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Art et designTranscription
00:30...
01:01Oh!
01:03Oh!
01:05Ah, voilà, c'est ça que je vais essayer de faire.
01:07Oui.
01:08Alors, l'art des bouquets japonais
01:12est avant tout un art de la sérénité,
01:16du silence et de la méditation.
01:20Attention.
01:34Georges, c'est de la musique contemporaine
01:37ou c'est de la tuberculose?
01:39Non, je ne sais pas ce qu'elle a. Elle est bouchée.
01:41Tu n'aurais pas vu mon...
01:42Non, je n'ai pas vu ton...
01:44N'importe quel... Tu veux parler?
01:46Eh bien, mon... mon cure-pipe.
01:48Mais comment veux-tu que je sache où tu as fourré ton truc-pipe, là?
01:51Et tu n'auras pas quelque chose pour la nettoyer?
01:53Écoute, appelle SOS Nettoyage de Pipes
01:56et laisse-moi me concentrer.
01:58Ah bon?
01:59Et SOS Bonne Humeur, t'as oublié le numéro, hein?
02:02Bon.
02:03Eh bien, si tu le prends comme ça, je vais arrêter de fumer.
02:05Moi, je ne veux pas te déranger.
02:08Ah! Merde!
02:10Hésite, hésite, hésite, hésite!
02:11Regarde! T'es content, hein, maintenant?
02:13Regarde ce que tu me fais faire!
02:14Oh!
02:15Oh!
02:16Hi! Ha! Ha!
02:20Georges, si tu continues, je vais perdre ma belle sérénité.
02:23Maggie, il y a une semaine que je fume la pipe,
02:25tu devrais t'habituer.
02:27Eh bien, non, je... je m'y habituerai jamais.
02:30C'est toute la maison sans cet horrible tabac hollandais.
02:35Il y a des cendres partout.
02:37En plus, ça te jaunit la moustache.
02:39C'est bien ça, parce que chaque fois,
02:40c'est comme si j'embrassais un canari chauve.
02:43Écoute, Maggie, je fume plus de cigarettes,
02:46je ne bois plus d'alcool,
02:47c'est le seul plaisir qui me reste.
02:49Ah oui, ça, tu as raison, mon chéri, ça, tu as raison,
02:51parce que depuis quelque temps,
02:52tu as tendance à négliger tes devoirs conjugaux.
02:54Ben quoi? J'ai sorti la poubelle?
02:56Non, je te parle de ton deuxième devoir conjugal,
02:58après les poubelles.
03:00Non, Maggie, je t'en prie,
03:01laisse-moi tranquille avec ces cochonneries.
03:03Oh, ces cochonneries!
03:04Moi, j'ai autre chose à penser en ce moment.
03:06Les affaires vont très mal,
03:07notre économie, je te le rappelle, est au plus bas.
03:10Moi, je suis obligé de passer des journées de 15 heures
03:12au magasin pour essayer de faire un chiffre d'affaires correct,
03:15alors...
03:16Oh, ne sois pas de mauvaise foi, enfin.
03:18Ne va pas accuser les hommes politiques de tes défaillances.
03:21Non, je t'en prie, laisse-moi tranquille avec ça.
03:26Non, mais dis-donc...
03:29J'ai l'impression que samedi dernier...
03:32Ah, oui, c'était peut-être le samedi d'avant.
03:35Ou alors le mercredi...
03:36Enfin, en tout cas, c'était le mois dernier.
03:38Tu vois, mon chéri,
03:40tu as des absences, tu fumes la pipe,
03:43tu négliges ta femme.
03:44Non, je t'assure, je t'assure,
03:46c'est le syndrome de Mathusalem.
03:48Le syndrome de qui?
03:50Mathusalem.
03:51Ben, tu sais bien, le grand-père de Noé.
03:53Ben, tu vois, tu as des pertes de mémoire.
03:56Rappelle-toi l'émission, la dernière fois, là.
03:58Il disait que...
04:00à partir d'un certain âge,
04:02les hommes n'avaient plus de goût ni d'intérêt pour rien.
04:05Ah, oui, ben, attention, attention.
04:07Il parlait des hommes de 90 ans.
04:09Tu as toujours été précoce, mon petit chéri.
04:11Ah, oui, merci, Maggie, hein.
04:13C'est pas drôle.
04:14Ah, non, tu as raison, c'est pas drôle.
04:16C'est pas drôle, mon Georges,
04:17tu commences à descendre tout doucement, c'est...
04:20Oh, je t'en prie, Maggie, hein.
04:22Chaque fois que tu regardes une émission médicale à la télé,
04:24tu me colles tous les symptômes décrits.
04:26Tiens, je me rappelle, après l'émission...
04:29le cholestérol, un fléau qu'on peut vaincre,
04:31il n'y avait plus moyen de bouffer une seule tartine beurrée dans cette baraque.
04:34Et après l'émission sur l'insomnie,
04:36tu me réveillais pour savoir si je dormais.
04:38Eh bien, j'avais très bien, là.
04:40Mais toi, alors toi, c'est les émissions médicales qui te rendent malade.
04:43Non, non, c'est l'odeur de ta pipe.
04:45Oh, là, là, là, là, mais c'est incroyable, ça.
04:48C'est incroyable, je peux rien faire dans cette maison
04:50sans que tu me pourrisses la vie.
04:52Je peux même pas fumer ma pipe.
04:54Georges !
04:57Je n'ai marre, marre, marre.
05:01Cette fois-ci, c'est décidé, je quitte Pierre.
05:04J'ai jamais vu un égoïste aussi égocentrique.
05:08Oh, mais calme-toi, qu'est-ce qui se passe, ma chérie ?
05:11C'est Pierre.
05:12Quoi ?
05:13Il déteste Rantemplant.
05:15Rantemplant ? Ton passé ?
05:17Oui, il a toujours détesté cette malheureuse bête.
05:20C'est ça, c'est ça.
05:22Rantemplant, ton passé ?
05:24Oui, il a toujours détesté cette malheureuse bête.
05:26D'ailleurs, c'est bien ça, puis je le traite comme un chien.
05:29Tu sais, un homme qui n'aime ni les enfants ni les animaux
05:33ne peut pas être complètement mauvais.
05:35Ma chérie, ma chérie, on a tous nos petits malheurs.
05:38Moi, j'ai pas de chien, mais j'ai un mari qui fume la pipe.
05:42Bien sûr, toi, tu t'en fiches.
05:44Ne dis pas ça, je m'en fiche pas, mais tu es folle.
05:46Allez, raconte, raconte, ma chérie.
05:48Tout ça, c'est la faute de Pierre.
05:50Il n'arrête pas d'embêter Rantemplant.
05:52Alors, il l'empêche de mordiller ses chaussures,
05:56comme si c'était méchant, mordiller les chaussures.
05:59Bon, enfin, bref, ce matin, c'est vrai,
06:01Pierre portait des chaussures neuves,
06:03mais ce n'était pas une raison pour le rosser comme il l'a fait.
06:05Alors, Rantemplant a eu peur et il l'a mordu.
06:08Et tu sais ce que Pierre a fait après ?
06:10Non.
06:11Il a attrapé Rantemplant comme ça.
06:13Il lui a dit, œil pour œil.
06:15Il l'a mordu.
06:18Georges, si tu continues, je vais te mordre.
06:21Maggie, je t'en supplie.
06:23Écoute-moi, s'il te plaît.
06:25Pierre a décidé de virer Rantemplant.
06:28Il a dit que c'était lui ou moi.
06:30Alors, moi, il va falloir que je le quitte.
06:35Qu'est-ce que tu vas en faire ? Tu vas le mettre à l'ASPA ?
06:38On met Pierre à l'ASPA ?
06:41Tu veux dire qu'entre ton mari et Rantemplant, tu choisirais...
06:45Je n'ai pas le choix, Maggie.
06:47Alors, je t'en prie, parle à Pierre.
06:49Très bien. Très bien, ma chérie.
06:51Je vais me dévouer encore une fois.
06:53Je vais sauver ton ménage.
06:55Et sauver ton couple.
06:57Écoute, je vais parler à Rantemplant.
06:59Non, pardon.
07:01À Pierre.
07:03Georges, si tu as le moindre sentiment d'humanité, console-la.
07:08Et toi, si tu as le moindre bon sens, ne l'écoute pas.
07:16Non.
07:18Excuse-moi, Georges, de te casser les pieds avec mes histoires,
07:22mais c'est dingue de se mettre dans des états pareils à cause d'un chien.
07:26Ça me rend du mal. Je suis complètement déprimée.
07:29Tu sais, je suis au moins deux fois plus déprimé que toi.
07:33Ça, c'est pas possible.
07:35Je n'ai jamais vu un type aussi insupportable que Pierre.
07:38Il pense qu'à lui.
07:40Non, tu ne te rends pas malade.
07:42Non, ne sois pas malheureuse.
07:44Ici, c'est pareil.
07:46Je ne peux rien faire sans que ce soit mal.
07:48J'ai l'impression d'avoir épousé l'Ayatollah Khomeini.
07:51C'est vrai que je ne devrais pas m'énerver.
07:53Il paraît que ça détruit mon karma.
07:56Ton quoi ?
07:57Mon karma.
07:59Qu'est-ce que tu racontes ?
08:00C'est Maggie. Elle a vu ça à la télé.
08:03Ah.
08:05Pierre, l'autre jour à la télé, j'ai vu L'Assis chien fidèle.
08:08Je t'assure, tu t'y prends très mal avec Rantemplant.
08:11Tu détruis son karma.
08:13Le karma du clébard.
08:14D'ailleurs, je n'aime pas les chiens.
08:16C'est vrai.
08:17Ça ne fait jamais où on leur dit de faire.
08:19Et puis, ça met des poils partout.
08:21Ça pue.
08:22Ça vous embrasse toujours les jours de pluie.
08:24Enfin, toujours, bien entendu, quand on est habillé en clair.
08:27Et puis, quant au cabot d'Hélène,
08:29il est complètement déstructuré.
08:31Il vient de lécher, et puis, deux minutes après,
08:33il te mord jusqu'au sang, cette bête.
08:34Non, non, non, non, Pierre.
08:35La vérité, c'est que tu ne comprends pas cette bête
08:37et qu'elle en souffre.
08:39J'ai un mâle de chien, et c'est lui qui souffre.
08:41Non, Hélène est gâteuse avec cette bestiole.
08:43Pendant des heures, elle lui prépare des petits plats,
08:45elle lui achète des colliers en strass.
08:47Elle se lève la nuit, au milieu de la nuit,
08:49pour aller le promener.
08:50Tu crois qu'elle ferait ça pour moi?
08:51Parce que tu voudrais qu'elle se lève au milieu de la nuit
08:52pour aller t'acheter des colliers en strass?
08:54Non, la vérité, c'est que...
08:56c'est que tu es jaloux.
08:57Tu es jaloux de cette bête.
08:59Moi, jaloux de Rantemplant, non.
09:00Tu as vu sa tête?
09:01D'un homme, peut-être.
09:03Enfin, d'un bassainin.
09:05Je te rappelle quand même que je suis chirurgien des hôpitaux de Paris.
09:07Qu'est-ce qu'il est, lui, ce chien?
09:09Il est important pour Hélène, et ça devait te suffire.
09:12Non, je t'assure, allez.
09:14Il faudrait que tu t'excuses, enfin.
09:16Moi?
09:17Faire des excuses à cette bête?
09:19Oh, non!
09:20Hélène n'est pas une bête.
09:21N'oublie pas que c'est ta femme, quand même.
09:26Elle pourrait me quitter?
09:28Enfin, Pierre, il faut la comprendre.
09:30Tu comprends, pour Hélène, Rantemplant, c'est...
09:32c'est comme un enfant.
09:34Mais oui, je t'assure.
09:36Pour elle, pour toi, il faudrait que tu essaies de considérer Rantemplant comme ton fils.
09:46Rantemplant!
09:48Rantemplant, mon fils!
09:51Viens, viens, oui, c'est ça, viens, viens, viens.
09:53C'est papa.
09:54Il vient te dire que malgré ta conduite inqualifiable,
09:58il veut bien que tu restes.
10:00Et il te pardonne, papa.
10:03Bon, ça va comme ça?
10:05C'est correct?
10:07Oui.
10:08J'ai rétabli son karma, là.
10:15C'est ridicule.
10:17Tout ça pour un chien.
10:19Tu sais, il y en a bien qui pleurent pour une femme.
10:23Tu te rappelles quand il était grand comme ça?
10:26Il n'a pas beaucoup changé.
10:29Il était si mignon, si affectueux.
10:32À l'époque, j'étais tellement seule.
10:34Je crois bien que si je ne l'avais pas eu, j'aurais craqué.
10:38Oui, je comprends ça.
10:40Je te comprends, Hélène.
10:43Je sais, tu me comprends, Georges.
10:45Oui.
10:47Tu sais, un jour, par erreur,
10:52Maggie a brûlé ma collection complète de Spirou.
10:59Ça m'a fait mal.
11:01Moi, je n'ai rien dit.
11:04On s'attache bêtement.
11:07Et puis, tout part en fumée.
11:10Tu es adorable, Georges.
11:13Il y a des moments où je ne comprends pas la façon dont Maggie agit avec toi.
11:17Il va falloir que je lui parle.
11:20Au fond, tu es un hypersensible, toi.
11:24Oui, c'est vrai, tu as raison.
11:26Je suis un hypersensible incompris.
11:29Très séduisant, en plus.
11:32Oui, c'est vrai aussi.
11:34C'est drôle, comme tu as le sens,
11:37comme tu sais découvrir la personnalité secrète de chacun.
11:42Tu es un hypersensible qui a besoin d'affection et de compréhension.
11:47Oui.
11:51Je ne crois pas me tromper,
11:53mais j'ai vraiment l'impression que toi,
11:56tu as besoin d'un homme patient,
11:59compréhensif.
12:01Evidemment.
12:03Ce pauvre Pierre n'y comprend rien de rien.
12:06Ah, le pauvre entemplant.
12:09Tu sais que j'aime bien les chiens, moi.
12:12C'est vrai, Georges.
12:15Et toi, l'odeur de la pipe, ça ne te gêne pas ?
12:19Non, alors là, pas du tout.
12:21Au contraire, j'adore les gens qui fument la pipe.
12:24Tous les grands hommes ont fumé la pipe.
12:26Popeye, Maigrel, Capitaine Haddock, Edgar Ford.
12:32Edgar Ford ?
12:33Oui.
12:35Ça doit être bien, parce qu'on dit que c'est mauvais de casser sa pipe.
12:40Idiot.
12:43Le drame avec Maggie, c'est qu'on n'a pas le même sens de l'humour.
12:47Elle est difficile.
12:49Je ne dirais pas que tu as un sens de l'humour fabuleux,
12:52mais moi, en tout cas, tu me fais rire.
12:58Tu sais, Hélène...
13:02C'est idiot.
13:04Qu'est-ce qui est idiot ?
13:09Une bêtise.
13:11Quelle bêtise ?
13:15Non, n'en parlons plus.
13:16Si, parlons-en.
13:19Tu sais, il n'y a qu'avec toi que je puisse parler de ces choses-là.
13:25Moi aussi, Georges.
13:32Georges !
13:33Hélène !
13:36Maggie !
13:37Pierre !
13:38Georges !
13:40Pierre.
13:41Hélène !
13:43Oh, mon Dieu, mais...
13:45Oh, mon Dieu, mais ce n'est pas vrai.
13:48Dites-moi que ce n'est pas vrai.
13:50Mais, Maggie, ce n'est pas du tout ce que tu crois.
13:52D'ailleurs, je vais t'expliquer, tu vas rire.
13:54Il y a une minute à peine, j'étais la plus heureuse des femmes,
13:58et tout à coup, mon univers s'écroule.
14:01Écoute, Maggie.
14:04Georges, je t'en remercie pour les sept années de bonheur qu'on a vécues ensemble.
14:09Hélène, je vais te dire quelque chose.
14:12Voilà, pour les steaks, Georges les aime pas très cuits.
14:15Et puis, surtout, jamais d'endive.
14:18Maggie.
14:19Voilà.
14:20Alors, à part ça, on est d'accord ?
14:22Oui.
14:23On est d'accord.
14:24On est d'accord.
14:25On est d'accord.
14:26On est d'accord.
14:27On est d'accord.
14:28On est d'accord.
14:29On est d'accord.
14:30On est d'accord.
14:31On est d'accord.
14:32À part ça, on est d'accord ?
14:34La maison, ça, bien sûr.
14:36Il va falloir la vendre.
14:38Mais le reste, tu peux tout prendre.
14:41Je vous demanderai seulement de ne pas dormir dans les draps de maman.
14:45Elle comprendrait pas.
14:47Oh, Maggie, écoute.
14:49Ce qui est dit est dit.
14:51Je ne veux rien emporter, à part les fourchettes affondues.
14:56Marguerite, ça suffit.
14:58Écoute, Maggie, ne te mets pas dans cet état.
15:00Bon, écoutez, je vous demanderai juste une chose.
15:02C'est que vous alliez vivre ailleurs pendant deux ou trois mois.
15:06Après, vous n'entendrez plus jamais parler de moi, je vous le jure.
15:10Voilà.
15:12J'ai vu une émission sur les ashrams aux Indes.
15:16Il y en a bien un qui voudra de moi.
15:18Pierre, si ça t'intéresse, parce que je suppose que toi aussi, tu vas te retirer du monde.
15:23Moi, me retirer ? Pourquoi pas, question.
15:25D'ailleurs, Hélène reste avec moi.
15:28Qui a parlé de s'équiter, Pierre ?
15:30Mais c'est bien ce que je pensais. Pourquoi tu bougerais ?
15:32Avec ce Judas qui habite juste en face.
15:35Écoute, Maggie.
15:37Écoute, Maggie, tout ça, ça n'est rien du tout.
15:39Vous seriez arrivée dix secondes plus tard, et tout était fini.
15:43Oui, tu l'as dit, Georges, tout est fini.
15:46Oh, écoute, Maggie.
15:47Oh, tu m'as fait beaucoup, beaucoup de mal.
15:51Tu m'as fait beaucoup souffrir.
15:54Si tu as embrassé mon ex-meilleur ami, ça veut dire que tu la désirais.
16:00Et ça, c'est impardonnable.
16:02Oui, c'est impardonnable.
16:03Impardonnable, Georges.
16:04Jamais je n'aurais imaginé ça de mon meilleur ami.
16:08Ça ne se passera pas comme ça.
16:09Ah bon ? Eh bien, d'accord.
16:11D'accord, battons-nous en nouvelle.
16:13Demain matin, j'attends tes témoins.
16:15Et puisque tu as le choix des armes, choisis la raquette.
16:19Et en plus, ça te fait rire.
16:21Mon faux cœur te ridicule.
16:23Toi et Hélène, c'est surréaliste.
16:27Tu fais une montagne de rien du tout.
16:30C'est hors de proportion.
16:32Georges, combien de fois, depuis que nous sommes ensemble, tous les quatre,
16:36combien de fois as-tu déshabillé Hélène de tes petits yeux lubriques de bête en rute ?
16:42Combien de fois, Georges ?
16:43Jamais.
16:44Jamais ?
16:45Je viens d'avoir la plus grande désillusion de ma vie.
16:48Je pensais que tu m'aimais.
16:50Puis, je m'aperçois que tu préfères ma femme.
16:54Pierre !
16:55Laisse-moi, laisse-moi, laisse-moi.
16:58Où vas-tu ? Qu'est-ce que tu vas faire, Georges ?
17:00Je bois un verre.
17:01Après toute cette débauche, cette luxure, cette frénésie sexuelle,
17:05moi, j'ai besoin de me remonter.
17:09Écoute, Maggie, essaie de réfléchir si tu le peux.
17:13Tu me connais ?
17:15Je ne suis pas le genre de type à me jeter sur la meilleure amie de ma femme.
17:18Je te connais, Georges Boissier.
17:20Quand on se promène dans la rue, tu dévores des yeux toutes les mini-jupes qui passent.
17:24Et alors ? Et alors ? Tous les hommes font ça.
17:26Ce n'est pas pour ça qu'ils trompent leur femme.
17:28Qu'est-ce que tu veux ? Moi, les jolies jambes, ça m'intire.
17:31Alors, dis-moi, dis-moi quelle partie du corps d'Hélène te fait tourner la tête ?
17:36Aucune.
17:37Aucune ?
17:39Écoute, Maggie, tu ne vas pas me faire un cirque parce que je regarde les filles dans la rue.
17:43Toi, tu regardes bien les autres types.
17:45Ce n'est pas vrai. Je n'ai jamais regardé un autre homme que toi.
17:47Non seulement tu regardes les autres types, mais en plus, tu me fais remarquer les beaux gosses qui passent.
17:50Oh, alors ça, c'est bien toi.
17:52Tu te fais prendre la main dans le sac et tu te débrouilles pour tout me mettre sur le dos.
17:56Eh bien, alors, tout le monde fait ça. C'est normal.
17:59On l'a fait, on le fera toujours. Qu'est-ce que tu veux ?
18:01Ça n'a rien à voir avec la fidélité. Ça avoue-le, Maggie.
18:04Non, écoute, moi, il n'y a qu'un seul homme qui m'ait fait rêver.
18:06C'est Paul Newman. Tandis que toi, tu as commencé avec Deneuve.
18:09Et puis après, ça a été Ornel Lamouti.
18:11Et puis, pour finir, Madonna.
18:13Ben, tu vois bien. Tu vois bien, c'est normal.
18:15Où est-ce que vous êtes, vous, les boissiers des pervers ?
18:17En pleine scène de jalousie, vous changez de sujet. Vous parlez de vos fantasmes.
18:22Oh ! Parce que toi, tu n'as pas de fantasmes, peut-être ?
18:26Je pourrais leur raconter des choses, si je voulais.
18:29Hélène.
18:30Hein ? Vous savez sur quoi ils fantasment ?
18:32Je t'interdis ! Hélène, je t'interdis.
18:34Je t'interdis. C'est toi la coupable. C'est toi qui a embrassé Georges.
18:37Toi, tu es une traînée, toi.
18:40Une traînée ? Vous l'entendez, ce pervers ?
18:43Vous savez ce qu'il me demande ? Il me demande de m'habiller en infirmière.
18:47Mais ce n'est pas vrai !
18:48Pourquoi m'a-t-il dit, voyons ?
18:49Oh, toi, hein ! Toi, la confiance que tu as détruite aujourd'hui, plus rien ne pourra la remplacer.
18:55Ah, ouais, ouais.
18:56Eh ben, si tu veux faire un drame avec rien du tout, je ne peux pas t'en empêcher, moi.
19:01Mais c'est Caro.
19:02Oh, mon Dieu ! Je ne veux pas qu'elle assiste à ça.
19:05Je ne veux pas qu'elle se doute de ce qui se passe ici.
19:08Tiens, jouons aux cartes. Assieds-vous, assieds-vous. Mais non, sur le canapé, assieds-toi.
19:11Mais va t'asseoir sur le canapé, toi aussi.
19:13Mais dépêchez-vous, Hélène, vas-y. Allez, pousse-toi.
19:17Tiens, voilà, je ne veux pas qu'elle se doute de ce qui se passe. Ça pourrait la traumatiser.
19:21La traumatiser ? Tu parles, Caro. Elle pourrait nous en apprendre.
19:24Oh, oui, pour ce que tu connais aux pures jeunes filles, toi.
19:27Ecoute, la pure jeune fille, elle est divorcée, elle a un enfant.
19:30Tais-toi. Allez, souriez, souriez, détendez-vous.
19:33Il ne faut pas qu'elle sache un mot de cette histoire sordide.
19:37Bonsoir.
19:38Buongiorno.
19:39Buongiorno.
19:40Buongiorno.
19:41Je ne reste pas longtemps, j'ai un copain qui m'attend dans la voiture.
19:43Très bien, très bien, très bien.
19:44C'est parfait, ça, excellent, oui, oui.
19:46À quoi vous jouez exactement ?
19:48À la bolotte.
19:50Ah oui, d'accord. Bon, alors, qu'est-ce qui ne va pas ?
19:51Qu'est-ce qui ne va pas ? Oh, elle demande ce qui ne va pas, mais tout va bien.
19:57Oui, seulement, je vous connais, alors qu'est-ce que c'est ?
19:59Oh, c'est rien du tout. Moi, je ne sais absolument rien qui est.
20:01Maman, arrête ton cinéma.
20:03Je ne sais rien, écoute. Moi, je ne sais vraiment rien du tout.
20:06Voilà, on a un petit désaccord sur un sujet, rien banal, un petit détail de rien du tout.
20:11Voilà, je vais te dire.
20:13Hélène et Georges sont amoureux l'un de l'autre et ils vont vivre ensemble, c'est tout.
20:18Oh, Maggie, enfin.
20:20C'est tout, c'est tout, c'est à moi.
20:24Oh, ma chérie, c'est horrible.
20:26Hélène et Georges, ici, dans cette maison, couchés sur le canapé, dans les bras l'un de l'autre.
20:33Hélène et Georges, Georges et Hélène.
20:35Mais non, mais ça ne s'est pas du tout passé comme ça. D'abord, on était assis.
20:38Oui.
20:40Hélène et Georges.
20:44Oui, j'apprécie ta douleur, mais ça va comme ça.
20:47Écoute, maman, je ne peux pas m'en empêcher.
20:49Sa meilleure amie couche avec son mari dont le meilleur ami n'est autre que le mari bafoué.
20:53Quatre morts.
20:56Tu vois, et quand je pense que c'est la chair de ma chair.
21:01Oui, en tout cas, c'est la seule qui a eu une réaction saine devant cette histoire idiote.
21:05Il n'y a qu'à en rire et plus en parler.
21:09Oui, intellectuellement, ça se tient, Georges.
21:12Mais nerveusement, c'est impossible.
21:15Alors, Maggie, si c'est ce que tu penses de moi, si c'est ce que tu penses de ma fidélité, très bien, tant pis.
21:22D'accord, j'ai pris ta meilleure amie dans mes bras.
21:25Tu es vrai, oui, mais c'était fraternel.
21:28Parce que j'aime ta meilleure amie. Elle allait mal, j'ai voulu la consoler, voilà.
21:31Il faut avoir l'esprit mal tourné comme vous pour en faire un drame.
21:34Mais enfin, Maggie, essaie de comprendre.
21:38Il y a des moments où les mots sont insuffisants pour exprimer toute la sympathie qu'on a pour quelqu'un.
21:42Il faut autre chose.
21:44Alors là, bon, ben, j'ai pris Hélène dans mes bras comme ça, comme on console un enfant.
21:50Maintenant, si tu ne veux pas comprendre, hein, eh ben, tant pis pour toi.
21:56Voilà, alors moi maintenant, je vais aller dans la cuisine, je vais fumer ma pipe et je veux qu'on me foute la paix.
22:04Je vais avec toi.
22:06Hélène.
22:08Si vous n'avez pas confiance en nous, c'est que vous ne nous méritez pas.
22:12Et voilà, maintenant c'est de notre faute.
22:15Regardez-les, ils ont même réussi à filer dans la cuisine tous les deux.
22:18Pour faire Dieu sait quoi.
22:19Oh, Pierre, ça suffit, hein.
22:23Oh, si ça pouvait être aussi simple que Georges l'a dit.
22:27Tu sais ce qu'on va faire?
22:28Le rendre à la monnaie de leur pièce.
22:30Oui, tu as raison.
22:31Il ne faut pas laisser passer ça parce que sinon, hein, où irions-nous?
22:33Pourquoi pas avec Caro pendant qu'on y est?
22:35Non, mais c'est parfaitement vrai.
22:37Je vais les appeler et quand ils arrivent, on s'embrasse comme des fous.
22:42Tu ne crois pas que ce serait plus simple d'aller les flinguer directement?
22:45Oh, là, là, là, là.
22:47Ça a été une journée épouvantable.
22:49Depuis ce matin, tout va mal.
22:51Tout va mal.
22:52Ma femme me mord, le chien me trompe.
22:54Je sais bien que je viens d'avoir une air solide, mais il y a de quoi craquer, là, quand même.
22:58Oh, oui, je sais, je sais, mon petit Pierre.
23:00Oh, je te comprends, tu sais.
23:02Et moi-même, je...
23:05Oh, mais...
23:07Tu vois ce qu'on vient de faire?
23:08Oh, merde.
23:10Oh, exactement ce que Georges disait.
23:16Oh, oh, oh.
23:22Eh bien, voilà.
23:23Voilà, voilà.
23:24Laisse-moi t'expliquer.
23:26Je ne voudrais surtout pas que tu te fasses des idées.
23:28C'est vous qui vous faites des idées.
23:30Nous, on a confiance en vous.
23:31Ah, alors vous avez fini par comprendre.
23:33Alors, alors, alors, on fait la paix?
23:36Hein?
23:37Ben, oui.
23:38Allez, on fait la paix.
23:42Ah, quand je pense qu'on a failli se pencher pour une connerie, dis donc.
23:45On l'a échappé belle, hein?
23:47Alors, Georges, Hélène ne te suffisait plus,
23:50il te faut Pierre maintenant.
23:51Ben, et nous, alors?
23:54Oh, non, mais non, mais toi!
23:57C'est un...
23:58Voilà, voilà.
24:03Enfin, tout est bien qui finit bien, hein?
24:09Tu sais, Maillé, j'ai pris une grande résolution.
24:14J'ai décidé de ne plus jamais fumer la pipe.
24:19Oh, Georges!
24:22Ben, oui, mais je sais que tu as horreur de cette odeur.
24:25Oh, mon Georges!
24:26Oh, vraiment, tu es le plus délicat des hommes, ça!
24:37Elle boit souvent rouge.
24:39Avec elle, ça bouge.
24:41Magui, soleil, où vient Magui, larme?
24:44On est sous le charme.
24:46Quand son coeur s'enflamme,
24:48elle joue toute la gamme.
24:50Oh, Magui, elle fait sa météo.
24:53Chez elle, il fait toujours beau.
24:55En route, soirée, en pyjama,
24:58elle est la même.
25:00Elle change de crème, elle change d'extrême,
25:02mais elle change pas.
25:04Magui, le jour, Magui, la nuit,
25:07c'est un poème.
25:09Un poème pour la folie,
25:11c'est elle qu'on aime.
25:13Magui, Magui, Magui,
25:20voilà Magui.
25:22Elle rit, mais c'est toujours tendresse.
25:25Elle rit, et c'est jamais tristesse.
25:27Elle rit, toujours à toute vitesse.
25:29C'est ça, Magui!