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Tous les week-ends sur Europe 1, Lénaïg Monier reçoit un invité pour éclairer les consommateurs sur les sujets du moment.
Retrouvez "L'interview conso du week-end" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-conso-du-week-end

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Transcription
00:00Europe 1 Matin Week-end. 6h, 9h. Lénaïque Mogné.
00:05Mais pour l'heure à 6h41 sur Europe 1, on accueille le premier invité d'Europe 1 Matin Week-end.
00:10Lénaïque Mogné, en ce dernier jour des Jeux de Paris 2024, dernier jour des Paralympiques,
00:14vous recevez le fondateur de Sportvox et membre de l'Observatoire du Sport, Louis-Marie Vallin.
00:19Oui, parce qu'il est pratiquement temps de dresser un bilan, même si on imagine bien qu'on aura des chiffres un peu plus tardivement pour ce bilan des retombées économiques.
00:29Bonjour Louis-Marie Vallin. Bonjour Lénaïque.
00:31Alors, il est donc un peu tôt, je vous le disais, pour avoir tous les chiffres.
00:35Mais d'abord, qu'est-ce qu'on calcule et comment on calcule quand on veut parler de retombées économiques ?
00:38Alors déjà, il faut se mettre dans un contexte global et se dire que des retombées vont être à court, à moyen et à long terme.
00:45C'est très important déjà de se dire ça.
00:47Et si on veut calculer à court terme, ce qu'on peut vous dire déjà le 7 septembre, c'est que ces Jeux sont rentables pour le contribuable.
00:52D'accord. C'est déjà le cas.
00:54Déjà une bonne nouvelle.
00:55C'est une très très bonne nouvelle.
00:56Il faut se dire que ces Jeux, on a la facture aujourd'hui, ils ont coûté autour de 8,8 milliards, pour être précis, d'euros.
01:03Ce sont les Jeux les moins chers du XXIe siècle.
01:05C'est déjà un exploit.
01:06Il faut se dire que les Jeux de Pékin ont coûté 32 milliards en comparaison et ceux de Londres, 12 milliards.
01:11Et on parle en plus en absolu, sachant qu'il y a eu l'inflation depuis.
01:13Donc il faut vraiment se dire que ces Jeux n'ont pas coûté très cher.
01:16Et sur ces presque 9 milliards, ce que vos auditeurs doivent bien comprendre, c'est qu'il n'y en a que 3,2 voix, entre 3,2 et 4, qui sortent de la poche du contribuable.
01:25Donc déjà, c'est important de poser ces bases-là.
01:27Et ces 4 milliards, l'OFCE nous dit qu'on les a déjà rentrés, d'une manière directe ou indirecte.
01:33Donc on a équilibré déjà les deux colonnes.
01:35On est déjà neutre sur le bilan olympique.
01:37Alors vous allez me dire, c'est quoi ces 4 milliards ?
01:40Ces 4 milliards, ce sont les retombées déjà pour les prestataires.
01:43On a oublié que les prestataires, c'était une promesse des Jeux.
01:45Et elle était en grande partie tenue.
01:47C'était surtout de faire appel à des entreprises, sinon uniquement parisiennes, au moins franciliennes ou françaises.
01:52Et donc finalement, ces gens qui ont travaillé pour les Jeux, c'est l'économie française qui a tourné.
01:57Ça, c'est un premier point.
01:58Il y a aussi l'aspect tourisme, bien évidemment.
02:00Bien sûr, l'hébergement, la restauration.
02:02Et tout cet effet-là, on l'a senti, l'effet JO.
02:04Il a été très, très marquant.
02:05Et c'est marrant parce que cet été, il y a eu un turning point.
02:08C'est-à-dire que juillet s'est mal passé.
02:10Quel drôle de mot.
02:11Vraiment un point de tour.
02:13Pourquoi ? Parce qu'il y a eu cette cérémonie d'ouverture qui a été splendide,
02:17unanimement reconnue dans le monde entier comme étant moderne, qui a redynamisé l'image de Paris.
02:21Et à partir de ce moment-là, les réservations ont complètement switché.
02:25On a fait un mois d'août qui était très intéressant.
02:28Alors que ça partait doucement.
02:29Ça partait très doucement.
02:30En juillet, c'est mal passé pour les restaurateurs et les hôteliers.
02:33Et au bilan, sur l'été, c'est un plus de 100 millions pour la région parisienne en termes de tourisme.
02:38Donc c'est quand même un bon point.
02:40Mais ce qui m'intéresse surtout, c'est si on regarde à moyen terme.
02:43À moyen terme, comme je viens de vous le dire, l'image de Paris a été redynamisée, modernisée.
02:48Il faut voir que Paris, depuis quelques années, depuis une décennie, voire un peu plus,
02:51ce n'est plus la ville qui fait le plus rêve dans le monde.
02:53Ce n'est plus la plus attractive.
02:54Ce n'est plus la ville la plus touristique du monde.
02:57Et là, ça a changé.
02:59Paris est redevenue une ville sexy.
03:01Paris est redevenue la ville de l'amour.
03:02Paris est redevenue la ville de la fête.
03:04Paris est de nouveau une fête.
03:06Et ça, c'est génial.
03:07C'est une ville aussi très sécurisée, avec des touristes partout.
03:09Peut-être que la parenthèse enchantée va s'achever, hélas, pour nous parisiens.
03:13Peut-être.
03:14Mais ce qu'ont vu les touristes, c'est quoi ?
03:16C'est ça.
03:17Et c'est les premiers retombées.
03:18Parce qu'on a déjà des retombées de réservation pour 2025.
03:21On sait que ça va être une année historique en termes de tourisme pour Paris,
03:24qui pourrait redevenir justement cette top ville dans le monde en termes de tourisme.
03:27Donc ça, ce n'est pas du tout neutre.
03:29Et en plus, si on vole là-dessus, il y a cet héritage.
03:33Parce qu'à long terme, c'est ce nom.
03:34On a mis à toutes les sauces ce mot héritage.
03:36Je suis d'accord avec vous, on en a beaucoup dit.
03:37Mais c'est quoi l'héritage, concrètement ?
03:39Le premier héritage de Jeux de Paris, c'est la pratique.
03:42Et c'était l'objectif.
03:43La pratique sportive.
03:45Et la pratique sportive, elle passe par quoi ?
03:46Elle passe déjà par l'intérêt des gens pour pratiquer.
03:49Or, les retombées, on les voit directement, il y a toujours un effet.
03:52Là, les gens ont vu Félix Lebrun jouer au ping-pong.
03:55Ils ont interdit le ping-pong.
03:56J'allais vous le dire, parce qu'effectivement, il y a des chiffres qui sont assez palpables.
03:59Déjà, effectivement, parce que Décathlon, Carrefour,
04:02certains équipementiers expliquent effectivement que les ballons de volley,
04:07que les raquettes de ping-pong, enfin de ping comme on dit désormais,
04:11ont connu des ventes exponentielles au cours de l'été.
04:15C'est assez classique, ça, quand on voit des champions, on veut les imiter
04:18ou ça se traduit sur du plus long terme également ?
04:20Alors, déjà, effectivement, il y a des tendances qui sont court terme.
04:23Là, on le voit très bien et c'est chiffré.
04:24Déjà, tous les clubs vont avoir du mal à gérer l'afflux de gens.
04:29On parle de plus 5% à plus 20% selon les disciplines de licenciés, ce qui est énorme.
04:33C'est colossal, oui.
04:34Et c'est des choses qu'on voit systématiquement.
04:36On le voit après une coupe du monde de foot, quand on gagne, on gagne des licenciés.
04:39En revanche, après 2010, on en avait perdu 15%.
04:41Mais c'est très important d'avoir ça en tête.
04:43Mais cette pratique du sport, non seulement elle va être essentielle,
04:47elle va permettre d'améliorer, elle va donc faire marcher l'économie.
04:50Tous ces revendeurs, tous ces distributeurs d'articles de sport vont en profiter.
04:54Ça, c'est une évidence.
04:55Qui va en profiter aussi ? Les stades.
04:57Les gens vont avoir envie d'aller voir ces athlètes.
04:59De nouveaux sports aussi peut-être.
05:00De nouveaux sports, bien sûr.
05:01Et des sports paralympiques, pourquoi pas ?
05:03Il y a vraiment économiquement quelque chose qui va se passer.
05:05Et sur la pratique, il y a aussi cet héritage structurel.
05:08Bien évidemment, vous avez tous vu la partie immergée de l'iceberg.
05:12Paris, les nouveaux centres quelque part éphémères.
05:16Mais ce qu'on n'a pas vu, ce que les gens ne voient pas,
05:18c'est que pour répondre au cahier des charges du CIO, il faut rénover.
05:22Il faut permettre aux gens de s'entraîner.
05:25Toutes les délégations doivent s'entraîner pendant ces 15 jours.
05:27Donc, c'est plein de petites stades, plein de petites infrastructures qui se sont améliorées.
05:31Et ça, c'est les Français qui vont bénéficier directement.
05:34Et si les Français font plus de sports, si les Français vont vers la pratique sportive,
05:39c'est aussi des retombées économiques indirectes sur la santé publique.
05:42On sait qu'aujourd'hui, sur la jeunesse, on a des vraies problématiques de santé publique,
05:45que ce soit sur des questions de surpoids, de problèmes cardiovasculaires précoces.
05:48Ça, à long terme, on peut espérer que si cette dynamique est entretenue,
05:52et ça, c'est un grand si,
05:53on pourrait avoir une génération qui coûte moins cher à la sécurité sociale.
05:57Donc, les retombées économiques du CIO, il faut les bouger.
06:01Il faut entretenir cette dynamique-là, il faut entretenir la flamme quelque part.
06:04Et si on entretient la flamme, les retombées vont être majeures.
06:06Et si on a effectivement également des petits qui vont s'inscrire à la piscine,
06:10des futurs Léon Marchand, il y a beaucoup d'enfants qui se noient chaque été,
06:13on en parle, hélas, ce sera également vertueux.
06:16Donc, on peut associer la vertu du sport à la vertu de l'économie.
06:20Merci beaucoup, c'est passé très vite.
06:22Merci beaucoup à lui, Marie Valin, de l'Observatoire du sport,
06:25d'avoir porté votre éclairage d'économiste sur ces Jeux olympiques et paralympiques.
06:30Merci à vous.

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