:02Combini et Brut, comme Mélenchon,
00:57:04qu'on choisit leur électorat, qu'on choisit leur Audima.
00:57:06Et leur Audima Brut,
00:57:08c'est des mecs dans les banlieues, etc.
00:57:10Parce que tu vois bien l'orientation idéologique
00:57:12de la chaîne, elle est quand même assez évidente.
00:57:14Et ces gens-là, on ne leur apporte jamais la contradiction.
00:57:16Il n'y a rien
00:57:18qui les contrôle. Je ne sais pas
00:57:20si on doit les contrôler, puisque à ce moment-là,
00:57:22ce serait une censure.
00:57:24Mais moi, je suis pour la liberté.
00:57:26Mais justement, je te dis,
00:57:28on en revient au sujet de l'apéro.
00:57:30C'est-à-dire que, c'est ce que je disais à Marceau,
00:57:32le problème, c'est quand tu as une population
00:57:34qui est divisée, une partition,
00:57:36que tu as deux populations qui ne sont pas côte à côte
00:57:38comme l'émission, mais face à face, il y a un moment,
00:57:40effectivement, tu ne peux peut-être plus rassembler
00:57:42derrière une information fiable, et de toute façon,
00:57:44que tu le veuilles ou non, tu peux faire ce que tu veux,
00:57:46avec le conflit israélo-palestinien,
00:57:48tu auras les pro-israéliens qui seront plutôt occidentaux,
00:57:50les pro-palestiniens qui seront plutôt d'origine...
00:57:52– Mais du coup, il ne faut pas censurer ces gens-là.
00:57:54– Je pense qu'il ne faut pas la censurer,
00:57:56mais je pense qu'en revanche...
00:57:58Là, il y a un TGV,
00:58:00c'est un Shinkansen, c'est un TGV japonais,
00:58:02il roule à 800 km heure, il n'y a pas de pilote, il n'y a pas de frein.
00:58:04Donc là, tu vas à fond, tu ne dois pas les censurer,
00:58:06mais je t'explique, les mecs sont en train de s'endoctriner
00:58:08tout seuls, et en plus, ils ont un petit peu
00:58:10de contexte international pour encore plus se radicaliser,
00:58:12donc le drame, c'est que
00:58:14par cohérence intellectuelle, je te dis,
00:58:16je suis pour la liberté d'expression...
00:58:18– Mais t'as envie de les censurer, quand même.
00:58:20– J'ai pas envie de les censurer, je te dis que j'ai envie d'être dans un pays
00:58:22où il n'y a pas deux peuples qui se détestent,
00:58:24en l'occurrence, un peuple qui déteste l'autre,
00:58:26qui déteste un peuple occidental.
00:58:28Arthur, une fois que t'as cette donnée-là,
00:58:30je pense que c'est trop tard.
00:58:32Tu ne peux que payer les pots cassés,
00:58:34et c'est l'exemple que je prends tout le temps,
00:58:36et vraiment, je termine, moi, c'est l'idée
00:58:38d'arriver dans ma maison qui a subi une inondation.
00:58:40Je peux écoper comme un malade,
00:58:42je peux écoper à coups de seau ou à coups de pelle,
00:58:44et à un moment, si je n'éteins pas les robinets,
00:58:46je ne vais pas trouver la solution.
00:58:48En France, c'est exactement ce qui se passe. On écope.
00:58:50Donc on dit, attention, on fait des marches contre l'antisémitisme
00:58:52qui sont évidemment bienvenues,
00:58:54on fait du point par point, on allume des bougies,
00:58:56on produit des t-shirts, on fait des films,
00:58:58vous n'en avez pas même, mais in fine,
00:59:00le problème, il est là, il est en France,
00:59:02et ton problème, tu peux faire ce que tu veux,
00:59:04aujourd'hui, il est insoluble.
00:59:06C'était fascinant et désespérant de voir à quel point
00:59:08Macron était incapable de nommer,
00:59:10et de désigner les coupables du conflit israélo-pestinien
00:59:12tant il a peur d'une réaction en France,
00:59:14et toi, comment tu vis
00:59:16par rapport à ton travail,
00:59:18ton dessin, ton oeuvre, ton talent,
00:59:20tu vis cette orientation aussi ?
00:59:22Est-ce que tu n'as pas,
00:59:24je te titille un peu, mais est-ce que tu n'as pas toujours
00:59:26une micro-censure qui s'applique, où tu te dis
00:59:28je ne peux pas faire un truc aussi border,
00:59:30parce que je vais me prendre un shitstorm,
00:59:32parce qu'on va me saouler, je vais me prendre des plaintes,
00:59:34parce que si, parce que ça,
00:59:36parce que c'est pas acceptable, alors que techniquement,
00:59:38pour moi, tu devrais avoir le droit de faire ce que tu veux,
00:59:40et je te pose une autre question ouverte,
00:59:42d'un autre artiste, je me souviens,
00:59:44c'était sur France Inter, Guillaume Meurice,
00:59:46qui s'est pris un gros bouillon,
00:59:48parce qu'il a fait une blague...
00:59:50Il a fait une blague sur Netanyahou,
00:59:52et le fait que c'était un nazi sans prépuce,
00:59:54non mais on y revient,
00:59:56ça ne m'a pas fait rire,
00:59:58mais on est en plein dans cette liberté d'expression,
01:00:00finalement lui, peut-être qu'en rentrant le soir,
01:00:02je ne sais pas s'il gardera son poste à cause de ça,
01:00:04il s'est dit,
01:00:06c'était peut-être la blague de trop,
01:00:08ça a quand même été très border,
01:00:10alors ton avis, ton analyse,
01:00:12parce que tu n'es pas l'artiste dont on se dit qu'il censure,
01:00:14quand on lit tes albums, quand on les regarde,
01:00:16quand on se marre devant, quand parfois on est gêné
01:00:18par le teint de tes dessins,
01:00:20on ne se dit pas, Marceau, c'est le mec qui va se censurer,
01:00:22et est-ce que parfois, malgré tout, tu te censures ?
01:00:24Même inconsciemment, tu as une micro-voix dans ta tête.
01:00:26Je me censure sur les questions judiciaires,
01:00:28sur les machins dont je sais qu'il est même dans le 17ème,
01:00:30après sur Meurice, c'est intéressant,
01:00:32parce qu'on dirait
01:00:34qu'il a franchi le limite,
01:00:36quelle était-elle ?
01:00:38Pourquoi quand il chiait sur Robert
01:00:40pendant 20 ans,
01:00:42pourquoi ça ne choquait personne ?
01:00:44Pourquoi là, avec une blague en plus,
01:00:46c'est un mot qui est entrée de gamme.
01:00:48À la rigueur, il aurait lu
01:00:50Faurisson à l'antenne, je ne l'ai pas.
01:00:52Qu'est-ce qu'il a dit exactement ?
01:00:54J'ai entendu la vanne prépuce, mais je n'ai pas compris.
01:00:56Il a lu Netanyahou, c'est un existe en prépuce.
01:00:58Pour rester dans le thème, Guillaume Meurice...
01:01:00C'est fou, dès que je parle...
01:01:02C'est existe, les mecs !
01:01:04Il le fait exprès, je pense.
01:01:06T'es payé par France Inter ou quoi ?
01:01:08En fait, t'es censuré par l'édition.
01:01:10C'est ça.
01:01:12Tu viens surtout d'éclater ma transition qui était parfaite,
01:01:14Guillaume Meurice, c'est France Inter,
01:01:16et j'allais tomber sur la moisissure en parlant de fromage.
01:01:18On est parfait, tu vois.
01:01:20On va le dire, ça, quand même.
01:01:22Merci, Charles.
01:01:24Alors, messieurs, je vous fais...
01:01:26Ça, c'est une moisissure
01:01:28dont on se délecte,
01:01:30donc ça ne marche pas.
01:01:32Il n'est pas payé par nos abos.
01:01:34Ça, c'est vrai.
01:01:36Je vous fais juste une brève introduction,
01:01:38une brève présentation des fromages sur lesquels vous allez vous jeter.
01:01:40Je vais vous demander également de bien finir vos verres
01:01:42parce qu'il y a un deuxième vin qui est arrivé.
01:01:44Pour le fromage.
01:01:46C'est uniquement pour l'émission que je finis mon verre.
01:01:48Au débat.
01:01:50C'est vrai.
01:01:56Santé.
01:02:00Bon, Marceau, fais vite
01:02:02parce qu'il va t'interrompre à nouveau.
01:02:04T'as 30 secondes, là.
01:02:06Non, mais une fois de plus, moi, je m'étonne,
01:02:08si tu veux.
01:02:10Si tu veux, je peux comprendre.
01:02:12Ah, putain, mais qu'est-ce qu'il y a ?
01:02:14Il écoute seulement, je crois.
01:02:16Non, j'écoute, j'écoute.
01:02:18Si tu veux, je peux comprendre
01:02:20qu'on s'indigne et qu'on s'émeuve
01:02:22sur les questions d'antisémitisme,
01:02:24de la part d'un Guillaume Meurice
01:02:26ou autre chose, Dieu Donné, ce que tu veux.
01:02:28Moi, ce qui m'énerve, c'est pourquoi on ne reprend pas ces gens
01:02:30quand ils chient sur la communauté nationale
01:02:32qui leur paye leur salaire, en plus,
01:02:34pendant 20, 30, 40, 50 ans.
01:02:36C'est juste ça qui me saoule.
01:02:38C'est un blasphème.
01:02:40C'est un blasphème de 10 minutes pour les chrétiens
01:02:42et pourtant, effectivement,
01:02:44ça n'a choqué personne.
01:02:46Et donc ça, si tu veux, ça m'emmerde.
01:02:48Une fois de plus, je ne suis pas en train de dire
01:02:50que les juifs ont du pouvoir,
01:02:52c'est pas ça que je dis du tout.
01:02:54Je dis juste que tant mieux qu'on reprenne
01:02:56ces connards de gauchistes quand ils font
01:02:58une espèce de blague pénible et agressive.
01:03:00Par contre, ce qui me saoule, c'est pourquoi
01:03:02on ne les a pas repris avant.
01:03:04Les mecs qui les ont repris avant,
01:03:06qui ont pris tous les coups à l'époque où c'était vraiment chaud,
01:03:08maintenant, on sort un peu la tête de l'eau.
01:03:10Mais pourquoi on nous a dit pendant 20 ans
01:03:12qu'on était des enculés et que maintenant,
01:03:14on commence à nous dire que vous avez peut-être un pire raison ?
01:03:16C'est ça qui me saoule.
01:03:18Je ne suis pas du tout d'accord avec ce que tu viens de dire.
01:03:20Je ne suis pas d'accord avec ce que je viens de dire.
01:03:22Tout à l'heure, quand on comparait
01:03:24entre guillemets la situation d'un salarié, c'est la tienne.
01:03:26Finalement, une énorme différence selon moi,
01:03:28c'est que le salarié,
01:03:30c'est un rentier de la fonction publique,
01:03:32ce qui n'est pas ton cas.
01:03:34Toi, tu ne dépends que de ton talent.
01:03:36Si demain, tu produis des BD
01:03:38qui n'intéressent personne,
01:03:40tu plies bagages et tu disparais
01:03:42parce que tu es contributeur de ça.
01:03:44C'est la grosse différence avec Muri.
01:03:46C'est pour ça que je reprends mon exemple.
01:03:48Lui, il est payé par les Français.
01:03:50Peut-être que ça peut induire quelque chose d'autre.
01:03:52Mais toi, tu ne dépends que de toi-même.
01:03:54Je ne dépends que de moi-même.
01:03:56Je fais tout tomber, c'est un cauchemar.
01:03:58Allez, Charles va te couper.
01:04:00Et tant mieux, vas-y.
01:04:02On s'en fout, de toute façon.
01:04:04On est heureux de t'avoir comme invité aujourd'hui.
01:04:06Pour le fromage, messieurs.
01:04:08Le premier fromage, c'est celui-ci.
01:04:10C'est de la tomme de Saint-Antonin.
01:04:12C'est au niveau du pays niçois.
01:04:14C'est une tomme de vache
01:04:16qui est très fruitée,
01:04:18qui est très crémeuse.
01:04:20On a l'impression parfois que c'est presque comme du beurre.
01:04:22Personnellement, c'est mon coup de cœur.
01:04:24Vous allez avoir le deuxième, qui est un petit peu plus long,
01:04:26qui est ici, qui s'appelle la fleur d'Isola.
01:04:28C'est un fromage qui vient d'Isola,
01:04:30qui est un village à 2000 mètres d'altitude,
01:04:32qui domine toutes les Alpes-Maritimes.
01:04:34Il est formidable.
01:04:36Vraiment bon,
01:04:38même si je préfère le premier.
01:04:40Le troisième que vous avez ici, c'est un brie à la truffe.
01:04:42Alors, c'est un brie très spécial.
01:04:44C'est un brie de Nangis,
01:04:46avec une base de truffe,
01:04:48avec une recette secrète,
01:04:50qui a été faite par la fromagère,
01:04:52dont je vais reparler juste à la fin.
01:04:54Et vous avez sur le
01:04:56quatrième fromage,
01:04:58c'est le tomme de chèvre,
01:05:00qui vient de Canet des Morts, dans le Var.
01:05:02Vous avez bien compris, il y a un petit élément.
01:05:04Vous n'avez pas vu qu'il y avait un petit élément
01:05:06qui rassemblait les quatre fromages ?
01:05:08La région ?
01:05:10Il y a un indice.
01:05:12C'était la région.
01:05:14Effectivement, tout ça, ça vient
01:05:16du sud-est de la France,
01:05:18et plus précisément, ça vient des Alpes-Maritimes,
01:05:20puisque tous ces fromages nous ont été
01:05:22conseillés et gracieusement offerts
01:05:24par le fromager
01:05:26du Creau,
01:05:28qui est le cœur historique
01:05:30de Cagnes-sur-Mer.
01:05:32Et donc,
01:05:34cette fromagère nous a donné
01:05:36tous ces fromages qui sont vraiment incroyables,
01:05:38et spéciale dédicace pour le premier, qui est vraiment une tuerie.
01:05:40Et pour accompagner tout ça,
01:05:42vous avez ici la confiture de la Maison Olbia.
01:05:44La Maison Olbia,
01:05:46c'est une maison qui fabrique indépendamment
01:05:48des confitures
01:05:50depuis maintenant plusieurs décennies.
01:05:52Confiture française,
01:05:54découpée à la main, cuite à la main,
01:05:56tout est artisanal, et tous les fruits sont français.
01:05:58Tous les fruits viennent de Provence,
01:06:00de Corse, de la région Grand-Est.
01:06:02Ce que je ne savais pas, c'est que dans la plupart des confitures
01:06:04qu'on mange, en fait, les fruits ne sont pas du tout ici.
01:06:06Les fruits sont à l'inverse.
01:06:08Et là, c'est une des rares confitures
01:06:10que vous trouverez avec des fruits 100% français.
01:06:12Et qui est succulente, on l'avait déjà goûtée
01:06:14lors de la dernière émission, absolument succulente.
01:06:16Parce que moi,
01:06:18je vis plus de la moitié du temps à Cagnes-sur-Mer,
01:06:20donc c'est pour ça que je tenais
01:06:22à ce qu'on ait des fromages qui viennent de là-bas.
01:06:24C'est la fromagère de l'Avenue des Oliviers
01:06:26qui nous a offert ça, et qui nous a donné
01:06:28toutes les fiches techniques pour pouvoir un peu connaître ces fromages qu'on a goûtés.
01:06:30C'est absolument succulent,
01:06:32et vous aurez la chance, et je te laisserai Charles en parler,
01:06:34de déguster ce fromage
01:06:36avec un vin qui nous a été conseillé
01:06:38par le caviste de l'Avenue des Oliviers à Cagnes-sur-Mer,
01:06:40qui est le mari de la fromagère.
01:06:42Donc j'espère que
01:06:44l'accord en mai 20 se mariera
01:06:46aussi bien que d'eux. Donc vous terminez tout de suite
01:06:48vos petits verres là. Moi je suis prêt.
01:06:50Et je ramène la deuxième.
01:06:52T'as pas fini toi ?
01:06:54Vous êtes rapide les gars.
01:06:56J'ai envie de rebondir par rapport à ce que tu disais Marceau.
01:06:58Par rapport à ce que tu disais, est-ce que tu penses...
01:07:00Je suis moins énervé, on a parlé de fromage là.
01:07:02Je vais m'énerver toute cette enquête.
01:07:04Vas-y, agace-moi, agace-moi.
01:07:06Est-ce que tu penses que la liberté d'expression est quand même sous couvert
01:07:08d'un dogme, d'une doxa de son époque ?
01:07:10Et si oui,
01:07:12quelle serait la doxa en fait aujourd'hui
01:07:14qui empêche la liberté d'expression de s'exprimer pleinement ?
01:07:16Tu parles en France ? Ouais en France bien sûr.
01:07:18Pour empêcher la liberté...
01:07:22C'est assez compliqué.
01:07:24Je te dirais deux choses. Je reviens à mon histoire de 45.
01:07:26Avec le fait que vu qu'on veuille éviter
01:07:28ce qui s'est passé
01:07:30dans les années de la seconde guerre mondiale,
01:07:32on est tétanisé en quelque sorte
01:07:34par le fait que
01:07:36dès qu'il y a une espèce d'approche
01:07:38même timidement nationaliste,
01:07:40on se dit attention, attention, attention,
01:07:42on sait où c'est amené.
01:07:44Donc en fait il y a une espèce de gendarme intérieur qu'on a tous en nous
01:07:46en se disant si moi je commence à valider
01:07:48le fait qu'il y a une préférence nationale,
01:07:50on sait où c'est amené.
01:07:52C'est con mais je répète le
01:07:54on sait où c'est amené mais c'est une phrase qu'on entend très souvent.
01:07:56Chez ces cons qui manifestent
01:07:58contre le Pen en 2002 et encore après,
01:08:00on sait où c'est amené.
01:08:02Donc première chose,
01:08:04je pense que tu as une autocensure qui vient de là.
01:08:06Un gendarme intérieur qu'il est très très difficile
01:08:08de combattre. Et la seconde chose,
01:08:10d'où vient le...
01:08:12quel est le dogme
01:08:14le dogme en gros qui ferait qu'on est autocensuré
01:08:16enfin qu'on est censuré,
01:08:18l'idéologie de 68 Armes.
01:08:20Je suis assez d'accord.
01:08:22Avec en gros, il t'interdit
01:08:24la gauche, le progressisme,
01:08:26l'antimilitarisme, etc.
01:08:28Et en fait je pense que
01:08:30l'alliance
01:08:32de ces deux problèmes, l'autocensure
01:08:34relative à la seconde guerre mondiale
01:08:36et les restes encore
01:08:38de 68, du progressisme, etc.
01:08:40fait que tu as une espèce de bouillasse
01:08:42où les gens ne savent pas trop
01:08:44où ils vont et où ils vont suivre, n'importe qui
01:08:46leur paraît à peu près rassurant.
01:08:48Parce que nous on est entre gens à peu près
01:08:50éveillés.
01:08:52Je te dis éveillés, vraiment.
01:08:54Éveillés.
01:08:56Je dis ça très modestement,
01:08:58je dis pas qu'on est des génies, mais tu vois en gros
01:09:00c'est des sujets desquels on discute.
01:09:02Donc en gros, on a à peu près compris
01:09:04comment ça se passe avec Grosso Merdo.
01:09:06Mais il y a énormément de gens,
01:09:08il faut leur rendre hommage
01:09:10parce que leur vie n'est pas forcément facile,
01:09:12qui grenouillent toute la journée dans des métiers qu'ils n'aiment pas
01:09:14forcément, qui font ce qu'ils peuvent
01:09:16pour élever leur famille,
01:09:18pour ne pas perdre leur boulot, en gros qui ont une vie qui est dure.
01:09:20Et ces gens-là,
01:09:22ils rentrent chez eux, ils sont fatigués, ils sont à flemme
01:09:24de se renseigner sur quoi que ce soit, ils ouvrent la télé
01:09:26et là tu as Edouard Philippe, tu as Macron,
01:09:28tu as Borne, qui leur sort des machins
01:09:30de la République et de la démocratie, tu vois, en t'expliquant
01:09:32que Marine Le Pen elle est méchante. Et en fait,
01:09:34ces gens-là, ils gobent petit à petit parce qu'ils
01:09:36vont aussi gober les films de provocante
01:09:38de merde, qu'est-ce qu'on a fait au
01:09:40bon Dieu, Monsieur le Maire, avec le Cornouaille,
01:09:42etc. Mais tout ça, en fait, ils le
01:09:44gobent petit à petit et sans forcément
01:09:46le valider à 200%, ça rentre dans
01:09:48l'objectif, tu vois. Ça se rajoute
01:09:50à la couche de gros tas de merde
01:09:52qui s'est accumulée depuis 80 ans
01:09:54et ça en fait qu'en fait, t'as des mecs,
01:09:56quand t'as Macron qui vient te dire
01:09:58jamais le Front National, ils font
01:10:00franchement, c'est vrai, on ne veut pas le Front National.
01:10:02Et ils vont voter Macron.
01:10:04Ils vont voter Macron parce que Marine elle est méchante.
01:10:06Parce que Marine elle est méchante, parce que...
01:10:08Non mais voilà, tu vois.
01:10:10Et ça, c'est de la censure. Dans une certaine mesure, c'est de la censure.
01:10:12C'est de la censure.
01:10:14C'est de la censure.
01:10:16Surtout comme ces gens-là,
01:10:18j'en termine, sont des consommateurs,
01:10:20et bien forcément, la société
01:10:22de consommation va dans le sens de ces gens-là, tu vois.
01:10:24Et va produire des machins. Et ne va donc pas produire
01:10:26des mecs comme moi, parce que si t'es
01:10:28une espèce de gros porc tatoué qui débarque et qui dit
01:10:30ouais, il y a l'ethnie, l'ethnie, l'ethnie, tu vois.
01:10:32Je vous jure.
01:10:34Tu sais, elle a regardé un truc avec Cyril Monod à la veille,
01:10:36tu vois, elle comprend pas du tout ce qu'il se passe.
01:10:38Et forcément, tu vois...
01:10:40C'est vrai que t'aurais pu faire un effort, tu vois,
01:10:42être un petit peu plus discret.
01:10:44C'est parti un peu là.
01:10:46Si elle regarde le gars, elle voit Jean-Messiah.
01:10:48Elle regarde Monod, elle voit beaucoup de filles.
01:10:50C'est très gentil.
01:10:52C'est vraiment gentil.
01:10:54Bravo Charles.
01:10:56Tu m'as respecté pour une fois là, c'est vraiment sympa.
01:10:58Et pourtant, ce que je vais vous servir, les gars, ça n'attend pas.
01:11:00Je vous présente ça.
01:11:02C'est un petit bijou, ça s'appelle Jour de Soif.
01:11:04Jour de Soif.
01:11:06C'est un nature ou pas ?
01:11:08Non, c'est pas nature.
01:11:10C'est un vin qui a l'appellation biologique.
01:11:12C'est un vin qui a une appellation biologique.
01:11:14C'est un bourgueil.
01:11:16Qui lui, pour le coup, est vraiment excellent.
01:11:18Qui est fabriqué par...
01:11:20J'ai oublié son nom.
01:11:22Qui s'appelle Pierre Gauthier et son fils Rodolphe.
01:11:24Tous les deux travaillent ce cépage.
01:11:26Alors c'est un cabernet franc.
01:11:28Donc pour une fin de repas
01:11:30et pour accompagner vos fromages,
01:11:32ça va apporter la petite tonicité
01:11:34exactement qu'il faut.
01:11:36Ça va taper vraiment dans le mine.
01:11:38Je vous sers ça.
01:11:40Avec plaisir.
01:11:42Je vous en prie bien.
01:11:44Il y a une belle couleur.
01:11:46Et quand t'as commencé tes dessins,
01:11:48tu t'attendais à de la censure ?
01:11:50Ou tu t'es lancé,
01:11:52t'étais jeune.
01:11:54Moi, je ne connais pas ton parcours.
01:11:56Tu t'es pris des choses dans la gueule,
01:11:58et t'as découvert le vrai monde ?
01:12:00Comment ça s'est passé pour toi ?
01:12:02J'ai d'abord été,
01:12:04pour le coup, victime...
01:12:06Absolument, oui.
01:12:08J'ai d'abord été,
01:12:10pour le coup, victime
01:12:12d'un enchantement qui n'avait pas lieu d'être.
01:12:14Et ensuite, je l'avais mérité parce que j'en ai fait des caisses.
01:12:16Je vais t'expliquer.
01:12:18T'as fait une judo, en fait ?
01:12:20Sur le principe, oui.
01:12:22En gros, si tu veux,
01:12:24je suis de l'école sous le glacial, à l'ancienne.
01:12:26Ma mère avait tous les gauches libres,
01:12:28les soeurs Marie-Thérèse et tout chez elle.
01:12:30Donc, je mangeais avec les doigts comme un gros porc.
01:12:32Moi, j'attendais ça depuis le début,
01:12:34mais vu que j'étais le seul à le faire...
01:12:36Attendez, on coupe le débat.
01:12:38Là, il y a un truc très grave qui est en train de se passer.
01:12:40On ne coupe pas la pointe d'un fromage.
01:12:42Justement.
01:12:44Tu fais très bien de poser la question.
01:12:46En fait, il faut toujours reproduire la pointe sur le fromage.
01:12:48Il a besoin de toi, je pense.
01:12:50Donc, tu vas toujours aller reproduire une pointe.
01:12:52Là, j'y vais.
01:12:54J'ai besoin d'apprendre à vivre.
01:12:56Tu es maître de tes propos.
01:12:58Ils ont tout déconstruit,
01:13:00même la découpe du fromage.
01:13:02Avant de déconstruire, il faudra que je le prostuise.
01:13:04Les écoute pas, ces fachos.
01:13:06Allez, tiens, délice.
01:13:08Merci beaucoup.
01:13:10Il a choisi son successeur.
01:13:12Non.
01:13:14Pour répondre à tes questions,
01:13:16j'ai baigné dans ces machins du glacial,
01:13:18noir et blanc, à l'ancienne.
01:13:20Et donc, moi, arrivant
01:13:22à la place publique en 2014,
01:13:24forcément, je reproduis un petit peu,
01:13:26parce que c'est une culture que j'adore.
01:13:28Ce genre de style, tu vois.
01:13:30Donc, style Harakiri, on rentre dans l'art,
01:13:32on n'a peur de rien, on y va.
01:13:34Sauf que j'avais oublié qu'on était en 2014
01:13:36et pas en 70, tu vois.
01:13:38Et donc, forcément, un jour, en 2015,
01:13:40je fais un dessin qui taquine un petit peu les finisses,
01:13:42mais vraiment tranquille, tu vois,
01:13:44c'est pas un machin épouvantable.
01:13:46Et je me prends un premier drag du harcèlement sur la tronche.
01:13:48Donc, les meufs me disent, farce de lapage,
01:13:50mais c'est un dessin très habituel.
01:13:52Ça dure, ça dure, ça dure.
01:13:54De bon lundi matin, c'est sûr.
01:13:56De bon lundi matin, il n'y a pas de soucis,
01:13:58moi, je ne sais pas du tout comment ça se passait.
01:14:00Et à partir de là, comme je suis d'un naturel un petit peu taquin
01:14:02et un petit peu orgueilleux,
01:14:04je me dis, si c'est comme ça,
01:14:06tu vas voir ce que tu vas voir, connasse.
01:14:08Je vais t'en mettre encore plus, tu vois.
01:14:10Donc, je fais du dessin de plus en plus anti-féministe,
01:14:12pas forcément brillant, d'ailleurs.
01:14:14Là-dessus, j'ai des gauchistes qui me montent dessus,
01:14:16donc je fais des dessins anti-gauchistes, forcément.
01:14:18En plus, tout ça, à cette époque-là, moi, je ne regrette pas,
01:14:20de toute façon, j'assume tout ce que je fais,
01:14:22mais artistiquement, ce n'était pas la plus brillante.
01:14:24Tu voyais vraiment, c'était du dessin de réaction.
01:14:26Mais sur ton premier dessin, celui qui a été critiqué,
01:14:28tu ne t'y attendais pas, en fait, au final.
01:14:30Non, je ne m'attendais pas, parce que moi, je pensais...
01:14:32C'était naïf.
01:14:34Je pensais qu'en gros, on était comme à l'époque d'Arakiri.
01:14:36C'est extrêmement bête, mais moi, j'ai vraiment mis du temps
01:14:38à me réveiller et à percuter.
01:14:40Moi, je suis très, très lent au démarrage.
01:14:42Mais ça met du temps.
01:14:44Question, parce que je ne connais pas du tout,
01:14:46tout ce qui est type fluide glaçage, je connais le nom,
01:14:48mais à Arakiri, il y avait une fibre politique, déjà,
01:14:50à l'intérieur de ces BD. Elles étaient un peu orientées.
01:14:52Elles étaient, on va dire...
01:14:54On voyait plus un art.
01:14:56On tapait un peu sur tout le monde.
01:14:58Et une liberté de ton total.
01:15:00Et genre, zéro censure.
01:15:02C'est des BD qui sortirent aujourd'hui, qui choqueraient tout le monde.
01:15:04Ah, mais c'est impossible.
01:15:06Il y avait une couverture de Charlie Hebdo,
01:15:08en 1970, où tu vois Hitler qui dit
01:15:10« C'est quoi, ce gaz ? »
01:15:12Le contexte, justement, c'était...
01:15:14Je ne l'ai plus exactement,
01:15:16mais c'était justement en rapport à, je crois,
01:15:18du négationnisme. Il y avait un cas précis.
01:15:20Il y avait une actualité.
01:15:22Il y a un rapport, je te l'accorde, mais un peu sur la couverture.
01:15:24Et ça les a...
01:15:26Ça a chauffé à l'époque.
01:15:28Mais ça ne devrait pas être censuré aujourd'hui.
01:15:30Sauf que, tu vois, il y a juste deux choses
01:15:32à ne pas oublier. C'est qu'il y avait un contexte à l'époque
01:15:34que, déjà, d'une chose,
01:15:36c'est que, en fait, ça répondait à quelque chose.
01:15:38Et de deux, c'est que, si on s'en souvient encore aujourd'hui,
01:15:40il ne faut pas faire comme si, à l'époque, on pouvait tout dire.
01:15:42C'était super, aujourd'hui, on ne peut plus rien dire.
01:15:44Si on s'en souvient encore aujourd'hui, c'est que ça a chauffé aussi à l'époque.
01:15:46Ça a chauffé, mais pas du tout pareil.
01:15:48Mais surtout, ça n'était pas permanent.
01:15:50C'est-à-dire qu'aujourd'hui, tout le monde est offensé
01:15:52pour tout. Non, mais pour absolument tout.
01:15:54Avant, il fallait faire...
01:15:56Déjà, il faut savoir un truc.
01:15:58C'est qu'avant, pour être censuré
01:16:00ou avoir des gros problèmes,
01:16:02il fallait être vu par le public
01:16:04au niveau national. Donc avec un journal,
01:16:06un émission télé ou quoi.
01:16:08Tu n'avais pas Facebook à l'époque, tu vois ce que je veux dire.
01:16:10Donc en gros, tu ferais pas un coup et c'était réglé.
01:16:12Mais tu ne pensais pas en permanence à te censurer
01:16:14partout.
01:16:16Aujourd'hui, tu te censures partout.
01:16:18C'est très dur à dire quand tu es bourré, auto-censure.
01:16:20Tu t'auto-censures partout.
01:16:22Et...
01:16:24Tu ne t'auto-censures pas.
01:16:26Moi, non, mais...
01:16:28C'est très très bon.
01:16:30C'était juste pour le plaisir de couper de l'argent.
01:16:32Je t'en prie, c'est gentil, merci.
01:16:34Mais du coup,
01:16:36il m'a coupé, j'ai perdu mon fil.
01:16:38Il a réussi.
01:16:40Je te demandais si toi, tu te censurais.
01:16:42Non.
01:16:44Je ne me censure pas, mais
01:16:46je m'envoyais des fleurs, une fois n'est pas coutume.
01:16:48Pendant un temps,
01:16:50ça a été un peu raide.
01:16:52C'est-à-dire que pour garder la tête haute
01:16:54là-dedans, avec les interdictions,
01:16:56les menaces de mort,
01:16:58les machins comme ça.
01:17:00Il faut quand même avoir un petit peu de rein.
01:17:02Là, je t'avais dit, on sort la tête de l'eau
01:17:04parce qu'on voit qu'il y a une espèce d'éclaircie.
01:17:06Il faut le cœur solide.
01:17:08Financièrement, ça devait être difficile.
01:17:10Je pense que l'activité n'était pas forcément extraordinaire non plus.
01:17:12Vous étiez...
01:17:14C'est un écosystème total
01:17:16qui devait être dur à vivre.
01:17:18Le fait d'être lynché sur les réseaux,
01:17:20dès le début, ça a cartonné ou tu as mis du temps à...
01:17:22Ça a cartonné assez vite et j'avais la chance
01:17:24d'avoir un public assez large.
01:17:26Je te vois au lycée quand je t'ai vu la première fois.
01:17:28La première fois, je vois un de tes dessins circuler sur Facebook.
01:17:30Je t'ai découvert il y a un an, même pas six mois.
01:17:32Honnêtement, je connaissais assez peu ton travail.
01:17:34Je tenais à le dire.
01:17:36Je voulais le dire en intro.
01:17:38J'étais très étonné
01:17:40par le taux de notoriété de Marceau.
01:17:42C'est impressionnant.
01:17:44J'en ai parlé autour de moi, comme avant chaque émission.
01:17:46J'en ai beaucoup parlé. J'ai dit, je vais inviter Marceau, etc.
01:17:48Avant, je disais, je vais inviter Ravier, etc.
01:17:50Après, je dis, je vais inviter Nicolas Sarkozy.
01:17:52C'est pas vrai, il ne va pas venir ici.
01:17:54Et à chaque fois, les gens me disaient
01:17:56Marceau, je connais.
01:17:58J'ai des milieux politiques.
01:18:00Même des gens pas politisés.
01:18:02Moi, de mon côté,
01:18:04politique 0%.
01:18:06Si c'est pas le nom, c'est le dessin.
01:18:08C'est exactement ça.
01:18:10J'ai un pote à Nantes
01:18:12qui n'est pas du tout politisé,
01:18:14qui n'en a rien à foutre, qui se dirait de gauche,
01:18:16mais qui ne connaît pas tellement la politique, qui ne s'y intéresse pas
01:18:18et qui ne vote pas.
01:18:20Je lui ai proposé de venir ici.
01:18:22Il me dit, c'est qui l'invité ?
01:18:24Je dis, c'est Marceau.
01:18:26Il me coupe et me dit, oui, mais je connais Marceau.
01:18:28Et pour te dire, tu as pénétré
01:18:30grâce, je pense, aux réseaux sociaux,
01:18:32les couches, quelles qu'elles soient,
01:18:34politisées, non politisées,
01:18:36de droite, de gauche, qu'elles soient
01:18:38jeunes, âgées, ton nom
01:18:40et ta plume, tes dessins
01:18:42sont très connus.
01:18:44Je suis très content de te recevoir ici
01:18:46et de t'avoir avec nous ce soir.
01:18:48D'une part, je t'aime beaucoup humainement.
01:18:50Je t'aime bien aussi.
01:18:52Et d'autre part, je pense que c'est intéressant
01:18:54de t'entendre parce que les gens mettent
01:18:56un visage sur un nom.
01:18:58Ils mettent un visage sur des dessins.
01:19:00Et tout le monde connaît tes dessins, ton nom.
01:19:02Et c'est cool que tu puisses aussi t'exprimer,
01:19:04que les gens puissent t'écouter, t'entendre
01:19:06et cette émission y participe
01:19:08parce que je pense que fondamentalement,
01:19:10et il n'avait pas tort Johan quand il disait ça,
01:19:12bien sûr que tu participes d'un point de vue
01:19:14purement matriciel à la victoire
01:19:16de nos idées. Et même si toi, tu ne t'en rends pas
01:19:18compte parce que précisément, tu ne te fais pas arrêter
01:19:20dans la rue parce que tout le monde connaît ton nom
01:19:22et peu de gens savent à quoi tu ressembles
01:19:24en comparaison d'autres personnes qui s'engagent
01:19:26et qui ont ta notoriété.
01:19:28Et tu as participé à l'agrandissement
01:19:30d'Overton,
01:19:32de la fenêtre d'Overton.
01:19:34Tu as participé
01:19:36à la victoire, si toutefois
01:19:38elles ont gagné en tout cas,
01:19:40à la conquête
01:19:42de nos idées de la société. Et donc, je trouve que c'est cool
01:19:44que les gens puissent t'entendre parler aussi
01:19:46parce que ta parole est assez rare en définitive.
01:19:48Ta parole est assez rare. Ce n'est pas comme si
01:19:50tu te jetais sur des micros, sur des chaînes YouTube
01:19:52pour discuter, pour parler, pour faire ce que tu fais ce soir.
01:19:54Parce que je n'ai pas grand-chose à dire, c'est pour ça que je dessine.
01:19:56Mais c'est faux, regarde ce soir.
01:19:58On discute un petit peu, tu vois.
01:20:00C'est vrai que je suis forcément plus à l'aise dans le dessin, mais excuse-moi,
01:20:02je t'ai coupé. Vas-y. Non, mais je l'ai fini.
01:20:04Tu l'as fini ?
01:20:06Je suis toujours content
01:20:08de parler un petit peu entre copains.
01:20:10Je te remercie pour les compliments.
01:20:12Je pense que tu me prêtes une importance,
01:20:14une notoriété qui n'est pas encore la mienne.
01:20:16En tout cas, on a tous ses conseils, je te jure.
01:20:18Je ne dis pas le contraire,
01:20:20ce n'est pas pour me dévaloriser.
01:20:22Moi, je fais ce que je peux à mon niveau,
01:20:24si tu veux.
01:20:26Peut-être avec les freins
01:20:28qu'on peut être les miens,
01:20:30dont je t'ai parlé, avec le fait
01:20:32que tout ça, cet avantage s'ensuit un petit peu.
01:20:34Écoute, je ne sais pas.
01:20:36Je ne me rends pas compte. Moi, en tout cas, au quotidien,
01:20:38je fais ce que je peux. Je fais mon boulot comme je le peux.
01:20:40J'espère que je ne dis pas
01:20:42trop de conneries, que je ne fais pas trop de conneries non plus
01:20:44quand je ne dessine pas trop.
01:20:46Et pour l'instant, ça a l'air de passer à peu près,
01:20:48mais...
01:20:50Moi, parfois,
01:20:52j'ai un peu le côté semaine A, semaine B.
01:20:54Dès lundi, je me lève, je me dis, c'est bon, on va gagner
01:20:56le combat culturel, on va y arriver.
01:20:58La France est de droite, etc.
01:21:00Puis, semaine B, je me dis,
01:21:02on est mort. On est pris en étau entre
01:21:04la doxa bien pensante,
01:21:06avec des macroniens...
01:21:08Qui nous censurent.
01:21:10Des macroniens qui vont se réélire entre eux.
01:21:12Si ce n'est pas Attal, ce sera Philippe. Si ce n'est pas Philippe, ce sera un mec
01:21:14avec un... Ce sera Darmanin,
01:21:16qui dira, je suis du centre, mais bon, il va faire quelques cadeaux
01:21:18à la droite pour être sûr d'être élu, etc.
01:21:20Je te rassure, même sentiment à la gauche.
01:21:22Mais attends, tu vois...
01:21:24C'est pour ça que je me demande de son plus grand ennemi, pourquoi ce n'est pas eux, en fait, du centre.
01:21:26C'est sûr qu'on se pose tous les deux. Bah, les centristes, en fait.
01:21:28C'est les libéraux qui ont le pouvoir, tu vois.
01:21:30Si tu es libre, on te le fendra.
01:21:32Non, mais...
01:21:34Il y a deux ennemis, si tu veux.
01:21:36Il y a le centre, qui est un ennemi insidieux.
01:21:38Puisqu'il ne fait pas les choses
01:21:40de manière très évidente.
01:21:42Les gens, tu vois, disent, oui, Macron, c'est vrai que...
01:21:44C'est vrai qu'il est un peu pro-immigration.
01:21:46Non, il n'est pas un peu pro-immigration. Il a fait exploser les quotas d'immigration
01:21:48en 2022, 2021. C'est-à-dire que chaque année, il essaie de battre
01:21:50un nouveau record au Guinness, et chaque année, il a le prix.
01:21:52Donc, tu te dis... Mais il est fort,
01:21:54parce que les gens disent, oui, mais il est quand même un petit peu de droite,
01:21:56parce qu'il va te mettre Gabriel Attal à l'éducation nationale,
01:21:58qui va supprimer l'ABA. Donc, tu as ce côté-là.
01:22:00Et tu as les filles, qui sont un vrai ennemi désigné,
01:22:02parce qu'ils arrivent, ils ne se cachent même pas. Ils disent, bon, on est pro-Palestine.
01:22:04Finalement, ils relativisent
01:22:06tout, les attentats, les actes, etc.
01:22:08Je ne peux pas mettre une pièce dans la machine.
01:22:10Juste, c'est impossible de se dire
01:22:12si ce n'est pro-Palestine...
01:22:14Tu préfères du vin dans ton verre ?
01:22:16Heureusement que tu es là. Non, mais ils ne sont pas pro-Palestine.
01:22:18Ils sont porte-parole du Hamas.
01:22:20Donc, je pense que ça va sortir, à un moment.
01:22:22Si, pour toi, effectivement. Là, je considère
01:22:24qu'on ne puisse pas être pro-Hamas, effectivement.
01:22:26Je vais permettre de faire une petite pause. Donc, je disais
01:22:28que, Johan, tu n'avais pas l'air parfaitement
01:22:30en accord avec ce que disait Marceau.
01:22:32Mais, figure-toi que ce que tu dis ne m'intéresse pas.
01:22:34Ça n'a l'air pas intéressant.
01:22:36Je ne me souviens même pas de ce que je disais.
01:22:38On va passer au dessert. Charles !
01:22:40Oh, merde !
01:22:42C'est l'heure du dessert.
01:22:44J'avais un thème pour le dessert
01:22:46dont je voulais qu'on échange
01:22:48un peu, Marceau, parce qu'en soi, c'est vrai que
01:22:50on a dit
01:22:52que tu as une vraie notoriété, une vraie célébrité.
01:22:54Même si les gens ne mettent pas forcément un visage sur ton nom,
01:22:56les gens connaissent ton nom assez majoritairement.
01:22:58D'ailleurs, je serais curieux de faire
01:23:00un sondage de notoriété. Est-ce que vous connaissez le dessinateur Marceau ?
01:23:02Je pense que tu serais surpris des résultats
01:23:04parce que ça a beaucoup circulé sur Facebook.
01:23:06Toujours est-il qu'il y a
01:23:08un truc dans tes dessins
01:23:10qui m'a toujours marqué. C'est que, moi, ça me fait mourir
01:23:12de rire parfois. Ça me dérange à d'autres
01:23:14moments. Il y a des gens que ça ne fait jamais rire
01:23:16parce qu'évidemment, ils ne sont pas de ton bord politique.
01:23:18Est-ce que, toi, Marceau, tu penses
01:23:20qu'on peut rire de tout ?
01:23:22Oui, forcément.
01:23:24Il n'y a pas de délai. On peut rire de tout, n'importe quand.
01:23:26Il n'y a pas de délai, mais tu as une façon de le faire.
01:23:28Je pense que tu as une façon de le faire.
01:23:32Après, il n'y a pas forcément
01:23:34de règle ou de méthode
01:23:36parce que forcément que le rire et l'humour,
01:23:38c'est quelque chose d'assez
01:23:40abstrait quasiment.
01:23:42Tu n'as pas de méthode définie.
01:23:46Je ne saurais pas comment te dire...
01:23:48Si on prenait un exemple classique, Charlie Hebdo,
01:23:50qui sont très connus pour faire des machins
01:23:52un petit peu acides,
01:23:54même au lendemain de drame,
01:23:56je trouve que d'une manière générale,
01:23:58ça peut être
01:24:00malvenu
01:24:02ou mal amené.
01:24:04Ça peut être un petit peu trop rigoleur
01:24:06et pas assez drôle.
01:24:08Trop choquant pour choquer ?
01:24:10Oui, mais en même temps, je te dirais que non.
01:24:12Puisque par définition, l'humour, c'est fait pour choquer.
01:24:14Peut-être que ce n'est pas moi qui aime à moi.
01:24:16Peut-être que je suis encore un petit peu
01:24:18vieux jeu. Je ne te cache pas que sur le principe
01:24:20de rire dès le lendemain d'un drame...
01:24:22Si, justement.
01:24:24Je suis un petit peu vieux jeu.
01:24:26C'est compliqué.
01:24:28Moi, la seule fois où j'ai réagi
01:24:30de manière à peu près humoristique,
01:24:32j'ai fait comme j'ai pu,
01:24:34au lendemain d'un machin très touchant, c'était le lendemain de Nice.
01:24:36Donc le camion,
01:24:38les gens écrasés, etc.
01:24:40Et j'ai fait un truc qui était plus
01:24:42triste que drôle et même pas forcément drôle.
01:24:44Je ne sais pas si tu te rappelles.
01:24:46En gros, tu avais un clown qui allait
01:24:48vers un pin-up et qui faisait 10 camions.
01:24:50Il faisait pouet-pouet.
01:24:52Ça avait beaucoup marché.
01:24:54Ça avait très bien marché.
01:24:56Mais le clown avait une tête extrêmement triste.
01:24:58Ce n'était pas un clown, ce n'était pas un machin marrant.
01:25:00En gros, tu avais le clown qui était dépité, quasiment qui pleurait.
01:25:02Pouet-pouet, bah oui.
01:25:04Tu vois, pouet-pouet.
01:25:06Donc ça,
01:25:08ce n'est même pas drôle. Ce n'est même pas une blague.
01:25:10C'est plus une espèce de performance quasiment.
01:25:12Mais non, je ne te cache pas que j'ai un petit peu de mal.
01:25:14Et même si c'est en contradiction avec
01:25:16le principe même de l'humour
01:25:18qui est de choquer, de dépasser les limites.
01:25:20Moi, je suis peut-être encore
01:25:22un peu trop au vieux jeu, vieille France,
01:25:24pour rire de ça.
01:25:26Sur les questions, je te coupe, excuse-moi.
01:25:28En revanche, sur les questions
01:25:30des sujets, on peut y aller à fond.
01:25:32On peut y aller à fond, on peut rire de tout.
01:25:34La politique, les drames historiques.
01:25:36Alors, historique, on peut y aller à fond.
01:25:38Un machin, pour le coup, qui a eu lieu il y a 80 ans,
01:25:40100 ans, 300 ans, un milliard d'années,
01:25:42on peut y aller à fond. Il n'y a pas de souci là-dessus.
01:25:44Il faut juste l'amener de manière intelligente.
01:25:46Du coup, Marceau, est-ce que
01:25:48au fond, tu fais pas... Est-ce que t'as pas
01:25:50un refus de dessiner ces trucs-là ?
01:25:52Parce que ça te fait pas rire ?
01:25:54Mais c'est peut-être le cas, et je dirais plus loin,
01:25:56peut-être parce que je suis pas assez bon pour réussir à trouver
01:25:58le ton juste dans ce genre de circonstances.
01:26:00Je te parle dans les drames immédiats encore chauds.
01:26:02Peut-être, peut-être,
01:26:04peut-être que...
01:26:06Mais tu sais, je vais te dire, je fais une parenthèse
01:26:08de 30 secondes sur Charlie Hebdo,
01:26:10parce qu'on parlait de Charlie Hebdo.
01:26:12Moi, bien sûr que je respecte l'institution,
01:26:14M. Choron, Arakiri, Charlie Hebdo, etc.
01:26:16Charlie Hebdo, je pourrais leur reprocher
01:26:18un truc, que je reproche à la gauche
01:26:20en général, d'ailleurs, depuis quelques temps.
01:26:22C'est qu'en gros,
01:26:24si tu veux, les mecs se sont
01:26:26dirigés en parangons de la vertu
01:26:28et de l'humour et du côté
01:26:30un petit peu acides. Tiens, tu vois, forcément.
01:26:32Tu fais exprès, hein, c'est exprès.
01:26:34Tu fais exprès.
01:26:36Monsieur, le dessert, là, c'est justifié.
01:26:38C'est la surprise du chef, ça veut dire...
01:26:40C'est le coupage de Marceau.
01:26:42Ici, une très belle tarte tatin
01:26:44avec une très belle glace à la vanille
01:26:46où là, vraiment, on sent tous les arômes
01:26:48de la vanille. Je pense que vous allez vraiment
01:26:50vous régaler sur celle-là.
01:26:54Donc, si tu veux, en gros, ils se sont dirigés
01:26:56en espèce de...
01:26:58en première ligne de récréation d'expression.
01:27:00Et moi, ce qui m'embête, c'est que...
01:27:02Par exemple, ce sont des mecs
01:27:04qui ont toujours lutté, qui ont toujours
01:27:06milité pour les gens
01:27:08qui, finalement, les ont tués. Tu vois ce que je veux dire ?
01:27:10Et moi, ce qui m'emmerde, c'est que quand tu as des gens
01:27:12comme moi, qui débarquent de bon cœur
01:27:14et de bonne foi en 2015
01:27:16en disant, écoutez, les gars, on vous soutient.
01:27:18On est avec vous. Vos gueules, les fachos,
01:27:20on veut pas de vous. Moi, ça, ça me saoule.
01:27:22Tu vois ce que je veux dire ?
01:27:24Est-ce que, finalement, ton plus gros problème, entre guillemets,
01:27:26c'est pas de faire du dessin politique
01:27:28et donc, du coup, d'être catégorisé ?
01:27:30Et c'est ce qui m'intéresse, c'est de savoir est-ce que, d'abord,
01:27:32tu es un dessinateur qui, ensuite, devient un dessinateur politique ?
01:27:34Ou est-ce que tu avais déjà
01:27:36cette trame politique et le dessin t'a permis
01:27:40un avis et que, finalement, c'est ce que tu disais tout à l'heure,
01:27:42ton plus grand talent, c'est le dessin,
01:27:44c'est par là que tu t'exprimes le mieux, même si,
01:27:46je trouve quand même que tu parles très bien et que t'as dit des choses
01:27:48vraiment passionnantes.
01:27:50T'es mignon.
01:27:52Non, mais c'est vrai, je trouve que c'est très intéressant. La discussion, franchement,
01:27:54je te connaissais pas en plus, donc je te découvre et je prends du plaisir.
01:27:56Je connaissais assez mal tes dessins, même peu tes dessins,
01:27:58j'ai pas envie de vous le dire. Je connaissais pas tes dessins.
01:28:00Et je vais quand même te demander
01:28:02de me dédicacer d'ailleurs parce que ça me fait plaisir.
01:28:04Et voilà, comment t'as vécu ?
01:28:06Comment t'as vécu ça ? Et comment
01:28:08tu t'es construit en tant qu'homme politique ?
01:28:10Enfin, t'es forcément un homme politique d'une certaine façon
01:28:12parce qu'à partir du moment où t'as une vision publique,
01:28:14t'as une visibilité publique,
01:28:16les gens t'attendent au tournant. Et c'est peut-être là
01:28:18toute cette histoire depuis le début de censure,
01:28:20de dessin, d'art, d'orientation.
01:28:22Comment tu te situes un peu au milieu de tout ça ?
01:28:24Et comment tu ressors de cette expérience
01:28:26d'une forme, selon moi, quand même un peu de censure parce que tu prends
01:28:28un gros coup de pression. Je précise que vous avez une question chacun
01:28:30avant la fin de la séquence à table.
01:28:32C'était ma question ? C'était ta question.
01:28:34D'accord.
01:28:36Pour répondre à ta deuxième question,
01:28:38comment je ressors ? Très bien,
01:28:40parce que moi je suis content d'avoir fait
01:28:42beaucoup, beaucoup, beaucoup d'erreurs
01:28:44pendant la première partie de ma carrière. Je refais encore
01:28:46sûrement, mais j'ai quasiment fait que ça.
01:28:48En gros, là j'ai 35 ans,
01:28:50j'ai commencé ma carrière à 25 ans, j'ai fait 10 ans
01:28:52quasiment que de conneries.
01:28:54De mauvais choix professionnels, humains,
01:28:56éditoriaux, tout ce que tu veux. J'ai fait
01:28:58quasiment que des conneries. Mais j'ai tout fait
01:29:00d'un coup. Tu vois ce que je veux dire ?
01:29:02C'est-à-dire qu'en gros, plutôt que d'avoir un début de carrière
01:29:04tranquille et de faire une connerie à 60 balais,
01:29:06moi j'ai tout fait d'un coup. J'ai fait tout
01:29:08ce qu'il fallait pas faire en 10 ans. Et pourtant,
01:29:10ça t'a amené là où t'es, tu vois ? Sûrement,
01:29:12mais au nom de Dieu, ça a tangué.
01:29:14C'était pas simple, tu vois ? Et donc
01:29:16à partir de là, maintenant, je suis vraiment tranquille.
01:29:18On parlait de la page blanche. Non, tout à l'heure, on en parlait de la page blanche.
01:29:20En off, pardon. Excusez-moi.
01:29:22C'est vrai que j'étais pas au courant.
01:29:24J'étais en train de me dire d'où il parlait.
01:29:26En off, tu vois. Mais en gros,
01:29:28là, je suis sur une espèce de page blanche.
01:29:30J'ai 35 balais. J'ai une technique
01:29:32qui commence à être bonne.
01:29:34Je me mets de mieux en mieux dans ce que je fais.
01:29:36En vrai, j'ai plus peur de rien.
01:29:38J'ai peur de rien.
01:29:40Je m'en fous complètement. Les shitstorms,
01:29:42les procès, je m'en fous intégralement.
01:29:44Rien à foutre, tu vois ?
01:29:46Donc j'ai vraiment un niveau de blindage
01:29:48et de zénitude qui est à un niveau, si tu veux...
01:29:50Stratosphérique.
01:29:52T'as les nuages, t'as la stratosphère, t'es au-dessus, tu vois ?
01:29:54Et donc, si tu veux, pour répondre à ta deuxième question
01:29:56et répondre à la première après,
01:29:58comment je le vis ? Très bien.
01:30:00Très bien parce que j'ai fait ce qu'il fallait faire
01:30:02comme connerie et maintenant on passe au truc intéressant.
01:30:04Et ensuite, sur la première partie
01:30:06de tes questions,
01:30:08même je ne suis encore pas aujourd'hui
01:30:10un homme politique, je suis
01:30:12un dessinateur
01:30:14qui a la chance d'avoir un petit peu d'audience
01:30:16et qui fait des...
01:30:18qui donne des avis politiques
01:30:20du tribunal du commerce. Du commerce, n'importe quoi.
01:30:22Le café du commerce.
01:30:24De café du commerce.
01:30:26C'est pas mal.
01:30:28Le fameux café du Bénin.
01:30:30Le café du septième.
01:30:32Le café du septième, tu vois.
01:30:34Donc en gros, c'est juste ce niveau-là.
01:30:36Parce qu'en fait, je suis juste
01:30:38un pauvre mec parmi les autres qui fait des dessins.
01:30:40C'est la différence avec les pauvres mecs de base, tu vois.
01:30:42Mais qui a un petit peu d'audience, tu vois.
01:30:44Et donc voilà, je ne suis pas
01:30:46un homme politique mais j'ai l'impression,
01:30:48même si ce n'est pas un calcul,
01:30:50que ce que je dis est partagé par beaucoup de monde.
01:30:52C'est pour ça que t'es plébiscité.
01:30:54Non mais sûrement, tu vois. Et juste pour finir, c'est que
01:30:56ce sont finalement les autres,
01:30:58je te parlais de la première polémique
01:31:00que j'ai eue vers 2015 avec les féministes, tu vois,
01:31:02qui m'ont obligé de devenir politique.
01:31:04Parce que moi, en gros, j'étais dans mon coin, je faisais des machins
01:31:06de base, vite fait offensant, mais franchement.
01:31:08Enfin, vraiment offensant tranquille,
01:31:10tu vois. Et on m'a dit, non, non, non, non,
01:31:12mais t'es un nazi, t'es un enculé, tu vois. Et donc c'est moi
01:31:14qui ai pu forcer à aller plus loin.
01:31:16Et finalement, je suis content de...
01:31:18Je suis très content de tout ça.
01:31:20Mais je ne suis pas un homme politique, je suis vraiment un type...
01:31:22Non mais t'as l'air d'opinion.
01:31:24T'as l'air d'opinion. Le café du commerce, pour moi,
01:31:26c'est positif.
01:31:28C'est pas du tout figuratif. Mais c'est ton talent, je pense.
01:31:30Justement, tu vois.
01:31:32Ça c'est important, c'est que paradoxalement,
01:31:34même si j'imagine que c'est plus compliqué quand tu commences
01:31:36à voir comment fonctionne l'État pour de vrai,
01:31:38les rouages, les machins comme ça,
01:31:40je pense qu'il faudrait plus écouter
01:31:42peut-être des mecs comme moi.
01:31:44Alors, tu vois,
01:31:46les espèces de beaufs qu'on n'écoute pas trop,
01:31:48qui roulent en Renault,
01:31:50tu vois, qu'on a un petit peu marre de payer des impôts et de se faire insulter tout le temps.
01:31:52Des clopes et qui roulent en diesel.
01:31:54J'allais dire.
01:31:56Peut-être qu'il y a un côté bon sens paysan
01:31:58qui paraît un peu trop simple, tu vois.
01:32:00Mais en fait, j'ai quand même l'impression
01:32:02que les gens qui sont les plus intelligents, les plus diplômés,
01:32:04ils font quand même beaucoup de conneries.
01:32:06Et que si on écoutait...
01:32:08Il y avait un ministre communiste, Ambroise Bidule,
01:32:10peut-être que tu connais, toi.
01:32:12Un ministre du Travail,
01:32:14qui était très longtemps en 80 balais, je crois.
01:32:16C'était un ministre qui était ouvrier avant.
01:32:18D'accord ?
01:32:20C'est l'ancien maire d'Aubervilliers.
01:32:22Ben voilà, tu vois, tu l'as.
01:32:24Ambroise, quelque chose. Excuse-moi, je manque un peu de culture.
01:32:26Mais ça, je me rappelle.
01:32:28Combien aujourd'hui, de gros tas de maires
01:32:30de députés FSMOL, là, ont touché
01:32:32un tournevis dans leur vie ? Combien ?
01:32:34Non mais combien ?
01:32:36Moi, c'est comme ces espèces de cons
01:32:38de la FI, tu vois, je te pointe,
01:32:40mon beau vieux, t'as rien fait.
01:32:42Qui viennent te parler de vie chère, etc.
01:32:44Putain, mais les mecs, ils font 7000 balles par mois.
01:32:46Ils ont jamais touché un tournevis,
01:32:48jamais porté un parpaing, jamais touché une musique.
01:32:50Au moins, Ruffin se paye au SMIC.
01:32:52Je suis d'accord avec toi, mais c'est le seul...
01:32:54Parce qu'il est rentier du fait de son documentaire.
01:32:56Il l'a dit, d'ailleurs.
01:32:58Si tu veux, mais pour le coup, ok.
01:33:00Là-dessus, on est d'accord là-dessus.
01:33:02Mais ça, c'est très pénible, tu vois.
01:33:04J'en ai marre d'écouter des mecs diplômés qui te parlent des gens pas diplômés.
01:33:06Ça me saoule, ça. Alors il en faut, sûrement qu'il en faut,
01:33:08des mecs plus intelligents qui parlent mieux.
01:33:10C'est toujours mieux que ceux qui sont diplômés,
01:33:12qui ont la place et qui n'en parlent pas.
01:33:14Je ne te dis pas le contraire.
01:33:16Et sûrement que Robert, qui est ouvrier à la PSA,
01:33:18aurait du mal à défendre ses idées parce qu'il parle pas très bien, etc.
01:33:20Je suis d'accord avec toi.
01:33:22Mais moi, ça me saoule, il faudrait plus écouter.
01:33:24Il faudrait effectivement aller au café du commerce, tu vois.
01:33:26Mais pour de vrai. Pas comme l'espèce de mec qui va te dire
01:33:28« Moi, je parle au français, l'autre jour, en Loire-et-Cher,
01:33:30j'ai vu un mec parler... »
01:33:32Pas pour faire un reportage qu'on lui dit « fun »,
01:33:34mais c'est 24 heures dans un café, quoi.
01:33:36Enfin, quelque chose de sérieux.
01:33:38Mais pour de vrai.
01:33:40Yohann, si t'as une question à poser à Marceau avant la fin du dîner.
01:33:42Et je vous invite à commencer vos desserts,
01:33:44parce que vous avez pas à taquer.
01:33:46On est loin de parler, là.
01:33:48Moi, j'étais en train d'écouter.
01:33:50Mais Marceau a tous les droits, parce que c'est l'invité,
01:33:52mais vous, vous avez aucun droit.
01:33:54Je veux bien un avis, d'ailleurs.
01:33:56C'est succulent.
01:33:58On peut applaudir Charles ou pas ?
01:34:00Franchement, bravo.
01:34:02C'est succulent.
01:34:04Quand c'est va leur ouvrir de gauche, c'était magnifique.
01:34:06C'est vrai, on termine vachement bien.
01:34:08Les notes sont très sucrées.
01:34:12Yohann.
01:34:14Je trouve que c'était intéressant, ce que tu disais, Marceau,
01:34:16sur...
01:34:18Finalement, c'est compliqué de faire de l'humour,
01:34:20et je trouve que...
01:34:22Pour quelqu'un qui est autant connu pour faire des dessins trash,
01:34:24qui vise autant, justement,
01:34:26les minorités, d'une manière générale,
01:34:28je trouve que c'est vachement intéressant
01:34:30ce que tu disais sur le fait que, finalement,
01:34:32c'est pas facile de faire rire sur des événements
01:34:34un peu lourds.
01:34:36Peut-être, c'est moi qui complète là,
01:34:38mais peut-être de faire rire sur
01:34:40des gens qui souffrent, de manière générale,
01:34:42peu importe de qui, peu importe quoi.
01:34:44Et...
01:34:46Je me disais que
01:34:48c'est assez intéressant
01:34:50d'avoir ton point de vue là-dessus.
01:34:52Finalement, c'est pas si facile
01:34:54de faire de l'humour.
01:34:56C'est vrai que, même si on considère qu'on peut se moquer de tout le monde,
01:34:58qu'on peut rire de tout,
01:35:00moi, j'ai quand même toujours tendance à considérer
01:35:02qu'il y a une facilité dans l'humour.
01:35:04Tu sais, quand tu vas aller donner le petit coup de pied
01:35:06sous la table à celui qui prend déjà
01:35:08tous les jours, qui prend déjà des petits coups de pied,
01:35:10tu vas rajouter le petit coup de pied
01:35:12un petit peu en traître là,
01:35:14je trouve que c'est un petit peu facile.
01:35:16Donc, pour donner des mots un petit peu plus simples,
01:35:18finalement, aller se moquer toujours
01:35:20des mêmes, aller se moquer toujours des minorités,
01:35:22aller se moquer toujours... Et toi, du coup,
01:35:24ça m'étonnait un petit peu ce que tu disais,
01:35:26parce que je trouvais qu'il y avait de la finesse dans ton raisonnement,
01:35:28et je ne vais pas aller jusqu'à dire que c'est une finesse
01:35:30que tu n'as pas parce que je ne connais pas tes dessins,
01:35:32mais le peu que j'ai vu,
01:35:34et tu parlais aussi, et là je vais te donner la parole,
01:35:36mais tu parlais peut-être de tes erreurs du début,
01:35:38est-ce que c'est ça que tu fais écho ou pas ?
01:35:40Moi, à la base, je te connaissais vachement,
01:35:42tu vois, personnage du PNJ, SJW,
01:35:44le gauchiste, la féministe aux cheveux bleus,
01:35:46et tu vois, en soi,
01:35:48je ne suis pas pour censurer ça, je me dis juste,
01:35:50est-ce bien nécessaire ?
01:35:52Est-ce que c'est utile d'aller cracher sur des gens
01:35:54qui déjà en prennent plein la gueule tout le temps ?
01:35:56Est-ce que c'est toujours utile d'en rajouter ?
01:35:58Est-ce qu'en fait, tu as l'humour edgy,
01:36:00toujours l'humour à aller se moquer de ceux
01:36:02qui sont déjà tous moqués par pur esprit
01:36:04de contradiction, est-ce que c'est bien nécessaire ?
01:36:06Alors déjà, effectivement, tu connais peu
01:36:08mes dessins, puisque...
01:36:10Alors là, on va revenir
01:36:12sur mon histoire d'ethnie,
01:36:14ethniquement,
01:36:16ce que je dessine, c'est 99% blanc.
01:36:18C'est quasiment le...
01:36:20Eugène, c'est ça, si j'ai bien compris.
01:36:22Eugène, c'était un personnage que j'utilisais pas mal,
01:36:24surtout, c'est...
01:36:26La plupart du temps, c'est des beaufs,
01:36:28mais alors pas des beaufs à la cabue, des beaufs
01:36:30que j'aime bien moins.
01:36:32Pas le côté péjoratif PSG, c'est ça ?
01:36:34Non, non, c'est ça. Mon beauf à moi, il est un petit peu miso,
01:36:36il est un petit peu raciste et tout, mais il est sympathique
01:36:38parce que finalement, il est quasiment comme tout le monde.
01:36:40C'est pas un sale con, tu vois ce que je veux dire.
01:36:42Donc ça, je dessine des beaufs, parce que j'aime bien,
01:36:44parce que je suis un beauf, moi aussi,
01:36:46je suis un énorme beauf, j'adore les barbecues,
01:36:48j'aime bien les bagnoles.
01:36:50Tu m'as pas vu en été,
01:36:52j'adore les chaussettes, c'est l'enfer, tu vois.
01:36:54Et donc, je dessine des beaufs
01:36:56et je dessine aussi des gauchistes.
01:36:58Parce que pour moi, si tu veux, l'ennemi n'est pas forcément l'immigré,
01:37:00c'est le mec qui va ouvrir la porte.
01:37:02Tu comprends le principe ?
01:37:04Je comprends pas, c'est lui le pire, d'ailleurs.
01:37:06C'est lui le pire, c'est le traitre, en gros, tu vois.
01:37:08Cassez-moi la gueule, les traitres, tout de suite.
01:37:10Non, pote, c'est la gueule, mon pauvre vieux.
01:37:12Mais tu vois, c'est plutôt ces machins-là.
01:37:14Et donc, si tu veux, si on va par là, c'est pas des minorités,
01:37:16le beauf n'est pas une minorité, il y en a plein.
01:37:18Le gauchiste n'est pas une minorité, il y en a plein.
01:37:20Alors, ça m'arrive de faire des fois,
01:37:22parce que je suis obligé, quand il y a des attentats,
01:37:24des machins comme ça, des dessins vraiment typiquement
01:37:26avec des immigrés dedans, avec des noirs, avec des arabes.
01:37:28Mais franchement, je dis pas ça pour qu'on dise
01:37:30que je suis pas raciste, je m'en fous complètement.
01:37:32Non, c'est une vraie question.
01:37:34C'est 0,5%, 1%, grand maximum, tu vois.
01:37:36Donc non, au contraire, moi je ne tape pas
01:37:38sur les minorités, moi je tape sur les gens
01:37:40qui font venir les minorités.
01:37:42J'ai Brum 1, que j'ai acheté il n'y a pas très longtemps.
01:37:44T'as que des blancs dedans.
01:37:46J'ai pas vu une seule personne issu de la minorité.
01:37:48Je crois que j'ai mis un noir dans Brum 3,
01:37:50mais vraiment, tu vois, du coup sur 400 dessins,
01:37:52t'as un noir.
01:37:54Et d'ailleurs, juste, pourquoi t'es catalogué de droite,
01:37:56même d'extrême droite ?
01:37:58Parce que j'ai pas de gauche, c'est uniquement pour ça.
01:38:00Tu crois que le fait de ne pas être pro-progressiste
01:38:02te range de facto dans la caisse des réactionnaires ?
01:38:04Très sincèrement.
01:38:06Une fois de plus, je dis pas ça pour me dénouaner,
01:38:08parce que je ne cherche pas à me racheter
01:38:10auprès de gens qui, de toute façon,
01:38:12vont me cracher à la gueule, quoi qu'il arrive.
01:38:14C'est réglé, tu vois, c'est réglé.
01:38:16Mais très sincèrement,
01:38:20Auré, dis-moi ta question.
01:38:22C'était, pourquoi est-ce que
01:38:24quoi que tu dessines, puisque
01:38:26visiblement, tes dessins sont pas si caricaturaux,
01:38:28en tout cas, dans Romain.
01:38:30Ça y est, j'ai eu l'excuse moi.
01:38:32Même moi, j'arrivais pas à refondre sa propre question.
01:38:34Ça avance caricatural, après, c'est pour lui.
01:38:36Non, non, c'est par rapport à la minorité.
01:38:38Justement, Fadro, pas.
01:38:40Et Charles a vraiment un rythme industriel de service.
01:38:42Voilà, moi-même, ma propre question,
01:38:44je sais plus ce que j'ai à dire.
01:38:46Moi qui connais les dessins, je trouve que ça tape quand même plus sur les jambes gauches
01:38:48que de droite. Après, je pense que c'est pour lui aussi, tu vois.
01:38:50Évidemment, mais j'ai un ami.
01:38:52J'ai un parti pris, pas de souci là-dessus.
01:38:54Mais en gros...
01:38:56On t'a catalogué, malgré toi.
01:38:58Parce que, si tu veux, j'ai, comment dire, dans mon cas,
01:39:00j'ai été catalogué,
01:39:02comme ça, on fait le cut, on prend le truc.
01:39:04J'ai été catalogué parce que
01:39:06il y a eu une intention. Tu vois, on parlait de Meurice tout à l'heure.
01:39:08En gros, moi, j'aurais fait
01:39:10une blague comme ça, mais c'est terminé.
01:39:12Marceau, nazi sans prépuce, il n'y a plus rien, tu vois.
01:39:14Meurice, quelque part,
01:39:16c'est un peu...
01:39:18Cette tendance noséabond, c'est quasiment abjecte.
01:39:20C'est à la limite. Mais Meurice,
01:39:22il a quand même avant craché sur Robert.
01:39:24Il a bien dit que Robert, c'était un enculé.
01:39:26Donc il a un peu dérapé, il a dû boire un courant, mais ça passe.
01:39:28Parce que du coup, de gauche,
01:39:30moi, quoi que je fasse,
01:39:32je suis automatiquement un enculé.
01:39:34Je suis catégorisé enculé. J'ai ça sur le fond.
01:39:36Donc quoi que je fasse, ce sera forcément vu
01:39:38à travers le prisme de ça. Mais moi, ça me va
01:39:40très bien. Je suis leur ennemi à ces gens-là.
01:39:42Ils m'ont fait comprendre que j'étais leur ennemi.
01:39:44J'avance en étant leur ennemi.
01:39:46Je suis blindé comme un putain de Panzer,
01:39:48doublé à la Torchman, si tu veux.
01:39:50Là-dessus, c'est bon.
01:39:52Il y a la référence de la pub Torchman, en plus.
01:39:54Pour tous ceux qui s'y connaissent en quincaillerie, c'est du lourd.
01:39:56Devine, BP3,
01:39:583 étoiles, impeccable, tu vois.
01:40:00Donc à partir de là, c'est pas
01:40:02un souci du tout, tu vois. Ils me catégorisent.
01:40:04On y va, tu vois. Et même, je te dirais
01:40:06que maintenant, avant, ça me blessait.
01:40:08Après, ça m'a différé. Maintenant, ça m'éclate.
01:40:10Quand j'en tombe sur un qui dit, ouais,
01:40:12il est nazi, macho,
01:40:14misogyne et tout, je dis, putain, t'as oublié un truc.
01:40:16Tu vois, t'as oublié homophobe, t'as oublié antisémite.
01:40:18Tu vois, les mecs, je les relance, tu vois. Parce que
01:40:20maintenant, ça me fait marrer, tu vois. Donc qu'ils peuvent dire ce qu'ils veulent,
01:40:22je m'en fous complètement.
01:40:23Je vais en profiter pour poser ma dernière question.
01:40:25Ces censeurs,
01:40:27c'est quoi leurs arguments principaux ?
01:40:29On a compris, ils arrivent pas trop à te censurer en général.
01:40:31Tu nous expliquais tout à l'heure
01:40:33que c'est pas vraiment de la censure,
01:40:35que t'es pas forcément
01:40:37invité, mais c'est jamais vraiment
01:40:39de la réelle censure, c'est plutôt eux qui sont aux censures.
01:40:41Mais c'est quoi leurs arguments principaux
01:40:43pour te...
01:40:45Si on t'a attaqué en justice ou pas,
01:40:47c'est quoi leurs arguments, vraiment ?
01:40:49Le fond, c'est...
01:40:51T'as été attaqué en justice ou pas ?
01:40:53Pour mes albums, directement, non. Pour mon contenu, jamais.
01:40:55Et pourquoi d'autres, alors ?
01:40:57Pour autre chose, oui, mais c'est des bricoles...
01:40:59Oui, périphériques.
01:41:01À ta question, pourquoi ils font ça,
01:41:03c'est très simple, parce qu'en gros,
01:41:05ils baignent dans une idéologie,
01:41:07dans une espèce de bain
01:41:0968-art depuis 68,
01:41:11automatiquement. Donc, une espèce d'ambiance
01:41:13de gauche un petit peu libertaire, tout ce que tu veux.
01:41:15Anti-fachos, même pas anti-nazis,
01:41:17mais anti-national, tout ce que tu veux.
01:41:19Et donc, ils sont habitués à ça.
01:41:21Il faut savoir que tu veux un business,
01:41:23je veux pas passer une heure dessus, mais de subventions
01:41:25qui sont gigantesques. En gros, ces mecs-là
01:41:27ne sont jamais sortis de l'école. Ils sont sortis de l'école
01:41:29où c'était gratuit.
01:41:31Et après, le reste, c'est gratuit. Tous les mecs
01:41:33qui m'attaquent, ce sont des fonctionnaires, des assistés,
01:41:35des gens qui dépendent, en gros,
01:41:37de l'État, si tu veux. De l'État, un petit peu de gauche,
01:41:39tu vois le principe, tu vois.
01:41:41Et donc, de voir un type qui débarque et qui dit
01:41:43non, en fait, vous avez pas raison du tout,
01:41:45vous racontez de la merde depuis 60 ans...
01:41:47Ça les gonfle.
01:41:49Et pourtant, même un type avec mon niveau, parce que je redis,
01:41:51je suis pas un héros,
01:41:53je suis pas une espèce de surhomme.
01:41:55Moi, je suis un mec...
01:41:57T'as du courage, quand même.
01:41:59T'as fait un choix de vie,
01:42:01alors bien sûr...
01:42:03C'est quand même courageux.
01:42:05Si tu veux,
01:42:07n'importe quel type
01:42:09confronté à de la difficulté,
01:42:11encaisse. C'est la base, tu vois.
01:42:13Tout le monde ne choisit pas la difficulté.
01:42:15Toi, tu l'as choisi.
01:42:17C'est vrai dès le départ, si tu veux.
01:42:19Mais n'empêche que...
01:42:21Tu m'as fait perdre de fil, du coup, ma copine...
01:42:23Ce genre quoi, ils t'attaquent, quoi.
01:42:25Oui, en gros, ils m'attaquent là-dessus,
01:42:27parce que t'as un type
01:42:29qui débarque et qui dit
01:42:31je ne pense pas comme toi, et en plus,
01:42:33j'ai du succès. Parce que, fut une époque,
01:42:35ils nous toléraient, alors nous, la droite,
01:42:37très largement, tu vois,
01:42:39quand on était un VS15 sur un plateau,
01:42:41à se faire insulter, tu vois.
01:42:43Et à partir en pleurant, tu sais,
01:42:45à l'époque où t'avais les mecs de droite dans les années 90,
01:42:47aussi heureux qu'ils débarquent, les mecs comme ça,
01:42:49tu vois, le d'oeuvre française, que je respecte,
01:42:51il n'y a pas de soucis, mais tu vois,
01:42:53les types étaient quand même encore 40 ans derrière, tu vois.
01:42:55Les mecs débarquaient un VS15, ils se faisaient défoncer,
01:42:57tout le monde était content, on a lutté contre Éclair,
01:42:59c'est super, tu vois. Et puis, petit à petit,
01:43:01on a commencé à muter,
01:43:03parce que la société a muté, on a commencé à se dire
01:43:05mais attends, le multiculturalisme, quand même,
01:43:07c'est un petit peu moyen, c'est un petit peu égorgé,
01:43:09enfin, il y a des trucs qui ne collent pas trop, tu vois.
01:43:11Et on a commencé à devenir sexy,
01:43:13c'est-à-dire que les jeunes, la jeune génération a pris
01:43:15la relève un petit peu et a commencé à prendre
01:43:17les codes sexy de la gauche, et du coup,
01:43:19on est devenu intéressant pour l'opinion
01:43:21d'une manière générale, tu vois.
01:43:23Tu penses que tu participes de ce sexy-là ?
01:43:25Je participe du sexy.
01:43:27Avec les dessins, machin, etc.
01:43:29Si je pouvais me donner une petite courante,
01:43:31c'est celle-là, c'est-à-dire d'avoir rendu
01:43:33un petit peu sexy le dessin de droite,
01:43:35peut-être par ma technique ou par je ne sais pas quoi,
01:43:37mais en tout cas, ce que je fais est intéressant, au moins,
01:43:39sur la forme, sur le fond un petit peu,
01:43:41et du coup, c'est ce qui permet, à mon avis, d'avoir
01:43:43un truc un petit peu attirant, tu vois.
01:43:45Et donc, la raison pour laquelle ces mecs-là
01:43:47buggent pour répondre à tes questions,
01:43:49c'est qu'ils ne sont pas habitués, en fait, à nous voir
01:43:51marcher la tête haute,
01:43:53tu vois, et à tenir le choc,
01:43:55et en plus, à leur mettre des branlées
01:43:57sur leur propre terrain, parce que,
01:43:59alors là, ça va être le quart d'heure, je m'envoie des fleurs,
01:44:01je suis désolé, mais moi, tout seul,
01:44:03censuré dans tous les sens, je vais t'expliquer comment ça se passait,
01:44:05tu vois, les libraires, les machins comme ça,
01:44:07à chaque fois, je suis le numéro 1 des ventes Amazon
01:44:09pour les albums, alors que les mecs, si tu veux,
01:44:11derrière, ils ont les assos,
01:44:13enfin, les subventions de la commune,
01:44:15le service public,
01:44:17les trucs de clodo de la mairie,
01:44:19ils ont tous, tous les festivals ouverts,
01:44:21ils vendent 5 albums,
01:44:23les mecs, ils ont un syphilis, ils ont des carences, tu vois,
01:44:25et si tu veux, et moi, je débarque,
01:44:27j'ai pris des enclumes et des enclumes sur la nuque,
01:44:29et je suis numéro 1 des ventes.
01:44:31Ils font de la pub, en fait, en te critiquant, au final.
01:44:33Ils font de la pub aussi, tu vois.
01:44:35T'aurais moins vendu si t'avais pas été autant critiqué, peut-être.
01:44:37Pourquoi je vends plus ? Mais parce que je bosse comme un âne aussi,
01:44:39ma cocotte.
01:44:41Tu vois, je veux dire, il y a un moment, au-delà du simple
01:44:43fait de surfer sur un truc de droite
01:44:45un petit peu, oui, je surfe, mais parce que je pense
01:44:47pareil, donc en fait, je surfe pas puisque je suis sincère.
01:44:49Et t'as contribué à créer la vague.
01:44:51J'ai contribué un petit peu, tu vois.
01:44:53Tu surfes la vague que t'as toi-même.
01:44:55Moi, je suis pas un mec des halères, c'est-à-dire que ce que je te dis là,
01:44:57je le pense pour de vrai. Et encore, j'ai du le corps quand je te parle,
01:44:59tu vois, t'imagines ce que c'est derrière.
01:45:01C'est l'inverse, tu vois, ils font semblant d'être des durs,
01:45:03en fait, c'est des mous, bon.
01:45:05Et en gros, et voilà, donc je ne surfe
01:45:07pas là-dessus. Mais par contre, je bosse,
01:45:09tu vois. Et t'as un souci, c'est qu'à gauche, ils ne vendent rien.
01:45:11Et quel est,
01:45:13excuse-moi, mais ça me passionne, quel est ton
01:45:15carburant encore aujourd'hui ? C'est-à-dire que
01:45:17avec tous les shitstorms que tu prends,
01:45:19qui peuvent être judiciaires, les insultes, les menaces,
01:45:21c'est quoi ton carburant ?
01:45:23Finalement, c'est d'être devenu une forme
01:45:25de porte-parole, tu sais, un peu à la Patrick Sébastien,
01:45:27ce qui est loin d'être un gros mot pour moi.
01:45:29De cette France populaire et périphérique dont
01:45:31moi je suis issu et dont je suis tellement fier d'être
01:45:33issu. Est-ce que c'est ce côté-là,
01:45:35un peu porte-parole là ? Est-ce que c'est ton talent
01:45:37qui, entre guillemets, te dépasse et tu continues
01:45:39de dessiner parce que t'as trop de choses à dire ?
01:45:41Ou est-ce que tu te sens investi d'une mission ?
01:45:43Là, je pars un peu dans le côté mystique.
01:45:45D'une mission, tu te dis, je crois que je suis quelque chose
01:45:47à offrir à la France, c'est cette France que j'aime tant.
01:45:49Et peut-être que j'ai encore quelque chose à produire
01:45:51jusqu'au bout, quel que soit avec le contexte
01:45:53qu'on voit, parfois des menaces qui peuvent être
01:45:55très violentes, voire mortelles.
01:45:57Et ce sera la dernière question.
01:45:59Je vais répondre vite, t'inquiète pas.
01:46:01Tu sais, dans la vie,
01:46:03j'ai l'impression que tout arrive toujours à point.
01:46:05Au niveau chronologique, tout arrive pile
01:46:07quand il faut arriver et il n'y a pas de temps mort.
01:46:09Pour répondre à ta question,
01:46:11le premier carburant, c'était
01:46:13vraiment la haine et la revanche de la vie.
01:46:15J'avais une revanche à prendre sur la vie,
01:46:17j'aimais pas ma vie, j'étais tout seul,
01:46:19j'étais pas beau, rien n'allait
01:46:21dans ma vie, j'aimais pas mon boulot, je me suis enfermé
01:46:23pendant 5 ans, j'ai fait que dessiner.
01:46:25Et je me suis dit, un jour, je serai numéro 1.
01:46:27Un truc à la Bill Gates,
01:46:29un truc comme ça.
01:46:31Bon, je suis pas devenu
01:46:33numéro 1 non plus, mais tu vois le principe,
01:46:35ça a bien marché pour moi.
01:46:37Ensuite, le carburant second, ça a été l'adversité.
01:46:39Quand on m'a dit, t'es un enculé,
01:46:41t'as pas le droit de dessiner, j'ai dit, bon, t'es sûr ?
01:46:43Bah tiens, je vais dessiner,
01:46:45le tarif c'est le même, donc tu fermeras ta gueule
01:46:47et puis c'est comme ça.
01:46:49Ça, ça a été passé.
01:46:51Et maintenant,
01:46:53que justement, avec le travail que j'ai fait
01:46:55à mon petit niveau et que d'autres ont fait
01:46:57à des niveaux bien plus larges,
01:46:59bien plus importants,
01:47:01maintenant que la brèche est un petit peu ouverte,
01:47:03si tu veux,
01:47:05maintenant j'ai envie de construire. Tu vois ce que je veux dire ?
01:47:07C'est-à-dire que j'ai aidé à débroussailler un tout petit peu.
01:47:09Maintenant, je vois que
01:47:11l'horizon s'éclaircit.
01:47:15Et pour mes enfants,
01:47:17et pour la France et pour le reste,
01:47:19maintenant j'ai envie de me calmer un petit peu
01:47:21et de solidifier tout ça. Tu vois ce que je veux dire ?
01:47:23Je suis moins dans le côté kamikaze,
01:47:25un petit peu à la Hamas, attentat-suicide.
01:47:27Maintenant, je suis plus dans la stratégie.
01:47:29Il est sympa cette image.
01:47:31J'avais que ça en tête, mais avant,
01:47:33franchement, très sérieusement,
01:47:35et c'est pour ça que je dessinais comme ça, c'est que j'étais vraiment suicidaire
01:47:37à l'époque. C'était 15 ou 20 heures
01:47:39par jour, on y va comme des porcs, 3 paquets par jour,
01:47:41on y va à fond. Et tant pis.
01:47:43Pour la beauté du geste, on y va.
01:47:45Je suis encore là. Et maintenant, on se détend un peu
01:47:47et on oeuvre pour faire des machins
01:47:49qui vont construire quelque chose.
01:47:51J'ai parlé un petit peu comme réel,
01:47:53c'est pas très clair là, mais...
01:47:55Bon, alors messieurs, je vous remercie.
01:47:57Johan, Arthur, Rod,
01:47:59merci d'avoir participé à cette émission.
01:48:01Je vous souhaite de bien rentrer. Vous êtes les bienvenus.
01:48:03De toute façon, Johan, on se verra dès la prochaine.
01:48:05Et vous deux, messieurs, on se reverra pas à la prochaine, mais vous êtes les bienvenus
01:48:07à la maison quand même pour boire un coup.
01:48:09Rentrez bien. Merci beaucoup. J'espère que vous avez passé un aussi bon moment
01:48:11que moi. Et puis, avec Marceau,
01:48:13c'est la dernière séquence qui est la séquence Le Dijot.
01:48:21Le Dijot, c'est une séquence qui est un peu plus confessionnelle,
01:48:23qui est un peu plus personnelle
01:48:25où on va se poser quelques questions.
01:48:27Enfin, je vais te poser des questions un peu plus perso
01:48:29pour que tu y répondes
01:48:31ou pas d'ailleurs. Ce sera à toi de décider.
01:48:33Et quoi qu'il en soit,
01:48:35je voulais vraiment te remercier parce que tu vois,
01:48:37il y avait deux personnes qui sont plutôt d'obédience
01:48:39gauchisante à cette table ce soir
01:48:41et je pense qu'ils ont passé un bon moment.
01:48:43Au moins aussi bon que le mien.
01:48:45Et ils ont compris que Marceau, c'était pas juste le gros nazi
01:48:47qu'on dépeint à la télévision.
01:48:49Pas que ça.
01:48:51C'était aussi un mec très sympa, très ouvert à la discussion
01:48:53et avec qui il est agréable de passer un moment.
01:48:55Donc pour tout ça, merci.
01:48:57Je commence un peu de manière directe
01:48:59en te posant la question suivante.
01:49:01Alors d'ailleurs, c'est toi qui va décider.
01:49:03Est-ce que tu préfères que je te demande
01:49:05d'abord à qui tu veux rendre hommage
01:49:07ou est-ce que tu préfères d'abord que je te demande
01:49:09parce qu'il y a beaucoup de questions importantes à mes yeux.
01:49:11Pourquoi est-ce qu'il y a une réédition de tout ce que tu viens de faire récemment ?
01:49:13Hop, hop, hop, hop.
01:49:15On avait dit séquence 10 jours.
01:49:17Charles qui me coupe.
01:49:19Pour changer.
01:49:21T'as cru que t'allais t'en sortir si facilement, mais non.
01:49:23Par contre, Charles, je vais te dire un truc.
01:49:25Si jamais tu ne coupes pas les autres invités,
01:49:27je vais être très vexé, je vais me sentir vraiment très faible.
01:49:29Donc je vais regarder les autres émissions
01:49:31avec grand plaisir et tu devras couper
01:49:33tous les invités, c'est obligatoire.
01:49:35Tous les autres invités sont coupés.
01:49:37Il faudrait une rose sauce pour l'invité.
01:49:39Merci mon Charles.
01:49:41Et là, on a un magnifique cognac.
01:49:43Je pense qu'on va vraiment se régaler.
01:49:45C'est Yangso ?
01:49:47Je ne suis pas bien sueur, tiens.
01:49:49Ce serait dommage.
01:49:51Non, je ne crois pas.
01:49:53C'est la première fois que tu me dises un truc
01:49:55que tu ne connais pas.
01:49:57Il faut bien se tenter comme ça, vous êtes des cobayes.
01:49:59Allez les gars, bonne après-midi.
01:50:01Merci Charles.
01:50:03Et donc,
01:50:05pour répondre à ta question,
01:50:07puisqu'on en est à la confession,
01:50:09tu voulais d'abord
01:50:11me demander si je rendrais hommage.
01:50:13Bah écoute,
01:50:15puisque c'est assez long ce que j'ai à dire
01:50:17sur les albums,
01:50:19si tu me permets, je vais rendre hommage.
01:50:21J'aurai peut-être deux hommages
01:50:23à rendre.
01:50:25Deux sur deux personnes physiques et trois sur
01:50:27une personne un peu plus large.
01:50:29La première,
01:50:31j'y pense assez souvent, c'est mon arrière-grand-père,
01:50:33Pépé Guinec, qui est mort à 80,
01:50:35parce que j'ai du sang breton,
01:50:37qui est mort à 94 ans,
01:50:39et qui est mort en pensant que j'étais un branleur.
01:50:41Et oui, parce que, tu vois,
01:50:43moi, comme tu le sais, j'ai été ouvrier
01:50:45quand j'avais
01:50:4716 ans jusqu'à la vingtaine,
01:50:49voire un peu plus. Et en fait,
01:50:51Pépé était assez content de moi, parce que
01:50:53j'étais ouvrier, parce que tu sais, c'est un mec qui est né en 14.
01:50:55Donc forcément, à l'époque,
01:50:57il fallait bosser et puis c'est tout.
01:50:59Tu n'avais pas le temps
01:51:01de réfléchir.
01:51:03Et en fait, à 20 ans, je lui ai dit, tout ravi,
01:51:05tu sais, Pépé, maintenant, je vais être dessinateur.
01:51:07Il n'a pas compris.
01:51:09Il n'a pas compris.
01:51:11Il n'a pas compris parce qu'il était con,
01:51:13parce que ce n'était pas concret. Parce que pour lui,
01:51:15un mec né en 14, dessinateur,
01:51:17c'était un truc un peu... En gros, c'était un mec qui ratait sa vie,
01:51:19tu vois. C'était un mec qui ne travaillait pas,
01:51:21qui ne gagnait pas d'argent, qui n'avait pas
01:51:23de ligne guéritrice
01:51:25claire dans sa vie. Pas de situation.
01:51:27Et il est mort peu de temps après, tu vois.
01:51:29Et donc aujourd'hui, je...
01:51:31Je ne crois pas à la vie après la mort, tu vois.
01:51:33Mais je me dis qu'il serait sûrement fier de moi.
01:51:35Parce qu'il voit que finalement, je ne suis peut-être
01:51:37pas tant branleur que ça.
01:51:39Que je me suis à peu près démerdé.
01:51:41Et peut-être mieux qu'il l'aurait espéré pour moi.
01:51:43Donc je l'aide, cette émission à Pépé Guinec.
01:51:45La deuxième,
01:51:47à mon grand-père.
01:51:49Un étage en dessous.
01:51:51Mon grand-père que j'ai beaucoup aimé
01:51:53parce que moi, je n'ai pas eu de père.
01:51:55J'ai été élevé sans père.
01:51:57C'est la vie, c'est comme ça.
01:51:59Et mon grand-père, c'était une figure paternelle
01:52:01du coup, de substitution.
01:52:03J'ai des souvenirs incroyables.
01:52:05On avait une mitraillette, un fusil 22 longs rifles
01:52:07et on tirait sur des télés...
01:52:09À un accélère à l'époque, les 22 longs rifles.
01:52:11Oui, absolument, tu vois. On tirait sur des télés
01:52:13dans le jardin. Mais bon, ce n'était pas que ça.
01:52:15C'était beaucoup d'autres choses.
01:52:17Des choses, c'est marrant parce que quand on vieillit,
01:52:19on commence à comprendre les vieux, tu sais.
01:52:21Quand on a la vingtaine et qu'ils meurent.
01:52:23Quand j'avais 17 ans, avant Pépé du coup,
01:52:25on ne comprend pas tout.
01:52:27Et quand on commence à prendre un petit peu d'âge
01:52:29et qu'on commence
01:52:31à penser à faire des gosses, voire en avoir,
01:52:33on se dit, bah tiens,
01:52:35je comprends pourquoi il a fait ça.
01:52:37Je comprends pourquoi il m'a dit ça, tu vois.
01:52:39Et bon, c'est comme ça, c'est la vie.
01:52:4115 ans après sa mort, je rends hommage à papy
01:52:43parce que je commence à comprendre un petit peu
01:52:45certaines choses qu'il me disait.
01:52:47Et le troisième hommage,
01:52:49il est plutôt général.
01:52:51Ce serait pour tous les pépés
01:52:53guénaïques et tous les papys de France
01:52:55de cette époque-là
01:52:57qui doivent peut-être un petit peu
01:52:59avoir mal au cul.
01:53:01Elles se retournent à leur tombe quand ils voient ce que c'est devenu.
01:53:03J'aimerais leur dire qu'on a repris
01:53:05le flambeau en route.
01:53:09Qu'on a mis un peu de temps, mais qu'on s'y est remis.
01:53:11Que ça va prendre
01:53:13quelques années, mais qu'on va y arriver quand même.
01:53:15Et qu'on n'oublie pas tout ce qu'ils ont fait.
01:53:17Tout ce pour quoi ils sont morts, surtout.
01:53:19Et qu'on est quand même là.
01:53:21On n'a pas trop l'air, peut-être qu'on est un peu différent.
01:53:23Peut-être qu'on a mis du temps.
01:53:25Mais on est là et on leur rendra hommage
01:53:27parce qu'ils le méritent.
01:53:29On ne va pas le laisser le pays se faire dégueulasser.
01:53:31Même si on a une génération entière
01:53:33qui a un peu laissé le pays se faire dégueulasser quand même.
01:53:35C'est pas grave, ça prendra le temps qu'il faut.
01:53:37Mais s'il faut 50 ans, 100 ans,
01:53:39200 ans pour leur rendre hommage,
01:53:41on leur rendra hommage.
01:53:43Et on n'oubliera pas ce qu'ils ont construit.
01:53:45Et comme je t'avais dit pour mon grand-père,
01:53:47on se rendra compte au fil du temps,
01:53:49en grandissant, en vieillissant,
01:53:51qu'ils avaient raison de dire certaines choses.
01:53:53Et on y réfléchira plus de deux fois qu'une.
01:53:55Ok, c'est touffant.
01:53:57C'est touffant.
01:53:59C'est marrant parce que j'ai eu l'occasion
01:54:01de dire la même chose.
01:54:03Tu sais, c'est drôle, tu es le deuxième invité
01:54:05de côte à côte.
01:54:07Et la personne avant toi, c'était Stéphane Ravier.
01:54:09Le sénateur Stéphane Ravier,
01:54:11qui maintenant est reconquête, qui était RN.
01:54:13Et quand je lui ai demandé, je posais la même question qu'à toi,
01:54:15il m'a aussi dit son arrière-grand-père.
01:54:17Et la conclusion n'était pas tout à fait la même.
01:54:19Il me disait, moi, je voudrais voir mon arrière-grand-père
01:54:21et lui dire, va pas te faire trouver la peau.
01:54:23Tu vas mourir sur rien.
01:54:25Ils vont vendre ce pays à la découpe.
01:54:27Ils vont le saccager.
01:54:29Et ça me touche particulièrement
01:54:31parce que moi, j'ai pas particulièrement connu,
01:54:33voire pas du tout, mes arrière-grands-parents.
01:54:35Mes racines commencent à mes grands-parents.
01:54:37Je sais pas ce qu'il y a avant.
01:54:39Mes grands-parents ont été adoptés.
01:54:41Et donc, j'ai toujours un peu touché
01:54:43par les gens me dire que l'hommage
01:54:45qu'ils veulent rendre s'il y en a un,
01:54:47c'est à leurs aînés.
01:54:49Bon alors, parle-moi un peu de tes albums, cette réédition.
01:54:51Cette réédition.
01:54:53Alors, il faut savoir que Brum,
01:54:55c'est ma série historique.
01:54:57C'est là, ma caméra ?
01:54:59T'as vu qu'il y en a un derrière le crâne.
01:55:01Donc c'est vraiment mon onomatopée
01:55:03à moi que j'ai créée.
01:55:05C'est mon truc à moi, une onomatopée, c'est un paf,
01:55:07pof, etc.
01:55:09Moi, c'est Brum.
01:55:11Ça a illustré forcément
01:55:13un point, un truc un peu violent.
01:55:15Après, c'est devenu une espèce du cri de ralliement.
01:55:17Je sais pas trop pourquoi, Brum.
01:55:19Ça va Brumer, Brum soirée,
01:55:21Brum journée, etc.
01:55:23Et donc, si tu veux, j'avais édité ces 4 premiers albums.
01:55:25Donc les 4 premiers Brum.
01:55:27À l'époque,
01:55:29j'étais dans un autre éditeur.
01:55:33J'ai fait ça assez vite.
01:55:35Sans avoir forcément bâclé.
01:55:37Mais à l'époque, l'époque était particulière,
01:55:39comme j'ai parlé tout à l'heure.
01:55:41Pas forcément de censure, mais beaucoup d'ennuis.
01:55:43Le succès qui arrive en même temps.
01:55:45Donc tu mets ça, ça fait chaud et froid, si tu veux.
01:55:47Et en gros, je pense,
01:55:49avec du recul, après avoir relu
01:55:51ces 4 premiers Brum,
01:55:53que j'avais pas
01:55:55donné le maximum que je pouvais
01:55:57donner à l'époque.
01:55:59C'est Brum non artiste.
01:56:01Et on va pas forcément retoucher tous les albums
01:56:03tout au long de sa vie, sinon on en finirait pas.
01:56:05Mais cette série-là, comme elle est vraiment historique
01:56:07et que j'y tiens,
01:56:09cette série, j'ai tenu,
01:56:11quand Laura Magnier m'a proposé
01:56:13de retoucher pour Magnus,
01:56:15de rediter.
01:56:17Je me suis dit, on va faire ça bien.
01:56:19Et du coup, j'ai passé 6 mois
01:56:21à coller
01:56:23des feuilles
01:56:25sur mes originaux,
01:56:27à recalquer, à retravailler, et finalement à refaire
01:56:29quasiment tous mes originaux.
01:56:31C'est vraiment une édition augmentée ?
01:56:33C'est une édition augmentée, plutôt remasterisée si tu préfères.
01:56:35C'est juste que le trait
01:56:37s'est enrichi de la technique
01:56:39que j'ai acquise avec le temps.
01:56:43Et je me rends compte que le chemin est très long.
01:56:45Très très long.
01:56:47Je repense encore à mon grand-père.
01:56:49Quand j'avais la vingtaine, je pensais être le roi du monde.
01:56:51Je m'étais dit, je vais tous les manger ces enculés.
01:56:535 ans plus tard, premier album.
01:56:5510 ans plus tard, 10 albums.
01:56:57Et 15 ans plus tard, je me dis, putain,
01:56:59j'ai tout raté, ça va pas encore, il faut que je retouche.
01:57:01Donc c'est très très long.
01:57:03Et là je bosse sur un album avec Hugo, Papacito.
01:57:05Je commence à être satisfait.
01:57:07Mais celui d'avant, j'ai dit pareil.
01:57:09Donc il est probable, j'espère que tu m'interviendras
01:57:11encore dans 30 ans,
01:57:13que je te dise, ce coup-ci, c'est bon.
01:57:15Là, j'ai vraiment trouvé le truc.
01:57:17Mais je continuerai à faire ça en permanence.
01:57:19Parce que je suis un putain
01:57:21de perfectionniste
01:57:23jamais satisfait.
01:57:25Et je le ferai pas à tous les coups.
01:57:27Mais là, pour Brum, j'ai voulu le faire.
01:57:29Et donc effectivement,
01:57:31c'est un très bel ouvrage.
01:57:33Très très bel ouvrage.
01:57:35J'ai vraiment quasiment tout retapé.
01:57:37J'ai rajouté aussi
01:57:39des planches Facebook
01:57:41ou des planches autres que j'avais créées
01:57:43entre-temps.
01:57:45Donc il y a un petit aspect augmenté que tu n'avais pas
01:57:47avant, effectivement.
01:57:49J'ai retiré des machins qui étaient en trop.
01:57:51Qui étaient un petit peu grassouillés.
01:57:53Qui te convenaient moins.
01:57:55Un petit peu pas marrant avec du recul.
01:57:57Mais en gros,
01:57:5990-95% c'est la même chose.
01:58:01Franchement, pour le coup,
01:58:03je m'en veux des fleurs.
01:58:05C'est du beau taf.
01:58:07Attends, je vais t'en choper un beau.
01:58:09Ok.
01:58:11C'est vraiment du beau boulot.
01:58:13Moi je te dis, si tu veux, pour les gens
01:58:15qui ont déjà les Brum,
01:58:17c'est une manière de redécouvrir
01:58:19les albums qu'ils ont déjà.
01:58:21Avec des machins en plus et en moins et un très différent.
01:58:23Pour ceux qui n'ont pas encore les Brum,
01:58:25alors là c'est 20 sur 20 parce qu'ils ont un truc qui est parfait.
01:58:27Et voilà.
01:58:29Vraiment, c'est une belle série.
01:58:31Je pourrais l'avoir eue dans les mains.
01:58:33C'est un bel objet en fait.
01:58:35C'est du beau papier.
01:58:37C'est un beau grammage.
01:58:39On bosse bien chez Magnus.
01:58:41On bosse bien chez Magnus.
01:58:43Je suis moi-même édité chez Magnus.
01:58:45Donc une belle maison d'édition
01:58:47que je remercie infiniment de m'avoir fait confiance.
01:58:49Je sors un roman qui s'appelle
01:58:51Incluant que j'invite d'ailleurs
01:58:53tout le monde à acheter.
01:58:55C'est un roman en quantité industrielle au moins autant que Brum.
01:58:57C'est un roman qui parle
01:58:59de la France des années 2060
01:59:01si rien n'est fait.
01:59:03Dans l'hypothèse où le wokisme prenait le pouvoir.
01:59:05C'est un roman qui imagine que Rocailla Diallo
01:59:07est présidente de la République.
01:59:09J'ai mis beaucoup de temps, j'ai mis à peu près 3 ans à l'écrire.
01:59:11Je pense que c'est un truc qui fera marrer
01:59:13les gens qui regardent ces vidéos
01:59:15et qui sont plutôt d'accord avec ce que dit
01:59:17Marceau ou ce que je peux dire parfois.
01:59:19Ce qu'a pu dire Arthur aussi ce soir en l'occurrence.
01:59:21Et donc voilà.
01:59:23C'est un roman qui, un peu comme Brum d'ailleurs
01:59:25sera sans doute mal reçu
01:59:27par certaines personnes de gauche
01:59:29qui sera sans doute peu considéré
01:59:31par certains vendeurs de gauche
01:59:33et donc c'est un gage d'égalité.
01:59:35Tout comme pour Brum, je vous invite à les acheter
01:59:37et je profite de ce moment qui m'est donné
01:59:39que je me suis donné tout seul en fait parce que c'est ma chaîne Youtube
01:59:41pour remercier Magnus
01:59:43de m'avoir fait confiance
01:59:45et de permettre qu'il y ait aussi des auteurs
01:59:47indépendants, des auteurs libres
01:59:49qui puissent écrire sans avoir la pression
01:59:51de devoir être conforme
01:59:53à l'idéologie dominante pour pouvoir être publié.
01:59:55Voilà, une fois que ça c'est dit
01:59:57j'ai quelques questions un peu perso
01:59:59à te poser. Et la première
02:00:01c'est un peu la question que je pose à chaque fois.
02:00:03C'est une question traditionnelle si je veux dire
02:00:05alors c'est encore une fois que la deuxième émission
02:00:07mais c'est une tradition que je veux imposer.
02:00:09Est-ce que Marceau
02:00:11tu es croyant ? Est-ce que tu as
02:00:13un rapport avec la spiritualité ?
02:00:15Très très très
02:00:17vaste question, je vais essayer
02:00:19d'être synthétique. A priori
02:00:21je te dis non. C'est à dire que là
02:00:23maintenant je ne crois pas en un dieu, je crois pas en
02:00:25ci et ça. Après
02:00:27s'il faut vraiment qu'on parte dans les tréfonds
02:00:29de l'âme humaine, je te dirais
02:00:31que je trouve parfois curieux
02:00:33que
02:00:35tout se passe chronologiquement impeccablement
02:00:37que les hasards tombent
02:00:39pile quand il faut, etc.
02:00:41Donc il y a des gens qui vont dire c'est la vie
02:00:43c'est le destin, d'autres qui vont dire c'est dieu
02:00:45qui t'envoie un signe, des fois c'est la vie qui t'envoie un signe
02:00:47des fois c'est simplement comme ça si tu veux
02:00:49moi je suis en permanence tiraillé
02:00:51entre mon côté
02:00:53brutal et rationnel
02:00:55qui voudrait qu'en gros je sois seul
02:00:57maître de ma vie, ce qui est le cas
02:00:59parce qu'au quotidien je veux dire c'est pas dieu qui fait les ancrages
02:01:01tu vois, c'est moi qui travaille tout seul
02:01:03et en même temps je me rends compte
02:01:05que dans ma vie
02:01:07j'ai eu ce qu'on pourrait avoir des épreuves
02:01:09mais comme tout un chacun quelque part
02:01:11et aussi des espèces de petits
02:01:13miracles qui me sont arrivés sur la tronche
02:01:15alors est-ce que c'est la vie
02:01:17qui est comme ça, est-ce que c'est dieu qui m'envoie un signe
02:01:19est-ce que c'est le destin, je sais pas
02:01:21tu connais la phrase de Pasteur qui dit que
02:01:23un peu de science
02:01:25éloigne de dieu, beaucoup de science
02:01:27s'en rapproche
02:01:29je connais pas la phrase, je dis oui
02:01:31pour faire semblant
02:01:33mais elle est très bien ta phrase
02:01:35c'est pas moi c'est Pasteur
02:01:37c'est pas non plus le pire des...
02:01:39et il se trouve que moi je suis catholique pratiquant
02:01:41je m'en cache pas et je le dis, j'ai aucun problème avec ça
02:01:43la religion catholique
02:01:45nous a fait libre
02:01:47et donc quand tu dis c'est moi qui bat, c'est moi qui planche
02:01:49je fais bien sûr, bien sûr
02:01:51si je veux prendre un couteau et te le foutre dans la gorge
02:01:53dieu m'en empêchera pas, je suis libre, je suis libre de faire ce que je veux faire
02:01:55par contre à la fin il y a un jugement dernier
02:01:57et à la fin on assume
02:01:59et donc on est évidemment libre
02:02:01et pour le coup en islam on pense que
02:02:03tout est écrit d'avance et que tout ce qui se passe
02:02:05si je te plantais un couteau dans la gorge précisément
02:02:07ce serait parce que dieu l'a voulu et qu'il a écrit les faux signes
02:02:09les catholiques pensent pas ça
02:02:11c'est ce que dieu nous a fait à son image, c'est à dire libre
02:02:13pour qu'on puisse l'aimer librement ou pas
02:02:15et donc
02:02:17en tant que catholique, je crois pas du tout que
02:02:19ta réussite ou ton échec
02:02:21soit le fait d'autre chose que ton talent
02:02:23et ça t'empêche pas de pouvoir l'être
02:02:25je m'y connais assez peu
02:02:27donc pour le coup je peux pas donner d'avis particulier
02:02:29ce que tu dis je valide
02:02:31après moi je te dirais un truc
02:02:33si je pouvais donner la frontière précisément
02:02:35de ma foi
02:02:37c'est qu'en gros moi je tolère
02:02:39personnellement en tout cas je tolère
02:02:41dieu, la foi catholique
02:02:43parce que les autres sont un petit peu
02:02:45plus en avant là
02:02:47dès lors que dieu est un bonus
02:02:49tu vois ce que je veux dire
02:02:51si par exemple t'as une pauvre dame qui est atteinte d'une grave maladie
02:02:53et qui a dit bah c'est pas grave parce que après je vais mourir
02:02:55je vais aller au paradis, je vais retrouver Denis
02:02:57qui est moralisant, tant mieux tant mieux
02:02:59ça te fait du bien tant mieux
02:03:01si ça donne la force d'élever ta famille
02:03:03d'aller bosser au boulot, de subir les épreuves de la vie
02:03:05si tu te dis bah dieu est avec moi
02:03:07je vais quand même y aller, tant mieux
02:03:09là où ça m'emmerde
02:03:11c'est quand dieu
02:03:13et d'où qu'il vienne pour le coup
02:03:15commence à diriger ma vie
02:03:17dieu n'a pas voulu que tu fasses ça
02:03:19ça me saoule
02:03:21c'est à dire qu'en gros dieu est là pour m'aider
02:03:23ok, dieu va m'aider quand je serai mort
02:03:25très bien
02:03:27mais dieu te dit de faire ça, ça me saoule
02:03:29je suis conscient
02:03:31que dans mon public il y a beaucoup de catholiques
02:03:33même tradits
02:03:35que ce que je vais dire peut peut-être les heurter
02:03:37mais il faut vraiment savoir
02:03:39que je suis pas hostile
02:03:41si tu veux à la chose
02:03:43par contre je suis beaucoup trop sauvage
02:03:45d'une manière générale, et c'est pour ça d'ailleurs que
02:03:47j'en parlais l'autre jour
02:03:49ça peut paraître un petit peu
02:03:51paradoxal
02:03:53avec mon côté nationaliste
02:03:55qui est pour l'ordre etc, parce que moi je suis très sauvage
02:03:57donc je suis une espèce de bordel
02:03:59en construction si on va par là
02:04:01ça veut pas dire que je ne crois pas à ce que je dis, je suis sincère dans ce que je dis
02:04:03ça veut pas non plus dire que je change d'avis
02:04:05mais effectivement c'est paradoxal
02:04:07je suis un gros nationaliste
02:04:09pur et dur, si on me fout une étiquette
02:04:11je suis très radical
02:04:13comme je t'avais dit, là t'as 20% de ce que je pense sur le droit
02:04:15donc en vrai, si tu veux, quand on y va
02:04:17c'est pas que je me censure, c'est que pour de vrai
02:04:19quand je suis tout seul c'est la porcherie
02:04:21mais en même temps je suis hyper sauvage
02:04:23je suis hyper sauvage
02:04:25pourquoi je suis comme ça ?
02:04:27je suis comme ça parce que le monde est comme ça
02:04:29la France aujourd'hui est comme ça
02:04:31si t'es gentil, qu'est-ce qui se passe ?
02:04:33bah tu finis gorgé partout, je joue de la guitare
02:04:35tu mets des bougies, vous n'aurez pas ma haine
02:04:37c'est comme ça que ça marche
02:04:39moi je suis un gentil
02:04:41qui a été obligé par la France
02:04:43par la société telle qu'elle est maintenant
02:04:45d'être méchant
02:04:47tu vois ce que je veux dire ?
02:04:49parce que t'es pas un méchant
02:04:51quand on te connait humainement t'es pas un méchant
02:04:53je suis pas un méchant
02:04:55mais faut pas trop me chercher non plus
02:04:57parce qu'on vit dans le monde dans lequel on est
02:04:59dans la France de la Vénération
02:05:01j'ai développé quelques mécanismes
02:05:03qui font que faut pas non plus trop m'emmerder
02:05:05mais tout ça pour dire que
02:05:07c'est très paradoxal tout ça
02:05:09et mon rapport à la société
02:05:11et à ce que je suis pour de vrai est aussi paradoxal
02:05:13que mon rapport à Dieu
02:05:15je ne veux pas que Dieu me dise quoi faire
02:05:17parce que je suis trop sauvage
02:05:19mais en même temps si un jour je suis pas bien dans ma vie
02:05:21et que je considère que Dieu peut m'aider
02:05:23je le prendrai comme une aide
02:05:25tu vois ce que je veux dire ?
02:05:27maintenant je me démerde tout seul
02:05:29mais qui sait si j'ai une épreuve
02:05:31tu sais
02:05:33à une époque j'ai traversé une période très très dure
02:05:35ça arrive à tout le monde
02:05:37mais ça m'est arrivé dans ma vie
02:05:39et je me suis dit
02:05:41il y avait une petite église dans une ville à côté de chez moi
02:05:43où j'allais avec ma mère
02:05:45et j'avais une petite sculpture d'ange
02:05:47l'ange Gabriel
02:05:49une sculpture dégueulasse en plâtre très mal faite
02:05:51mais quand j'étais petit à chaque fois
02:05:53qu'on avait une prière à faire avec ma mère
02:05:55j'étais très attaché à cette statue
02:05:57c'est sérieux du tout
02:05:59et puis je crois pas à l'ange
02:06:01mais c'est là
02:06:03et à une époque je me suis dit
02:06:05ça va pas trop
02:06:07je vais retourner à l'ange Gabriel
02:06:09et je vais aller le voir
02:06:11et je vais lui mettre une petite bougie
02:06:13et je vais faire en sorte qu'il se soit passé quoi
02:06:15c'est lui qui aurait réglé mes problèmes ?
02:06:17sûrement que non
02:06:19qu'est-ce qu'il aurait fait l'ange Gabriel à la con
02:06:21ma petite statue que j'adore
02:06:23c'est moi qui me suis démerdé
02:06:25et après on en revient à ce que tu disais
02:06:27ce que tu disais tout à l'heure
02:06:29la liberté en tant que catholique c'est tout ce qui fait que
02:06:31pardon j'ai mon micro qui tombe
02:06:33donc tout ça est très contradictoire
02:06:35mais en synthèse
02:06:37je ne suis fondamentalement pas du tout hostile
02:06:39à la religion catholique
02:06:41je respecte à 100%
02:06:43les gens qui voient Dieu
02:06:45comme une aide
02:06:47de tous les jours, quotidienne
02:06:49quelque chose qui les soulage dans leur vie difficile
02:06:51j'ai un peu plus de mal
02:06:53avec les gens qui vont me dire
02:06:55Dieu t'as dit de faire ça, c'est Dieu qui fait ci
02:06:57c'est lui qui fait ça, j'ai un peu de mal parce que je suis trop sauvage
02:06:59ok c'est intéressant
02:07:01je suis pas d'accord du tout et c'est pas ma vision en tant que catholique
02:07:03mais c'est intéressant
02:07:05d'avoir la tienne
02:07:07j'ai une autre question qui
02:07:09et t'es pas obligé de répondre parce que c'est archi perso en fait
02:07:11et tu peux tout à fait me dire
02:07:13je suis à jour au niveau MST tu peux y aller
02:07:15j'ai une vraie question
02:07:17est-ce que tu peux nous en dire plus
02:07:19sur, tu nous as dit tout à l'heure
02:07:21que t'as grandi sans père, justement sur
02:07:23sur cette enfance et sur le
02:07:25pourquoi du comment t'as grandi sans père
02:07:27et qu'est-ce qui a fait que
02:07:29le Marceau qu'on connait
02:07:31il vient de cette éducation là et avec
02:07:33ce manque là, le manque d'un père
02:07:35pour le coup de joker
02:07:37non mais respect
02:07:39c'est des questions très perso, t'es pas obligé de répondre
02:07:41et personne t'en voudra de pas répondre à une question aussi
02:07:43personnelle, d'ailleurs moi
02:07:45j'suis pas sûr que j'aurais répondu à une question comme ça
02:07:47ok
02:07:49oh je vais me régaler sur la suivante
02:07:51vas-y vas-y
02:07:53est-ce que tu penses que à l'avenir
02:07:55t'as 35 ans
02:07:57donc t'es encore jeune dans l'absolu
02:07:59t'as encore plein de choses à accomplir
02:08:01est-ce que tu penses que dans l'avenir
02:08:03tes enfants verront
02:08:05une France qui sera complètement dévastée
02:08:07quand je travaille j'écoute des reportages en France
02:08:09ça me permet de passer le temps
02:08:11quand j'ai des machins chiants à faire
02:08:13et j'écoutais un reportage sur une grosse maladie
02:08:15je pense que c'était la peste
02:08:17je sais plus mais je crois que c'était la peste
02:08:19et en fait ça a été la chiasse pendant 100 ans
02:08:21mais genre les mecs ils en ont chié pendant 100 ans
02:08:23c'est-à-dire qu'en gros
02:08:25c'est une essaie
02:08:27et pendant 100 ans c'est la merde
02:08:29tout le monde mourait partout
02:08:31c'était vraiment la chiasse
02:08:333 générations, 3 voire 4
02:08:35parce qu'à l'époque ils avaient des gamins de 12 ans
02:08:373, 4, 5 générations
02:08:39sur 100 ans de merde
02:08:41c'est sur nos ancêtres
02:08:43il y avait à toi et à moi
02:08:45heureusement qu'ils étaient là parce qu'on serait pas là aujourd'hui
02:08:47donc en fait en vieillissant
02:08:49avec le temps
02:08:51je n'ai pas de regrets parce que j'assume tout ce que j'ai fait
02:08:53mais
02:08:55dans mon passé j'ai pu être
02:08:57un petit peu
02:08:59gauchiste au niveau
02:09:01social dans la façon de penser certaines choses
02:09:03parce que j'étais tellement mal
02:09:05dans ma peau, tellement suicidaire
02:09:07pas au sens, je me serais jamais foutu en l'air
02:09:09mais quand tu fumes 3 paquets par jour
02:09:11il y a un moment
02:09:13que tu picoles, que tu fais n'importe quoi
02:09:15que tu te signes 20 heures par jour, tu veux te tuer
02:09:17et c'était les premiers brums à l'époque
02:09:19c'était que ça
02:09:21je me couchais avec la gueule
02:09:23complètement brûlée par la clope
02:09:25on a rien à foutre
02:09:27je faisais des brums, des mitraillés dans tous les sens
02:09:29des trucs super violents parce que j'en avais rien à branler
02:09:31je voulais juste
02:09:33finir ma putain de vie
02:09:35dans un truc de violence
02:09:37je voulais que ce soit violent, vite et brutal
02:09:39et qu'on dise, Marceau il est mort à 30 ans
02:09:41mais putain, qu'est-ce qui faisait bien les brums
02:09:43bon, j'ai survécu
02:09:45bonjour, je suis là
02:09:47et du coup on réfléchit à certaines choses
02:09:49et donc l'aspect suicidaire
02:09:51après moi le désert
02:09:53après moi la terre brûlée, non c'est ça non ?
02:09:55après moi le chaos
02:09:57une politique de la terre brûlée
02:09:59a laissé place
02:10:01au fur et à mesure des rencontres
02:10:03et d'une en particulier
02:10:05à une pulsion de vie effectivement
02:10:07et tu commences à te dire, en fait c'est normal
02:10:09de faire des gamins
02:10:11quand t'es bien avec quelqu'un, quand t'as foi en l'avenir
02:10:13c'est bien de faire des gamins
02:10:15et on en revient aussi à mon histoire de cynisme
02:10:17pourquoi je suis moins cynique aujourd'hui
02:10:19c'est facile d'être cynique quand tu veux mourir
02:10:21quand t'en as rien à branler, quand tu veux une 3 paquets de gitanes par jour
02:10:23t'as fin de 8 ans, t'en fous complète
02:10:25tu vas mourir dans 2 semaines
02:10:273 semaines, 1 mois, 1 an maximum
02:10:29donc tu peux dire que les politiciens c'est des clowns
02:10:31tu peux dire que la démocratie c'est de la merde
02:10:33tu peux dire tout ce que tu veux
02:10:35que les militants c'est des cons, qu'ils se font avoir à tous les coups
02:10:37que c'est des pigeons
02:10:39mais quand t'imagines en fait ce que ça va être la vie de les gosses
02:10:41dans 10, 15, 20, 30, 40, 50 ans
02:10:43avec tes petits enfants derrière
02:10:45ben là tu réfléchis un peu, tu te dis
02:10:47on va redescendre un petit peu
02:10:49c'est pas pour ça qu'on va s'encarter chez LR
02:10:51c'est pas pour ça qu'on va aller boire un Kir avec Ciotti
02:10:53mais n'empêche
02:10:55on réfléchit un petit peu et forcément
02:10:57on commence à mettre de l'eau dans son vin
02:10:59pas forcément à perdre en puissance mais à mieux canaliser
02:11:01à s'économiser
02:11:03on s'économise
02:11:05pour mettre la force
02:11:07là où elle doit être
02:11:09c'est un vrai discours de renaissance
02:11:11qu'il y a quelque part
02:11:13s'il te plaît, tu m'insultes
02:11:15renaissance au sens Macron ou renaissance au sens...
02:11:17ah non pardon, excuse moi
02:11:19désolé, désolé
02:11:21c'est genre parce que il faut que les mensages
02:11:23derrière la caméra, il y a un certain nombre de personnes qui sont là
02:11:25et j'ai l'impression d'être dans Friends
02:11:27tu dis un truc marrant, on entend les gens rigoler derrière
02:11:29c'est un peu étonnant
02:11:31je te propose
02:11:33de te dédicacer
02:11:35de mon bouquin
02:11:37Marceau
02:11:39je te propose
02:11:41que je te dédicace mon bouquin
02:11:43et que tu me dédicaces le tien
02:11:45puisqu'on est dans la même maison d'édition
02:11:47ça peut être très sympa
02:11:49tu fais combien par ouvrage ?
02:11:51moi je suis à 13% et toi ?
02:11:53t'as failli s'engueuler
02:11:55t'as eu combien d'avaloir ?
02:11:57nul
02:11:59on en reparlera
02:12:01avec Laura Manie
02:12:03moi c'est mon premier roman, on sait que tu vaux quelque chose
02:12:05moi je suis à 50 000 par bouquin
02:12:07c'est pas mal
02:12:09moi je suis à 50 euros
02:12:11et 25% par les dons c'est énorme
02:12:13c'est un décent
02:12:15je croule sur le pognon
02:12:29merci beaucoup
02:12:31avec plaisir
02:12:33avec grand intérêt comme disent les politiciens
02:12:35et tu fais confiance à la justice
02:12:37l'enquête dira tout
02:12:39moi je vais te faire
02:12:41sur ce brum 1
02:12:43réédité
02:12:45remasterisé
02:12:47mon Eugène réglementaire
02:12:49qui est sûrement le 8000ème
02:12:51Eugène que je dessine à peu près en dédicace
02:12:53mais celui-là il est pour toi
02:12:55je profite d'ailleurs pour dire que
02:12:57c'est moi qui dessine
02:12:59j'ai vu Marceau dans une séance de dédicaces
02:13:01et je sais pas comment il fait
02:13:03il est arrivé, il était midi
02:13:05il est reparti, il était minuit
02:13:07et il a pas eu de pause
02:13:09il a rien lu entre les deux
02:13:11il a juste dessiné des Eugènes
02:13:13pour faire des dédicaces non-stop
02:13:15et ça ne s'est pas arrêté
02:13:17les gens venaient, c'était une dédicace magnus
02:13:19et franchement j'espère que j'aurai le même succès
02:13:21pour mon bouquin et j'espère que j'aurai moi aussi
02:13:23des tondinites à la fin tellement je fais des dédicaces
02:13:25j'étais très impressionné
02:13:27c'est la nuque surtout
02:13:29la main tu gères mais c'est la nuque
02:13:31la nuque ouais
02:13:33déni ce bordel
02:13:35ça c'est le truc de base
02:13:37Eugène qui te dit bordel ou putain ou ta gueule
02:13:43hop
02:13:45et voilà
02:13:47bon on a pas fini le dijo mais faut dire qu'on a été resservis
02:13:49cul sec ou pas ?
02:13:51ok
02:13:55c'est dur
02:13:57merci
02:13:59merci à toi
02:14:01merci d'être venu
02:14:03pour cette émission
02:14:05à très vite
02:14:07on se retrouve
02:14:09très vite sur Côte à Côte pour une prochaine émission
02:14:11merci d'avoir regardé jusqu'au bout
02:14:13c'est compliqué
02:14:15de faire Côte à Côte
02:14:17je le fais pour vous, abonnez-vous c'est très important
02:14:19abonnez-vous, likez, commentez
02:14:21partagez la vidéo, on compte sur vous
02:14:23c'est une émission qui prend mine de rien beaucoup de temps
02:14:25si vous soutenez notre travail abonnez-vous
02:14:27à très bientôt, merci beaucoup, au revoir