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"HUGUES DE LA PLAZA : L'improbable s**cide d'un jeune Français en Californie" / Il est quatre heure du matin lorsque le téléphone sonne dans la maison de la famille De la Plaza. C’est François, le père de famille, qui décroche, encore ensommeillé. A l’autre bout du combiné, une voix familière s’exprime en Anglais. C’est Melissa, l’ex-petite amie de leur fils. Melissa lui annonce brutalement que Hugues est mort. Il ne comprend pas. Il ne réalise pas. Mireille, la mère de Hugues, comprend immédiatement. Elle est effondrée. Qu'est-il arrivé à leur fils ?

Malheureusement, Melissa ne peut pas répondre. Ce sont les services de police de San Francisco qui viennent de la prévenir mais ils ne lui en ont pas dit plus. mais elle ne connaît pas encore les circonstances de la mort de son ex-petit-ami.

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00:00Il frappait à l'extérieur, il a du sang, il ouvre la porte, il rentre, il y a une trace de doigt en haut de la porte,
00:09il pousse la porte comme ça, elle se ferme automatiquement et il ferme le verrou.
00:13Hugues, poignardé, est allé dans la cuisine, on ne sait pas très bien ce qu'il a voulu faire.
00:24Il est revenu dans le salon, il perdait tellement sang que là il s'est écroulé.
00:30Le monde est revenu.
00:49Brignogans-sur-mer en Bretagne.
00:52Nous sommes dans la nuit du 3 au 4 juin 2007.
00:55François Delaplazza et son épouse Mireille sont réveillés brutalement par la sonnerie du téléphone.
01:00C'est le lundi matin à 4h30 exactement.
01:04Le téléphone sonne.
01:06A l'autre bout du fil, Mélissa Nix.
01:09C'est l'ex-petite amie de leur fils, Hugues Delaplazza.
01:12Elle appelle depuis les Etats-Unis.
01:18J'ai de mauvaises nouvelles.
01:21Et je l'ai dit en français.
01:23J'ai dit Hugues mort.
01:32Trois mots qui laissent François sans voix.
01:35Son fils unique vient de mourir à l'autre bout du monde.
01:39Il est mort.
01:41Alors là, catastrophe. C'est le rideau là.
01:45Il me dit, je ne crois pas. C'est pas possible.
01:49Et j'entends alors Mireille à l'arrière.
01:53Elle crie.
01:57Sous le coup de l'émotion et dans un français approximatif,
02:00Mélissa a du mal à expliquer les circonstances troubles dans lesquelles le jeune français est mort.
02:09Apparemment, il avait été tué.
02:14Il a été poignardé à mort.
02:16Poignardé trois fois.
02:19Qu'est-il arrivé à Hugues Delaplazza?
02:22Et pourquoi sa mort mystérieuse pose tant de questions?
02:26Voici l'histoire d'une invraisemblable enquête
02:30et du combat d'un père pour connaître la vérité
02:33sur la mort de son enfant.
02:39Il y avait tellement de sang sur le perron.
02:41Il est retrouvé mort dans un appartement verrouillé de l'intérieur.
02:44On aurait dû faire sauter les décès, les rentrer directement dans l'appartement
02:48pour voir ce qu'il s'est passé exactement.
02:51Sur le couteau, il y a des taches de sang, donc c'est l'arme du crime.
02:58Il n'y avait pas de traces de sang.
03:01Il y avait du trafic de drogue dans ce quartier.
03:03Ils voulaient classer ça comme un suicide et terminer le reste.
03:07Moi, je reste persuadé que c'est un crime personnel.
03:11Tant qu'il sera en vie, François ne s'arrêtera pas.
03:22San Francisco, Etats-Unis.
03:24Nous sommes le 3 juin 2007.
03:31Dans cet immeuble du centre-ville,
03:33l'un des habitants de la résidence s'offre sur le perron.
03:36Il fait aussitôt une étrange découverte.
03:39Un voisin de palier sort de chez lui pour aller travailler.
03:42Il remarque d'importantes taches de sang.
03:49Il y avait du sang partout sur le perron.
03:52Aussitôt, l'homme appelle le SFPD, la police de San Francisco.
03:56Une fois sur place, les enquêteurs cherchent à savoir ce qu'il s'est passé.
04:04C'est un petit peu comme le petit pouce.
04:06Ils suivent les traces de sang
04:08pour arriver jusqu'à la porte du domicile
04:11de l'appartement Duc de la Plaza.
04:17Mais la porte de l'appartement est fermée à clé.
04:20Alors les policiers passent par derrière.
04:25Et une fois à l'intérieur,
04:27ils découvrent un véritable carnage.
04:30Il y avait du sang partout.
04:33Il y a du sang sur les murs, il y a du sang au sol.
04:36Quelques objets sont renversés.
04:38Dans le fond de l'appartement,
04:40ils trouvent le corps de Duc de la Plaza.
04:45Un jeune français de 37 ans.
04:48Il a 3 blessures au total sur le côté gauche.
04:51Assez bas au niveau du ventre,
04:54un peu plus haut sur le dos.
04:57Assez bas au niveau du ventre,
04:59un peu plus haut dans l'abdomen
05:01et au niveau de la gorge où il est très sérieusement touché.
05:05Que lui est-il arrivé exactement ?
05:08Trop tôt pour le dire.
05:10Une chose est sûre,
05:12il ne s'agit pas d'un crime de rôdeur.
05:16Rien n'a été volé dans son appartement.
05:19Il y avait du matériel, il fit très cher,
05:22un téléphone, un nouvel ordinateur.
05:25Et puis il y a le portefeuille du jeune homme
05:28qui est retrouvé avec une liasse de billets de banque.
05:31Il avait 80 dollars dans son portefeuille, ça n'a pas été volé.
05:34Chose étrange,
05:36l'appartement est verrouillé de l'intérieur
05:39et toutes les fenêtres sont fermées.
05:42Aucune trace d'effraction ni de vol.
05:45Un corps lardé de coups de couteau,
05:48la mort de Hugues de la Plaza
05:51est pour l'instant un mystère.
05:58De l'autre côté de l'Atlantique,
06:01en Bretagne, l'incompréhension est totale.
06:04Mireille et François de la Plaza,
06:07les parents de Hugues,
06:10décrivent leur fils comme un garçon sans histoire.
06:13Très discret, jamais se mettant en avant.
06:16C'est pour ça qu'il avait beaucoup de camarades
06:19parce qu'il avait ce contact facile.
06:22C'était un végétarien.
06:25Il aimait les animaux, passionné par la musique, l'art et la philosophie.
06:28Un sourire radieux.
06:31Il était très drôle.
06:34Ingénieur du son de formation,
06:37Hugues décide à 28 ans de partir aux Etats-Unis pour vivre le rêve américain.
06:40Il a eu l'idée de partir directement à New York.
06:43Avec son petit pécule dans la poche.
06:46C'est comme ça.
06:49Et c'est à New York que Hugues va rencontrer Mélissa.
06:52Immédiatement,
06:55c'est le coup de foudre.
06:58Je l'ai rencontrée la première fois à New York
07:01durant le vernissage d'une exposition.
07:04Lui souhaitait du son et moi de la vidéo.
07:07Je me souviens de voir ce si bel homme dans un beau costume.
07:10J'ai vu Mélissa et elle a mis ça tout de suite.
07:13Elle a eu le tic sur Hugues.
07:16Un petit Français comme ça, sympa, discret.
07:19Elle lui a eu le flash tout de suite.
07:22On a croisé nos regards.
07:25Puis je l'ai retrouvée plus tard dans la soirée.
07:28Et je lui ai proposé qu'on se revoit.
07:31Nous sommes sortis durant 5 ans ensemble.
07:35Le jeune couple est si amoureux
07:38que lorsque Mélissa doit quitter New York pour San Francisco,
07:41Hugues n'hésite pas à la suivre.
07:44Il a atterri à San Francisco
07:47et 15 jours après, 3 semaines, il a retrouvé un autre travail.
07:50C'était comme on me l'a décrit, un brillant ingénieur du son.
07:53Pendant 5 ans, le jeune homme partage sa vie
07:56entre la France et les Etats-Unis.
07:59Il semble heureux.
08:02Il est parfois tourmenté.
08:05C'était très passionné.
08:08On se séparait, puis on se remettait ensemble, puis on se séparait.
08:11Mais nous étions vraiment amoureux.
08:14Le couple va se séparer,
08:17mais il reste en excellents termes.
08:20Hugues était l'amant de ma vie.
08:23Pour les proches du jeune homme,
08:26sa mort est inexplicable.
08:30Et ils ne vont pas tarder à avoir des premières réponses.
08:41A San Francisco, l'enquête avance à grands pas.
08:44En effet, la scène de crime va parler.
08:47D'abord, des éléments déterminants laissent penser
08:50que Hugues de Laplaza était seul au moment des faits.
08:54Les traces de sang n'apparaissaient pas
08:57lors d'une bataille ou d'une lutte.
09:06A priori, pas de lutte, donc.
09:09Il y a bien des traces de pas,
09:12mais ce ne sont pas celles du ou des meurtriers.
09:23On s'aperçoit que c'est les pas de Hugues de Laplaza.
09:26Donc, là encore, pas d'intervention d'un tir extérieur.
09:32Dans la cuisine, les policiers américains
09:35vont même retrouver ce qu'ils pensent être l'arme du crime.
09:40Ils retrouvent plusieurs couteaux dans l'évier,
09:43dont un qui a été nettoyé et qui va être,
09:46dans l'esprit des policiers, probablement l'arme du crime.
09:49C'était un couteau aztèque, avec une lame comme ça.
09:53La lame du couteau aurait donc bizarrement été nettoyée.
09:56Mais les policiers remarquent tout de même
09:59quelques légères traces rouges sur le manche.
10:02S'agit-il de traces de sang ?
10:05Le couteau est mis sous scellé.
10:10Il n'y a pas de témoin, pas de traces de sang, pas d'embarque.
10:13Et il est retrouvé mort dans un appartement fermé de l'intérieur.
10:20Après plusieurs heures passées dans l'appartement,
10:23les enquêteurs semblent déjà avoir leur petite idée
10:26du scénario qui a pu se dérouler la veille au soir.
10:29Et leur intuition va être confirmée
10:32en interrogeant les voisins.
10:39Dans l'immeuble où vit Hugues Delaplazza,
10:42les 3 autres appartements sont occupés.
10:45Les voisins sont donc interrogés un à un.
10:48En fait, personne n'a rien entendu sauf une voisine.
10:51Gitanjali Buchan vit dans l'appartement
10:54situé juste à côté de celui de Hugues Delaplazza.
10:58Elle raconte qu'elle et son mari ont été réveillés
11:01au beau milieu de la nuit.
11:04On a entendu une porte s'ouvrir et se fermer plusieurs fois.
11:10Mon mari aussi était réveillé.
11:13On s'est regardés et on a pensé en même temps.
11:16C'est étrange, c'est bizarre.
11:19Et là, les bruits se sont arrêtés.
11:22Le couple affirme alors s'être rendormis
11:25car les bruits avaient cessé.
11:29Des portes qui claquent au beau milieu de la nuit
11:32mais sans un cri.
11:35Les enquêteurs ne voient qu'une explication possible
11:38au décès d'Hugues Delaplazza.
11:41Une conclusion pour le moins surprenante
11:44et assez proche.
11:53Cinq jours après la mort de leur enfant,
11:56François et Mireille Delaplazza arrivent à San Francisco.
12:01Ils ne parlent pas un mot d'anglais
12:04alors Mélissa et un ami de leur fils les accompagnent à la police.
12:09Ils vont donc rencontrer les policiers
12:12et évidemment ils ne s'attendaient pas à entendre
12:15ce qu'ils vont entendre.
12:18Quand on a rencontré la police, on a été extrêmement déçus.
12:21Ils nous ont dit
12:24qu'il s'est suicidé en ce premier temps.
12:31Imaginez la réaction des parents.
12:34C'est incompréhensible.
12:37Ils se trompent quelque part en essayant de voir ce qui se passe.
12:41En plus de la manière dont il a été tué,
12:44trois coups de couteau, mort.
12:47Le suicide, c'est complètement aberrant cette histoire.
12:50C'est là où on a compris qu'il y avait quelque chose qui n'allait pas.
12:53Ils ont essayé de nous convaincre
12:56que Hugues s'était suicidé.
12:59Les proches du jeune Français tombent des nues.
13:02Comment leur fils et ami a-t-il pu se suicider
13:05de trois coups de couteau ?
13:08Les policiers avancent les arguments.
13:11D'abord, ils affirment que Hugues était seul chez lui.
13:14Parce que la porte est verrouillée de l'intérieur.
13:20La porte sur le jardin a été verrouillée.
13:23Il n'y a donc pas de traces d'effraction.
13:26Il y en a été volé et l'arme du crime est à l'intérieur.
13:29Donc pour la police, il n'y a pas l'ombre d'un doute, c'est un suicide.
13:32Selon la police américaine,
13:35Hugues de La Plaza était donc seul chez lui.
13:38Et il se serait donné la mort à l'aide d'un couteau ?
13:41Celui, souvenez-vous, qui a été saisi dans l'évier de la cuisine.
13:49Et puis, preuve ultime pour les enquêteurs,
13:52quelques lignes griffonnées par la victime sur un carnet
13:55retrouvé à son domicile.
13:58Il s'agit en fait d'une citation de Gandhi.
14:06Vous voyez la citation de Gandhi ?
14:09« Vie comme si tu pouvais mourir demain ».
14:12Voilà, il s'est flingué.
14:15Au contraire, c'est la pornogie de la vie, ça.
14:18Ça nous a semblé rapidement évident
14:21qu'ils essayaient de cacher ce meurtre sous le tapis.
14:26Ils voulaient classer ça comme un suicide et terminer le reste.
14:30Aux Etats-Unis, l'affaire Hugues de La Plaza
14:33est classée avec les affaires non élucidées.
14:40François, le père de la victime, est furieux.
14:43Il décide alors de mener sa propre enquête
14:46pour connaître enfin la vérité sur la mort de son fils.
14:53En interrogeant les amis de son fils,
14:56François va très vite trouver des éléments
14:59qui ne collent pas avec la thèse du suicide.
15:02D'abord, Hugues était loin d'être en dépression.
15:05Il aimait la vie, il était toujours intéressé
15:08par les nouvelles aventures et par les rencontres.
15:11Bon, il était tout à fait normal, de toute façon,
15:14Hugues n'était pas quelqu'un qui était déprimé.
15:17Le lendemain, il avait deux rendez-vous.
15:20Il furent une vie en moto, rendez-vous avec un copain français
15:24La thèse du suicide est inconcevable.
15:27D'autant que Hugues fourmillait de projets
15:30et n'avait aucun problème d'argent, bien au contraire.
15:37Il avait de l'argent en banque, il avait envie de partir,
15:40il avait envie de changer d'air, il avait envie de partir en Argentine,
15:43il avait été en Argentine à Buenos Aires,
15:46il avait regardé ce qu'il pouvait faire là-bas,
15:49il était plus ou moins prêt à partir.
15:53Vous croyez que c'est un motif de suicide, ça ?
16:01Les proches de la victime se demandent alors
16:04si les policiers américains ont sérieusement fait leur travail.
16:07Car en se plongeant dans le dossier d'autopsie,
16:10François Delaplazza va découvrir
16:13que plusieurs erreurs grossières ont été commises.
16:16Dans le rapport du médecin légiste,
16:19on stipule que Hugues Delaplazza est circoncis.
16:24Or, Hugues Delaplazza n'était pas circoncis.
16:27Et ce n'est pas la seule erreur.
16:30Ils disent que Hugues mesure 1m74,
16:33alors qu'il mesure 1m84.
16:36C'est quand même bizarre.
16:39Et le père de la victime n'est pas au bout de ses surprises.
16:42Souvenez-vous, le matin du crime,
16:45une mare de sang est découverte sur le perron de l'immeuble.
16:48Alors, ses traces de sang, capital pour l'enquête,
16:51vont être effacées.
16:54À 10h ou 11h, les pompiers ont passé au karcher
16:57tout le sang qu'il y avait sur le perron.
17:03Les pompiers ont effacé le sang avant même que les infirmiers soient là.
17:06Oh mon Dieu, pourquoi faire une chose pareille ?
17:10Mais il y a plus incroyable encore.
17:13Le couteau à steak dans l'évier de la cuisine
17:16est l'arme avec laquelle Hugues se serait lui-même poignardé.
17:21Alors comment expliquer que la lame de ce couteau
17:24ait été retrouvée propre ?
17:27Comme si elle avait été nettoyée.
17:30La police s'attache à dire qu'il se suicide
17:33et ensuite, dans un souci de propreté,
17:36alors qu'il y a du sang partout dans l'appartement,
17:39il va nettoyer son couteau avant d'aller mourir.
17:42Là, on est aux confins de la folie.
17:45Le couteau, le laver, le remettre dans l'évier, ça n'a aucun sens.
17:48Je ne pensais pas que les policiers américains allaient baquer l'affaire comme ça.
17:52Pourquoi la police de San Francisco réfute-t-elle la thèse du meurtre ?
17:55Est-ce par mauvaise foi ou par manque de moyens ?
17:58François Delaplazza ne va pas tarder à trouver des réponses à ces questions.
18:09Face au manquement de la police et pour découvrir la vérité sur la mort de son fils,
18:13François Delaplazza décide alors de faire appel à un professionnel.
18:22Il a engagé un détective privé assez connu à San Francisco.
18:25Il s'appelle John Murphy.
18:27Ce détective privé, le voici.
18:30Et s'il est connu dans la baie de San Francisco,
18:33c'est que depuis 25 ans, il dit avoir enquêté avec son cabinet
18:36sur plus de 5 000 affaires.
18:39Lorsque François Delaplazza l'appelle,
18:42le détective n'hésite pas un instant.
18:45C'était une affaire intéressante et internationale.
18:48Dès le début, il y avait des problèmes.
18:51Il n'y avait pas d'armes et les policiers appelaient ça un suicide.
18:54Ça n'avait aucun sens et c'était très intéressant pour moi.
18:58Pour John Murphy, ce genre d'affaire classée
19:01est assez fréquente aux États-Unis et pour cause.
19:06Vous savez, si on classe l'affaire,
19:09qu'elle est retirée de la liste des homicides
19:12et replacée sur la liste des affaires non élucidées,
19:15eh bien, au lieu d'avoir 80 meurtres cette année,
19:18on n'en a que 79.
19:23Je pense que la police a classé la mort en suicide
19:26car ils comptaient sur plusieurs éléments.
19:30En premier, il n'avait pas de famille aux États-Unis.
19:33Il était de nationalité française.
19:36C'était compliqué pour la famille de venir les ennuyer.
19:42Mais il y a une autre raison pour peut-être expliquer
19:45pourquoi la police américaine a classé en suicide
19:48ce qui ressemble en tout point à un meurtre.
19:54À l'époque, il faut des 100 meurtres par an
19:57dans la cellule du San Francisco allait être atteint.
20:00Ce qui était très embarrassant pour le maire de la ville
20:03qui, à l'époque, était Gavin Newsom.
20:06Il était en train de préparer son élection
20:09en tant que gouverneur de Californie.
20:13Le détective John Murphy se met au travail.
20:17Il reprend l'enquête depuis le départ
20:20et ce qu'il va découvrir va conforter la piste du meurtre.
20:30En interrogeant les proches de Hugues,
20:32John Murphy, le détective, découvre que la victime
20:35avait quelque peu changé depuis sa séparation avec Melissa.
20:39Le jeune homme semblait être devenu addict au sexe.
20:45Hugues aimait les femmes.
20:47Melissa peut vous le dire, comme d'autres amis.
20:50Il consommait les femmes, il aimait les relations.
20:54Il faisait beaucoup la fête.
20:57Il était très porté sur le fait de coucher avec des femmes
21:00autant que possible.
21:02Je ne sais pas avec combien de femmes il couchait.
21:06Et ce n'est pas tout.
21:08Le détective découvre que ces derniers temps,
21:10il arrivait à Hugues de boire et parfois même de se droguer,
21:13chose que ses parents ignoraient.
21:15Quand il a dit qu'il buvait un peu trop, j'étais très surpris.
21:18Il découvre que son fils, de temps en temps,
21:21s'alcoolisait lourdement.
21:23Il découvre également qu'il lui arrivait aussi
21:26de prendre quelques rails de cocaïne
21:28pour prolonger ses fêtes.
21:30Tout ce qu'il consomme, c'est les soirées.
21:33Mais ça, on n'était absolument pas au courant.
21:37Fêtes, drogues, alcool, conquêtes amoureuses.
21:40Autant de pistes possibles que la police
21:42ne semble pas s'avoir prise en compte
21:44et que John, le détective,
21:46va s'attacher à explorer une à une.
21:5210 jours après la mort du jeune Français,
21:55le détective décide de se rendre sur les lieux du crime.
21:59Et pour lui, les traces de sang sur le perron
22:02permettent d'échafauder un premier scénario.
22:05Hugues rentrait chez lui
22:07quand il a été sauvagement agressé.
22:11Moi, je crois qu'il a été poignardé à l'extérieur,
22:14juste ici.
22:16Quelque part entre ici et là.
22:19Là, il y avait une grosse tâche de sang.
22:23Et ensuite, des traces de sang qui venaient jusque là.
22:28Et le cadavre de Hugues est retrouvé dans la chambre,
22:31avec du sang partout.
22:33Elles existent, ces traces de sang.
22:35Et il faut les prendre en considération
22:38pour essayer de comprendre comment les choses se sont passées.
22:42Selon John Murphy, le soir de sa mort,
22:45Hugues de la Plaza est rentré à pied d'une soirée passée dans un bar
22:48situé à une dizaine de minutes de chez lui.
22:53Selon lui, il est tout à fait possible
22:56qu'en chemin, le jeune homme ait fait une mauvaise rencontre.
23:02Entre le bar et l'appartement de Hugues,
23:05il y a le quartier housing qui est le ghetto.
23:08Si vous voulez vous faire tuer ou vous faire tabasser,
23:11acheter ou vendre de la drogue, c'est là qu'il faut aller.
23:15Il marchait dans une partie malfamée de la ville pour rentrer chez lui.
23:18Ce n'est pas un endroit très sûr.
23:23Il a peut-être essayé de trouver de la drogue,
23:26bien qu'il ne droguait pas vraiment.
23:28Ce qui peut conduire encore une fois à des problèmes dans ce quartier
23:31à cette époque, en pleine nuit.
23:34Quelqu'un aurait pu le voir, le suivre jusqu'à chez lui
23:37et le voyarder devant son département.
23:41Pour le détective, une chose est sûre,
23:44Hugues a été agressé devant son domicile.
23:47C'est aussi la conviction du père de la victime.
23:50Et voici selon lui comment les choses se seraient passées.
23:55Il frappait à l'extérieur.
23:59Il a du sang, il ouvre la porte, il rentre,
24:02il y a une trace de doigt en haut de la porte.
24:05Il pousse la porte comme ça, elle se ferme automatiquement,
24:07et il ferme le verrou.
24:09Hugues, poignardé, est allé dans la cuisine.
24:14On ne sait pas très bien ce qu'il a voulu faire.
24:18Il est revenu dans le salon.
24:21Il a perdu tellement de sang que là, il s'est écroulé.
24:27C'est à cet endroit que Hugues va perdre connaissance puis mourir.
24:32Seulement, il reste deux énigmes.
24:38Si Hugues est victime d'une agression devant chez lui,
24:41pourquoi va-t-il dans la cuisine au fond de l'appartement
24:44au lieu d'appeler les secours américains
24:46et composer le fameux 911 ?
24:51Quand il est rentré dans son appartement, il n'a pas appelé les secours.
24:54Certaines personnes disent que s'il avait été tué par quelqu'un,
24:57il aurait aussitôt appelé les secours.
25:02Pour le détective, si Hugues n'a pas appelé les secours,
25:05cela tient uniquement à la gravité de ses blessures.
25:10La quantité de sang qu'il a perdu dans la cuisine
25:13qui a suivi l'agression l'a rendu incapable de penser
25:16« Est-ce que je dois appeler les secours ? Qu'est-ce que je dois faire ? »
25:19Il ne pouvait plus rien faire.
25:21Je pense que trois minutes, c'est le maximum de temps qu'il a eu pour réagir,
25:24surtout avec sa blessure à la gorge.
25:26Comment est-ce qu'il aurait pu appeler ?
25:28Il était en train de perdre tout son sang.
25:30Il n'avait pas le temps de penser.
25:33Et puis, il reste à élucider un autre mystère.
25:38Si Hugues a été agressé devant chez lui,
25:41alors pourquoi les voisins n'ont rien entendu ?
25:45On n'a pas entendu de voix, il n'y avait pas de bruit d'agression
25:48ou quoi que ce soit de ce genre.
25:51Les voisins ont entendu un peu d'agitation,
25:53mais ils ne l'ont pas entendu crier ou hurler.
25:55Il n'y avait pas de bruit de distress.
25:57Étrange, en effet.
26:03Grâce aux éléments d'enquête recueillis par le détective,
26:06et puisque la police américaine a définitivement opté pour la thèse du suicide,
26:11François de la Plaza, le père de la victime, a une idée.
26:15Il décide de mettre son affaire sur la place publique.
26:18Et pour cela, il a une alliée de poids.
26:21Mélissa, l'ex-petite amie de son fils,
26:24journaliste de formation.
26:36Mélissa est une journaliste,
26:37alors elle sait parler aux autres journalistes.
26:40On a commencé à parler à différents journaux,
26:42télévisions, radios.
26:48Lorsqu'il était à San Francisco,
26:50François était souvent à la tête d'une manifestation
26:53ou en train de faire une déclaration devant la mairie
26:56pour exclamer la justice.
27:04On a remué ciel et terre,
27:06et on a commencé à avoir des journalistes
27:08qui ont écrit des papiers accablants.
27:12Donc là, l'affaire est devenue publique.
27:15Malgré le battage médiatique,
27:17la police américaine ne réagit toujours pas.
27:20L'enquête reste au point mort.
27:30Six mois après la mort de Hugues de la Plaza,
27:33François, son père, doit se rendre à l'évidence
27:36que la police américaine ne l'aidera pas.
27:41L'homme rentre en France,
27:43et c'est là que l'empire va connaître
27:45un incroyable rebondissement,
27:48car le Breton n'a pas dit son dernier mot.
28:00Effet rarissime.
28:02Une commission rogatoire internationale est ordonnée.
28:05L'enquête est relancée.
28:09Une juge d'instruction et deux officiers de police judiciaire
28:12sont donc envoyés à San Francisco.
28:16Une victoire pour les proches de Hugues de la Plaza.
28:21Le contingent français est arrivé un an après la mort de Hugues.
28:25On était tous très contents que les policiers français arrivent
28:28parce que la police américaine n'avait pas pris l'affaire au sérieux.
28:33Un équipe d'investigateurs de France est arrivé ce matin.
28:36Il y avait des reportages télé, des caméras, des journalistes.
28:39Il y avait des conférences de presse.
28:42C'est la première fois dans les années de la ville que ça a été fait.
28:46Donc c'était une occasion extrêmement rare.
28:49C'était du jamais vu à San Francisco,
28:51et très inhabituel pour les États-Unis,
28:53qu'un gouvernement étranger ait besoin de venir
28:56pour faire une investigation.
28:58Digne de ce nom.
28:59Tellement la police américaine avait bâclé son travail.
29:04Une publicité dont se serait d'ailleurs bien passé Antonio Casillas,
29:08l'inspecteur américain qui était en charge de l'affaire.
29:15Casillas, il doit avoir des policiers français
29:18qui viennent d'un petit pays, c'est même pour Bruxelles,
29:21qui viennent ici patauger dans son enquête.
29:24Ça ne doit pas lui faire plaisir.
29:27La police américaine voit d'un tel mauvais œil
29:30l'arrivée de leurs collègues français
29:32qu'elle ne va pas leur faciliter le travail.
29:37Les Français, en arrivant, ont voulu voir le dossier.
29:40La police de San Francisco a dit non.
29:42Il a fallu faire appel au département d'État,
29:44à celui des États-Unis, à Washington,
29:46pour qu'ils leur disent, donnez-leur le dossier.
29:50Un juge général a obligé la police
29:53à transmettre les éléments du dossier aux Français.
29:58C'est quand même très embarrassant,
30:00pas seulement pour San Francisco, mais pour tout le pays.
30:04Une fois le dossier en main,
30:06les policiers français vont enfin pouvoir commencer à travailler.
30:10Lorsque les policiers français commencent leurs investigations,
30:14ils s'aperçoivent de l'étendue des dégâts
30:17du travail des policiers américains.
30:20Les enquêteurs français se demandent alors
30:22pourquoi autant de questions sont restées sans réponse.
30:27Comment expliquer cet âge de sang dans l'appartement,
30:29mais aussi sur le périnthe ?
30:32Pourquoi les portes étaient-elles verrouillées de l'intérieur ?
30:36Pourquoi les voisins n'ont rien entendu ?
30:39Quelle est l'arme du crime ?
30:41Et surtout, qui pouvait en vouloir à ce jeune Français de 37 ans ?
30:47Les policiers français décident de reprendre toute l'enquête à zéro.
30:50D'abord, ils établissent une liste de suspects très large,
30:54ce que leurs confrères américains ne semblaient pas s'être donné la peine de faire.
30:59Tous les proches de la victime commencent par être suspectés.
31:20J'ai été ré-interviewé et j'ai été interviewé en tant que suspect.
31:26Comme il se doit, puisque j'étais un ami proche,
31:28tous les proches doivent être des suspects.
31:30Ils ont fait un travail formidable, les Français.
31:32En 15 jours, ils ont bien vu que les policiers américains n'avaient rien vu du tout.
31:36Ils ont analysé tous les coups de téléphone, analysé son ordinateur,
31:42emmené des échantillons qui ont été analysés
31:45au laboratoire d'appui scientifique à Paris.
31:48Et les premiers résultats d'analyse des laboratoires français
31:51ne vont pas tarder à conforter la thèse du meurtre.
31:56D'abord, contrairement à ce qu'affirmait la police américaine,
32:00Hugues n'avait pas pris de drogue le soir de sa mort.
32:06La police américaine voulait pousser la théorie du suicide sous l'emprise de stupéfiants
32:10et heureusement, il n'avait pas pris de drogue.
32:13Plus surprenant encore,
32:15ces analyses scientifiques vont également révéler une chose incroyable
32:19concernant le fameux couteau à steak retrouvé chez Hugues dans la cuisine.
32:24Depuis le début, on prend pour argent comptant que sur le couteau, il y a des taches de sang.
32:28Donc c'est l'arme du crime puisqu'il y a du sang sur le couteau.
32:31Or, à l'analyse, il a fallu attendre je ne sais combien de temps pour ça,
32:35à l'analyse, on s'aperçoit que c'est du ketchup.
32:39La police a pris du simple ketchup pour du sang.
32:43Les lacunes de l'enquête américaine éclatent alors au grand jour.
32:47D'autant que la lame de ce couteau ne correspond pas aux blessures de la victime.
32:53D'après le médecin légiste français, l'arme du crime serait plutôt un couteau de chasse.
33:00La thèse du suicide de Hugues de la Plaza vient donc d'être officiellement récusée.
33:05La police de San Francisco est montrée du doigt.
33:09Les fonctionnaires de police américaine qui avaient été chargés de ce dossier ont finalement été désaisis.
33:17Une partie de ceux qui étaient impliqués ont démissionné ou n'ont plus les responsabilités qu'ils avaient.
33:23Antonio Casillas a été rétrogradé et envoyé à la douane de l'aéroport, ce qui est très souvent.
33:32Pour François de la Plaza et les proches de Hugues, c'est une revanche.
33:36Grâce au travail des enquêteurs français, ils vont être en mesure de savoir avec précision comment leurs fils et amis ont vécu ces dernières heures.
33:49Ce que la police américaine n'avait pas fait, la police française va le faire,
33:53à savoir analyser l'ordinateur, analyser le téléphone et l'exploiter, savoir quels sont les derniers appels et accessoirement les SMS.
34:02Grâce aux informations collectées, les enquêteurs savent que le jeune ingénieur du son passe la journée du vendredi à son travail,
34:10puis qu'il quitte son bureau. Il est 17h.
34:16Il rentre chez lui après son travail et cet après-midi, il a rendez-vous avec une jeune femme.
34:22Il avait un rendez-vous amoureux avec une jeune Française.
34:25Une femme végétarienne qui était Française.
34:29Ils sont en sol dans une galerie sur Eyes South. Ils boivent un peu de vin, ils s'amusent bien.
34:35Mais elle a d'autres rendez-vous ce soir-là, alors elle rentre chez elle.
34:39Hugues rentre donc chez lui vers 22h, mais il n'y reste pas.
34:44Hugues voulait sortir ce soir-là. C'est un vendredi soir et c'est jeune homme.
34:49Puis il retrouve deux couples.
34:52Lauren était l'une des femmes, et ils se rejoignent au 195.
34:59Les choses dont je me souviens de Hugues ce soir-là, c'est d'avoir une conversation avec lui au bar.
35:05Il avait les dents blanches et le teint rouge. Il était heureux. Il souriait. Il avait un peu bu.
35:12Il a bu entre 4 et 6 verres de bourbon ou de whisky cette nuit-là.
35:18Il n'était pas fou, mais il avait eu quelques verres.
35:23Voici la toute dernière photo de Hugues de la Plaza prise par l'un de ses amis, quelques minutes avant sa mort.
35:35Il est 2h du matin, l'établissement ferme.
35:38Tout le monde sort du bar.
35:41Les amis de Hugues proposent de prolonger la soirée ailleurs, mais le jeune homme refuse.
35:46Il a d'autres projets, explique-t-il.
35:51Quand il a quitté la soirée, il a dit qu'il voulait trouver une femme sur Internet pour avoir une relation sexuelle.
35:59Donc, ils s'en vont tous. Il est entre 2h et 2h15 du matin.
36:05Hugues est bel et bien rentré chez lui directement après avoir quitté ses amis.
36:10L'analyse de son ordinateur va apporter une précision horaire.
36:14Il est 2h18 quand il allume son appareil.
36:19Il se connecte alors à un site de rencontre.
36:22Mais une de mes questions est la suivante.
36:24Il se connecte alors à un site de rencontre.
36:27Mais une demi-heure plus tard, il se passe quelque chose d'étrange.
36:38En effet, à 2h40 précisément, le câble d'alimentation est débranché de façon inopinée.
36:44Ce qui va engendrer un message d'erreur.
36:55Que se passe-t-il ce samedi 3 juin 2007 dans l'appartement de Hugues de la Plaza à 2h40 ?
37:02Pourquoi le câble de son ordinateur a-t-il été comme arraché ?
37:07Une chose est certaine, le Français était bel et bien vivant jusqu'à cette heure-ci.
37:15Après avoir reconstitué l'emploi du temps de la victime, les policiers français vont réinterroger les voisins de Hugues de la Plaza.
37:22Et ils vont faire une incroyable découverte.
37:26Le propriétaire du garage bleu situé à gauche de la résidence du jeune homme a fait installer il y a quelques années un dispositif de vidéosurveillance.
37:35Il y avait plusieurs caméras vidéo dans l'indonésie.
37:40Deux en particulier étaient situées sous une baie vitrée suranimable à l'ouest de celui de Hugues.
37:47Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les policiers américains n'avaient pas exploité l'enregistrement.
37:54Cependant, en visionnant les bandes, les Français vont déchanter.
38:05Seule la caméra à l'ouest fonctionnait.
38:08Et en la visionnant, les enquêteurs découvrent qu'à 2h16, un individu se dirige vers l'immeuble duc de la Plaza.
38:15Cette caméra enregistre une seule image.
38:18Pour moi, c'est une très fine silhouette.
38:24Il y a une ombre qui passe et on croit reconnaître Hugues, mais on ne voit rien d'autre.
38:28On peut le voir marcher vers chez lui. C'est très clairement Hugues.
38:32Les enquêteurs s'interrogent alors.
38:35Et si le tueur avait échappé à l'objectif ?
38:38Cela est possible, car c'est le cas.
38:40Et si le tueur avait échappé à l'objectif ?
38:43Cela est possible, car cette caméra de vidéosurveillance est un peu particulière.
38:48Elle ne filme en réalité qu'une image toutes les 4 secondes.
38:52Il marchait un peu par spot comme ça. Et le spot est au moment où Hugues passait.
38:58On se demande si quelqu'un, en passant très vite, n'aurait pas eu le temps de passer sans être filmé.
39:05D'autant que le chaud de cette caméra ne s'étend pas jusqu'au perron de l'appartement de Hugues.
39:11Elle ne couvre que la rue.
39:13Donc quand il monte les marches de son perron et se dirige vers sa porte, la caméra ne couvre pas cette porte.
39:20Quelqu'un qui traverse la rue dans les trottoirs d'en face, il n'est pas sanctionné par la caméra.
39:27Sur les images vidéos, les enquêteurs français pensent donc qu'il s'agit bien de Hugues de la Plaza.
39:33Cela prouve que le jeune homme est bien seul lorsqu'il rentre chez lui à 2h16.
39:39Alors une nouvelle piste se dessine.
39:42Si le tueur a évité de se montrer à la caméra, c'est peut-être qu'il connaissait les lieux.
39:47Et qu'il pourrait s'agir d'un proche de Hugues.
39:50Mais alors, qui ?
39:56Les enquêteurs vont vite s'apercevoir qu'en réalité, il y a des personnes qui pouvaient en vouloir à la victime.
40:02Car Hugues faisait des jaloux.
40:05Il a peut-être flirté avec la petite amie de la mauvaise personne.
40:09C'est évidemment de la spéculation, mais c'est déjà plus logique que de se poignarder 3 fois et se débarrasser du couteau.
40:16Parmi les rigots potentiels de Hugues, un homme va attirer l'attention des enquêteurs.
40:22Il s'agit de Marc Colasito, le maître de l'enquête.
40:26Il s'agit de Marc Colasito, le maître de l'enquête.
40:29Il s'agit de Marc Colasito, le maître de l'enquête.
40:33Avec lequel il entretenait d'ailleurs des relations pour le moins compliquées.
40:37Il y avait une très grande rivalité entre eux.
40:39Et je me demande s'il n'y avait pas des histoires de femmes entre eux.
40:42Hugues de la Plaza aurait eu une relation sexuelle ou sentimentale avec la femme de ce collègue de travail.
40:48C'est la thèse qui nous a retenu le plus longtemps possible.
40:52Et pour cause.
40:53Interviewé en 2010 lors d'une émission de télévision américaine consacrée au meurtre,
40:58Marc Colasito n'est pas très tendre avec son ex-collègue.
41:02Hugues adorait ce petit jeu.
41:04Jouer le petit français dans les bars américains.
41:07C'était un homme qui aimait les femmes.
41:09Oui.
41:10On peut le dire.
41:11Oui.
41:12Marc Colasito est-il pour autant impliqué dans la mort de Hugues de la Plaza ?
41:17Les policiers français ne trouveront pas la solution.
41:20Tout ça n'est qu'une rumeur et vérification faite.
41:25Ça semble complètement impossible.
41:28J'ai parlé à Marc plusieurs fois.
41:30Et je sais quand quelqu'un qui parle de Marc ou essaie de maraquer.
41:34Plus je parle avec vous, plus j'arrive à savoir si vous m'aurez peut-être desservi.
41:38À moins que vous ne soyez un vrai psychopathe.
41:41Je ne suis pas un psychopathe.
41:43Je ne suis pas un psychopathe.
41:45Je ne suis pas un psychopathe.
41:46À moins que vous ne soyez un vrai psychopathe.
41:49Marc n'était rien à tout ça.
41:51Ce n'était pas un psychopathe.
41:53Je ne pense pas qu'il ait tué Hugues.
41:56Si ce n'est pas Marc Colasito, alors qui a tué le jeune français ?
42:04Un début de réponse ne se fait pas attendre.
42:07Car les derniers résultats d'analyse des laboratoires français
42:11viennent justement de tomber sur le bureau des enquêteurs.
42:16La découverte la plus significative que les policiers français ont faite,
42:20de mon point de vue,
42:22c'est de découvrir qu'il y avait des traces de sang sur la montre.
42:29La montre était cassée.
42:31Et elle est entourée de l'ADN.
42:33Il n'y avait pas assez d'ADN pour dire à qui il appartenait.
42:38Mais il y en avait assez pour dire que ce n'était pas l'ADN de Hugues.
42:42C'est très important parce que maintenant nous avons deux ADN
42:44pour un seul cadavre de Hugues et on ne sait pas qui.
42:51Faute de temps et faute de moyens,
42:53on ne saura jamais à qui appartient cet ADN.
42:56Et sans preuve tangible ni piste sérieuse pour nommer un suspect crédible,
43:01l'équipe française doit se résoudre à rentrer en France.
43:08Quand ils sont repartis, moi je les ai suivis,
43:11j'ai d'ailleurs rencontré les policiers à Paris aussi.
43:15Ils nous ont dit, off, pas officiellement,
43:19ils nous ont dit qu'ils étaient persuadés que c'était un assassinat,
43:24qu'ils ne comprenaient pas comment le SFPD travaillait,
43:28mais que malheureusement, ils n'avaient pas de preuve tangible.
43:32Non, pas de piste.
43:34Pourtant, pas question de baisser les bras.
43:37Voilà maintenant plus d'un an que Hugues, le fils de François, est mort.
43:41Et la vérité n'a toujours pas été établie.
43:44Le père éploré va donc tenter le coup tout pour le tout.
43:51Après le départ des enquêteurs français,
43:54François de la Plaza décide de se battre avec les armes américaines.
43:58Il offre une récompense, 100 000 dollars, soit près de 90 000 euros,
44:03à qui fournirait des informations sur cette affaire.
44:06Le père de la victime placarde des affiches dans tout San Francisco.
44:14Je pense que ça devait être un an après sa mort.
44:18François offre 100 000 dollars pour une information qui permettrait de trouver le coupable.
44:24Les récompenses sont très utiles dans ces cas-là,
44:27et je pense que c'est la bonne chose à faire.
44:30D'ailleurs, cette récompense va faire éclore une nouvelle hypothèse,
44:34et peut-être un nouveau suspect.
44:37La dernière hypothèse, c'est un crime de l'intérieur,
44:40c'est-à-dire un crime commis par un voisin,
44:43qui n'a ni à rentrer ni à sortir de l'immeuble,
44:46ce qui serait séduisant comme hypothèse,
44:50puisque la vidéo n'a filmé personne d'autre que Hugues de la Plaza rentrant chez lui.
44:57Pour mieux comprendre cette piste,
44:59il suffit de regarder la résidence où vivait Hugues de la Plaza.
45:04Quand on se rend à Lindelay, c'est un immeuble à deux étages.
45:08Il y a quatre appartements, deux à l'étage et deux en bas.
45:12Au rez-de-chaussée, à gauche de l'appartement de Hugues,
45:16il y a Gitanjali Buchan et son compagnon.
45:20Au premier étage, à droite, vit un jeune homme célibataire.
45:24Souvenez-vous, celui qui a découvert les taches de sang sur le perron.
45:29Enfin, l'appartement situé au premier étage à gauche
45:33est habité par un électricien, Craig, qui vit avec son compagnon.
45:37Et c'est Craig qui va justement attirer les suspicions,
45:41car l'appel à témoins va porter ses fruits.
45:47C'est le détective privé, payé par le père de la victime,
45:50qui a reçu un étrange appel.
46:04Ce mystérieux informateur dit-il vrai
46:06ou souhaite-t-il seulement toucher la prime
46:09en dénonçant gratuitement Craig, le voisin ?
46:12Murphy, le détective privé, décide d'enquêter
46:14sur les deux hommes du premier étage.
46:37Une fois, j'étais au travail et mon mari m'appelle de la maison
46:40pour me dire « est-ce que je dois appeler la police ? »
46:42parce que l'un des deux hommes au-dessus est en train de crier,
46:44l'autre pleure et l'un dit qu'il va tuer l'autre.
46:49Craig, le voisin instable, aurait-il pu attaquer Hugues ?
46:53Selon le détective, ce serait possible.
46:58D'après un voisin, Craig aurait déjà eu de repasser une dispute avec Hugues.
47:01Plus, c'est un mec qui saute toutes les nuits.
47:07Et ce n'est pas tout.
47:08Le détective privé a découvert que Craig, l'électricien,
47:11ne quitte jamais un objet très particulier.
47:15Il a toujours sur lui un petit couteau.
47:17Un couteau pour dénuyer les fils électriques.
47:21Ce couteau pourrait-il être l'arme du crime ?
47:24Craig est-il un suspect potentiel ?
47:28Pour François de la Plaza, le père de la victime,
47:31cela ne colle pas.
47:32Ils nous l'avaient fait voir,
47:33mais en somme c'est un gros couteau d'électricien pour dénuyer les fils.
47:36L'arme fait quoi ? Elle fait 4 centimètres de largeur.
47:39Donc c'était incompatible avec les blessures qu'il avait reçues.
47:43Je suis allé voir la police avec ses éléments.
47:45Elle a interrogé Craig.
47:46Mais si Craig ne passe pas aux aveux,
47:48la police n'a ni problème, ni ADN.
47:51Les Américains ne peuvent pas relever l'ADN de tous les intervenants
47:54parce qu'ils n'ont pas le droit.
47:56Ils ne peuvent relever l'ADN des personnes
47:58que si les personnes sont d'accord.
48:00Et s'il y a des motifs sérieux de suspicions sur ces personnes.
48:10Alors qui a tué Hugues de la Plaza ?
48:13Un mari jaloux ?
48:14Un dealer ?
48:15Un voisin drogué ?
48:17Au fil des années, certains proches de la victime
48:19ont arrêté de mener l'enquête.
48:21La douleur et la lassitude ont eu raison de leur désir de justice.
48:26À un moment donné, ça m'a tellement énervé
48:28que j'ai décidé d'arrêter le combat.
48:31Je pense que l'affaire restera non élucidée.
48:34Et ça me brise le cœur.
48:37De leur côté, en Bretagne,
48:39François et Mireille de la Plaza
48:41conservent une détermination intacte.
48:44On y va comme ça, je sais pas, c'est comme quand on marche dans la forêt,
48:47on sait pas où on va.
48:48On va tout droit, on se demande pas s'il y a un arme, n'importe quoi.
48:51On cherche et tout.
48:52On pose pas de questions.
48:54Ils avaient l'objectif, ils s'y trouvaient.
48:58Comment ça s'était passé et qui avait fait ça, voilà.
49:01Ils ont dépensé des milliers de dollars en voyage
49:03entre San Francisco et la France chaque année
49:06pour récupérer des informations.
49:09Et chaque année, la police américaine refuse de coopérer avec eux.
49:13Ils disent, on est toujours en train d'enquêter,
49:15ne vous en faites pas.
49:17Mais on sait que c'est pas vrai.
49:20Mais François de la Plaza s'accroche.
49:22Il lui reste un espoir, une piste à explorer.
49:28François de la Plaza n'a plus qu'une corde à son arc,
49:33sa dernière cartouche,
49:36c'est l'ADN retrouvé sur la montre de son fils.
49:43Cette ADN sur la montre mérite vraiment qu'on s'y intéresse.
49:47C'est le seul élément qui pourrait être,
49:49qui donne une indication intéressante.
49:52Mais là encore, François de la Plaza se retrouve seul.
49:56François essaye par ses propres moyens
49:58de récupérer l'ADN d'amis, de voisins, de tout ça,
50:03et essaye de faire les analyses lui-même.
50:05François ne s'arrêtera pas tant qu'il sera en vie.
50:09Tant qu'il sera en vie, il continuera d'enquêter
50:12sur la mort de son unique fils.
50:18La récompense de 100 000 dollars
50:20permettra d'arrêter le meurtrier de Hugues de la Plaza
50:22tient toujours.
50:24Le prix de la vérité,
50:26le prix de la justice.

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