Paris 2024 : l'omniprésence des forces de l'ordre sur le terrain doit-elle être généralisée ?

  • le mois dernier
Les Vraies Voix avec Sofiane Aboubeker, président de l’association des Métiers de la Sécurité.

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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2024-08-14##

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Transcript
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, 17h-19h, Frédéric Brindel.
00:05Les Vraies Voix ce soir, je vous les représente Priscila Ludovski.
00:11Priscila Ludovski, militante et co-autrice de Gagner pour que la politique change vraiment nos vies.
00:17Abdoulaye Kanté, policier et auteur de Policier, enfant de la République.
00:21Et Mathieu Hoque, secrétaire général du Syntank, le millénaire.
00:25Ils sont prêts pour le coup de projecteur.
00:28Les Vraies Voix Sud Radio, le coup de projecteur des Vraies Voix.
00:32Une vraie balade des gens heureux, ces Jeux Olympiques.
00:35A Paris, mais aussi de Lille à Marseille, de Bordeaux à Châteauroux, de Nice à Vers-sur-Marne.
00:40Sérénité, convivialité et sécurité.
00:43Les forces de l'ordre ressortent quasiment autant plébiscité que les médaillés et l'idée se répand.
00:49L'omniprésence des forces de l'ordre sur le terrain doit-elle être généralisée ?
00:53Nous vous posons la question sur le compte X de Sud Radio.
00:56Dites-nous ce que vous en pensez.
00:58Généralisation ou pas, je vous donne la tendance dans un instant.
01:01Vous nous appelez au 0826 300 300, vous êtes les bienvenus.
01:05C'est Najed qui vous accueille et vous pouvez intervenir.
01:08Notre invité, je vous l'ai dit, Sophia Nabou-Becker, président de l'Association des métiers de la sécurité.
01:13Bonsoir.
01:14Bonsoir.
01:15On parlait des remerciements du président de la République.
01:19Vous avez été remerciée.
01:21La sécurité privée notamment a eu un rôle clé.
01:24Dans le dispositif de sécurité des JO, oui.
01:2630 000 agents de sécurité privée mobilisés.
01:28C'est du jamais vu.
01:30L'événement était inédit, mais c'est du jamais vu dans notre pays d'avoir 30 000 agents de sécurité privée mobilisés à un instant T.
01:37Ils ont fait un travail remarquable.
01:38On appuie les forces de sécurité intérieure pour permettre justement à ce que cet événement se déroule dans les meilleures circonstances possibles.
01:44Et à chaque fois, ce sont des entreprises privées et qui ont dû recruter, ce qui n'a pas d'ailleurs été une manche facile.
01:51Ça a été un travail d'arrache-pied mené depuis plus de trois ans pour faire déjà comprendre à l'État, plutôt à l'administration,
01:58la nécessité de réformer les conditions d'entrée en formation des agents de sécurité privée,
02:03mais également pour pouvoir mettre le coup de booster supplémentaire pour que, grosso modo, France Travail puisse aussi se mettre en action
02:13et que l'on puisse recruter les différents agents.
02:16Évidemment, Abdoulaye Kanté, vous avez beaucoup, beaucoup, nous le disions tout à l'heure lors du premier débat où il était question des réseaux sociaux,
02:26vous avez beaucoup communiqué sur ce bien-être, ce relationnel exceptionnel des forces de l'ordre avec la population.
02:35Est-ce qu'on peut, je vais faire le tour de table et puis après chacun va analyser la situation,
02:40mais est-ce qu'on peut dire que ces 15 jours ont été une période de rêve pour les forces de l'ordre françaises ?
02:46Je ne dirais pas une période de rêve, mais en tout cas, même pour réalité, parce que j'étais aussi sur le dispositif et tout de ces Jeux Olympiques aussi,
02:52donc en patrouille, etc. Et je pense que oui, ça a montré juste que la population en elle-même, que ce soit française ou même étrangère,
03:00était vraiment, on va dire, en pleine communion avec ces forces de sécurité intérieure, mais aussi avec les agents de sécurité aussi.
03:06Donc il y a eu cette réalité que, évidemment, c'est pour ça que je fais toujours la différence entre les réseaux sociaux et la réalité,
03:12où on sait très bien que vous avez des personnes qui venaient nous voir, qui nous prenaient en photo et qui nous disaient bonjour, merci.
03:18On avait aussi des haies, vraiment. Moi, cette sensation, je l'ai eue, je ne dirais pas en 1998, mais plus tard, en 2015, après les attentats.
03:28Donc après, on a eu toujours cette espèce de plébiscite qui était là. Donc encore une fois, les forces de l'ordre sont, on va dire, respectueuses avec ceux qui les respectent.
03:35Eh bien, au contraire, on le rend bien. Et c'est ça, en fait, le vrai visage de notre pays où, effectivement, vous avez des personnes qui savent où nous trouver
03:43parce qu'on sera là pour eux quand ils auront besoin de nous.
03:46Sofiane Aboubecker, vous avez senti, parce qu'on imagine qu'il y a toujours un petit peu la hiérarchie, alors bon, pour les Béossiens, dont je fais partie,
03:54on sait que tu es gendarme, tu es policier, bon, tu es militaire, bon, c'est tous pareil. Enfin, nous, tiens, tu es de cette radio, de cette télé, enfin, toutes les corporations.
04:03Mais vous, vous avez eu l'impression que vous, les forces de sécurité privée, vous faisiez partie de la famille ?
04:09Non, mais complètement, complètement. C'est justement le côté extrêmement positif de cet événement.
04:15Ça a permis d'intégrer la sécurité privée au dispositif de sécurité globale aujourd'hui, au même titre que les forces de sécurité intérieure, sur des périmètres différents
04:22parce qu'on ne fait pas le même métier, naturellement. Mais on participe chacun, de notre côté, à assurer la sécurité et la protection de la population.
04:31Et ça, c'est génial. Vous le disiez tout à l'heure, à très juste titre, les agents de sécurité, tout comme les forces de l'ordre,
04:36il faut regarder le marathon pour tous, les vidéos de marathon pour tous, que ce soit les coureurs, que ce soit le public, les forces de sécurité ont été plébiscitées.
04:44Pourquoi ? Parce qu'elles font un rôle essentiel, un travail de dingue, dans des conditions pas toujours évidentes.
04:50Ce qu'on appelle aussi un peu le continuum de sécurité, parce que ce n'est pas uniquement que le régalien qui était vraiment mis en œuvre sur ce dispositif,
04:56c'est toutes les forces alternatives, comme notamment les agents de sécurité, que ce soit la police municipale, etc.
05:01Mais je tiens aussi à souligner que les agents de sécurité ont vraiment facilité le travail de fluidification de l'acheminement des populations qui se rendaient sur les sites.
05:14C'était un peu vos relais naturels.
05:16C'était nos relais, parce qu'évidemment, entre le jalonnement et aussi pouvoir essayer d'orienter, en plus des volontaires,
05:21notamment sur la cérémonie d'ouverture, où il y avait plus de 500 000 spectateurs qui étaient attendus,
05:28ça s'est vraiment déroulé de manière optimale, où vraiment tout était fluide, ça roulait,
05:33parce qu'effectivement, je pense qu'on a tous travaillé avec la bonne réflexion,
05:38et ce qu'on appelle vraiment le continuum de sécurité, à cet instant, a vraiment fonctionné.
05:42Petite consultation pour les auditeurs de Sud Radio, je vous rappelle la question,
05:47l'omniprésence des forces de l'ordre sur le terrain doit-elle être généralisée ?
05:50Vous dites oui à 65%. Vous intervenez au 0826-300-300, dites-nous ce que vous sentez.
05:57Alors, le clin d'œil, il est là, c'est que notre Priscilla Ludovsky, vous savez, c'est une gilet jaune de la première heure.
06:03Et en plus, je l'ai placé, mais vraiment, en place de notre Abdoulaye Kanté.
06:07Bon, les deux s'entendent bien, et puis en plus, les amis de mes amis sont mes amis.
06:10Mais, quand même, ça dit quelque chose, cette présence qui a amené quand même une sérénité, Priscilla, non ?
06:17En fait, oui, je trouve qu'à la question posée du départ, est-ce que l'omniprésence des forces de l'ordre, c'est la solution ?
06:24C'est peut-être pas formulé comme ça, mais...
06:25Généralisée, doit-elle être généralisée ?
06:27C'est ça. Ma réponse, c'est que ça dépend du contexte, en fait.
06:30Je ne pense pas que l'omniprésence des forces de l'ordre doive être généralisée.
06:34Je pense que comme j'ai entendu parler de bonne intelligence, de coopération, de discussion, d'échange,
06:38et je pense que c'est le contexte qui fait les choses, et notamment là, le contexte, c'est un contexte de joie, d'amour, de joie.
06:45Les gens étaient contents. Je pense que le climat actuel politique, il est fatigant, il est pesant, il est stressant, c'est anxiogène.
06:51On en a marre de ça, et en fait, quand on retrouve les gens dans un contexte sympathique, il y a un relâchement des nerfs.
06:59Et d'ailleurs, pendant les mouvements sociaux, il ne faut pas croire, il y a des moments de communication sympathique avec les forces de l'ordre.
07:05En fait, on montre beaucoup ce qui ne va pas.
07:07Mais moi, j'ai beaucoup, beaucoup discuté, parce qu'on avait le temps dans les NAS, malheureusement,
07:12de discuter avec toutes les forces de l'ordre qui nous encadraient. En fait, moi, j'allais les voir un par un.
07:17Et souvent, vous vous dites, on a les mêmes problèmes.
07:19Mais en fait, c'est même eux qui m'expliquaient leurs problèmes. J'ai des gendarmes qui venaient me voir en province pour m'expliquer leurs problèmes,
07:23m'expliquer leurs difficultés au quotidien, etc. Et du coup, on se disait, mais pourquoi vous revendiquez pas ?
07:29On se met à coopérer sur certaines choses. Donc du coup, il y a vraiment cet esprit-là, je pense qu'il existe et qui pourrait être en fait...
07:37Moi, ce que je me pose comme question, c'est comment on fait en dehors des temps joyeux ?
07:40Voilà, c'est ça, c'est ça, moi, ma préoccupation, c'est comment on fait pour pérenniser ça sur la durée ?
07:45Alors, je reviens vers vous dans un instant, Sofiane Aboubecker.
07:49Mais Mathieu Hoque n'a pas encore parlé sur ce qui vient d'être dit.
07:52En fait, c'est vrai qu'il faut pondérer. On a besoin de votre sens de la pondération, Mathieu.
07:58Moi, je trouve déjà que les Jeux Olympiques ont marqué quelque chose qu'on savait déjà quand on regarde toutes les enquêtes d'opinion,
08:04c'est que les Français aiment leur police. Quand on regarde les enquêtes d'opinion, plus de 80% des Français, en général,
08:09c'est un sujet qui est structurel, aiment leur police. Plus de 85% des Français aiment leur armée.
08:14Il n'y a que chez certaines personnes, notamment dans certains partis politiques, qu'on dit qu'on déteste la police.
08:20Mais sinon, la majorité des Français aiment profondément leur police.
08:23Et puis après, certains disent qu'il faut éviter de tomber sur un pardon, entre guillemets. Mais des fois, on tombe sur un pas sympa.
08:28Non, mais bien sûr. Ça, ça existe partout. Mais à titre de comparaison, par exemple, il n'y a que 40% des Français qui ont confiance en la justice.
08:34Ça pose quand même le débat. Donc ça, c'est le premier point, je pense, qui est assez marquant des Jeux Olympiques.
08:40Ensuite, après, la question que vous posez, c'est est-ce qu'il faut généraliser ? En tout cas, est-ce que ça fonctionne ?
08:45En tout cas, ce qu'on a dans l'histoire récente, qu'on a depuis 2015 notamment, dès qu'on massifie un dispositif,
08:51quel que soit le contexte, policier, ça marche. Parce qu'en fait, quand on regarde 2015, après les attentats,
08:57c'est-à-dire un contexte de crise politique majeure avec un risque sécuritaire extrêmement fort,
09:02on a mis des policiers un peu partout. François Hollande a décrété l'état d'urgence.
09:05On a même saisi des armes dans les quartiers, ce qu'on ne fait plus aujourd'hui.
09:08Et ça a fonctionné. On a réussi à se protéger de la menace terroriste.
09:12Ensuite, après, je prends un deuxième exemple, notamment les émeutes de 2023.
09:16Les émeutes de 2023, qui étaient des émeutes d'une intensité beaucoup plus importante que celles de 2005,
09:21on a réussi, les pouvoirs publics ont réussi à les réguler en une semaine parce que, justement,
09:2645 000 forces de l'ordre avaient été mobilisées en même temps.
09:29Le nombre fait la différence.
09:32Je viens vous revoir, Mathieu, mais sur ce que dit Mathieu Hoque, Sofiane Aboubecker, d'accord ?
09:40Moi, j'ai deux choses. Premier élément, on sait que la sécurité, c'est d'abord de la prévention et ensuite de la réaction.
09:45Quand on a des forces de sécurité présentes sur le terrain, on sait qu'on diminue le risque de 80% voire 90% en fonction des situations.
09:52Donc, oui, la présence massive des forces de sécurité sur le territoire permet de limiter les risques et de prévenir la délinquance.
09:59C'est factuel.
10:01Mathieu Hoque, justement, la deuxième partie ?
10:03Et la deuxième partie que je voulais dire, c'est que du coup, je l'ai perdue.
10:08Ah, ça, c'est ballot. Je vous ai surpris. Vous n'en connaissez pas beaucoup, des journalistes qui reviennent à ce que vous avez demandé ?
10:14C'est bien moi, je suis intègre, Monsieur Hoque.
10:17Bon, alors, en attendant que vous retrouviez Adola Kante.
10:20Effectivement, dans cette embellie, je pense qu'effectivement, oui, quand on voit vraiment la masse d'effectifs qui étaient présents justement sur les dispositifs des Jeux Olympiques,
10:29masse, ça a vraiment son importance parce que ça veut dire que beaucoup de moyens humains.
10:34Et la problématique, c'est justement qu'on ne pourra pas effectivement tenir aussi le même dispositif qu'on a fait pendant cette quinzaine.
10:40C'est-à-dire que la masse de moyens humains était très importante.
10:44Ce qui veut dire, c'est qu'est-ce qu'il faut pérenniser ce système-là ? Je dirais oui et non.
10:49Oui, parce qu'on a vu que les citoyens avaient vraiment besoin, ce besoin de sécurité, de se sentir vraiment bien, de se balader comme il faut.
10:55Non, dans le sens où on ne pourra pas, ça nous a demandé beaucoup, beaucoup d'efforts.
10:59Quand je vous dis des efforts, c'est qu'on n'est pas partis en congé, les vacances, etc.
11:03Et nos plages horaires ont été vraiment très, très, très étendues.
11:06Ça fait dix ans que vous ne partez plus en vacances, il y a toujours quelque chose.
11:09Il y a toujours quelque chose. Et juste pour terminer, c'est que je pense que oui, effectivement, au-delà de ça, il faudrait à un moment donné peut-être changer de logiciel.
11:16C'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait une justice qui soit évidemment renforcée au niveau des moyens et aussi du recrutement.
11:21C'est que si on veut un peu plus de policiers dehors, il faut un peu plus de recrutement.
11:25Mais il faut qu'il y ait une justice aussi qui soit vraiment efficace.
11:28Et Mathieu Hoque a retrouvé le deuxième point.
11:30C'est la nuance que j'allais apporter au sujet, c'est qu'effectivement, depuis 2015, les policiers sont un peu les pompiers de tous les problèmes de la société.
11:38C'est-à-dire que dès qu'il y a un risque d'attentat, c'est eux qu'on envoie.
11:41C'est eux qui font face à l'ultra-violence, à la barbarisation de la société, le fait qu'il y ait de plus en plus d'attaques au couteau dans notre pays,
11:46le fait que tous les indicateurs de sécurité et d'insécurité sont aujourd'hui dans le rouge.
11:50C'est eux qui sécurisent les nombreux événements sportifs qu'on a organisés, l'Euro 2016, les Jeux Olympiques, la Coupe du monde de rugby également.
11:59Donc, on ne peut pas faire peser sur les policiers tous les problèmes de la société.
12:03Et donc, c'est pour cela, c'est le point que je voulais donner, qu'il faut justement partager la sécurité davantage avec, d'une part, la police municipale.
12:11Donc, faire en sorte que les maires puissent, et mettre tous les maires de France face à leurs responsabilités,
12:16qui ont des pouvoirs de police, que eux-mêmes aussi recrutent des policiers dans leur mairie.
12:21Et puis aussi, effectivement, la sécurité privée qui est très importante.
12:23Mais par rapport à cette question, j'ai en tête plusieurs amis, relations, vous aussi les auditeurs de Sud Radio,
12:31et appelez-nous au 0826 300 300 pour nous dire ce que vous en pensez.
12:35Mais Priscilla Ludovsky, ce que vous disiez tout à l'heure, c'est-à-dire que ça rassure la présence policière des forces de l'ordre,
12:41mais pour certains, ça inquiète, c'est encore le cas.
12:44Mais ça, c'est un peu psychologique, ce n'est pas dans les faits.
12:47Oui, parce qu'en fait, quand on voit la police, on se dit, il y a peut-être quelque chose qui s'est passé.
12:52Et peut-être que là où je suis, je ne suis pas forcément en sécurité, moi,
12:55parce qu'il se soucie de quelque chose qui se passe dans la ruée d'à côté.
12:57Donc il y a peut-être cette inquiétude un peu indirecte sur le coup.
13:00Mais il y a quand même le fait d'être rassuré quand on rentre tard le soir dans le RER et qu'il y a des rondes de la sûreté.
13:06Là, pour le coup, ça change tout.
13:07On est content quand on se fait agresser.
13:09Je pense que la question sur le sondage et le rapport des Français à la police, ça dit quelque chose.
13:17Mais ce que j'entends là, dans ce qui a été dit avant, c'est la question des moyens, des recrutements
13:22et la question de la manière dont on peut repenser le fait de faire sécurité dans un pays.
13:26Moi, quand j'entends généralisation et massification, ce sont des mots qui font peur.
13:32Je pense que ce sera intéressant de réfléchir à comment on travaille plus avec vos organisations, par exemple.
13:38Et vous vous retournez en direction de Sofiane Aboubecker.
13:41Ça tombe bien, parce que j'allais lui poser la question.
13:43Là, vous faites la transition, mais terminé, mais bravo pour la transition.
13:47Juste pour finir là-dessus, comment on peut recruter sur des métiers qui sont décriés
13:54et faire que la fonction soit plus attrayante, parce qu'elle serait moins militarisée, si je peux dire ça comme ça.
14:01Comment on peut attirer des jeunes vers ce métier-là, si ça ressemble beaucoup à...
14:07Vous parlez de l'uniforme.
14:09De l'uniforme, par exemple.
14:13L'uniforme s'en attire énormément, on l'a vu.
14:16Je sais pas, je parle de comment on peut repenser les choses pour faire sécurité sans faire peur.
14:20Tout ça est intéressant, parce qu'en fait, vous dites les vraies voix, tout ce que les Français disent au quotidien, et on l'entend.
14:26Et Sofiane Aboubecker, les professionnels de la sécurité, on connaît tous un vigile, par exemple.
14:33Un agent de sécurité.
14:34Un agent de sécurité.
14:35Ça n'existe pas, le vigile.
14:36Oui, d'accord, mais moi, je préfère appeler un chat un chat, parce que les gens, en tant que chat, se disent
14:41Mais c'est l'objectif aussi, de pouvoir faire de la pédagogie, expliquer à nos éditeurs qu'on parle d'agent de sécurité.
14:47Et on va y passer, et je prends le terme, agent de sécurité.
14:50Souvent, eux, sont encore plus en danger, parce qu'il n'y a pas d'armes, il n'y a rien pour se défendre.
14:57Et combien d'agents de sécurité se retrouvent en situation d'extrême fragilité, parce qu'on a beau avoir des gars costauds, souvent...
15:05Alors, ça, c'est l'image des pinales.
15:06L'agent de sécurité, massif, baraqué, qui permet d'issuader et de faire peur.
15:10Enfin, celui qui sait se défendre.
15:11On a eu Amandine Bouchard, championne olympique de judo, juste avant, qui a fait moins de 52 kilos.
15:15Elle a complètement raison.
15:16Le judo est un sport magnifique, tout comme le karaté, qui a été d'ailleurs zappé des JO.
15:20Oui, c'est une honte, on est tous d'accord.
15:22Ça nous aurait permis d'arriver en troisième position sur les JO.
15:26Bien vu, avec Steven Dacosta, qu'on aura peut-être demain, d'ailleurs.
15:29Allez-y, continuez.
15:31Donc, sur cette partie-là, pour vous répondre sur la partie comment on peut faire sécurité,
15:37comment on peut attirer des jeunes.
15:38On travaille, nous, depuis maintenant plusieurs années, à pouvoir à la fois changer les modes de recrutement,
15:44changer la doctrine.
15:45Les agents de sécurité qui ont été agressés, il a fallu se battre avec l'État pour pouvoir
15:49intégrer le fait que ce soit une circonstance aggravante.
15:52Ce n'était pas le cas.
15:53L'agent de sécurité était traité comme tout H1K1, nous qui nous faisons agresser dans la rue.
15:59Effectivement, sur certains sites, ils sont exposés, notamment dans la grande distribution.
16:02La grande distribution, c'est un métier extrêmement difficile.
16:05Des agents de sécurité qui restent de 8 à 12 heures en fonction en fonction,
16:09qui peuvent être dans les boîtes de nuit également.
16:11Ça, c'est un cas encore particulier.
16:13Il y a aussi le phénomène de l'alcool, la présence de l'alcool.
16:16Sur les centres commerciaux, c'est vraiment le reflet de la société.
16:20On voit tout ce qui se passe dans les centres commerciaux.
16:22On voit les gens qui galèrent à la fin du mois parce qu'ils ne peuvent pas payer.
16:25On voit des jeunes désœuvrés.
16:27On voit des personnes âgées, seules, qui ont besoin de voir des gens.
16:30Les agents de sécurité sont au cœur de tout ça.
16:32Ils sont là, ils sont présents.
16:34Ne tapez pas trop sur la table, excusez-moi.
16:36Allez-y, continuez.
16:38Pour pouvoir expliciter les modes de formation,
16:44il faut qu'on puisse avoir le champ libre.
16:47Aujourd'hui, notre profession est tellement réglementée
16:50qu'on n'a pas de liberté pour pouvoir former.
16:53Vous me parliez d'images d'épinal.
16:56J'ai une question logique d'épinal.
16:58Il faut vous armer ?
17:00Ils peuvent être armés.
17:01Les agents de sécurité privés peuvent être armés depuis une loi de 2017.
17:06Quel type d'armes ?
17:07Des armes létales, des pistolets, des revolvers, des armes longues.
17:10Dans des circonstances extrêmement particulières.
17:12Ça s'appelle l'agent de sécurité renforcé.
17:15Renforcé parce qu'il porte une arme.
17:17C'est des armes de catégorie B.
17:19Dans des sites nucléaires, on a des agents de sécurité qui sont armés.
17:22À Walt Disney, chez Mickey, il y a des agents de sécurité renforcés.
17:26Dans différents événements, on a des agents de sécurité renforcés.
17:28Et on a également, pour les agents de sécurité d'un niveau inférieur,
17:32la possibilité de pouvoir avoir des bombes lacrymogènes.
17:36Je pense notamment aux agents de sécurité mobiles
17:41qui vont simplement faire ce qu'on appelle des levées de doute.
17:45C'est-à-dire s'assurer que quand une alarme va sonner quelque part,
17:48il ne se passe pas grand-chose.
17:50Il se passe quelque chose qui puisse être en sécurité.
17:52Et permettre l'intervention des forces de l'ordre
17:54pour pouvoir appréhender les auteurs de délinquance.
17:56Abdoulaye Kanté, est-ce qu'on a une famille qui est en train de se dessiner
17:59avec l'agent de sécurité, le policier municipal, le policier national,
18:05le gendarme et j'irai même jusqu'aux militaires ?
18:08Est-ce qu'il est temps que ces cinq entités se mettent en place ?
18:13On le voit parce que, comme je l'ai dit en avant-propos,
18:15c'est ce qu'on appelle le continuum de sécurité.
18:17Je pense qu'à un moment donné, chaque institution,
18:20bien évidemment la police, ne pouvait pas non plus tout gérer.
18:23Nous avons aussi sur les primo-intervenants.
18:25On sait très bien qu'avant que la police se déplace,
18:27il y a déjà des personnes qui sont sur place,
18:29notamment des premiers acteurs de terrain.
18:31Je pense aux agents de sécurité qui sont des fois peut-être en premier lieu
18:34sur peut-être une agression, notamment dans une grande surface
18:38ou quelque chose comme ça, notamment sur les attaques de couteaux.
18:40Il faut savoir qu'il y a des formations qui ont été ouvertes
18:43entre agents de sécurité et même police nationale
18:46parce qu'ils viennent se former chez nous,
18:48notamment en vue des JO.
18:50Beaucoup de vos collègues se sont formés chez nous
18:53grâce à nos formateurs.
18:54Tout cela permet, en bonne cohésion,
18:57de pouvoir essayer de faire ensemble un continuum de sécurité
19:00pour pouvoir essayer de servir le citoyen en toute action.
19:05On s'approche de la fin.
19:06Un mot de Mathieu Hoque et un mot de Priscilla Ludovsky.
19:09Mais comme c'est une question, Priscilla, peut-être la question ?
19:13C'est une question ouverte qui aurait pu clôturer
19:15et laisser libre cours.
19:17C'était pas mal.
19:18Je pensais aux liens ministère de l'Intérieur-Police.
19:21La question de, est-ce qu'il faut que ça reste lié, par exemple.
19:26J'ouvre la question, prochain institut de radio.
19:28Moi j'ai dit oui, on n'en parlera plus, mais oui.
19:30Oui, la réponse est oui.
19:32Oui, parce que c'est un ministère régalien
19:34qui justement est en charge de la sécurité des citoyens,
19:37que ce soit du quotidien.
19:40La question, oui, oui.
19:42Mathieu Hoque.
19:43En quelques mots, quelques pistes de réponse à la question
19:46sur comment justement restaurer l'attractivité du métier de policier.
19:50Je pense qu'il y a deux leviers.
19:51Un premier, c'est les conditions matérielles.
19:53On ne fera pas d'attractivité des métiers sans mieux payer les policiers.
19:55Mais c'est pareil pour les enseignants, c'est pareil pour les infirmiers, etc.
19:58C'est important.
19:59Effectivement aussi, les conditions de travail matérielles au commissariat.
20:02Parce que quand on regarde les têtes de certains commissariats,
20:04on a envie de pleurer.
20:05Pareil aussi en termes d'intervention.
20:09C'est-à-dire que les voitures ne sont pas vêtues, etc.
20:12Quand on compare par rapport à l'Allemagne,
20:14il y avait un rapport de la Cour des comptes sur ce sujet.
20:15Et puis après, surtout, c'est un sujet immatériel.
20:18C'est-à-dire qu'en fait, il faut rétablir une culture d'autorité
20:21et de respect de l'uniforme.
20:22Parce que, je prends juste un chiffre,
20:24il y a aujourd'hui dans notre pays,
20:2530 000 refus d'obtempérer.
20:27C'est autant de gens qui disent non à la police
20:31et qui disent non justement à l'uniforme.
20:33Sofiane Aboubecker,
20:35président de l'association des métiers de la sécurité.
20:37Merci.
20:38Et vous, à travers vous,
20:40on s'empresse de féliciter toute votre corporation.
20:43Merci.
20:44La vôtre aussi.
20:45Vous recevez tellement de louanges.
20:47Très rapidement.
20:48Merci seulement à tous mes collègues
20:51et toutes les personnes qui se sont impliquées
20:53vraiment pendant cette quinzaine.
20:54Et il y a encore les paralympiques, n'oublions pas.
20:56J'ai une pensée pour tous mes collègues
20:57qui seront encore engagés là-dessus.
20:59Du 28 août au 8 septembre.
21:00Merci Mathieu Hoque.
21:01Merci à vous.
21:03Je lui disais merci parce que c'était intéressant
21:07de les écouter.
21:08On n'entend pas souvent cette branche.
21:10Et merci à Thibault Sadler aussi,
21:11notre réalisateur.
21:12Dans un instant, les infos.

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