DB - 17-08-2024
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00:00Ah ben, M. d'Artagnan, tout va-t-il comme vous le désirez ?
00:04Nous venons de forcer le dernier bastion à l'est de Perpignan.
00:09M. le Maréchal, vous m'avez mandé ?
00:12Vous avez suffisamment pris l'air des bastions.
00:15D'ailleurs, nous avons réduit la ville à une si effroyable famine qu'elle ne peut plus échapper à son sort.
00:19Les Espagnols vont donc perdre Perpignan, et qui perd Perpignan, perd toute la Catalogne.
00:24Voici la France poussée jusqu'aux Pyrénées.
00:27Mais si Sa Majesté décide à présent du grand fracas qu'elle entend faire au-delà des Pyrénées ?
00:31Sa Majesté n'est plus en Roussillon, M. le Chevalier.
00:34Elle a rejoint son éminence le Cardinal de Richelieu en la bonne ville d'Arles.
00:39C'est là qu'on vous mande.
00:41Sa Majesté ?
00:42Son éminence.
00:45Le Cardinal.
00:47Oui, je sais, M. d'Artagnan.
00:49Le Cardinal n'a pas l'air d'être de vos amis.
00:52Mais il y a quinze ans de tout cela.
00:54Le passé est le passé.
00:56Le visage de l'histoire change plus vite que le ciel au printemps.
01:00Bref, vous avez l'ordre de gagner Arles pour vous mettre à la disposition de son éminence.
01:04Sur le champ ?
01:05Sur le champ.
01:06Vous voyagerez sans uniforme.
01:08Bien, M. le Maréchal.
01:11M. d'Artagnan, vous voici cardinaliste, malgré vous.
01:56Arles, Arles.
02:27Meurs !
02:28Abus !
02:29Bordel !
02:30Des macarons !
02:31Des macarons !
02:32Ça, des macarons !
02:33Mettez-le sur moi !
02:36Bordel !
02:37C'est un abus !
02:38Blanchet.
02:39M. !
02:40Ah !
02:41M. !
02:43Vous ici, en Arles ?
02:44Et oui, comme tu vois, mais que se passe-t-il ?
02:46Il se passe, M., que ce M. est un voleur !
02:48Le voleur ?
02:49Oui, M., qu'est-ce qu'un macaron, M. ?
02:51Eh bien un macaron est un certain mélange d'amande, de blanc d'oeuf, de l'hiver,
02:55C'est un blanc d'oeuf de sucre et de citron, monsieur.
02:58Voilà qui est parlé.
02:59Si monsieur voulait se donner à peine de goûter.
03:01Que nous dit notre palais lorsqu'on nous avons absorbé une de ces choses ?
03:05Il nous dit premièrement que nous avons affaire à des noix au lieu d'amandes.
03:08Ensuite, que ces blancs proviennent d'oeufs de canne et non pas de poules.
03:12Ensuite, que c'est sucré de miel et de farine.
03:15Puis, que ce citron et de l'orange messieurs de la vulgaire auront.
03:18Diable, mon ami, si le lieutenant criminel savait cela.
03:21La dominance ne confie à une aguerre qu'à son opinion ne roue jamais assez.
03:24Pitié, monseigneur, pitié.
03:26Ma femme est en couche.
03:27Ainsi, non content de salir tes bâtisseries, tu t'en franchis à ta femme.
03:30Et cette pauvre créature va sans doute accoucher d'aussi grand criminel que toi.
03:33Quand es-tu Blanchet ?
03:34Moi, ma femme, monsieur.
03:35Je devrais en parler au roi.
03:37J'y songerai.
03:38Car sa majesté est fort exacte pour tout ce qui concerne les macarons.
03:41Et si j'en parle au roi, gars, à ton sort.
03:43Allez, file.
03:45Oui, oui, oui.
03:48Oh, monsieur.
03:51Blanchet.
03:52Ah, mon maître.
03:53Allons boire, monsieur, allons boire.
03:55Aubergiste.
03:56Voilà, voilà.
03:57Du vin.
03:58Et du meilleur.
03:59Je vous suis, messeigneurs.
04:01Eh bien, Blanchet.
04:03Eh bien, me voici, monsieur, confiseur.
04:05Mais la pratique est difficile.
04:07Elle demande sans cesse du nouveau pour flatter son palais.
04:10On ne saurait croire comme on devient coquet en matière de châterie.
04:15Ce qui fait que tu...
04:16Que je suis parti pour le midi afin de m'achalander.
04:19Ces diables-là ont une façon incomparable d'accommoder les sucreries.
04:23Sauf ton voleur.
04:24Oh, monsieur, celui-là ne sévira plus.
04:26Il aura pendant quelque temps la gorge nouée.
04:31Et ton commerce ?
04:32J'ai un commis, monsieur.
04:34Est-ce tout ?
04:35J'ai aussi une femme.
04:38Mon pauvre ami.
04:40Te voilà donc marié.
04:41Monsieur a mis le doigt sur la plaie.
04:43Est-ce une blessure ouverte ?
04:45C'est slow, monsieur.
04:47Et tu as pensé qu'un voyage dans le midi permettrait à la blessure de se refermer ?
04:50Oui, monsieur.
04:51Et puis...
04:53Et puis ?
04:55Il y avait mes deux beaux-frères.
04:58Quoi ? Ils étaient deux ?
05:00Tout de vaniteux et fainéant.
05:02À demeure chez moi, monsieur.
05:04Se plaignant sans cesse, d'autant plus maigre qu'il mangeait plus, monsieur.
05:07Si bien que la colère t'a pris.
05:10Mais dis-moi, ces deux beaux-frères, tu m'en parles au passé.
05:14À vous dire vrai, monsieur.
05:16Lorsque je leur ai eu expliqué mes raisons, l'un d'eux bougeait encore.
05:21Et l'autre ?
05:22L'autre...
05:23Il a toujours été un fort grand paresseux, monsieur.
05:27Prends-tu ce pendant que la Provence est aussi bonne pour ta santé qu'il le faudrait ?
05:30Monsieur, c'est quelque chose ?
05:31Non.
05:32Plancher, non.
05:33Les macarons sont un signe de la Providence.
05:35Je te garde.
05:36Je te reprends à mon service.
05:37Ah non ! Ah non ! Non !
05:39Non, monsieur.
05:41Je suis allé à Londres pour une histoire de ferret,
05:43manquer mourir à chaque auberge, à chaque renais de bottes.
05:45Ah non, sans parler du mal de mer.
05:48Non, non, monsieur, j'ai fini.
05:49J'ai passé l'âge, monsieur.
05:51Écoute-moi, Milius.
05:54Cette fois-ci, nous sommes pour le cardinal.
05:57Pour le cardinal ?
05:59Nous ?
06:00Oui, oui.
06:02Mais on l'est mourant, monsieur.
06:05Il n'est pas encore mort.
06:06Il traîne.
06:07Et tant qu'il traîne, il a vie.
06:09Et tant qu'il a vie, il a crédit.
06:10La preuve, le roi est à sa côté.
06:13Le cardinal craint les piqûres de moustiques,
06:15plus encore qu'il ne craint les conspirations de Saint-Marc.
06:17Alors, contre les méchants de bestioles
06:19et les méchants conspirateurs,
06:21il a préféré sentir autour de lui
06:22les bons vieux murs de la ville d'Arles.
06:24Il s'est donc réfugié là, sur les bords du Rhône.
06:27Et c'est là que je galope.
06:30Pour le cardinal, mais cela me fait encore plus peur, monsieur.
06:33Ce diable d'homme prend bien moins soin
06:35de ceux qui le servent que de ses chats.
06:37C'est ce que je sais, c'est certain.
06:40Et je reviens te prendre à cette auberge.
06:45Aubergiste.
06:46Monseigneur.
06:47Ce vin est excellent.
06:48Merci, monseigneur.
06:50Monsieur, fera-t-il à mon indigne auberge
06:52l'honneur d'y séjourner ne serait-ce qu'une seule nuit?
06:54Non, mon brave.
06:56Je pars, et c'est pour revenir.
06:58Jusqu'au revoir.
06:59Monseigneur.
07:00Blanchet, tu m'attends.
07:01Bien, monsieur.
07:07Au revoir.
07:38Monsieur le chevalier d'Artagnan.
07:40Il entre.
08:08Vous êtes monsieur d'Artagnan?
08:11Votre éminence a la bonté de son souvenir.
08:14J'adore peu de ce fait.
08:16Je n'oublie pas grand-chose.
08:19Mais êtes-vous le même?
08:22Je veux dire, êtes-vous toujours l'homme
08:24des expéditions périlleuses?
08:27Périlleuses, monseigneur?
08:29Et bien?
08:30Une mission est une mission, monseigneur.
08:33Le péril vient ensuite, s'il plaît à Dieu.
08:36Et l'on revient des périls?
08:38On en est revenu.
08:40Avez-vous de l'ambition?
08:43Encore, monseigneur.
08:46Voyez-vous, vous êtes de ces hommes
08:48qu'on ne fait venir que dans les occasions terribles,
08:52dans les circonstances qui ne sont que dangereuses.
08:55Il végète.
08:58Avez-vous des attaches à Paris?
09:00Votre éminence connaît les relations d'un soldat de fortune?
09:03Des soldats qui le voient partir comme il le verrait mourir?
09:06Pas de femme.
09:08Aucune?
09:09Aucune, c'est beaucoup.
09:12Aucune ne signifie des mortes, monseigneur.
09:16Quelle force, monsieur, de vivre sans femme.
09:20Comme vous devez être, les femmes,
09:23les hommes, les femmes.
09:27Comme vous devez être léger à cheval.
09:31Considérez-vous comme en congé illimité.
09:33Ce congé vient du roi.
09:35Un congé?
09:36Déjà une objection.
09:39Pardon, monseigneur.
09:41J'avais cru respirer une assez bonne odeur de poudre du côté de Perpignan.
09:44Oh, vous croyez Perpignan digne de vous?
09:48Monsieur d'Artagnan, assiège.
09:51Vous aimez encore les blessures à votre âge?
09:55Moi, si vous revenez avec ce que je désire, monsieur le chevalier,
09:59je vous ferai compte
10:01et je vous marierai avec une femme riche
10:04et qui se taiera avec l'argent de cette femme.
10:08Vous achèterez un régiment et vous serez
10:11maréchal de camp à la première campagne.
10:14Vous avez 35 ans,
10:16vous finirez lieutenant général.
10:19Que voulez-vous, mourir en plus?
10:22C'est trop, monseigneur, ou trop peu.
10:25Car alors c'est que la mission est impossible.
10:28Vous ne prononciez pas ces mots-là
10:31un certain jour où, accompagné de trois de vos amis,
10:34vous preniez la route de Calais.
10:37Ce que vous avez accompli pour la reine,
10:39vous pouvez le faire pour une personne d'aussi grande noblesse
10:42et de plus grande durée.
10:46Je ne parle pas de moi, vous l'avez compris,
10:49mais de la France.
10:51Vous partez pour Rome.
10:54Vous vous rendrez dès ce soir au pied des murailles d'Egmort
10:57entre la porte sud et la porte est.
11:00Là, vous trouverez des hommes sûrs.
11:02Ils vous conduiront à travers les marais
11:04jusqu'à un bateau qui vous attend au large.
11:07Vous avez le choix des moyens,
11:10le choix de vos besoins.
11:14Voici mes instructions avec ma signature
11:17pour vous servir d'armure.
11:20Afin qu'elle ne soit insuffisante,
11:23il vous faudra ne jamais dormir.
11:26Voyagez comme l'éclair
11:29quand il le conviendra.
11:31Et le plus difficile,
11:33attendre comme la mort
11:36quand il le faudra.
11:38Vous descendrez à l'albergo Porfirio.
11:41Là, vous prendrez connaissance de mes autres instructions
11:45le 1er août,
11:48le repas du soir.
11:53Ah, et voici les moyens.
12:03Adieu, monsieur.
12:17Adieu, monsieur.
12:48Eh bien, planceur.
12:50Monsieur.
12:51La servante de l'auberge serait-elle plus aimable que ta femme ?
12:54Que voulez-vous, monsieur ?
12:55Il faut bien tromper son impatience.
13:01Comment va son éminence ?
13:03S'il fait encore figure de tyran,
13:04c'est un tyran dont le poids devient matériellement plus léger chaque jour.
13:08Hélas, le roi ne va guère mieux.
13:10Il paraît qu'ils n'ont pas eu la force de s'affronter debout.
13:12Dieu sauve le roi !
13:14Et son éminence, bien sûr.
13:17Arles me semble plein d'espions royalistes et d'agents cardinalistes.
13:35Que dirais-tu d'une promenade à Rome ?
13:41On m'a raconté que les monuments y étaient fort beaux.
13:44Encore faut-il y arriver.
13:46Et quand je pense aux espions de sa majesté Philippe IV d'Espagne,
13:50à ceux de sa majesté Charles Ier d'Angleterre,
13:52à ceux de sa majesté l'empereur Ferdinand III d'Autriche,
13:56auxquels il convient d'ajouter les agents de sa majesté la reine...
14:15Reine-mère,
14:17ceux de sa majesté la reine Anne d'Autriche,
14:30ceux de monsieur frère du roi,
14:35auxquels il convient d'ajouter aujourd'hui ceux qui voudront venger la mémoire de monsieur le marquis de Saint-Marc,
14:40ne m'enlèvera pas de l'idée que nous aurons fort grand monde sur les bras.
14:52Et qu'en comparaison, la cavalcade de Paris à Douvres fut jadis une plaisante promenade.
15:00Marion !
15:03Appelez mes seigneurs.
15:10J'appelle Marion.
15:12Je vous prie de l'excuser, mes seigneurs.
15:14Marion vient d'être appelée d'urgence chez sa sœur, à l'autre bout d'Arles.
15:18Oui, sa sœur est en plein travail d'enfant.
15:20Nous espérons tous que ce sera un beau gros garçon,
15:23un beau grand soldat pour le roi,
15:25et pour son éminence, bien sûr, et pour son éminence.
15:28Appelez-moi l'aubergiste.
15:30Appelez-moi, mon seigneur.
15:34Vous ? Depuis quand ?
15:36Depuis tout à l'heure.
15:37Mon frère... Parce que je suis le frère de l'aubergiste.
15:40Mon frère a dû partir pour Bocquer, pour affaire le concernant.
15:44Mais il a pris la précaution avant de partir de vous confier à mes bons soins.
15:48La soupe !
15:50Ça recommence, monsieur. Je sens que c'est Milady qui va nous porter le potard.
15:54Tais-toi, Blanchet, il remet le tronc réel sous le mur.
16:00Excusez-moi, monsieur, mais je crois qu'il vaut mieux ne pas attendre le décès.
16:30C'est bon, c'est bon.
17:00C'est bon, c'est bon.
17:02C'est nous !
17:29Porte ouest, nous y sommes.
17:31Venez ici, chevalier. Une barque vous attend.
18:02Aïe !
18:04Aïe !
18:28Qu'est-ce que...
18:32Qu'est-ce que tu rêvais de calme, monsieur ?
18:38Vite !
19:02Pituit !
19:07Aïe !
19:14Arrête !
19:15Débrouille-toi !
19:19Arrête !
19:22Débrouille-le.
19:25Arrête !
19:29Arrête !
19:31C'est bon, c'est bon.
20:01Blanchez, il y a une portefeuille.
20:31C'est bon, c'est bon, c'est bon.
20:59C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:23C'est bon, c'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:30C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:32C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:34C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:36C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:38C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:40C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:42C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:44C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:46C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:48C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:50C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:52C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:54C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:56C'est bon, c'est bon, c'est bon.
21:58C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:00C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:02C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:04C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:06C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:08C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:10C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:12C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:14C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:16C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:19C'est bon, c'est bon, c'est bon.
22:21Mais monsieur, si vous fayez croire que notre voleur a gagné ce couvent, pourquoi aurait-il
22:45pris la peine de se déguiser en moine ?
23:15Monsieur, répandez-vous.
23:45C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
24:15C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
24:45C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
24:52C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
24:57C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:03C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:09C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:14C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:19C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:24C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:29C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:34C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:39C'est pas la peine de se déguiser en moine, c'est la peine de se déguiser en moine.
25:44Monsieur, ce n'est pas sans émotion que j'ai constaté que monsieur avait conservé une habitude qui le tienne, monsieur, à tous.
26:13Puis-je me permettre de faire remarquer à monsieur que monsieur a tous trempé un biscuit dans deux bouteilles de vin d'Espagne, alors que monsieur trempe deux biscuits dans un verre de vin.
26:26Brave à tous. Incomparable ami.
26:29Eh oui, monsieur. C'est comme ces raviolis, monsieur, on en fait tout un plat.
26:35Ce n'est jamais que des carrés de pâte fourrés avec un peu de viande.
26:40Allez, trêve de raviolis planchers, verse-moi un verre d'eau de vie.
26:44Attention, monsieur, il n'est pas éternel. Dieu n'y pourvoira pas toujours.
26:54Allez, en route, plancher.
26:57Ah oui, monsieur. Ah, le temps ne prête pas à la promenade, monsieur.
27:09Allez, on y va.
27:11Allez, on y va.
27:37Planchez, les barbares restent.
27:42C'est près de la côte romaine, monsieur.
27:44N'est-ce pas là qu'on trouve les meilleurs chrétiens ?
27:48Allez.
28:11Monsieur, les téléphones de l'abri.
28:42Monsieur, ils vont nous échapper.
28:44Pas encore, planchez. Cours chercher l'eau de vie et un pistolet.
28:47Bien, monsieur.
28:55Roger, où allez-vous ?
28:57Je ne connais rien.
28:58Ne nous abandonnez pas.
29:12Monsieur.
29:17Monsieur, l'eau de vie, monsieur.
29:20Allez vite, planchez.
29:31Bravo.
29:32Bravo, planchez.
29:34Planchez, nous savions que l'eau de vie était bonne.
29:37Nous serons désormais célébrables.
29:40En trouverons-nous de l'appareil en Italie, monsieur.
29:42Planchez, à quoi viens-tu d'assister ?
29:44Une bataille navale, monsieur.
29:45Non, monsieur le confiseur.
29:47À la naissance d'une nouvelle recette,
29:49le pouding à la barbaresque.
29:54Où sont passées ces dames ?
29:55Je ne sais pas, monsieur.
29:57Allez, planchez.
30:00Nos robes.
30:01Mais nous ne pouvons pas entrer comme ça dans Rome.
30:03Nous devons les faire sécher.
30:04Aide-moi vite.
30:10Moi, je sais de la meilleure science du monde
30:12que je ne livrerai pas ma jeunesse à des feux vulgaires.
30:14Il me faut une passion dont on parle
30:16et qui laissera des traces derrière soi.
30:18Alors, ma belle, tu as manqué ta chance.
30:19Et qu'en cela ?
30:20Aujourd'hui même.
30:21Tu ne vas pas prétendre qu'un de ces horribles barbares ?
30:24Mais si.
30:25L'homme au turban vert, c'est toi qu'il poursuivait.
30:28Mon dieu, on vient.
30:30C'est lui ?
30:31Non, c'est l'autre.
30:32Mesdames.
30:34Monsieur.
30:36Monsieur.
30:37Je vous salue bien.
30:38L'ironie, monsieur, je la pratique sur le pavé de Paris.
30:41On prétend même que j'y trouve quelques avantages.
30:44Mais nous sommes en terrain sable-neux et...
30:47Et ?
30:48Votre conduite...
30:49Ma conduite ?
30:50Oui, votre conduite...
30:51Ma conduite est celle d'un homme qui venait droit à travers les roses
30:54et qui s'est éloigné de la rue.
30:56Et ?
30:57Et ?
30:58Et ?
30:59Et ?
31:00Ma conduite est celle d'un homme qui venait droit à travers les roses
31:02pour vous féliciter du danger auquel vous venez d'échapper.
31:06Monsieur, je vous dois en effet mille grâces
31:09et je ne me battrai pas volontiers au pistolet avec vous.
31:13Mais nous en sommes à l'épée.
31:17Vous souhaitez réellement vous battre ?
31:19Vous ne connaissez point les femmes.
31:21L'une exigera que je l'épouse et l'autre se fera bonne soeur.
31:24Tout cela pour votre regard.
31:26Involontaire, mais définitif et perçant.
31:31Monsieur, vous apprendrez que je ne regarde jamais une femme.
31:34Fusse-t-elle jeune, fusse-t-elle nue.
31:38La flamme d'un mousquet,
31:40l'éclair d'une épée, le sang d'un imbécile...
31:44Voilà l'objet de toute mon attention.
31:47Monsieur ?
31:56Monsieur ?
32:27Tiens.
32:29Nous aurions de ces instants carnassiers.
32:40Voyons un peu, ceci.
32:45Et ceci.
32:51Et ceci.
32:56Et ceci.
33:03Désolé de ne pouvoir poursuivre, monsieur, mais je suis attendu.
33:26C'est bon.
33:53Bonjour, monsieur.
33:54Bonjour.
33:56Oui, auriez-vous des chambres ?
33:58Une ou deux ?
33:59Deux.
34:00Deux chambres. Parlez, s'il vous plaît.
34:01D'Artagnan.
34:02D'Artagnan ou d'Artagnani.
34:04D'accord.
34:05Monsieur d'Artagnetti, vous serez ici comme le bambino de la crèche.
34:08Blanche, peux-tu inscrire mon nom sur l'enregistrement ?
34:10Prégo.
34:11Tout de suite, monsieur.
34:12Alors.
34:13Vous inscrivez.
34:14D'Artagnan.
34:16D'Artagnan.
34:17Ah, va benissimo.
34:18L'estivalier d'Artagnucci.
34:19Emilia, viens ici.
34:20Mille dious, mort dious et café de dious.
34:22Et mon épée, c'est tout ce que je possède.
34:24Mon épée pour me tracer un chemin.
34:26Mon nom pour rappeler que j'y suis passé.
34:28Pas plus que je ne laisserai rouiller ma lame de toilette,
34:30je ne puis permettre qu'on déforme le nom que m'a confié mon père.
34:33Emilia, viens ici.
34:34Les erreurs de l'hôtesse nous protègent, monsieur.
34:35Pareil, embrouiller à nuit correspond à un incognito.
34:38Accompagnez les signories dans les cambres, presto.
34:41Blanche, qui t'a dit que je cherchais le secret ?
34:43Souhaitons, monsieur, qu'on ne commette pas aux cuisines
34:45les à-peu-près dont on martirise l'identité des clients.
34:49Oh, quel horreur.
34:52Blanche est jamais empoisonnée ?
34:54Monsieur a-t-il remarqué les herbes vertes qui flottent sur sa soupe ?
34:57Oui.
34:58Eh bien, c'est du persil, monsieur.
34:59Du persil ?
35:00Une herbe que les anciens pelaient aussi.
35:03Savez-vous ce qu'écrit plus tard que moi ?
35:05Non, mais je m'en moque, mais ce persil est un véritable poison.
35:14Alors, Blanche ?
35:15Disparez, monsieur.
35:17Je n'aime pas être empoisonné.
35:19Si j'aurais pu n'y avoir déformé mon nom,
35:21je déteste encore plus les attentats nocturnes.
35:25Blanche, ça me vaut bien le 1er août ?
35:27Oui, monsieur.
35:28Jusqu'à maintenant, je n'étais qu'un mousquetaire en vacances.
35:30À partir de maintenant, je suis un agent secret.
35:40Se rendre tous les jours
35:42de 4 à 5 heures après-midi à Sainte-Lucie, hors les murs.
35:45Sainte-Lucie, hors les murs.
35:48Attendre tant de jours qu'il le faudra,
35:50on y fera une rencontre.
35:52Le mot passé, l'enfer n'a rien perdu de son éclat,
35:56ni le paradis de son mystère.
36:15Sainte-Lucie.
36:46Je ne pense pas que ce soit notre homme plancher.
36:49Depuis 6 jours que nous venons régulièrement,
36:51il se serait déjà signalé à nous.
36:57Prieriez-vous, monsieur ?
36:59Et que faire d'autre, veux-tu me le dire ?
37:02On attend dans une église,
37:04particulièrement dans une église à Rome.
37:06Monsieur, je savais tout de votre épée.
37:08Toujours le même mot.
37:10Je ne sais pas pourquoi,
37:13Je savais tout de votre épée.
37:15Toujours prête à prendre l'air.
37:17De votre sommeil imperturbable.
37:19De votre cœur ambitieux,
37:21mais tendre.
37:23Mais rien encore de votre âme.
37:25C'est que l'âme d'un soldat n'a pas la même consistance
37:28que celle d'un bourgeois plancher.
37:31Plus dure des corses.
37:33Elle cesse pendant qu'elle peut s'envoler à chaque instant.
37:37Elle n'est si ferme que par la connaissance qu'elle a de sa fragilité.
37:42C'est ce qu'il faut savoir.
38:04Et si ce Bedou était un agent du Cardinal, monsieur ?
38:07Souvenez-vous, son éminence a plus d'un tour dans son sac.
38:11Et si ce Diable est un agent du Cardinal,
38:13son éminence l'a posté ici pour nous moquer.
38:16Le tuerons-nous, monsieur ?
38:18Oui.
38:19Si c'est demain la seule âme qui vive dans cette église.
38:24Plus personne ne viendra pour nous aujourd'hui.
38:27Attendre autant de jours qu'il le faudra, monsieur.
38:30La lettre est fermée.
38:31Deux jours, plancher.
38:33Deux jours.
38:34Pas d'heure.
38:37Nous serons ici demain à quatre heures.
38:41D'accord.
38:51Aucun cavalier ne viendra.
38:53Aucun attentat n'aura lieu.
38:55Que faisons-nous à Rome, peux-tu me le dire ?
38:57Mais la cuisine est d'une fadeur, monsieur.
38:59Une femme tronque, il n'aurait pas de tête.
39:01Sans parler de la tarte congénitale du Persif.
39:03Oh, ne me parle pas de Persif, plancher.
39:05Je me sens devenir chaque jour un peu plus d'Artagnouchi, d'Artagnou...
39:08Et vous ?
39:10Mordius.
39:12Nous nous sommes déjà rencontrés.
39:14Sur une plage romaine.
39:16J'avais glissé sur le sable, monsieur.
39:19Eh bien, perdez cette habitude de vous accrocher aux gens,
39:21lorsque vous trébuchez, monsieur.
39:23Monsieur ?
39:24Roger de Bucy-Rabutin, monsieur.
39:27Monsieur ?
39:28Le chevalier d'Artagnan.
39:30Le chevalier d'Artagnan ?
39:32Monsieur, je vous serai reconnaissant toute ma vie
39:35pour sauver ces deux demoiselles des barbaresques.
39:39Pourtant, j'ai deux requêtes à vous faire.
39:41Sur la plage, ce ne fut qu'une première rencontre,
39:44pour l'honneur de ma cousine.
39:46Votre cousine ?
39:47Oui, la blonde, celle qui se nomme Marie.
39:50Car elle se nomme Marie.
39:52Mais il reste l'honneur de son amie,
39:54qui vaut pour un second duel.
39:56Plus le fait de m'avoir traité d'imbécile,
39:59ce qui peut être vrai, mais qui fait souffrir inutilement ma vanité,
40:04soit un troisième duel en perspective.
40:07Votre poignet ?
40:10Tout à fait rétabli.
40:12De sorte...
40:13De sorte que ?
40:14De sorte que, s'il vous plaisait...
40:18Eh bien, venez, monsieur.
40:20Venez, vous allez payer pour le bedot.
40:33C'est bon, c'est bon.
41:04Oh !
41:12Faites voir.
41:14La blessure est légère, monsieur.
41:16Mon rectum est à quelques pas.
41:17Voulez-vous m'aider à les faire ?
41:19Bien sûr.
41:21Permettez-moi de vous présenter monsieur Plancher, que voici.
41:24Je vais le laisser à votre service, il est pâtissier de son état,
41:26mais il a tâté aux armées du métier de chirurgien.
41:29Je remercie beaucoup, monsieur, mais je serais plutôt confiseur.
41:32J'essaierais sur la cuisse de monsieur un non-gant que je tiens de ma mère.
41:36Et pour vous distraire de votre désagrément,
41:38il discertera fordoctement de l'importance des macarons dans plus tard.
41:48Que vous est-il arrivé, mon cousin ?
41:49Oh, pas grand-chose.
41:51Marie, monsieur d'Artagnan m'a traversé le poignet en votre honneur sur une plage romaine,
41:56et pour vous, Julie, à l'instant même, il vient de me traverser une cuisse.
42:02Mon cher vainqueur, la plus douce se nomme Marie de Rabutin-Chantal.
42:11Moi, je suis Bussi Rabutin, de la branche seconde.
42:16Et cette belle personne est Julie de Colinaud-du-Val.
42:24Julie est de celles...
42:27Mais le diable m'emporte.
42:28Si je sais pourquoi je vous les écris, vous les connaissez comme moi.
42:33Pardon, monsieur, suis-je maladroit ?
42:35Non, non, non, Plancher, non, non, non.
42:36Non, mais je pense qu'il me reste l'ennui que me causa ton maître en me traitant d'imbécile.
42:43Et je dis que je ne l'avais pas mérité.
42:45Voilà, monsieur.
42:47Vous aviez raison, d'Artagnan.
42:50Ce pâtissier vous paumade une plaie comme il beurre une brioche.
42:53Pas pâtissier, monsieur, confiseur.
42:57Oh, pardon, comme il vous accommode une friandise.
43:02Est-ce que vous, en échange de ce dessert,
43:04acceptez de partager avec nous le rôti et la salade ?
43:09Volontiers, monsieur.
43:10J'accepte votre aimable invitation.
43:14Le bel appétit que voilà, monsieur le chevalier.
43:16C'est le premier vrai dîner que je fais à Rome, mademoiselle.
43:20Les auberges romaines, je l'avoue, ne me valent rien.
43:22On tente de m'y empoisonner ou de m'y faire sauter la cervelle.
43:25Je ne puis souffrir de voir mon vainqueur loger dans des conditions indignes de lui.
43:30Donc de moi.
43:33Et comme j'exige de le mieux connaître, avant qu'il ne me tue,
43:37puisque vous tolérez notre société, pourquoi ne pas loger ici ?
43:41Mille grâces, monsieur.
43:42J'accepte votre aimable invitation.
43:48Monsieur le chevalier,
43:50vous ne savez nous faire que trop de bien ou trop de mal.
43:54Il faut que vous appreniez une conduite plus modérée à notre égard.
43:58Il est juste aussi que vous teniez compagnie à mon cousin,
44:01puisque vous le prenez à chaque rencontre pour votre pelote à épingle.
44:06Quant à nous...
44:07Quant à nous, nous vous apprendrons la ville.
44:09Nous vous conduirons dans les endroits les plus raffinés,
44:11les plus pernicieusement galants,
44:13les plus inattendus, les plus gracieux,
44:15les plus talentueux, les plus religieux.
44:18À propos de religion, je ne connais pas du tout les seins du paradis.
44:21C'est un fait.
44:22Mais je suis incomparable pour expliquer les batailles.
44:25Monsieur d'Artagnan,
44:27dites-moi pourquoi sur les tableaux représentant les batailles,
44:30les combattants se coupent la tête si volontiers ?
44:33Et comment ils en sortent de grands jets de sang
44:36qui semblent venir d'un tuyau ?
44:37Parce que les peintres aiment utiliser leur peinture vermillon, mademoiselle.
44:41Chevalier,
44:42pourquoi les généraux avancent-ils si glorieusement sur les champs de bataille
44:45encore qu'on se massacre sous leurs yeux ?
44:47Parce qu'ils prennent le temps de regarder les peintres au passage.
44:50Mais si les tableaux duraient une heure de plus,
44:52vous les verriez tout couverts de sang.
44:54Oh, monsieur,
44:55parlez-moi carnage.
44:58Mais je ne sais pas, mademoiselle.
45:00Comment ? Vous n'observez pas sur les champs de bataille ?
45:03Mais alors,
45:04vous êtes du dernier distrait.
45:06Vous qui avez été notre sauveur sur la mer,
45:09il faut me répondre.
45:11Comment se fait-il que la guerre,
45:13si cruelle sur les champs de bataille,
45:15paraisse douce
45:16et bien rangée sur les tableaux ?
45:18C'est pour donner du courage aux autres hommes, Marie.
45:22Artagnan,
45:24soyez mon ami.
45:26Vous m'apprendrez comment l'en tire le mousquet ?
45:28Ce que vous faites si vaillamment.
45:30Non,
45:31car cela noircirait vos jolis doigts.
45:34Mais je vous enseignerai à tirer au pistolet.
45:36Que faut-il faire pour atteindre son but ?
45:40Tirer sur la gâchette avec ses yeux.
45:56Nous sommes en retard, monsieur.
45:57Voilà une heure que j'attends.
45:59Le butot est déjà parti.
46:01Tant mieux pour lui.
46:06Blanchet.
46:07Monsieur.
46:08Entends-tu ce que j'entends ?
46:11Ce bruit se revient d'en bas, monsieur.
46:15A qui l'attribues-tu ?
46:18Un homme qui met son vin en bouteille
46:20et qui tombe parce qu'il l'a trouvé.
46:24Car on m'a dit que Rome était bâtie sur des caves.
46:28Et Rome sans doute, mais...
46:31crois-tu que les églises et les caves...
46:34Ce serait une fière idée, monsieur.
46:37Blanchet.
46:39Monsieur.
46:42Ordonnez-moi, Sainte-Lucie, cas d'urgence.
46:53Mais...
46:55Mais...
46:57Mais...
46:59Mais...
47:01Mais...
47:03Mais...
47:05Par ici.
47:08L'église est là.
47:10Le bruit venait de par là.
47:11Sur la droite.