LENGLET-CO - Mais ou est passé l'argent public distribué? l'exemple édifiant de l'hopital

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Il y a deux jours, Bruno le maire annonce que le déficit de la France dérape gravement pour atteindre 5,6% du PIB cette année. Ces chiffres poussent François Lenglet, dans son édito du 5 septembre, à se demander où est passé l'argent public.

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00:007h38, Langue L'Eco, François Langlais, bonjour, il y a deux jours on apprenait que le déficit de la France dérapait gravement pour atteindre 5,6% du PIB cette année
00:12et ça sera sans doute bien pire, vous nous le disiez, l'année prochaine.
00:15Ces chiffres sont consternants et ils appellent une question, mais où est passé l'argent François ? Comment a-t-il été dépensé par l'État cet argent ?
00:22On va prendre un exemple, Thomas, un seul, un exemple illustratif de la gestion catastrophique de la sphère publique par l'administration Macron.
00:31Est-ce que vous avez une idée de l'argent qui a été dépensé pour l'hôpital, en dehors du budget, c'est-à-dire les contributions exceptionnelles qu'on a versées depuis 3 ans ?
00:40Non, aucune.
00:40Beaucoup ?
00:4140 milliards d'euros.
00:4240 milliards, en plus du budget ?
00:45C'est trois fois le budget de la justice, alors que, évidemment, on n'a pas vraiment l'impression que ça fonctionne beaucoup mieux.
00:52Il y a eu 7 milliards d'euros d'augmentation de salaire par an, des aides au désendettement, des aides à l'investissement.
01:00Pourquoi est-ce que, finalement, c'est si peu productif ? La Cour des comptes a fait un rapport passionnant et qui explique qu'on a saupoudré, on a gaspillé.
01:09Bon, ça veut dire que ces sommes considérables, 40 milliards d'euros sur 3 ans, on le rappelle, ont été dépensées en pure perte, quoi.
01:15Écoutez, ces augmentations, je parlais de 7 à 8 milliards par an, le problème, elles ont été faites, mais on n'a pas demandé de contrepartie.
01:23Les augmentations de salaire, elles étaient quand même légitimes.
01:25Elles étaient nécessaires, mais on n'a pas demandé de contrepartie à la structure, en termes d'organisation, en termes d'organisation des gardes de nuit, de week-end.
01:35En fait, on a traité les conséquences, mais pas les causes.
01:39Au moins, l'aide au désendettement des hôpitaux, ça a dû les soulager un peu quand même, quand on efface un peu l'ardoise.
01:44Détrompez-vous. Là aussi, on a réussi à se planter. La Cour des comptes nous dit, au total, 15 milliards et demi, donc c'est pas une paille.
01:50Financée en grande partie, d'ailleurs, par la prolongation de la fameuse dette sociale qui est sur nos feuilles de salaire.
01:55L'argent n'est pas arrivé au bon endroit.
01:57On a surcompensé des hôpitaux qui allaient bien, et pas assez ceux qui allaient bien, qui allaient mal.
02:0280% des hôpitaux ont profité de cette manne, alors qu'en réalité, il n'y a qu'un tiers qui est surendetté.
02:08Aucune mesure pour rétablir les comptes de façon pérenne.
02:11Normalement, quand on renfloue une entreprise, on lui donne de l'argent, mais on se débrouille pour qu'elle n'en perde plus.
02:15Rien n'a été fait.
02:16Au point qu'en 2021, le nombre d'établissements surendettés baisse, mais ils repartent dès 2022.
02:22On a peut-être profité pour moderniser les hôpitaux ?
02:25C'est vrai que c'est un sujet clé, c'est un parc vieillissant, sous-équipé.
02:28Là encore, somme considérable, jugement de la Cour des comptes sans appel.
02:33Saupoudrage de l'argent, pas de priorité définie, dispositif mal piloté, pas d'expertise technique pour sélectionner les projets,
02:41financière, pour en suivre, justement, la distribution de l'argent.
02:47Et puis, trop de projets.
02:48Les ARS, les agences régionales de santé, ont sélectionné pour 27 milliards de projets d'ici 2029,
02:54d'où le risque d'une nouvelle dérive financière.
02:57Au final, si on résume ce que vous dites, on a pris 40 milliards, on les a jetés par les fenêtres ?
03:00Vous l'avez dit, les augmentations de salaire, c'est pas jeté par les fenêtres, c'était nécessaire.
03:05Mais ce qui est frappant, c'est que les problèmes de fonds n'ont pas été traités.
03:09Précipitations, incompétence, manque de direction.
03:13En fait, on a fait de l'arrosage automatique, alors qu'il aurait fallu faire du traitement ciblé.
03:17Résultat, quatre ans plus tard, la situation reste ultra tendue, alors que la dette publique, elle est bien là.
03:23Et c'est tout le problème de l'action publique sous cette présidence, on n'en a pas pour notre argent.

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