Enclavé au cœur de l'Afrique australe, le Botswana est surtout connu pour sa faune sauvage et le delta de l'Okavango.
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00:00Imaginez un pays tout plat, tout sec, grand comme la France, sans accès à la mer, enclavé
00:16au sud de l'Afrique.
00:18C'est la terre des suricates et celle des bouchemèmes.
00:22C'est la terre aussi du peuple Tsoana et de quelques autres.
00:28Depuis l'indépendance de 1966, ils sont unis derrière un drapeau.
00:33Le bleu y représente l'eau, un vrai trésor dans cette contrée aride.
00:49On vient du bout de la planète pour découvrir ces sanctuaires animaliers.
00:55Mais ce pays mérite d'autres détours, réserve d'autres surprises.
01:12La découverte commence à Mône, la porte d'accès incontournable au site le plus célèbre du pays,
01:17le delta de l'Okavango.
01:24Dans la langue des sannes, Mône veut dire « l'endroit où les roseaux sont courts ».
01:33La ville a été fondée en 1915 le long de ce drôle de cours d'eau, la Tamalekane,
01:39dont personne ne sait précisément d'où il vient et où il va.
01:45Car il est alimenté de façon épisodique par les eaux imprévisibles du delta.
01:54A l'origine, on franchissait la rivière par ce vieux pont.
02:00Preuve qu'il n'y a pas beaucoup de vestiges au Botswana, on l'a classé « monument national ».
02:14Mône est restée longtemps une bourgade poussiéreuse, une sorte de ville frontière
02:19où venaient se ravitailler et se distrairent les employés des ranchs et les éleveurs de bétail.
02:32On y croisait déjà ses femmes dans leurs costumes encombrants, des Herero.
02:40Les Herero sont arrivés ici au début du XXe siècle.
02:44Ils fuyaient leur pays, la Namibie actuelle, où ils étaient menacés de génocide.
02:50Les Tswanais leur ont offert l'asile au nom d'une très vieille convention
02:55qui prévoyait, en cas de besoin, l'accueil d'un peuple par l'autre.
03:05Mône s'est rapidement développée à partir de 1970, quand le delta s'est ouvert au tourisme.
03:19La ville compte maintenant plus de 75 000 habitants et elle continue de grandir.
03:25On y afflue de partout pour trouver un emploi, exploiter une opportunité, profiter de la dynamique.
03:36La ville grouille d'activités, c'est ici que se concrétisent tous les rêves d'Okavango.
03:42La découverte du delta suppose des moyens spécifiques, du savoir-faire, du sur-mesure.
03:51A Mône, on se prépare souvent à un safari hors normes, de ce dont on rêve toute une vie.
03:58La découverte d'un des sanctuaires les plus mythiques de toute l'Afrique, la réserve de Moémi.
04:05Moémi, c'est la réserve du delta, son noyau.
04:13Pour y accéder, il faut franchir des pistes difficiles et des bras d'eau.
04:18Le 4x4 est obligatoire.
04:22La réserve de Moémi, c'est la réserve du delta.
04:26Pour y accéder, il faut franchir des pistes difficiles et des bras d'eau.
04:31Le 4x4 est obligatoire.
04:38Ce sanctuaire animal a été créé en 1963.
04:42C'est la première réserve africaine à avoir été initiée par une communauté locale.
04:47D'où son nom, Moémi, celui d'un chef de tribu.
04:52La faunie est exceptionnelle, en raison notamment de la diversité des habitats.
05:12Des cours d'eau de toute taille et innombrables traversent la réserve.
05:17Ils composent un gigantesque réseau hydrographique.
05:21Au sol, il est difficile d'en prendre la mesure.
05:34Du ciel, on appréhende mieux la formidable complexité du delta.
05:39Le fleuve Okavango est venu se répandre ici.
05:43Au lieu de rejoindre la mer, il s'est étalé dans les terres sur 15 000 km².
05:4995% de ces eaux vont finir par s'évaporer.
05:53Et seulement 2% infiltreront la terre.
05:57C'est le plus grand delta intérieur du monde.
06:10L'Okavango dépose chaque année 650 000 tonnes de sédiments
06:15et le visage du delta est en perpétuelle évolution.
06:21Par endroits, c'est la terre ferme qui domine, du moins à la fin de la saison sèche,
06:26car la majorité de ses étendues sont inondables
06:29et se recouvrent quand les eaux du fleuve sont au début de leur cycle.
06:45Pour approcher au plus près la réalité du delta, il y a cette autre façon.
06:50Se laisser guider par un poleur dans son mokoro.
07:04Le mokoro est une embarcation à fond plat propulsée simplement par l'eau.
07:09Le glissement du mokoro sur l'eau est le seul bruit qui vienne troubler le calme incroyable des bras d'eau.
07:26C'est une expérience unique, magique,
07:30mais frustrante et inévitable.
07:39Tant les roseaux et les berges recèlent de secrets si proches, mais qui restent invisibles.
07:51Alors il faut imaginer.
07:53Ce sont des hippopotames qui ont tracé tous ces couloirs d'eau à force de passer dans la végétation.
07:59L'eau du delta, filtrée par les sables, est d'une étonnante pureté.
08:13Aujourd'hui, la plupart des mokoros sont en fibre de verre.
08:17Autrefois, on les taillait dans un tronc d'ébène ou d'arbre à saucisse.
08:21Comme il faut cent ans pour faire un arbre et qu'on avait besoin de plus en plus de mokoros,
08:26ces espèces devenaient de plus en plus rares dans le delta.
08:30La fibre de verre présente aussi un avantage.
08:33Elle est durable et donc plus facile à amortir pour les poleurs qui doivent financer leurs embarcations.
08:40Car les mokoros en bois, eux, ne sont pas en fibre de verre.
08:44Ils sont en fibre d'eau.
08:46Si l'activité des mokoros est centrée sur le tourisme,
08:49la vannerie, elle, trouve aussi des débouchés auprès de la population locale.
08:55C'est le secteur artisanal privilégié du pays.
09:06Les mokoros sont un peu comme les poissons.
09:09Ils ne sont pas en fibre de verre.
09:12Les femmes des tribus de Lokavango excellent dans l'art de tresser leur ouvrage.
09:24Elles utilisent comme matière première la fibre du palmier Mokola,
09:28l'arbre caractéristique du delta.
09:31Ce delta, il faut le contourner par le nord-ouest,
09:35si l'on veut découvrir le fleuve qui l'alimente.
09:49La route goudronnée passe par le nord-ouest,
09:52où l'on peut voir l'île de Guadalajara.
09:55La route goudronnée passe par le nord-ouest,
09:58la route goudronnée passe au large des bradeaux.
10:02Ils sont à 30, 50, parfois 60 kilomètres de là.
10:10Quand on remonte ainsi vers le nord, on découvre un Botswana plus rural,
10:14où l'habitat est encore souvent traditionnel.
10:28La vie est dure pour les animaux domestiques, souvent livrés à eux-mêmes.
10:41Ici, le niveau de vie peut être très bas.
10:45En taillant des louches au bord de l'arbre,
10:48les animaux peuvent s'éloigner de l'eau.
10:51Ici, le niveau de vie peut être très bas.
10:55En taillant des louches au bord de la route, on peut juste gagner de quoi manger.
11:00Quelques poulats, la monnaie du pays.
11:08Il y a près de 400 kilomètres entre Maune et Chakawe,
11:12entre le sud du delta et la frontière nord-ouest du Botswana.
11:21L'Okavango, à cet endroit, est un vrai fleuve.
11:26Il vient de traverser la Namibie,
11:29en coupant la bande de Caprivi sur une trentaine de kilomètres.
11:36À moins de 50 kilomètres au nord, c'est l'Angola,
11:40son pays d'origine, où on l'appelle le Kubango.
11:44Avant de s'ouvrir en éventail dans son delta,
11:47l'Okavango présente, sur 80 kilomètres,
11:50le visage qu'on lui connaît à Chakawe,
11:53celui d'un large cours d'eau dont les rives sont bordées de champs de roseaux et de papyrus.
12:03L'Okavango est un des pays les plus éloignés de l'Amérique du Sud.
12:07Il est un des pays les plus éloignés de l'Amérique du Sud.
12:11Pour désigner cette partie de son cours,
12:14les géographes ont utilisé une image.
12:17Ce serait le manche d'une casserole dont le delta serait le récipient.
12:27Voilà pourquoi on appelle cette région le Panhandle.
12:41Ici, comme partout, la hauteur de l'eau varie en fonction des saisons,
12:45mais l'Okavango garde toute l'année un débit soutenu.
12:53Il coule avec force et sans histoire dans un lit bien tracé
12:57qui fait ici et là quelques méandres.
12:59Vu l'importance du courant, l'usage du mot koro n'est pas vraiment adapté à l'exploration des berges.
13:17Le panhandle est d'abord un peu un nom qui vient de l'américaine.
13:21C'est le nom de l'endroit où se trouve l'endroit où se trouve l'endroit où se trouve l'eau.
13:26Le panhandle est d'abord un paradis pour les oiseaux et tous ceux qui s'y intéressent.
13:36Les berges couvertes de végétation offrent de bons abris à la faune
13:40et les eaux poissonneuses suscitent toutes sortes de convoitises.
13:47La pêche et la découverte ornithologique participent de plus en plus au développement de cette région
13:52qui est restée jusque là un peu à l'écart de la manne touristique.
14:05En attendant de pouvoir peut-être en profiter un jour à leur tour,
14:09ces femmes vont descendre sur la berge pour y couper des roseaux.
14:13On en fait encore souvent des toits et des murs.
14:17L'activité est dangereuse car les berges de l'Okavango regorgent de crocodiles de grande taille.
14:26Quelques-uns ont été capturés et se retrouvent dans les enclos d'une ferme voisine.
14:36Celui-là qui a 50 ans et mesure plus de 5 mètres coule une retraite paisible.
14:42Mais d'autres servent de géniteurs car ici on fait naître et on élève les sauriens à grande échelle.
14:54Cela suppose de grandes quantités d'eau, elle est directement pompée dans l'Okavango tout proche.
15:00Il y a à ce moment plus de 13 000 crocodiles dans la ferme.
15:05Ils y sont élevés jusqu'à l'âge de 2 ans et demi.
15:09Dans ces conditions, ils grandissent deux fois plus vite que dans la nature.
15:14Ils ont leur meilleure valeur marchande quand ils atteignent environ 2 mètres.
15:21Depuis le début de l'hiver, les sauriens ne peuvent plus se nourrir.
15:25Ils ne peuvent plus se nourrir.
15:29Depuis que le Botswana a interdit l'exportation des bébés crocodiles, c'est l'un des derniers établissements du genre.
15:39Pour attirer davantage de visiteurs dans la région, on compte plutôt sur la valorisation d'un site qui se trouve à une cinquantaine de kilomètres de là, les collines de Tsodilo.
15:56Il s'agit d'un ensemble de quelques reliefs assez modestes qui émergent au bord d'un lac fossile asséché.
16:19Il y a quatre collines principales.
16:22La plus haute, Mail Hill, dépasse de 400 mètres le niveau du sol alentour.
16:28C'est l'un des points les plus élevés du pays.
16:31Tsodilo est classé au patrimoine de l'humanité pour ses peintures rupestres.
16:36On en a déjà dénombré plus de 4 000, répartis sur près de 300 sites.
16:43C'est l'une des plus belles peintures rupestres de l'Histoire.
16:47C'est l'une des plus belles peintures rupestres de l'Histoire.
16:51C'est l'une des plus belles peintures rupestres de l'Histoire.
16:54C'est l'une des plus belles peintures rupestres de l'Histoire.
16:58C'est l'une des plus belles peintures rupestres de l'Histoire.
17:02Le site a été habité.
17:04Il a une forte dimension symbolique et religieuse pour les communautés locales.
17:08Il a une forte dimension symbolique et religieuse pour les communautés locales.
17:12Elles y voient à la fois la tombe des dieux et l'endroit où se trouve le plus grand des sites.
17:18Elles y voient à la fois la tombe des dieux et le plus grand des sites.
17:21Elles y voient à la fois la tombe des dieux et l'endroit où l'homme est apparu pour la première fois.
17:39L'origine des peintures reste énigmatique.
17:42Certaines dateraient de 20 000 ans, mais la plupart des autres n'auraient que quelques centaines d'années.
17:51Au bas de cet énorme rocher, on peut voir les représentations surprenantes d'un pingouin et d'une baleine.
17:59Comme l'océan est à plus de 600 km, on se demande comment a pu s'inspirer l'artiste du peuple San.
18:11Des San qui, pour l'essentiel aujourd'hui, sont cantonnés dans le désert du Kalahari.
18:16Chassés de partout, ils y ont trouvé refuge.
18:22C'est le cœur du Botswana.
18:25Une région plus difficile d'accès, qui est restée longtemps inaperçue aux yeux des voyageurs.
18:37Le Kalahari central est un semi-désert.
18:43Il abrite une faune variée, car la végétation y pousse malgré la pénurie d'eau en surface.
18:48Les clôtures délimitent de grands domaines où l'on pratique l'élevage extensif.
18:53Mais certaines propriétés se transforment aujourd'hui en réserve de faune.
19:00Celle-là fait 20 000 hectares.
19:03On y a tracé des dizaines de kilomètres de pistes et on l'a cerné d'une centaine de kilomètres de clôture.
19:10Il a fallu ensuite acheter des animaux pour compléter ceux d'origine,
19:15créer des points d'eau, installer des pompes pour les alimenter
19:19et monter enfin la tour d'observation du spectacle de la nature.
19:26Le Kalahari central est un des points d'eau les plus difficiles à traverser.
19:31Il y en a de plus en plus.
19:33On arrive à la tour d'observation du spectacle de la nature.
19:59On ne vient pas dans le Kalahari central par hasard.
20:03On est ici à des heures de piste de la première route goudronnée.
20:09Rien n'est laissé au hasard pour satisfaire une clientèle de connaisseurs.
20:15Les animaux sont attirés juste en face du lodge par le point d'eau qu'on y a creusé.
20:29La gestion de la réserve reste un défi au quotidien.
20:34On y associe étroitement des membres de la communauté sanne.
20:42Cette fois, il faut savoir pourquoi ce gnou n'a pas été entièrement mangé.
20:48On hésite entre un prédateur dérangé et une proie malade.
20:56On cherche des marques de morsure.
20:59On cherche aussi les traces d'une attaque ou les empreintes d'un prédateur.
21:03Des indices qui ne peuvent échapper à un bushman.
21:09Faute d'indications probantes, on incise la peau de l'animal pour faciliter le travail des vautours
21:14et favoriser le nettoyage de la carcasse.
21:19Si le gnou était malade, cela limitera le risque d'épidémie.
21:34La réserve emploie à demeure quelques bushmans.
21:39De temps à autre, ils reprennent sans amertume leur tenue traditionnelle pour expliquer,
21:44plutôt avec fierté, quelques-unes de leurs techniques de survie.
21:51Les sannes ont été les premiers habitants de ce pays.
21:54Ils en connaissent mieux que quiconque le secret vital.
21:57Savoir trouver l'eau ailleurs car elle est très capricieuse en surface.
22:14Un jour, la Boteti River, le dernier cours d'eau que l'on franchissait avant d'accéder au Calari central,
22:20a cessé de couler.
22:22Il a fallu attendre 20 ans et des pluies torrentielles en Angola en 2009
22:27pour que les eaux du delta viennent l'alimenter à nouveau.
22:38Les bêtes reviennent y boire, les hommes y pompèrent un peu d'eau.
22:43Mais le niveau reste insuffisant pour alimenter à nouveau son exutoire naturel,
22:48l'épanne du Makadikadi.
22:56Pour explorer la région spectaculaire de ces grands lacs salés, il faut passer par Guetta.
23:02Guetta est une petite ville de 5000 habitants.
23:06On peut s'y faire une idée de la vie quotidienne des Botswanais
23:09qui n'habitent ni la capitale, ni un village isolé.
23:15La vie quotidienne des Botswanais n'est pas la même qu'en Angola,
23:18mais c'est un peu la même chose ici.
23:22La vie quotidienne des Botswanais n'est pas la même qu'en Angola,
23:25mais c'est un peu la même chose ici.
23:27Ni la capitale, ni un village isolé.
23:40Il n'y a pas d'école maternelle, mais dès qu'ils ont 7 ans,
23:43tous les petits Botswanais vont à l'école.
23:46En uniforme, car c'est la règle pour tout le monde.
23:52La scolarité est complètement gratuite jusqu'au collège.
23:55Ensuite, les familles doivent participer un peu ou demander une bourse.
24:03L'État consacre beaucoup d'argent à l'éducation et à la santé.
24:07La lutte contre le sida, qui touche 20% de la population,
24:10est une priorité nationale.
24:13Ici, tous les traitements antiviraux sont pris en charge.
24:26Quand ils reviennent de l'école,
24:28les enfants passent parfois par le magasin du village,
24:30où ils ramènent à la maison un sac de riz ou de farine.
24:39Mais ils sont dispensés de la corvée d'eau.
24:44Toutes les maisons n'ont pas l'eau courante,
24:46mais il y a toujours un robinet à proximité.
24:49Au salon de coiffure de Gweta,
24:51il y a à la fois l'eau au robinet et l'électricité au compteur.
24:58Quand il n'y a pas de client au salon,
25:00la patronne passe dans la pièce d'à côté
25:02pour y faire du repassage ou de la couture.
25:05On a inauguré ici, il y a peu, une médiathèque
25:08dont tout le monde peut venir utiliser les ordinateurs
25:11ou consulter les ouvrages.
25:16Beaucoup n'y viennent jamais.
25:18Ils préfèrent se retrouver dans la pièce d'à côté,
25:20où il y a de l'eau courante et de l'électricité.
25:24C'est ici qu'il y a le salon de Gweta.
25:26C'est ici qu'il y a le salon de Gweta.
25:28C'est ici qu'il y a le salon de Gweta.
25:30C'est ici qu'il y a le salon de Gweta.
25:32Beaucoup n'y viennent jamais.
25:34Ils préfèrent se retrouver dans la petite case
25:36qui abrite le bar à bière.
25:47Dès le matin, on vient y discuter en buvant du shibuku,
25:50la boisson traditionnelle faite de baies sauvages fermentées.
25:57Mais on vient à Gweta pour connaître une autre ivresse,
26:00celle que l'on ressent quand on découvre les grands pannes salées.
26:08Les pannes du Makadikadi s'étendent sur 12 000 km2.
26:12C'est un réseau de plusieurs lacs salés asséchés
26:15et c'est le plus grand du monde.
26:18Plus on s'enfonce dans la gigantesque cuvette argileuse,
26:21plus les hommes et les animaux se font rare.
26:31Et puis se profile bientôt à perte de vue
26:35une étendue toute blanche.
26:47Il y avait autrefois à cet endroit un lac immense
26:50qui couvrait 60 000 km2
26:52et s'étendait jusqu'aux rives du Chobé et de l'Okavango.
27:00Il y a 10 000 ans, un changement climatique a provoqué
27:03l'évaporation de toute l'eau.
27:05Reste le sel qui craque sous les pas.
27:10C'est une sensation unique
27:12que de se trouver au cœur de ce paysage lunaire,
27:15dans cette immensité désolée.
27:19À la bordure orientale de la région des Pânes,
27:22une piste bien tracée traverse le sanctuaire de Nata.
27:28C'est un espace protégé.
27:30Il a été créé par les communautés locales
27:32pour préserver cet écosystème particulier,
27:35car plus au sud, on exploite le sel des Pânes
27:38de façon industrielle.
27:41Les pâques sont de plus en plus rares.
27:44C'est un sanctuaire plutôt dédié aux oiseaux.
27:48Il accueille notamment une grande colonie de flamands.
27:54À la saison sèche, ils se tiennent très loin du Mirador,
27:57là où il reste un peu d'eau.
28:04Les pâques sont de plus en plus rares,
28:06car ils ont été créés par les pâques
28:08de la région des Pâques.
28:10Les pâques sont de plus en plus rares,
28:12car ils ont été créés par les pâques
28:14de la région des Pâques.
28:25Avant que l'espace protégé ne devienne réalité,
28:28il a d'abord fallu déplacer les 3500 têtes de bétail
28:31qui avaient l'habitude d'y manger.
28:35On ne peut imaginer l'effort que ce fut
28:37pour tous les petits éleveurs.
28:40Ils tiennent à leur bête plus qu'à tout autre chose au monde.
28:50Le Botswana compte plus de têtes de bétail que d'habitants.
28:58Ce pays est traditionnellement une terre d'élevage bovin.
29:10Les animaux qui se nourrissent librement
29:12sur des espaces plus ou moins clôturés
29:14sont regroupés de temps à autre
29:16à des points de collecte pour être vendus.
29:27La viande botswanaise est de grande qualité.
29:30Sa réputation a largement franchi les frontières.
29:35L'essentiel de la production est exporté,
29:37c'est l'une des richesses nationales.
29:41Mais une richesse menacée par la fièvre afteuse,
29:44une maladie virale très contagieuse
29:46qui se transmet chez les animaux à sa beau fendu,
29:49qu'ils soient sauvages ou domestiques.
29:56Pour contrôler et limiter le développement de la maladie,
29:59le Botswana a mis en place des barrières vétérinaires.
30:06Tous les véhicules en provenance du Botswana
30:08tous les véhicules en provenance d'une zone infectée
30:10et se rendant dans une autre
30:12sont contraints de passer dans ces bains désinfectants.
30:20Les piétons aussi sont tenus de nettoyer leurs semelles.
30:29Ces contrôles ont été instaurés
30:31quand l'Europe a interdit l'importation de viande botswanaise
30:34en raison du risque sanitaire.
30:39Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre
30:41et les bœufs ont repris leur part
30:43dans le produit intérieur brut du pays.
30:51Ceci dit, ce n'est pas avec sa production agricole
30:53que le Botswana finance la construction des routes
30:56ou sa politique ambitieuse en matière d'éducation ou de santé.
31:02C'est grâce aux produits du diamant.
31:09Quand on a découvert ces gisements diamantifères en 1967
31:13le Botswana était l'un des pays les plus pauvres qui soit.
31:18Aujourd'hui, c'est le plus gros producteur de diamants du monde.
31:25Dès qu'il a exploité ce trésor inespéré
31:27il a connu pendant 30 ans la plus forte croissance de la planète.
31:38Signe extérieur de cette prospérité, la capitale au sud du pays.
31:46Ces buildings ont poussé au milieu de nulle part
31:49à l'emplacement d'un gros village qui portait le nom de son chef
31:52Gaborone.
31:57C'est ce village qu'on a choisi au moment de l'indépendance
32:00pour en faire la capitale du pays tout neuf.
32:03Gaborone présentait deux avantages.
32:05Il n'était qu'à quelques kilomètres de la frontière sud-africaine
32:09et se trouvait sur la ligne de chemin de fer qui traversait l'Afrique australe.
32:21Gaborone, ici on l'appelle Gabs.
32:24Comme on l'a créée de toute pièce, elle n'a pas beaucoup d'âme.
32:27Elle compte 200 000 habitants.
32:29La moitié sont fonctionnaires et travaillent dans les ministères et les services.
32:40Le Botswana fait plutôt bon usage de la fortune apportée par le diamant.
32:44D'autant que c'est l'un des pays les moins corrompus du monde.
32:47A Gaborone, le niveau de vie est élevé.
32:49Salariés et fonctionnaires fréquentent les centres commerciaux
32:52qui ont fleuri à l'extérieur de la ville et ils vivent à l'occidental.
32:57Ici on est loin de Lokavango, du Kalahari et du peuple sam.
33:02Mais les Bushmen ne sont plus que dix milliers d'habitants.
33:06Ils travaillent dans l'exterieur de la ville.
33:08Ils sont au centre de la ville.
33:10Ils ont un appartement à 25 000 euros.
33:14Ils ne sont pas un peu plus puissants que les Bushmen.
33:17Ils ont des emplois dans les infrastructures,
33:19ils ont des places de travail,
33:21ils ont un accès à des services de l'exterieur de la ville,
33:23Mais les Bushmen ne sont plus que dix mille dans le pays alors que 60% des deux millions de Botswanais sont citadins.
33:3780% de la population Botswanaise se concentre dans les villes qui se sont développées dans un rayon de 200 kilomètres autour de Gaborone.
33:44Ce sont en fait de gros villages qui se sont urbanisés.
33:54On y a abandonné les cases traditionnelles et on s'y laisse séduire par les codes de la modernité.
34:14Les Botswanais importent quasiment tout d'Afrique du Sud. Ils n'ont pratiquement pas d'usine et il n'y a que les commerces et les services pour procurer des emplois.
34:31La production artisanale reste marginale.
34:36A une vingtaine de kilomètres de Gaborone, dans la petite ville de Gabane, cette structure est l'exception.
34:45On y crée des poteries.
34:52Avec la vannerie, c'est l'autre spécialité artisanale du pays.
35:01Les produits sont tout simples et la matière première est faite dans la cour avec de la terre ramassée juste à côté.
35:14Ici, on travaille souvent tous les jours sans s'arrêter pendant un mois ou un peu plus et puis on a droit à quelques jours de repos consécutifs.
35:27Une organisation qui permet aux Botswanais qui sont venus s'installer en ville de repartir de temps à autre voir leur famille dans leur village d'origine.
35:36Ce qui veut dire neuf fois sur dix reprendre la route du Nord.
35:45Elle traverse le pays de bas en haut.
35:47Tout au Nord, elle mène à Kazan, la deuxième ville touristique du pays, sur les rives du fleuve Chobé.
35:59Quand on s'en approche, la faune devient très présente.
36:04Même en dehors des zones protégées qui occupent déjà 20% de la surface totale du pays.
36:13A Kazan, on est à 900 kilomètres de Gaborone et à la frontière nord du Botswana.
36:23Ce ne sont pas ces clôtures qui marquent les limites du pays.
36:26C'est un fleuve, le Kwando.
36:28Il arrive d'Angola.
36:30Ici, on l'appelle le Chobé.
36:32C'est un affluent du Zambèze.
36:42Sur l'autre rive, c'est la Namibie.
36:48On est là au carrefour de quatre pays.
36:50Les frontières de la Zimbabwe et de l'Afrique du Sud.
36:54On est là au carrefour de quatre pays.
36:56Les frontières de la Zambie et du Zimbabwe ne sont qu'à quelques kilomètres.
37:05La route qui dessert Kazan et qui traverse la ville est parallèle au fleuve.
37:15Les animaux de la savane alentour doivent donc la traverser pour aller boire.
37:24Les babouins et les facolechères voient sans doute le bon côté de la présence humaine.
37:28Elles leur offrent toujours des opportunités.
37:30Il y a bien une graine oubliée, un déchet exploitable,
37:34de quoi oublier la circulation et ses dangers.
37:43Le vrai problème, c'est que les babouins et les facolechères
37:47ne peuvent pas s'occuper de la présence humaine.
37:51Le vrai problème, c'est les éléphants.
37:59Il faut les ménager, éviter autant que possible de les retrouver en ville.
38:04Mais leur permettre quand même d'accéder à l'eau.
38:11Ces éléphants qui vivent dans la petite forêt juste à côté
38:14traversent la route au moins deux fois par jour.
38:21Pour canaliser le flux des pachydermes, on a dressé parallèlement à la rive
38:25une clôture dans laquelle on a aménagé des accès.
38:32Une démarche somme toute bienveillante, car pas question ici
38:36de prendre des mesures radicales contre les animaux.
38:39Ils font la richesse de la ville.
38:51Kazan compte un peu plus de 10 000 habitants.
38:54C'est la deuxième ville touristique du pays.
38:57Pour une raison simple, c'est la porte d'entrée de l'une des régions
39:01les plus riches en faunes sauvages de la planète.
39:21Ici, tout le monde ou presque travaille de façon directe ou indirecte pour le tourisme.
39:38Le fleuve est le moyen privilégié pour accéder au royaume animal.
39:43On peut voir au long des berges une véritable flottille de bateaux
39:47en tout genre et de toute capacité.
39:56Quelle que soit l'embarcation choisie, toute croisière commence par un passage obligé,
40:01l'enregistrement des passagers au ponton du parc national.
40:07On est à quelques kilomètres en amont de la ville,
40:10au point d'accès d'une zone protégée de plus de 10 000 kilomètres carrés.
40:28Le parc national du Chobé, qui s'étend au sud du fleuve,
40:31a la taille de pays comme le Liban, le Qatar ou la Jamaïque.
40:41Il a été créé en 1968.
40:44C'était le premier parc national du Botswana.
40:54Cette zone, qu'on appelle le river front, est l'une des plus accessibles
40:58pour observer de près l'abondance de la vie sauvage.
41:11Le Chobé a toujours un bon débit, même au cœur de la saison sèche.
41:21Alors, on y observe à la fois des espèces complètement liées à l'eau
41:26et d'autres qui en dépendent de façon vitale.
41:30Le parc abrite la plus forte concentration d'éléphants du monde.
41:34Ils sont ici plus de 50 000.
41:44Ils exercent sur l'environnement une énorme pression.
41:48Certains considèrent qu'elles mettent en péril l'équilibre de l'écosystème
41:52et de l'environnement.
41:54Cela fait débat au Botswana.
42:02Il y a eu longtemps un autre sujet de discussion sur ces rives,
42:06le cas de Cédoudou Island.
42:14Pendant des années, les élephants de Cédoudou Island
42:17ont été considérés comme un des meilleurs endroits
42:20où s'étendait l'eau.
42:26Pendant des années, la Namibie et le Botswana
42:29se sont disputés cette étendue toute plate au milieu du fleuve Chobé.
42:34Pour le principe, car c'est une zone inondable
42:37qui ne présente guère d'intérêts,
42:39sauf pour les éléphants et les buffles qui l'habitent.
42:43Finalement, la Cour internationale de la haie a tranché.
42:51En se référant à la profondeur de l'eau dans les deux bras qui l'entourent,
42:55elle a jugé que l'île était botswanaise.
43:12C'est à la tombée du jour que la lumière adoucie
43:15donne au Chobé tout son charme.
43:23C'est à ce moment aussi que les animaux sont les plus nombreux.
43:27Tous les bateaux sont partis quasiment à la même heure
43:30pour revenir à Kazan au moment du soleil couchant.
43:58Le petit matin est le moment idéal pour combler une frustration.
44:03Découvrir à quoi ressemble le parc
44:05quand on le parcourt de l'intérieur.
44:28La piste est sableuse et plutôt chaotique.
44:32Mais elle réserve très vite une belle surprise.
44:35Un chien sauvage, l'un des prédateurs les plus rares.
44:42Tous les guides ont la tentation de le suivre,
44:44mais ce sera peine perdue.
44:46L'animal va disparaître très vite dans la broussaille.
44:58Le parc du Chobé est réputé pour ses prédateurs.
45:04Il abrite notamment une forte population de hyènes
45:07et ses lions sont connus pour s'en prendre aux éléphants.
45:15Ils ont laissé là les restes d'une énorme carcasse.
45:28Quelques centaines de mètres plus loin,
45:30les véhicules s'arrêtent pour observer cette fois
45:33l'animal le plus recherché par les touristes, le léopard.
45:58Avec sa faune hors du commun et sa stabilité politique,
46:02le Botswana attire une clientèle internationale fortunée.
46:08C'est le choix assumé de ce paysage.
46:10Éviter le tourisme de masse,
46:12destructeur d'environnement
46:14et tirer profit de sa nature comme de ses autres richesses.
46:20Ne pas compter uniquement sur le diamant
46:22dont on sait que le cours, par le passé,
46:24a déjà chuté.
46:28On est habitués ici au revers de fortune.
46:30Tout le monde connaît l'histoire de Francis Tarn.
46:35En 1869, on a découvert de l'or dans cette petite rivière
46:39tout près de la frontière du Zimbabwe.
46:44Le filon a aussitôt attiré une foule en quête de fortune
46:47et une ville s'est développée le long de la Tati River.
46:51De cette époque, il ne reste que quelques noms de rues.
46:56Blue Jacket, c'est le nom d'un prospecteur célèbre.
47:06Le nom de la rue est aussi le nom de la ville.
47:11Le nom de la ville est aussi le nom de la ville.
47:16Le nom de la ville est aussi le nom de la ville.
47:21Et puis, petit à petit, le filon s'est épuisé.
47:26Et on a fini par fermer la dernière mine d'or.
47:33La ville a décliné et chacun est retourné à son petit métier.
47:38Mais en 1970, la chance a encore tourné.
47:41On a découvert dans la région des gisements de cuivre et de nickel.
47:51Le filon n'est plus qu'un moyen d'acheter de l'or,
47:54mais il est aussi un moyen d'acquérir de l'or.
47:59Le filon est un moyen d'acheter de l'or,
48:02mais il est aussi un moyen d'acheter de l'or.
48:07Francistan a connu alors un véritable boom économique
48:10et une nouvelle croissance.
48:16C'est devenu la deuxième ville du pays.
48:20Elle compte plus de 150 000 habitants.
48:24On vient aujourd'hui du Zimbabwe voisin y faire ses achats.
48:33L'atmosphère est vibrante, chaleureuse.
48:36La ville est beaucoup plus attachante que la capitale.
48:40Mais la tentation d'une vie à l'occidentale devient ici aussi omniprésente.
48:48Pour afficher sa réussite, on se marie à l'Américaine,
48:51sur les berges de la Tati River.
49:07Signe des temps, signe que les liens se distendent
49:10avec les coutumes ancestrales,
49:13les danses traditionnelles, pourtant déjà modernisées,
49:16ne sont pas franchement en rythme.
49:27Le Botswana, jour après jour,
49:30tourne irrémédiablement le dos à son histoire de pays pauvre
49:33et sans perspective.
49:36Premier producteur de diamants du monde,
49:39il partage plutôt raisonnablement ses richesses.
49:47Il n'y a finalement que le peuple premier du pays,
49:50le peuple San, qui se sent un peu à l'écart.
49:54Souvent méprisés, pas vraiment intégrés,
49:57les bouchemènes s'accrochent à leur savoir-faire,
50:00s'efforcent de garder au moins la mémoire de leur tradition.
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