• il y a 3 mois
DB - 17-09-2024

Category

📺
TV
Transcription
00:00...
00:29...
00:40Oui, nous sommes en 1789.
00:44La Bastille est tombée.
00:46Paris brouillonne.
00:48Mais le comté de Sceaux,
00:50obéissant au roi de France
00:52et notre comptable naissant indépendant du pape,
00:55sont bien loin de la capitale.
00:58Pourtant, à travers les bois chevauchants et de terre,
01:02le souffle des temps nouveaux murmure.
01:28...
01:44Cris d'horreur
01:47...
01:52Benani !
01:54...
01:55Benani !
01:56Tais-toi !
01:57...
02:01Benani !
02:02...
02:06Tu as entendu ?
02:07Espèce d'âne rouge !
02:09Je t'ai dit 100 fois de jamais tirer au donnant des gens la nuit !
02:11...
02:13Mais oui, mais oh !
02:14Tu as entendu ?
02:15Suis-moi !
02:16...
02:37Oh !
02:38Mais c'est le vieux !
02:40Oui.
02:41Il est tombé dans le piège à l'eau.
02:43...
02:58Il est tombé dans le piège à l'eau.
03:00Il est tombé dans le piège à l'eau.
03:02...
03:12...
03:34On n'aurait peut-être pas dû le laisser comme ça dans ce trou.
03:37Tu l'aurais expliqué, toi ?
03:39Monsieur Soumire,
03:40c'est ce que tu faisais à cette heure sur ces terres ?
03:42...
03:43Enfin, quand même,
03:44si on lui sauve la vie.
03:45...
03:46Eh ben,
03:47quand il sera guéri,
03:48tu auras quand même droit à ta douzaine de coups de cravache,
03:49comme à l'habitude.
03:50Ça t'est déjà arrivé, non ?
03:52...
03:55C'est vrai aussi,
03:56on n'aurait pas dû aller braconner là-bas.
03:58Et il se gêne, lui,
03:59pour braconner sur la terre des autres ?
04:00...
04:10Qu'est-ce que tu veux ?
04:11Il faut le comprendre.
04:12...
04:13C'était à lui appartenir.
04:14Ce n'est pas une raison.
04:16Quand une chose est vendue,
04:17elle est bel et bien vendue.
04:19Il ne demande la permission à personne, lui.
04:21Et tout le monde le dit, amène.
04:23Mais monsieur, à qui il a vendu ?
04:25Sur tout cela ?
04:26Est-ce que c'est monsieur le marquis ?
04:28...
04:31Allez, t'en fais pas.
04:32Il est solide, le vieux.
04:34...
04:51S'il gueule comme ça,
04:52c'est qu'il a une patte cassée, pas plus.
04:54Il pourra toujours sortir demain matin.
04:56...
05:06...
05:26...
05:37...
05:56...
06:05...
06:24...
06:53...
07:03...
07:16...
07:39Monsieur Palamède.
07:41...
07:47Le pauvre.
07:49Il ne méritait pas ça.
07:51...
07:53Pauvre monsieur Hercule.
07:55...
07:57Calme-toi, Barbette.
07:59...
08:23...
08:25...
08:47C'est à l'hôpital.
08:48Oh, s'il vous plaît, venez avec moi.
08:50...
08:55Laisse tes gazettes à l'instruit.
08:57Les nouvelles se fatiguent trop avant d'arriver à Aurel.
09:00Si tu veux du neuf, écoute-moi.
09:02Alors ?
09:03Le marquis est mort.
09:04Vive le marquis.
09:06Ils sont revenus ?
09:07Oui.
09:08Monsieur Palamède d'Aurel est rentré au Bercail.
09:11Il y a mis le temps.
09:13Ils avaient peut-être besoin de maçons là-haut
09:15pour essayer de la reconstruire à leur bastille.
09:18Laisse-moi l'instruit.
09:19Si tu veux.
09:21Auguste, deux verres de Tramp.
09:23...
09:29Remarque, il n'a pas dû toujours prendre le chemin le plus court.
09:32Avignon, par exemple, il fait pas bon pour les gens de sa race.
09:35Tu l'as vu arriver, toi ?
09:36Personne ne l'a vu arriver à Aurel.
09:38Il est venu par Montbrun juste avant le soleil levé.
09:41Alors ça veut dire que l'héritage de l'oncle de Paris
09:43n'était vraiment pas grand.
09:46Ça coûte cher, la liberté.
09:4883 morts pour la prendre dans cette saloperie de prison.
09:5183.
09:53Plus d'un soldat de l'autre côté.
09:56On meurt plus du côté du populaire que du côté du militaire.
09:59Oui.
10:01Toujours la même chose.
10:02On fait battre les pauvres contre les pauvres.
10:05C'est là-dedans qu'ils disent le chiffre ?
10:08Oui.
10:11Et si tu m'apprenais à lire ?
10:14Ça fait des années que je te le propose.
10:41Mourir comme ça, au fond d'un piège à loups,
10:45sans les derniers sacrements.
10:48Oui.
10:54Je comprends pas, il connaissait bien le pays, pourtant.
10:56Ah, puis un jour, il m'a dit qu'il allait me voir.
10:59Il m'a dit qu'il allait me voir.
11:01Il m'a dit qu'il allait me voir.
11:03Il m'a dit qu'il allait me voir.
11:05Il m'a dit qu'il allait me voir.
11:07Je comprends pas, il connaissait bien le pays, pourtant.
11:09Ah, pierre par pierre, buisson par buisson.
11:17C'est Soumy qui a prévenu Lopis ?
11:19Oui.
11:24Et c'est lui qui a dit que Benoni était avec lui ?
11:26Non, ça c'est ceux après.
11:28Comment ?
11:29Je crois que c'est Testanière qui les a vu revenir du trou.
11:32Ils étaient pressés, ils faisaient courir les moutons.
11:35Testanière.
11:37Ah oui, celui du grand bois des Châtaigniers.
11:40Oui.
11:41Il est comment ce Benoni ?
11:43Oh, une tête brûlée.
12:05Vite, vite, vite.
12:07C'est bon.
12:34Ah, M. le Marquis.
12:35Bonjour, Lepice.
12:36Magnifique, puisque vous voilà de retour.
12:39Et notre Dominique, quelle nouvelle ?
12:42Monsieur, votre fils a préféré le service du roi à celui du Marquis d'Aurel.
12:46Je dois ajouter qu'il a quitté son poste un peu cavalièrement, sans me prévenir.
12:51Qu'est-ce que vous me dites ?
12:53Un garçon si obéissant.
12:56À qui se fier, grand-dieu ?
12:59Et pourtant, dans ces lettres, il semblait ravi d'être à Paris et au service de M. le Marquis.
13:03Il a écrit ?
13:04Oh, très peu, deux ou trois fois.
13:07Mais l'instruit disait qu'il faisait des progrès à chaque lettre.
13:10En fait, je suis au service de M. le Marquis quand il en reposait de quoi que ce soit.
13:15Je vous remercie, Lepice.
13:17Ah, justement, je souhaiterais, si votre temps n'est pas trop compté,
13:22que vous m'informiez assez rapidement des affaires traitées avec mon père,
13:26afin que nous puissions envisager l'avenir.
13:29Bien volontiers.
13:31Je vous demande quelques minutes pour ces pots au beurre qui en soif.
13:34Je les fais boire et je reviens tout de suite.
13:36Bien sûr. Je vous attends.
13:48Au revoir, Barbara.
13:49Au revoir.
14:02Celui-là, c'est la plus saine de tous temps.
14:04Donne.
14:07C'est plus l'un qu'a venu en Paris.
14:09Il paraît.
14:11C'est pour ça qu'il s'est beaucoup sali pour revenir, M. le Marquis.
14:14Sûrement.
14:16Tu le sais qu'il n'est pas revenu, Richard.
14:19Qui te l'a dit ?
14:20Mon père.
14:21Et comment il le sait, M. Lepice ?
14:23Mon frère Dominique l'a écrit. C'est tout, Dominique.
14:26Ah, c'est tout.
14:27Ah, c'est tout.
14:28Oui. Il a dit que M. Marquis avait que trois tabassières pour l'héritage de son oncle.
14:33Ton frère aurait mieux fait de rester au service de son maître plutôt que de raconter des bêtises.
14:38Oui. Et comme il sait écrire, il va devenir général, Dominique.
14:42C'est son capitaine qui lui a dit.
14:44Général, général.
14:49Mais certes, j'avais bien senti un peu de remue-ménage dans plusieurs de nos provinces, mais à Paris...
14:55Il est vrai que j'étais très occupé par cet héritage de mon oncle, qui s'est révélé plus qu'hypothétique.
15:02C'est affreux.
15:03Quand on senge qu'un de nos prêtres a pu accepter de conduire une armée révolutionnaire,
15:08si l'on peut nommer ainsi un tel assemblage.
15:11Enfin, ces gens-là ont eu ce qu'ils méritent.
15:13La Bastille est tout de même tombée, malgré le massacre de la populace.
15:18J'ai l'impression que Voltaire fait de plus en plus son chemin chez toi.
15:21Mon père, la Bastille est tombée parce que du gouverneur au marmiton, tout le monde porte la croix de Saint Louis.
15:26Sans l'avoir méritée, bien souvent.
15:28Et achète des charges pour en tirer profit.
15:33Ah, je rêve d'une royauté forte.
15:36Et non pas d'un ramassis de séniles capables de se battre pour avoir le privilège de débotter un serrurier.
15:42Débotter ?
15:43Tu ne plaisantes pas ?
15:44Le premier écuyer du roi a la mission, très importante, de débotter sa majesté au retour de chaque chasse royale.
15:50Tu sais très bien que ce privilège puéril, il y a bien d'autres.
15:54Ce geste n'est qu'un symbole.
15:56Oui, c'est vrai, c'est son chicané.
16:00Parlons plutôt de la mort de mon père,
16:02dont les circonstances me paraissent de plus en plus troublantes.
16:06Les soupçons ne sont permis que s'ils sont étayés par une certitude.
16:10Il est vrai que M. Le Marquis avait, malgré tout le respect que je lui dois,
16:14une notion très vague du tien et du mien.
16:17C'est-à-dire ?
16:18C'est-à-dire que certaines actions peuvent susciter certaines rancunes.
16:22Il est vrai que votre fermier, Jean-Claude Lopis, est devenu propriétaire de la moitié des terres du château.
16:28Et il est vrai aussi que cela ne le gênait nullement de voir M. Le Marquis continuer à chasser dessus.
16:34Mais ton père étendait ce droit à tous les environs.
16:37Il se permettait de châtier tous les autres bâconniers.
16:39Mon père, vous n'allez pas justifier un meurtre pour quelques malheureuses perdries.
16:42Qui te parle de meurtre ?
16:44Il s'agissait d'ailleurs bien plus souvent de s'enveiller que de perdre.
16:48En outre, M. Le Marquis n'avait pas plus de scrupules pour le lit de son voisin que pour son verger.
16:54Et ceci, malgré mes exhortations à la sagesse.
16:58Enfin, la générosité de mon père était pourtant bien connue.
17:01Bien connue et sans limite.
17:04Notre maison lui doit beaucoup.
17:06C'est pourquoi je pense que tes soupçons sont sans tombe.
17:09...
17:33Barbe, je prends le beau service ?
17:35Non.
17:36Non ? Mais fais quand même attention de ne rien casser.
17:50Barbe ?
17:51Quoi ?
17:52Pour le cuir et les fourchettes, je prends ça et l'argent ?
17:55Mais oui, bien sûr.
17:57Et pour les verres, je prends ça et je prends le beau comme la fourchette ?
18:00Non. Mais prends quand même ce qui a les petites fleurs.
18:04Je comprends pas.
18:05Si on veut les verres et les petites fleurs, on pourrait mettre le beau service.
18:09Après tout, d'être en avant, c'est un auteur.
18:12Et quand on invite un auteur...
18:13Pontifical.
18:14Ton père ajoute toujours pontifical.
18:17C'est un rapport avec le pape et pareil.
18:19Parce que c'est un peu le roi et nous le pape.
18:22Mais alors ?
18:23Je vais mettre les belles assiettes.
18:25Allez, allez, finis les parlottes.
18:27Mon Dieu, regarde-moi comment tout ça est installé.
18:29Tiens, laisse-moi faire.
18:31C'est pas la peine de me faire venir. Je peux tout faire.
18:34Pourquoi tu te reposes jamais, Barbe ?
18:37Parce que c'est tout simple. Il faut travailler.
18:40Aimer le bon Dieu, servir les maîtres,
18:42prendre tout l'intérêt de la maison et gagner son pain.
18:45Regarde-moi.
18:47Douze aiguilles de gage par an.
18:49Un aiguille au bain à la Saint-Michel.
18:52Un autre à la Saint-Jean.
18:53Et j'arrive à mettre une dizaine d'aiguilles de côté.
18:58Mais qu'est-ce qu'ils font tous les deux dans ce bureau ?
19:00Pourvu que mon roti soit pas brûlé.
19:07Ces décisions et ces actes seront communiqués à ma mort,
19:11à M. le Marquis Palamède d'Aurel, mon fils,
19:14comte de Ventouré, seigneur de Saint-Trini,
19:17la Palue,
19:19fédataire incommutable en terre du pape et baron de la Coste...
19:22Tout cela n'est cité que pour mémoire, Arnavant.
19:25Il représente quoi, en définitive ?
19:27Il représente quoi, en définitive ?
19:29De vieux parchemins très attendrissants.
19:31Et quelques terres, ne l'oublions pas.
19:33Lesquelles ?
19:35Eh bien, celles de la caviote, de la sentinelle et de Saint-Pierre.
19:40Ce qui veut dire que celles de la rouvière, des crottes et du défunt ont été vendues.
19:45Depuis longtemps.
19:46À qui ?
19:48À l'opis, votre fermier.
19:51Tiens, tiens.
19:54Quant au bilan des comptes de tutelle, il peut se résumer à ceci.
20:00Environ trois mille livres de rentes en biens, fonds.
20:06Évidemment, il n'y a pas de quoi rouler Carros.
20:10Jamais Carros ne s'est aventuré en terre d'Aurel, d'Arnavant.
20:54Va vite mettre ta robe de dimanche.
20:56Pourquoi je la mettrai ?
20:58Elle est partie pour recevoir M. Le Marquis.
21:00Mais le père pense qu'on s'y réchauffe que lui, maintenant.
21:02Mais ton père, c'est pas pareil. La maison est pas à vous.
21:05Et puis, c'est pas un château.
21:07Allez vite, dépêche-toi.
21:19M. Le Marquis va goûter ça.
21:23Ça descend tout seul.
21:25Et après, je demanderai au comté d'hôtel.
21:27Un petit tour d'hôtel, on s'impose.
21:30Et vous verrez, toujours aussi bien tenue.
21:34Bonjour, Chrétienne.
21:36Bonjour, qui ?
21:38Bonjour, M. Le Marquis.
21:40Va demander au mieux le tien d'atelier.
21:43Il a grandi, hein ?
21:47Ça semble bien, on me manque, Dieu et son âme.
21:50C'est une femme, ça n'est qu'une femme.
21:52Mais pour les enfants, il faut la mère.
21:54Enchanté, M. Le Marquis.
22:03Je crois reconnaître le vin de la vigne du Saray.
22:06C'est très bon.
22:08Ça me fait plaisir.
22:10D'ailleurs, nous aurons à refaire la cave du château.
22:13J'en ferai porter deux tonneaux, demain.
22:15Je vous remercie, Lopis, mais je voudrais que la situation soit claire entre nous.
22:18Très clair, la situation. Il n'est pas question de faire un cadeau de quoi que ce soit.
22:22Mais ce vais est toujours un peu la propriété de M. Le Marquis.
22:25A quelque sorte.
22:48J'ai pensé aussi à la terre du chemin de l'églantier.
22:52En friche, depuis si longtemps.
22:55J'aimerais y planter des chênes.
22:58Oui, mais on a eu l'idée d'avoir M. Le Marquis.
23:01Mais il faut dire qu'ils sont beaux, ces chênes.
23:03C'est juste ça qu'il faut pour faire des truffes superbes.
23:06Alors, c'est parfait.
23:08Non, parce que malheureusement, la terre n'est plus au château.
23:12Ah, je comprends, oui.
23:14Pas tout à fait.
23:17Il est venu il y a plus de trois ans.
23:22Une exception, M. Le Marquis.
23:24Une exception.
23:26Au moment où la femme est morte, ça coûte cher les médecines.
23:41Mais franchement, pour les autres terres,
23:44ce M. Le Marquis, votre père, avait des difficultés.
23:47C'est bien mieux qu'elles soient à moi, en définitive.
23:50Plutôt qu'à des étrangers qui mettaient le désordre là-dedans, sans le savoir.
23:54Et il va s'en dire que M. Le Marquis est toujours chez lui pour la chasse.
23:58D'ailleurs, ce M. Hercule n'avait même pas pris la peine de me demander le droit.
24:04Il n'aurait manqué plus que ça.
24:07Et l'année dernière,
24:10Barbe et Chrétien ont rentré au château une centaine de livres de cèpes
24:14qu'elles ont ramassées dans votre ancien bois de la Rouvière.
24:19Oh, ce cèpe est un champignon délicieux.
25:11Halt, racaille !
25:14Ne bougez pas.
25:17Nous ne bougeons pas, M. Le Marquis.
25:20Pourquoi nous bougerions ?
25:23Parce que tu as peur.
25:26Parce que tu bracones sur mes terres.
25:29Les cerfs appartiennent depuis longtemps à l'opis,
25:32et nous chassons le loup, tout comme M. Le Marquis.
25:36Tu vois ?
25:39Nous ne chassons pas le même loup.
25:42Le mien ne se prend pas avec des collets.
25:45Doucement, M. Le Marquis.
25:48La bête se s'éloigne.
25:53Bon.
25:55Un de perdu, dix de retrouvé.
25:58Quand le gibier est riche, le loup est perdu.
26:01Un de perdu, dix de retrouvé.
26:04Quand le gibier est riche, le loup ne manque pas.
26:07Et nous aurons peut-être la chance
26:10de le retrouver dans ton piège.
26:13Tu me comprends ?
26:15Je comprends.
26:17M. Le Marquis s'abaisse à écouter l'arago de la racaille.
26:20Je n'ai pas creusé ce piège. Je n'ai jeté personne.
26:24Allez, file.
26:26Et à l'avenir, choisis mieux tes chemins.
26:53Aux armes !
27:23Aux armes !
27:53Aux armes !
28:24A la ferme du château.
28:27La pause sera pour toi.
28:30Je viendrai.
28:54Té, justement, le voilà, celui qui t'intéresse.
28:57Profite-en, tu pourrais lui parler.
29:00J'ai rien à lui dire à l'office.
29:03Mais j'irai chercher sa topo, c'est mon droit.
29:06C'est pas ton droit de braconner sur ses coeurs.
29:09Retourne comme domestique, lui.
29:12Et puis, je braconnais pas, j'ai chassé le loup.
29:15Ha, ha, ha !
29:18Ha, ha, ha !
29:22Et lui, le marquis, c'était son droit ?
29:25Lui, comme tu dis, chasser le loup.
29:28Si tu veux faire respecter ton droit, respecte d'abord celui des autres.
29:31Et le château, il respecte nos droits ?
29:34Est-ce que ça existe, ça, d'abord, des droits pour nous ?
29:41J'ai rien contre M. le marquis.
29:44Mais un jour, il n'y aura plus de château.
29:47Et alors ?
29:50On verra.
29:53Tu vois bien que tu apprends pas tout dans tes livres.
30:05Et n'oublie pas de rapporter la chevalée.
30:08C'est mon père qui la rapportera.
30:11Et merci, c'est une belle peau. Vous avez fait du beau travail. Au revoir.
30:14Tu passes au château ?
30:17Oui.
30:28Et même pas un merci pour M. le marquis.
30:31Il faudrait savoir si M. le marquis l'a bien remercié.
30:38Quel temps vivons-nous, Seigneur ?
30:41Allez, Chrétienne, nous allons passer au château prendre la faucille,
30:44et prendre de l'herbe pour les lapins.
31:14Doucement.
31:31Bonjour, M. le marquis.
31:34Bonjour, Testanière.
31:37La récolte est bonne ?
31:40Pas mauvaise, M. le marquis.
31:44Enfin, ça fait toujours une promenade.
31:47Eh oui.
31:50Et M. le marquis ne regrette pas trop Versailles ?
31:53Pour elle, c'est un peu le pays perdu.
31:56C'est mon pays, Testanière.
31:59C'est vrai.
32:02Quand il était petit, M. le marquis imitait très bien le cri du perrot ou de la caille.
32:05Vous savez toujours ?
32:08Bien sûr. Bon, je vais aller jusqu'au bas d'Acière.
32:12Allez, bonne journée à tous.
32:18M. le marquis,
32:21si M. le permet,
32:24nous passerons au château ce soir.
32:27Nous laisserons un sac de châtaignes, des belles. Nous les avons déjà triées.
32:30Ne vous dérangez pas, j'enverrai quelqu'un les chercher.
32:34Tout un sac, tu exagères.
32:37Cette année, c'est maigre. On sera peut-être obligés d'en acheter.
32:40Pour les Pâques.
32:43Le château nous a fait un beau cadeau.
32:46Je ne suis pas sûre que ce ne soit pas Barbe qui l'ait fait, ce cadeau.
32:49Et avec ses sous. Tu sais, le château est malade.
32:52Il ne t'a pas parlé du piège à loups ?
32:55Non.
32:58Ni de soumis ? Non plus.
33:03Bon.
33:21Bon appétit, M. le marquis.
33:24Je crois que maintenant le gibier est rentré.
33:27Si M. le marquis veut monter avec moi, je suis au château.
33:30Alors, il faudrait relever deux ou trois murs de clôture qui sont tombés.
33:33Et j'aimerais que M. le marquis voit le travail à faire.
33:36J'arrive.
33:39Allez, goûtez.
33:52C'est bon, ce matin ?
33:55Un lièvre, un lapin, deux pergoles.
33:59Je rencontre un de vos multiers et je lui dis d'apporter tout ça au château.
34:02Non.
34:12Bonjour, M. le marquis.
34:15Salut, Lopis. J'ai laissé ton chevalier à côté du portail.
34:18Il n'y avait personne dans ta maison.
34:21Merci, Benoni. Salut les tiens.
34:24Ça sera fait.
34:29Tu es venu chercher la pauvre ?
34:32Bien sûr.
34:35Tu sais, ces Benoni ne sont pas fiers.
34:38Pas fiers, pas fiers.
34:41Allez.
34:59Il ne t'a rien dit quand tu l'as rencontré ?
35:02Rien.
35:05Et Lopis ?
35:08Rien.
35:11Tu sais, tout ça, c'est cul et chemise.
35:14Oui. Qu'est-ce qu'on peut dire ?
35:17On peut dire que l'office est une terre de mur, mais que ça ne peut pas lui revenir.
35:29Depuis quelques temps, M. le marquis boude dans ma cuisine.
35:32Je ne sais plus quoi faire.
35:35Ton talent n'y est pour rien, Barbet, rassure-toi.
35:38Et si demain nous faisions un beau lapin à la tomate ?
35:41Chrétien ira me chercher le thèque.
35:44Quand M. le marquis était petit, il fallait lui enlever le plat.
35:50Ah, le lapin à la tomate.
35:53Très bien, très bien.
35:56Le lapin à la tomate.
36:26Le lapin à la tomate.
36:56Merci, monsieur.
37:23Tu la fais chercher ?
37:25Et toi?
37:26Il comprend pas. C'est un étranger. Il vient de l'autre côté des montagnes.
37:30On a perdu Nietzsche.
37:32Il s'est attaqué au pita et est cadu. T'as vu ça?
37:35Non, mais c'est la juste ferie de l'escapade aviaire.
37:39Forcé.
37:48Tu cultives vraiment de mauvaises relations, celui-là.
37:51En tout cas, tu as une qualité.
37:54Mais pas bavard.
37:56Je fais mon travail, M. Marquis.
37:58C'est bien ce que je veux dire.
38:00Mais ne confonds pas travail et travail si tu veux rester à la ferme du château.
38:05Tu comprends ce que je veux dire?
38:07Je comprends, M. Marquis.
38:24C'est un peu le travail des cabres, hein?
38:48Attention.
38:50Attention, mes gens.
38:52Je ne m'abaisserai pas à vous déclarer la guerre.
38:55Mais je la ferai.
39:19Attention.
39:49Attention.
40:20Oh, M. Lemartine.
40:21Ah, Chabert.
40:22Depuis si longtemps.
40:24Ah, vous m'oubliez.
40:25Mais non, mon brave Chabert, mais non. Comment voudrais-tu que je t'oublie?
40:28En tout cas, vous restez soupé.
40:30Vous restez soupé, vous repartirez que demain. Où que vous alliez. Promis?
40:33Promis.
40:34Si tu soupes avec moi, je t'oublierai.
40:36Je t'oublierai.
40:37Je t'oublierai.
40:38Je t'oublierai.
40:39Je t'oublierai.
40:40Je t'oublierai.
40:41Je t'oublierai.
40:42Je t'oublierai.
40:43Je t'oublierai.
40:44Je t'oublierai.
40:45Je t'oublierai.
40:46Et promis?
40:47Et promis.
40:48Si tu soupes avec moi.
40:50Et promis.
40:56Alors, Chef Gauthier?
40:57Excellent, mon brave Chabert, mais je te le répète,
41:00tu es mon invité.
41:02Ah, si M. Lemartine est descendu d'Aurel, seulement pour m'en faire
41:05de la peine, il faut le dire tout de suite.
41:08Non, mais non, Chabert.
41:09Comprenez-moi, M. Lemartine, j'ai servi feu M. Altaperre pendant
41:13Je crois bien volontiers.
41:17Je vois que tu es toujours resté fidèle à sa mémoire.
41:23Et comment ne pas être fidèle ?
41:26Un combattant comme M. Autrepère.
41:30Si il n'y avait que des marins comme lui, et un peu comme moi,
41:32nous les aurions encore, les Indes.
41:34La preuve, trois fois, vous m'entendez, M. Autrepère ?
41:37La preuve, trois fois, vous m'entendez, M. Autrepère ?
41:38La preuve, trois fois, vous m'entendez, M. Autrepère ?
41:41La preuve, trois fois, vous m'entendez, M. Autrepère ?
41:43La preuve, trois fois, vous m'entendez, M. Autrepère ?
41:45La preuve, trois fois, vous m'entendez, M. Autrepère ?
41:47Je sais, je sais, Chabert.
41:50Bon, eh bien, je n'insisterai pas, je serai ton invité.
41:53Seulement, j'avais quelques scrupules, car...
41:58je voudrais te demander un service.
42:01Qu'est-ce que je pourrais refuser à M. Automatique ?
42:03Je voudrais me charger de l'approvisionnement de tout ton gibier.
42:15– Du gibier d'Orel ? – Oui.
42:19– Mais c'est un cadeau ! – Attention, je ne serai pas aussi généreux
42:25que toi.
42:26Mon gibier ne sera pas cher, mais il ne sera pas gratuit.
42:29Il faut au moins payer le multier qu'il descendra.
42:32– Mais vous ne vous rendez pas compte ? Même si je le payais deux fois plus cher,
42:38du gibier d'Orel, c'est un cadeau, avec tout ce thème, tout ce genièvre.
42:42J'enverrai mon homme une fois par semaine.
42:44– Non, je n'y tiens pas.
42:47Mon multier sera à Ville-sur-Ozon chaque jeudi au petit matin.
42:51C'est un homme sûr, dévoué, discret, fidèle au roi.
42:57– Ça suffit, ça ?
42:58– Mon père l'a sorti d'une petite embrouille, jadis,
43:03histoire qu'une fillette, enfin, une adolescente…
43:06– Ah !
43:08Enfin, je me répète, M. le Marquis, un cadeau !
46:56– M. le Marquis, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie,
47:23je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie,
47:52je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie,
48:20je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie,
48:49je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en
49:19prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je
49:49t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, je t'en prie, Recovery
50:08Tu évites la gabelle et tu passes par la nesque.
50:10Un homme t'attendra quatre lieues après Mazan, au petit reposoir.
50:13T'occupes pas de l'argent, c'est son patron de carpentra qui me paiera.
50:32Ça, c'est vrai que...
50:33Hé, vers les bois et templiers, tu vois plus les traces de lapins.
50:36Les terriers sont pleins de thons et d'araignées.
50:38Tous écoutent le fusil la nuit. Dans les terres du bas, il n'y a plus un lièvre.
50:45Et du père drôle, tu en vois, toi ?
50:47Il doit bien y avoir un moyen pour savoir ce qui se passe.
50:50Moi, j'ai une idée, là-dessus.
50:53Eh ben, dis-la.
50:56Ce sont ceux de Céderon ou de Montbrun.
50:59Ils viennent la nuit par le col de l'homme mort et repartent au matin.
51:06C'est possible, ça.
51:08Si tu as des preuves...
51:15Moi, j'ai une autre idée.
51:16Toi, dès qu'il y a quelque chose qui en passe, c'est le château.
51:18Parfaitement.
51:19Et pour ça et pour autre chose.
51:21Il est temps qu'il comprenne le sylvain.
51:23Sinon, il pourrait bien me faire une bastille, nous aussi, de son château.
51:36Le château de Montbrun
52:06Le château de Montbrun
52:36Le château de Montbrun

Recommandations