• il y a 4 mois
En France comme ailleurs, des écologistes se battent. Sauver notre planète, l'écosystème, la faune et la flore et améliorer les conditions de vie de chacun sont au coeur de la préoccupations.

00:00 - ECOLOGIE QUEL AVENIR? ECO-WARRIORS (Première diffusion : 13/01/1998, un reportage de Serge MOUSSON) - Reportage en Grande Bretagne. A Manchester, des militants de l'association Earth First bloquent l'aéroport pour protester contre la pollution causée par les avions. Images factuelles, réactions des voyageurs, interview d'un manifestant. A Londres, un groupe d'écologistes s'est installé dans les arbres pour empêcher la destruction d'un parc par des promoteurs. Interviews de plusieurs militants et du président de l'Association des amis de Canburry Gardens.
06:52 - ECOLOGIE QUEL AVENIR? AU PAYS DES ECOLOS (Première diffusion : 13/01/1998, un reportage de Emilie GUIBERT) - La vie quotidienne à Eourres, un village des Alpes du Sud dont la population a adopté un mode de vie écologique et collectif. Alternance d'interviews des habitants du village et d'images factuelles : l'éducation des enfants, la gestion collective du village, les cultures biologiques.
13:43 - ECOLOGIE QUEL AVENIR? TRASH BUSINESS (Première diffusion : 16/01/1998, un reportage de Sofoklis TASIOULIS) - La municipalité de Berlin a mis en place un programme pour inciter les habitants à trier leurs ordures ménagères. Ils disposent ainsi de cinq sortes de poubelles. Alternance entre les interviews de Sabine THUMLER, (service de propreté de Berlin), d'un consommateur, du responsable d'une décharge, les images d'enlèvement des ordures par les éboueurs et de recyclage du verre.
20:22 - ECOLOGIE QUEL AVENIR? THANK'S ARIZONA (Première diffusion : 12/01/1998)
27:07 - ECOLOGIE QUEL AVENIR? ECO MAFIA (Première diffusion : 15/01/1998, un reportage de Gadh CHARBIT & Franck DHELENS) - En Italie, les membres de l'association écologiste Legambiente ont découvert comment la maffia a fait main basse sur l'industrie de l'élimination des déchets et ont obtenu la création d'une commission parlementaire chargée d'enquêter sur cette "Eco-maffia". Trente dirigeants ont été mis en examen.

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00:00Il est en train de se passer quelque chose de très important.
00:04Avant, les gens étaient surtout préoccupés par la sauvegarde de la forêt tropicale dans d'autres pays.
00:09Mais aujourd'hui, ils se rendent compte qu'il y a aussi des problèmes sur le pas de leur port,
00:13que les arbres ici aussi doivent être protégés.
00:168h du matin, l'aéroport de Manchester en Angleterre.
00:19Des militants du groupe écologiste Earth First, la terre d'abord, prennent d'assaut la zone départ.
00:24En moins de 2 minutes, ils bloquent les accès.
00:26Objectif, protester contre la pollution provoquée par les avions.
00:29Liés les uns aux autres par des tubes de PVC, ils forment une chaîne impossible à rompre.
00:34Mission accomplie, le terminal est bloqué, mais les voyageurs sont furieux.
00:38Ça ne résout aucun problème. C'est pas comme ça qu'ils arriveront à leur fin.
00:43Regardez tous ces gens qui sont bloqués.
00:50Partez, partez, laissez-nous tranquilles.
00:53La police ne veut pas de témoins et notre caméra est de trop.
00:57Je suis désolée, vous n'avez pas le droit d'être ici. Vous devez partir.
01:04Simultanément, une autre équipe d'éco-guerriers profite de la diversion
01:07et s'installe sur le toit d'un couloir d'accès au terminal.
01:12L'opération est un succès.
01:14Il aura fallu plus d'un quart d'heure à la police pour expulser les éco-warriors.
01:17C'est plus ce qu'il en faut pour faire passer le message écologiste.
01:21Ces gens dans l'aéroport ne se rendent pas compte du niveau de pollution causée par les avions.
01:26Ils pourraient prendre le train plutôt que l'avion pour de courtes distances.
01:30J'espère en tout cas qu'ils réfléchiront à ce problème la prochaine fois.
01:40Nous nous battons contre tout ce qui peut détruire l'environnement sur cette Terre.
01:44Les intérêts de l'industrie aéronautique et de l'industrie automobile
01:48sont étroitement liés à ceux de l'industrie pétrolière
01:52et constituent d'énormes multinationales qui ont plus de pouvoir que les gouvernements.
02:00Le commando de Manchester n'est pas un groupe isolé.
02:03Il existe en Angleterre au moins une trentaine d'associations d'éco-guerriers, un véritable réseau.
02:07A Londres, sur les bords de la Tamise, d'autres écolos vivent dans les arbres depuis un mois.
02:12Ils veulent empêcher un promoteur immobilier d'abattre une rangée de peupliers.
02:19Parmi eux, Amanda Middleton et son mari John.
02:23Ils participent à la guerre écologique maintenant depuis cinq ans
02:26et ils ont perfectionné toutes les techniques de lutte.
02:32En cas d'alerte, si on voit des forces de sécurité arriver,
02:36on déclenche l'alarme avec cette corne de brume.
02:41Cela fait beaucoup, beaucoup de bruit.
02:44Cela réveillera tout le monde.
02:46Ceux qui dorment en bas seront prêts à grimper immédiatement dans les arbres.
02:50En quelques instants, tout le monde sera là.
02:56La police utilise en général des plateformes élévatrices pour essayer de nous déloger.
03:06Mais on se tient aux arbres, on s'attache au tronc ou aux branches,
03:10par la taille ou par les bras,
03:12et cela devient donc très difficile de nous descendre de l'arc sans nous blesser.
03:20Les Echo Warriors se relaient 24 heures sur 24
03:23pour occuper les positions stratégiques sur la cime des peupliers.
03:26Ils savent que la police peut intervenir à tout moment.
03:33À six ans, le fils d'Amanda s'entraîne déjà pour les prochains combats écologiques.
03:37J'apprends à mon fils que les arbres sont très importants,
03:40qu'il faut les conserver pour les générations futures.
03:43Je lui apprends aussi qu'il faut savoir prendre des initiatives,
03:49défendre certaines valeurs, se prendre en main, agir au lieu de subir.
03:57Les Amis de la Terre ne se contentent pas d'une résistance passive.
04:00Ils ont organisé une campagne d'information pour alerter l'opinion publique.
04:07Ça, c'est une pétition.
04:10Depuis un mois, on a installé au bord de la Tamise un bureau d'information,
04:17et on a recueilli les signatures de tous les gens qui passent.
04:20Je crois qu'on a déjà plus de 2000 signatures.
04:30Ils n'ont pas le droit d'abattre ces arbres.
04:32Ce sont des peupliers qui ont été donnés par le roi Georges VI.
04:35Couper ces arbres pour des raisons purement commerciales, c'est inacceptable.
04:41Dans le quartier, les résidents ont pris fait et cause pour les écolos
04:44et sont, eux aussi, entrés en résistance.
04:49Le but des promoteurs et de la mairie, c'est de fermer le parc à ce niveau-là.
04:53Là, ce serait la fin du parc.
04:55Il nous resterait juste ce passage au bord du fleuve pour aller au centre-ville.
05:00Et toute cette partie serait transformée en jardin privatif pour la résidence.
05:04Il n'y aurait plus de parc public, alors que c'est le dernier espace vert qui nous reste dans le quartier.
05:14A la grande surprise des autorités et des promoteurs,
05:16les résidents de Kingston, traditionnellement conservateurs,
05:19font aujourd'hui cause commune avec les éco-warriors.
05:23Je vous ai apporté à manger. Prenez-le autant que c'est chaud.
05:28Je reviendrai prendre le plat plus tard.
05:31Il y a tellement de gens du coin qui ne veulent pas qu'on abatte ces arbres.
05:35Ils nous soutiennent par tous les moyens.
05:39Certains nous apportent de la nourriture, d'autres passent du temps avec nous sur le pont.
05:46Il est en train de se passer quelque chose de très important.
05:49Avant, les gens étaient surtout préoccupés par la sauvegarde de la forêt tropicale dans d'autres pays.
05:54Mais aujourd'hui, ils se rendent compte qu'il y a aussi des problèmes sur le pas de leur port,
05:58que les arbres ici aussi doivent être protégés.
06:02À Kingston, guerriers de l'écologie et gentlemen ont conclu une alliance contre les promoteurs immobiliers.
06:09Tous les lundis soir, au pub situé dans le parc,
06:11ils se retrouvent pour harmoniser leurs actions sur le terrain et sur le plan juridique.
06:17La contre-attaque doit être menée sur tous les fronts.
06:21Quand cette histoire sera terminée, on ira ailleurs pour une autre campagne de protestation.
06:26Mais derrière nous, on laissera des gens qui auront appris à se battre contre les autorités municipales, les promoteurs.
06:32Ils savent maintenant comment utiliser la presse, les médias.
06:35Ils forment maintenant un groupe homogène qui restera vigilant.
06:42Cela ne va pas s'arrêter là.
06:44Les gens réalisent maintenant qu'il faut déjà se mobiliser pour protéger le prochain espace vert menacé.
06:51Dans les Alpes de Haute-Provence, un petit village perdu à 1000 mètres d'altitude.
06:55Il y a 20 ans, le village était presque à l'abandon.
06:58Aujourd'hui, une soixantaine de personnes y vivent quotidiennement.
07:01Leur point commun, c'est une philosophie de vie, l'écologie.
07:09Une école primaire a même ouvert ses portes.
07:11C'est une écoécole.
07:12L'enseignement y est sous contraint avec l'éducation nationale, mais elle est gérée par les parents.
07:17Très tôt, les enfants apprennent à respecter la nature.
07:20Et dès que le temps le permet, la classe, c'est dehors.
07:23Alain, l'instituteur, tente de leur donner une éducation écologique.
07:28C'est un petit truc qui pollue.
07:30Tu le mets dans le sac.
07:34Regarde encore ce qu'on a trouvé pour aujourd'hui.
07:37Ceci, il faudrait qu'on puisse le mettre dans un conteneur à verre, c'est ça ?
07:42Sans le bouchon.
07:45C'est bien beau de tout mettre à la poubelle, mais ça peut servir.
07:48Un bocal, on peut le donner à quelqu'un qui le recycle.
07:51Le mettre dans une machine à verre.
07:53D'accord.
07:54Ce qui est pour moi intéressant, c'est une sensibilisation à la fois à l'environnement,
08:00mais que chaque enfant puisse avoir sa propre démarche.
08:03Pour qu'ensuite, quand il sera amené à quitter le village,
08:06il puisse effectivement se dire, dans notre école, on faisait du tri,
08:10on mettait les papiers dans un coin.
08:12Là, on ne le fait pas.
08:13C'est plus que l'enfant trouve son propre modèle, je dirais,
08:17et sa propre réponse par rapport à l'environnement.
08:20En 1975, des jeunes d'inspiration écolo-libertaire décident de créer une communauté.
08:26Ils achètent une ferme.
08:27Si aujourd'hui la communauté a disparu, Ehour et ses habitants en ont gardé l'esprit.
08:32L'Assemblée villageoise se réunit une fois par mois, en plus du Conseil municipal.
08:36Toutes les grandes orientations sont discutées ici, avec la population.
08:40Aujourd'hui, au programme, la gestion du bois et des eaux usées.
08:43Il faut couper du bois avant la fin avril,
08:46parce qu'après il y a la montée en sève et puis c'est nuisible à la forêt.
08:49Information aussi pour ceux qui ont une tronçonneuse,
08:51je viens d'avoir une possibilité d'avoir des huiles mécaniques
08:56faites à partir de végétaux et écologiques aussi.
09:02Point suivant, la station d'épuration.
09:06On était parti sur un projet de filtre à planter de roseaux.
09:10C'est les végétaux eux-mêmes qui digèrent, qui transforment les eaux usées
09:15avec un très bon niveau de qualité de rejet.
09:19Concilier croissance économique et respect de l'environnement
09:22reste le défi permanent du village.
09:24Ehour ne doit pas être un village utopique.
09:26Pour Yves Michel, le maire, le projet est politique.
09:29Respecter les aspirations de chacun, en accord avec la communauté.
09:33On apprend à se connaître les uns les autres,
09:35pour savoir les goûts, les passions, les capacités de chacun.
09:39Et ensuite on voit ce qu'on peut faire ensemble.
09:41Pour moi c'est ça la démarche écologique.
09:43Donc là c'est au niveau humain, avec la terre,
09:45c'est qu'est-ce qu'on va pouvoir faire pousser,
09:47qui respecte les cycles du sol, etc.
09:49Donc une solidarité naturelle, puisque c'est basé sur l'échange.
09:52Pour moi c'est vraiment l'archétype même de l'écologie.
10:03À Ehour, chacun à sa maison.
10:05Mais toutes les occasions sont bonnes pour se retrouver comme au bon vieux temps.
10:10L'économie du village s'articule autour de l'agriculture biologique.
10:14Gérard vit à Ehour depuis 17 ans.
10:17Il est aujourd'hui un des piliers du village.
10:19C'est lui qui nourrit toute la communauté.
10:21Il n'est pas né écologiste.
10:23Il l'est devenu par amour de la nature.
10:27Quand j'étais petit, je voulais être gardien de zoo, c'était mon obsession.
10:30Mais jamais agriculteur.
10:32Et puis ma foi, je trouve que c'est une erreur de jeunesse,
10:39parce que je trouve que ça me correspond bien.
10:44Ce militant vit l'écologie comme une religion.
10:47Il y a 20 ans, j'ai commencé à faire de la culture bio.
10:50J'étais un peu un pionnier.
10:52En France c'était marginal, en Europe aussi.
10:55Et puis maintenant on se rend compte que toute la chaîne de pollution est liée à l'homme
11:00et qu'il faudra payer pour faire de l'écologie et pour conserver notre santé.
11:06Donc à long terme, l'écologie et la culture bio, c'est la seule solution.
11:10Gérard dirige une exploitation de 10 hectares cultivée sans produits chimiques.
11:14Une fois par semaine, il descend de ses montagnes pour vendre ses produits.
11:18Autre caractéristique du village, une organisation solidaire entre les habitants.
11:22Aujourd'hui, Bernadette, la femme de Gérard, est de Corvée de Cantines.
11:26Pour elle, Ehour doit servir de modèle aux citadins.
11:29La plupart des gens vivent en ville et je crois qu'ils peuvent aussi s'organiser
11:34avec leurs voisins de quartier notamment sur ce qu'ils peuvent supprimer qui est anti-écologique.
11:40S'organiser au niveau des transports aussi, au niveau de la nourriture aussi.
11:46Il y a de plus en plus des biocops, des magasins d'alimentation naturelle,
11:50des producteurs bio au marché qui peuvent aussi eux-mêmes s'alimenter mieux
11:56et favoriser le développement de l'agriculteur biologique qui respecte la nature par ce biais-là.
12:03L'écologie est donc une nouvelle manière d'envisager l'économie.
12:07Les éco-villageois n'ont pas besoin d'aller faire leurs courses en ville.
12:10Ils ont réussi à créer leur propre autonomie en s'investissant dans la réalisation d'une coopérative alimentaire.
12:16Les achats se font en commun, les prix sont équivalents à ceux du marché classique.
12:21La biocop, c'est la fierté du village. Dans le supermarché d'Ehour, on trouve de tout.
12:25Des produits ménagers, des produits frais et même de la bière, mais bio.
12:31Chacun note sur une fiche d'achat ce qu'il prend, un système basé sur la confiance et le service mutuel.
12:41Tous les habitants s'accordent à reconnaître le principal inconvénient du village, son isolement.
12:47Pourtant, Gérard et Bernadette ne regrettent en rien leur exode urbain.
12:53Pour ces néo-ruraux, vivre à la campagne n'est certainement pas synonyme d'ennui.
12:57Ce qui peut choquer ici un étranger ou quelqu'un qui arrive, c'est de dire « oh mais vous devez vous ennuyer, qu'est-ce que vous faites l'hiver, etc. »
13:04Or, en fait, on n'a jamais le temps de faire tous nos projets dans ce village, on manque toujours de temps.
13:09Quels sont vos projets ?
13:11Avoir plus de temps pour moi, je ne sais pas, pour aller…
13:16Rêver, observer ?
13:17Rêver, voir les oiseaux, je ne sais pas, faire de la photo…
13:21Écrire de la poésie, contempler quelque chose, un contemplateur.
13:27Mais de rêve profond, est-ce qu'on en a vraiment ? Pas tellement.
13:31C'est un peu le paradis, alors ?
13:33Non, ce n'est pas le paradis, c'est une forme de paradis.
13:44Avec 4 millions d'habitants, Berlin et sa région constituent l'une des agglomérations les plus peuplées d'Europe.
13:50Les services responsables de l'enlèvement des ordures sont confrontés tous les matins à une tâche titanesque.
13:56Les tonnes de déchets produits de chaque jour par la ville menacent l'environnement.
14:01Les autorités cherchent de nouveaux moyens écologiques pour traiter les ordures ménagères.
14:06La municipalité incite les citoyens au tri, 5 poubelles différentes par maison.
14:11Malgré un pourcentage important de matières recyclées par rapport à d'autres pays européens
14:16et même si en 5 ans la production de déchets domestiques et industriels a baissé de près de 50%,
14:22il reste encore beaucoup trop d'ordures à traiter et à éliminer.
14:25Ainsi, la ville a développé une machinerie gigantesque qui tourne 24h sur 24 afin que Berlin reste propre.
14:31Mais la solution pour réduire encore plus le volume des déchets ne peut passer que par une prise de conscience des citoyens.
14:37Je crois que les gens ont finalement pris conscience du fait que la protection de l'environnement est quelque chose de très important.
14:45Même si c'est encore très vague.
14:48Simplement transformer cette prise de conscience en acte, c'est pas facile.
14:53Car il faut tenir compte des problèmes sociaux qui s'aggravent, pas seulement à Berlin.
14:58Le chômage augmente partout. On prévoit 4,5 millions de chômeurs pour cette année.
15:03Alors dans ces conditions économiques difficiles, le problème de la protection de l'environnement passe pour beaucoup de gens au second plan.
15:11Je crois que beaucoup de gens préfèrent trouver un travail dans une entreprise, même si celle-ci ne respecte pas l'environnement,
15:17plutôt que de rester un chômeur écologique.
15:20Le premier souci de nos jours, c'est de travailler, pouvoir gagner sa vie.
15:26Voici les trois principes écologiques fondamentaux pour le traitement des ordures.
15:30Réduire, recycler et éliminer.
15:34Protéger l'environnement et réduire les déchets est un principe qui doit être respecté dès l'achat des produits.
15:40Un réflexe que tout consommateur devrait avoir.
15:43Witold Brozek, ingénieur à la retraite, habite Berlin-Est.
15:47Même au supermarché, il pense en tant qu'écologiste responsable.
15:51D'abord, je choisis toujours des produits consignés plutôt que des produits jetables.
15:58Ensuite, je regarde d'où provient le lait.
16:02Et c'est bien sûr un problème de transport.
16:06Il faut que les trajets soient les plus réduits possibles pour éviter les gaspillages et la pollution.
16:13L'idéal serait de trouver du lait produit dans la région.
16:17Celui-ci est fabriqué à Heilbronn.
16:22C'est très loin d'ici.
16:25Pour moi, c'est une raison de ne pas acheter cette bouteille.
16:29Mais pour la plupart des consommateurs, c'est le prix qui guide l'achat et non les considérations écologiques.
16:35Pourtant, un pourcentage important des ordures ménagères et les coûts financiers que leur retraitement exige
16:41pourraient être considérés comme des déchets.
16:45Pourtant, un pourcentage important des ordures ménagères et les coûts financiers que leur retraitement exige
16:51pourraient être considérablement réduits si le tri des matières récupérables était suivi dans les actes au quotidien.
16:58Il y a d'un côté les matières plastiques.
17:03Voilà mes ordures en plastique. Je les mets dans le bac jaune.
17:08Et puis il y a aussi les matières biologiques.
17:12Celles-ci sont en principe retraitées dans notre composteur.
17:20Un système pilote qu'on a lancé dans notre ville.
17:26Et ce compost est écologiquement utile.
17:32Je vais vous le montrer plus simplement.
17:36Voici donc mes déchets biologiques.
17:40Quelques épluchures.
17:44Et puis là, les autres déchets non recyclables.
17:53Le verre. L'exemple du recyclage qui fonctionne.
17:57Berlin et ses environs rejettent un demi-milliard de bouteilles par an.
18:00Elles sont jetées dans les containers à verre.
18:03De là, elles sont transportées vers un centre de recyclage au nord de la ville.
18:07Le verre est une matière récupérable à 100%.
18:14Au centre de recyclage, le verre est trié une deuxième fois afin d'enlever les matières étrangères.
18:20Avec un effort technique comparable à celui déployé pour l'exploitation de pierres précieuses,
18:25on nettoie et recycle les joyaux de notre époque.
18:29La demande des écologistes est d'établir des cycles de récupération pour d'autres matières.
18:35Un souhait techniquement réalisable, mais un souhait qui coûte cher.
18:39Si un procédé de recyclage devient plus polluant qu'un système d'élimination comme l'incinération à cause des transports,
18:47cela n'a plus de sens, ni au niveau écologique, ni au niveau économique.
18:52Il ne faut pas faire n'importe quoi.
18:55Et il faut penser au porte-monnaie des citoyens.
19:00Les déchets non récupérables sont soit incinérés, soit stockés aux environs de Berlin.
19:06Grâce à une législation restrictive et des amendes conséquentes,
19:10l'Etat et les communes ont réussi à réduire la quantité de déchets commerciaux et industriels d'une manière significative.
19:17De 900 000 tonnes en 1992, ils sont passés à 300 000 tonnes pour l'année 96.
19:25Mais pour les ordures ménagères, les progrès sont beaucoup moins significatifs.
19:31L'incitation à respecter le tri des ordures reste un vœu pieux.
19:36Au gouvernement, on en est même à penser à créer une police des ordures ménagères.
19:43Les déchets qui sont livrés ici contiennent encore trop de matières récupérables.
19:52Contrairement à ce que pourraient penser les gens.
19:5660 à 70 % des ordures ménagères ne sont toujours pas triées.
20:05Lors d'un sondage récent commandé par la municipalité de Berlin,
20:10la majorité des personnes interrogées se dit très attentive aux problèmes écologiques
20:15et se prononce pour le traitement écologique des ordures.
20:18Un sondage que les pratiques quotidiennes contredisent malheureusement.
20:23Ligurie. Au sud du Piémont et de la Lombardie, cette région abrite un patrimoine écologique parmi les plus riches d'Europe.
20:30Hugo Fichteur y dirige la section locale de l'association écologiste Legambiente.
20:35Le chemin sur lequel nous roulons traverse un parc classé patrimoine mondial de l'humanité.
20:40Mais en bordure de cet espace préservé, une vallée. La vallée des déchets.
20:44Sa découverte est à l'origine du plus important scandale écologique d'Italie, l'écomafia.
20:50Quand nous avons découvert l'endroit, nous étions cachés exactement ici, avec nos appareils photos, toutes nos caméras.
20:58Il n'y avait aucune barrière, tout était ouvert, le sol était couvert de cadavres d'animaux.
21:03N'importe qui pouvait entrer dans la décharge. C'était hallucinant, il n'y avait aucune protection.
21:09Aucun respect des règles primordiales de l'hygiène, aucun respect de la loi.
21:18Cette décharge, initialement prévue comme décharge de secours pour une durée d'un an, a été en réalité détournée de sa fonction.
21:242500 tonnes de déchets y étaient déversées chaque jour.
21:28Au terme de 5 ans de lobbying, cette décharge ne reçoit plus que 100 tonnes par jour.
21:33Une activité réduite, mais encore dangereuse pour l'environnement.
21:37Ils viennent décharger des ordures qui normalement auraient dû être triées au préalable dans une installation qui se trouve de l'autre côté de la ville.
21:45Les déchets secs auraient dû être séparés des déchets humides.
21:49Malheureusement, comme vous pouvez le voir, les ordures n'ont pas été triées et sont déversées telles quelles.
21:56L'absence de tri des ordures de ce camion n'est passible au regard de la loi italienne que d'une ridicule contravention.
22:03Comme d'ailleurs l'ensemble des atteintes à l'environnement.
22:06Ce qui revient à une quasi-impunité pour tous les abus.
22:09C'est pourquoi Hugo Fichteur tient le rôle de l'empêcheur de tourner en rond.
22:13Au Corpo Forestale, la police de l'environnement, il vient régulièrement apporter les preuves d'infractions dans le traitement des déchets.
22:22Voici les photos que nous avons prises.
22:24Je crois qu'une opération de contrôle serait nécessaire si nous voulons comprendre pourquoi ce genre de choses arrivent encore et comment elles se font.
22:31Il serait aussi intéressant d'effectuer des contrôles à la sortie du centre de tri.
22:36Vous savez bien que c'est très compliqué.
22:39Compliqué mais la situation est en train de changer.
22:42Le militant écologiste Enrico Fontana a révélé un scandale qui porte sur plusieurs milliards de francs.
22:48La déchets connection ou comment la mafia a fait main basse sur le traitement des déchets.
22:53Désormais, les atteintes à l'environnement sont passibles de vrais procès.
22:59Lorsque le tribunal a accepté que nous nous portions partie civile, les mafieux qui étaient en prison ont dit
23:05« alors on ne va pas pouvoir fumer ».
23:07Pour eux, le fait que les écologistes soient partie civile signifiait qu'on allait leur interdire de fumer.
23:14Je crois qu'ils n'ont pas vraiment compris le danger que nous représentions pour eux.
23:20Et pourtant, la mafia aurait tort de les sous-estimer.
23:23L'association Legambiente a obtenu la création d'une commission d'enquête parlementaire.
23:27La mobilisation des services secrets afin de démembrer le système de l'écomafia.
23:31Un système qui repose sur un tour de passe-passe financier.
23:35Le prix du traitement des déchets toxiques est au minimum de 1000 lires par kilo.
23:39Il peut monter jusqu'à 1 million pour des déchets radioactifs.
23:42Alors, si on fait passer des déchets toxiques pour de vulgaires déchets urbains,
23:46la différence représente un bénéfice énorme, mais légal.
23:53Alfredo Milazzo a mobilisé une brigade qui se consacre exclusivement aux 15 décharges de la ville de La Spezia.
24:01Certaines, comme celle-là, ont été assainies et fermées.
24:06Mais d'autres, gardées en l'état, sont placées sous contrôle judiciaire pour les besoins des enquêtes en cours.
24:18Nous prélevons des échantillons de déchets pour en vérifier la composition.
24:22Mais aussi pour s'assurer qu'ils rentrent dans la catégorie des déchets autorisés à être déversés dans cette décharge.
24:28C'est un bassin conçu pour recueillir les eaux de pluie qui tombent sur la décharge.
24:34Ces eaux de pluie vont absorber des substances toxiques présentes dans les déchets avant de se déverser dans ce bassin.
24:43Ce liquide est toxique, il est dangereux.
24:46Normalement, il doit être recueilli et transporté vers un centre de traitement pour liquide très polluant.
24:53Ce sont des déchets spéciaux et très hétérogènes, qui proviennent souvent d'autres régions et qui finissent dans cette décharge.
25:00Ils peuvent aussi arriver de pays étrangers. Ils sont acheminés ici par plusieurs transporteurs.
25:07Ces transporteurs sont liés à différentes sociétés, à des intermédiaires.
25:11Évidemment, ce sont pour la plupart des sociétés écrans.
25:1530 dirigeants de ces sociétés ont été mis en examen.
25:18Parmi eux, Horacio Duvia, qui, selon un rapport de l'Egambiente, serait à la tête d'un réseau de sociétés écrans où se croisent des intérêts de la Camorra napolitaine.
25:28Nous l'avons joint par téléphone.
25:31Il y a une enquête en cours, une enquête très importante.
25:35Il s'agit d'une enquête sur les déchets autorisés à être déversés dans cette décharge.
25:40Il y a une enquête en cours, une enquête très importante.
25:45Je refuse de faire quelques déclarations que ce soit.
25:48Appelez mon avocat, vous verrez bien ce qu'il répondra.
25:51Et donc on peut l'appeler ?
25:53Il n'est pas là pour le moment.
25:55Systemi Ambientali, la société d'Horacio Duvia dont officiellement il a démissionné.
26:01Mais cette entreprise existe toujours et continue à traiter des déchets.
26:05Comment ? Pour qui ? Nous avons tenté de poser ces questions.
26:09Mais là encore, même silence, les employés se terrent.
26:14Dehors, notre informateur reconnaît une salariée de la société.
26:19Excusez-moi mademoiselle, excusez-moi juste une seconde.
26:21Je ne travaille pas là. Cherchez quelqu'un qui y travaille. Moi je n'y travaille pas.
26:25Corruption, pollution, mafia, autant de bonnes raisons effectivement pour se taire.
26:31Mais Hugo Fichteur, engagé dans ce combat, est persuadé de n'avoir découvert que la partie visible de l'iceberg.
26:37Aujourd'hui, nous passons le relais aux organismes d'investigation.
26:40C'est leur travail. C'est à eux qu'il revient d'aller de l'avant et d'incriminer les personnes concernées.
26:45Il est absolument certain que des sociétés européennes sont impliquées dans ce trafic.
26:52Le trafic de déchets tellement énorme qu'il a forcément une dimension internationale.
26:58Nous sommes convaincus qu'à l'avenir, l'humanité affrontera trois trafics majeurs.
27:02Autour des personnes âgées, de la drogue et des déchets.
27:05Et le trafic de déchets est le plus juteux.
27:09Aujourd'hui, la peur des produits chimiques a remplacé la peur des microbes.
27:12À Snowflake, petite bourgade d'Arizona, sur le parking de cette station, une cliente pas comme les autres.
27:18Suzanne Meloy vient faire ses courses et le plein d'essence une fois par semaine avec un masque à gaz.
27:22Suzanne fait partie de la communauté des chimico-sensibles, une population hautement allergique à la moindre émanation chimique.
27:29C'est pour cette raison que Suzanne doit se tenir le plus loin possible des postes d'essence.
27:35Je n'aime pas cet endroit. Il y a trop de circulation et de pollution.
27:46Je suis très inquiète pour les personnes qui travaillent ici. Ils ne vont pas survivre.
27:52Suzanne Meloy a trouvé refuge sur l'éoplateau désert de l'Arizona, une des régions les plus pures des États-Unis.
27:57Elle s'est faite construire une maison spécialement étudiée pour limiter les risques de contamination, en céramique et en aluminium.
28:03Et depuis deux ans qu'elle vit ici, Suzanne marche sans problème et n'utilise plus sa chaise roulante.
28:10C'est angoissant de quitter la ville pour venir se perdre ici. C'est comme sauter au-dessus d'un ravin.
28:14Mais il n'y a pas d'autre solution pour vivre avec cette maladie.
28:19Il n'y a pas de médicaments. Si vous restez en ville, vous aurez intérêt à habiter près d'un médecin
28:24et vous dépenserez des milliers de dollars pour des médicaments inefficaces.
28:29Le seul moyen de guérir, c'est de quitter la ville.
28:35Suzanne travaillait à San Francisco. Quand elle est tombée malade, il y a dix ans, perte d'équilibre et troubles de la mémoire.
28:41Sa nouvelle maison est conçue comme un bunker. Aucune substance chimique ne peut y pénétrer.
28:45Tous les appareils électriques sont stockés dans une pièce spéciale.
28:50Cette pièce a été conçue pour accueillir tout ce qui est dangereux pour moi.
28:55Il y a mes livres rangés dans des armoires métalliques afin de me protéger des émanations d'encre et de papier.
29:04L'ordinateur est dans cette boîte.
29:09Il est isolé par du métal, du verre et du bois.
29:15Car les champs magnétiques et les ondes radio me rendent malade.
29:19Je pourrais devenir paralysée, avoir des crises d'épilepsie, ne plus pouvoir parler ni travailler.
29:25Tous les appareils électriques avec des transformateurs sont enfermés ici.
29:32Le câblage de l'ordinateur passe sous le toit.
29:37Il est tressé et isolé dans une gaine d'aluminium.
29:41Tout doit être bien isolé pour me protéger le plus possible.
29:46Les câbles descendent à travers ces tuyaux. On dirait presque un sous-marin.
29:50Ils arrivent dans cette boîte.
29:52Là, il y a l'écran.
29:54Et tout à fait au fond, même le clavier est isolé de l'intérieur.
30:02La télé pue, non seulement parce que les programmes sont mauvais,
30:06mais l'appareil lui-même est dangereux.
30:09Il faut éviter les émanations d'encre.
30:13Il faut éviter les émanations de vapeur toxique quand les composants électriques chauffent.
30:19Aussi, j'ai placé la télévision derrière une vitre épaisse.
30:22Elle a sa propre petite pièce.
30:27Quand elle est allumée, je me tiens le plus loin possible.
30:30Mais le plus souvent, je la laisse éteinte pendant des semaines.
30:35Peter et Pamela Ruggles arrivent de Virginie.
30:37Pamela est chimico-sensible aussi.
30:39Ils se sont liés d'amitié avec Suzanne, la pionnière, et veulent s'installer à Snowflake.
30:43Peter a renoncé à sa carrière d'ingénieur pour suivre sa femme et l'aider à guérir.
30:51Aux Etats-Unis, on utilise beaucoup plus de produits chimiques qu'ailleurs dans le monde.
30:56Résultat, beaucoup de gens sont exposés à la pollution et tombent malades.
31:00Prenons l'exemple de l'agriculture.
31:02Il y a les engrais, les pesticides qui sont utilisés à outrance.
31:06Notre chance, c'est qu'ici, il y a quand même beaucoup de communication au niveau national.
31:11Et des petits journaux spécialisés traitent le problème des chimico-sensibles.
31:15C'est comme ça qu'on se rend compte qu'il y a d'autres gens qui souffrent des mêmes problèmes.
31:19Alors on se dit, non, c'est pas dans ma tête.
31:22Il n'y a pas que moi.
31:24Et peu importe ce que peuvent dire les autres.
31:28Aux Etats-Unis, les chimico-sensibles forment désormais une véritable petite communauté.
31:32À Snowflake, sept familles isolées du reste du monde tentent de vivre loin de la pollution.
31:37Suzanne connaît tout le monde.
31:39Elle tient à conserver les liens nécessaires à toute vie sociale.
31:42À quelques centaines de mètres se trouve la caravane d'Héléna Carter, son amie.
31:45Une caravane fabriquée sur mesure, entièrement recouverte d'aluminium.
31:49Certains scientifiques estiment que l'on devient un chimico-sensible après avoir été exposé à une trop forte dose de polluants.
31:56C'est sans doute le cas d'Héléna.
31:58Elle était chimiste, assise à terre.
32:00Dans sa caravane, tout a été étudié pour la protéger des polluants.
32:03Air filtré, eau purifiée, tout sauf la peinture, pourtant biologique, qui ne lui convient pas.
32:13Depuis une semaine, j'essaie d'atténuer les odeurs nocives qui se dégagent de la peinture.
32:19J'ai découvert qu'en chauffant la peinture, les substances toxiques s'évaporent plus vite.
32:24Alors plusieurs fois par jour, je chauffe la pièce.
32:28J'espère que cela ne prendra pas trop de temps, car pour l'instant c'est difficile.
32:32D'un côté je chauffe, et après je dois laisser les fenêtres ouvertes et maintenir la pièce froide,
32:37afin d'aérer pour ne plus sentir ces odeurs.
32:43C'est pas très bon pour moi, c'est trop toxique.
32:50Pour l'instant, j'aime bien ici, mais je voudrais passer quelques temps à Polden,
32:54puis à Cottonwood, choisir un endroit où je me sentirais vraiment bien,
32:59et puis trouver un terrain et construire ma maison.
33:08Ce pays appartient aux Indiens. Nous sommes juste des invités, des sortes de réfugiés de l'oxygène.
33:15Là-bas, c'est le pays des Navajos. Un peu plus au nord, c'est le pays des Hopis.
33:22Et eux, ils n'ont pas détruit leur pays.
33:28Malheureusement, nous n'en avons pas fait autant.
33:34Partout où les Blancs sont passés, ont exploité des ressources naturelles,
33:38et apporté leurs soi-disant civilisations, il n'y a plus d'endroit pour vivre.
33:43Il n'y a plus d'air pour respirer.
33:46Nous devons nous réfugier dans le désert que les Indiens ont su préserver.
33:50C'est une dure leçon.
33:54Suzanne, Elena et les autres souffrent de voir le monde devenir fou.
33:57Si certains médecins les considèrent comme des malades imaginaires,
34:00d'autres pensent que nous sommes entrés dans l'ère des déficiences immunitaires.

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