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Avec Alexis Corbière, député écologiste de Seine Saint Denis et fondateur de L'Après

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-10-18##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Notre invité Alexis Corbière, député écologiste de Seine-Saint-Denis, bonjour.
00:10Bonjour Jean-Jacques Bourdin.
00:11Merci d'être avec nous Alexis Corbière.
00:13L'homme qui a organisé le massacre du 7 octobre,
00:16le chef du Hamas, Yahya Sinouar, éliminé à Gaza par l'armée israélienne.
00:21Une bonne nouvelle ?
00:23Moi je veux d'abord avoir une pensée pour les plus de 40 000 personnes
00:26qui ont perdu la vie dans le territoire de la ville de Gaza.
00:31L'horreur évidemment qui avait commencé aussi le 7 octobre.
00:34Je n'oublie pas les 1 200 victimes israéliennes.
00:36Bon, il faut que ça cesse, il faut que ça cesse.
00:39Je n'ai aucune évidemment sympathie pour le Hamas.
00:42C'est une bonne nouvelle ?
00:43Alors je vais vous dire une chose, moi je n'aime pas trop la justice Far West.
00:48Que les chefs du Hamas doivent être jugés, condamnés,
00:51qu'ils soient des criminels de guerre.
00:54Indiscutablement.
00:56Mais on ne les tue pas ?
00:58Les abattre comme ça, quel est l'agenda politique de tout ça ?
01:01Moi c'est la question que je pose.
01:03Les abattre comme ça, vous pensez que c'est...
01:06Vous me demandez de me réjouir de la mort d'un chef du Hamas ?
01:10Moi je n'ai aucune sympathie pour ces gens.
01:12Je vous pose une simple question.
01:14Est-ce une bonne nouvelle pour la paix ?
01:16Est-ce une bonne nouvelle pour le retour des otages ?
01:18C'est la question que je pose.
01:20Je ne suis pas convaincu, au-delà de la mort de ce sinistre individu,
01:24que la violence et la spirale d'élargissement du conflit dans la région,
01:32maintenant c'est le Liban.
01:34Est-ce que c'est quelque chose qui crée les conditions du retour des otages ?
01:39Pour l'instant ça a été peu fructueux, c'est le moins qu'on puisse dire.
01:42Est-ce que c'est accompagné, c'est ce que disent y compris les gens en Israël
01:45qui manifestent assez régulièrement, je pense le vendredi,
01:47ce que disent beaucoup de gens qui sont critiques sur cette spirale de guerre
01:51qui risque d'entraîner une fois de plus un conflit de dimension régionale,
01:54voire plus.
01:55Quel est l'agenda politique ?
01:56Comment on s'en sort ?
01:57On peut écraser 80% de Gaza, je répète 42 000 personnes sans doute qui ont perdu la vie,
02:0316 000 enfants.
02:04On peut me dire que j'ai compris que l'organique ramontier du Hamas,
02:09régulièrement un tel, il est abattu, il est abattu.
02:12Très bien mais ça se termine comment ?
02:15Si, y compris même je vais mettre du point de vue de la sécurité d'Israël,
02:20si quelqu'un croit qu'après avoir détruit à ce point Gaza,
02:24après avoir créé une situation de tension avec l'ensemble de la région,
02:30il suffira que l'armée se retire et que tout reviendra comme avant,
02:34vous savez très bien que ce n'est pas le cas.
02:36Y compris le fanatisme va continuer,
02:39peut-être que pendant quelques années il y aura l'impression que les choses seront calmées
02:43et ça repartira de plus belle.
02:44Il faut une solution politique qui passe par la justice,
02:47le respect du droit international.
02:49Est-ce que vous êtes d'accord avec Emmanuel Macron qui a déclaré hier soir
02:52il faut saisir cette occasion, la mort de Yahya Sinouar,
02:55pour que la guerre soit enfin arrêtée, pour que les otages soient libérés ?
02:59Oui, il est temps que cela s'arrête.
03:01Premièrement, il est temps, le Hamas doit libérer les otages, c'est évident,
03:04c'est une évidence que ça doit, il doit être libéré.
03:08Mais il faut aussi que le cessez-le-feu ait lieu et que ce ne soit pas, je le répète,
03:15une stratégie type Far West, c'est-à-dire on va tous les abattre,
03:20on va liquider tous les membres du Hamas.
03:21Une stratégie Far West, la stratégie de l'armée israélienne ?
03:23Ce qui consiste à dire qu'on va solutionner le problème en les abattant tous
03:27mais en n'accompagnant pas d'un plan politique, une fois de plus,
03:31qui passe par deux états de mon point de vue,
03:33qui permet le développement évidemment des droits du peuple palestinien.
03:37Parlons de la Cisjordanie par exemple.
03:39C'est une stratégie Far West parce que vous employez l'expression.
03:43La stratégie Far West, ça consiste à dire je vais liquider la personne,
03:46je ne cherche pas à ce que le droit international puisse éventuellement...
03:49On peut arrêter les gens, les amener devant des tribunaux internationaux,
03:52ce sont des criminels, ils doivent être rudement sanctionnés.
03:55S'il s'agit de dire on n'en a rien à fiche, on frappe tous azimuts,
03:58on démontre qu'on a la capacité par nos services de renseignement, etc.
04:01On peut applaudir la prouesse technique mais moi ce qui m'intéresse c'est la paix,
04:05la paix réelle, la paix durable.
04:07Ce n'est pas liquider des salauds et des assassins.
04:11Très bien, je ne vais pas pleurer à ce micro, c'est pas ça mon sujet.
04:14Vous voyez ce que je veux dire ?
04:15Moi ce qui m'intéresse c'est les millions de gens qui vivent dans la région.
04:17Est-ce qu'on peut prendre l'exemple de la Cisjordanie au-delà de Gaza ?
04:20Est-ce qu'on peut tolérer que régulièrement des colons violents assassinent des Palestiniens ?
04:24Et que le simple respect territorial de la région,
04:29du fait que des gens sont chassés de leur maison, est-ce que c'est tolérable ?
04:32Par ailleurs on peut tolérer, même si tous on a pleuré après le 7 octobre,
04:36devant l'horreur de ce qui avait été commis par le Hamas et ses actes terroristes,
04:39qu'il y a 16 000 enfants qui sans doute ont perdu la vie à Gaza.
04:42On voit bien que là-dessus il y a une accumulation de haine et de tension,
04:45et une brutalité dans laquelle s'engage le gouvernement Netanyahou,
04:48qui lui aussi devra être jugé, lui aussi est un criminel de guerre.
04:51Alexis Corbière, le garde du corps de Sinoir était un employé de l'UNRWA, des Nations Unies, enseignant.
04:59Il y a donc une complicité entre le Hamas...
05:01Non, non, ne dites pas ces mots.
05:03C'est pas parce que quelqu'un est un employé... Je vous laisse terminer votre phrase.
05:06Non, mais est-ce qu'il y a complicité ?
05:08Entre l'UNRWA ? Non, je ne pense pas.
05:10Après, est-ce que vous me dites qu'il y a des membres qui sont des gens du Hamas ?
05:14C'était son garde du corps.
05:16Mais d'accord, mais ça ne signifie pas que l'institution l'UNRWA qui a fait un travail
05:19est liée au Hamas tel que certains l'ont dit.
05:21Parce qu'un membre de Sud Radio demain participe à quelque chose,
05:24je veux dire que Sud Radio est lié à des méfaits.
05:26C'est plus compliqué que ça, on vérifiera.
05:28Parce que je sais bien la logique qu'il y avait derrière
05:30qui consiste à dire quasiment que l'UNRWA était une espèce de branche et de satellite du Hamas.
05:35Je crois que ça n'est pas sérieux.
05:36Vous êtes historien.
05:37Ça m'intéresse.
05:38On va dire professeur d'histoire, j'ai trop de respect pour...
05:40Oui, professeur d'histoire.
05:42Est-ce qu'Israël a été créé par une décision de l'ONU ?
05:47Il y a eu une décision de l'ONU qui a donné naissance à Israël.
05:50C'est la vérité historique ?
05:51Si tu voulais... Alors ça, oui, il y a une vérité historique.
05:54Une décision de l'ONU a permis la naissance d'Israël.
05:56Évidemment, on ne peut pas en rester là.
05:59Il y a une histoire profonde, notamment marquée par l'antisémitisme en Europe.
06:03Évidemment, la Shoah qui crée les conditions.
06:05Après qu'il y ait eu une vieille discussion qui a donné naissance notamment...
06:09Il y a eu plusieurs sionismes, mais un sionisme qui a pensé qu'il fallait trouver un foyer
06:13dans lequel le peuple juif pourrait trouver la sécurité.
06:16Ça amène à ce qu'au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et de l'horreur de la Shoah,
06:20il y a la naissance d'un État
06:24qui est accompagné d'une décision de l'ONU.
06:26Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas une décision froide dans un bureau.
06:28C'est des événements historiques.
06:30Une résolution de l'ONU qui décide de la création de deux États.
06:34Oui, notamment, oui.
06:37Vous voulez me dire ça pour faire réagir au propos d'Emmanuel Macron ?
06:40Non, non, à cette polémique autour...
06:43Non, j'entends-tu. Monsieur Larcher, foirez-toi immédiatement.
06:45Bon, après, par ailleurs, c'est des propos rapportés.
06:47Qu'est-ce qu'a dit vraiment Emmanuel Macron ?
06:49Je vais bien écouter avant de venir.
06:51Il ne faut pas monter, comment dirais-je, il n'y a pas de ce point de vue-là.
06:55Évidemment, je le répète, la naissance d'Israël est quelque chose de plus profond.
07:00Et on ne comprend pas la naissance d'Israël si on oublie l'antisémitisme,
07:04en particulier en Europe, qui a existé,
07:06et l'horreur de ce qui s'est déroulé pendant la Seconde Guerre mondiale.
07:08Mais en même temps, on ne peut pas nier non plus.
07:10En particulier, il me semble que le président de la République considérait
07:12que les troupes de la Finule qui sont au Liban,
07:14qui sont sous mandat de l'ONU, qui sont bombardées par l'armée israélienne.
07:17J'ai cru comprendre qu'il disait quand même
07:19qu'Israël pourrait avoir une attention particulière
07:21sur le respect du droit international, et en particulier de l'ONU,
07:23car cela fait partie de son histoire.
07:25Je ne crois pas que ce soit des propos qui soient intolérables.
07:28Après, ce n'est pas une déclaration publique.
07:30Alexis Corbière, l'immigration, nouveau durcissement de la politique migratoire
07:33de l'Union Européenne.
07:34La France doit reprendre le contrôle de sa politique migratoire
07:37et ne doit pas être plus attractive que d'autres pays européens.
07:41Ce n'est pas moi qui te dis, c'est Bruno Retailleau.
07:43Je n'ai pas ce que demandent les Français.
07:46J'ai l'impression quand je vous écoute qu'il y a une faille spatio-temporelle
07:48et que l'histoire se répète sans fin,
07:50et que vous me dites ça partout régulièrement.
07:52Non, c'est Bruno Retailleau qui l'a dit, ce n'est pas moi.
07:54Il y a quelques mois, on a adopté une loi sur l'immigration
07:58qui devait être elle aussi définitive parce qu'il en fallait une,
08:01et puis etc. etc.
08:02On a né, je ne sais plus combien de lois,
08:04une quarantaine de lois ces dernières années.
08:0630 lois depuis 1980.
08:08Merci.
08:1030 lois depuis 1980.
08:12Et régulièrement, cette loi va régler les problèmes, etc.
08:16Et on essaie de faire un agenda,
08:18une conversation autour de la question de l'immigration
08:20qui peut être un sujet politique.
08:22La France est un pays d'immigration.
08:24Il faut aujourd'hui arrêter de faire croire que c'est un pays de cocagne
08:28dans lequel les gens rentrent très facilement.
08:30C'est ne rien connaître à cela.
08:32Les étrangers, contrairement à ce que pourraient faire croire
08:34certaines personnes, ne sont pas immédiatement
08:36dans des conditions de confort absolu
08:38où il suffit de rentrer, mettre les pieds sur la table
08:40pour qu'on vous soigne, on vous nourrisse, on vous loge.
08:42Ce n'est pas vrai, etc. etc.
08:44Il y a même une situation, je ne vais pas entrer dans les détails
08:46mais que je connais assez bien en Seine-Saint-Denis
08:48où des gens ont des papiers, travaillent
08:50et se retrouvent parfois en situation irrégulière
08:52car la législation a évolué.
08:54C'est une situation absurde
08:56car je pense que les gens qui travaillent en France
08:58doivent être régularisés
09:00car ils participent à l'enregistrement du pays.
09:02Ils payent différents impôts
09:04notamment à travers le travail qu'ils exercent
09:06ou ce qu'ils consomment.
09:08Mais je vois bien comment on veut
09:10détourner la conversation sur les grandes inégalités
09:12qui frappent ce pays
09:14qui consiste à faire croire
09:16qu'il n'y aurait pas dans ce pays
09:18une accumulation d'inégalités.
09:20Le problème du pays serait dû au profiteur
09:22à l'étranger évidemment
09:24qui vient au concret.
09:26Oui, vous l'êtes, mais moi je le suis aussi.
09:28Alexis Corbière, accord avec des pays tiers
09:30qui acceptent de recevoir
09:32sur leur sol des étrangers
09:34indésirables en France
09:36sans titre de séjour ou débouté du droit d'asile.
09:38Vous pensez que c'est bien de passer ces accords-là ?
09:40Non, mais tout ça c'est de la politique du gribou.
09:42D'ailleurs c'est déjà le cas.
09:44C'est déjà le cas, c'est vrai, ça a été engagé.
09:46C'est de nouveaux accords.
09:48C'est de la farce que fait Rotario, mais de la farce sordide.
09:50Ce qu'il dit, il fait du bruit avec sa bouche
09:52pour une fois de plus dire...
09:54Je vais prendre un exemple.
09:56Je vais prendre un exemple.
09:58Un afghan en France
10:00est indésirable en France.
10:02Il est débouté du droit d'asile.
10:04Ça arrive que des étrangers soient déboutés du droit d'asile.
10:06On veut le renvoyer en Afghanistan.
10:08C'est impossible.
10:10Ce sont les talibans qui sont au pouvoir, qui ne le prendront pas.
10:12C'est des conventions internationales qu'il faut respecter.
10:14Alors qu'est-ce qu'on fait ?
10:16Si on l'envoie en Irak ou au Kazakhstan, ça vous choque ?
10:20Oui, si on l'envoie dans un pays où il est en danger,
10:22je ne suis pas favorable à ça.
10:24Mais si on passe un accord avec le Kazakhstan
10:26qui accepte de prendre cet afghan,
10:28ça vous choque ou pas ?
10:30Moi, j'ai pas envie de rentrer...
10:32Ça me choque.
10:34Il y a des conventions internationales
10:36qui existent d'ores et déjà.
10:38D'ores et déjà, il y a des solutions qui sont trouvées.
10:40Ça n'est pas vrai qu'il y a une faille dans le droit international
10:42ou sur la législation.
10:44Mais on en fait quoi de cet afghan
10:46qui est débouté du droit d'asile dans notre pays ?
10:48On le garde.
10:50Pourquoi est-il débouté du droit d'asile ?
10:52Il faut regarder dans les dossiers.
10:54On peut même vérifier à ce que, dans certains cas,
10:56puisqu'on parlait d'un afghan,
10:58si il est en danger dans son pays,
11:00peut-être qu'il faut aussi élargir un peu les critères de droit d'asile.
11:02Son dossier a été examiné.
11:04Pourquoi est-il en danger dans son pays ?
11:06On fait quoi ?
11:08Il peut être aussi renvoyé dans son pays.
11:10Ça peut arriver si les conditions...
11:12Si on a estimé qu'il n'était pas en danger dans son pays.
11:14Pourquoi irait-il en Russie, d'ailleurs ?
11:16Pourquoi ne pas aller en Russie ?
11:18Je ne suis pas favorable
11:20à ce que quelqu'un
11:22qui vient sur le territoire national
11:24soit renvoyé dans un pays
11:26où il est en danger.
11:28Après, pour le reste,
11:30c'est des situations assez balades.
11:32La France est déboutée par exemple du droit d'asile,
11:34soit renvoyée dans leur pays d'origine.
11:36Je pense que la France doit pouvoir se donner les moyens
11:38de contrôler, de discuter,
11:40de réglementer son immigration.
11:42Et de renvoyer les étrangers indésirables.
11:44Ce n'est pas que je suis gêné.
11:46J'ai l'impression que vous êtes gêné.
11:48Ce n'est pas une question de gêne.
11:50Pourquoi faut-il en permanence
11:52que ce soit ça, la conversation ?
11:54Est-ce que, véritablement, le problème de notre pays,
11:56c'est de rentrer dans les dalles.
11:58Monsieur Corbière, dans quelles conditions on l'expulse ?
12:00Comme si c'était ça le fond du problème.
12:02Alors que le fond du problème, je vais vous dire,
12:04c'est qu'il y a dans ce pays
12:06nombre d'inégalités sociales
12:08qui n'ont jamais eu une telle accumulation
12:10de richesses entre les mains d'une minorité.
12:12C'est ça le problème du pays.
12:14J'aimerais qu'on puisse parler de ça.
12:16Comment, notamment à travers la discussion sur le budget,
12:18on réoriente des politiques pour qu'il n'y ait pas
12:20ces 40 milliards de ponctions
12:22qui soient faites dans nos services publics.
12:24Ça, ça m'intéresse.
12:26Comment on ne va pas supprimer les 4000 postes dans l'école
12:28comme M. Barnier ?
12:30Non, pas 4000, 2000.
12:32Pardon ?
12:34Les syndicats de l'éducation nationale
12:36considèrent qu'on est quand même autour de 4000 postes
12:38qui devraient être supprimés.
12:402200 avec 2000 créations d'AESH.
12:42C'est comme il y a 2000 créations d'AESH,
12:44il y a 4000 postes d'enseignants,
12:46j'ai dit.
12:48Mais on dit qu'il y aura 2000 postes à l'arrivée.
12:50Je connais la combine, les postes d'AESH.
12:52Non, je parle de l'éducation nationale.
12:54Les postes d'AESH, je ne les mets pas sur le même plan que les postes d'enseignants.
12:56Les postes d'enseignants sont des métiers féminins
12:58qui sont payés même en dessous du SMIC,
13:00c'est-à-dire qu'ils ont une mission indispensable.
13:02Je rappelle que juste dans mon département, la Seine-Saint-Denis,
13:04département le plus jeune et le plus populaire,
13:06on estime qu'un jeune sur deux qui devrait avoir droit à une AESH,
13:08c'est les dames qui accompagnent les gamins dans les écoles.
13:10Pourquoi je parle de ça ?
13:12Par rapport à ce que vous me disiez,
13:14c'est que ça, ça m'intéresse, les inégalités.
13:16On peut passer des heures, vous allez m'inviter à me mettre sur le grill,
13:18à savoir de quelle manière je veux faire ça ou ça
13:20pour tel étranger, pour qu'on ne parle pas du fond du problème.
13:22Alors, je vais vous dire, c'est que ce que je crois...
13:24L'immigration, c'est l'une des préoccupations premières des Français.
13:26Mais bien sûr, on ne cesse d'en parler, je vous ai répondu.
13:28Bon, très bien. Alors parlons du budget.
13:30Je vais terminer même en disant, vous savez,
13:32à l'heure des grands dérèglements climatiques,
13:34des guerres en Europe, des traités de libre-échange
13:36qui font que vous avez des économies entières de certains pays
13:38qui sont fichus par terre, oui, nous avons à aborder
13:40pas seulement la France,
13:42le grand problème, notamment,
13:44de migration, de gens qui vont...
13:46Comment on fait en sorte que les gens ne quittent pas leur pays ?
13:48Alors, puisque vous parlez de libre-échange,
13:50est-ce que la France...
13:52Est-ce que la France est en train de se coucher
13:54face aux autres partenaires de l'Union Européenne
13:56sur le Mercosur ?
13:58Moi, je suis défavorable à ce traité.
14:00Oui.
14:02Est-ce qu'aujourd'hui, la France a cédé ?
14:04Est-ce que vous avez des informations ?
14:06C'est ce qui est murmuré ici ou là.
14:08Ils ont été d'une telle ambiguïté, la diplomatie française,
14:10qu'à ce stade, on en aura tout entendu
14:12de la part du gouvernement français.
14:14Donc, je suis extrêmement méfiant, on va dire,
14:16sur ce qu'ils sont en train de faire.
14:18C'est un traité de libre-échange qui n'est pas favorable,
14:20notamment à nos agriculteurs en France.
14:22Donc, j'espère que nous serons,
14:24de ce point de vue-là...
14:26Encore en train de résister.
14:28Le budget, vous avez vu le travail
14:30de la Commission des Finances, on a vu.
14:32Premier travail, nouvelle tranche d'impôt
14:34sur les héritages à 49 %,
14:36taxe renforcé,
14:38les députés...
14:40En commission.
14:42En commission, supprimer la hausse de la taxe sur l'électricité.
14:44Je me félicite de ce travail,
14:46que j'applaudis mes collègues députés,
14:48je pense notamment à un de mes amis,
14:50Daniel Simonnet, qui a fait passer
14:52l'amendement qui fait que, notamment,
14:54la contribution pour les plus riches, pour les plus favorisés,
14:56on parle des 24 000 personnes, les plus fortunées de France,
14:58ne sera pas ponctuelle, mais sera durable.
15:00Pourquoi ? Quel est le fond du problème ?
15:02Pour résumer les choses.
15:04Notre budget n'est pas mis à mal
15:06en raison d'un trop plein de dépenses,
15:08mais en raison d'un rétrécissement
15:10des recettes ces dernières années.
15:1263 milliards en moins du budget,
15:14notamment parce que toute une série,
15:16je vais appeler ça des cadeaux fiscaux,
15:18ont été notamment donnés aux plus fortunés
15:20de ce pays. On a supprimé l'ISF.
15:22Au passage, en commission, nous avons voulu
15:24rétablir l'ISF, et il y a eu une alliance
15:26entre les macronistes et les amis de Mme Le Pen.
15:28Là encore, électeurs de Mme Le Pen
15:30qui nous écoutaient ne croyaient pas
15:32que ces gens-là sont pour plus de justice sociale.
15:34Quand nous avons voulu tout simplement rétablir l'ISF,
15:36ils s'y sont opposés. Et il y a eu,
15:38de ce point de vue-là, une politique qui a été
15:40absurde. 200 milliards d'euros
15:42qui sont attribués aux entreprises
15:44sans condition. Moi, je suis pour aider certaines entreprises,
15:46mais il y a des grands groupes. C'est absolument scandaleux.
15:48Peut-être qu'on aura le temps de parler de Sanofi, mais quand même,
15:50qui reverse des milliards de dividendes
15:52à ses actionnaires, qui est aidé
15:54par la puissance publique, et qui va encore
15:56prochainement supprimer
15:58sans doute une de ses entreprises
16:00sur des molécules qui ne jugent pas
16:02assez rentable. — Mais ça, vous ne le savez pas, Zahir.
16:04— Comment ça, vous ne le savez pas ? — Si Sanofi
16:06va supprimer... — La discussion
16:08est engagée, et il y a de quoi quand même
16:10être assez inquiet. — Pour que je sache,
16:12pérennité des emplois, des sites de production
16:14et du Doliprane, c'est ce qui a garanti le gouvernement,
16:16me semble-t-il. — Pardon ? Ah, c'est ce qui a garanti
16:18le gouvernement, mais je ne crois pas que l'entreprise Sanofi...
16:20Pourquoi je parle de Sanofi ? C'est que nous aidons publiquement
16:22des entreprises. On estime que Sanofi
16:24a dû bénéficier... — À juste raison ?
16:26— Je suis pour que ce soit conditionné.
16:28Moi, des TPE, PME,
16:30que je connais, qu'il faut aider, je suis
16:32d'accord. Il y a des entreprises...
16:34Actuellement, je suis en train de travailler sur
16:36ce qu'on appelle le crédit impôt-recherche. Il y a
16:38des entreprises. Ça peut être utile, nécessaire
16:40que la nation dise « Effectivement, on va vous aider
16:42fiscalement si vous investissez
16:44dans la recherche pour qu'éventuellement vous ayez une aide ».
16:46Mais quand c'est des grands groupes, et notamment
16:48on en a cité un, où on a quasiment l'impression
16:50d'un effet d'aubaine à l'arrivée,
16:52expliquez-moi pour quelles raisons des groupes qui reversent
16:54des dividendes à leurs actionnaires... Je parle de Sanofi.
16:5614 milliards qui ont été reversés à leurs actionnaires.
16:58C'est beaucoup. Pourquoi là-dedans, il devrait y avoir
17:00un milliard, par exemple, qui est
17:02de l'argent public qu'on leur a donné,
17:04non pas pour enrichir leurs actionnaires, mais pour
17:06mettre plus dans la recherche. Là-dessus, je suis pour des politiques
17:08ciblées et pas comme...
17:10Pourquoi on parle de ça ? C'est parce que le
17:12déficit, la dette qui a été creusée
17:14n'a pas été creusée parce qu'on a trop soigné,
17:16on a trop éduqué. Elle a été creusée parce qu'on
17:18a gaspillé de l'argent. Emmanuel Macron,
17:20le soi-disant Mozart de la finance,
17:22est un tocard de la finance, en vérité.
17:24Il a creusé la dette. Ce qu'il y a de terrible,
17:26c'est qu'après avoir fait son méfait, maintenant il se tourne
17:28vers les Français.
17:30À travers M. Barnier, il dit « Maintenant, c'est à vous de payer ».
17:32Alors moi, je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord
17:34pour qu'on supprime des postes. Je ne suis pas
17:36d'accord pour que l'hôpital public soit
17:38dans une telle situation de dégradation. Je ne suis pas
17:40d'accord pour que, progressivement, on demande
17:42par exemple aux départements,
17:44aux régions, qui mènent
17:46souvent dans leur politique sociale, déjà
17:48on leur a attribué des missions
17:50qui n'étaient pas la leur, que tout ça se rétrécisse
17:52parce que ça va être plus dur pour les plus modestes.
17:54Est-ce que vous êtes favorable à une nationalisation de Sanofi
17:56comme le demandaient les filles ? Pourquoi pas.
17:58Pourquoi pas. C'est des secteurs stratégiques. Ça coûterait combien ?
18:00Je ne sais pas. Mais c'est une politique qui peut être mise en place.
18:02120 milliards ? Non mais c'est des questions...
18:04La question, elle est stratégique.
18:06La question, elle est stratégique.
18:08Est-ce que nous considérons
18:10qu'il est indispensable que nous ayons
18:12sur le territoire national certains secteurs économiques
18:14qui sont stratégiques dans le cas
18:16de l'indépendance de la nation ?
18:18Le principe actif sera bientôt fabriqué en France
18:20alors qu'il était fabriqué en Chine
18:22dans l'ISER avec une usine
18:24qui est en construction.
18:26Voulez-vous, je vous connais, voulez-vous défendre
18:28la direction de Sanofi ?
18:30Je ne défends pas, mais non.
18:32Donc le sujet, les dirigeants de Sanofi doivent entendre
18:34que le contribuable français n'est pas une vache
18:36allée qui aide et soutient
18:38ces entreprises, notamment par des politiques,
18:40je l'ai dit, fiscales, plus avantageuses, pour qu'ils
18:42reversent des sommes significatives à leurs actionnaires
18:44et que, sitôt qu'ils en ont la possibilité,
18:46notamment, ils ferment certains secteurs de production
18:48pour, pourquoi pas, aller s'installer
18:50dans des endroits plus intéressants.
18:52C'est une question stratégique. On ne peut pas être les beunés
18:54tout le temps. Et je le répète, ce qui me met en colère,
18:56c'est que quand vous avez un gouvernement
18:58qui est défait dans les urnes,
19:00parce que c'est quand même ça, le moment dans lequel on est,
19:02il n'y a aucune majorité, ni à l'Assemblée nationale,
19:04ni dans le pays, pour mener la politique
19:06que Michel Barnier veut mener. Donc son budget,
19:08il est illégitime. En commission, le travail
19:10que vous avez pointé montre qu'un travail...
19:12Vous voterez contre, évidemment. Mais évidemment qu'on votera contre.
19:14Mais il faudrait même censurer ce gouvernement.
19:16Vous le censurerez. Mais ce gouvernement n'a aucune légitimité.
19:18Vous le censurerez. Mais bien sûr, il le faut.
19:20Et d'ailleurs, j'observe que s'il n'est pas censuré,
19:22parce que là encore, les faux opposants
19:24du Rassemblement national n'ont pas voulu le censurer
19:26la dernière fois, soi-disant pour lui donner sa chance.
19:28Quelle chance ? On en est là.
19:30Il y a un problème démocratique au-delà des différents
19:32choix économiques. On a un problème démocratique.
19:34— Deux questions pour terminer.
19:36On n'a pas beaucoup de temps.
19:38La candidature unique
19:40de la gauche en 2027, c'est ce que demande
19:42Olivier Faure. C'est ce que demande
19:44beaucoup de gens à gauche.
19:46— C'est ce que demande aussi Alexis Corbière et beaucoup d'autres.
19:48— Mais Olivier Faure dit, en excluant Jean-Luc Mélenchon,
19:50vous dites la même chose. — Il ne faut exclure personne.
19:52Deux choses. On va aller à l'essentiel.
19:54Vous m'avez reçu, vous l'avez dit,
19:56député écologiste. On se connaît bien.
19:58Depuis longtemps, vous m'avez reçu comme député insoumis.
20:00J'ai exclu de la France insoumise. On n'a pas le temps de développer.
20:02Éventuellement, on en reparlera une plus longue fois.
20:04Pourquoi, notamment ? Parce que je défends l'idée
20:06qu'aujourd'hui, dans la paix dans laquelle on est,
20:08nous devons maintenir cette stratégie de l'unité
20:10qui s'est appelée, à mon avis, NUPES aujourd'hui,
20:12Nouveau Front populaire, qui est, me semble-t-il,
20:14la condition, une des premières conditions, mais pas la seule,
20:16pour qu'il y ait un candidat de gauche au second tour
20:18et que nous puissions éviter la victoire à l'extrême droite.
20:20Donc, pour répondre à votre question, je suis favorable
20:22à un candidat unique du Nouveau Front populaire
20:24à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.
20:26Je commence cette discussion en disant
20:28pas d'exclusive, mais pas d'imposition non plus.
20:30Nul ne peut venir dans cette discussion
20:32en disant, un peu comme à l'Académie française,
20:34il y a des secrétaires perpétuels,
20:36il y a un candidat perpétuel. Non.
20:38Vous avez compris de quoi je parle.
20:40Est-ce que les dirigeants insoumis veulent bien rentrer dans la discussion
20:42de comment on désigne
20:44une candidate ou un candidat commun
20:46sur la base du programme du NFP
20:48à l'occasion de la prochaine élection présidentielle.
20:50À partir de là, il y a deux écoles.
20:52L'école François Hollande qui dit, j'en ai rien à fiche,
20:54il y aura deux candidats, et il a tort, et il continue
20:56ces méfaits encore. Et il y a une autre école
20:58que je souhaite que ne soit pas retenue,
21:00un peu sectaire, qui consiste à dire, le candidat
21:02c'est nous, ça ne se discute même pas, tel que le fait
21:04notamment Jean-Luc Mélenchon. Dans ce cadre-là,
21:06ce que dit Olivier Faure
21:08est positif quand il dit qu'il faut un candidat commun.
21:10Moi, je ne suis pas favorable à ce qu'on commence la discussion
21:12tout sauf lui. Tout le monde peut rentrer
21:14dans la discussion. Et si Jean-Luc Mélenchon
21:16va être le candidat commun du Nouveau Front Populaire,
21:18c'est un élément de discussion.
21:20Maintenant, à partir de là, il faut aussi voir
21:22est-ce que, véritablement, il coche les meilleures cases
21:24pour être un bon candidat de premier tour
21:26et aussi un bon candidat de second tour.
21:28Moi, je crois que la stratégie qui a été prise
21:30dernièrement crée des conditions. Et, quelque part,
21:32je le regrette, pour qu'en particulier...
21:34Est-ce qu'il les coche ? Je termine ma réponse.
21:36Oui. Par en particulier, au second tour, aujourd'hui,
21:38il est un candidat qui serait rudement battu par Mme Le Pen
21:40car je pense que Jean-Luc Mélenchon a fait
21:42le choix d'être plus le chef de la France
21:44la plus radicale de la gauche, c'est très bien,
21:46plutôt que d'avoir un discours qui permet de rassembler.
21:48Et c'est une erreur stratégique.
21:50Et quand j'ai voulu dénoncer ça, ça m'a valu d'être exclu
21:52de la France Insoumise.
21:54Merci Alexis Corbière d'être venu nous voir ce matin
21:56sur l'antenne de Sud Radio 8h58.
21:58Patrick Roger, avec vous en direct de Lyon,
22:00avec Jean-Michel Aulas comme invité.
22:02Ne ratez pas cela.
22:04A tout de suite.

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