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00:00Aujourd'hui, il était une voix reçoit Jean-Michel Maire, l'un des incontournables
00:08trubléons de Touche pas à mon poste.
00:10Surnommé Mister Tub, ce chroniqueur drôle, naturel, provocateur et franc est à la base
00:15un journaliste-reporteur au parcours particulièrement brillant.
00:19Animé par le goût du risque et l'envie de changement, Jean-Michel n'a nullement
00:22hésité à quitter la rédaction du Figaro qu'il dirigeait depuis des années pour
00:26rejoindre la joyeuse bande de Cyril Hanouna, et ce, pour notre plus grand plaisir.
00:30Il était une voix, Jean-Michel Maire, vous êtes journaliste et chroniqueur de télévision
00:50et dans Touche pas à mon poste, vous êtes chaque soir à 18h30 sur D8 aux côtés de
00:55vos camarades et de Cyril Hanouna, la voix du séducteur ténébreux qui ne mâche pas
01:00ses mots et ses convictions.
01:01Vous ne mâchez pas vos mots et vos convictions, mais vous n'êtes jamais méchant, Jean-Michel.
01:05Non Nathalie, parce que je n'ai jamais compris pourquoi il fallait absolument être méchant
01:09pour essayer de réussir, même si je n'ai pas l'ambition de réussir, mais en tout
01:14cas pour être présent à la télévision.
01:16On m'a demandé d'être naturel, c'est ce que m'a toujours dit Cyril, soit comme
01:20t'es.
01:21Et comme dans la vie je suis à la fois optimiste et plutôt gentil, je me suis dit que je vais
01:25rester comme je suis, je ne vais pas jouer de rôle, je ne vais pas être dans les postures.
01:28Et du coup ça vous rend extrêmement sympathique ?
01:29Je ne sais pas, mais en tout cas je pense que les gens qui me connaissent vraiment dans
01:33la vie me retrouvent à l'antenne telle que je suis.
01:36C'est ce que je voulais, je n'ai pas c'est l'âge de jouer des rôles.
01:41On me prend comme je suis, si on ne veut pas me prendre, on ne me prend pas.
01:44Mais je ne veux pas être méchant pour le plaisir d'être méchant.
01:46Et c'est pour ça que ça marche, je trouve.
01:48En tout cas il y en a qui sont méchants dans l'émission.
01:50C'est ce que j'allais vous dire.
01:51Moi ce n'est pas mon rôle.
01:53Est-ce que des fois ça vous choque, certains propos de vos camarades ?
01:56Que les gens soient méchants, il y a des gens qui ont un naturel méchant mais qui
01:59sont extrêmement sympathiques par ailleurs.
02:01Ce que je n'aime pas c'est la méchanceté par posture, c'est-à-dire être méchant
02:05pour les distinguer, pour l'être, pour faire la petite phrase qu'il va assassiner parce
02:09que la personne qu'on assassine n'est pas là, ce genre de facilité je n'aime pas.
02:14Mais après que les gens soient méchants, c'est leur problème, chacun à ses travers.
02:19Vous avez cette image du séducteur qui se prend des râteaux, je ne comprends pas trop
02:24parce que je vous trouve très beau, mais elle n'est pas un peu réductrice à la longue
02:28cette image ?
02:29Si, forcément.
02:30Forcément mais qui puis-je ? Qu'est-ce que je peux faire ? C'est un peu le succès
02:36des émissions de bande comme celle de « Touche pas à mon poste » ou celle de « Ruquier
02:39avant », c'est d'essayer de créer que chaque rédacteur ait un personnage.
02:43C'est un peu caricaturé ?
02:44Il faut que ça soit caricaturé, il faut que les gens s'y retrouvent, les gens aiment
02:48bien retrouver des personnages qui sont très marqués, etc.
02:51Cyril, dès le début, j'étais le seul célibataire de la bande au début de l'émission,
02:56et puis comme il aime bien s'insinuer dans une vie privée, il avait l'habitude tous
03:01les lundis de demander à Jean-Michelin « Que vous avez fait ce week-end ? Vous avez fait
03:04chaud ? » Je n'ai pas envie de lui répondre, je n'ai pas envie de lui dire ce que je fais
03:06le week-end, je lui répondais non, et puis du coup c'est du non, non, non, et au bout
03:09d'un moment c'est devenu genre il essaie, il n'y arrive pas, et du coup même si heureusement
03:14la réponse aurait pu être différente, j'ai continué à dire non, et du coup j'ai les images
03:19du looser, ça ne me gêne pas trop.
03:21Ça ne me gêne pas trop aussi, les gens y croient, ce n'est pas très grave.
03:25Il n'y a rien de bien ou de méchant.
03:27L'essentiel c'est que je sois un peu plus épanoui dans ma vie que l'image les donne.
03:31On le voit en plus que vous êtes épanoui et que c'est un jeu, on le voit bien.
03:35Oui, j'espère qu'on le voit bien.
03:36Mais les gens prennent souvent tout au premier degré.
03:38Oui, c'est vrai, c'est vrai aussi.
03:39Ce n'est pas très grave.
03:40Alors Jean-Michel, on est d'autant plus surpris que votre parcours est très brillant.
03:44Au tout départ, vous vouliez être pilote, et puis vous avez commencé à Nancy en tant
03:51que journaliste à l'Est Républicain.
03:53Vous avez suivi une femme par amour sur Paris.
03:56Vous êtes bien informé.
03:57Et puis vous avez débuté chez François en tant que chroniqueur judiciaire, puis vous
04:03devenez journaliste politique et reporter de guerre.
04:06Exactement.
04:07On est loin d'imaginer ça.
04:08Oui, peut-être parce que les gens se font une image un peu extraordinaire du métier
04:15de reporter de guerre.
04:16Sauf que reporter de guerre, c'est un métier de journaliste.
04:19Sauf qu'on est envoyé sur le terrain, dans les endroits où il y a des conflits.
04:22Vous avez été en Bosnie.
04:23Oui, bien sûr, en Bosnie, en Rwanda, en Irak, en Boche, en plein d'autres pays.
04:28Mais c'est un métier comme un autre.
04:30On est journaliste.
04:31Quel souvenir vous gardez de cette période-là ? Des regrets parfois ?
04:35Non, pas des regrets.
04:37Surtout une compassion pour les gens qui étaient sur place.
04:41J'étais gêné que les gens me parlent des voyages que j'avais faits, des risques
04:52potentiels que j'avais encourus quand j'étais sur place.
04:55Alors que les risques que les gens prennent, c'est ceux qui sont déjà là quand vous
04:58arrivez, qui restent là quand vous repartez.
05:00Alors que quand vous arrivez, vous restez 15 jours, vous faites vos papiers.
05:02Pourtant, il faut quand même y aller aussi.
05:04C'est risqué d'y aller, Jean-Michel.
05:06C'est risqué.
05:07C'est de moins en moins risqué.
05:08Parce que maintenant, on est de plus en plus encadré par l'armée.
05:10On a souvent des gilets pare-balles.
05:12Quand il y a des transports difficiles, on est transporté par l'armée dans des véhicules
05:15blindés, etc.
05:16Alors effectivement, il y a quand même des journalistes qui, évidemment, qui en pâtissent
05:20et qui risquent leur vie et qui sont tués.
05:23Il y en a souvent dans le monde.
05:25Mais rapporter ça à la masse de journalistes qui font le métier, c'est quand même bien
05:30moins dangereux que ceux qui sont sur place quand on arrive.
05:32D'accord.
05:33Parfois, vous dites que vous auriez pu continuer dans cet univers-là ou pas du tout ?
05:37Non, je ne dis jamais ça parce que malheureusement, je suis très instable dans la vie, à la
05:41fois sentimentalement et professionnellement.
05:43J'aime bien enchaîner les vies, tourner les pages.
05:47J'ai fait diverser.
05:49J'étais journaliste, journaliste politique, journaliste multimédia, reporter, reporter
05:53de guerre.
05:54Maintenant, fanfarons, trubillons à la télévision.
05:57Ce que j'aime bien, c'est enchaîner les expériences parce que je me lasse très vite.
06:01Du coup, j'aime bien ne pas rester assez longtemps, se déplacer et faire autre chose
06:06à chaque fois.
06:07Vous avez besoin d'être dans le désir tout le temps.
06:08Tout le temps.
06:09Malheureusement, c'est un défaut.
06:10J'ai besoin d'être dans la passion et dans le désir.
06:12Ça dépend.
06:13En même temps, c'est bien, je trouve.
06:14Vous êtes vivant.
06:15Vous n'êtes pas un empaillé.
06:16Oui, mais c'est destructeur.
06:17C'est destructeur parce que vous cherchez tout le temps la passion et la passion, elle
06:20ne dure pas 100 000 ans.
06:21Du coup, vous êtes tout le temps en train de chercher une herbe plus verte ailleurs.
06:24Ça, ce n'est jamais bon.
06:26Vous rejoignez ensuite la rédaction du Figaro et vous dirigez pendant plus de 10 ans le
06:31service médias radio-télévision.
06:33En parallèle, vous participez à l'émission « Telle est ma télé » sur TPS Star qui
06:37est présentée par Mathias Goertler.
06:39Quel regard vous portez sur la télé, Jean-Michel, à l'époque et puis aujourd'hui ?
06:45Je déteste ceux qui pensent que la télé abrutit ou qu'on devient con en regardant
06:52la télévision.
06:53Il n'y a rien qui me rend plus fou que ça.
06:54Il y a tellement de chaînes maintenant qu'on ne peut pas dire qu'on devient bête en
06:58regardant la télévision.
06:59On a le choix maintenant du nombre de chaînes.
07:01Il y a 30 chaînes de la TNT, beaucoup plus si on est abonné au bouquet satellite.
07:06Il y a toujours des choses intéressantes à la télévision.
07:08Et si on n'a pas envie de la regarder, on l'éteint, on fait autre chose.
07:11Il n'y a aucun problème.
07:12Mais la télévision n'est pas un abrutisseur.
07:14Vous rencontrez Cyril Hanouna qui était l'invité à l'émission « Telle est ma télé »
07:18et là, il vous propose de travailler avec lui sur un projet d'émission.
07:22Et là, vous vous êtes dit « c'est le bon moment, j'y vais ».
07:25Je ne me suis même pas dit ça.
07:27Il m'a proposé.
07:28Et moi, comme je suis d'une nature optimiste, quand on me propose quelque chose, j'ai
07:32toujours tendance à dire oui.
07:34Et puis après, si ça ne me plaît pas, je fais la machine arrière, je n'y vais plus.
07:38Il m'a dit qu'il lançait un nouveau concept d'émission.
07:41J'ignorais toute l'émission.
07:42Il m'a dit « je ne sais même pas comment ça va, ça plaît, on fait le casting la semaine
07:46prochaine.
07:47Est-ce que ça t'intéresserait de venir y participer ? »
07:50J'ai fait le casting, ils m'ont retenu et ça allait devenir « Touche-moi en poste »
07:55en avril 2010.
07:56Et depuis, ça continue avec le succès qu'on connaît grâce à Cyril.
08:01Ça cartonne.
08:02Un développeur de talent, un animateur hors pair qui aime bien quand ça part en vrille,
08:06qui a le nez pour trouver ce qui va faire marrer les gens, ce qui va faire le buzz,
08:10etc.
08:11Pour ça, il est excellent.
08:12Je crois que Cyril vous prévient au dernier moment de ce que vous allez faire.
08:17Oui, parce que le but, c'est qu'on soit vraiment en samuse avec les téléspectateurs.
08:22Les téléspectateurs, ils n'ont pas envie de voir des gens qui sont des nerds de leçon,
08:27des gens qui se croient supérieurs, etc.
08:29Nous, franchement, on n'a pas la grosse tête.
08:31Il faut un côté spontané, je pense aussi.
08:33Très spontané.
08:34Donc du coup, si je dois me transformer en Alizé déguisée, il me le dit trois minutes
08:39avant.
08:40Je vois un déguisement, je dis « mais c'est pour qui ça ? Tu vas voir.
08:43Prépare-toi quand ? »
08:45On ne prépare rien.
08:46Jean-Michel, est-ce que par moment, vous vous dites « je vais être ridicule, ça va
08:49un peu trop loin ».
08:50Est-ce que ça peut arriver ?
08:51Oui, ça peut arriver.
08:52Il y a eu des tenues, je savais très bien que j'allais être parfaitement ridicule
08:57à l'intérieur.
08:58On reste sur le bateau, on monte dans la chaloupe et on se barre.
09:01Mais si on reste sur le bateau…
09:02Il faut assumer.
09:03Il faut assumer.
09:04On donne chacun notre tour, notre part de ridicule.
09:06Moi, je suis un peu plus servi que les autres, peut-être.
09:09Mais parce que moi, ça ne me gêne pas trop.
09:11Est-ce que par moment, vous avez pu dire à Cyril « Cyril, là non, là, je n'ai
09:15pas envie de le faire ».
09:16Et est-ce qu'il est à l'écoute à ce moment-là ?
09:18Non, je lui ai dit une seule fois, parce qu'on avait fait un gage, je ne sais plus
09:22pour quelle raison, peu importe.
09:23Et je devais faire l'émission suivante en slip.
09:25On aurait bien aimé, nous.
09:27Oui, ça n'a pas contenté rien.
09:29Et comme je dis toujours que je ne mets pas de slip, du coup, il m'a dit « l'émission
09:33prochaine, tu ne te mets en slip. »
09:34Du coup, j'ai dit à Cyril « écoute, je vais faire tout ce que tu veux, mais je
09:37ne me mets pas en slip dans l'émission. »
09:38Il m'a dit « ben, aucun problème, etc. »
09:40Et je me suis retrouvé en cafard.
09:41Est-ce que c'était mieux ? Je ne suis pas sûr, mais au moins, je n'ai pas de slip.
09:46Est-ce que Cyril vous pose des interdits, des limites ? Est-ce qu'il vous recadre ?
09:50Est-ce que ça peut arriver ?
09:51J'aimerais bien, mais non.
09:52Malheureusement, ce qu'il adore, c'est justement qu'on soit hors cadre.
09:55Cyril adore quand ça part en vrille.
09:57Donc, ce n'est pas lui qui va nous interdire quoi que ce soit.
10:00Lui, il adore quand c'est du grand n'importe quoi.
10:02En fait, je pense qu'il adore que ça part en vrille, parce que le public aussi.
10:05Oui, bien sûr.
10:06Le public attend ça.
10:07C'est un peu une réminiscence de ce que faisait De Chabagne il y a très longtemps.
10:10C'était « Coucou, c'est nous », ce genre d'émission.
10:12On ne sait jamais ce qui peut arriver.
10:14C'est une émission qui n'est pas cadrée, qui n'est pas bordurée.
10:16Et on se dit qu'à tout moment, il peut se passer quelque chose.
10:19Et grâce à Cyril, ils sont servis.
10:20Et que ça déborde.
10:21Et que ça déborde, voilà.
10:22Si vous aviez un message à passer à Cyril Hanouna, là maintenant, ce serait lequel ?
10:26Ce serait lequel ?
10:28Ce serait qu'il me fasse confiance, qu'il me propose une autre émission.
10:31S'il est producteur de talent et que maintenant, c'est le roi de D8, on ne peut rien le refuser.
10:37Cyril, si tu me regardes, mets-moi le pied d'étrier pour une autre émission.
10:42Je ne sais pas tout faire, mais je pourrais peut-être faire d'autres choses.
10:44En tout cas, teste-moi sur d'autres choses.
10:46On a envie de vous voir ailleurs.
10:47Moi aussi, j'aimerais bien vous voir ailleurs.
10:50Ce n'est pas une impatience terrible, mais je me dis que j'aimerais bien faire ça avant le moindre quand même.
10:55Oui, ça va arriver.
10:56Alors Jean-Michel, il est temps pour nous de passer à l'impro-libre.
10:59Bon, j'essaierai de sortir une blague peut-être.
11:03Oui, avec plaisir.
11:04Ce n'est pas très poétique.
11:05Ce n'est pas grave.
11:06Evidemment, ça va être une blague un peu graveleuse.
11:09Comme on a l'honneur du mariage pour tous, c'est deux homosexuels qui disent pour fêter notre mariage,
11:17on va partir à San Francisco, fêter ça dans un hiver qui est gay-friendly.
11:23Donc, ils partent à San Francisco, ils se prennent un 747, sont en première et sont dans le top du Boeing.
11:28Et comme la nuit arrive, les hôtesses ferment les hublots, etc.
11:33Et on leur dit, il y en a un des deux qui dit, allez, on fait des galipettes dans l'avion,
11:38on est en première, on a payé le billet, etc.
11:40Faisons les trucs.
11:41L'autre dit, non, non, ça craint, il y a plein de gens autour, on va se faire choper, etc.
11:45Eh bien, non, ne t'inquiète pas, tout le monde dort, etc.
11:47Celui qui ne veut pas se défend, se défend.
11:49Celui qui veut absolument faire des galipettes dit à l'autre, écoute, tu vas voir, je te promets, tout le monde dort.
11:54Et à ce moment, il se lève, il dit, hôtesse, personne ne bouge dans l'avion, etc.
11:58Ils font leur affaire.
12:00Et le matin, les hôtesses arrivent, servent le petit-déjeuner en approche de San Francisco.
12:05Et elles trouvent au deuxième rang, les deux guilles étaient au premier rang.
12:08Elles trouvent au deuxième rang quelqu'un qui est sous les couvertures.
12:11Elles soulèvent la couverture.
12:12Monsieur, qu'est-ce qu'il se passe ?
12:13Le monsieur dit, j'ai une rage de dents terrible, je n'ai pas pu bouger, etc.
12:16Et l'hôtesse dit, monsieur, vous êtes en première classe, vous nous auriez appelé dans la nuit,
12:20on vous aurait apporté des médicaments, on vous aurait soigné, on aurait fait quelque chose.
12:23Et le mec dit, vous êtes gentil, il y en a un qui vous a appelé dans la nuit, il s'est fait enculer.
12:27C'est une blague un peu bête.
12:31Merci Jean-Michel, on a été ravis de vous recevoir.
12:34C'était le tout plaisir pour moi, Nathalie.
12:36A très bientôt alors, pour vos projets.
12:38Il était une voix, c'est fini pour aujourd'hui.
12:40Mais à très vite, bye bye.
12:56Check.