• il y a 2 mois
Mercredi 23 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Xavier Chapard (Stratégiste, LBP-AM) , Mabrouk Chetouane (Head of Global Market Strategy, Solutions, International, Natixis IM) et Julien Quistrebert (Gérant, Tailor Am)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:13Julien Kistreber est avec nous, gérant chez Taylor Asset Management.
00:16Bonsoir Julien.
00:17Bonsoir.
00:18Mabrouk Chetouan nous accompagne également, le responsable de la stratégie marché globaux
00:20de Natix 6IM.
00:21Bonsoir Mabrouk.
00:22Bonsoir.
00:23Et Xavier Chappard, stratégiste chez LBPM est à nos côtés également.
00:26Bonsoir Xavier.
00:27Bonsoir Grégoire.
00:28Parlons du dollar.
00:29C'est un dollar plutôt souverain américain je noterais.
00:32Depuis le 18 septembre, le disant américain a repris plus de 50 points de base.
00:37Maintenant on est à 3,70, on est à 4,25 aujourd'hui.
00:40Et le dollar n'a cessé de se réapprécier.
00:44Je crois qu'on a dû tutoyer sur l'euro dollar quasiment 1,12 à un moment au cours
00:48du mois de septembre.
00:50On se retrouve aujourd'hui à moins de 1,08.
00:52Qu'est-ce qui se joue derrière la fermeté du dollar et la remontée des rendements souverains
00:58américains Xavier ?
00:59Pour moi, il y a deux gros facteurs.
01:00Il y a le repricing des baisses de taux de la Fed.
01:03Après les bons chiffres qu'on a eu, le marché anticipe beaucoup moins de baisses de taux
01:07de la Fed.
01:08C'est même un peu limité alors qu'ils exagéraient après la baisse de 50 points de base de la
01:13Fed en septembre.
01:14Là maintenant, il n'y a même plus deux baisses de taux totales pricées pour la fin de l'année
01:19et surtout pour l'année prochaine.
01:20Il y a aussi beaucoup moins de baisses de taux pricées.
01:23Et la deuxième chose, c'est la remontée de Trump dans les probabilités de victoire
01:28pour les élections américaines et notamment pour le dollar.
01:32Ça, c'est un très fort soutien vu que toutes les politiques prévoies à Trump sont pro-dollar.
01:37Même si lui, officiellement, dit je voudrais un dollar plus faible, tout ce qu'il propose
01:42est plutôt renforcé.
01:45Sur la Fed, qu'est-ce que vous dites du repricing ? Est-ce que les données justifient effectivement
01:52ce mouvement de marché de réduire le nombre de baisses de taux attendues de la part de
01:58la réserve fédérale américaine ?
01:59C'est vrai que toutes les dernières données qu'on a sont plutôt plus fortes qu'attendues,
02:04que ce soit côté inflation ou côté consommation.
02:07Donc, ça explique pourquoi il y a ce repricing.
02:10Il y a aussi le fait que le marché avait exagéré après la première baisse de taux
02:14de 50 points de base.
02:15C'était quasiment sûr que la Fed allait continuer à baisser ses taux à ce rythme-là.
02:18On avait pris le pas de 50 comme étant un pas normal.
02:21On observe beaucoup d'oscillations dans les anticipations parce qu'il y a une incertitude
02:31sur la vitesse à laquelle la Fed peut baisser ses taux et aussi jusqu'où elle peut les
02:35baisser, à quel niveau.
02:36Tout ça, ça fait qu'on a ces gros mouvements sur les taux américains.
02:41Ce qui est amusant, c'est qu'ils ne se transmettent pas vraiment sur la courbe.
02:44En fait, tous les taux, que ce soit les taux courts ou les taux longs, bougent à peu près
02:47en même temps, ce qui montre cette incertitude.
02:50Nous, on trouve qu'au niveau actuel et avant les élections américaines, ça devient intéressant
02:56de revenir sur les taux longs.
02:57D'accord.
02:58Le marché a peut-être été un peu loin de ce point de vue-là.
03:01Je ne sais pas si la Fed continuera avec des pas de 50.
03:03Ce n'est pas ce que le marché attend et même j'imagine ce que la Fed prévoit aujourd'hui.
03:08En revanche, le pas de 50 est adopté par d'autres banques centrales.
03:11J'ai vu il y a quelques temps, je crois que c'était la Banque centrale de Nouvelle-Zélande.
03:15Là, c'est la Banque centrale du Canada qui avait fait 3 fois 25.
03:18Et là, qui fait une fois 50.
03:20Et puis, on a une probabilité pour une BCE qui baisserait de 50 en décembre, qui est
03:25en train de s'équilibrer autour de 50-50.
03:27Oui, c'est vrai que j'y croyais pas du tout que la BCE puisse baisser de 50 points de
03:33base ces taux en décembre.
03:35Je n'y crois toujours pas, mais je ne l'exclue plus.
03:39D'accord.
03:40Notamment parce que les discours des banquiers centraux, qu'en ce moment, il y a les réunions
03:45du FMI, donc il y a beaucoup de banquiers centraux qui parlent, et on voit que même
03:49la Garde n'a pas fermé la porte.
03:51Elle a dit qu'on regardera les données, mais elle n'a pas fermé la porte.
03:55Le sens du voyage est clair, le rythme est encore à définir.
03:58Exactement.
03:59Et Villeroy de Gallo, le président de la Banque de France aussi, a dit à peu près
04:05la même chose.
04:06Et puis d'autres membres de la BCE.
04:08Donc, on voit qu'il y a une tentation, on va dire.
04:12Cela dit, il semble quand même qu'il faudrait des très mauvaises surprises, notamment demain
04:18avec les PMI, on va voir.
04:19Mais si on n'a pas de très mauvaises surprises, ce serait quand même étonnant que la BCE
04:23accélère autant.
04:24Il faudrait que le flux de données change fortement par rapport à ce qu'on anticipe
04:28déjà aujourd'hui.
04:29Exactement.
04:30D'accord.
04:31Mario Santenho aussi, je crois le portugais, qui a dit que ce sont les données qui dicteront
04:34si nous devons faire 25 ou 50 en décembre.
04:37Tout à fait.
04:38Bon, sur ces histoires de banque centrale, je reviens à la question du dollar et des
04:41taux américains.
04:42Mais effectivement, c'est aussi un jeu un peu différentiel entre la Fed et d'autres
04:46banques centrales dans le monde.
04:47Qu'est-ce que vous dites du repricing que le marché a effectué ces derniers temps ?
04:52À savoir, la BCE ira plus vite, plus fort que ce qu'on imaginait ? La Fed, quant à
04:56elle, sera peut-être un peu plus sur la retenue ?
04:58En fait, je pense que c'est vraiment une question de communication concernant la Fed.
05:03Est-ce que la BCE ira plus vite et plus fort ? Il n'y a pas de raison.
05:06Il n'y a aucune raison.
05:07Il n'y a pas de raison.
05:08Il n'y a pas de raison que la BCE en fasse plus.
05:10Non, il n'y a pas de raison à ce stade puisque finalement, encore une fois, on a
05:12une économie européenne qui est extrêmement hétérogène.
05:15On a effectivement une économie espagnole qui croît quasiment au même rythme que l'économie
05:18américaine.
05:19Ça, on a tendance à l'oublier.
05:21Et l'économie allemande, finalement, continue de souffrir des mêmes travers que ceux qu'on
05:25a observés l'an dernier.
05:26Donc, on aura une croissance quasi nulle cette année, comme l'an dernier.
05:29Au fond, ce n'est pas une surprise.
05:31Le problème, finalement, de la zone euro et de la BCE, c'est de gérer cette hétérogénéité.
05:35Qu'est-ce qu'en faire 50 points de base de baisse de taux, ça va arranger la donne ?
05:40Non, ce n'est pas vraiment ça qui va changer la direction, finalement, de la politique
05:45monétaire et surtout ses conséquences.
05:47Ça, à mon avis, ce n'est pas ça vraiment le problème.
05:48Le problème, il est d'ordre stratégique concernant l'Allemagne et concernant toutes
05:51les économies manufacturières par ailleurs.
05:53Mais ce qui est très intéressant, en fait, concernant justement, si on revient sur le
05:57dollar, cet écart de communication.
06:00À mon avis, le marché, et je suis d'accord, hésite.
06:02Hésite, effectivement, concernant la Fed sur l'ampleur des baisses de taux, combien,
06:08à quel moment, etc.
06:09Et en fait, l'objectif de la Fed, il était assez clair et je pense qu'ils n'ont pas très
06:12bien communiqué là-dessus.
06:13Bon, une fois, on peut le dire, effectivement, Powell n'a pas été tout à fait clair.
06:15C'est qu'en fait, l'objectif recherché par la Fed n'est pas d'introduire de l'accommodation
06:19monétaire pour soutenir l'économie américaine, qu'on peut dire qu'il est quasiment sous
06:22spéroïde, qui ne s'arrête pas.
06:24L'idée, c'est de tout simplement ramener la politique monétaire à un niveau qui est
06:28compatible avec le niveau de croissance nominale, on va dire, de l'économie américaine.
06:33On a un peu d'inflation, effectivement, donc totale et sous-jacente, un peu sous-jacente
06:37d'ailleurs, qui est d'ailleurs assez forte.
06:38Une croissance économique qui est au-delà de 2%, ça c'est clair pour tout le monde.
06:42Et donc, aujourd'hui, finalement, la question, c'est de dire, le taux terminal, c'est vraiment
06:46la vraie question, il doit être où ? À la fin de l'année 2024, à la fin de l'année
06:512025.
06:52Et en fait, on se rend compte que, finalement, un taux terminal qui sera en dessous, finalement,
06:54de 4%, ça n'a pas vraiment de sens aujourd'hui.
06:57Peut-être qu'il en faudrait un tout petit peu plus.
06:58Et donc, ça, ça suffit, effectivement, à avoir un dollar qui se raffermit, effectivement.
07:04Et par ailleurs, ce qu'il faut souligner aussi, c'est que, quel que soit le scénario,
07:08puisque le dollar réagit à tout un tas de facteurs, différentiel de politique monétaire,
07:12différentiel de croissance, mais également des scénarios de risque.
07:14Et on voit bien que les risques, aujourd'hui, sont multiples.
07:16Les risques, effectivement, liés à l'élection américaine, avec la possible, effectivement,
07:22guerre tarifaire.
07:23Alors, juste un point, la guerre commerciale engendre, généralement, plutôt une baisse
07:28du dollar.
07:29Donc, une baisse temporaire.
07:30Effectivement, on le voit à chaque fois qu'on a eu le politique qui s'est mêlée, effectivement,
07:33de ces affaires commerciales pour rééquilibrer toujours…
07:35C'est un ajustement par la devise de l'augmentation des prix des importations, quoi.
07:39En fait, toujours.
07:40C'est-à-dire qu'en gros, l'objectif final, on verra Trump communiquer là-dessus,
07:42c'est rééquilibrer ce fameux déficit extérieur.
07:45Donc, ça va être une vieille hongaine qui va revenir, Nixon l'a fait, tout le monde,
07:49tous l'ont fait.
07:50Et ça va provoquer la même chose à chaque fois, une dépréciation temporaire du dollar.
07:54Biden aussi s'en est mêlé.
07:56Et donc, in fine, effectivement, cette économie américaine et cette situation de risque potentiel
08:04est toujours à la faveur du dollar.
08:05Dès qu'on a finalement une situation de tension quelque part qui se manifeste, on
08:09va vers la valeur refuge.
08:10Donc, en fait, aujourd'hui, tout milite pour que le dollar continue de s'apprécier
08:14ou reste à ses niveaux d'appréciation relativement élevés, que ce soit contre l'euro, contre
08:18le yen ou même contre le yuan, puisque, au fond, fondamentalement, l'ennemi public
08:22numéro un des Etats-Unis, c'est la Chine.
08:25Donc, la Chine, c'est les Etats-Unis, peut-être.
08:27Oui, exactement.
08:28Et vice versa.
08:29Mais donc, le problème, c'est que...
08:30Allez-y.
08:31Non, non.
08:32Je reviens à l'idée de la BCE.
08:33J'entends le point sur la Fed de dire que le taux terminal n'a pas besoin d'amener
08:37le niveau de politique monétaire en zone d'accommodation.
08:40Et vous dites, pour la BCE, ce débat-là, il n'est pas...
08:45C'est une question de trajectoire, encore une fois.
08:48La trajectoire, pour la BCE, est assez claire.
08:50Ils ont entamé, effectivement, des baisses de taux, pas à un rythme aussi, entre guillemets,
08:54fort, effectivement, que la Fed.
08:56Ils n'ont pas éprouvé le besoin de baisser de 50 points de base le taux d'intérêt directeur.
08:59Eux, ils le font de manière plus proche.
09:00Et on s'arrête à 2,25 ou à 1,75 ?
09:03Non, mais ils n'ont pas...
09:04C'est-à-dire, ça fait une petite différence, quand même, à l'arrivée ?
09:06Oui, mais d'accord.
09:07Mais là, vous faites l'hypothèse qu'ils vont s'arrêter quelque part en 2024.
09:10Mais, moi, l'idée, en fait, c'est de dire, au fond, s'ils ancrent les anticipations
09:15en disant, nous allons baisser de manière continuelle les taux d'intérêt jusqu'à
09:19la fin de l'année et, jouons sur 2025, ça suffit, en fait, à comprimer les taux.
09:23Le signal est suffisant.
09:25En fait, ce qui compte, c'est la com.
09:26Et le dernier point, le plus important, c'est qu'en fait, on est en train de...
09:29Donc, ils vont abandonner l'idée du meeting par meeting, data dependency, etc.
09:32À un moment, ils vont dropper ces petites phrases du communiqué qui laissent entendre
09:37qu'on maintiendra les taux à un niveau aussi restrictif que nécessaire tant que le faudra.
09:42On ne s'améliore pas, ce qui est une hypothèse.
09:43Elle existe toujours, cette phrase ?
09:44Oui.
09:45Non, mais le problème, c'est que si la situation économique ne s'améliore pas, ce qui est
09:48un truc qu'on ne peut pas exclure, évidemment, là, effectivement, cette phrase reviendra.
09:51Et le dernier point sur lequel j'aimerais insister, c'est qu'on est en train de revivre
09:54la même situation que l'an dernier.
09:55C'est-à-dire qu'en gros, à la même époque, on avait en fait des taux américains qui avaient
09:59atteint 5 %. Je ne sais pas si vous vous en rappelez.
10:00Oui, bien sûr.
10:01Donc, à un moment donné...
10:02Fin septembre, oui.
10:03Qu'est-ce qui s'est...
10:04Ouais, autour...
10:05Enfin, octobre...
10:06Oui, c'est ça.
10:07Septembre, je crois.
10:09Qu'est-ce qui s'est passé ? C'est que c'était un taux d'intérêt qui était beaucoup trop
10:12élevé, effectivement, pour l'économie américaine, et Powell était intervenu en disant « Nous
10:16allons, effectivement, faire quelque chose ». Je pense qu'il va se passer rigoureusement
10:19la même chose cette année encore.
10:20Donc, une intervention de la Fed pour clarifier le message, le message n'est pas clair, et
10:24donc mettre une pression baissière sur les taux longs.
10:26D'accord.
10:27Vous avez...
10:28Oui, sur les perspectives de la BCE, c'est vrai qu'à la dernière réunion, ils ont maintenu
10:33le fait de dire « On fait meeting par meeting, on ne se préengage pas, on veut maintenir
10:39une politique légèrement restrictive, même si on réduit cette restriction petit à petit
10:43tout ça ». Mais on a appris après qu'il y avait eu des débats, quand même.
10:46Même si la décision de baisser de 25 points de base était unanime, il y a des débats
10:49là-dessus.
10:50Et donc, ça va être dans les prochains meetings, a priori, la BCE va continuer à baisser de
10:5325 points de base par meeting, mais... et devrait ajuster ce pouvoir-là.
10:58En décembre, elle arrêtera de nous dire qu'elle veut maintenir des taux à des niveaux restrictifs...
11:02Je pense.
11:03Aussi longtemps que nécessaire.
11:04Elle continuera à dire que ça sera dépendant des données, meeting par meeting, mais elle
11:08devrait arrêter de dire que c'est restrictif parce qu'elle va s'approcher du taux d'équilibre.
11:11Je pense que c'est vraiment le truc qui manque à la BCE, c'est d'ancrer, en fait, une direction
11:15très claire sur la politique monétaire.
11:17Ça va baisser.
11:18Ne vous inquiétez pas, on n'est pas là pour, effectivement, avoir des conditions restrictives.
11:22On est conscient de la situation.
11:23Il faut, effectivement, avoir une politique monétaire qui soit en phase avec la réalité
11:26économique de la zone euro.
11:27Bon, une fois qu'on a dit ça, le dollar qui remonte, Julien, quel signal ça envoie
11:34pour un investisseur, un gérant actions, par exemple ? Est-ce que ça peut être pénalisant
11:41d'avoir un dollar trop fort aujourd'hui pour un certain nombre de pays ?
11:45Ça dépend où on investit.
11:46Ça dépend où on est ?
11:47Tout à fait.
11:48Juste pour rebondir là-dessus, sur ce qu'on a dit au préalable, effectivement, on a une
11:53BCE qui, à mon sens, a envie de baisser beaucoup plus parce que les taux réels sont beaucoup
11:57trop hauts en Europe.
11:58Ça, c'est une certitude.
11:59En tout cas, au vu de la croissance, l'endettement des États, etc., on aurait besoin d'un peu
12:05plus de jus.
12:06Ça, c'est très, très clair.
12:07Maintenant, on le sait toujours, se décorréler trop vite de la politique de la FED, c'est
12:12compliqué.
12:13On le voit sur les taux de change, ce que ça peut faire.
12:16Et l'inflation importée peut quand même être un sujet au niveau européen.
12:20Donc, globalement, je pense que la BCE voudrait baisser plus vite, mais c'est un petit peu…
12:27Il y a une limite à cette tentation, à cette volonté.
12:30Exactement.
12:31Après, sur les devises, c'est toujours compliqué parce qu'effectivement, quand on a eu ces
12:33annonces il y a quelques semaines, tout le monde disait que l'euro-dollar allait partir
12:37à 1,15, 1,20.
12:39Bon, finalement, il y a toujours l'inverse.
12:41Le marché va toujours là où on ne l'attend pas.
12:43Sur les devises, tout le monde est dans une direction, généralement, ça part dans l'autre.
12:46Sur les devises.
12:47Et on trouve toujours de bonnes explications à postériori.
12:50Exactement.
12:51Ça, c'est assez classique.
12:52Et pour revenir sur les investissements, sur la partie obligataire, effectivement,
12:57nous aussi, on pense qu'il faut prendre du taux long américain, ça fait sens.
13:00Là, revenu à 4,20, 4,25, ça redevient intéressant.
13:03Ça redevient intéressant.
13:04Après, on verra si Trump arrive, les conséquences vont s'en suivre.
13:07Oui, mais c'est demain.
13:08C'est ça.
13:09Oui, bien sûr.
13:10Mais bon, sur ces niveaux-là, ce n'est pas idiot de commencer à en prendre, en tout cas.
13:12Et puis, il y a aussi le sujet éventuel au Moyen-Orient.
13:15Certains analystes disent que les bombardements sur l'Iran, ce serait plutôt post-élection.
13:20Donc, on en est assez proche quand même de ce moment-là.
13:24Le risque d'escalade est encore possible devant nous au Moyen-Orient.
13:28Et ce qu'on avait vu d'ailleurs, ce qui était intéressant, c'est qu'on a eu quand même
13:30ce phénomène de fly-to-quality sur les govis, en tout cas, quand on a eu les premiers échanges de tir.
13:37Et donc, voilà.
13:38En tout cas, en protection de portefeuille, ce n'est pas idiot d'en mettre un peu.
13:42Et puis, pour revenir sur les sociétés, je dirais que c'est assez simple, on le voit.
13:47Les actions américaines, bon, c'est un peu la palissade.
13:50C'est à dire qu'il faut avancer sur les actions américaines.
13:53Mais force est de constater que c'est là où la croissance et l'innovation se trouvent.
13:57Donc, rien de nouveau.
13:58Voilà.
13:59Après, le sujet, toujours, c'est jusqu'où ils peuvent aller en termes de déficit.
14:02On a vu que les chiffres étaient annoncés.
14:03C'est la question.
14:04Mais il n'y a pas de limite.
14:05Donc, de ce côté-là...
14:07L'exceptionalisme américain est sans limite de ce point de vue-là ?
14:09Il n'y a pas de limite.
14:10Parce que depuis le 18 septembre, oui, l'État a repris 50 points de base.
14:13Le dollar a monté.
14:15Le S&P a pris 4%.
14:17Ça n'a pas entravé la dynamique de hausse du S&P 500.
14:25C'est la tech aussi qui continue d'être...
14:27Parce que si on regarde la consommation, on a des signaux un peu moins positifs.
14:31Starbucks, c'est un peu compliqué.
14:33Heineken vous dit que la consommation américaine, c'est un peu plus compliqué.
14:36On est quand même sur la consommation de base.
14:38Pas sur des choses éccentriques.
14:40Voilà.
14:41Donc, on a quand même des petits signaux de tension.
14:44L'immobilier, on voit que c'est compliqué.
14:46On est revenu sur des chiffres historiquement bas
14:48parce que les taux d'emprunt sont repassés au-dessus des 7%.
14:50Tout de suite.
14:51Dès que la fête baisse ses taux directeurs,
14:53tout de suite, on voit les taux de mortgage qui remontent.
14:55Le point positif, c'est la baisse du pétrole.
14:57Qui là, on le sait, sur le consommateur américain, a un effet assez rapide.
15:02Donc ça, c'était le point positif.
15:04Mais effectivement, on a les États-Unis, notamment la tech,
15:09qui continue de bien progresser.
15:11Et puis le reste du monde où, effectivement, c'est un peu plus compliqué.
15:14Et les sociétés européennes qui sont très présentes sur le marché chinois,
15:18d'une manière générale, enfin asiatique,
15:20plus une économie européenne qui est un petit peu compliquée,
15:24pour ne pas dire autre chose,
15:26forcément, c'est un peu plus difficile.
15:28Voilà.
15:29Mais bon, après, pour l'instant,
15:31on a des niveaux de valorisation qui sont redevenus un petit peu plus normaux.
15:34Conformes.
15:35Conformatifs.
15:36Pas de choses non plus aberrantes.
15:38Sauf petites sur les SMO.
15:39L'écart de valo est toujours très large, quoi.
15:41Oui, mais explique.
15:42Oui.
15:43Mais il n'a pas arrêté de s'écarter.
15:44Alors qu'en gros, tout le monde parlait de la normalisation des écarts de PE,
15:47effectivement, entre les États-Unis et la zone euro.
15:50Mais encore une fois, force est de constater, comme vous dites,
15:52que depuis 2016, 2017, bizarrement, depuis l'élection de Trump,
15:56Trump épisode 1, ça n'a jamais, entre guillemets, mine révertée, comme on dit.
16:01Il n'y a jamais eu de résorption de cet écart de valorisation grandissant
16:05entre les actions américaines et européennes.
16:07On connaît les biais tech, etc.
16:09Donc on l'explique assez facilement.
16:11Mais on aurait pu penser que finalement, même quand on prend un équalité,
16:14c'est-à-dire qu'en gros, quand on lisse les biais, entre guillemets,
16:17de ce facteur de capitalisation, on voit bien que ça s'écarte encore.
16:21Donc oui, effectivement, il y a cet exceptionnalisme américain,
16:25boosté effectivement par les 7 500 milliards de projections médianes
16:29de déficit supplémentaire de Trump.
16:32Ça, c'est des projections médianes.
16:33C'est fantastique parce que la projection haute, c'est 15 000.
16:36Genre, nos limites, on y va.
16:39– Et puis si on prend sur les résultats,
16:41vous prenez les baisses de taxes proposées par Trump.
16:45C'est-à-dire, s'il y avait une vague rouge
16:47et qu'ils puissent baisser les taxes sur les corporate à 15%,
16:51ça vous fait un boost de 5% sur les bénéfices du S&P.
16:55En parallèle, en France, si on regarde ce qui se passe,
16:59les propositions, ça devrait plutôt réduire de 2-3 les bénéfices du CAC l'année prochaine.
17:05Avec des bénéfices du S&P qui sont à 15% attendus pour l'an prochain.
17:09Donc 15 plus 5, 20, on est déjà, entre guillemets,
17:11on fait du x2 par rapport à ce qui est attendu pour cette année.
17:14En moyenne, encore une fois.
17:15– Donc Trump, c'est bon pour les actions.
17:17Parce qu'on est d'accord, tout le monde est d'accord,
17:19pour dire que c'est inflationniste,
17:21que c'est potentiellement négatif obligataire,
17:24pour la duration et les taux longs.
17:27Mais c'est positive action.
17:28– Je regardais, si vous prenez le dollar,
17:30les taux longs et les performances des actions américaines
17:33versus le reste du monde, ça suit exactement, depuis cet été,
17:37la probabilité de victoire dans les paris en ligne ou tout ça.
17:41Et en gros, on est passé de mi-septembre,
17:43où tous les marchés étaient d'accord pour que la chance de victoire de Trump,
17:47ça soit un tiers, à deux tiers maintenant.
17:50Et on voit que, après, il faut voir que les actions américaines,
17:55ce n'est pas l'économie américaine.
17:56– Non.
17:57– Donc une victoire de Trump, c'est bon pour les actions…
18:01– Ça dépend.
18:02Ça dépend les indices qu'on regarde.
18:04Est-ce que c'est bon pour le Nasdaq ?
18:05Est-ce que c'est bon pour le Russell 2000 ?
18:07– C'est bon pour tout le monde, avec une baisse de taux d'impôt sur les sociétés
18:11qui va être de l'ordre, allez, à la louche,
18:13où Trump parle de 15%, effectivement,
18:15donc à ramener ce taux de taxes de 28 à 15,
18:18imaginez, effectivement, l'impact sur les petites, les moyennes et les larges,
18:22c'est la même chose.
18:23Donc là, il ne faut pas faire de discrimination,
18:26il faut acheter, entre guillemets, le marché américain.
18:28– Est-ce que si le marché se fait peur sur les déficits américains,
18:30l'ampleur, l'avenir des déficits américains,
18:32ça pourra rester bon pour le marché de l'action ?
18:34– La question, c'est que le déficit, aujourd'hui, est déjà titanesque.
18:37Honnêtement, quand vous regardez, effectivement, une économie américaine
18:39qui affiche un déficit budgétaire de 6-7%,
18:41aujourd'hui, ça ne fait même plus peur à qui que ce soit.
18:43– Bah non, même pas à la France.
18:44– La France s'amuse, effectivement, à faire ça,
18:46ce n'est pas le même tarif, effectivement.
18:48Et donc, résultat des courses, pourquoi, effectivement,
18:50cette économie américaine, ce déficit ne fait plus peur ?
18:52L'économie américaine génère de la croissance,
18:59Et donc, est-ce qu'on va aller financer, effectivement, le déficit américain ?
19:02La réponse est oui, en fait, tout simplement,
19:04puisque c'est là-bas qu'on est sûr.
19:05– Et chaque euro de déficit, chaque dollar de déficit supplémentaire,
19:08en l'occurrence, générera toujours autant de croissance demain ?
19:12Ou est-ce qu'il y a quand même l'idée à un moment ?
19:14– Sous Biden, c'est exactement ce qui s'est passé,
19:16c'est-à-dire qu'en gros, le dollar de déficit supplémentaire,
19:19via, effectivement, ces politiques de promotion de l'investissement
19:23sur le sol américain, a généré de la croissance.
19:25– Mais est-ce qu'il en génère autant qu'avant ?
19:27– Même si ça ne génère pas de croissance,
19:28si vous avez un dollar de déficit en plus,
19:31vous avez un dollar en plus de revenus pour le secteur privé.
19:35Donc, ou pour les ménages, ou pour les entreprises.
19:37– J'entends, j'entends.
19:38– C'est un prêt, si vous considérez…
19:39– J'entends, j'entends, oui, oui, j'entends.
19:41– Il vous faudra reprendre, mais…
19:42– J'entends.
19:43– Donc, c'est un cadeau, à court terme, pour le secteur privé.
19:46– Une seule question qui reste franchement en suspens,
19:48c'est celle, enfin, je regardais ça tout à l'heure,
19:51c'est celle de ce qu'on appelle la dominance fiscale.
19:53C'est-à-dire qu'en gros, à un moment donné,
19:55avec, si on fait un simple calcul de coin de table,
19:58vous rajoutez un peu comme ça tous ces milliers de milliards de déficit,
20:02on arriverait à un horizon de 2030, 2035, pardon,
20:05à un truc, à un chiffre qui avoisinerait les 50 000 milliards de déficit.
20:09Bon, ça donne un peu le vertige.
20:11Et donc, dans ce cadre-là, qu'est-ce que fait la réserve fédérale ?
20:15Est-ce qu'elle est au service, effectivement, de l'État ?
20:18Et donc, on revient finalement sur la question que Trump adore aborder,
20:21celle de l'indépendance de la Fed.
20:23Et en fait, un moyen de la rendre dépendante sans, effectivement,
20:26la briser ses statuts, c'est de dire…
20:28– C'est de gonfler le déficit.
20:29– Exactement.
20:30Et donc là, on rentre dans une vieille thématique du financement du seigneur.
20:33– Là, pour l'instant, il y a une coïncidence d'intérêt.
20:35C'est-à-dire que la désinflation permet à la Fed
20:39de se donner un peu de marge de manœuvre
20:41et d'en donner aussi au Trésor américain.
20:43– A ceci près qu'encore une fois…
20:45– Si demain, l'inflation arrête de baisser, est-ce que la Fed…
20:48– Ce qui va être le cas.
20:49– Est-ce que la Fed peut continuer ?
20:51– Du taux terminal.
20:52Et donc, si vous avez un taux terminal à 4,
20:54c'est compliqué d'avoir un déficit qui croît…
20:56– Et c'est là le risque Trump pour les actions ou pour les actifs financiers.
21:00Le plus gros risque, aux États-Unis en tout cas,
21:03c'est s'il y a des doutes sur la Fed.
21:06Et sur l'indépendance de la Fed, et donc un désancrage des taux longs.
21:10Et dans ces cas-là, ça sera plus bon pour les actions américaines.
21:14– Le job le plus facile du monde, c'est ce qu'il a dit la semaine dernière.
21:17Mais Lagarde l'a invité à venir…
21:19– Oui, oui, j'ai vu la réponse, génial !
21:21Parce qu'il dit, une fois toutes les 6 semaines, vous êtes Dieu sur Terre,
21:23il suffit de lancer une caisse en l'air pour savoir s'il faut monter ou baisser les taux.
21:26– Magnifique.
21:27– Donc voilà, on a demandé à Christine Lagarde ce qu'elle en pensait hier.
21:31Elle a répondu, j'invite Donald Trump à venir voir
21:33comment on travaille à la Banque Centrale Européenne
21:35pour préparer des décisions de politique monétaire.
21:37Parlons des entreprises, Julien, là, on est au début,
21:40en tout cas en cours de publication de résultats et de chiffres d'affaires.
21:46Qu'est-ce qui saute un peu aux yeux ?
21:48Il y a évidemment le facteur chinois, là on parle de L'Oréal aujourd'hui,
21:51il y a eu l'épisode de LVMH déjà.
21:54Est-ce que le marché peut quand même se dire que ces chiffres appartiennent au passé
21:59et que l'histoire chinoise change, notamment depuis le 24 septembre
22:03et le début d'un rythme d'annonce soutenu ?
22:06Qu'est-ce que vous dites à ce sujet-là ?
22:08– Sur la Chine, objectivement, je n'y crois pas beaucoup à la relance.
22:12Après, que ça se stabilise, c'est déjà une bonne chose.
22:15C'était quand même l'enjeu.
22:17Après, sur une reprise forte de l'économie chinoise,
22:20ça, clairement, je n'y crois pas du tout.
22:23Parce qu'on a un environnement, évidemment, qui est complexe chez eux.
22:27L'immobilier, il y a des stocks de plus de deux ans de logements vacants,
22:31donc ça ne va pas se résorber du jour au lendemain.
22:34– 90 millions de logements vides.
22:36– Oui, c'est monstrueux.
22:37On a quand même ces phénomènes-là qui vont perdurer quelque temps.
22:40Plus les sanctions économiques, les tensions géopolitiques,
22:44tout ça fait qu'on est quand même dans un environnement
22:46qui est assez compliqué pour une reprise rapide de l'économie chinoise.
22:51– Donc vous n'attendez pas d'effet d'entraînement particulier
22:54pour des entreprises européennes exposées au marché chinois, par exemple ?
22:58– Non.
22:59Et puis aujourd'hui, l'économie chinoise devient presque un problème,
23:04notamment sur l'automobile.
23:05On voit toutes les discussions.
23:07BYD qui arrive en Europe de manière de plus en plus agressive.
23:10Donc je dirais que ce n'est plus un relais de croissance,
23:13en tout cas pour les constructeurs européens.
23:15C'est devenu un problème.
23:17– Ça devient de plus en plus frictionnel.
23:18– Et maintenant, ils viennent les attaquer chez eux.
23:20Donc je dirais que parce qu'ils n'ont plus la demande aussi forte chez eux,
23:25donc ils vont chercher à l'extérieur.
23:27Et là, ça devient, je dirais pour certaines sociétés européennes,
23:31ce n'est plus l'eldorado, c'est devenu un problème.
23:33– Oui, c'est ça. La coupe est pleine même.
23:35– Oui, donc on a un petit peu inversé les perspectives de ce point de vue-là.
23:40– Et ça veut dire pour le luxe concrètement ?
23:42Parce que, pour qu'on en parle, c'est quand même un secteur important,
23:45c'est que des poids lourds type LVMH ou L'Oréal,
23:48ça compte beaucoup dans la cote européenne et française.
23:50Oui, le rythme de progression boursière du luxe des dernières années
23:57est totalement anormal, était totalement anormal
24:00par rapport à la norme qu'on aura demain, dans les prochaines années.
24:04Le cycle est différent désormais.
24:06– Vraisemblablement, sauf si on a des pays comme l'Inde
24:08qui se mettent à prendre le relais de manière importante.
24:11Mais en tout cas, à court terme, on aura effectivement,
24:14ça se voit dans les multiples, LVMH qui était à plus de 30 fois,
24:17on est revenu autour de 20, ce qui est bonhomme allant,
24:20la moyenne historique, donc il n'y a rien d'aberrant.
24:23– Ça nous ramène à des rythmes qu'on pouvait connaître,
24:25des PE et des rythmes de progression qu'on pouvait connaître
24:27avant les années folles Covid et post-Covid.
24:30– Exactement, ce qui ne veut pas dire que ce ne sont pas des bonnes sociétés.
24:32– Non, ce n'est pas ce que je dis, mais c'est sûr que les rythmes
24:35de croissance très importants qu'on a pu connaître,
24:38et c'est pareil sur l'automobile, pour faire le lien,
24:42il y a quelques années, je me rappelle, quand le secteur automobile
24:45faisait 4, 5, 6 de marge opérationnelle sur les constructeurs de masse.
24:48– C'était la gloire.
24:49– Très bien, et puis il y a eu le Covid, les problèmes de logistique,
24:53et puis on est monté, dans certaines zones, à des taux de marge à deux chiffres,
24:57et puis bon, on se rend compte que finalement,
24:59quand ça se normalise tout ça, le new normal n'était pas…
25:02– D'ailleurs les PE du secteur n'ont jamais acheté l'idée
25:05que les marges à deux chiffres allaient devenir la norme
25:07pour les constructeurs et assembleurs automobiles.
25:09– Ça c'est vrai.
25:10– Le marché a été assez visionnaire là-dessus.
25:12– Donc voilà, après il y a eu quand même des…
25:15– Oui, des histoires.
25:16– Des produits, vous voyez, tous les structurés par exemple
25:18qui ont été faits sur le secteur automobile,
25:20il y en a eu beaucoup, beaucoup, beaucoup.
25:22Je ne suis pas sûr que les autocolls vont être rappelés à échéance.
25:26– Oui, oui.
25:27– Enfin, on verra les niveaux de barrière désactivantes,
25:29mais en tout cas, oui, ça va être…
25:31– Bien vu.
25:32Ça a été un sous-jacent privilégié pour la construction de produits structurés.
25:35– Oui, toujours.
25:36Le pétrole, les banques, enfin les financières,
25:38et puis l'automobile, les grands classiques.
25:40Voilà, même s'il y a d'autres choses à faire,
25:42mais en tout cas, oui, c'était des sous-jacents privilégiés.
25:44Donc là-dessus, c'est sûr que ça va être un peu compliqué pour revoir le prix.
25:48Voilà, donc la Chine, non, on n'y croit pas particulièrement.
25:53On en avait un tout petit peu quand c'était très bas,
25:55en se disant, il y a peut-être un call value à faire.
25:57Bon, on a eu la chance de voir un rebond un peu fantastique.
26:00– Mais ça y est, c'est déjà un point de sortie pour vous, quoi.
26:02– Oui, on est déjà sortis.
26:03– Oui, c'est ça.
26:04– On est sortis très rapidement parce qu'on s'est dit,
26:06bon, c'était un call value pour dire que, voilà, on rejouait quelque chose.
26:09– Mais même le signal de marché, vous n'avez pas envie de suivre plus que ça.
26:12– Non.
26:13– J'entends.
26:14Signal de marché, signal macro, qu'est-ce que vous dites de la Chine ?
26:17– Le signal macro est très faible.
26:19C'est-à-dire qu'en gros, le problème qu'on a,
26:21une politique monétaire qui a un seul objectif,
26:24on va dire expansionniste, avec toutes les mesures qui ont été mises en place,
26:27c'est d'enrayer la déflation immobilière.
26:29Mais ça va prendre beaucoup plus de temps que prévu
26:31parce que le décalage entre le stock d'offres et finalement la demande,
26:34il est tel que finalement les pressions déflationnistes, elles sont toujours là.
26:37Le problème aussi, c'est que quand vous regardez la croissance de la masse monétaire,
26:40qui est un peu en fait une espèce d'indicateur de, finalement,
26:43des tensions nominales aussi qui peuvent régner en Chine,
26:46pour la première fois depuis que la Syrie existe,
26:48en gros, la croissance de M1 est passée en territoire négatif.
26:50Donc du coup, ça veut dire que là,
26:52il n'y a pas que le secteur immobilier qui subit la déflation,
26:55il y a possiblement toute l'économie, en fait.
26:57Et en fait, le problème, il est là.
26:58Et donc ça explique...
26:59On détruit la base monétaire.
27:01Oui, absolument.
27:02Donc là, en fait, c'est inédit, en fait,
27:04pour une économie, effectivement, de la taille de la Chine.
27:06On n'a jamais vu ça, en fait, depuis que la Syrie existe.
27:08Et donc du coup, parler effectivement de croissance des bénéfices,
27:11d'une consommation qui pourrait augmenter dans ce contexte-là,
27:14un contexte de défiance de consommation, finalement, des consommateurs chinois
27:17qui sont en train de subir exactement l'opposé
27:19de ce que subissent, effectivement, les consommateurs américains,
27:21c'est-à-dire un effet de richesse négatif,
27:23c'est compliqué.
27:24Donc c'est extrêmement compliqué pour eux.
27:26Et donc, ce qui manque,
27:27le signal macro pour lequel je dis qu'il est faible,
27:29il manque, effectivement, pour que ça fonctionne,
27:31la seconde patte, effectivement, du plan,
27:32la politique budgétaire expansionniste,
27:33qui, encore une fois,
27:35au-delà, effectivement, des promesses, en quelque sorte,
27:37et qui sont encore très vagues et très floues à ce stade,
27:40on n'a rien, en fait, à se mettre sous la dent.
27:41Et le marché n'a rien à se mettre sous la dent.
27:43Et donc, du coup, qu'est-ce qui se passe ?
27:44Le fameux rebond du marché à actions
27:48après la publication des annonces,
27:50commence, effectivement, déjà à un peu s'étioler.
27:52Bon, le rebond est exagéré, évidemment.
27:54Donc, quand on voit plus de 25,
27:55c'est normal qu'on normalise un tout petit peu.
27:57Mais, globalement, là aussi,
27:59la remontée des taux qu'on avait observée,
28:01en se disant qu'on a un col croissance
28:02grâce à cette politique monétaire,
28:04là aussi, il est en train de s'étioler par ailleurs.
28:07Donc, le marché s'impatiente
28:09et le marché n'aime pas attendre.
28:10Donc là, du coup, à un moment donné,
28:12il n'y a pas une réaction, entre guillemets,
28:13de la politique budgétaire de Xi Jinping et de l'administration.
28:16On risque, effectivement, de détériorer, entre guillemets,
28:19cet espoir de momentum positif au niveau macro.
28:22Un, un, un...
28:23Une comparaison qui m'a frappé, là, ces derniers jours,
28:25c'est de voir que le rendement
28:27de l'obligation d'État chinoise à 30 ans
28:29est équivalent au rendement
28:31de l'obligation d'État japonaise à 30 ans, aujourd'hui.
28:33Il y a une convergence de niveaux
28:37entre ces deux pays.
28:39Absolument, mais le ménage chinois,
28:40on a assez d'être baladé, d'accord,
28:42entre le marché d'action qui marche tant,
28:43le marché au minimum immédiat qui ne marche pas.
28:45Donc, qu'est-ce qu'il fait ?
28:46Il achète l'obligation d'État.
28:47Oui, oui.
28:48Alors, moi, je...
28:49Oui, sur la Chine, quand même.
28:50On est un peu plus positif.
28:51On commence à parler chinomics.
28:52Il y a quand même l'idée d'un plan un peu de...
28:54Alors, de long terme, j'en sais rien,
28:56mais il y a quand même l'idée d'un plan un peu stratégique, là,
28:58j'ai l'impression, parfois, chez certains, en tout cas.
29:00Structurellement, on ne voit pas ce qui change
29:02et on ne voit pas ce qui pourra améliorer.
29:04Donc, à moyen terme, ça reste...
29:06L'histoire structurelle ne change pas.
29:08Non, c'est très compliqué.
29:09Et l'histoire, surtout, de la recentralisation, en fait,
29:11de toutes les décisions et tout, ne change pas.
29:13C'est intéressant de voir qu'ils vont recapitaliser
29:17les banques publiques
29:18et c'est les grandes banques publiques
29:20qui sont capitalisées.
29:21Or, ce n'est pas les banques qui ont des problèmes.
29:23Non.
29:24C'est les banques qui sont déjà surcapitalisées.
29:25Exactement.
29:26Mais c'est celles où c'est l'État qui choisit.
29:29Et c'est quoi le message ?
29:31On va rendre encore plus forts nos banques publiques
29:34qui vont s'occuper...
29:36D'accord.
29:37C'est ça, le message.
29:38D'accord.
29:39C'est le président qui décidera
29:41où va être distribué le crédit, tout ça.
29:42Donc, ce n'est pas bon pour le long terme.
29:44Ça, je suis d'accord.
29:45Après, à court terme,
29:46on attend les mesures budgétaires.
29:49Ils ont fait tellement d'attentes.
29:50Je n'imagine pas qu'un pouvoir comme celui de Pékin
29:53ne délivre pas quelque chose sur ces aspects-là.
29:56C'est un engagement du Politburo,
29:57c'est-à-dire du président Xi directement.
29:59Bien sûr.
30:00Donc, j'ai du mal à penser
30:01qu'ils ne vont pas délivrer ce qu'il faut
30:03pour que ça tienne à court terme.
30:04Il y a le 5 novembre.
30:05Peut-être qu'ils laissent passer aussi une date,
30:07une élection présidentielle américaine
30:09pour y voir un peu plus clair aussi.
30:10Il y a ça.
30:11Il y a aussi que pour annoncer des mesures budgétaires,
30:12il faut les voter quand même.
30:14Je n'avais pas ce détail.
30:16Le congrès du Parti communiste chinois,
30:19c'est à la fin du mois d'avril.
30:20Oui, c'est ça.
30:21Et donc, pour annoncer vraiment
30:24une augmentation du déficit cette année
30:26ou des nouvelles émissions,
30:27il faut attendre ce comité.
30:29On ne sait pas exactement quand c'est,
30:31mais c'est fin octobre, début novembre.
30:34Et vous dites, la balle est dans leur camp.
30:36Ils ne peuvent pas ne pas délivrer
30:38au moins en partie sur les attentes
30:40qu'ils ont créées.
30:41Exactement.
30:42Enfin, c'est ce qu'on pense.
30:43Et comme le marché reste peu cher,
30:45même si…
30:46Oui, ça peut encore provoquer des…
30:48On pense qu'à court terme,
30:49il y a encore quelque chose à jouer.
30:51Ça devrait relancer l'économie
30:52à la fin de l'année,
30:53début de l'année prochaine,
30:54un peu avant qu'on reprenne
30:57la tendance faible de l'économie,
30:59de l'affaiblissement de l'économie.
31:01On va rentrer dans le moment
31:03de publication des grandes valeurs
31:04technologiques aussi américaines.
31:06Julien, les banques US,
31:08je crois que ça s'est plutôt bien passé.
31:10Très bien même.
31:12Le luxe français, bien sûr,
31:14qui connaît des difficultés.
31:16Sur la partie tech, là aussi,
31:19vous le soulignez tout à l'heure,
31:21ce qui a ramené quand même
31:22le Senpio le plus haut,
31:23c'est aussi les valeurs technologiques.
31:25Elles n'ont pas totalement
31:26disparu du paysage.
31:29Qu'est-ce qu'on peut dire
31:30des attentes sur ces valeurs
31:31et est-ce qu'elles ont encore
31:32la capacité d'être des moteurs
31:34de marché comme elles le sont
31:36depuis une bonne paire d'années maintenant ?
31:39Ça dépend vraiment des sociétés
31:41puisqu'on a des modèles
31:42très différents.
31:43C'est vrai que si on regarde
31:44un Microsoft avec la partie SAS,
31:46un modèle assez « résilient »,
31:49on peut s'attendre en tout cas
31:51à ce que ça continue
31:52de bien se passer.
31:53D'NVIDIA, c'est toujours
31:54le même sujet.
31:55Ça reste une activité cyclique.
31:57En ce moment, ils ont le monopole,
31:59tout va bien,
32:00ils sont les seuls à avoir la technologie.
32:02Je suis en train de commencer
32:03à pousser une puce qui pourrait
32:05concurrencer la nouvelle génération
32:07de puces d'NVIDIA,
32:09avec le soutien d'ailleurs
32:10des gros investisseurs sur l'IR.
32:12Tu parles, oui, j'imagine.
32:13Ils veulent que tu sois un concurrent.
32:16Ça veut dire que le signal ASML,
32:18ce n'était peut-être pas le bon
32:19signal à suivre sur l'IR.
32:20Non, parce que l'ASML,
32:21c'est quand même un gros sujet.
32:22C'est l'effet des sanctions internationales.
32:24On en a beaucoup parlé,
32:25le patron de l'ASML.
32:26Passer de presque 49% de vente en Chine
32:30à 20 et quelques pourcents,
32:31forcément, ça a un petit peu d'impact.
32:33C'est assez logique.
32:34Après, sur le reste, sur l'ASML,
32:36on reste sur une société
32:37de cycles longs,
32:39avec un carnet de commandes
32:40bien rempli.
32:42Je suis plus à l'aise sur l'ASML
32:45que sur NVIDIA.
32:46D'accord.
32:47Clairement parce que...
32:48Plus de visibilité.
32:49Puis la probabilité qu'ils se fassent
32:50attaquer sur leur marché,
32:51elle est quand même très très faible.
32:53Contrairement à NVIDIA,
32:54où on n'est pas...
32:55Tout le monde leur court après.
32:56Tout le monde essaye.
32:57Après, ils y arriveront
32:58avec la vitesse, j'en sais rien.
32:59Mais en tout cas, voilà.
33:00Mais ça reste une valeur cyclique.
33:02On est dans le super cycle.
33:04Et avec des valeurs
33:06où le cycle ne s'arrêtera pas.
33:08Voilà.
33:09Donc, c'est toujours un sujet.
33:11Combien de temps ça dure ?
33:12C'est toujours la même chose.
33:13Mais voilà.
33:14Donc, c'est plus sur cette valeur-là
33:15où je serai le plus prudent.
33:17Parce que pour le reste,
33:18globalement, j'ai pas d'inquiétude
33:20particulière sur ce qui va sortir.
33:22Donc, c'est vraiment ce point-là.
33:24NVIDIA, je pense,
33:26et ASML, effectivement,
33:28ils ont revu en bas de fourchette.
33:30Mais bon, voilà.
33:31On est revenu juste sur une valo
33:32un peu plus correcte.
33:33Et puis, en tout cas,
33:35nous, on a plutôt acheté sur la baisse.
33:37En considérant que c'était
33:39plutôt un point d'entrée.
33:40C'est vrai qu'à 1 000 euros,
33:41ça faisait un peu peur en valorisation.
33:43Mais autour de 600, 650,
33:46bon, ça reste des prix sur une société
33:48où il y a quand même très belle visité.
33:49Mais c'est vrai qu'il y a eu
33:50des messages négatifs aussi
33:51des deux opérateurs qui devaient
33:53construire des capacités en Europe.
33:54Donc, Intel est le deuxième.
33:56J'oublie le nom.
33:57Oui, il y en a eu un autre.
33:58Donc, c'est vrai que c'est
34:00des perspectives en moins.
34:01Mais globalement, il y a une demande.
34:03Mais il y a TSMC aussi,
34:05qui a publié entre-temps
34:06et qui nous dit que c'est encore booming.
34:08Donc, on n'a pas d'inquiétude.
34:10Sur la logique de marché d'investissement,
34:12est-ce qu'on sort quand même un peu ?
34:13Alors, on parlait de la décote,
34:15de l'arge entre l'Europe et les Etats-Unis.
34:18L'innovation est aux Etats-Unis.
34:20La croissance est aux Etats-Unis.
34:21Tout ça est bien acquis.
34:22Est-ce que néanmoins,
34:24le régime de marché peut évoluer ?
34:26On a beaucoup parlé de l'idée
34:28de la diffusion du rallye,
34:29de voir peut-être d'autres secteurs
34:33prendre leur part aussi à la hausse,
34:35d'autres tailles d'entreprises
34:37aussi participer à la hausse du marché.
34:39Vous êtes encore dubitatif sur ce point-là ?
34:41Je suis assez dubitatif.
34:42Après, il y a du stock picking à faire.
34:44Il y a un peu de différenciation de performance
34:46entre les acteurs.
34:47Je parlais d'un dossier dont on n'a pas parlé.
34:50Si vous comparez Deutsche Telekom et Orange,
34:54Deutsche Telekom, il y a une vraie histoire.
34:56Il se trouve qu'ils sont actionnaires de T-Mobile US.
34:58C'est toujours T-Mobile US
34:59qui fait la croissance de Deutsche Telekom.
35:01C'est ça qui fait la performance.
35:02Mais en tout cas,
35:03si vous avez fait le stock picking en disant
35:05« je fais des Telekom »,
35:06tout le monde va vous dire
35:07« il ne se passe rien là-dessus ».
35:09Finalement, si vous aviez choisi la bonne,
35:11vous avez fait une très jolie performance cette année.
35:13Adidas, Nike, Unilever, Nestlé.
35:17On peut multiplier les exemples comme ça dans chaque secteur.
35:19Il y a quand même des choses qui se passent.
35:21Après, il y a des choses assez basiques.
35:23Unilever est très présent même en Inde et au Brésil.
35:26Ce sont deux pays où il faut être.
35:28C'est assez basique.
35:30Ils ont fait un gros travail aussi sur leur portefeuille.
35:34Il y a eu du boulot de fait
35:35que Nestlé va devoir faire aujourd'hui.
35:37Mais oui, effectivement, il y a des opportunités.
35:41Il y a des niveaux de valorisation
35:43qui ne sont pas toujours très élevés.
35:45Je pense que sur ces marchés un peu training range,
35:48il faut accepter parfois des tas un petit peu contrariants.
35:50Pas que, mais il faut l'être un petit peu.
35:53Il y a des choses en tout cas qui sont…
35:55Vous voyez, les banques typiquement,
35:57quand on a eu le début de la baisse des taux,
35:59on dit « oh là là, c'est la catastrophe ».
36:01Tout le secteur a commencé à baisser en disant
36:03« si les taux baissent, il ne faut plus avoir de secteur là ».
36:05Bon, les banques d'Europe du Sud,
36:07ça continue de baisser.
36:09Il y a une grosse partie des revenus
36:11qui sont liés quand même aux fees,
36:12plus que la marge d'intérêt.
36:14Donc, il n'y a pas de catastrophe.
36:16Là aussi, en fonction des modèles,
36:17des positionnements des uns et des autres, bien sûr.
36:19Il y a des choses à faire.
36:21Et le secteur bancaire, clairement,
36:23est faiblement valorisé.
36:25Et ça fait quand même deux ans
36:26que c'est un secteur leader dans la progression.
36:28C'est tout à fait intéressant.
36:30C'est un peu considéré comme cyclique.
36:31Quand on est faible PE,
36:33chaque trimestre de cash flow positif,
36:36vu votre génération de free cash,
36:38c'est important sur la performance.
36:40Depuis combien de trimestres
36:41est-ce que les analystes revoient en permanence,
36:43à la hausse, les résultats du secteur bancaire ?
36:45Mais ça fait peut-être deux ans maintenant.
36:47Pour le secteur européen,
36:48d'ailleurs, sur le stock 600,
36:49c'est le secteur financier
36:50qui revise le plus à la hausse,
36:51qui aura le plus fort compréhense d'anticiper.
36:54Ce que Julien disait sur ce picking
36:58différentiant à faire,
37:00c'est valable également sur les géographies.
37:02Encore une fois, j'ai presque envie de dire
37:04Espagne versus Italie.
37:07Pareil, ça marche aussi.
37:10Espagne versus Italie, d'accord.
37:14Pourtant, on a aussi un gros call bancaire,
37:16mais il y a aussi beaucoup d'utilities,
37:17il y a moins d'exposition
37:18au secteur manufacturier, etc.
37:20Il y a une histoire macroéconomique
37:21de l'Espagne qui tient bien
37:23et une forme d'immunisation
37:25à tout le chaos que peut subir la zone euro.
37:28L'Espagne fait partie, à l'IBEX,
37:30des rares indices à voir
37:31des révisions positives au niveau de ses bénéfices
37:34pour cette année.
37:35Pour l'Italie ou la France,
37:36c'est une histoire un peu particulière.
37:37On va finir à zéro, nous, en bénéfices.
37:39Moins négatifs.
37:40D'accord, c'est ce qu'il paraît.
37:44Mais les attentes,
37:45encore une fois, c'est petit,
37:48mais ça reste effectivement négatif.
37:50Cette thématique relative value,
37:53en quelque sorte,
37:54États-Unis, Europe, etc.,
37:55Chine versus d'autres pays d'Asie émergente,
37:59nous, c'est ce qu'on joue fondamentalement.
38:01On a une neutralité dans nos portefeuilles
38:03sur les principales classes d'actifs,
38:04mais au sein de ces grandes classes d'actifs,
38:07bien évidemment,
38:08on différencie complètement
38:09l'histoire américaine de l'histoire européenne.
38:11Aujourd'hui, ne pas acheter, finalement,
38:13le marché américain
38:14dans le contexte que l'on connaît,
38:16c'est-à-dire, en gros,
38:17d'investissements massifs
38:18qui seront promis par les deux candidats,
38:20ce sera une faute.
38:21C'est une faute lourde.
38:22Oui, c'est une faute lourde.
38:23Non, mais j'aime bien.
38:24C'est intéressant, quand même,
38:25de revenir aux fondamentaux
38:27et aux bénéfices des entreprises.
38:28C'était un gérant qui me rappelait sur LVMH.
38:30LVMH marque son top de marché boursier
38:33en mai-avril 2023,
38:37à plus de 900 euros.
38:38Le point haut des anticipations de bénéfices
38:41pour 2024 et 2025
38:42se fait un mois après, en juin.
38:43Depuis juin 2023,
38:45le consensus des analystes
38:46n'a cessé de réviser en baisse,
38:48mois après mois,
38:49trimestre après trimestre,
38:50les perspectives bénéficiaires de LVMH.
38:52Donc, un mois avant,
38:53le marché a décidé que c'était le top.
38:55Et un an et demi après,
38:57oui, effectivement,
38:58le marché a bien vu, quand même.
39:01Je trouve, parfois,
39:02le marché est assez visionnaire.
39:03Qu'est-ce qui vous intéresse, vous,
39:04dans les marchés, là,
39:05effectivement, aujourd'hui ?
39:06C'est d'attendre deux semaines.
39:08Soyons clairs, on peut dire ce qu'on veut,
39:10mais ça va nous faire un vrai game changer.
39:12Donc, avant ça,
39:13on préfère ne pas être trop drap.
39:15Parce que ça peut changer
39:16les choses à ce point-là ?
39:17Ça peut changer la logique d'investissement ?
39:20Oui, oui, non, vraiment.
39:22Et puis, en fonction de qui est élu
39:24et de la proposition du congrès,
39:26j'entends.
39:27Et ainsi de suite.
39:28Donc, ça ne veut pas dire
39:29qu'il ne faut pas être investi avant.
39:31Ça veut dire qu'il faut être très diversifié
39:33et ne pas prendre trop de risques
39:35en surpondérant ou sous-pondérant.
39:37Voilà.
39:38Parce que ça va changer beaucoup.
39:40Et une des différences par rapport à 2016,
39:43c'est qu'il y a déjà pas mal
39:45de Trump pricés, j'allais dire,
39:47dans le marché.
39:48Et donc, ça peut bouger dans les deux sens.
39:50Et puis, on sort déjà
39:51d'un épisode inflationniste
39:52qui a un peu marqué les esprits.
39:53En 2016, on était plutôt dans l'idée
39:54d'être content,
39:55d'avoir un peu de reflation.
39:56D'avoir un peu de reflation, exactement.
39:57Aujourd'hui, je ne sais pas.
39:58Je ne sais pas.
39:59Ça peut bouger dans les deux sens.
40:00Oui.
40:01Bon, rendez-vous après le 5 novembre.
40:03On se verra après, messieurs.
40:04Merci beaucoup d'avoir été là ce soir,
40:05en tout cas,
40:06les trois invités de Planète Marché.
40:07Xavier Chappart, LBPM,
40:08Julien Kistrebert, Taylor Asset Management
40:10et Mabrouk Chetouan, Natix ICM.

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