• il y a 2 mois

Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Et nous sommes dans le studio d'Europe 1 avec Rachel Khan, bonsoir Rachel ! Essayiste,
00:11écrivaine.
00:12Je voulais dire un mot de votre dernier ouvrage, on va le citer, Encore debout, la république
00:16à l'épreuve des mots, livre qui a été publié en avril mais qui raconte bien un
00:19peu cette période actuelle où le dialogue social est plus que compliqué.
00:23Bon courage Michel Barnier parce que c'est lui qui va devoir s'y coller ! C'est vrai
00:29avec la montée des idéologies radicales, c'est vrai que c'est d'actualité.
00:33C'est vrai, je l'écris, il est sorti au mois de mai plutôt et on est très précisément
00:40dans ce contexte-là, c'est-à-dire des radicalités avec des personnes qui ont des
00:44mantras, la police tue, l'extrême droite l'extrême droite, de l'autre côté aussi
00:49des marqueurs qui empêchent le dialogue, finalement ce livre c'est un miracle que
00:54la république tienne encore debout alors que nous ne parlons plus le même langage
00:58alors que certains partis ne veulent plus que nous parlions le même langage.
01:01Et là Michel Barnier lui ce qu'il doit faire c'est rétablir le dialogue pour relever
01:06la France.
01:07Justement on va en parler, Paul Melun évidemment est avec nous, écrivain et essayiste.
01:11On va en parler, je voulais vous dire une chose, je ne sais pas si vous avez écouté
01:14les mots de Michel Barnier qui est allé à la rencontre du personnel hospitalier tout
01:19à l'heure à l'hôpital Necker et qui a tenu une conférence de presse aux alentours
01:22de 17h.
01:23Ces mots c'était vraiment le consensus, le consensus, je vais parler, je vais écouter,
01:27je suis à l'écoute des français.
01:30Il n'est pas sorti grand chose effectivement des mots du premier ministre mais il envoie
01:39ce message.
01:40C'est vrai qu'il se retrouve à la tête d'un gouvernement qu'il va devoir former.
01:46C'est un casse-tête sans nom, vu le contexte non ?
01:49C'est-à-dire qu'il n'y a pas de mesures qui en ressortent mais ce qu'il a dit est
01:56pour moi l'élément majeur, c'est-à-dire que la démocratie c'est le dialogue.
01:59Alors que là on l'a vu avec la manifestation et puis les extraits que vous avez pu nous
02:04faire écouter, cette volonté de ne pas dialoguer, cette volonté finalement de disqualifier
02:10alors qu'il n'est même pas encore, enfin voilà, il a été nommé il y a à peine
02:1448 heures, cette volonté d'insuffler de la haine dans la société et puis cette volonté
02:20de raconter un récit qui n'existe pas avec toujours Lucie Casté et des drapeaux palestiniens
02:26et j'en passe.
02:27Mais ça on va y revenir parce que les drapeaux palestiniens, pardon Paul Melun, je ne vous
02:32ai pas encore donné la parole, mais je ne comprends pas et je ne comprendrai jamais
02:36ce que font les drapeaux palestiniens dans des manifestations en France, je ne comprends
02:43pas, expliquez-moi, je ne sais pas si les auditeurs d'Europe 1 comprennent, moi je
02:46comprends pas, Rima Hassan qui était encore aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, Manon
02:51Brion, qu'est-ce que le conflit israélo-palestinien vient faire en France, expliquez-moi, les
02:58auditeurs d'Europe 1, je suis persuadée qu'il y a plein d'auditeurs d'Europe 1
03:01qui sont comme moi et qui ne comprennent rien.
03:03Mais on est tous, cher Pascal, un peu incrédules devant cette stratégie du pire de la France
03:09insoumise, ce sont des gens qui ont fait campagne aux européennes sur le conflit israélo-palestinien,
03:14campagne aux législatives sur le conflit israélo-palestinien et qui maintenant pour
03:17nous dire que Michel Barnier serait illégitime agit des drapeaux palestiniens.
03:21Alors qui est légitime à gouverner en France ? C'est un leader palestinien ? Ce n'est
03:25pas sérieux.
03:26Ce sont des gens qui, si vous voulez, sont dans une logique du pire, cette logique s'appelle
03:29le clientélisme, c'est-à-dire flatter une certaine partie de l'électorat pour constituer
03:35une nouvelle base.
03:36Et ça, c'est la stratégie maintenant bien connue de Jean-Luc Mélenchon, vieille stratégie
03:40trotskiste, la conflictualisation, la pagaille dans le pays et au milieu de cette pagaille,
03:46il y a un électorat qu'on pourrait appeler un électorat de substitution.
03:49La gauche a perdu, la gauche mélenchoniste en tout cas, un certain nombre de positions
03:53vis-à-vis des Français, du peuple français dans les campagnes notamment et ils vont chercher
03:58un nouvel électorat.
03:59Je tiens quand même à dire que cette position-là à gauche, bien que très visible, n'est
04:03heureusement pas hégémonique et qu'il existe des gens, comme François Ruffin d'ailleurs,
04:07qui ont quitté LFI pour cette raison-là parce que lui parlait aussi au français des
04:09campagnes, qu'il existe une gauche sociale-démocrate, par exemple Bernard Cazeneuve, même si elle
04:13n'est pas suffisamment écoutée à mon goût, elle existe et que ces gens-là, Rima
04:17Hassan, Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard, phagocytent la gauche avec leurs propositions
04:21mortifères mais qu'il n'y a pas qu'eux et heureusement.
04:24Je ne sais pas si vous avez vu aussi, juste en lien avec cette actualité, parce qu'on
04:28va revenir sur la faible mobilisation et les mots de Michel Barnier, mais puisque vous
04:32avez parlé de ces drapeaux palestiniens, Rachel Kane, je rebondis, est-ce que vous
04:35avez vu que le festival Shalom Europa à Strasbourg a été annulé à cause de menaces ? C'est
04:40un festival qui existe depuis des dizaines d'années.
04:44Là aussi, je ne comprends pas comment la communauté juive de France, aujourd'hui,
04:49vit sous une pression incroyable, j'ai le sentiment qu'on s'est petit à petit,
04:53alors on s'est insurgé puis on l'entend moins ça, on s'est habitué à cet antisémitisme
05:01qui est en train de s'installer, c'est dingue !
05:05C'est dingue, et alors vous voyez les drapeaux palestiniens, et je reviendrai ensuite sur
05:09ce festival, mais les drapeaux palestiniens qui instrumentalisent les droits de l'homme,
05:14qui instrumentalisent la lutte contre le racisme, qui mettent le masque de l'humanisme et
05:20du cessez-le-feu, etc., alors que vous voyez bien que cette manifestation, les mots qui
05:24sont scandés, ce ne sont que des mots de haine, de chaos et effectivement morbides.
05:29Et là encore, ce festival qui s'appelle Shalom, qui s'appelle la paix en hébreu,
05:34et bien avec ces personnes qui subissent des intimidations, des menaces de mort, qui
05:41vivent depuis des mois, puisque déjà au mois de juin, ce festival a été annulé
05:46déjà, donc il a été reporté, puis finalement on a appris aujourd'hui qu'il ne se tiendrait
05:50pas.
05:51De vivre en fait avec cet éléphi qui a insufflé cette haine du juif dans tous les ports de
05:57la société pour que finalement la société soit ultra-fragilisée par rapport à cette
06:03situation-là.
06:04C'est-à-dire, alors heureusement qu'il y a des personnes qui se lèvent, mais là,
06:07une annulation d'un festival qui s'appelle Shalom, c'est tellement symbolique.
06:11Incroyable, un festival à cause des menaces, Paul Melun !
06:13Oui, mais c'est terrifiant et Rachel avait raison, c'est-à-dire qu'on revient toujours
06:17à ce nouvel âge de l'antisémitisme finalement, qui fait que lorsque des athlètes de confession
06:22juive se présentent, et bien on a besoin de leur mettre des policiers derrière eux,
06:25de les mettre sous protection, sous escorte, qu'il y a cet amalgame d'ailleurs qui est
06:29fait et qui est entretenu notamment par l'extrême-gauche entre la politique extérieure israélienne
06:34et les juifs de France.
06:35Et c'est là que l'antisémitisme arrive, parce qu'on a le droit de critiquer la politique
06:38de Benyamin Netanyahou, mais par contre on n'a pas le droit d'être antisémite.
06:41Et il n'y a, regardez bien les conflits internationaux, il n'y a guère que les juifs pour être les
06:45victimes de cela.
06:46Est-ce que par exemple, il y a les Chinois avec les Ouïghours, est-ce que quand on voit
06:49un citoyen chinois, on lui dit « mais tu es responsable de la politique du Xi Jinping
06:53», on serait fou de faire ça ? Ou quand on voit un Russe en France lui dire « vous
06:56êtes responsable de la politique de Poutine en Ukraine » et la liste serait longue.
06:59Bien sûr, personne ne fait ça avec personne, sauf avec les juifs.
07:02Et ça, ça s'appelle l'antisémitisme et ça c'est entretenu et c'est absolument
07:06insupportable.
07:07Donc on a raison de ne pas trembler là-dessus, je pense, en tout cas moi je donne plutôt
07:11le crédit là-dessus à Michel Barnier d'agir contre cet antisémitisme-là.
07:14Il a, avant d'avoir été Premier ministre, eu des positions très fermes et très claires
07:19à ce sujet-là, Emmanuel Macron d'ailleurs aussi, donc je pense qu'il va falloir agir.
07:23Mais en tout cas, ceux qui instrumentalisent ça, ceux qui font de l'antisionisme primaire,
07:28ceux qui, par ces démonstrations de force dans la rue, comme aujourd'hui nous l'avons
07:32vécu, mettent en place, réunissent les conditions de cet antisémitisme-là, et bien ces gens-là
07:37ils n'ont vraiment pas à être fiers aujourd'hui.
07:38On va revenir sur la mobilisation, ça c'est dit, on aura certainement l'occasion d'y
07:42revenir, j'interrogerai d'ailleurs à ce sujet Mathieu Vallée, eurodéputé RN, qui
07:46sera mon invité à 19h30 sur Europe 1.
07:49Je voudrais peut-être qu'on écoute, allez tiens, on va écouter Jean-Luc Mélenchon,
07:52on va revenir sur cet appel à la mobilisation.
07:55Jean-Luc Mélenchon qui est monté au créneau, qui a demandé effectivement aux français
07:59de descendre dans la rue, il a parlé de coups de force d'Emmanuel Macron, bon, quelques
08:04milliers de personnes en région, 26 000 à Paris, selon la préfecture de police.
08:10Écoutez Jean-Luc Mélenchon.
08:11Monsieur Macron, la démocratie ce n'est pas seulement l'art d'accepter d'avoir gagné,
08:19c'est aussi l'art et l'humilité d'accepter de perdre.
08:22Et vous avez perdu ! Il n'y aura pas de preuve derrière la violence que vous êtes en train
08:27de faire, car s'il n'y a plus aucune règle, alors vous entrez dans un monde où c'est
08:33la loi du plus fort, et alors, la loi du plus fort, je vous le dis d'avance, le plus fort
08:38dans ce pays, c'est son peuple !
08:40Voilà pour les mots de Jean-Luc Mélenchon, qui était donc en tête de cortège avec Manon
08:46Brie, Mathilde Panot, Harima Hassan, je le disais tout à l'heure, bon, ça fait un peu
08:50plouf non, Rachel Khan ?
08:51Ça a fait plouf, mais il est tellement dangereux Jean-Luc Mélenchon, il est dangereux pour
08:56nous.
08:57Parce que c'est un excellent tribun.
08:58Pour nous en tant que citoyens, on parlait tout à l'heure de la communauté juive à
09:02tel point que ces ricanements et ces autres tweets sur X qui mettent des cibles sur le
09:09dos des personnes, et notamment de la présidente de l'Assemblée Nationale, ou ces ricanements
09:14sur Élisabeth Borne, sur Rescapé, etc.
09:18Il fait tellement de mal parce qu'il instrumentalise les névroses sociales, les violences personnelles,
09:26la volonté, en fait, notamment de la jeunesse, de descendre dans la rue pour bordéliser
09:30ce pays, et il entache nos piliers démocratiques.
09:34Alors là, ce qu'on a vécu, effectivement, c'est un flop parce que nous sommes fatigués
09:38de Jean-Luc Mélenchon.
09:39On est épuisés de lui, de ses paroles qui mènent finalement au chaos, qui n'ont que
09:47cette volonté-là.
09:48Et puis, il essaie d'incarner Robespierre, mais nous, on ne veut pas de révolution.
09:53On veut simplement que la République soit debout.
09:55Je crois que vous avez raison parce que les Français, pardon, excusez-moi, Paul Melland,
09:59je vais vous poser la question.
10:00C'est vrai qu'une majorité de Français reconnaît qu'Emmanuel Macron a choisi Michel
10:07Barnier, est un peu étonné, en tout cas, de ce choix.
10:10Mais je crois que les Français n'ont pas envie d'avoir, pardon, mais le bazar en France.
10:14Oui, mais bien sûr, c'est ce que Jean-Luc Mélenchon n'a pas compris, ou en tout cas,
10:18fait mine de ne pas comprendre.
10:19C'est-à-dire qu'il est dans la théorie, Jean-Luc Mélenchon, je le disais tout à
10:22l'heure du chaos, il croit que nous sommes aujourd'hui en 1789, ou peut-être en 1788,
10:28il croit qu'on est en 1917 face à la Russie tsariste, il imagine qu'il va arriver un leader
10:32suprême pour renverser le système et l'ordre établi.
10:35Et ce leader suprême, magie, magie, c'est lui, parce que depuis, en tout cas, qu'il
10:39a créé son parti, il n'a pas fait beaucoup de démocratie interne et il s'est imposé
10:42comme un leader incontesté et surtout incontestable, puisqu'il a purgé tous ceux qui osaient
10:46contester son leadership.
10:47Donc, il est dans la tradition des grands leaders révolutionnaires et en tout cas,
10:51il s'inscrit là-dedans.
10:52Bon, je pense qu'il est un peu sale, le fait que cette mobilisation aujourd'hui fasse
10:56flop, effectivement, au vu des chiffres statistiques, il faut le dire, ça prouve que cette stratégie-là,
11:02en tout cas, elle ne récolte pas l'aval d'une majorité de Français et que, vous
11:05le disiez Pascal, une bonne partie des Français aspirent plutôt à la stabilité institutionnelle,
11:10voient peut-être Michel Barnier, en tout cas pour 42% d'entre eux, si je ne dis pas
11:14de bêtises, d'un bon oeil, se disant bon, cet homme-là va peut-être permettre un peu
11:18de stabilité, un peu de calme et je crois qu'au fond, c'est aussi de ça dont la France
11:23a besoin.
11:24Il y a besoin de changements fondamentaux, il y a les Français qui ont voté pour ça,
11:26il y a besoin de ruptures, mais cette rupture, elle ne doit pas se faire dans le sang, dans
11:30les larmes ou dans la violence, cette rupture, elle doit se faire de façon ordonnée, stable,
11:36en tenant compte des différents points de vue, ça va être le travail de Michel Barnier
11:39à l'Assemblée Nationale, il ne va pas pouvoir gouverner seul de toute façon, peut-être
11:42qu'il va passer certains textes avec la gauche parce qu'il aura besoin des votes de certains
11:46ONFP, pourquoi pas le PS, peut-être que sur le régalien, il aura besoin, il faudra peut-être
11:49poser la question à M.
11:50Vallée tout à l'heure, de certains votes du Rassemblement National, je ne sais pas,
11:54mais en tout cas, il va devoir être l'homme du consensus, il a su le faire pour la négociation
11:57avec le Brexit, c'est pour ça qu'il est là aujourd'hui.
11:59– Michel Barnier a dit tout à l'heure, au secteur hospitalier, on ne va pas faire
12:03des miracles, c'est peut-être, c'est peut-être aussi la même chose pour les autres secteurs
12:09et les autres états, mais écoutez le Premier Ministre.
12:12– Si vous tombez sur un Premier Ministre qui vous dit qu'il va faire des miracles,
12:15méfiez-vous, moi je ne suis pas là pour raconter des histoires aux gens, j'ai dit,
12:19je veux dire la vérité, mais on peut faire dans beaucoup de domaines, la santé, l'école,
12:24le logement, les problèmes de la vie quotidienne des Français, la revalorisation du travail,
12:28sans faire de miracles, on peut faire des progrès, alors demandez-moi de faire des progrès,
12:32ça c'est, la réalité même, c'est l'essence de la politique, de faire des progrès,
12:37de créer du progrès collectif, pas des miracles.
12:40– Voilà, des progrès, mais pas des miracles, on va commenter cette sortie de Michel Barnier
12:44dans un tout petit instant sur Europe 1, à suivre le journal Permanent,
12:48Mathieu Vallée, eurodéputé à Rennes, est aussi mon invité, à tout de suite sur Europe 1.

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