• il y a 2 mois

Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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00:00Europe 1 13h, la suite sur Europe 1 jusqu'à 14h, avec vous Céline Giraud et vos deux chroniqueurs du jour,
00:05le journaliste politique OJDD Jules Therès et le chroniqueur politique Olivier Tartigolle.
00:10Et vous, chers auditeurs d'Europe 1 0180 29 21, si vous souhaitez intervenir, réagir, interagir avec nos chroniqueurs,
00:16on va parler de politique évidemment, et c'est reparti pour un tour le manège.
00:19Emmanuel Macron qui lance donc un nouveau cycle de consultations pour trouver un premier ministre.
00:25Après le RN à droite, hier, le groupe Lyott ce matin, et ça fait 40 jours pile-poil que Gabriel Attal a donné sa démission,
00:32et toujours rien. Une chose est sûre, ça ne sera pas Lucie Casté,
00:35puisque le chef de l'État repousse l'idée d'un gouvernement nouveau Front Populaire,
00:39et il veut poursuivre ses échanges, mais ce sera aussi sans le Parti Socialiste,
00:43assure Olivier Faure, le premier secrétaire qui justifie son choix par son refus d'être le complice d'une parodie de démocratie.
00:50Non, je refuse de me porter complice d'une parodie de démocratie.
00:55Que va-t-il nous dire ? Il va nous répéter ce qu'il a écrit en se recommuniquant,
00:58nous proposer un premier ministre, peut-être, parce que quand même, au bout de plus de 40 jours,
01:04on a un président qui nous dit, moi je n'ai pas de solution à vous proposer.
01:07En fait, vous avez vous une solution, vous avez vous un projet,
01:11mais je refuse de l'appliquer, et je refuse même de donner ma solution.
01:15Ce qu'il se passe en réalité, et on l'a lu dans la presse ce matin,
01:19c'est que ce qui le gêne, ce n'est pas tellement de savoir qui ira à Matignon,
01:24c'est qu'il ne veut pas, en réalité, de l'application du programme du Front Populaire.
01:30Olivier Faure, ce matin chez nos confrères de France 2, Olivier d'Artigolle...
01:34On m'a fait sourire, Céline, parce qu'on m'a dit, le manège continue,
01:37et ça m'a fait penser à tourner Manège, une émission,
01:39et j'ai des images qui sont arrivées en tête, et j'ai essayé de les appliquer à la situation politique.
01:44Mais n'allons pas plus loin.
01:47Est-ce que tu aimes le cinéma ?
01:49Est-ce que tu aimes aller au théâtre ?
01:52Situation peut-être inextricable.
01:55C'est-à-dire que je ne vois réellement pas, pourtant j'ai la passion de la politique,
02:00et je ne vois réellement pas, bon, l'option Nouveau Front Populaire,
02:04première coalition arrivée en tête, est évacuée.
02:08Mais je ne vois toujours pas la solution à cette équation,
02:13si on additionne les voix des députés Nouveau Front Populaire et RN,
02:18il y aura systématiquement une censure.
02:20La sortie de crise pourrait venir d'une décision du RN,
02:25à un moment donné, de ne pas voter cette censure.
02:27Bon, voilà l'équation, pour résumer, à grands traits.
02:30Mais je ne vois pas, à ce stade, le profil se dégageant,
02:36pouvant cocher les cases à cocher.
02:38Et puis il y a une autre chose, moi qui me met, plus personne ne le dit,
02:41le fait que ce soit l'exécutif qui puisse anticiper ce qui serait le vote du législatif,
02:49ce n'est pas au Président de décider s'il a une censure ou pas.
02:52C'est à l'Assemblée de le voter ou pas.
02:54Non mais en revanche, Emmanuel Macron a le droit d'anticiper une potentielle censure.
02:59C'est-à-dire que lui, il va prendre des risques en nommant, mettons, Lucie Castex,
03:03et d'ailleurs c'était le pari de beaucoup de gens à droite, et même de Jean-Luc Mélenchon.
03:07D'ailleurs c'est pour ça qu'il fait sa sortie sur « Mettez un gouvernement sur la France insoumise »
03:11et on verra s'il est censuré, comme ça on verra si, oui ou non, le problème c'est LFI
03:16ou si, oui ou non, le problème c'est le nouveau front populaire.
03:19Bon, à quoi ont servi ces consultations ?
03:21A pas grand-chose, à part que ce sont les oppositions et la représentation nationale
03:27qui ont dit « on ne veut pas de la France insoumise ».
03:30Et ce n'est pas Emmanuel Macron lui-même, alors qu'on le savait tous,
03:33on savait exactement comment ça se passerait,
03:35on savait très bien qu'il ne nommerait jamais quelqu'un du nouveau front populaire
03:39et encore moins quelqu'un venant de la France insoumise.
03:41Donc bon, Mme Castex va retourner à la mairie de Paris,
03:44c'est un mirage de l'été, comme il y en a eu des dizaines dans l'histoire politique.
03:49Pascal Provisier d'ailleurs, hier je crois, il a inventé un métier,
03:54Premier ministre imaginaire, voilà, on est là-dedans.
03:56Elle a inventé ce poste-là.
03:57Donc, en effet moi, je pense plutôt comme Olivier d'Artigolles,
04:00et bon, ça n'arrive pas forcément toujours.
04:03Mais là, c'est inestricable, insoluble.
04:06On pense, moi, ma théorie, c'est qu'Emmanuel Macron cherche quelqu'un
04:10qui se situe au centre-gauche, qui a des amitiés ou des affinités
04:14avec quelques barons du Parti socialiste,
04:16qui reste sur une ligne réformiste, social-démocrate, pardon,
04:21mais qui ne froisserait pas la droite.
04:23Parce que la droite, Laurent Wauquiez a été très clair,
04:25on veut bien que vous utilisiez notre programme.
04:28Par contre, hors de question qu'il y ait des éléments comme Xavier Bertrand,
04:31ou Valérie Pécresse, ou moi-même,
04:34dans un gouvernement ou à Matignon.
04:36Donc, c'est très compliqué pour le président de la République.
04:38Quelques noms sortent du chapeau.
04:40Il y a Bernard Cazeneuve, il y a Laurent Fabius, il y a Pierre Moscovici.
04:43Donc, c'est exceptionnel parce que, en fait, c'est le retour du hollandisme.
04:47Didier Migaud, moi, je ne crois pas du tout à ces noms-là.
04:50Une gauche régalienne, quoi.
04:51C'est une gauche, en effet, régalienne.
04:53Le retour du hollandisme, je ne crois pas du tout à ces noms-là,
04:56pour la simple et bonne raison que,
04:58pourquoi aller se griller entre trois mois d'efforts à Matignon
05:03et dans une fourchette très très large, qui me semble impossible, neuf mois ?
05:07C'est-à-dire que Pierre Moscovici, il est à la Cour des Comptes,
05:10il ne va pas aller se griller trois mois pour se sacrifier,
05:12pour sauver Emmanuel Macron, vous voyez.
05:14Restons déjà sur l'équation infernale, politique infernale.
05:17C'est Alexis Brézé qui le disait d'ailleurs ce matin sur Europe 1.
05:20Alexis Brézé qui dit aussi, il faut comprendre la colère de cette gauche
05:25à force de répéter qu'elle y avait droit à Matignon, elle a fini par y croire.
05:29Et alors même que Jean-Luc Mélenchon a affiché sa bonne volonté
05:31en envisageant que LFI ne participe pas au gouvernement,
05:34voilà que le Président lui affiche le plus humiliant des camouflets.
05:38On va écouter, avant de vous entendre Olivier d'Artigolles,
05:40Marine Tondelier, c'était ce matin chez nos confrères de France Info.
05:43Pour elle, le Président de la République ne veut pas de changement
05:45et ne cherche surtout pas de solution.
05:46« Maintenant, il faut que ça cesse.
05:48Tout ce qu'on avait à lui dire, on lui a dit,
05:50on ne va pas continuer ces simulacres de consultation
05:52avec un Président qui, d'autre manière, n'écoute pas,
05:55avec un Président qui confond consultation et communication,
05:58qui est obsédé en fait par le fait de garder la main.
06:01Il n'est pas en train de chercher une solution, il fait de l'obstruction.
06:04Ce qu'il veut, c'est que ça ne change pas.
06:06Il ne veut pas changer de cap politique.
06:08Et donc non, nous n'allons pas aller le revoir
06:11pour qu'il puisse continuer ses fantasmes de Président sélectionnaire
06:15qui cherche des solutions alors qu'il n'en cherche pas. »
06:17Voilà, les fantasmes d'Emmanuel Macron et de Marine Tondelier.
06:20Au final, vendredi dernier, le Président Macron n'était pas tant que ça à l'écoute
06:23et n'a pas tant que ça été bluffé.
06:25La pièce était écrite par avance, comme disait le poète,
06:28le tout était de bien y tenir sa place.
06:30Mais là où quelque chose ne va pas,
06:33c'est qu'on peut critiquer le Nouveau Front Populaire, j'entends.
06:35Sauf que le Nouveau Front Populaire est la seule coalition à avoir mis sur la table
06:39la proposition de non pour Matignon,
06:41à s'être entendue sur un programme, qu'on peut d'ailleurs contester,
06:45et avoir fait donc tapis en disant voilà.
06:48Personne d'autre ne l'a fait.
06:50Personne d'autre ne l'a fait.
06:53Parce que le Bloc Présidentiel dit
06:56ça ne peut pas être nous, raisonnablement,
06:58il n'y a que François Bayrou qui croit encore un peu,
07:00tout en disant qu'il faut que le Premier ministre dégage un parfum de cohabitation.
07:04Mais donc le Bloc Présidentiel a la sagesse de ne pas avancer un nom
07:09issu de ses rangs pour Matignon.
07:11Laurent Wauquiez, descendu du Mont Maisin,
07:15n'a pas dégagé l'horizon.
07:20Il y a des roches de Sault-Lutré qui sont moins hautes,
07:23mais qui voyaient plus loin.
07:25Et le Rassemblement National, ce que je peux comprendre,
07:27ils sont dans leur parfaite logique,
07:29ils avaient dit majorité absolue on y va,
07:31majorité relative forte, ils disaient 230,
07:33on verra la situation,
07:35mais là bien évidemment ils disent on n'y va pas.
07:37Et pourtant la France n'a jamais été aussi à droite,
07:39mais c'est le Nouveau Front Populaire qui a les clés du camion.
07:43C'est l'immense contradiction des élections législatives,
07:46on est sorti d'une élection européenne où le RN a fait 33%,
07:49où le bloc de droite était autour je crois de 48%,
07:52donc on avait quasiment une quasi-hégémonie des idées,
07:56en tout cas, je ne sais pas si elles sont conservatrices,
07:58mais des idées de droite,
08:00et le premier tour nous a montré la même chose,
08:02mais finalement la situation qu'on a aujourd'hui,
08:04c'est aussi à cause de ce peuple français
08:06qui est très très contradictoire,
08:08qui décide de placer au premier tour de deux élections
08:10le Rassemblement National,
08:12et qui décide de le sanctionner et de le mettre en troisième position
08:14au troisième tour.
08:16Le problème, c'est qu'aujourd'hui, en effet,
08:18seule la gauche est en capacité de donner un nom,
08:22mais vous l'avez très bien rappelé Céline,
08:24ils ont inventé le poste de Premier ministre imaginaire,
08:27mais ils ont aussi inventé une majorité imaginaire.
08:29Pourquoi Emmanuel Macron ne les nomme pas ?
08:32Quand il parle de stabilité institutionnelle,
08:34c'est qu'au bout de trois jours,
08:36ils auraient beau fonctionner par décret pendant quelques jours,
08:39et faire appliquer quelques parties de leur programme,
08:42et dès la première session à l'Assemblée Nationale,
08:44il y aurait une motion de censure qui serait votée
08:46par la minorité présidentielle et le Rassemblement National,
08:49donc c'est aussi la raison pour laquelle Emmanuel Macron
08:51ne peut pas nommer un gouvernement du Nouveau Front Populaire.
08:53Ce discours tiendrait,
08:55si vous étiez en capacité de faire la démonstration,
08:58qu'un nom peut aujourd'hui assurer
09:02le fait qu'il n'y ait pas de majorité de censure.
09:04Et il ne le peut pas, et c'est d'ailleurs à mon avis pour ça
09:06que Gabriel Attal a de beaux jours devant lui.
09:08En tout cas, il sera encore prévenu cette semaine,
09:10parce que demain, on a la cérémonie d'ouverture des Jeux Olympiques.
09:12Ils ne vont pas brouiller les signaux.
09:14Absolument, la cérémonie des Jeux Paralympiques
09:16qui va donner un peu de répit.
09:18Emmanuel Macron, jeudi et vendredi,
09:20il sera en Serbie pour parler de la décision
09:22à l'Union Européenne du Pays.
09:24Il n'a rien annoncé.
09:26Le week-end prochain, il sera sans doute à la Lanterne,
09:28donc on peut se retrouver lundi.
09:30En attendant, Jean-Luc Mélenchon a annoncé
09:32vouloir déposer une motion de destitution
09:35en s'appuyant sur l'article 68 de la Constitution,
09:38ce qu'il permet.
09:40Il est dans une bataille politique,
09:42sauf que cet article ne correspond pas
09:44à cette réalité.
09:46Mais il est dans une bataille politique.
09:48C'est une farce cet article 68.
09:50Il faut quand même le dire aux gens.
09:52Cette motion de destitution,
09:54pour qu'elle dépasse déjà le bureau de l'Assemblée nationale,
09:56il faut une majorité.
09:58Déjà, ça va être très compliqué.
10:00Et ensuite, une fois que la haute cour est créée,
10:02il faut avoir 617 parlementaires sur 925.
10:05LFI a en gros 72 députés.
10:09Au sein du Front Populaire,
10:11personne ne les soutient dans cette initiative
10:13de motion de destitution.
10:15Je ne vous parle même pas du Sénat, où ils ont zéro sénateur.
10:17Je ne vois pas comment on pourrait arriver à une destitution
10:19des présidents de la République.
10:21Sans passer par la destitution,
10:23reste qu'un blocage institutionnel
10:25et une crise de régime
10:27pourraient amener
10:29à ce que politiquement,
10:31la question du départ d'Emmanuel Macron
10:33se pose l'année prochaine.
10:35Ce qui est autre chose
10:37que l'opération Insoumise.
10:39Ce sera la prochaine saison.
10:41La saison 3.
10:43Là, on est encore dans la fin de la saison 2.
10:45On a Philippe qui nous appelle,
10:47Europe 1-13h,
10:49et qui nous écoute dans l'Haute-Garonne.
10:51Bonjour Philippe.
10:53Que pensez-vous de tout ce barnum
10:55autour de ce casting pour ce Premier ministre ?
10:57Je pense que vos intervenants ont parfaitement raison
10:59sur l'analyse
11:01qu'ils font de la situation.
11:03Il n'y a quasiment aucune chance
11:05qu'un des partis actuels puisse
11:07avoir un Premier ministre nommé
11:09et il serait immédiatement sanctionné.
11:11La question qu'on peut se poser
11:13c'est est-ce que
11:15notre Président, finalement,
11:17ne tient pas à garder l'équipe
11:19des missionnaires et que les choses continuent
11:21à marcher comme ça marche ?
11:23Du provisoire qui durerait, c'est ça ?
11:25Oui, c'est ça. Est-ce qu'il y a quelque chose
11:27qui l'oblige, finalement,
11:29à ne pas garder cette équipe
11:31qui est des missionnaires ?
11:33Il y a la Constitution et l'esprit de la Constitution.
11:35Ils ont le droit
11:37de gérer les affaires courantes tant que le Président
11:39ne l'a répudié.
11:41C'est l'article 8, c'est le Président qui décide
11:43si oui ou non il doit nommer un Premier ministre.
11:47Il peut continuer à gagner du temps, peut-être.
11:49Ça fait 42 jours.
11:5142 jours exactement.
11:53C'est quand même incroyable.
11:55Je ne sais pas où on va, mais c'est quand même incroyable.
11:57Je pense qu'il le fait.
11:59Le Président, c'est ce qu'il fait.
12:01Vous pensez qu'il a vraiment un plan ?
12:03Parce que pour l'instant, on a l'impression
12:05que le piège se referme sur lui.
12:07Si il garde la même équipe,
12:09il n'y aura plus de piège.
12:11Oui, c'est vrai.
12:13La question que je me posais,
12:15est-ce qu'une loi l'oblige,
12:17finalement,
12:19à continuer avec une autre équipe
12:21que celle qui existe actuellement ?
12:23Non, parce que dans notre Constitution,
12:25le délai
12:27d'un gouvernement démissionnaire
12:29n'est pas précisé.
12:31Donc là, nous avons déjà battu
12:33un record qui date de 53.
12:35Le Général De Gaulle était très bon, mais il n'avait pas tout anticipé.
12:37En attendant,
12:39Emmanuel Macron va dire que c'est la faute au Général.
12:41Merci beaucoup, Philippe,
12:43pour votre intervention.
12:45C'est moi qui vous remercie.
12:47Bonne continuation.
12:49Et continuez à nous écouter dans Le Lot et Garonne,
12:51sur Europe 1, bien sûr.
12:53Dans quelques instants, on écoutera Valérie Pécresse,
12:55qui, elle,
12:57dit que ce qu'elle veut,
12:59la gauche, c'est le chaos institutionnel.
13:01Est-ce que vous êtes d'accord ? Qu'en pensez-vous ?
13:03On continue à en débattre avec Olivier Dartigolle et Jules Torres.
13:05A tout de suite.
13:07Et vous, au 01.80.20.39.21, Europe 1,
13:09il est 13h45.
13:11Et avec vous, aujourd'hui, Jules Torres, journaliste politique
13:13au Journal du Dimanche, et Olivier Dartigolle,
13:15chroniqueur politique.
13:17Et jusqu'à 14h, nos auditeurs, bien sûr,
13:1901.80.20.39.21, ainsi comme Philippe,
13:21dans Le Lot et Garonne, vous souhaitez réagir.
13:23Appelez-nous dès maintenant. On continue à parler
13:25de cette impasse dans laquelle nous sommes.
13:27Et le Président se trouve aussi, actuellement,
13:29toujours à la recherche d'un Premier Ministre.
13:31Écoutez Valérie Pécresse, la Présidente
13:33de la région Lune de France. Elle était chez nos confrères
13:35d'RTL, ce matin.
13:37La situation, je vous l'ai dit, elle est grave, à cause de cette
13:39majorité de blocage à l'Assemblée.
13:41Avec un risque, qui est celui
13:43du désordre et du chaos institutionnel.
13:45Et on l'a vu, ces derniers jours,
13:47avec la pression inouïe
13:49de Camille Jean-Luc Mélenchon
13:51pour faire désigner comme Premier Ministre
13:53sa candidate.
13:55On a vu qu'on avait des partis de gauche
13:57qui, sous l'influence
13:59de la France Insoumise, veulent en réalité
14:01un chaos institutionnel. Ils parlent de
14:03destituer le Président de la République. Ça n'existe
14:05pas dans la République
14:07qu'on destitue un Président lorsqu'il a
14:09manqué à l'honneur, à la dignité
14:11de sa fonction. C'est évidemment pas le cas
14:13d'Emmanuel Macron.
14:15Voilà Valérie Pécresse qui craint le chaos institutionnel.
14:17Jules Thorez, je commence avec vous.
14:19C'est sûr que, je me souviens, au début,
14:21pendant l'entre-deux-tours des législatives,
14:23on parlait notamment d'une cohabitation
14:25entre le Président de la République et l'ERN.
14:27On se demandait à quoi ça pourrait ressembler.
14:29On se rappelait les cohabitations
14:31des années 90, où on parlait de
14:33cohabitation de velours. Là, c'est sûr que
14:35si Emmanuel Macron avait décidé de nommer un gouvernement de gauche,
14:37vu comment il se comporte
14:39à l'Assemblée Nationale,
14:41j'aurais aimé voir à quoi
14:43ça aurait pu ressembler.
14:45Parce qu'il y a quand même une réalité.
14:47En effet, le Président nomme un Premier ministre
14:49et ensuite le Premier ministre dicte
14:51avec son gouvernement la politique du pays.
14:53Mais finalement,
14:55le problème de ces législatives, c'est que
14:57les Français n'ont choisi personne.
14:59Ils ont peut-être choisi d'exclure leur Assemblée Nationale.
15:01Ils ont montré que l'ERN n'était pas prêt
15:03à gouverner. Mais ils n'ont pas choisi
15:05la gauche et le Front Populaire.
15:07C'est sans doute ça que la gauche n'arrive pas à comprendre
15:09et n'arrive pas à admettre. C'est qu'elle n'est pas
15:11du tout majoritaire, ni dans le pays,
15:13ni dans l'Assemblée Nationale.
15:15Avec tout ça et ces appels à la mobilisation,
15:17je crois que c'est le 7 septembre,
15:19on arrive en effet vers
15:21une... Je ne sais pas si...
15:23C'est toujours très mauvais, à mon sens,
15:25de vouloir réclamer le pouvoir par la rue.
15:27En tout cas, les électeurs...
15:29C'est LFI en l'occurrence, les étudiants qui proposent
15:31cette mobilisation.
15:33Trois votes en un mois, disons, et les électeurs
15:35de différentes manières ont envoyé un message
15:37qui n'est pas contestable.
15:39On veut un changement de politique.
15:41Après, on peut discuter de quelle politique.
15:43Mais en tout cas, ils ont dit qu'on ne veut pas le statu quo.
15:45On ne veut pas la poursuite de l'existant.
15:47Or, si vous prenez les
15:4911 millions d'électeurs
15:51RN et les 8 millions d'électeurs
15:53Nouveau Front Populaire,
15:55aujourd'hui, ces électeurs peuvent se dire
15:57adieu Clara, nous concernant,
15:59rien de neuf sous les soleils.
16:01Bon, mais voilà, ça crée un niveau
16:03de ressentiment dans le pays important.
16:05Je ne dirais pas qu'il y a de la colère.
16:07Mais ça peut monter.
16:09Oui, ça veut dire décidément.
16:11Alors qu'il y a eu un niveau de participation.
16:13Après, concernant Valérie Pécresse,
16:15je lui reproche quelque chose.
16:17Nous, qu'on puisse commenter ici,
16:19c'est ce qu'on nous demande de faire.
16:21Mais un dirigeant politique, dans une situation
16:23comparable à celle-là, ne doit pas être
16:25dans le commentaire et en faisant le récit
16:27des grandes difficultés.
16:29Mais un dirigeant politique doit proposer
16:31une perspective.
16:33Et un chemin pour l'atteindre.
16:35Il me semble que LR,
16:37depuis la dernière séquence,
16:39ce week-end, les consultations,
16:41il a joué tranquille quand même LR.
16:43Bon, ils ont 47 députés.
16:45Ils se disent, on a fait un pacte législatif.
16:47Certains sont élus, d'ailleurs,
16:49grâce au Front Républicain.
16:51La moitié.
16:53Mais il faut aussi le rappeler, parce que sinon,
16:55on n'a plus de mémoire.
16:57Il a joué un peu tranquille, quand même.
16:59C'est vrai.
17:01Moi, j'attendrais...
17:03C'est quand même un parti qui pourrait
17:05davantage en mettre sur la table, là, aujourd'hui.
17:07Les Républicains, moi, je trouve,
17:09c'est évidemment assez cynique,
17:11mais jouent évidemment le coup d'après.
17:13Et encore une fois, c'est ce qu'on disait tout à l'heure.
17:15Personne ne va venir sauver le Président de la République.
17:17Il s'est mis dans cette situation tout seul,
17:19en choisissant de dissoudre l'Assemblée Nationale.
17:21Il a besoin de la droite, aujourd'hui.
17:23Mais le problème, c'est qu'on a des discussions qu'on avait en 2022.
17:25C'est vrai.
17:27Plein de personnes, notamment Jean-François Copé,
17:29disaient, au moment où les Républicains avaient 65 députés
17:31et au moment où la majorité présidentielle
17:33avait 100 députés de plus, qu'il fallait une coalition.
17:35Et là, pour le coup, il y avait une vraie majorité absolue.
17:37Et aujourd'hui, on en est à discuter de
17:39il faudrait un accord entre le centre et la droite.
17:41Un accord où il n'y aurait même pas de majorité absolue.
17:43Alors que c'est quelque chose
17:45qu'il aurait fallu faire en 2022.
17:47Moi, je suis toujours très étonné.
17:49Aujourd'hui, les Républicains ne vont pas venir sauver le Président de la République.
17:51Et en plus, ils seraient dans une situation
17:53très compliquée.
17:55Laurent Wauquiez, il joue la carte de 2027 à fond.
17:57Il espère montrer aux Français
17:59qu'il aura...
18:01qu'à la droite, il aura un chef et une voix
18:03et encore plus, une vision.
18:05Donc, ils ne vont pas aller sauver le Président de la République.
18:07On va écouter Sylvain Maillard. Il est député
18:09pour la République de Paris. Il était sur Europe 1
18:11et c'est News ce matin.
18:13En fait, ce qui est extraordinaire avec le Front Populaire,
18:15c'est que c'est un spectacle permanent.
18:17Moi, qui suis un député de Paris, j'ai l'impression de vivre
18:19dans un théâtre permanent. Tous les jours,
18:21ils vous inventent une nouvelle formule,
18:23une nouvelle dépêche AFP.
18:25La destitution, par exemple.
18:27Ils veulent occuper le terrain en permanence.
18:29Je le redis, vous savez,
18:31la politique, c'est aussi de l'arithmétique.
18:33Ils sont 193 députés.
18:35Si le projet du Front Populaire arrive au pouvoir,
18:37si des ministres LFI
18:39arrivent au pouvoir, le lendemain,
18:41nous les censurons. Le Président de la République,
18:43il cherche un premier ministre
18:45qui est capable de construire une majorité
18:47et qui ne sera pas censuré le lendemain.
18:49Voilà, c'est Sylvain Maillard. C'était ce matin sur Europe 1.
18:51C'est quand même incroyable.
18:53Vous ne trouvez pas ce qui se joue ? On a l'impression
18:55que c'est l'ardoise magique, vous savez.
18:57C'est un truc et hop, on met un petit coup d'éponge
18:59et ça disparaît. C'est quand même
19:01Emmanuel Macron qui avait demandé le soutien
19:03de l'NFP pour faire barrage
19:05au RN et qui aujourd'hui dit
19:07qu'ils sont incorrigibles.
19:09C'est une bonne définition. De quoi le macronisme
19:11est-il le nom ? C'est une ardoise magique.
19:13Parce qu'en 2022,
19:15il y a une majorité relative.
19:17Emmanuel Macron
19:19sort le Conseil National de la Refondation.
19:21C'est vrai.
19:23Après le passage en force
19:25sur la réforme des retraites,
19:27il fait les rencontres de Saint-Denis.
19:29Le format Saint-Denis. Contexte
19:31des meutes de 2003. Oui, mais on s'en souvient.
19:33Donc, systématiquement,
19:35il va sortir quelque chose. Là, aujourd'hui, c'est
19:37les consultations. Gilets jaunes, grand débat national.
19:39Comme s'il avait chaque fois une forme
19:41de baraka ou une martingale.
19:43Sauf que je pense que là, ça ne... Il tombe à chaque fois
19:45dans le panneau quand même. Sauf que là, la pièce se vide.
19:47Voilà. Il n'y a plus personne à la salle.
19:49Jusqu'à il y a
19:51finalement 50 jours,
19:53Emmanuel Macron, il était à bord d'un navire
19:55où il avait des matelots. Et le problème,
19:57c'est qu'on voit, même Sylvain Maillard, dans sa réponse,
19:59est très, très pudique. On voit bien
20:01qu'il n'est plus le premier des soutiens du président
20:03de la République. On voit bien
20:05l'autre jour, quand Gabriel Attal sort
20:07avant Emmanuel Macron en disant que le nouveau Front Populaire
20:09avec Alephi, ce n'est pas possible. Alors que le président
20:11allait annoncer deux, trois, deux
20:13ou trois heures plus tard qu'il souhaitait
20:15cette ligne A. On voit bien que plus
20:17personne ne veut suivre la route
20:19du président de la République. Même son premier ministre,
20:21qui, certes, démissionnaire, ne le soutient plus.
20:23D'ailleurs, les relations entre eux sont
20:25complètement glaciales, voire quasiment inexistantes.
20:27Et je ne vous parle même pas des députés
20:29qui se sont sentis trahis lors de la dissolution
20:31et qui... Hier, avec Pierre de Villeneuve,
20:33nous avions Charles Rodwell et on
20:35sentait...
20:37Et s'il a dit le mot
20:39Emmanuel Macron pendant l'interview, je reviens plus tôt.
20:41Il me semble, il faudrait réécouter, mais ça me fait
20:43beaucoup sourire, je vous l'ai dit avec amitié,
20:45que peut-être qu'Emmanuel
20:47Macron n'a plus de matelot dans son avion.
20:49Ce qui n'est pas...
20:51Ce qui n'est pas une description
20:53de sa situation politique.
20:55Je n'ai jamais compris dans son avion.
20:57Il rame dans le ciel.
20:59Il n'a plus de matelot dans l'avion, j'adore.
21:01En tout cas, ce qui est intéressant aussi, c'est la gestion
21:03du temps, parce qu'on était dans une espèce d'urgence
21:05absolue il y a 42 jours
21:07et aujourd'hui, c'est le calme plat, il ne se passe plus rien.
21:09Pétole, comme dirait ce matin
21:11un centraire militaire.
21:13Mais encore une fois, ça nous étonne
21:15parce qu'on peut nous interpeller
21:17sur la rue, sur la situation politique, etc.
21:19Personne ne me pose la question de qui est Matignon.
21:21Ce n'est pas un sujet pour les gens.
21:23Il va y avoir la rentrée scolaire,
21:25il y a les factures,
21:27l'électricité, le gaz,
21:29les Jeux paralympiques.
21:31On ne me demande pas,
21:33mais alors Matignon.
21:35Il n'y a plus de pilote dans l'avion, mais on avance.
21:37Ça veut dire quelque chose du pays.
21:39C'est-à-dire que les gens n'attendent pas quelque chose.
21:41Ce qui est un élément de la crise politique institutionnelle
21:43et de régime. Quand vous n'attendez pas
21:45quelque chose, une situation qui est bloquée.
21:47Ça veut dire que les gens détournent le regard et se disent
21:49C'est quoi ? Ils sont résignés ? Ils sont fatalistes ?
21:51Je pense qu'ils se disent que
21:53c'est cuit. Une nouvelle fois.
21:55Et ce n'est pas la première fois que ça arrive. Tout ça se rajoute.
21:57Une nouvelle fois, ça ne va pas le faire.
21:59Et c'est là où la position du Rassemblement national,
22:01même si on peut la critiquer,
22:03parce qu'évidemment ils sont en retrait très discrets
22:05et très compréhensibles.
22:07C'est-à-dire qu'ils considèrent que les Français sont
22:09encore en vacances, qu'ils ne sont pas du tout préoccupés
22:11par la politique. Donc ils préfèrent ne pas participer
22:13à cette tambouille. Alors nous, les observateurs,
22:15on se demande où ils sont.
22:17Certes, ils ont fait 11 millions de voix au second tour
22:19législatif et ils ont 126 députés.
22:21On pourrait se dire qu'ils peuvent peser
22:23davantage dans les négociations.
22:25Finalement, pas tant que ça. Et peut-être qu'au final,
22:27à la fin, parce que c'est vrai,
22:29Olivier, on en parlait un petit peu avant l'émission,
22:31c'est-à-dire que moi, les gens
22:33que je connais, que je rencontre, me disent
22:35qu'on en a marre de voir Lucie Castex,
22:37ses amis, Manuel Bompard,
22:39Pannot. On en a marre de voir le président
22:41de la République, on en a marre de voir Attal
22:43et tous ses lieutenants. Et au final,
22:45personne ne dit rien sur Le Pen,
22:47personne ne dit rien sur Bardella.
22:49Ce n'est pas du tout irritant parce qu'on ne les voit pas.
22:51Donc peut-être qu'à la fin, c'est eux
22:53qui ont la meilleure stratégie.
22:55À suivre. En tout cas, le feuilleton n'est pas fini.
22:57Et je vous remercie infiniment pour votre
22:59éclairage précieux, comme chaque jour,
23:01sur Europe 1 13h.
23:03Et ce soir, Pierre Devineau, bien sûr, si vous aimez
23:05l'info, soyez là. 18h punchline,
23:0719h Europe 1 soir. Merci.
23:09Et à demain pour de nouvelles aventures. C'était Céline.

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