Canadiens-Nordiques La Rivalité_ Chapitre 1

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Documentaire sur les Nordiques, en huit épisodes, réalisé et diffusé par la chaîne "VRAI" en 2024. D'autres documentaires/reportages suivront.

Chapitre 1: La Bataille du Québec
Demandez à tout fan de hockey: La rivalité a commencé le 13 avril 1982, alors que les Nordiques éliminent les Canadiens en séries. Mais, comme vous le verrez dans les épisodes suivants, elle a commencé bien avant...

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00:00Ça se tirera au fusil entre Montréal et Québec.
00:21Cette déclaration est celle de Jerry Chambers, alors entraîneur des Bruins au Boston, quand
00:24il a appris qu'à compter de la saison 81-82, Canadiens de Montréal et Nordiques de Québec
00:29joueraient dans la même division et s'affronteraient huit fois par année.
00:32La rivalité naturelle qui a toujours existé entre les villes de Montréal et Québec.
00:37Plus qu'une rivalité, c'est une guerre.
00:39On est deux clubs de la province.
00:40Il y a toujours une certaine tension.
00:42Les Nordiques ne pouvaient choisir meilleur moment pour emporter leur première victoire
00:45sur la patinoire du Forum de Montréal.
00:47À Québec, les Canadiens livraient les chances.
00:49Les Canadiens ont surpris tout le monde, n'important ce soit à Québec.
00:52Peter Stachny aura donc mis fin au rêve des Canadiens au Forum hier soir.
00:55La victoire des Nordiques a suscité beaucoup de réactions.
00:58Ça signifie que les Nordiques sont capables de gagner,
01:01que les Canadiens ne les intimident plus du tout.
01:04Fini la Saint-Flanel!
01:11La bataille du Québec, c'était quelque chose, là.
01:15Cette appartenance avait quelque chose de viscéral.
01:20Le hockey prenait la moitié de notre vie.
01:22Et les gens n'ont pas idée aujourd'hui, les plus jeunes,
01:24comment c'était dans notre ADN.
01:28Bleu-Rouge, anglais-français,
01:30c'est le Québec des régions contre Montréal.
01:32C'est tout ça, là.
01:34À l'époque, on se chicanait sur le référendum,
01:36puis on se chicanait Canadiens-Nordiques.
01:38Il y avait comme un lien, tu sais, c'était notre religion, là.
01:40Tu sais, t'es Canadien ou Nordique,
01:42c'est comme t'es catholique ou protestant.
01:48C'était pas juste une équipe contre l'autre, là.
01:50C'était population contre l'autre.
01:52C'est Québec-Montréal. Oublie le hockey, là.
01:54T'as toujours une élevalité, là, de toute façon.
01:56Nous autres, on est poignants de l'arbre de l'Écosse.
01:58On est obligés de subir l'arrivalité des journalistes,
02:00l'arrivalité des fans.
02:04Les Games Canadiens-Nordiques,
02:06ça partait touchant la semaine d'avant les Games,
02:08à peu près, puis ça finissait la semaine après les Games.
02:14Crinquer du monde, crinquer du monde,
02:16mais il y a un moment donné que la salle se réchauffe, hein.
02:18Il y a des choses que normalement
02:20doivent pas arriver qui arrivent, hein.
02:22Eh bien voilà, on a un exemple assez typique ici.
02:26De la façon dont un match peut se dégrader.
02:34D'avoir une belle rivalité, oui,
02:36mais la rivalité est devenue
02:38pas très saine avec le temps.
02:56C'est ça, c'est ça, c'est ça.
03:26Honnêtement, moi, là, jouer au Forum,
03:28même s'il y avait des fantômes, là,
03:30j'aimais ça parce qu'il y avait une histoire
03:32de hockey, là, extraordinaire.
03:34Oui, il y a une pression.
03:36La pression, c'était tout l'environnement
03:38qu'il y avait autour de ça, là.
03:42Tu joues au Forum, là,
03:44tu te lèves la tête, tu te regardes,
03:46Fagnon, Coupe Saint-Denis,
03:48les chandails retirés,
03:50tu penses à toute l'histoire.
03:52J'ai toujours la picture dans ma tête,
03:54en me regardant, je me dis « Oh mon Dieu,
03:56je suis là, je suis là! »
04:00Jouer au Forum, c'était...
04:04ça présentait la même chose
04:06que ça peut présenter
04:08pour le parcours,
04:10c'est-à-dire,
04:12c'est-à-dire,
04:14c'est-à-dire,
04:16c'est-à-dire,
04:18c'est-à-dire,
04:20c'est-à-dire aussi représenté
04:22pour le peuple d'être au Vatiquan.
04:28L'histoire, c'était...
04:30Monkey Char,
04:32Toe Blake,
04:34Dickie Moore,
04:36c'était comme un genre de temple
04:38si tu veux,
04:40le Forum de Montréal.
04:4636 secondes écoulées, en période,
04:48où il est tremblé, devant Hunter.
04:52♪ ♪ ♪
04:54♪ ♪ ♪
05:00♪ ♪ ♪
05:05Le Canadien n'est plus la plus grande organisation
05:07du monde du hockey aujourd'hui, mais à cette époque-là,
05:09il y avait le Canadien au sommet de l'Everest
05:11puis il y avait les autres qui attendaient au camp de base.
05:13C'était ça.
05:14Faut pas avoir peur des mots, là.
05:16Le Canadien de Montréal, c'est la cathédrale du hockey.
05:1976 à 79, le Canadien avait remporté
05:21quatre Coupes Stanley d'affilée.
05:23Je pense qu'il en avait remporté une en 73.
05:26Alors, c'est de la grosse affaire, là.
05:30♪ ♪ ♪
05:32Maintenant, tu vois le débat autour de la Ligue.
05:35« Oh, on a fait les playoffs. »
05:36À Montréal, ce n'était pas une question
05:38de faire les playoffs.
05:39C'était une question de gagner la Coupe.
05:42C'était ton objectif chaque année.
05:43On a tous été élevés à regarder le Canadien de Montréal.
05:46C'est rien que ça qu'on avait.
05:48Ça fait que c'était notre club.
06:13C'était une grande partie pour moi.
06:14Un enfant de Boston, c'était énorme.
06:16Je suis tellement passionné par, oui, le CH,
06:21mais aussi par mes collègues.
06:22Il n'y a rien que je ne ferais que de m'aider à gagner.
06:25Maintenant, le dernier coup de pied pour le Canadien de Montréal.
06:28Montréal, le Canadien de Montréal.
06:31Les Québécois et les Nordiques,
06:33ils étaient un très différent équipe
06:35quand ils sont arrivés à Montréal,
06:37dans tous les aspects.
06:40De la division linguistique,
06:42les uniformes étaient différents.
06:44Ils venaient de deux compagnies différentes.
06:47La seule chose que nous avions en commun,
06:50c'est que nous jouions au hockey.
06:51Après ça, il n'y avait rien en commun
06:54entre ces deux équipes.
06:59On était encore dans le moment
07:01où les Nordiques étaient les petits cousins.
07:04Je finis que je joue au hockey
07:07Ils n'étaient pas encore les grands rivaux.
07:09Comme toi, petit gars, dans mon quartier
07:12C'était le fun.
07:13Il y avait finalement deux équipes au Québec.
07:16On avait gagné des coups de sandwich.
07:18Une qui était reine dans la Ligue nationale,
07:21qui gagnait des coups de sandwich.
07:22Et l'autre qui arrivait avec ses petits moyens du bord.
07:26Il y avait un écart.
07:27C'est ça qui faisait qu'on les considérait
07:29un peu comme nos cousins de Québec.
07:31Quand les Nordiques sont entrés dans la Ligue nationale,
07:34nous autres, à Montréal, on le souhaitait.
07:36Pourquoi? Parce que même si les Nordiques s'en venaient,
07:39on se disait que ça ne serait pas dur à jouer.
07:54Les Nordiques étaient les jeunes envahisseurs,
07:58les Gaulois qui voulaient une part de marché.
08:01Et l'autre, le Canadien,
08:03que ce soit réel ou pas,
08:05faisait partie de l'establishment.
08:09Je ne déteste pas ces gars.
08:11Je les détestais quand j'y jouais.
08:13J'ai du respect pour ce qu'ils ont fait
08:15en tant qu'organisation, en tant qu'équipe.
08:17Pour entrer dans la Ligue et ensuite
08:19se lever contre les Canadiens de Montréal,
08:22et ils l'ont fait.
08:24Si ils jouaient à Hamilton, en Ontario,
08:29ça n'aurait pas été la même chose.
08:31Mais ils jouaient à la ville de Québec.
08:34Et c'est...
08:36Pour moi, ça dit tout.
08:42Il y a eu certainement de la friction,
08:43mais ça n'a pas disparu
08:45comme ça s'est développé
08:47dans les trois, quatre prochaines années.
08:56Moi, je voyais ça d'un bon oeil,
08:58parce qu'on est des fiers francophones.
09:00D'avoir une autre équipe qui arrive au Québec,
09:02c'était déjà naturel.
09:04Puis c'était déjà naturel, t'sais.
09:06On se pognait déjà un petit peu,
09:07alors je trouvais ça correct.
09:09Mais le vrai club, c'était le Canadien, c'est sûr.
09:15Moi, je disais, écoute, on a besoin des Nordiques
09:17parce que le Canadien a besoin d'une équipe se pratiquer.
09:20Ha! Ha! Ha!
09:26Les chances des Nordiques de Québec en série éliminatoire
09:29ont essuyé un rude coup aujourd'hui.
09:31En effet, le joueur de centre, Peter Stachny,
09:33sera inactif dix jours à la suite d'une blessure subie hier.
09:38La perte de Stachny dans les circonstances est très grande,
09:41mais je pense qu'il était important
09:43de penser tout le temps de gagner cette série-là.
09:45Puis quand on n'a pas l'avantage de la glace dans une courte série,
09:48bien, l'important, c'est de gagner un match ici, au 40.
09:52Si on veut parler de stratégie, dès le départ,
09:54j'ai l'impression que le Canadien va tenter,
09:55tout comme hier soir,
09:56de marquer un but le plus rapidement possible.
09:59Pour moi, personnellement, ce n'était qu'une autre équipe.
10:03Je pense que la chose qui a fait la rivalité,
10:05d'abord, c'est que Bergeron a fait la rivalité.
10:10Michel faisait partie de l'âme des Nordiques de Québec
10:12dans ces années-là.
10:13Tu ne peux pas parler des Nordiques de Québec
10:15sans parler de Michel Bergeron.
10:21Bonsoir, mesdames, messieurs.
10:22Les Nordiques de Québec ont joué leur dernier match hier à Winnipeg
10:25sous la direction de l'entraîneur Maurice Fillion,
10:27un tel geste n'avait pas été prévu
10:29malgré le début de saison difficile des Nordiques.
10:31Et c'est Michel Bergeron qui devient le nouvel entraîneur.
10:34Ainsi, à 33 ans et après seulement 11 jours d'expérience
10:37dans l'hockey professionnel,
10:39Michel Bergeron, dit le petit tigre de Trois-Rivières,
10:42se retrouve à la barre d'une équipe
10:44qui n'a remporté qu'une seule victoire en six départs.
10:46Oui, il faut avoir du cran pour accepter
10:49de relever un tel défi dans pareilles circonstances.
10:52J'ai jamais senti que Maurice Fillion avait comme rêve
10:55de devenir un grand coach de la Ligue nationale.
10:57C'était pas son ambition.
10:59Maurice visait un petit peu plus haut.
11:01Puis effectivement, il est devenu directeur gérant de l'équipe.
11:04Michel a été adjoint de Maurice Fillion.
11:06C'est Maurice lui-même qui est allé chercher à Trois-Rivières.
11:09Je demande pas au joueur de jouer pour Michel Bergeron,
11:11je demande au joueur de jouer pour lui.
11:13Puis si le gars joue pour lui, il est orgueilleux,
11:15il va jouer pour le club.
11:17Puis je crois pas avoir de problème.
11:19Mais petit à petit, j'ai l'intention d'imposer mon système
11:21puis de jouer le hockey que je connais.
11:24Je me suis demandé qu'est-ce qu'il faisait là.
11:26Non pas que Michel a pas le talent.
11:28C'est un excellent coach en junior.
11:30Mais la Ligue nationale, c'est une marche qui est très haute.
11:33Dans les circonstances, elle est bien tirée.
11:35Il dérangeait beaucoup de monde.
11:37Et puis c'était ça un peu le but.
11:39Moi, je suis convaincu que lorsqu'on l'a nommé,
11:42il a dit à Maurice Fillion, tu le nommes, j'y vais.
11:45Mais je vais me laisser faire.
11:49D'abord, Michel Bergeron, c'est un joueur qui a été
11:52D'abord, Michel Bergeron, c'était un gars compétitif au maximum.
11:56Assez qui en perd, qui en perd, en tout cas, ses moyens.
12:04Quand tu sais que tu arbitres un match
12:06où Michel Bergeron est derrière le banc,
12:08tu sais qu'il faut que tu sois alerte.
12:10Parce que lui, il l'est.
12:12Ça s'appelle adrénaline au maximum, chum.
12:14Je me fous comment vous allez le faire pour gagner.
12:22On doit être comme une famille.
12:24Comme une famille, on se tient ensemble.
12:26Quand Michel a pris le banc, je me souviens toujours,
12:29ça sonne toujours dans mes oreilles.
12:31F in ice, c'est blanc.
12:33F in puck, c'est noir et je veux gagner.
12:36C'était son discours d'introduction.
12:43Maurice Fillion m'a engagé pour mes qualités.
12:46Disons que c'était ça, mes qualités.
12:48D'être intense, d'être passionné, de monter sur le banc.
12:52Il me semble que c'est ça qu'il faut choisir.
12:54La première année était tough.
12:56La deuxième année, mais après ça, là...
12:59Il y a bien des défauts, Bergeron,
13:01mais il a appris vite.
13:03Ça n'a pas été long que ce club-là
13:06avait une drève à la Bergeron.
13:22Cette année-là, on s'est pris contre Canadiens de suite en partant.
13:25Les autres avaient fini en premier.
13:27Nous, on a fini quatrième.
13:46Nous autres, honnêtement,
13:49on n'avait pas de complexe
13:51à jouer contre eux autres.
14:13On arrivait dans la Ligue,
14:15on s'est amélioré avec les stages finis,
14:17Bouchard dans les buts.
14:19C'était la fin de la série.
14:23J'ai sorti les grosses games.
14:25On était tout le temps opportunistes.
14:29On se faisait planter quand on perdait,
14:31mais quand on gagnait, on gagnait tout le temps
14:33par deux-un ou trois-deux.
14:39On était capables de rebondir
14:41et de chercher les grosses, grosses victoires.
14:45Le troisième match de la série Canadiens nordiques
14:47aura lieu à Québec.
14:49Elle est maintenant un à un,
14:51cette demi-finale de la division Adams.
14:53C'est sûr qu'à un moment donné,
14:55on appréciait ce qui se passait à Québec
14:58parce qu'au début de l'arrivée des Nordiques,
15:00Montréal régnait en main
15:02dans la province et occupait le marché
15:04depuis 80 ans.
15:06Là, l'équipe de Québec,
15:08elle était pas forte,
15:10elle avait pas de crédibilité,
15:12mais elle avait un président francophone,
15:14un directeur général francophone,
15:16un coach francophone.
15:18Puis à Montréal, on avait Morgan McCammon,
15:20qui était le président de Motion,
15:22qui était aussi président du Canadien.
15:24On avait Irving Grundman,
15:26qui avait pas d'affaires là,
15:28puis on avait Bob Berry.
15:30Là, à un moment donné, à Montréal,
15:33ils se sont réveillés.
15:35Si on se réveille pas, là,
15:37ça va être l'équipe du Québec tantôt, celle-là, là.
15:42Il y a un peu de chauvinisme dans l'air.
15:44Je ne voudrais pas aborder le sujet
15:46en tant qu'à moi.
15:48J'espère que ça va toujours rester sur le plan sportif,
15:50que chaque ville,
15:52que Québec ou Montréal ou chaque personne
15:54puisse simplement apprécier le spectacle qu'on donne.
15:56Je me souviens, au soleil,
15:58on avait fait une enquête quand même assez vaste, là,
16:00puis il y avait des territoires qui étaient devenus bleus.
16:04Tu sais, les Canadiens, lui,
16:06ils dominaient tout ça, là.
16:08Il y avait la tarte au complet pour lui.
16:10Là, il en avait perdu un morceau.
16:13C'était fatigant.
16:15C'était un peu le bel Canada de l'époque.
16:17Il y avait comme le monopole,
16:19puis il se pognait un peu le derrière.
16:21À un moment donné, il y en a d'autres qui ont commencé à jouer,
16:23puis le Canadien a eu à être plus éveillé, tu sais.
16:45C'est-à-dire qu'il a été éveillé
16:47par l'exécution des Canadiens de Montréal.
16:59Donc, s'ils pouvaient faire ça au Québec,
17:01ils avaient une très bonne chance
17:03de réussir sur le marché.
17:15La rivalité entre les Canadiens et les Nordiques,
17:17c'est une rivalité sportive en soi,
17:19mais la grande rivalité, c'était quelle équipe
17:21ou quelle franchise allait aller
17:23gagner le coeur des Québécois.
17:33Pour aller planter son drapeau au coeur
17:35de l'imagination collective des Québécois,
17:37ça prenait des grands coups.
17:45Il faut mettre le disque en jeu,
17:47et voilà le dégagement qui s'en suit
17:49et s'en sera fait du Canadien.
17:51Et les gens debout qui applaudissent
17:53et applaudent leur porte-couleur.
17:55Et avec raison,
17:57ils ont joué un match remarquable.
17:59La porte finale est longue.
18:01Nordiques de Québec 2,
18:03Canadiens de Montréal 1.
18:05Bonsoir, mesdames et messieurs.
18:07Les Canadiens ont pris une douce revanche
18:09contre les Nordiques ce soir à Québec en portant 6-2.
18:11Et la série est maintenant égale à deux matchs partout.
18:14Le prochain match sera lieu à Montréal mardi.
18:16Match important, il va s'en dire.
18:18On s'est fait une partie en contraire serrée.
18:20De la manière qu'ils ont joué ici
18:22puis qu'ils nous ont battu là-bas
18:24la troisième partie.
18:26Je veux dire...
18:29Il faut être prêt.
18:36C'est donc le cinquième match décisif
18:38de cette série mouvementée
18:40entre les Nordiques et le Canadien.
18:42Avant le premier match, Yvon Penaud avait prédit
18:44que la série se rendrait à cinq matchs.
18:46Elle se rend à cinq matchs, sauf qu'il avait oublié
18:48de nous dire quelle équipe il avait choisie.
18:50Mais moi, j'ai choisi le Canadien Richard par la peau d'Édouard.
18:52C'est donc la minute de vérité.
19:07On n'a rien à perdre.
19:09On n'a rien à perdre.
19:12On est le club du village.
19:14Nous autres, on est le gros club.
19:26On était à confiance.
19:28Puis Montréal aussi était à confiance.
19:30On jouait bien à Montréal.
19:32Montréal jouait bien chez nous.
19:35On était les underdogs là-dedans,
19:37mais quand même, on n'avait pas de complexe.
19:42C'était vraiment un match assez intense.
19:47On avait eu des blessés.
19:49On avait, je pense, fini le match à pratiquement
19:51quatre défenseurs.
20:12Maintenant, on se rend compte que, wow,
20:14c'était un grand moment pour nous.
20:41Pas de selfish, pas de gars égoïste.
20:47On avait quand même une équipe talentueuse.
20:49Il ne faut pas oublier ça.
20:51Le Canadien était très fort.
20:53Il avait eu une excellente saison cette année-là.
20:55Et les Nordiques, on avait des bons joueurs de hockey.
21:11On s'en va direct à Boston parce qu'on commence.
21:13Fait que moi, je dis aux gars,
21:15amenez du linge, les boys, on s'en va à Boston
21:17pour une semaine.
21:19Les gars me regardent.
21:21Ben oui, moi, c'est winner à haut bout.
21:24Première attaque à Sainte-Hébertie.
21:26Fait que ça a été peut-être un petit élément déclencheur.
21:28Le coach, il est sûr qu'on va gagner.
21:30Saisie parfaitement.
21:32Dans la passe, c'est prise par Cardiff.
21:34C'est complété par Jennings.
21:41C'était fini, les beaux petits compliments.
21:43C'était plus les petits cousins du tout.
21:58Avec une vingtaine de secondes,
22:00c'est la passe acte.
22:02Le tir vient de trop loin.
22:04Poussard, ça y est.
22:07C'est la passe acte.
22:09C'est la passe acte.
22:11Il a failli faire une gaffe monumentale.
22:13Il a failli par lui-même
22:15pousser le disque dans son propre filet
22:17sur le retour qui avait touché la clôture.
22:19Donc, après deux périodes,
22:21c'est Nordique de Québec 2
22:23et Canadien de Montréal 0.
22:41Le ballon est entouré du centre du terrain.
22:43et le ballon va retourner au buquet.
23:03Lorsque tu vas dans l'armoire,
23:05on sent le bitume.
23:07C'est comme si on disait,
23:09« Allons jouer de l'hockey,
23:11assurons-nous d'avoir le puck dans le net,
23:13et ne pas tourner le puck à l'envers. »
23:16Et après, il faut juste sortir et le faire.
23:22C'est en prolongation.
23:24Tout le monde sait comment ça peut arriver.
23:26Lancé de nulle part, puis la rodelle des vies.
23:29Prendre des shots au net,
23:31quand on a une chance de le prendre.
23:33C'est aussi simple que ça.
23:35Alors on commence avec le théâtre Jarvis,
23:37et de l'autre côté c'est Hunter avec Goulet et Inclutier.
23:43On se disait, il y a tellement d'intangibles.
23:45Il a toujours joué en faveur des Canadiens.
23:47La rodelle qui touche l'arbitre,
23:49qui touche la lumière rouge,
23:50qui y revoile.
23:51C'est un joueur, on disait, il faut que ça se fasse vite.
23:53Englund à Jarvis.
23:56À Englund, à Gainey.
23:57Tout de suite, dès le début du surtemps,
23:59une échappait à deux avec Réa, Inclutier, puis Dale Hunter.
24:02Une sortie de zone.
24:04Et là, attaque à deux contre un.
24:05Gainey était capable de rejoindre.
24:08Inclutier contourne le filet de Wemsley.
24:10Il perçoit Hunter qui apparaît.
24:12Il fait la passe.
24:14Et Hunter pousse la rodelle.
24:15Et là, c'est bloqué.
24:16Ouais, la rodelle.
24:18On aurait dit que ça a pris deux, trois secondes
24:21avant que l'arbitre confirme ou que la lumière allume.
24:24Mais deux secondes, là,
24:26il y a des fois que c'est long.
24:28Les gens n'ont pas réagi.
24:30Puis là, tu vois Goulet qui saute dans l'air.
24:35Après deux secondes seulement.
24:38C'est vraiment...
24:39Finalement, oui, ça se pouvait.
24:41Bonsoir, la baisette, on était éliminés.
24:44La joie d'un côté est à son comble et de l'autre,
24:47c'est la consternation.
24:52Personne ne le croyait.
24:54Personne ne pensait que les Nordiques
24:56pouvaient battre le Canadien,
24:58surtout en séries éliminatoires.
25:05Ce n'était pas le but clé
25:07que tu voulais gagner,
25:09mais c'est devenu un grand but.
25:11On était tous contents.
25:12On était tous fiers.
25:15C'est absolument pas croyable.
25:16Faire ça dans leur maison,
25:17ça n'a pas de bon sens quand tu les vends.
25:19C'est un scénario tellement créatif.
25:22C'est presque inimaginable.
25:23Avec tout ce qui se passe présentement,
25:25tout est possible en ce qui a trait aux Nordiques.
25:27Le but de l'air, là, ça a été la consécration,
25:30l'arrivée des Nordiques dans la Ligue nationale.
25:34Une petite gang de piocheux de Québec
25:36qui arrivaient et qui défaisaient
25:39ce que le Canadien avait mis un centenaire à réussir.
25:42Wow!
25:43On avait une satisfaction,
25:45puis j'avais une fierté
25:47d'être un cas de Québec
25:49qui est allé régler leur cas à Montréal.
25:52Et après ça, tout a changé.
25:57Moi, je suis descendu en bas.
25:59Je suis allé dans le vestiaire des Nordiques.
26:01Ils ne croyaient pas.
26:03C'est le feeling que j'ai,
26:04c'est qu'ils ne croyaient pas qu'ils avaient gagné.
26:06Ça revenait tout le temps,
26:07ça ne se peut pas, ça ne se peut pas, ça ne se peut pas.
26:10Au début, c'était des petits cousins.
26:12Après ça, c'est devenu une bonne équipe de hockey,
26:14ils donnaient un bon show.
26:15Mais là, ça a pivoté complètement.
26:18La rivalité est devenue la rivalité.
26:22C'est là.
26:25Je dirais que j'aurais pu croire qu'on allait gagner.
26:31Je n'étais pas heureux.
26:33Je sais que mon père n'était pas heureux.
26:35Personne qui travaillait au Forum n'était heureux.
26:41Je le considère comme une perte,
26:44alors je dirais que si il y avait une équipe
26:47que je ne voulais pas perdre,
26:49c'était les Nordiques.
26:51Si c'était la consternation hier dans la métropole,
26:54c'était le délire et la joie aujourd'hui dans la vieille capitale.
26:58Et aujourd'hui, les partisans des Nordiques
27:00qualifient les Fleurs d'Elysée de glorieuses.
27:03On est arrivés à Québec,
27:04il devait être une heure, une heure et demie.
27:06Il devait y avoir environ 20 000 personnes à l'aéroport.
27:09Pour les gens, la bataille canadienne, c'était le summum.
27:15À Québec, c'est la folie furieuse.
27:17Je suis assis dans la chambre,
27:18et je ne pouvais pas voir dehors,
27:20tellement qu'il y avait le monde par-dessus, partout.
27:25Là, on a dit, je suis canadien,
27:27ça, c'est le summum de ma joie.
27:31C'est incroyable, les gens ne parlaient même pas du match.
27:34C'était « Hey, Québec les a eus ».
27:38Les gens parlaient de leur sensation,
27:41de leur fierté d'avoir cru aux Nordiques
27:44et d'avoir vu le symbole,
27:45les colonnes du temple s'ébranlent,
27:47c'était ça.
27:49C'était pas la victoire des Nordiques,
27:50c'était la victoire de tout le monde.
27:52C'était ma victoire,
27:54c'était la victoire de tous les partisans,
27:56de tous les amateurs du hockey de l'ère du Québec.
27:59Les gens ne haissaient pas le Canadien,
28:02mais ils aimaient ce qu'il y avait de nouveau
28:04et qu'il le ressemblait le plus à cette époque-là.
28:09Tu sais, le monde du du canteur, ça a commencé,
28:11cette rivalité-là.
28:12C'est là que le du canteur a marqué.
28:15Tu sais, après ça, c'est incroyable ce qui est arrivé.
28:27Ils ont éliminé Boston,
28:28puis ils ont perdu contre les Islanders,
28:29qui ont gagné la Coupe Suntec.
28:34Là, ça vient de démontrer que les Nordiques
28:36étaient maintenant capables de rivaliser
28:39avec le Canadien et toutes les autres équipes
28:41de la Ligue nationale.
28:46C'était un moment de gloire
28:47qui a signifié beaucoup dans l'histoire des Nordiques,
28:49parce que, aussi, ça avait placé les Nordiques
28:52pendant une période de 5 à 6 ans
28:55parmi les bonnes équipes de la Ligue nationale,
28:58parmi les équipes réputées
29:00et parmi les équipes respectées au point de vue calibre.
29:05Personnellement, je n'aime pas perdre.
29:07Montrez-moi un bon perdant,
29:09je vais vous montrer un perdant.
29:11Donc, je suis assez pratique.
29:13Je ne voulais pas regarder en arrière.
29:15Je voulais regarder en avant
29:16et voir comment les choses pouvaient fonctionner
29:18pour en faire un meilleur équipe
29:20pour l'année suivante.
29:44Pour remplir ce poste,
29:45elle avait de quoi surprendre.
29:47M. Corée, bonsoir.
29:48Bonsoir.
29:49Les Nordiques ont fait des efforts
29:50pour se donner une image francophone.
29:53Est-ce que votre nomination
29:55à la tête du Canadien et du Forum
29:58a quelque chose à voir avec cette question?
30:02Si les Nordiques n'avaient pas été les Nordiques,
30:05Montréal n'aurait pas bougé.
30:07Les Nordiques ne rentrent pas dans la Ligue nationale.
30:10Le Canadien continue d'être dirigé
30:12par Irving Grundman,
30:13puis par Morgan McCammon.
30:15Il n'y avait aucune nécessité de faire un changement.
30:18Ça marchait pareil.
30:19Moi, je pense que ce qui est important de retenir,
30:22c'était qu'un groupe de gens de chez nous
30:24avait fait la preuve
30:26qu'ils pouvaient avoir de la compétence
30:28pour diriger une grosse organisation comme ça.
30:31Ça a provoqué des changements
30:32dans la façon de fonctionner du Canadien de Montréal,
30:35dans l'ensemble.
30:37C'était une belle consécration.
30:40Là, on redonnait les rênes de l'équipe.
30:43En fait, on ne les redonnait pas,
30:45on les donnait à des francophones.
30:47Ça fait que c'était la révolution tranquille sportive.
30:51Ça s'inscrivait dans un mouvement de société.
30:55Quand on a fait la conférence de presse au Red Squad,
30:57une des choses que j'avais dit,
31:00et c'était le titre le lendemain
31:02de plusieurs articles, je pense.
31:04Moi, je veux redonner l'équipe au parti ça.
31:06Mais il y en a plusieurs qui l'aiment en silence.
31:08Tu sais, quand t'as déjeuné et que t'es difficile,
31:10t'es moins vocal.
31:12Et je sentais ça, tu sais.
31:16Il faut aussi admettre tout de suite
31:17que les Nordiques ont été très actifs.
31:19J'ai vécu ma deux matchs au Forum comme président.
31:21C'était celui contre les Nordiques jeudi
31:22et samedi contre Philadelphia.
31:24L'atmosphère dans le Forum était absolument incroyable.
31:27Pour moi, c'était jamais vu.
31:28Jeudi dernier contre les Nordiques.
31:30L'enthousiasme était vraiment délirant.
31:32Et je pense que tout ça, oui, on va en tenir compte.
31:35Mais pourquoi aujourd'hui,
31:37on va chercher un gars comme président
31:39qui est un spécialiste de marketing
31:41alors qu'on ne sentait pas le besoin de le faire
31:43il y a un an, il y a deux ans ou trois ans?
31:45Les données ont changé.
31:46Maintenant, il y a ici, au Québec,
31:47un marché qui se divise en deux équipes.
31:48Et effectivement, toute l'approche de l'image
31:50de l'équipe, du marketing de l'équipe
31:53obtient un rôle important.
31:56Le départ de votre père,
31:58était-ce un mouvement de marketing ou de hockey?
32:01C'est difficile pour moi de justifier l'un ou l'autre.
32:05Je pense que c'était probablement une combinaison.
32:08Je pense que la chose la plus immédiate et la plus facile
32:11à dire est la langue,
32:14parce que c'est si évident.
32:16Et je pense que l'image du Québec-Nordiques
32:19contre l'image des Canadiens de Montréal
32:21en termes de perception du fan au Québec
32:25a probablement quelque chose à faire avec ça aussi.
32:32Moi, quand je suis arrivé,
32:33j'ai nommé Serge comme directeur gérant,
32:35qui était un joueur à Winnipeg.
32:37Tu sais, on me critiquait un joueur,
32:39le gars pas d'expérience, pas d'expérience.
32:45Je l'avais écrit dans la presse,
32:46que c'était le candidat numéro un.
32:48Je savais qu'il y avait une relation particulière
32:49entre Vendredi Corée et Serge.
32:51Il n'y avait pas un gars
32:52qui avait un meilleur background
32:54que Serge Chavard venir chercher ça.
32:58Bien que n'ayant pas l'expérience d'un tel poste,
33:00je m'attaque à la tâche
33:01avec beaucoup de confiance.
33:03Le monde l'aimait.
33:04Sa valeur était connue et reconnue par tout le monde.
33:06Même s'il n'avait pas d'ancienneté
33:08comme administrateur.
33:10Il était tellement mêlé à tout, Serge.
33:12C'était un naturel qu'il allait chercher.
33:14La mode, c'était d'aller chercher un DG anglophone.
33:17Il avait eu Sam Pollock
33:18pendant je ne sais pas combien de temps.
33:19Il était là, Sam.
33:20Avant ça, c'était Frank Sergué.
33:21Ronald est passé par-dessus tout ça.
33:24Je l'ai nommé surtout
33:25parce que j'avais confiance en lui.
33:26Tu sais, c'est pas parce qu'il était francophone,
33:27c'est parce qu'il était talentueux.
33:31Moi, quand je suis arrivé,
33:32ça s'est passé en français partout.
33:34Il n'y a pas personne qui a été médiable.
33:36Ceux qui ne parlaient pas français en haut,
33:38ils ont été prendre des cours de français.
33:40Ça s'est passé en français suite à ça.
33:42Puis je me suis ramassé
33:44avec une douzaine de francophones sur l'équipe.
33:50Moi, j'essayais de recréer l'atmosphère
33:53qu'il y avait lorsque j'étais là.
33:55Quand j'étais là comme joueur,
33:57on était 15 à 20 joueurs
33:59et on brossait l'été à Montréal.
34:01Nous autres, quand on perdait,
34:03si tu penses, le monde nous disait,
34:05le monde nous disait,
34:06«Qu'est-ce qui est arrivé?
34:07Comment ça, vous avez perdu?»
34:09Tout l'été.
34:10Tout l'été.
34:14Moi, je voulais pas nécessairement
34:16juste un francophone.
34:17Sergio Bonmasso, c'était un Italien.
34:19Mais il venait de Montréal
34:20puis il brossait l'été à Montréal.
34:22Il y avait le critère.
34:26Pour nous autres, vivre au Québec
34:27et se faire battre par les Nerdiques,
34:28c'était pas le fun.
34:30C'était pas quelque chose
34:31que tu voulais vivre à chaque année.
34:34C'est dur.
34:35C'est comme être dans la même famille.
34:37Tu as un frère qui joue pour un autre équipe
34:39et il te bat.
34:41Maintenant, tu dois revenir
34:42et t'asseoir sur la même table.
34:44C'était la guerre de l'autoroute 20.
34:46C'était des matchs de play-off tout le temps.
34:48Il n'y avait pas de réseaux sociaux dans ce temps-là,
34:50mais c'était d'un jour à l'autre,
34:52puis dans la presse,
34:53puis dans le journal de Montréal.
34:55Là, ça se lançait d'un bord puis de l'autre.
34:58Ça montait, l'intensité montait.
35:01Et j'étais là,
35:02«Oh, mon Dieu!
35:03Il y a un Nerd qui va me battre!»
35:04J'étais là, «Oh, mon Dieu!
35:05Il y a un Nerd qui va me battre!»
35:06J'étais là, «Oh, mon Dieu!
35:07Il y a un Nerd qui va me battre!»
35:08J'étais là, «Oh, mon Dieu!
35:10Ça montait, l'intensité montait.
35:14On était le lundi,
35:15et on avait le match contre les Bruins
35:17le mercredi,
35:18Boflo le jeudi,
35:19puis les Nordiques le samedi.
35:21Personne ne voulait parler de Boston
35:23puis de Boflo,
35:24mais tout le monde voulait parler
35:25du match du samedi contre les Nordiques.
35:31Mais je sais une chose,
35:33que ceux et celles qui ont joué
35:35le rôle numéro un dans tout ça,
35:37les acteurs principaux,
35:39ce sont les journalistes.
35:41En tout cas, au forum hier soir,
35:42la victoire des Nordiques
35:43a suscité bien des réactions.
35:45Cette dame pleurait.
35:46D'autres cherchaient un responsable.
35:48J'estime que l'arbitrage ce soir,
35:49ça a été dégoûtant.
35:50Ils ont joué comme des pieds,
35:51alors ils ont eu le résultat de pied.
35:53Et je pense que les gens de Québec
35:54prennent ça un peu trop à cœur.
35:55Les gens de Montréal
35:56sont plus neutres de ce côté-là.
35:59Un journaliste ne peut pas être
36:01totalement impartial.
36:03Il se doit d'être honnête.
36:05Mais moi, quand je couvrais
36:06un match des Nordiques,
36:07contre le Canadien,
36:09je souhaitais la victoire des Nordiques.
36:11Je ne m'en cache pas.
36:12Parce que sans ça,
36:13les chroniqueurs politiques
36:14n'auraient pas le droit de voter.
36:16Comment tu veux couvrir
36:17avec objectivité une organisation
36:20dont tu étais un fan absolu
36:22quand tu avais 10 ans, 15 ans,
36:2420 ans, 30 ans, à la presse?
36:27Les grands boss.
36:30C'était Roger Délandry,
36:31partisan du Canadien.
36:33Il était membre du Club des 15
36:34avec Ronald Corée.
36:36Il jouait au Forum le samedi.
36:39Mais je peux-tu vous dire, par contre,
36:40que la rivalité entre l'un et l'autre,
36:42vous n'avez pas d'idée
36:43comment elle pouvait être forte.
36:45Très forte.
36:48Oui, j'en ai vu,
36:49un journaliste,
36:50de Montréal et de Québec.
36:52J'en ai vu.
36:53Bien, tout simplement,
36:54il y avait comme les esprits
36:56qui se sont échauffés,
36:57puis un qui n'était pas d'accord
36:59avec l'autre,
37:00puis ils se sont mis sur le match.
37:02Et ça s'est levé,
37:03ça s'est poussé,
37:04ça s'est battu.
37:05Puis là, il y a des gars
37:06qui se sont interposés.
37:08Bien, ça arrivait dans les familles.
37:10Ça arrivait en journalisme.
37:12J'ai pas vu les noms.
37:13Non.
37:14Toutes ces années-là, après, non?
37:15Non.
37:16Mario,
37:17it looks like the Nordiques
37:18are a very confident,
37:19a very loose team.
37:21That win over Montreal
37:22really had to do wonders
37:23for your team.
37:24It must be pretty tough
37:25to play in your hometown
37:26and have half the fans
37:27hope for the opposition
37:29rather than hope for the home team.
37:31It was like that in the season too.
37:34It is difficult.
37:37Sometimes you need your fans
37:39and against Montreal,
37:40there's a lot of people
37:41who like Montreal in our city.
37:48Souvent, le monde me demandait
37:50comment ça se fait que toi,
37:51t'es un gars de Lévis,
37:52tu es propre Canadien,
37:54puis t'as un club à Québec,
37:56puis t'es aillé.
37:58Mais c'est comme si t'avais
37:59un chum qui restait
38:00à deux rues de chevaux,
38:01puis t'étais toujours avec,
38:02depuis ta tante d'enfance,
38:03t'as toujours joué avec,
38:04t'as eu bien du plaisir.
38:05Y'a un autre tickeu
38:06qui s'en vient rester dans ta rue,
38:07puis faudrait que lui,
38:08tu l'aimes,
38:09tu laisses ton autre chum.
38:10Non.
38:11Moi, je suis allé à un club,
38:12c'est Montréal.
38:13Puis Québec,
38:14on les a aillés en majuscule.
38:16Puis Dieu sait que
38:18je me suis fait aillir
38:19aussi en majuscule ici.
38:23C'était maladif.
38:24Tu prenais un hockey,
38:25t'étais un partisan des Nordiques.
38:27Ben toi,
38:28le partisan du Canadien
38:29c'est ce que tu fais
38:30avec ta monçonne.
38:31C'est une équipe de Montréal,
38:32t'as pas honte.
38:33C'était comme ça pour tout.
38:37Les préparatifs
38:38avant le match ce soir.
38:40D'un côté comme de l'autre,
38:42les sentiments sont partagés
38:44chez les amateurs
38:45et les préposés à l'entretien.
38:48Écoute, je te dirais,
38:49la rivalité est la même
38:50jusqu'aux concessions.
38:51Y'a un moment donné,
38:52j'en vais à Québec,
38:53j'vois pas,
38:54ben j'étais blessé.
38:55Après la période,
38:56je mangeais un hot dog
38:57au restaurant,
38:58pis la petite madame
38:59qui est en arrière du secours,
39:00Antoine,
39:01elle dit,
39:02vous savez, monsieur Delarme,
39:03les hot dogs ici
39:04sont meilleurs qu'au Forum.
39:07Ça allait jusque-là.
39:12Y'avait une identification
39:14tribale.
39:16Quand j'allais à Québec
39:17pis que j'avais dit,
39:18j'aimerais entendre
39:19la coupe Stanley
39:20me chanter à l'oreille,
39:21je reviendrai à Montréal,
39:22je commence ma chanson
39:23et c'est des gens
39:24qui m'aiment,
39:25qui sont dans une salle,
39:26ils ont payé pour me voir
39:27chanter la coupe
39:28pendant toute l'automne.
39:29Je me dis,
39:30ça dépasse le sport.
39:32J'aime les deux villes, moi.
39:34Si j'avais été
39:35Canadien, Canadien, Canadien
39:36ou Nordique, Nordique,
39:37j'aurais pas inventé
39:38une affaire de même.
39:39Parce que j'avais
39:40de l'affection pour les deux
39:41pis c'est jamais le show
39:42qu'ils nous donnaient,
39:43pis jamais ça,
39:44voir Tiger,
39:45y'avait de l'énergie
39:46pis tout ça.
39:47Pis c'était électrique,
39:48c'était...
39:49c'était même devenu
39:50à la limite
39:51une religion
39:52ou une politique.
39:58Je dirais que
39:59dans tout le crescendo,
40:01la dimension
40:02qu'on va retenir,
40:03c'est que les Nordiques
40:04ont permis,
40:05dans le monde du hockey,
40:07d'être un miroir parfait
40:09de la situation sociale
40:11et politique au Québec
40:13à ce moment-là.
40:15T'étais Nordique bleu,
40:16t'étais Canadien de Montréal rouge.
40:18En 80, t'étais oui,
40:20t'étais non.
40:22T'étais O'Keefe
40:24ou t'étais Molson.
40:27Depuis le référendum,
40:29mais ça avait commencé,
40:30évidemment,
40:31avec l'élection
40:32du Parti québécois
40:33et ainsi de suite,
40:34le Québec était devenu
40:35tellement polarisé
40:36que pour moi,
40:37y'a pas une histoire
40:39d'une équipe de hockey
40:41qui va jamais s'approcher
40:42de celle des Nordiques
40:44et par dérivé
40:45du Canadien de Montréal
40:46à cette époque-là.
40:49Quand on lit
40:50le play-by-play
40:51de la rivalité,
40:52on se rend compte
40:53comment on s'est
40:54attablés à diviser.
40:55Mais en rétrospect,
40:56parce que là,
40:57on est vingt-quelques
40:58années plus tard,
40:59cette rivalité-là,
41:00quand on en parle
41:01au Québec,
41:02quand on en parle
41:03dans les foyers québécois
41:04qui sont à cheval
41:05sur les deux villes,
41:06c'est un élément
41:07qui devient rassembleur.
41:08Parce que là,
41:09ça devient quelque chose
41:10qui est pan-québécois.
41:14J'aimais ça,
41:15cette rivalité-là.
41:16Quand c'était
41:17Canadien-Nordique,
41:18t'étais dans un autre monde,
41:19t'étais dans un play-off,
41:20t'étais...
41:21Tu vivais réellement
41:22la rivalité.
41:23Les gars disaient,
41:24pour qui tu prends?
41:25J'étais pas pire
41:26dans ma réponse.
41:27J'ai dit, écoute,
41:28bien, dans le fond,
41:29c'est vrai.
41:30C'est sûr que c'est Canadien.
41:31C'est mon réel,
41:32c'est mon équipe.
41:33Je veux dire,
41:34je peux pas dénier
41:35Canadien.
41:36Mais les Nordiques
41:37de Québec,
41:38ils sont partis de loin.
41:39Il n'y avait pas
41:40la notoriété du Canadien.
41:41Ils sont venus.
41:42Écoute,
41:43c'est le même niveau
41:44que Canadien,
41:45avec les années
41:46qu'il y avait.
41:47Fait qu'il fallait
41:48de temps en temps
41:49que tu donnes à César
41:50ce qui appartient
41:51à César.
41:52Je prenais pour
41:53Michel et les Nordiques
41:54contre toutes les équipes
41:55de la Ligue nationale,
41:56mais contre Canadien.
41:57C'était sacré.
41:58Il fallait que
41:59le Canadien gagne.
42:00Si toi pis moi,
42:01on est propriétaire
42:02du club de hockey canadien,
42:03là,
42:04je suis pas sûr qu'on veut
42:05avoir Québec
42:06dans la Ligue nationale.
42:07T'as pas avantage
42:08comme propriétaire
42:09d'avoir ça
42:10quand ta place
42:11est pleine tout le temps.
42:12Québec,
42:13c'est la Ligue nationale.
42:14C'est la Ligue nationale.
42:15C'est la Ligue nationale.
42:16C'est la Ligue nationale.
42:17C'est la Ligue nationale.
42:18C'est la Ligue nationale.
42:19C'est la Ligue nationale.
42:20C'est la Ligue nationale.
42:22Québec se battait
42:23contre un géant.
42:25Et un géant
42:26qui était
42:27pas trop trop conciliant.
42:51Sous-titrage Société Radio-Canada

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