SMART BOURSE - Planète marché(s) du mardi 27 août 2024

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Mardi 27 août 2024, SMART BOURSE reçoit Raphaël Thuin (Directeur des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital) , Florian Ielpo (Responsable Macro au sein de l'équipe Multi-Asset, Lombard Odier IM) et Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour discuter de la situation des marchés
00:13globaux. Nous accueillons ce soir Raphaël Thuin, le responsable des stratégies de
00:16marché de capitaux chez TKO Capital. Bonsoir Raphaël. Ravis de vous
00:20retrouver, ravi de retrouver Mabrouk Chetouan également. Bonsoir Mabrouk.
00:23Vous êtes le responsable de la stratégie de marché chez Natixis IM et à
00:27vos côtés Florian Hielpo. Bonsoir Florian. Bonsoir. Merci beaucoup d'être là.
00:30Vous êtes responsable de la macro chez Lombard Audier IM. Reprenons donc la
00:35séquence banque centrale qui va se poursuivre ces prochaines semaines avec
00:38une première baisse de taux qui sera délivrée par la réserve fédérale
00:41américaine le 18 septembre prochain. Si j'ai bien compris ce que nous disait
00:44Jérôme Poel vendredi à Jackson Hall. Florian, pendant deux ans la Fed donc
00:50s'est attachée à conserver l'ancrage des anticipations d'inflation, la lutte
00:55contre l'inflation. Désormais la réserve fédérale américaine va s'attacher à
00:59maintenir une forme d'ancrage autour des anticipations d'emploi sur le marché du
01:05travail. Vous avez tout compris. Exactement.
01:07C'est à dire que Jérôme Poel a été assez clair je crois. Il n'y avait peut-être pas besoin d'un dictionnaire du langage des
01:14banquiers centraux pour le comprendre vendredi à Jackson Hall. Non seulement
01:17clair mais surtout très en ligne avec l'ensemble des attentes. C'est à dire que
01:20il y a trois points je pense clés dans le message qui a été délivré
01:24globalement. C'est d'abord la victoire sur l'inflation.
01:28Oui il en reste mais c'est pas grave. Le changement de fusil d'épaule. Avant on
01:33visait l'inflation, maintenant on vise l'emploi. Ça c'était vraiment très très
01:37clair et on dissipe le dernier doute. Il y avait encore des gens qui pensaient
01:40qu'il n'y aurait pas de baisse de taux de la Fed. Il y aura bien une baisse de
01:44taux de la Fed en septembre. Donc c'est exactement ce qu'on attendait. Il reste
01:48juste une petite incertitude à savoir l'ampleur de la baisse de taux. Est-ce
01:53qu'on a 50 ? Est-ce qu'on a 25 points de base de baisse de taux en septembre ?
01:58C'est la seule inconnue qui reste et c'est quand même une inconnue qui est
02:01quand même très importante. Pourquoi on se pose cette question d'ailleurs ? On se
02:04la pose parce que c'est quelque chose d'assez symbolique. C'est à dire que
02:06lorsque la Fed baisse de 50 points de base, historiquement il se
02:09passe quelque chose d'assez important dans l'économie. Il y a un risque systémique
02:12qui est en train d'émerger. Je cite souvent la fin de l'été 2007,
02:18les tensions sur le refinancement bancaire, interbancaire aux Etats-Unis.
02:22Vous avez une montée des spread Libor, si vous vous souvenez, à 80 points de base.
02:26Les gèles des fonds BNP, etc.
02:28Exactement. C'est une progression du risque systémique.
02:32Le premier rôle d'une banque centrale, c'est justement de gérer la gestion du
02:35risque systémique. La Fed baisse ses taux de 50 points de base, c'était un
02:39signal fort, un signal d'un engagement à traiter le problème.
02:42Est-ce qu'aujourd'hui on est confronté à un risque systémique équivalent ?
02:46Pour l'instant on ne le voit pas. Le risque qui pourrait advenir, c'est ce
02:51qu'on découvrira dans le prochain rapport sur l'emploi, qui est attendu
02:55comme étant un rapport décent, de mémoire à peu près 150.000 créations d'emploi et
03:00un léger recul du taux de chômage américain. Il faudrait pour avoir 50
03:05points de base en réaction de la banque centrale américaine, un rapport sur
03:09l'emploi qui soit bien moins positif que ça, avec une progression suffisante du
03:13chômage et peut-être des créations d'emploi proches de zéro, si ce n'est
03:17négative, qui permettrait de pressentir le fait qu'on est au bord du précipice.
03:20À ces conditions-là, que la Fed pourrait effectivement trouver un consensus pour
03:24aller un peu au-delà de 25 points de base sur une première baisse de taux.
03:27Et encore, autant baisser de 50 points de base en 2007 pour régler un problème de
03:31liquidité interbancaire, c'est un effet du tac au tac, autant là baisser les
03:36taux de 50 points de base pour générer des créations d'emploi,
03:39il n'y a pas d'effet immédiat et ce sont des lags, on en a beaucoup parlé
03:42sur le plateau, ce sont des lags qui sont très longs, de l'ordre de 12 à 18 mois au
03:46minimum. On pourra y revenir, mais l'épisode de correction estivale et le
03:52paroxysme du 5 août, est-ce que ça peut résonner justement dans la réflexion de
03:56la Fed pour quantifier justement la bonne taille de baisse de taux le 18
04:02septembre prochain ou est-ce que c'est un événement, ça y est, qui est mis de côté
04:06quand on est banquier central en tout cas ? C'est quelque chose qui résonne
04:09surtout dans l'esprit du marché, c'est-à-dire que la baisse du début août,
04:12quoi qu'on en dise, elle survient à l'issue d'une séquence d'événements,
04:16le premier étant le meeting de la Fed au cours duquel Jérôme Powell dit
04:20je change mon fusil d'épaule maintenant, c'est l'emploi qui est ma nouvelle target,
04:23le lendemain on a la composante emploi de l'ISM qui est plus mauvaise qu'attendue
04:27et le surlendemain on a les créations. Et on se dit mince, ils sont en retard.
04:29Exactement, donc c'est ce risque récession qui aujourd'hui est difficile à évaluer,
04:33c'est lui la source de la volatilité des marchés, il y a l'histoire du Cari avec la
04:37banque de la Banque du Japon, on en reparlera peut-être plus tard,
04:40mais c'est quelque chose qui est plus quelque chose de côté, quelque chose de
04:44satellite que le cœur du problème, le cœur du problème aujourd'hui pour nous,
04:46en tout cas Q3, Q4 cette année, c'est d'évaluer quel est le risque de récession,
04:50on va dire le mot, le risque de récession, que ce soit un soft landing, un hard landing,
04:55ce que vous voulez, mais à quel point on est aux portes d'une récession ou non,
04:58parce que c'est la seule chose qui finalement va soutenir les anticipations de résultats des entreprises.
05:03Bon, Mabrouk, votre analyse effectivement et les conséquences bien sûr du discours de Jérôme Powell
05:09pour la suite, est-ce que la Fed est encore dans le bon temps, au bon moment, au bon endroit pour
05:16maximiser la probabilité d'un atterrissage en douceur de l'économie américaine, ça reste le
05:21Graal mais ça reste l'objectif premier poursuivi par Jérôme Powell, et que dire effectivement du
05:28chemin sur lequel la Fed s'engage et comment ce chemin peut se caractériser au-delà du 18 septembre.
05:34Alors, il y a plusieurs éléments, le premier sur la capacité de la Fed à générer ce soft landing
05:41effectivement tant attendu, alors ça a été commenté à ma entreprise, ça m'amuse beaucoup d'entendre dire
05:48que la Fed est encore derrière, mais bon ça c'est encore une, comment dire, les personnes qui n'ont pas
05:52compris que finalement on ne lutte pas contre une banque centrale, je pense que la Fed c'est mieux
05:56que quiconque ce qui se passe...
05:57Elle est où elle veut quoi !
06:00C'est ça, le truc c'est qu'on ne s'interroge pas sur est-ce qu'elle est derrière ou non, en fait la Fed si elle est à ce moment-là
06:05à un tel, à ce niveau-là, et bien le marché s'adapte, point barre, donc c'est comme ça qu'en fait on doit
06:11interpréter les choses. Sur les jumbo cut, donc les baisses de taux finalement de plus de 25 points de base,
06:17comme l'a dit Florian, finalement c'est pas utile à ce stade puisque finalement la fonction de réaction de la Fed
06:23aujourd'hui est centrée sur l'emploi, on ne génère pas des emplois avec 50 points de base de baisse de taux,
06:28il faudrait en faire 4 fois plus a priori pour pouvoir avoir un effet massif sur l'économie.
06:32Non mais ça permet d'aller plus vite quoi !
06:34Oui mais avec les effets retardés, puisqu'on sait bien que la politique monétaire n'agit pas sur l'économie immédiatement,
06:38ça permet peut-être d'aller plus vite mais on gagne un mois, donc quand on a effectivement des effets de
06:44politique monétaire qui impactent l'économie sur des horizons d'un an,
06:47c'est pas vraiment ça qui change la donne, et puis quand bien même en fait la Fed
06:51procéderait à une baisse de taux de 50 points de base, ça enverrait véritablement un signal au marché,
06:56là oui elle est en retard en fait en réalité, et ça aurait un effet totalement contre-productif,
07:00et au lieu finalement d'apaiser, d'instaurer finalement une direction pour sa politique monétaire,
07:06elle engendrerait de l'incertitude, alors même que finalement c'est pas du tout le but recherché.
07:10Donc au fond, et Powell nous a habitué à être extrêmement clair à Jackson Hole,
07:14alors là le pari la dernière fois c'était de dire, est-ce qu'il va parler plus de 3 minutes effectivement,
07:18puisque à chaque fois il nous avait habitué à des discours qui étaient on va dire un peu lapidaires,
07:22donc là il a pris un peu plus de temps, il a parlé un quart d'heure pour nous expliquer à quel point
07:26l'inflation était transitoire. Bon et donc du coup là c'était très clair, il a confirmé le call de juillet,
07:3225 points de base, on commence, et en fait on va remettre la politique monétaire au niveau finalement
07:37où elle devrait être pour s'aligner avec la réalité macroéconomique du pays.
07:40En gros la croissance américaine reste positive, le marché s'est un peu emballé au mois d'août on va dire,
07:45confondant récession-ralentissement, donc il y a eu une espèce de confusion sémantique,
07:49on n'est pas du tout dans la récession, il n'y en a pas, donc il y a un ralentissement macro
07:53qui va sans doute commencer à se manifester, c'est vraiment la vraie question à laquelle on doit répondre,
07:57son ampleur, et quid de 2025 ? Puisque c'est là véritablement où vont se jouer les choses,
08:022025, combien de baisses de taux la FED va pouvoir effectivement mettre en place ?
08:084 baisses de taux a priori quand on regarde les anticipations, les projections médianes des membres du FOMC,
08:12peut-être plus, peut-être moins, en fonction de la croissance et en fonction de cette grande inconnue là aussi,
08:17la politique budgétaire américaine, qui a été le trouble-faite, rappelons-le finalement, de ce cycle économique.
08:23Extrêmement curieux, l'économie américaine commence à montrer quelques signes de faiblesse,
08:28mais on a dû les attendre de manière, on va dire, assez patiemment.
08:34Chaque début d'année on remettait sur le tapis l'idée d'une récession américaine, ça fait 2 ans, 3 ans que ça dure comme ça.
08:40Et encore les effets multiplicateurs continuent de produire leurs effets, donc on a beaucoup d'inconnus finalement,
08:45et Powell a été très clair, le marché finalement a bien compris le message,
08:48le marché aime bien jouer avec la FED, en disant finalement, peut-être qu'ils en feront un peu plus que 2, un peu plus que 3 ou 4, peut-être d'ici la fin de l'année,
08:56ça nous semble effectivement hors de propos, 2 c'est tout à fait raisonnable et tout à fait en phase avec l'idée d'une normalisation progressive des conditions monétaires aux Etats-Unis.
09:04En sachant, enfin, rappelons juste un point, un des secteurs qui est le plus sensible au taux, c'est-à-dire l'immobilier,
09:09lui, finalement, ne montre aucun signe de fatigue, c'est assez infragable.
09:13On a vu la publication des prix, immobilier, je crois, voilà, on bat des records, mois après mois, sur les prix de l'immobilier dans les 20 grandes agglomérations américaines.
09:21Sur le résidentiel, j'entends.
09:23Je me suis autant repris en y pensant.
09:28Sur la partie, effectivement, commerciale, c'est une autre affaire.
09:30Mais effectivement, là encore, ça montre qu'il y a une espèce, et c'est là une vraie question de théorie économique,
09:37il y a une forme d'insensibilité, maintenant, du cycle au taux d'intérêt, et ce qui, aujourd'hui, questionne sur la politique monétaire.
09:43– Vous avez la parole, Raphaël, bien sûr, chez Tickeo.
09:46Est-ce que le risque de récession aux Etats-Unis diminue depuis que Jérôme Poel explicitement annonce de futures baisses de taux ?
09:54Est-ce que c'est un risque qui va continuer d'accompagner les marchés, les investisseurs ?
09:59Quels enseignements là vous tirez de la séquence de l'été ponctuée, j'allais dire,
10:04par ce discours de Jérôme Poel, qui ouvre la porte aux baisses de taux aux Etats-Unis ?
10:08– Oui, vous avez parlé de pivot tout à l'heure, et je pense qu'on peut parler de ça.
10:10Il y a eu dans le discours un pivot très clair, on change de mandat,
10:13on se concentre vers le mandat économique, davantage que sur le mandat inflation.
10:18Donc ça y est, on touche du doigt, enfin, ce cycle de baisses de taux.
10:21Finalement, on clarifie, quelque part, un petit peu, la politique monétaire à venir.
10:26Et, paradoxalement aussi, on remet de l'incertitude.
10:29Et il y a toujours cette dimension de dépendance à la donnée qui est très forte chez la Fed,
10:34et qui continue un petit peu de flouter le message.
10:38Aujourd'hui, certes, on a compris, les baisses de taux arrivent,
10:40elles vont commencer en septembre, septembre c'est demain,
10:43et on n'est toujours pas certain de la quantité de baisses de taux à venir.
10:47Le marché a encore été sujet à de grandes oscillations de sentiments, de taux d'intérêt,
10:53les niveaux de volatilité sur les taux d'intérêt restent très élevés.
10:56Le Move Index, qui est le VIX des taux d'intérêt, il est toujours au-dessus de 100 depuis des années maintenant.
11:02Et on a finalement, peut-être, des banquiers centraux, une Fed en particulier,
11:05qui sont obnubilés par cette donnée, une donnée qui est très bruitée, qui est très volatile.
11:11Aujourd'hui, on a l'impression que, finalement, la prochaine baisse de taux dépendra du prochain chiffre d'inflation.
11:17S'il surprend à la hausse, à la baisse, on fera 25 ou 50 billes.
11:20Donc, finalement, on est dans une phase encore d'incertitude.
11:23Une Fed qui continue d'être très dépendante de cette donnée bruitée.
11:28Et donc, ça a peut-être deux conséquences.
11:30D'une part, ça crée de la volatilité, on l'a vu sur les taux d'intérêt.
11:34Les mouvements de taux d'intérêt qu'on voit ne sont pas normaux.
11:37On n'est pas sur des fonctionnements, on va dire, sains d'un marché qui est censé être un marché liquide, le plus grand marché du monde.
11:44Et puis, on a toujours ce risque de trop en faire, d'être trop restrictif.
11:48Aujourd'hui, effectivement, si vous regardez la donnée,
11:50elle ne nécessite pas, elle ne mérite pas qu'on s'alarme, qu'on se précipite en termes de baisse de taux.
11:56On l'a bien dit, l'économie américaine se tient bien.
11:59On a des ralentissements, mais rien de catastrophique.
12:02Et le risque étant qu'on rate peut-être l'éléphant dans le couloir.
12:05L'éléphant étant de dire que oui, le ralentissement aura lieu, qu'il faut peut-être l'anticiper,
12:10que se concentrer juste sur ce phénomène d'inflation, un phénomène d'inflation structurel, résilient, qui mettra du temps à baisser,
12:16c'est peut-être faire erreur, et peut-être être un peu moins pragmatique, plus dogmatique,
12:20et être capable d'anticiper davantage ce ralentissement économique qui semble point de son nez.
12:27Donc finalement, on remet plus d'incertitudes qu'il n'y paraît,
12:30et le marché aujourd'hui, on peut argumenter, reste encore assez incertain sur les mois à venir en termes de politique monétaire.
12:36Effectivement, il y a des alternatives au scénario parfait du soft lending, j'imagine.
12:41Qu'il y ait deux, trois baisses de taux, peut-être quatre, faciles à faire pour la Fed, vu le niveau de restrictions monétaires aujourd'hui.
12:48Ok. Est-ce qu'à un moment, on va se retourner dans quelques mois en se demandant si,
12:53tiens, est-ce que la Fed n'est pas en train de réactiver un peu trop fortement l'activité économique, le prix des actifs,
13:01que ce soit l'immobilier résidentiel ou les actifs de marché, etc.,
13:05en se demandant si, tiens, est-ce qu'on n'est pas allé un peu trop vite aussi, ou un peu trop loin déjà,
13:10dans quelques baisses de taux qui relanceraient l'idée inflationniste, conjoncturelle en tout cas.
13:16Oui, oui, effectivement, des phénomènes de volatilité.
13:19Aujourd'hui, le marché anticipe 100 points de base de baisses de taux d'ici la fin d'année.
13:25Est-ce que ça correspond à cette réalité économique qui est sous nos yeux ? Peut-être pas, on n'en sait rien.
13:29Oui, donc ça fait plus que 3 de 25, si je ne dis pas de bêtises.
13:31Il y aura un cinquante.
13:32C'est ça.
13:33Il y aura un cinquante.
13:34C'est si je calcule encore.
13:35Et effectivement, on a du mal à réconcilier ce message monétaire d'une part,
13:39la donnée économique d'autre part, les anticipations de marché.
13:43Ça a été clairement le marqueur de 2023.
13:45Souvenez-vous, le marché oscillait fortement en fonction des anticipations monétaires,
13:50des baisses de taux, cette baisse de taux à la fin d'année 23 qui était devenue 2.
13:55Plus 0.
13:56On avait l'impression d'avoir peut-être mis ça de côté.
13:59Aujourd'hui, on revient dans cette phase d'incertitude qui, potentiellement, pourrait poser sur les marchés.
14:05La victoire sur l'inflation, elle est claire, nette et définitive ?
14:08Ou est-ce qu'on est en droit de rester, comment dire...
14:13Prudent ?
14:14Oui, dubitatif à minima ?
14:17Il fallait bien effectivement que Jérôme Powell dise que l'inflation est transitoire,
14:22que le travail a été fait et que la bataille a a priori été remportée.
14:28Alors moi, je ne suis pas tout à fait de cet avis.
14:30C'est-à-dire qu'en gros, je pense qu'il y a une inflation résiduelle persistante
14:33et en fait, cette inflation persistante, elle a une conséquence majeure sur la politique monétaire.
14:38C'est que, en ayant finalement en tête que cette inflation ne reviendra pas à 2%,
14:42qu'elle restera bien au-delà de 2 en quelque sorte et même qu'elle pourrait même remonter,
14:48on le voit d'ailleurs dans certaines sous-composantes en Europe des indicateurs PMI,
14:52ils remontent tous.
14:53Donc en gros, dans tous les pays, c'est en train de remonter.
14:55Les prix payés ?
14:56Les prix payés, les prix d'input, les prix des intrants remontent.
15:00Et donc, la seconde vague, c'est les prix effectivement payés qui vont suivre.
15:03Donc, il faut faire attention non seulement à cette dimension nominale.
15:05Le Japon, on en reparlera là aussi, voit à quel point ce qu'on appelle l'effet Phillips
15:10est en train de continuer à alimenter l'inflation par ailleurs.
15:13Et donc, aux Etats-Unis, l'impact numéro 1, me semble-t-il,
15:16c'est que cette inflation persistante va contraindre la Fed dans ses baisses de taux.
15:20C'est-à-dire qu'en gros, aujourd'hui, si on pense que la Fed pourra diminuer 200 points de base,
15:25ses taux d'intérêt directeur parce qu'il faudra effectivement intervenir,
15:28l'inflation va la contraindre.
15:30Et c'est une véritable difficulté, c'est une nouveauté auxquelles on n'est pas vraiment habitué.
15:34C'est que la contrainte qu'impose l'inflation sur le rythme de baisse de taux
15:37va nous obliger en tant qu'investisseurs là aussi à regarder à deux fois
15:41comment on va allouer effectivement le capital.
15:44Le put de la Fed en 2024 n'est pas le même que le put de la Fed en 2008, etc.
15:50C'est pas le même du tout parce qu'il y a cette contrainte inflationniste
15:53qui n'y avait pas effectivement à l'époque.
15:54L'inflation réagissait de manière beaucoup plus, entre guillemets, conjoncturelle,
15:57beaucoup plus rapide au cycle économique.
15:59Là il y a des effets, entre guillemets, distérès, bien plus puissants en fait aux Etats-Unis,
16:03de par ce qu'il se passe sur le marché du travail,
16:04c'est-à-dire qu'on a un déséquilibre qui est un peu plus fort, me semble-t-il.
16:08Et donc, in fine, cette contrainte inflationniste contraindra la Fed et improduira,
16:14et là je rejoins effectivement votre propos sur l'incertitude.
16:17Le marché attend beaucoup, le marché peut être déçu,
16:19et ça peut de nouveau engendrer de la volatilité.
16:21Ce que nous a dit Jérôme Poel vendredi,
16:23et le fait que la Fed soit la banque centrale américaine bien sûr,
16:28mais la plus importante du monde en termes de leadership,
16:31quelles conséquences ça va avoir sur les autres banques centrales ?
16:34Sachant que certaines n'ont pas attendu la Fed,
16:36ça a été l'événement du printemps et de l'été,
16:39je crois que la Suisse, la Riksbank en Suède, la BCE évidemment en zone euro,
16:44mais le fait que Jérôme Poel embrasse désormais lui aussi l'idée de baisse de taux,
16:48quelles conséquences ça va avoir sur le phénomène global de mouvements de baisse de taux
16:52qu'on commence à voir se dessiner, Florian ?
16:55La réaction globale, elle fait écho à un phénomène
16:59dont on a parlé avec un collègue qui gère notre comité d'investissement,
17:04qui est que, autant la croissance, elle a quelque chose d'extrêmement local,
17:08c'est-à-dire que chaque pays va avoir un cycle de croissance un petit peu différent,
17:11on connaît le découplage Europe-États-Unis,
17:13mais regardez la Chine en ce moment qui a un cycle qui est très très différent
17:16par rapport à celui des États-Unis.
17:18Par contre, le cycle des prix lui, il est beaucoup plus global,
17:21parce que les matières premières vont occuper une place prépondérante à l'intérieur de ce cycle-là,
17:26et ensuite comment ces matières premières vont se diffuser au reste des composants.
17:30Donc, ce n'est pas très surprenant qu'avec un reflux global de l'inflation,
17:35on voit une re-synchronisation des grandes banques centrales.
17:39Je n'irais pas beaucoup plus que ça dans cette grande synchronisation.
17:43Ça ne va pas donner plus d'incitation à la BCE, par exemple ?
17:47Là, c'est la première discussion qu'on a eue depuis hier sur ce plateau,
17:50c'est quand même de dire que si la Fed est en retard,
17:53mais alors qu'en est-il de la Banque Centrale Européenne ?
17:56On voit encore les derniers chiffres allemands, il ne se passe rien,
17:58on s'est fait le gramme plat.
18:00Est-ce qu'une Fed plus allante sur des baisses de taux,
18:02est-ce que ça peut emmener la BCE un peu plus vite,
18:05un peu plus rapidement sur d'autres baisses de taux futures ?
18:08Ces prix sont globaux, encore une fois, parce qu'il y a matières premières.
18:11Ces matières premières, on les achète et on les vend en dollars,
18:13donc naturellement, la vitesse à laquelle la Fed va baisser ses taux
18:18va avoir un impact sur les différentes monnaies,
18:21notamment des petites économies ouvertes.
18:23Je ne parle pas que de la Suisse, mais la Suède, le Royaume-Uni
18:26sont typiquement des économies qui vont être très impactées par ça.
18:29Donc effectivement, elle va accélérer le cycle,
18:32si elle accélère, si elle met un coup d'accélérateur,
18:34ce cycle de baisses de taux va globalement accélérer.
18:36D'accord.
18:36Les conséquences, elles sont très intéressantes en termes d'investissement,
18:41parce qu'on a encore un stock d'argent investi
18:45dans des fonds monétaires aujourd'hui qui est considérable,
18:47c'est à peu près 22% du PIB américain.
18:49C'est l'un des plus hauts historiques en ratio de PIB.
18:52Si on oublie le ratio de PIB, c'est...
18:54Oui, en valeur, oui, c'est historique.
18:56Si on ramène l'intégralité des taux monétaires,
19:00ou si on les divise par deux, disons,
19:02on va avoir un effet de latence, c'est assez classique,
19:04il y a 12 mois généralement de latence,
19:06et ensuite, cet argent va se déployer quelque part.
19:08C'est la grande question de quel type de baisse on va avoir.
19:12Est-ce qu'on a une petite baisse de taux,
19:14c'est-à-dire des baisses de normalisation,
19:16il n'y a plus d'inflation, on peut donc relâcher la pression,
19:19c'est plutôt positif pour tous les actifs,
19:22on devrait avoir cet argent-là qui se déverse
19:24à la fois dans les liquides comme dans le liquide,
19:26dans les actions comme dans les obligations.
19:28Par contre, si c'est des baisses d'urgence,
19:29si vraiment on a raté quelque chose,
19:30si vraiment il fallait se préparer pour le ralentissement,
19:32donc il y a les bonnes et les mauvaises baisses de taux,
19:35et les mauvaises baisses de taux, là par contre,
19:37elles amèneraient tout ce tombereau d'argent
19:39à rentrer dans la duration, dans les obligations de long terme,
19:42qui sont aujourd'hui une attractivité value fantastique,
19:45de ce point de vue-là, dans ce scénario-là.
19:48Donc, synchronisation, pour moi l'élément le plus important,
19:50c'est quel impact sur les marchés,
19:52et plus c'est synchronisé, plus ça va vite,
19:55et plus on va avoir l'effet sur les marchés,
19:56parce qu'il y a encore une fois un tombereau d'argent
19:58qui n'est pas investi.
20:00Qu'est-ce que ça implique effectivement
20:01pour des stratégies de marché que vous pouvez gérer chez Tikeo,
20:04ce phénomène de baisse de taux,
20:05cette séquence de baisse de taux synchrone globale
20:08qui débute, qui s'ouvre devant nous, Raphaël,
20:12sur des grands marchés,
20:13obligataires, crédits, actions, devises également,
20:16la question du dollar se pose,
20:18on voit le dollar un peu baisser,
20:19mais historiquement le dollar reste quand même très ferme,
20:22très élevé face aux devises du reste du monde.
20:26Effectivement, donc c'est un temps intéressant pour l'investisseur,
20:29d'entrer dans un cycle de baisse de taux,
20:31ça peut être un facteur évidemment positif pour les actifs risqués,
20:34s'ils baissent pour des bonnes raisons,
20:36je pense que vous l'avez bien dit,
20:37et dans ces conditions, nous ce qu'on a tendance à privilégier aujourd'hui,
20:39ça reste encore l'obligataire,
20:41on est dans une fenêtre assez unique vis-à-vis de l'obligataire,
20:44on parlait du risque de duration,
20:46l'obligataire aujourd'hui il rapporte,
20:48on peut construire un portefeuille,
20:51un matelas de performance sur l'obligataire,
20:53dans des entreprises de qualité,
20:55où le risque de crédit reste faible aujourd'hui,
20:58et aller construire un portage à 4, 5, 7, 8% parfois,
21:02avec encore une fois un risque qui est assez faible.
21:04Donc ce matelas d'obligataire, de portage, de rendement,
21:09c'est vraiment le cœur de nos allocations aujourd'hui,
21:11c'est le socle.
21:12Après, à partir de là, on peut aller chercher des budgets de volatilité,
21:15un petit peu plus de convictions, un petit peu autres.
21:18Sur les actions, on a parlé de ralentissement économique,
21:21on pense que c'est probablement un risque qui est mal anticipé aujourd'hui par les marchés,
21:26les marchés sont globalement chers,
21:27les attentes de croissance de résultats sont élevées,
21:30on anticipe globalement...
21:32Les marchés actions n'intègrent pas bien ce phénomène de ralentissement,
21:36là où peut-être l'obligataire a commencé à le prendre en compte un peu plus sérieusement ?
21:40Probablement, en tout cas on peut argumenter que quand on regarde les valorisations sur les actions,
21:44en particulier sur certains marchés, certains segments,
21:46les anticipations sont très optimistes.
21:50Et de ce point de vue-là, peut-être en 2024 ou plus probablement en 2025,
21:54ça peut être une thématique qui va ressurgir,
21:57on va commencer à voir l'effet de ce ralentissement macro qui se fait sortir,
22:01en Europe, en Chine et puis un peu aux Etats-Unis,
22:03sur la capacité bénéficiaire des entreprises,
22:06et ça c'est quelque chose qui est mal anticipé.
22:07Donc on est un petit peu plus prudent sur les actions,
22:10ça ne nous empêche pas de faire des choses,
22:12il y a une grande disparité de valorisation sur les actions,
22:15l'Europe en particulier est beaucoup moins chère que les Etats-Unis,
22:18ça fait réfléchir,
22:19l'Europe peut avoir quelques vents favorables aussi pour l'investisseur dans une allocation,
22:25et puis globalement aller chercher aussi, toujours au sein de l'obligataire,
22:30quelques poches plus décotées sur le triple C,
22:32qui aujourd'hui payent des rendements historiques,
22:37quasiment historiques,
22:38on est proche des 20% sur le triple C en Europe,
22:40il y a beaucoup à laisser de côté,
22:42beaucoup de prudence à avoir,
22:43mais il y a aussi aujourd'hui des opportunités,
22:46pour encore une fois une sélection de valeur...
22:48Oui, quand on est capable de faire l'analyse, crédit, la sélection qui va avec...
22:52Mais aujourd'hui quand vous regardez des rendements à 20% sur le triple C,
22:55et des taux de défaut à 3%,
22:57il y a quelque chose qui ne va pas.
22:58Il y a un écart, ok.
22:59Il y a quelque chose qui doit revenir,
23:01soit les taux de défaut explosent,
23:03soit les rendements doivent baisser.
23:04Donc voilà, il y a des choses à faire en tant que conviction,
23:06mais encore une fois, à l'aube de cette baisse de taux qui s'annonce,
23:11être sur une qualité de portage obligataire en fond de portefeuille,
23:15ça nous semble incontournable.
23:16Qu'est-ce que vous retenez de ce qui s'est passé cet été,
23:18et notamment jusqu'au point paroxystique du 5 août,
23:21où on a vu le VIX, alors cash, exploser à H+, 60, 65,
23:26et les indices accusaient des drawdowns, des baisses de l'ordre de 10%.
23:30Ce qui est la vie normale, je le rappelle à chaque fois des marchés actions,
23:32baisse de 10%, ça peut arriver n'importe quand, n'importe comment.
23:35La question étant quand même de poser le bon diagnostic
23:38sur ce qui s'est passé cet été et les enseignements pour la suite.
23:42Est-ce qu'on est encore dans un moment où il y a des risques de réplique
23:45de ce qu'on a vu cet été ?
23:47On a beaucoup parlé des facteurs techniques qui ont mené à cette correction,
23:50et c'est vrai, ils ont été les déclencheurs de cette correction.
23:53On a parlé de ce carry trade,
23:54donc cet écart de rendement entre le Japon en particulier et les Etats-Unis.
23:59Le fait que certains investisseurs pour taille
24:02avaient débouclé ces positions de différentiel,
24:06dirons-nous, entre les deux plateformes.
24:08Il y avait un phénomène de liquidité aussi estivale certain.
24:11Globalement, on est quand même sur une thématique qui s'approche
24:15d'un phénomène de levier, de levier excessif.
24:18Certains secteurs de marché, segments de marché,
24:21à un moment où les valorisations sont élevées.
24:23Et effectivement, ce genre de scénario,
24:26ça peut créer des mouvements de marché considérables,
24:31rapides, surprenants.
24:33On parlait des mouvements de treasury tout à l'heure
24:35qui sont encore une fois très inhabituels.
24:37Peut-être ça aussi, c'est un marqueur de cette idée
24:41qu'encore une fois, les marchés aujourd'hui sont très tendus.
24:44Ça ne veut pas dire nécessairement qu'on est face à une correction éminente,
24:46mais le risque est grand qu'un événement de marché ponctuel,
24:51des earnings Nvidia, un phénomène technique autour du carry trade,
24:56un chiffre d'inflation qui ne correspondrait pas à nos attentes,
24:58puisse provoquer des grands mouvements de marché.
25:00C'est pour ça qu'on a tendance à être un petit peu dans l'expectative.
25:03Il faut être investi, évidemment.
25:05C'est une fenêtre d'investissement intéressante
25:07globalement pour les investisseurs.
25:09Mais attention, c'est ce genre de mouvement,
25:11qu'on a vu début août, qui interroge un peu sur l'aspect sain
25:16du marché et du fonctionnement du marché.
25:18Les écartements de marché sont importants.
25:20Ça fait longtemps qu'on en discute.
25:21Et c'est vrai que la taille des mouvements et de la correction
25:23qu'on a vu cet été, alors qu'elle a été très brève,
25:25et suivie d'ailleurs d'une reprise en veille tout de suite,
25:27a été quand même impressionnante.
25:29Les leçons de ce point de vue-là ?
25:32Et si, parmi les facteurs et les déterminants de cette correction,
25:36il y a eu cet aspect carry trade, yens, dollars,
25:39dans le sillage d'une hausse de taux de la Banque du Japon,
25:41je le rappelle quand même.
25:42Non préparée.
25:43Ça ne vient pas de nulle part.
25:45Est-ce que la Banque du Japon et le Japon
25:47sont encore des sources potentielles de perturbations devant nous ?
25:50Oueda rappelait effectivement le gouverneur de la Banque centrale du Japon
25:53vendredi, pas plus tard que vendredi,
25:55que globalement, si les conditions,
25:58si la stabilité financière le permettait,
26:01qu'ils seraient prêts à remonter les taux.
26:02Il y a un problème d'inflation au Japon.
26:04À leur échelle, certains disent que 2,8% ce n'est pas grand-chose,
26:07mais il ne faut pas oublier que le Japon a vécu 30 ans sans inflation.
26:09Oui, ce n'est pas un problème.
26:10C'est une solution après 30 ans de déflation.
26:14Là, c'est monté trop, trop.
26:16C'est toujours une question de vitesse, en fait.
26:18Donc là, c'est monté un peu trop, un peu trop fort.
26:20Et donc, ils veulent un peu ramener finalement cette inflation
26:22dans un niveau un peu plus sous contrôle, mettons.
26:25Mais au-delà de ça, il y a un véritable enseignement,
26:27je pense, du 5 août.
26:28C'est qu'en gros, ça a laissé des séquelles.
26:29Ça a laissé des traces.
26:31Tout le monde regarde effectivement la reprise
26:32que vous avez qualifiée en V, à juste titre.
26:35Les marchés actions, notamment aux États-Unis,
26:37ont complètement effacé leurs pertes.
26:39Ce n'est pas le cas des marchés japonais, notamment.
26:41Mais quand on regarde d'autres marchés,
26:43je pense notamment au marché de la dette d'entreprise en Europe,
26:46là, on n'est pas revenu finalement sur les niveaux près 5 août.
26:49Premièrement, quand on regarde d'autres mesures,
26:52je regardais par exemple la manière finalement
26:54dont les investisseurs vont aller se couvrir contre un risque
26:57en achetant effectivement des produits optionnels, etc.
27:00Notamment sur la partie marché de la dette d'entreprise,
27:03ce n'est pas du tout revenu.
27:04C'est en train effectivement de, ça continue de monter.
27:06C'est signe qu'il y a véritablement aujourd'hui,
27:07cette première alerte qu'on a eue
27:09est en train de distiller effectivement cette idée
27:11dans la tête des investisseurs
27:12qu'on peut aujourd'hui être exposé
27:15à des mouvements de marché assez colossaux
27:17et que la protection aujourd'hui est de mire.
27:20Et donc, il faut se protéger, ça a un coût.
27:21Et donc, on voit bien que cette volatilité implicite
27:24qu'on commente assez régulièrement, le VIX,
27:26qui reflète finalement toute cette protection,
27:28est en train de monter.
27:29On n'est plus sur un VIX à 10%.
27:31Non, non, il n'est pas revenu.
27:32Là aussi, il en reste à 15, 16 sur le VIX.
27:34La volatilité effectivement des marchés obligataires,
27:36le move index, lui aussi est reparti.
27:38Mais globalement, on sent bien qu'il y a une tendance négative
27:40qui est en train de se dessiner
27:41grâce notamment aux banques centrales
27:43qui clarifient de plus en plus.
27:44Et donc, cette espèce de shift
27:47entre volatilité obligataire très élevée
27:49à cause des banques centrales qu'on a connues depuis trois ans
27:52et volatilité extrêmement basse des marchés d'action
27:53est en train de changer.
27:55Et la volatilité, je pense,
27:57est en train de basculer vers les actifs risqués.
27:59Ça prouve effectivement, à mon sens,
28:02que le 5 août, aujourd'hui,
28:04a un peu secoué les esprits de l'investisseur
28:06et qu'aujourd'hui, finalement, il va falloir se protéger,
28:08mettre davantage de protection dans les portefeuilles.
28:10Il y a plusieurs façons de le faire.
28:11On peut, la duration effectivement,
28:12acheter des obligations d'État est une bonne solution.
28:15C'est même sans doute la meilleure.
28:17En couverture.
28:18En couverture, en diversification.
28:20Si jamais on a un événement de marché,
28:21on l'a vu, ceux qui avaient beaucoup d'obligations d'État,
28:25le 5 août ont été quand même assez, on va dire...
28:28Les marchés obligataires, l'obligataire souverain notamment,
28:31pour cette fois, a joué un rôle de refuge
28:34et d'amortisseur de la baisse.
28:35Absolument. Et on sait bien que...
28:37Enfin, on ne sait pas très bien calculer
28:38la corrélation, entre guillemets,
28:40la corrélation dynamique entre les actions et les taux,
28:43mais ce qu'on voit de ce qu'on sait faire,
28:45c'est que cette corrélation aujourd'hui est revenue à zéro,
28:47voire même commence à être négative.
28:48C'est le signe que la diversification aujourd'hui,
28:50c'est véritablement un des moyens les moins coûteux,
28:53si je puis dire, de protéger un portefeuille dans un univers
28:56où l'on le sent de plus en plus incertain.
28:58Donc, il y a vraiment des enseignements assez forts
29:02de cet épisode du 5 août à retenir.
29:04Cette volatilité qui ne vient pas,
29:06ce marché du crédit, pourquoi j'en parle,
29:07parce que, encore une fois, le marché du crédit,
29:08il a cette capacité, finalement,
29:10à être ultra connecté au cycle économique,
29:12beaucoup plus que les marchés actions.
29:13Et, en fait, s'il se passe quelque chose
29:15sur le cycle économique,
29:16ça va d'abord se voir sur le crédit,
29:18et un peu moins sur les actions
29:19qui peuvent continuer, finalement, à flotter.
29:22Il n'y a pas eu d'événement de crédit,
29:23mais vous dites, les écartements
29:25qui ont résulté de la correction du 5 août
29:28ne se sont pas totalement résorbés.
29:30Ils ne se sont pas résorbés,
29:30et il y a cette volonté des investisseurs
29:32de se couvrir un peu plus.
29:33Sur la partie actions,
29:34ce qui vous a intéressé, Florian, bien sûr,
29:35mais, je vois, le long tech US
29:39était tellement surpeuplé
29:40que c'est celui qui a quand même
29:41un peu été abattu pendant la correction.
29:44Mais, derrière, dans la phase de reprise,
29:46qu'est-ce qui reparle plus vite ?
29:48C'est le SOX, c'est les semi-conducteurs,
29:50c'est la tech US, quoi.
29:51C'est les investisseurs retail
29:52qui sont dans le marché.
29:54C'est ce qui a fait tout ce cycle,
29:55et ça continue.
29:56Pour moi, la question, c'est,
29:57maintenant, qu'est-ce qui peut nous permettre
29:58de dépasser les niveaux qu'on a actuellement ?
30:01Comment est-ce qu'on casse les plus hauts ?
30:03Pour moi, il y a deux choses qui nous retiennent.
30:06La première, c'est ce que tout gérant apprend
30:09au tout début de sa carrière,
30:10c'est qu'on achète les rumeurs
30:11et on vend les nouvelles.
30:13Ce facteur-là, la rumeur, c'était,
30:15nous allons avoir une baisse de taux en septembre.
30:17C'était ce qui tenait les marchés jusqu'à présent.
30:20La rumeur est validée,
30:21elle devient une nouvelle.
30:22C'est normal que le marché ne casse pas des plus hauts
30:24dans ce genre d'environnement-là.
30:26J'ai beaucoup lu,
30:28à la suite du meeting de Jackson Hole,
30:30des gens dire, en fait, c'est bon,
30:32maintenant, c'est du vent dans les voiles,
30:33c'est parti, on peut acheter.
30:35Le marché est parti, on voit bien,
30:37quand on regarde les clôtures de chaque marché US,
30:39on voit bien qu'on a de la peine
30:41à fermer les portes de plus en plus haut.
30:45Ça, c'est une évidence.
30:47Il va falloir qu'on dépasse ça, psychologiquement.
30:49Et le deuxième élément,
30:51c'est, aujourd'hui, les indices
30:53de surprises économiques, ils sont tous négatifs.
30:55Ça fait peut-être deux mois et demi, trois mois
30:57que c'est cette situation-là
30:59qui interprète avec nous.
31:01En plus de ça,
31:03la nature de la décélération,
31:05elle est plus du côté industriel que du côté service.
31:07On a déjà eu ces discussions-là.
31:09Ces enquêtes recommencent à faire le grand écart.
31:11On est en 2022 à nouveau.
31:13C'est-à-dire qu'en 2022, il y a des gens
31:15qui ont eu tort autour de ce plateau, comme moi,
31:17qui disaient, on voit les enquêtes
31:19industrielles refluer, mais le service,
31:21ça tient. C'est un symptôme
31:23très classique de ralentissement économique
31:25qui va devenir ensuite
31:27ce qu'on appelle aujourd'hui un landing,
31:29avec les 50 nuances de récession qu'on a aujourd'hui.
31:31Bref, on est aux portes d'une récession.
31:33Il faut être défensif, etc. Ce n'est pas du tout ce qu'il fallait faire.
31:35Les marchés se sont très bien repris
31:37parce que le ralentissement industriel
31:39n'a pas suffi à emporter le reste de l'économie.
31:41Il faut qu'on réponde à nouveau
31:43à cette question-là. Est-ce que ce ralentissement
31:45industriel, finalement, c'est une pécadille ?
31:47Ça ne compte pas. On n'a pas besoin
31:49de l'en tenir compte. Et on le voit bien,
31:51les enquêtes de toutes les FED autour
31:53de l'industrie des services tiennent la route.
31:55On le lisait, l'économie américaine, oui, elle ralentit
31:57un peu. On voit les
31:59PMI européens, on est très loin
32:01de cet effet-là. Le PMI de services allemands,
32:03il n'est vraiment pas très joli.
32:05Et le PMI français des services,
32:07on peut imaginer qu'il est soutenu par
32:09une espèce d'euphorie autour des Jeux olympiques.
32:11Grand bien lui fasse. Mais dans l'ensemble,
32:13on a un ralentissement des deux côtés
32:15plus prononcé, en tout cas, pour cette zone euro.
32:17Il faut qu'on arrive à répondre à ces deux questions-là.
32:19Est-ce que c'est du vent dans les voiles ? Je ne pense pas.
32:21C'est déjà bien pricé, c'est déjà bien anticipé. On en aura guère plus.
32:23Le risque, c'est justement qu'on ait plus
32:25d'inflation qu'attendu et du coup qu'ils en fassent
32:27comme prévu. Et ça, c'est plutôt du
32:29vent contraire. Le deuxième élément, c'est
32:312022 pour l'interrogation. Est-ce que c'est encore
32:33un 2022 ? Si c'est le cas, on peut acheter.
32:35Oui.
32:37Ce n'était pas le même discours
32:39en 2022 à Jackson Hole
32:41de la part de Jérôme Powell. A l'époque, c'était
32:43attention du sang et des larmes.
32:45S'il faut, on ira jusqu'à la récession
32:47et on fera monter le taux de chômage.
32:49Ça, c'était 2022.
32:51Avec un visuel Bloomberg remarquable.
32:53C'est vrai ? Je ne me souviens plus.
32:55Sur l'Europe, comment on va ? Parce que vous disiez
32:57tout à l'heure, il y a quand même un peu de vent dans les...
32:59Il faut imaginer quand même qu'il y ait du vent dans les voiles pour le cas
33:01d'investissement européen. Comment on va au-delà de
33:03tout ce qu'on dit, tout ce qu'on entend ? Est-ce qu'il y a une réalité ?
33:05Le décrochage européen ?
33:07Le PIB qui ne bouge plus ?
33:09Une banque centrale peut-être moins
33:11flexible ou agile que ce qu'on peut
33:13avoir ailleurs avec un mandat évidemment plus strict,
33:15unique ? Quand on déploie
33:17des capitaux en Europe comme vous le faites chez TKO,
33:19comment on va au-delà de ces
33:21constats, j'allais dire, de base, Raphaël ?
33:23Le premier constat,
33:25c'est qu'effectivement, il y a un déficit de croissance
33:27en Europe comparé aux Etats-Unis,
33:29que les Etats-Unis ont une
33:31prime et qu'elle est en partie justifiée
33:33et qu'il faut être investi aux Etats-Unis. Je remets le
33:35contexte quand même pour que
33:37on soit tous d'accord. Être investi en Europe, ça ne veut pas dire
33:39ne pas être investi aux Etats-Unis, oui.
33:41En revanche, quand on regarde l'Europe, effectivement,
33:43l'Europe, c'est le mal-aimé des marchés
33:45aujourd'hui. Quand vous regardez
33:47le positionnement, par exemple, tout le monde est sous
33:49pondé en Europe. Personne n'a d'Europe dans ses
33:51portefeuilles, ou en tout cas beaucoup moins
33:53qu'il devrait ou qu'il l'avait dans
33:55le passé. En termes de sentiments, tout le monde
33:57est très pessimiste sur l'Europe aussi.
33:59Ça, c'est des facteurs techniques qui sont
34:01pas anodins. Finalement, c'est souvent des bons
34:03signaux contrariants pour
34:05investir. Et quand on regarde
34:07les fondamentaux, on peut aussi estimer que
34:09potentiellement, l'Europe est un petit peu plus
34:11avancée dans le cycle économiquement
34:13que le sont les Etats-Unis.
34:15Quand vous regardez le consensus économique,
34:17on voit globalement
34:19une décélération de l'économie
34:21américaine attendue pour les années à venir.
34:23Là où l'Europe, on anticipe un rebond,
34:25il reste ce déficit de croissance,
34:27on est d'accord, mais le sens du vent
34:29semble être davantage favorable
34:31à l'Europe en termes
34:33macro, on va dire, pour les mois,
34:35les années à venir, que potentiellement
34:37les Etats-Unis. Et le sens du vent,
34:39c'est important, c'est presque aussi important
34:41que les niveaux des indicateurs. C'est quelque chose qui
34:43intéresse les investisseurs.
34:45Une sous-pondération et un sentiment
34:47très négatif, des fondamentaux
34:49qui vont avoir tendance à s'améliorer,
34:51et face à cela,
34:53une décote de valorisation qui est historique.
34:55Jamais l'Europe n'a été aussi
34:57peu chère sur le marché actions
34:59qu'elle ne l'est aujourd'hui comparée aux Etats-Unis.
35:01On a aujourd'hui une décote qui est importante,
35:03elle est globalement, pardon,
35:05à ses moyennes historiques,
35:07là où les Etats-Unis traitent à des valorisations
35:09très supérieures, au plus haut quasiment
35:11historique. Donc ça, c'est une réalité
35:13sur le marché actions, et même sur le marché du crédit,
35:15vous avez aujourd'hui une décote
35:17de l'Europe qui existe aussi.
35:19Les spreads, donc les primes de risques crédits
35:21en Europe sont plus élevées que celles qu'on
35:23constate aux Etats-Unis. C'est quasiment une première
35:25historique. D'habitude, c'est l'inverse
35:27pour des raisons de composition d'indices,
35:29de qualité de l'indice. Mais encore
35:31une fois, elle a encore une décote qu'on constate.
35:33Donc finalement, quand vous faites la somme
35:35des arguments, en ayant cet esprit
35:37contrariant, on a envie de
35:39repondérer un petit peu l'Europe, de rééquilibrer
35:41le portefeuille, et on estime
35:43qu'aujourd'hui, il y a des très belles entreprises
35:45européennes, de très grande qualité,
35:47qui sont très souvent positionnées
35:49sur des méga-tendances de long terme,
35:51qui, globalement, traitent bien moins cher
35:53que leur équivalent américaine. Et ça,
35:55ça donne envie pour l'investisseur.
35:57Est-ce que le blocage politique en France, spécifiquement
35:59aujourd'hui, est-ce que ça fait partie
36:01des facteurs techniques ?
36:03Ou en tout cas, des épées de Damoclès
36:05qui, si elles étaient levées,
36:07pourraient améliorer le sentiment
36:09et le sens du vent, comme vous dites,
36:11pour des investisseurs globaux ?
36:13Ça peut en faire partie. Ce risque politique, il pèse.
36:15D'ailleurs, il ne pèse pas qu'en Europe.
36:17Il tourne, oui, c'est le mystique gris.
36:19Il pèse dans plusieurs géographies. On ne peut pas dire
36:21qu'il y ait une décote massive, non plus,
36:23due à ce risque politique. Elle existe,
36:25cette décote. On l'a constaté sur différents
36:27marchés, y compris obligataires.
36:29Mais on ne peut pas estimer, non plus, que ce soit
36:31une décote massive. Le marché semble s'être
36:33relativement bien accommodé
36:35de la situation actuelle.
36:37Plusieurs épisodes et exemples dans le passé ont permis aux investisseurs
36:39de s'habituer à cette idée de risque
36:41populiste, politique, etc.
36:43Absolument. Et on peut argumenter, d'ailleurs,
36:45qu'encore une fois, ce risque politique qui existe en Europe,
36:47il va rapidement nous agiter sur d'autres géographies.
36:49Suivez mon regard, aux Etats-Unis
36:51en particulier. Donc,
36:53finalement, c'est quelque chose dont le marché
36:55semble s'accommoder raisonnablement bien.
36:57Bon, je ne sais pas, oui.
36:59Si, c'est ce que je disais,
37:01c'est aussi un des événements de l'été.
37:03Ce n'est plus Joe Biden,
37:05c'est Kamala Harris. Qu'est-ce que ça change ?
37:07Ça change que, finalement,
37:09Trump, qui utilisait l'argument
37:11de l'âge, finalement, contre Biden,
37:13pour dire que ce dernier n'était plus en capacité,
37:15bon, il n'y avait pas eu besoin de le dire
37:17très souvent, parce qu'on l'a vu, finalement,
37:19on l'a constaté par ailleurs,
37:21cet argument se retourne contre lui. Parce que, finalement,
37:23on a aujourd'hui une candidate démocrate,
37:25beaucoup plus jeune,
37:27beaucoup plus, effectivement, en capacité,
37:29si je puis dire, que Donald Trump,
37:31finalement, pour diriger le pays. Donald Trump
37:33avoisine les 80 ans également.
37:35Et ça, ça peut suffire à renverser
37:37ce que tout le monde voyait
37:39comme écrit sur les murs,
37:41la victoire, à nouveau, de Donald Trump
37:43en novembre prochain ?
37:45Vous regardez les sondages,
37:47à la date à laquelle Joe Biden a annoncé
37:49son retrait, les courbes se sont inversées.
37:51C'est-à-dire qu'en gros,
37:53l'écart qu'il y avait entre les démocrates
37:55et les républicains s'est littéralement
37:57disparu. Et là, on voit bien que,
37:59selon les sondages, bien sûr, à prendre avec d'énormes pincettes,
38:01puisque les sondages américains nous ont habitués
38:03à tout.
38:05On verra s'ils se sont améliorés, effectivement, depuis les derniers scrutins.
38:07J'ai quelques doutes. Quand on voit la gestion de la saisonnalité
38:09déjà aux Etats-Unis, je ne pense pas
38:11qu'ils se soient améliorés là-dessus. Enfin bon, ça, c'est un autre point.
38:13Et donc, du coup,
38:15aujourd'hui, on a un coude à coude,
38:17qui n'était pas du tout, en fait, le scénario
38:19près, finalement,
38:21d'émission, si je puis dire.
38:23On voit, d'ailleurs, les traits Trump se sont un peu effacés, etc.
38:25Oui, mais il y a beaucoup moins, finalement,
38:27encore une fois, ce vent, effectivement,
38:29derrière lui. Toutes ces idées,
38:31finalement, tombent, finalement, un peu comme un cheveu sur la soupe.
38:33Et il y a une espèce de verimouth
38:35démocrate, aujourd'hui, qui est en train
38:37de gagner le pays. Alors, est-ce que ça va durer ?
38:39On ne sait pas. Est-ce qu'on va avoir un effet Clinton ?
38:41À savoir, finalement, un candidat
38:43démocrate qui remporte un nombre,
38:45qui a un nombre de voix supérieur aux candidats
38:47mais pas, effectivement, le collège
38:49des grands électeurs, qui permet de
38:51remporter, effectivement, l'élection. Donc, il y a tout un tas
38:53de facteurs. C'est encore très compliqué. Prochain débat,
38:55le 10 septembre, où là,
38:57on verra le véritable face-à-face.
38:59Là où Kamala Harris a été maligne,
39:01par rapport, finalement, à son...
39:03Si on fait un parallèle à Hillary Clinton,
39:05c'est qu'elle n'a jamais attaqué
39:07Trump ad nominem. Elle n'a jamais
39:09attaqué Trump, en fait, de manière personnelle.
39:11Elle laisse, effectivement, les autres le faire.
39:13Entre guillemets, ne se salit pas les mains, si je puis dire.
39:15Ce qui, tout de suite, donne une autre
39:17dimension à la campagne. Donc, en fait, et lui, bien sûr,
39:19ça donne toujours à ce genre d'attaque, Donald Trump,
39:21ça continue, mais elle, non. Donc, on verra.
39:23Que ça paye dans les médias, c'est une chose. Faut que ça paye
39:25dans les swing states.
39:27Ça, c'est un point important.
39:29Et il y aura, bien sûr, la relation avec la Chine,
39:31etc., qui est le grand absent de ce
39:33débat. Parce que, sur l'Europe, il y a un point, quand même,
39:35très important.
39:37Il y a un collègue qui a publié quelque chose que j'ai trouvé
39:39extrêmement vrai, en fait.
39:41Il dit que l'Allemagne, en fait, est rentrée dans une forme de Covid long.
39:43En fait. Et c'est assez juste,
39:45parce qu'en fait, qu'est-ce qui se passe ?
39:47Les problématiques rencontrées en Chine
39:49continuent, effectivement,
39:51de peser sur le secteur manufacturier allemand,
39:53qui est encore en contraction. L'IFO, publié
39:55encore lundi, le montre.
39:57Tout le secteur industriel est dans les chaussettes.
39:59Depuis 2019, le PIB étale.
40:01Oui. Et alors,
40:03même si, en fait, aujourd'hui,
40:05il y a encore de la marge budgétaire en Allemagne,
40:07mais ils ne l'utiliseront pas, parce que dogmatique, etc.,
40:09il y a un vrai problème, effectivement, industriel.
40:11L'Europe, en fait, pousse à la sélectivité
40:13géographique, à la sélectivité sectorielle.
40:15On ne peut pas être exposé
40:17sur le secteur industriel européen, parce que c'est très compliqué,
40:19extrêmement dépendant du secteur industriel chinois,
40:21qui, lui, continue de bâtir
40:23de la politique de Xi Jinping,
40:25d'absence de relance de la demande, etc.
40:27Donc, c'est compliqué, aujourd'hui, l'Europe. Il faut vraiment être
40:29sélectif, sans quoi, effectivement,
40:31si on achète de manière, entre guillemets,
40:33sans discrimination, sans rien, c'est assez compliqué.
40:35Il y a quand même des zones qui continuent, heureusement,
40:37de croître. L'Espagne,
40:39finalement, c'est quand même quelque chose d'assez...
40:41Ah ouais ? Bah, la périphérie, oui.
40:43Alors, pas l'Italie, non. Il faut faire attention.
40:45L'Italie, c'est compliqué.
40:47Donc, voilà. La thématique chinoise
40:49va revenir, effectivement, sur le devant de la scène.
40:51Comment Kamala Harris va la traiter, par ailleurs ?
40:53Est-ce qu'elle va... Je pense pas qu'elle va s'écarter
40:55vraiment de la ligne,
40:57Biden-Trump, puisque c'est la même, en quelque sorte.
40:59En tout cas, sur le dossier chinois.
41:01On va parler, dans une minute, avec l'invité suivant
41:03d'NVIDIA, notamment, sous forme de
41:05teaser. Et quand on est macro,
41:07global macro, comme vous,
41:09Florian, qu'est-ce qu'on a
41:11envie de savoir, à travers les résultats
41:13de NVIDIA, qui seront publiés demain soir ?
41:15Déjà, c'est le plus gros chiffre macro de la semaine.
41:17Il faut être très clair, on n'aura pas
41:19d'autre annonce aussi significative que
41:21celle-là. Même le Corps PCE de vendredi,
41:23on s'en fiche. Je pense que...
41:25Selon comment les résultats sont annoncés.
41:27La situation, quelle est-elle ?
41:29Dans l'ensemble, on a des revenus qui
41:31sont en très forte progression
41:33anticipée. Donc, on a énormément d'anticipation.
41:35C'est des multiples de progression,
41:37d'un trimestre à l'autre. Et le marché, qui est
41:39relativement bien préparé pour
41:41des mouvements de grande volatilité.
41:43Ce que je trouve intéressant,
41:45en discutant, justement, cet après-midi,
41:47avec des collègues qui sont des spécialistes
41:49de ce secteur-là, c'est qu'il y a
41:51une forme d'asymétrie. C'est-à-dire
41:53qu'une surprise positive
41:55ne devrait pas être récompensée autant
41:57qu'une surprise négative qui pourrait
41:59être punie. Et cette asymétrie-là, elle va être
42:01assez intéressante à observer précisément
42:03sur ce titre-là. Après, au-delà de tout ça,
42:05NVIDIA, ça parle de la demande mondiale.
42:07Et la grande question qu'on se pose, c'est dans quel
42:09état est cette demande mondiale ? Ce sera juste
42:11un data point de plus
42:13dans l'océan des data points
42:15pour arriver à déchiffrer
42:17la situation de la demande mondiale.
42:19Et le marché américain qui doit toujours beaucoup à NVIDIA,
42:21on l'a vu dans la séquence de reprise post-5 août
42:23sur la semaine du
42:2512 au
42:2717 août, je crois,
42:29jamais on avait vu une seule valeur,
42:31NVIDIA en l'occurrence, contribuer
42:33autant à la performance positive
42:35en l'occurrence du S&P 500.
42:37Je crois qu'il faut remonter à Apple l'été
42:392020 pour observer
42:41un poids tellement
42:43aussi important d'une seule valeur
42:45sur une semaine sur la performance
42:47du marché américain.
42:49Résultats et réponses demain soir pour les résultats
42:51d'NVIDIA. Merci beaucoup messieurs d'avoir été avec nous en plateau
42:53ce soir. Florian Hielpaut,
42:55lombarodier IM, Mabrouk Chetouan,
42:57Natic 6IM et Raphaël Thuyn,
42:59Ticket au Capital.

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