• il y a 2 mois
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 27 août 2024.

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Transcription
00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08Un père de famille fauché par un véhicule qui a pris la fuite, il s'appelait Éric Comines,
00:14militaire, gendarme de 54 ans, vous réagissez au 3210, Laurent, bonjour.
00:19Bonjour Céline, bonjour Éric.
00:21Bonjour.
00:22Vous êtes gendarme, vous avez été gendarme ?
00:24Oui, je l'ai été, j'ai pris ma retraite il y a un tout petit peu plus d'un an.
00:28Ces refus d'obtempérer, c'est un drame quasi quotidien, 25 000 par an, Laurent.
00:36Oui, effectivement, oui, et aujourd'hui je suis meurtri, choqué et scandalisé de voir
00:44qu'on ne puisse pas y mettre fin judiciairement parlant alors qu'il y aurait des possibilités
00:49de le faire et je voudrais avoir déjà une pensée pour la famille et les anciens collègues
00:54qui vivent ça, c'est quelque chose de terrible dans une vie de militaire.
00:59Très bien, Laurent, restez avec nous, je vous demanderai d'ailleurs dans un instant
01:02si dans votre vie de gendarme vous avez vous-même été confronté à des refus d'obtempérer.
01:06Restez avec nous, tout de suite, il est 13h02 et c'est le rappel des titres, avec vous Céline Landreau.
01:11Et avec à la une cette actualité dramatique que vous évoquez à l'instant, Éric, ce gendarme,
01:17cet adjuvant de 54 ans, Éric Comines, tué hier soir après un refus d'obtempérer
01:22à la sortie de l'autoroute A8 à Mougins dans les Alpes-Maritimes.
01:25Le chauffeur qui avait pris la fuite a été interpellé dans la nuit à Cannes.
01:29Son contrôle alcoholimnémique s'est avéré positif.
01:33Il y a quelques instants sur RTL, la porte-parole de la gendarmerie, Marie-Laure Pesan,
01:37nous rappelait qu'une centaine de gendarmes sont blessés chaque année en France
01:42à cause de refus d'obtempérer.
01:44L'autre grand titre de l'actualité, il est politique, la France Insoumise appelle
01:48à une manifestation le 7 septembre prochain contre ce qu'elle qualifie de coup de force présidentiel.
01:54Le refus, très clair, hier soir d'Emmanuel Macron de nommer Lucie Casté,
02:00la représentante du Nouveau Front Populaire à Matignon.
02:03Emmanuel Macron qui, en parallèle, poursuit ses consultations en quête d'un futur Premier Ministre.
02:10Donc le temps à présent pour cet après-midi, d'abord avec vous Caroline Chimot.
02:14Alors, grand bleu pour la majeure partie du pays, c'est vrai,
02:17quelques petits cumulus qui bourgeonnent entre les Alpes du Sud et la Corse,
02:21qui pourront donner lieu à des averses, des averses même orageuses sur le relief Corse en soirée.
02:26Quelques orages qui pourraient aussi concerner les côtes de Provence, mais partout ailleurs.
02:29C'est grand bleu, les températures, elles sont comprises entre 23 degrés comme à Brest,
02:33et 30 degrés la maximale à Nice.
02:35On attend cet après-midi 27 degrés du côté de Tours, de Paris ou de Strasbourg.
02:41Merci Caroline.
02:42Pas mal, ce limite est haut. De quoi se plaint-on pour cette reprise, c'est formidable.
02:46Merci beaucoup Caroline.
02:47Avec plaisir.
02:4813h04, mesdames, messieurs, on va reprendre Laurent qui est avec nous,
02:53et nous parlons de ce moment difficile pour la gendarmerie,
02:57endeuillé par la mort hier soir de l'adjudant Éric Comines,
03:00gendarme de 54 ans, fauché par un véhicule qui a pris la fuite
03:04après avoir refusé de se soumettre à un contrôle routier.
03:07Laurent, vous êtes du côté de... Dans quel point de France êtes-vous, Laurent ?
03:13Pas très loin de Bordeaux.
03:15Pas très loin de Bordeaux. Dans votre vie de gendarme,
03:17est-ce que vous vous êtes déjà retrouvé confronté à un automobiliste qui refuse d'obtempérer ?
03:22Oui, plusieurs dizaines de fois, j'étais dans une unité motocycliste,
03:26donc confronté au contrôle de police route.
03:30Vous dites plusieurs dizaines de fois ?
03:32Ah oui, plusieurs dizaines de fois en 31 ans,
03:35et je ne compte pas le nombre de fois où je suis passé à côté de la blessure grave ou même de la mort.
03:40Oui, effectivement, et ça a été...
03:43Je pense qu'il faut mettre des mots sur les choses, Laurent.
03:48Racontez-moi des plus mauvais souvenirs,
03:51ou des plus singuliers souvenirs que vous ayez justement sur ce sujet,
03:55des refus d'obtempérer que vous avez vécu.
03:57Le dernier grave que j'ai vécu, pas très loin de la fin de ma carrière,
04:02ça a été un monsieur qui a refusé un contrôle alors qu'on contrôlait tout à fait normalement.
04:07Ce n'était pas un contrôle vitesse, c'était un contrôle banal,
04:10et ce monsieur a refusé de s'arrêter avec un fourgon.
04:14J'étais en moto, je me suis porté à sa hauteur,
04:18il a essayé plusieurs fois de me faire sortir de la route.
04:21À un moment donné, j'ai réussi à procéder à son interpellation,
04:25puisque au détour d'une rue, il a calé avec le fourgon.
04:29C'était un monsieur qui était multirécidiviste aussi, qui était en alcoolémie,
04:33qui était en défaut de permis,
04:35et lorsqu'il a été condamné, il a pris 4 mois de prison,
04:40parce qu'il était déjà multirécidiviste,
04:43et pour toutes les infractions, 100 euros d'amende.
04:46La mise en danger de la vie d'autrui n'a pas été retenue.
04:49Donc le monsieur, pendant que vous étiez sur votre moto,
04:52à sa hauteur que vous lui intimiez l'ordre de s'arrêter,
04:56il faisait des embardés pour vous faire quitter la route,
04:59voire même pour vous faire chuter ?
05:01Oui, tout à fait, tout ça en agglomération.
05:04Avec des voitures qui arrivaient en face, avec des gens qui traversent les rues,
05:07avec des cyclistes...
05:08On n'est pas loin de la tentative d'homicide ?
05:10Oui, et elle n'a pas été relevée.
05:12Ça veut dire que ce monsieur n'a pas fait un jour de prison ?
05:15Non. Sur les 4 mois qu'il a été condamné,
05:18comme il était multirécidiviste, il a pris quand même 4 mois.
05:21Sur les 4 mois, il en a fait à peu près 2,
05:23et ce monsieur continue toujours à rouler.
05:26Je le croise régulièrement dans les rues de Gournay.
05:28Il est toujours sous l'emprise de l'alcool,
05:30et je ne suis pas sûr qu'il ait récupéré un permis de conduire aujourd'hui.
05:33C'est ça le problème majeur selon vous ?
05:35C'est cette réponse judiciaire pas suffisamment dure ?
05:41Vous savez quoi ? J'ai l'impression d'avoir fait cette émission 50 fois, les amis.
05:44Quand on en arrive au sujet, au volet judiciaire,
05:47la réponse pénale n'est pas assez forte dans ce pays.
05:51J'ai l'impression d'avoir vécu ce moment 50 fois.
05:54Oui. Ce n'est pas qu'elle n'est pas assez forte,
05:58c'est qu'il n'y a pas de sanctions.
06:00Aujourd'hui, on va considérer que ce monsieur,
06:03comme il était sous l'emprise de l'alcool,
06:05comme il n'avait pas de permis, il a eu peur, il est parti.
06:08Alors oui, il a commis une infraction grave.
06:10Mais là, dans le cadre de notre collègue qui est mort hier soir,
06:13pour moi, c'est comme si cette personne avait pris une arme
06:17qu'elle lui avait tirée dessus volontairement.
06:20C'est un homicide.
06:21Quand un membre des forces de l'ordre vous intime de vous arrêter, vous vous arrêtez.
06:25Ça sert à quoi tout ça pour une alcoolémie ?
06:28Il aurait été sanctionné pour son alcoolémie. Point.
06:30Il faut assumer ses bêtises.
06:32Aujourd'hui, il y a un homme qui est mort.
06:34La nation est meurtrie.
06:37Et ce monsieur, il va peut-être prendre 4 ans,
06:40et dans 2 ans, il sera dehors.
06:42Je ne peux pas m'empêcher.
06:44Encore une fois, Laurent, je ne suis pas enquêteur
06:46et je ne sais strictement rien sur ce dossier.
06:48Mais je ne peux pas m'empêcher de penser
06:51qu'il est possible qu'il y ait eu un automobiliste
06:55qui ait foncé
06:57pour ne pas se faire arrêter parce qu'il avait trop bu.
07:00Et que, en gros, l'équation est simple,
07:03qu'il ait fait le choix de tuer un homme pour ne pas se faire arrêter
07:05parce qu'il avait trop bu.
07:07C'est exactement ça.
07:09C'est ce qu'on entendait quand on entendait les gens.
07:12Oui, mais j'ai pris peur.
07:14Vous comprenez, je n'avais pas ce permis ou je n'étais pas assuré.
07:17Il y a même eu le cas où on a eu un refus d'obtempérer
07:19pour un simple contrôle technique.
07:21Une amende à 90 euros.
07:23Ce n'est pas possible aujourd'hui de prendre le risque d'aller tuer
07:26que ce soit un membre des forces de l'ordre
07:28ou un civil qui passe par là
07:30pour un contrôle technique à 90 euros.
07:32Aujourd'hui, il doit y avoir des sanctions adaptées
07:35et sévères sur ce genre d'infraction.
07:37On ne peut plus laisser passer.
07:39On ne peut pas dire que ce n'est pas sa faute.
07:41Une fois de plus, il y a un homme qui est mort.
07:45Moi, ce monsieur doit être sanctionné.
07:48Il doit faire le nombre d'années de prison qu'il doit faire.
07:51Au risque d'être mis de côté, j'ai envie de rajouter
07:58que ce monsieur est de nationalité étrangère,
08:02mais en situation régulière sur le territoire français.
08:05Mais au vu de son passif, puisqu'apparemment il est multiracismiste...
08:10On a dit condamnation à son casier judiciaire
08:12pour des infractions à la circulation routière
08:14et des atteintes aux personnes.
08:16Ce monsieur, une fois qu'il aura purgé sa dette à la société,
08:21on lui retire son droit de sol,
08:23on le renvoie dans son pays,
08:25puisque moi je pars du principe que si je vais vivre dans un pays,
08:28je vais m'adapter au pays, je vais respecter les lois
08:31et je vais respecter le pays qui nous accueille.
08:33Ce monsieur va sortir de prison, il va reprendre un volant
08:35et il faut attendre quoi ?
08:37Qu'il retue encore quelqu'un une fois ?
08:39Ce n'est pas possible. Il faut des sanctions sévères.
08:41Moi je suis prêt à parier qu'il va prendre 4 ans de prison
08:44et que dans 2 ans il est dehors.
08:46On ne peut plus vivre ça.
08:48On ne peut plus. Il faut que cette infraction
08:50de refus d'obtempérer,
08:52lorsqu'une personne est tuée,
08:57il faut la qualifier de domicile volontaire.
09:00Et on ne peut pas faire autrement.
09:02On choisit de tuer quelqu'un.
09:04C'est-à-dire qu'il y a le refus d'obtempérer,
09:06il y a l'impact avec le représentant des forces de l'ordre,
09:10le gendarme Éric Comines,
09:12et il y a, après l'impact, le délit de fuite.
09:15C'est-à-dire qu'on peut imaginer qu'on refuse d'obtempérer,
09:18mais après, face à la violence de l'accident,
09:21un représentant de la gendarmerie qui est au sol,
09:23on peut imaginer que l'auteur du refus d'obtempérer
09:26s'arrête et dise c'est trop.
09:29Et là, malgré ça,
09:31il continue sa fuite.
09:33Donc on est vraiment dans du lourd, Laurent,
09:36sur le plan comportemental.
09:38– Oui, effectivement, mais de toute façon,
09:40vous savez, en 31 ans,
09:42on a eu des gens qui étaient primo-délinquants,
09:45mais on a eu aussi des multirécidivistes en face de nous
09:48qui avaient déjà commis des refus d'obtempérer,
09:51mais qui continuent et qui vous disent de toute façon
09:53la prochaine fois je ne m'arrêterai pas si je suis en infraction.
09:56Comme il n'y a pas de sanctions sévères,
09:59il y a une impunité qui s'est installée pour ces gens-là,
10:04et hélas, la publicité se fait aussi,
10:07et celui qui a envie de le faire, qui se dit
10:09je n'ai pas de permis, je ne m'arrête pas,
10:11de toute façon, je ne risque pas grand-chose.
10:13– Laurent, je vous propose d'accueillir
10:15un de vos collègues, Christian,
10:17qui a lui aussi fait le 3210.
10:19Bonjour Christian.
10:20– Bonjour Christian.
10:21– Oui, bonjour Céline, bonjour Eric,
10:22et bonjour Laurent.
10:23Bonjour Christian.
10:24– Vous partagez, on imagine, l'émotion de votre collègue.
10:28– Oui, je suis bouleversé par ce qui se passe,
10:32et Laurent a tout à fait raison.
10:34L'effet d'impunité que ressentent
10:37beaucoup de conducteurs en infraction,
10:40c'est intolérable,
10:42et on verra bien la sanction que ce monsieur aura,
10:46mais ce n'est pas possible.
10:48– Christian, comment faire en sorte,
10:51je vous le disais tout à l'heure,
10:53j'ai le désagrément, mais sans doute
10:55que vous êtes dans la même situation que moi,
10:57d'avoir déjà vécu cet instant.
10:59Comment faire pour que la sanction pénale
11:01soit un peu plus, comment dire, proportionnelle ?
11:06Donc ce n'est pas aux policiers qu'il faut s'adresser,
11:09puisque là la police a fait son travail
11:11de façon assez remarquable,
11:13puisque voilà, la personne a été interpellée,
11:15donc il n'y a rien à dire.
11:17Mais le législateur, les députés qui font les lois,
11:21ils nous écoutent, ils écoutent ces émissions,
11:23ils sont d'accord avec nous à la limite,
11:25ces députés qu'ils soient de gauche ou de droite,
11:27ils sont d'accord pour dire que ce n'est pas normal
11:29que les peines soient aussi faibles
11:31pour des tragédies pareilles,
11:33mais pourtant ça ne change pas, ça ne change pas.
11:35Mais non, parce que
11:37parfois ces gens-là
11:39qui ont des responsabilités,
11:41moi j'ai connu l'époque
11:43où ces gens-là demandaient une intervention
11:45pour des excès de vitesse,
11:47« Ah vous vous rendez compte, c'est ma secrétaire,
11:49ben oui mais elle était quand même
11:51à 130 au lieu de 90,
11:53et ils demandaient une intervention
11:55pour faire sauter la contravention.
11:57D'un autre côté,
11:59ils sont d'accord avec les délinquants,
12:03donc là aussi,
12:05il faut que tout le monde y mette du sien.
12:07– Le politique, c'est fini ça quand même,
12:09faire sauter ces PV.
12:11Ça marchait jusqu'à il y a 10 ans là,
12:13mais maintenant c'est terminé Christian.
12:15– Ça s'est terminé en 2000
12:17quand M. Jacques Chirac a demandé
12:19effectivement d'être plus sévère,
12:21et moi j'étais
12:23un petit peu avant 98
12:25quand je commandais la compagnie d'Angoulême.
12:27– Vous étiez colonel de gendarmerie ?
12:29– Alors moi j'ai terminé colonel,
12:31en formation des élèves gendarmes
12:33de la gendarmerie à Montluçon,
12:35et on apprend bien sûr
12:37à nos gendarmes
12:39le contrôle des véhicules,
12:41la mise en sécurité,
12:43et surtout,
12:45faire en sorte
12:47d'éviter de se faire faucher,
12:49vaut mieux que la voiture se sauve
12:51et qu'on la rattrape après,
12:53– Combien de gendarmes
12:55meurent chaque année,
12:57victimes de délits de fuite
12:59et de refus d'obtempérer Christian ?
13:01C'est plusieurs chaque année j'imagine ?
13:03– Oui c'est plusieurs chaque année,
13:05mais de toute façon
13:07on ne l'empêchera pas,
13:09mais pour certains la vie d'un gendarme
13:11ça ne vaut rien,
13:13donc c'est les criminels de la route,
13:15comme dit Laurent, il faut qu'ils soient condamnés
13:17mais à des termes très lourds,
13:19et que ce soit de prison et après financièrement,
13:21imaginez,
13:23ils laissent deux orphelins et une veuve
13:25et des camarades
13:27qui sont bouleversés par cet accident,
13:29c'est vraiment lamentable.
13:31– Pour répondre en partie à votre question,
13:33Eric, la porte-parole de la gendarmerie
13:35nous parlait tout à l'heure d'une centaine
13:37de gendarmes blessés chaque année
13:39à cause de ces refus d'obtempérer.
13:41– Marie dans les Parages,
13:43bonjour ma chère Marie, vous êtes là ?
13:45– Bonjour Eric et Céline,
13:47merci d'avoir pris mon appel.
13:49– Non du tout, moi je suis maman
13:51et épouse de trois policiers à la maison.
13:53– Ah, restez avec nous Marie,
13:55à tout de suite.
13:57Jusqu'à 14h
13:59Eric Brunet et Céline Landreau
14:01vous donnent la parole sur RTL.
14:0513h-14h
14:07Les auditeurs ont la parole
14:09avec Eric Brunet et Céline Landreau.
14:11– Je suis maman
14:13et épouse de trois policiers
14:15dans la famille,
14:17et pratiquement tous les jours
14:19les refus d'obtempérer sont là.
14:21Ils sont en hausse, ils sont impunis
14:23et ils savent qu'ils n'ont pas grand chose à perdre.
14:25Cela continuera
14:27si la justice ne passe pas par là.
14:29Voilà, belle journée à vous.
14:31– Voilà, c'est Marie qui nous a laissé
14:33ce message il y a quelques instants
14:35et Victor d'Arcas qui est au standard
14:37l'a rappelé tout de suite Marie.
14:39Elle est avec nous Marie.
14:41On sent, rebonjour Marie,
14:43on sent l'angoisse
14:45de la maman et de la femme de policier.
14:47Déjà, trois policiers dans la famille ?
14:49– Eh oui, papa et les garçons.
14:51– Et les garçons, d'accord.
14:53– Voilà, donc l'aîné à 28 ans
14:55en brigade motorisée, le deuxième à 25 ans
14:57en brigade classique.
14:59– Alors quand vous voyez
15:01vos fils,
15:03il est fréquent
15:05que l'un ou l'autre
15:07vous raconte, tiens cette semaine
15:09j'ai vécu une situation difficile,
15:11un refus d'obtempérer.
15:13On va dire pratiquement,
15:15on ne va pas dire tous les jours,
15:17tous les semaines ils en ont.
15:19Mon fils est né il y a un mois,
15:21il a eu un refus d'obtempérer
15:23qui a fini très mal, on va dire.
15:25– C'est-à-dire ?
15:27– C'est-à-dire qu'il y a aussi
15:29cette recrudescence de voitures
15:31de location étrangère,
15:33je pense qu'on en entend assez,
15:35et donc là ils travaillaient au matin,
15:37ils ont voulu contrôler cette voiture
15:39avec son collègue et cette voiture
15:41de la faire arrêter et ils s'enfuient.
15:43Donc il y a eu une course poursuite
15:45et ils se sont retrouvés sur l'autoroute.
15:47Mon fils qui était premier
15:49s'est rapproché de la voiture.
15:51– En moto hein ?
15:53– En moto, voilà, son collègue était derrière.
15:55Cette voiture a vu que
15:57elle n'allait pas y échapper,
15:59qu'est-ce qu'elle a fait ?
16:01Elle a pris la bande d'arrêt d'urgence,
16:03donc il y avait un camion
16:05sur la voie principale,
16:07elle a pris la bande d'arrêt d'urgence
16:09pour s'échapper au contrôle,
16:11sauf que ce camion a vu mon fils
16:13avec les giraux et le deton
16:15à l'arrière,
16:17qu'est-ce qu'il a fait ?
16:19Le camion a voulu se serrer
16:21sur la bande d'arrêt d'urgence
16:23sauf qu'il y avait la voiture.
16:25Et donc le camion a fait ce qu'il a pu,
16:27s'est mis en travers,
16:29mon fils arrivait derrière,
16:31mon fils pour esquiver,
16:33il a lâché la moto,
16:35il est tombé, ça s'est bien terminé,
16:37et la voiture s'est arrêtée parce qu'elle a été comprimée.
16:39Ça s'est bien terminé,
16:41c'est-à-dire qu'il a été que légèrement blessé ?
16:43Que légèrement blessé, tout à fait,
16:45parce que le camion a serré la voiture
16:47qui n'avait rien à faire sur la bande d'arrêt d'urgence.
16:49Mais le camion, en freinant
16:51énormément, s'est mis un peu en travers,
16:53et mon fils,
16:55de pointe pour l'esquiver,
16:57il a fait ce qu'il avait à faire.
16:59Donc le conducteur
17:01de la voiture a été appréhendé ?
17:03Ah oui, il voulait se sauver,
17:05bien sûr, comme d'habitude.
17:07Quel profil ?
17:09Jeune, type de population,
17:11on va dire,
17:13déjà avec des casiers
17:15judiciaires énormes,
17:17pas de permis, il me semble,
17:19après, pas assuré, voiture étrangère,
17:21pas assurée.
17:23Donc ils louent des grosses voitures
17:25qui ne sont pas en règle, en général,
17:27et souvent ils n'ont pas de permis, mais ils arrivent à louer
17:29ce genre de voitures.
17:31Mais c'est tout le temps.
17:33J'ai mon deuxième fils,
17:35qui travaille, pareil,
17:37sur la même circonscription,
17:39il me dit, maman, dès qu'on sort en voiture,
17:41on passe les voitures au fichier, maintenant, la majeure partie,
17:43ce type de
17:45population ne sont pas assurées.
17:47On n'a pas le temps,
17:49et on a à peine sorti
17:51que ça nous tombe.
17:53Quand je pense que quand vous avez
17:55un jour de retard,
17:57en ce moment, j'ai matriculé
17:59ma voiture,
18:01j'avais des plaques provisoires,
18:03je n'avais pas refait faire mes plaques d'immatriculation,
18:05j'avais deux jours de retard,
18:07qu'on se fait arrêter
18:09et engueuler pour ça.
18:11Oui.
18:13Et puis on voit un type,
18:15c'est vrai que c'est tous les jours,
18:17mais c'est de pire en pire. De toute façon,
18:19ils ont des casiers énormes,
18:21ils n'ont plus la peur de l'uniforme,
18:23la justice, même si elle passe par là,
18:25les peines ne sont pas appliquées.
18:27Donc, voilà.
18:29C'est encore un drame.
18:31Mais je vous dis,
18:33on va en avoir de plus en plus.
18:35On va en avoir de plus en plus.
18:37Ça me laisse sans voix.
18:39Franchement, ça me laisse sans voix.
18:41Oui, tout à fait. Mais moi, ils adorent leur métier.
18:43Comme mon casier me dit toujours,
18:45au matin, quand il part travailler,
18:47je m'en vais sauver la France.
18:49Ils adorent leur métier.
18:51Leur papa a été un exemple.
18:53On leur a donné un peu les bases,
18:55il leur dit toujours, restez sur vos regards,
18:57moi, mon époux est en fin de carrière.
18:59Soyez vigilants, parce que maintenant,
19:01c'est de pire en pire.
19:03C'est de pire en pire.
19:05Marie, je vous propose d'accueillir Fabrice,
19:07qui a fait le 3210, lui aussi.
19:09Bonjour Fabrice.
19:11Bonjour Eric,
19:13bonjour Céline.
19:15Que dire devant vous ?
19:17Oui, je suis ex-policier
19:19qui avait remis ma démission,
19:21et qui remit ma démission récemment.
19:23Au bout de 27 années de service,
19:25j'ai eu l'occasion
19:27d'intervenir sur votre antenne,
19:29et merci RTL
19:31de donner cette libre antenne
19:33à ces drains.
19:35Je suis consterné, indigné,
19:37pleuré devant ces faits.
19:39Merci Eric, Céline, le colonel de gendarmerie.
19:41Vous savez, M. Eric Brunet,
19:43déjà,
19:45permettez-moi avant toute chose de compatir
19:47et rendre hommage aussi à notre collègue,
19:49père de famille, décédé dans l'exercice de défunction,
19:51et d'avoir une pensée pour ses enfants,
19:53sa famille et ensemble de ses collègues
19:55qui continuent à exercer leur profession.
19:57Ce tragique événement est lié
19:59une fois de plus à un refus
20:01d'obtempérer devenu si répétitif
20:03qui nos collègues
20:05nationaux,
20:07municipaux, gendarmes
20:09sont confrontés au quotidien.
20:11Il en réside d'un laxisme,
20:13et il a bien été rappelé à l'antenne,
20:15d'impunité de décision de justice
20:17non exécutée.
20:19Parce que les comparaisons immédiates,
20:21c'est bien beau,
20:23mais ça a été très bien rappelé sur votre antenne
20:25par les précédents auditeurs
20:27et personnes qui sont intervenues.
20:29Elles sont non exécutées dans leur totalité.
20:31Ça aboutit à quoi ?
20:33A laisser des délinquants de la route
20:35continuer à ôter la vie de nos collègues
20:37qui sont en fonction,
20:39qui chaque jour accomplissent
20:41leurs différentes missions au quotidien,
20:43avec une peur au ventre
20:45qui les mènera bien dans leur mission.
20:47Vous savez, sans connaître l'issue fatale
20:49de leur engagement et de leur dévouement.
20:51Personnellement, au bout de 27 ans de police,
20:53j'ai remis ma démission.
20:55Pourquoi j'ai remis ma démission ?
20:57Pourquoi après 27 ans
20:59de vie de policier,
21:01de vie professionnelle de policier,
21:03pourquoi est-ce que vous avez fait le choix,
21:05vous, de démissionner ?
21:07Cette décision est dure et cruelle à prendre,
21:09même au sein de votre famille.
21:11Vous êtes passionné dans l'exercice
21:13de vos fonctions, et je reste un passionné.
21:15Effectivement, j'ai perdu des collègues
21:17très proches qui ont fait le choix de mettre fin à leur jour.
21:19Et de me dire, en toute conscience,
21:21de ne pas être le prochain.
21:23Et c'est pour ça que j'ai démissionné.
21:25Parce que vous aviez peur, Fabrice,
21:27de vous suicider, c'est ça ?
21:29Bien sûr.
21:31De passer l'arme à gauche, comme on dit, bien sûr.
21:33Cette hantise de médecin à séjour
21:35m'a poussé à ma démission.
21:37Et pour quelles raisons, Fabrice ?
21:39Pour des raisons personnelles
21:41ou pour des raisons professionnelles
21:43liées à l'exercice de votre métier de policier ?
21:45Donc de soutien hiérarchique,
21:47dans un premier temps, même si je ne leur jette pas la pierre.
21:49Mais aussi,
21:51de me dire que je ne peux pas m'empêcher
21:53de penser au quotidien à tous mes collègues
21:55qui sont encore en fonction.
21:57Vous savez, quand vous partez
21:59et M. Marshall, dans
22:0136 Quai des Orphèves, qui est un film culte,
22:03disait qu'un policier
22:05savait quand est-ce qu'il partait, ne savait pas quand est-ce qu'il rentrait.
22:07Maintenant, avec les refus d'obtempérer répétitifs,
22:09qui sont passés de 30 minutes à 20 minutes,
22:11et j'espère qu'ils ne passeront pas
22:13en dessous de la moyenne.
22:15Toutes les 20 minutes en France.
22:17Après ça, c'est des statistiques
22:19qui sont bien arrangées par les
22:21politiques en place, puisqu'il faut en parler.
22:23Il y a aussi des politiques qui soutiennent.
22:25L'autre chiffre qu'on peut retenir, si vous voulez,
22:27c'est cette centaine de gendarmes
22:29blessés chaque année dans le pays à cause
22:31de refus d'obtempérer. C'est très marquant aussi.
22:33Céline, c'est au quotidien.
22:35Au quotidien, nos collègues
22:37sont blessés, mais
22:39on n'en parle pas parce que ça fait partie
22:41du multirécidivisme. Il faut un événement
22:43tragique, comme hier.
22:45Si on inverse cette situation,
22:47qu'un des collègues aurait tiré,
22:49aurait tiré,
22:51aurait fait usage
22:53de son arme sur la
22:55personne multirécidiviste,
22:57il faut bien le rappeler quand même sur votre antenne,
22:59plus de 10 condamnations.
23:01Donc on est bien d'accord que
23:03la justice, à défaut de
23:05condamner, a délivré
23:07un permis de tuer.
23:09Il y a justement Jean-Alphonse Richard,
23:11l'or du crime, qui vient d'entrer
23:13dans le studio, il va nous parler du programme
23:15dans un instant, mais c'est un sujet qui doit pas...
23:17Vous qui êtes souvent au contact des forces de l'or,
23:19des gendarmes, de la police, c'est un sujet
23:21que vous connaissez.
23:23Oui, tout à fait, mais pour dépasser un petit peu
23:25ce cas
23:27qui est gravissime,
23:29et on l'a dit, on a rappelé les chiffres qui sont
23:31très très importants, c'est qu'aujourd'hui
23:33l'uniforme n'est plus une armure.
23:35L'uniforme n'est plus
23:37un signal de s'arrêter.
23:39L'uniforme des gendarmes,
23:41comme celui des policiers d'ailleurs, on peut le déplorer,
23:43mais il ne
23:45fait plus effet
23:47de protection.
23:49Auparavant, il y a encore...
23:51Ça dépend des gens quand même, parce que je peux vous dire que
23:53moi, mes enfants par exemple,
23:55ils voient un gendarme, tout de suite,
23:57l'or du gendarme, ça marche.
23:59Ils ont été éduqués de cette façon.
24:01Comme moi d'ailleurs, j'ai été à une époque.
24:03Mais aujourd'hui,
24:05on peut s'interroger là-dessus.
24:07C'est-à-dire que la vie,
24:09d'ailleurs en général,
24:11elle ne vaut pas cher pour un gendarme ou un policier.
24:13Avant, on respectait un petit peu plus
24:15sans doute ça.
24:17C'est une tendance quand même importante.
24:19On va continuer à parler de tout ça avec les auditeurs
24:21dans un instant. Juste avant,
24:23Jean-Alphonse, on rappelle le nouvel horaire de l'heure du crime.
24:2514 heures cette saison.
24:27De quoi vous nous parlez tout à l'heure ?
24:29On va aller en Gironde, au milieu des vignes.
24:31C'est là, en avril 2006,
24:33que Chantal Séguineau, c'est une ouvrière viticole.
24:35Elle a 31 ans. Elle est mère de deux enfants.
24:37Elle a été tuée. On l'a frappée
24:39à la tête avec une espèce de serpette,
24:41sans doute. Ni vol,
24:43ni viol. Mais il fallait que Chantal
24:45meure. Alors on allait trouver sans doute
24:47très vite l'assassin. Parce qu'il y a
24:49tellement de pistes dans cette histoire.
24:51Un mari jaloux,
24:53un rôdeur,
24:55un tueur en série.
24:57On va évoquer tout ça. Tout ça se tient.
24:59Mystérieusement,
25:01il faut rajouter ça aussi.
25:03Et pourtant, 18 ans après la mort de Chantal Séguineau,
25:05cette mort reste un mystère.
25:07Je reçois, dans l'heure du crime, sa sœur,
25:09qui va évoquer la mémoire
25:11de Chantal et puis nous dire pourquoi elle recherche
25:13toujours la vérité. Il y a deux ADN, quand même,
25:15dans le dossier. Mais ils n'ont pas parlé, ces ADN.
25:17Est-ce qu'ils vont parler ?
25:19Possible, au sein du Paul Descolles Case
25:21qui a repris le dossier.
25:23La morte dans les vignes, c'est à 14 heures,
25:25dans l'heure du crime.
25:27On sera à l'écoute, bien évidemment, d'RTL.
25:29Un père de famille, vous le savez, fauché
25:31par un véhicule qui a pris la fuite après avoir
25:33refusé de se soumettre à un contrôle routier.
25:35Un chauffard qui a ensuite été
25:37interpellé dans la nuit à Cannes.
25:39Vos réactions au 3210, à tout de suite.
25:59...
26:19Merci pour vos messages
26:21nombreux. Je suis avec Céline Landreau
26:23et on est dans ce nouveau rendez-vous.
26:25Midi, 14 heures. Retenez bien,
26:27midi, 14 heures. RTL midi,
26:29les auditeurs ont la parole. Nathalie nous a appelés.
26:31Bonjour, ma chère Nathalie.
26:33Bonjour, Eric. Bonjour.
26:35Céline qui est avec moi.
26:37Céline, oui, pardon.
26:39Comme c'est un peu nouveau,
26:41comme c'est un peu nouveau comme formule,
26:43eh bien, il faudra vous mettre ces deux prénoms
26:45dans la tête, maintenant. Céline et Eric.
26:47Nathalie, vous êtes
26:49vous-même policière,
26:51gendarme ?
26:53Non, je suis maman d'un gendarme.
26:55Est-ce que vous avez peur
26:57quand vous voyez le nombre de refus d'obtempérer
26:59chaque année, 25 000 ?
27:01Ah ben oui, oui, oui.
27:03Et puis à chaque fois, bon,
27:05ils ne sont pas tous médiatisés,
27:07mais c'est vrai qu'à chaque fois,
27:09je transfère un peu ma peur.
27:11C'est sûr.
27:13C'est sûr. Mais bon,
27:15mon fils, il exerce ce métier avec passion
27:17et je suis
27:19très fière de lui, d'ailleurs.
27:21Mais oui, bien sûr que j'ai peur.
27:23Ça, c'est sûr.
27:25Vous avez entendu tout à l'heure Marie.
27:27Elle est toujours avec nous, d'ailleurs, Marie.
27:29Parfois, on a des
27:31peurs rétrospectives, là.
27:33Marie, vous aimez raconter
27:35l'histoire, l'aventure
27:37de votre fils, policier
27:39en moto, là, motard.
27:41Avec l'histoire d'un fil d'arrêt d'urgence,
27:43la voiture coincée par le camion,
27:45votre fils qui avait eu une chute, là.
27:47Mais j'y pense
27:49a posteriori, là. J'arrête pas de me dire.
27:51Vous savez, j'ai fait le choix.
27:53Ils adorent leur métier.
27:55Là, c'est Marie.
27:57Ah, c'est Marie, pardon.
27:59Je leur demande rien. Je leur demande toujours
28:01si leur journée, ça a été. Je ne veux pas
28:03de détails et je sais que ça va être
28:05leur papa qui les explique parce que
28:07entre eux, voilà. Parce que je veux pas
28:09savoir autrement. Déjà, je dors.
28:11On va dire, voilà.
28:13Je veux pas savoir parce qu'il se passe tellement de choses.
28:15Mais aussi, je voulais dire qu'on ne compte pas
28:17tous les refus d'obtempérer
28:19des motocross, des voitures
28:21de sport de location étrangère
28:23où leur hiérarchie
28:25demande de stopper les poursuites.
28:27Ça, on les comptabilise pas non plus parce qu'il y a
28:29que ça. Mais maintenant, pour
28:31on va dire ne pas faire de vagues,
28:33assez souvent, on leur demande de s'arrêter.
28:35Nathalie Marie disait à l'instant
28:37je leur demande juste s'ils ont passé une bonne
28:39journée. Je veux pas en savoir plus pour pas
28:41trop m'inquiéter.
28:43C'est comme ça qu'on gère
28:45le quotidien quand on est maman de
28:47gendarme de policier pour pas vivre dans une
28:49angoisse permanente. Oui, quand je l'ai au téléphone
28:51bon, il me raconte
28:53vaguement ses journées. Il me dit pas tout non plus
28:55mais je pose pas de questions.
28:57Je veux pas lui transmettre
28:59ma peur ni mon inquiétude.
29:01Parce que je sais
29:03que d'abord, je sais que c'est un bon
29:05élément
29:07et que
29:09il a choisi ça
29:11de gamin. Il voulait faire un gendarme.
29:13Donc, il a pris des
29:15chemins un peu détournés mais il y est arrivé.
29:17Je suis extrêmement fière de lui.
29:19Il a fait son école de sous-officier en
29:212023 à Montluçon et
29:23je dois dire que vraiment
29:25quand on assiste à ces
29:27cérémonies, on
29:29sait très bien. Même eux
29:31sont conscients du risque qu'ils
29:33prennent. Mais voilà,
29:35ils sont...
29:37Ils donnent leur vie
29:39active pour les autres. C'est fou,
29:41il y a une chose. Je vous interromps, pardon, mais
29:43on est en train d'entendre deux femmes.
29:45Marie d'abord, la première qui s'est
29:47exprimée. Son papa
29:49était policier, ses deux fils sont
29:51policiers. Puis là maintenant, qu'il parle,
29:53Nathalie, son fils est policier.
29:55Restez avec nous, mesdames.
29:57Je voudrais reprendre Laurent.
29:59C'est l'ancien gendarme qui a commencé l'émission
30:01avec nous. C'est vrai qu'on ne pense jamais mais
30:03Laurent, c'est
30:05pas un gendarme dans une cellule
30:07familiale. C'est tout le monde qui vit
30:09à l'heure de
30:11les inquiétudes, Laurent.
30:13Oui, effectivement,
30:15la famille vit ça au quotidien
30:17parce qu'on essaye
30:19tous, quand on rentre à la maison,
30:21de laisser le maximum
30:23le travail et les problèmes derrière parce que
30:25on ne veut pas que ça rejaillisse
30:27sur la vie familiale. Mais quand vous avez
30:29des familles qui voient ça tous les jours
30:31et qui, tous les jours, s'inquiètent,
30:33moi je vais vous dire, j'ai pris ma retraite
30:35deux ans avant l'âge légal
30:37parce que le matin, quand je partais, je regardais
30:39ma porte d'entrée et je me disais, pour doute,
30:41je la revois tout à l'heure. Et quand vous
30:43commencez à partir au travail avec cette boue
30:45au ventre, il est temps de s'arrêter.
30:47Je me suis dit, j'ai fait toute une carrière
30:49sans blessures
30:51et en étant toujours vivant.
30:53À deux ans
30:55avant la fin
30:57de ma carrière professionnelle,
30:59je me dis, ce serait trop bête de tenter
31:01le diable et de finir dans une boîte
31:03ou handicapé. Donc j'ai préféré
31:05en étant en bonne santé
31:07et aujourd'hui, j'ai embrassé une autre carrière
31:09dans une autre activité
31:11professionnelle.
31:13Et vous êtes arrivé, Laurent, dans votre carrière
31:15d'aller justement à des obsèques
31:17de collègues, gendarmes,
31:19tués dans ce genre de circonstances ?
31:21Alors une fois, ça m'est arrivé dans ce genre
31:23de circonstances. Après, j'ai perdu d'autres collègues
31:25dans le cadre du travail aussi
31:27sur des accidents dans le cadre du travail.
31:29Mais
31:31pour un refus top tempéré, oui, ça m'est déjà
31:33arrivé aussi. Et c'est vrai que
31:35quand vous partez après, on fait abstraction
31:37de tout. C'est comme quand vous allez sur un accident,
31:39vous faites abstraction des horreurs que vous voyez
31:41parce qu'il faut se blinder.
31:43Vous avez des collègues
31:45qui jouent sur des refus top tempérés
31:47qui se mettent en danger ?
31:49C'est-à-dire, je n'allais pas dire
31:51qu'ils jouent les héros, mais...
31:53Non, non, non. On est tous des professionnels
31:55que ce soit des policiers municipaux, la police nationale
31:57ou l'agent Ramon. On est tous des
31:59professionnels. On ne prendra pas des risques
32:01inconsidérés.
32:03Mais on veut faire notre travail
32:05et il faut qu'on nous donne les moyens
32:07de faire notre travail. On n'a pas les moyens de faire notre travail.
32:09Aujourd'hui, on vous dit laissez tomber.
32:11Alors oui, laissez tomber parce que vous avez
32:13le numéro d'immatriculation. Mais quand c'est une voiture...
32:15Laissez tomber quoi ?
32:17Laissez la voiture partir.
32:19Et pourquoi ? Parce qu'on nous dit
32:21vous avez le numéro d'immatriculation. Mais quand c'est une voiture
32:23qui a été vendue dix fois, qui n'a pas
32:25de carte grise, allez retrouver
32:27celui qui l'utilise aujourd'hui.
32:29Et après, on y met le feu,
32:31on le fout dans une rivière. Comme ça,
32:33on ne retrouvera pas la personne.
32:35Et aujourd'hui,
32:37on n'a pas les moyens, que ce
32:39soit techniques ou les
32:41moyens juridiques derrière, de faire stopper
32:43ça. Il y a une impunité totale. Les gens qui
32:45voient ça à la télé...
32:47Je serais un petit délinquant
32:49en herbe. Je me dirais la prochaine fois
32:51je fonce, je ne m'arrête pas. De toute façon,
32:53je n'espère rien.
32:55Vous Laurent, ancien
32:57gendarme, vous dites aujourd'hui
32:59que le délinquant qui n'a pas de permis,
33:01qui n'a pas d'assurance, qui a loué
33:03une voiture étrangère, qui fonce
33:05sur un gendarme, ne risque
33:07pas grand-chose ? Il risque moins
33:09que le pauvre monsieur qui va rouler
33:11à 40 km heure au-dessus et à qui on va retirer
33:13son permis de conduire et qu'il va prendre une amende.
33:15Bien sûr qu'il ne risque rien. Je vous ai cité
33:17le cas tout à l'heure de
33:19un de mes derniers refus d'obtempérer.
33:21Quand vous prenez 100 euros
33:23d'amende pour une alcoolémie, un défaut de permis,
33:25un refus d'obtempérer,
33:27une mise en danger de la vie d'autrui,
33:29et en récidive, vous prenez 100 euros
33:31d'amende, le gars qui va rouler vite,
33:33il va en prendre 135, on va lui supprimer
33:35le permis, il va faire petit point. Il vaut mieux
33:37faire quoi ? Il vaut mieux s'en aller.
33:39Merci Laurent. On va dire bonjour
33:41à Tristan quand même. Bonjour Tristan.
33:43Bonjour à tous
33:45les auditeurs.
33:47On va juste vous demander de patienter Tristan.
33:49On vous reprend juste après ça.
33:51A tout de suite.
33:58Jusqu'à 14h,
34:00les auditeurs ont la parole.
34:02Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
34:04Et on parle toujours
34:06de ce drame. Hier
34:08soir, cet adjudant
34:10percuté et tué par un
34:12chauffard après un refus d'obtempérer.
34:14Drame qui vous fait beaucoup réagir
34:16au 3210 depuis ce matin.
34:18J'aimerais qu'on aille voir Victor
34:20qui est au standard. Mon cher Victor,
34:22on a écouté beaucoup de messages
34:24qui nous ont été laissés au 3210
34:26ou sur l'application RTL. Vous savez que
34:28maintenant on les passe tous, quasiment tous vos messages.
34:30Mais Victor, est-ce que vous avez aussi
34:32des messages écrits ? On a des messages écrits.
34:34Bonjour Eric, bonjour Céline, bonjour à tous.
34:36On commence avec le message
34:38de Dominique Juriste qui nous dit
34:40le chauffard criminel a été arrêté. Il devrait
34:42être poursuivi, non pas pour refus d'obtempérer
34:44ni pour homicide involontaire, mais bel et bien
34:46pour homicide volontaire
34:48aggravé avec arme par destination sur
34:50la personne d'un gendarme. Ce qui lui
34:52ferait encourir la perpétuité.
34:54Est-ce qu'elle nous partage son désarroi ?
34:56Encore, encore et encore et en face
34:58toujours rien. Pitoyable.
35:00Que va-t-il nous falloir pour se réveiller ?
35:02Merci Victor.
35:04Beaucoup d'émotions, beaucoup d'émoi
35:06parmi ceux qui nous appellent au 3210.
35:08On va prendre Tristan.
35:10Bonjour mon cher Tristan. Où êtes-vous mon cher Tristan ?
35:12Bonjour, et bien je suis à Vichy.
35:14Quel âge avez-vous mon cher Tristan ?
35:16J'ai 34 ans. Quel est
35:18votre numéro de sécurité sociale ?
35:20Je pourrais vous le dire, mais
35:22je pense qu'à l'antenne je ne vois pas l'intérêt.
35:24Tristan, sérieusement,
35:26le sujet est grave. On peut sourire de temps en temps
35:28et parfois on essaie de sourire, on se force.
35:30Mais il y a des émissions où il est
35:32difficile même d'esquisser un sourire.
35:34Nous parlons d'un monsieur, on va
35:36prononcer son nom, l'adjudant Eric
35:38Comine, on l'a déjà prononcé, gendarme
35:40de 54 ans, qui n'est plus
35:42là aujourd'hui. Voilà, qui laisse une famille
35:44mais lui n'est plus là, fauché
35:46par un véhicule qui a pris la fuite après avoir
35:48refusé de se soumettre à un contrôle routier.
35:50Un chauffard qui a ensuite été interpellé
35:52dans la nuit à Cannes.
35:54Tristan, vous êtes gendarme ?
35:56Non, je ne suis pas gendarme. Moi j'ai voulu
35:58être réserviste dans la gendarmerie.
36:00Ah oui ?
36:02J'ai passé l'ensemble des
36:04examens et des procédures pour le devenir.
36:06J'avais même été accepté et puis
36:08en fait j'ai renoncé. Pourquoi ?
36:10Eh bien par rapport à tout ce qu'on peut
36:12entendre, les déchutes,
36:14les incivilités.
36:16Et aujourd'hui, alors
36:18en voulant être
36:20gendarme réserviste, j'avais conscience
36:22des risques. Simplement ces risques,
36:24aujourd'hui, j'ai le sentiment qu'ils ne sont plus
36:26mesurés. Et
36:28j'ai décidé, en plus en ayant
36:30un petit garçon de 5 ans,
36:32eh bien je n'ai pas envie qu'on m'aille frapper à ma
36:34porte d'entrée pour lui apprendre que
36:36son papa est décédé à cause
36:38de ce genre de comportement.
36:40En fait.
36:42Donc c'est quand même bien dommage parce que
36:44on recherche beaucoup de réservistes.
36:46Aujourd'hui, j'ai des priorités
36:48et ma priorité c'est mon enfant.
36:50Et je n'ai pas envie de prendre de risques
36:52aussi importants, surtout pour
36:54pouvoir servir
36:56la société de manière
36:58générale. Et vous avez le sentiment que
37:00les risques pour les
37:02gendarmes, les policiers sont plus importants qu'ils
37:04l'étaient il y a quelques années ?
37:06Oui, j'en suis persuadé.
37:08Ils sont plus importants et puis
37:10il y a une autre chose aussi.
37:12L'autre raison pour laquelle
37:14je n'ai pas voulu continuer,
37:16c'est la peur des conséquences
37:18lorsque le gendarme ou le policier
37:20se protège.
37:22Les conséquences juridiques,
37:24elles sont aussi présentes et
37:26aujourd'hui c'est quand même très très lourd
37:28de se défendre.
37:30Et on ne sait pas ce qui peut se passer.
37:32On peut très bien, malheureusement,
37:34tuer quelqu'un et qu'on soit en légitime défense
37:36ou non, la lourdeur quand même
37:38des...
37:40On ne se sent pas...
37:42On sent bien que
37:44quand un gendarme ou un policier sort son arme
37:46de service désormais,
37:50j'ai presque envie de dire qu'il y a
37:52une enquête. On ne sort pas impunément
37:54son arme de service.
37:56J'ai le sentiment qu'on n'est pas forcément soutenus.
37:58Et moi
38:00je n'ai pas envie de vivre ça non plus
38:02parce que je n'ai pas envie de payer
38:04pour quelqu'un qui
38:06n'aurait fait un délit de fuite
38:08et où je me serais
38:10protégé en fait.
38:12J'estime que non.
38:16C'est très intéressant ce que vous dites.
38:18Je voudrais qu'on revienne à Marie
38:20qui est avec nous, je crois qu'elle est de Béthune.
38:22Trois policiers
38:24dans la famille, papa et vos deux fils.
38:26Est-ce que ce volet-là,
38:28on a parlé beaucoup de vos angoisses
38:30d'avoir trois policiers
38:32dans la famille, c'est culturel,
38:34c'est dans la famille, c'est là, mais en même temps
38:36Marie, il y a des moments, des soirées
38:38où elle préfère quitter la pièce,
38:40aller se coucher. On ne peut pas regarder les infos.
38:42On ne peut pas regarder les infos.
38:44Est-ce que ce volet-là, c'est-à-dire
38:46on ne peut plus aujourd'hui répondre,
38:48on a peur sur une légitime
38:50défense, et bien que
38:52la police des polices nous accuse
38:54de... Est-ce que ce volet-là,
38:56on en parle à la maison aussi. Oui, tout à fait.
38:58Surtout avec le papa, parce que
39:00maintenant, comme il dit toujours à ses garçons,
39:02faites attention, dès que vous sortez
39:04votre arme, tout va se
39:06liguer contre vous, si jamais
39:08ça va dans des proportions,
39:10on va dire... Oui, tout à fait.
39:12Ils ont une âme, ils n'ont pas le droit de s'en servir
39:14pour bien. C'est ce qu'il dit toujours.
39:16Ne vous en servez pas.
39:18Ça, c'est le conseil du père
39:20à ses deux fils. Surtout, ne vous servez pas
39:22de votre arme. Vraiment,
39:24en cas de nécessité absolue,
39:26mais autrement, faites attention, parce que
39:28ça se retourne
39:30contre eux. Tout à fait.
39:32Tout à fait.
39:34Je veux dire,
39:36il faut faire attention, parce que c'est vrai que
39:38ils ont des situations, parfois,
39:40où mon fils
39:42a déjà sorti l'arme. Ça, je sais
39:44qu'il a déjà sorti.
39:46Mais ça s'est arrêté là.
39:48Mais c'est vrai, quand on voit l'affaire Naël,
39:50on voit qu'ils ne sont pas, on va dire,
39:52qu'ils sont comme tout le monde.
39:54Oui. Je voulais juste
39:56dire que 25 000 délits
39:58et refus d'obtempérer
40:00routiers par an, ça fait environ
40:0270 par jour, en France.
40:0470 par jour.
40:06Et ce qui est intéressant, c'est que,
40:08dans 9 cas sur 10,
40:10dans 9 refus d'obtempérer sur 10,
40:12eh bien, il y a mis en danger
40:14d'autres usagers, de civils,
40:16de conducteurs, sur l'autoroute.
40:18Mais je vous parlais, mon fils,
40:20oui, tout à fait, mon fils,
40:22le refus qu'il y a eu il y a un mois,
40:24des gens ont déposé
40:26une main courante, parce que cette personne
40:28en voiture, elle roulait à des vitesses excessives
40:30dans le centre-ville, etc.,
40:32et qu'elle avait failli renverser des piétons.
40:34Oui, oui.
40:36C'est...
40:38C'est un truc dingue.
40:40Il y a des gens pour préserver,
40:42pour préserver, je ne sais quoi,
40:44leur paix, leur tranquillité,
40:46parce qu'ils n'ont pas de permis, pas d'assurance, pas je ne sais pas quoi
40:48qu'ils ont bu, mais ils préfèrent risquer
40:50la vie de piétons, d'enfants,
40:52d'autres automobilistes ou de policiers
40:54ou de gendarmes, plutôt qu'avoir
40:56une amende ou un PVC
40:58C'est dé-li-rant, Marie, dé-li-rant.
41:00C'est un sujet en tout cas
41:02qui nous fait beaucoup réagir
41:04depuis le début de cette édition.
41:06On marque une pause, on vous retrouve dans un instant.
41:08On ira voir Pierre, tiens, à tout de suite.
41:22Je n'ai pas entendu beaucoup d'hommes
41:24politiques rendre hommage à ce
41:26gendarme,
41:28hommes politiques souvent de gauche qui sont
41:30pronts à rendre hommage
41:32à des individus qui ne respectent pas les lois
41:34mais qui au contraire ne le font pas
41:36pour celles et ceux qui sont chargés de nous défendre.
41:38Un pays dont la justice ne condamne
41:40pas sévèrement celles et ceux qui s'attaquent
41:42à ceux qui nous protègent
41:44est un pays qui va à la dérive.
41:46Il ne faut pas chercher plus loin les raisons
41:48de la montée du Rassemblement National.
41:50Merci, à bientôt peut-être.
41:52Message de Jean-Luc.
41:54Message de Jean-Luc qui établit
41:56une relation intéressante
41:58entre les faits
42:0025 000 refus d'obtempérer
42:02et la politique et la façon
42:04dont votent les Français.
42:06Je vous laisse libre d'être d'accord
42:08ou pas avec Jean-Luc.
42:10Bonjour Pierre.
42:12Pierre, est-ce que vous partagez justement
42:14l'avis de Jean-Luc
42:16après ce drame hier soir ?
42:18Ah ben non seulement je le partage
42:20et puis je trouve que c'est le plus intéressant
42:22qu'on ait eu à entendre jusque-là.
42:24C'est-à-dire ?
42:26En quoi c'est le plus intéressant ?
42:28Expliquez-nous.
42:30Eh bien on discute du fond du problème
42:32plutôt que de la forme parce que je constate
42:34que jusqu'à présent, évidemment
42:36et c'est bien normal, tout le monde déplore
42:38les faits mais personne ne semble s'intéresser
42:40ou alors très légèrement
42:42aux effets de base
42:44à ceux qui engendrent
42:46tous ces problèmes, à leurs causes.
42:48Et quelles sont-elles pour vous ces causes ?
42:50Eh bien selon moi c'est une défaillance
42:52de la justice et c'est pour ça
42:54que je suis assez...
42:56Je trouve la situation un peu dystopique
42:58parce qu'on a des gendarmes qui déplorent
43:00un système dont ils sont les gardiens.
43:02Ces gens se lèvent tous les matins, certes
43:04pour nous défendre et c'est tout à leur honneur
43:06mais ce sont eux les gardiens
43:08de ce système devenu, on pourrait dire
43:10fou, un peu défaillant
43:12et aujourd'hui ils en payent les conséquences
43:14et tout le monde se mine de ne pas comprendre.
43:16Tout le monde regarde ailleurs. L'éléphant au milieu de la pièce
43:18c'est la justice qui ne condamne pas.
43:20Donc le vrai sujet central
43:22c'est
43:24la justice ?
43:26Pour moi c'est la justice et en fait
43:28à toutes ces horreurs, on rajoute
43:30un espèce de cynisme ambiant qui est odieux
43:32si vous me permettez le parallèle avec l'affaire de Thomas
43:34à Romand-sur-Isère, vous avez un jeune homme
43:36qui est poignardé, vous avez des gendarmes
43:38qui sont contraints par leur métier
43:40de s'interposer
43:42entre des manifestants et des racailles
43:44dont certains étaient probablement
43:46partie prenante des
43:48crimes qui ont causé la mort de Thomas
43:50et aujourd'hui il y a un gendarme qui est tué
43:52par une racaille et on va leur dire
43:54quoi ? Alors on va leur dire pas d'amalgame, force à l'ordre
43:56républicain. Moi c'est ce que j'ai envie de leur dire
43:58aujourd'hui parce que c'est ce que ces gens là ont dit
44:00à la famille de Thomas, à la famille de Lola
44:02voilà, pas d'amalgame
44:04et alors il était gentil
44:06il sortait les poubelles, il disait bonjour aux voisins
44:08et tout, vous savez toutes ces banalités qui permettent
44:10toujours de passer à autre chose.
44:12On est habitué c'est vrai à ce genre de
44:14reportages qu'on voit souvent.
44:16C'est d'un cynisme épouvantable
44:18je trouve. Intéressant Pierre
44:20intéressant. Xavier beaucoup
44:22d'appels, 3210. Xavier bonjour
44:24Xavier. Oui bonjour.
44:26Vous fûtes gendarme, vous êtes gendarme
44:28ou policier ? J'ai été
44:30gendarme durant
44:32près de 40 ans. Qu'avez-vous envie de
44:34dire aujourd'hui ? Bah j'ai envie de dire
44:36je... comment je...
44:38je m'associe à tout ce qui a été dit
44:40jusqu'à présent mais je voudrais
44:42rajouter juste quelque chose c'est que
44:44il y a une époque où on avait des peines
44:46planchées donc elles ont été retirées
44:48et peut-être qu'aujourd'hui il faudrait créer de nouvelles
44:50infractions comme ça a été demandé par
44:52certains avec un
44:54seuil, donc une peine
44:56planchée et en
44:58criminalisant certains faits.
45:00Exemple ? Parce que quand on
45:02arrive au décès d'une personne
45:04sur ce genre d'action
45:06c'est quand même... je considère
45:08que c'est pas suffisant
45:10la situation, il faudrait peut-être revoir
45:12les peines et que nos parlementaires
45:14donc
45:16réfléchissent à ce sujet.
45:18Que les parlementaires durcissent
45:20la loi ?
45:22Absolument.
45:24Et qu'elle soit ensuite
45:26mise en place et puis
45:28qu'elle soit
45:30suivie des faits
45:32par la justice effectivement.
45:34Laurent qui a
45:36commencé l'émission avec nous, ancien gendarme
45:38je le rappelle, qui s'est
45:40adressé tout à l'heure à la famille de l'adjudant
45:42Éric Comines, militaire de 54 ans
45:44en gendarme, pour lui présenter
45:46ses condoléances. Laurent,
45:48j'imagine que cette position
45:50parmi les gendarmes de base qu'il y a
45:52en France, ou les officiers, peu importe,
45:54cette position
45:56elle est partagée quoi ?
45:58La justice
46:00elle est laxiste ?
46:02Alors en tout cas
46:04elle est laxiste, oui. Mais
46:06aujourd'hui je pense qu'on a un arsenal
46:08judiciaire
46:10suffisant pour faire face à
46:12tout ce qu'on voit aujourd'hui.
46:14Le seul problème c'est que c'est pas appliqué.
46:16Et aujourd'hui
46:18on peut avoir
46:20pour une même infraction, au sein d'un même
46:22tribunal, un magistrat qui va
46:24prononcer un
46:26rappel à la loi et l'autre qui va prononcer
46:28une peine de prison pour les mêmes faits, pour la même
46:30personne.
46:32C'est trop disparate.
46:34C'est trop large, le spectre est trop large.
46:36Ça peut passer du simple rappel
46:38à la loi jusqu'à de la prison.
46:40Non, ce genre de choses c'est de la prison
46:42forcément. Comme je disais tout à l'heure, ils ont
46:44une impunité. Moi je serais un petit délinquant
46:46mais je ne m'arrête pas.
46:47Et pour vous les lois elles existent aujourd'hui ?
46:49Vous aviez dit il faut des lois plus
46:51strictes. Pour vous elles existent ?
46:53Elles existent les lois, il n'y a pas besoin d'aller en créer d'autres.
46:55L'homicide volontaire il existe en France.
46:57L'homicide volontaire
46:59ça existe. La personne elle a tué le gendarme
47:01avec une voiture en lui fonçant dessus,
47:03on le condamne pour un homicide volontaire.
47:05Il n'y a pas besoin d'aller inventer une autre loi.
47:07Il y en a une. Mais il faut les appliquer les lois.
47:09Je suis d'accord avec ce qui se dit.
47:11Je suis d'accord avec ce qui se dit actuellement
47:13mais comme
47:15dit mon collègue,
47:17les peines c'est entre zéro et temps.
47:19Peine d'emprisonnement.
47:21De durée d'emprisonnement. Aujourd'hui il faudrait peut-être
47:23mettre un seuil.
47:25Ça limiterait peut-être
47:27un petit peu l'action
47:29de la justice entre
47:31ne rien faire
47:33et sanctionner réellement.
47:35Il y a quand même une marge qui est énorme.
47:37On va peut-être la réduire cette marge.
47:39Merci pour ces perspectives
47:41que vous ouvrez en fin
47:43d'émission. Les autres docteurs ont la parole.
47:45Xavier, Laurent
47:47qui nous a accompagnés tout au long de l'émission.
47:49J'embrasse également Marie.
47:51Trois policiers
47:53dans sa famille. Papa puis ses deux
47:55fils. Marie qui a
47:57parfois des nuits un peu difficiles
47:59avec la peur, l'angoisse.
48:01Nathalie, Pierre, tous ceux qui étaient avec nous.
48:03Tristan. Beaucoup de témoignages d'une force
48:05incroyable et nous associons
48:07bien évidemment à la
48:09douleur de la famille
48:11d'Éric Comines, ce gendarme de 54 ans
48:13qui ne sera plus là cet après-midi
48:15pour écouter RTL ou tout simplement
48:17pour voir sa famille.
48:19Voilà.
48:21Vous avez été très nombreux également à nous
48:23parler d'un autre sujet, vous savez,
48:25qu'on a évoqué hier. C'est les prix
48:27un peu délirants de certains
48:29vétérinaires en France.
48:31Certains nous ont
48:33appelés pour dire, nous on se prive de vacances
48:35parce qu'on a deux chiens, on a trois chiens
48:37et c'est 200, 300
48:39parfois plus, 400 euros de budget
48:41tous les mois.
48:43Vous avez laissé pas mal de messages sur ce sujet.
48:45Je propose, Céline Landreau, qu'on les écoute.
48:47On écoute quelques messages.
48:49Pour le moment, le problème c'est
48:51le fait que les vétérinaires soient
48:53à la fois vendeurs de médicaments
48:55et prescripteurs. C'est-à-dire
48:57que c'est un peu comme si votre médecin
48:59était en même temps pharmacien.
49:01Donc évidemment, ça pousse à la consommation
49:03notamment à l'utilisation
49:05massive
49:07d'antibiotiques.
49:09Je vous souhaite une bonne journée. Au revoir.
49:11Oui, bonjour. Je voulais vous parler
49:13des tarifs des vétérinaires.
49:15Ce qu'il faudrait ne pas oublier, c'est que
49:17sur 100 euros payés aux vétons,
49:19il y en a 20
49:21qui vont directement dans les caisses de l'État
49:23parce qu'on a une TVA à 20%.
49:25Ce que n'ont pas les médecins.
49:27Et ça serait bien que M.
49:29Éric Brunet le rappelle.
49:31Sur les 1000 euros qu'il a payés,
49:33en fait, il n'en a payé que
49:35800 aux vétos. Voilà.
49:37Bonjour, c'est encore Chantal en Normandie.
49:39Je reviens sur le problème des vétérinaires.
49:41Vous savez, il faudrait peut-être qu'ils se posent
49:43la question de savoir pourquoi il y a autant d'abandon
49:45d'animaux. Allez, j'embrasse
49:47toute l'équipe et vos émissions m'intéressent de plus en plus.
49:49Bisous à toute l'équipe.
49:51Tant mieux si on vous intéresse de plus en plus.
49:53Continuez à nous écouter, continuez à nous appeler
49:55aussi et pas uniquement pendant l'émission.
49:57Vous le savez, le répondeur, il fonctionne toute la journée.
49:59On vous écoute quand on peut, mais vous,
50:01vous pouvez laisser vos messages en permanence
50:03au 3210 sur l'application RTL.
50:05Et puis on remercie ceux qui vous
50:07écoutez aujourd'hui, ceux qui ont
50:09décroché leur téléphone au standard, Éric.
50:11Oui, tout à fait, parce que
50:13vous savez qu'il ne faut pas oublier que le répondeur
50:15dont on vous parle souvent, le 3210, il est ouvert
50:1724h sur 24.
50:19Vous pouvez commenter, vous pouvez témoigner
50:21quand vous voulez.
50:233210 et surtout sur l'appli RTL
50:25et nous, on passe vos messages.
50:27Voilà, Jean-Alphonse Richard est là.
50:29Jean-Alphonse, c'est la nouvelle
50:31heure de L'Heure du Crime, 14h.
50:3314h L'Heure du Crime aujourd'hui avec l'assassinat de
50:35Chantal Séguineau au milieu des vignes du Bordelais.
50:3718 ans de mystère.
50:39Bel après-midi sur RTL, à demain midi.

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