• il y a 3 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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Transcription
00:00Toujours avec Philippe Guibert et Joseph Macescaron, Michel Barnier, demain 15h devant les députés.
00:10On l'a appris tout à l'heure au milieu d'après-midi qu'il n'y aurait pas de vote de confiance.
00:15Ce n'est pas le premier, ce n'est pas le dernier.
00:18Pour une raison très simple, sur un vote de confiance, vous pouvez être mis en minorité avec une simple majorité.
00:28Il n'y a pas besoin d'atteindre la majorité absolue.
00:31289 sièges à l'Assemblée nationale, alors que sur une motion de censure déclenchée par des députés,
00:37il faut atteindre la majorité absolue.
00:40Donc Michel Barnier ne prend pas le risque, comme d'autres premiers ministres avant lui,
00:44de se retrouver, il y a environ 230 députés qui le soutiennent.
00:48Si on additionne les députés Macroniste, Modem, Horizon et les députés de droite, ça fait à peu près 230.
00:54Donc avec 235 ou 240 députés, Michel Barnier peut se retrouver renversé.
00:59Donc on comprend parfaitement...
01:01Donc ce n'est pas le moment de prendre des risques.
01:03Ce n'est pas le moment de prendre des risques.
01:04Ça a été suffisamment difficile de former un gouvernement.
01:06Voilà.
01:07Ça a été suffisamment difficile, et ça continue, de trouver des équilibres au sein même de ce gouvernement.
01:13Ce n'est pas le moment de le renverser.
01:14Et ça ne va pas être simple pendant la déclaration de politique générale
01:17de trouver des équilibres entre les économies et les hausses d'impôts
01:21et entre les mesures de fermeté et les mesures d'humanité.
01:24La question, c'est est-ce que Michel Barnier a appelé Marine Le Pen
01:29pour lui demander l'autorisation de savoir s'il pouvait passer sans vote de confiance ?
01:34Ou est-ce qu'elle le suit pour l'instant ?
01:36Non, non, non.
01:37Ou est-ce qu'elle le suit pour l'instant ?
01:38Non, il ne l'a pas fait.
01:40Philippe a très bien résumé la question.
01:43Je diffère juste du chiffre.
01:45J'avais 210 sur 577, ce qui est encore beaucoup plus bas.
01:49Avec les liens que ça a.
01:51Je ne mets pas les liens dedans.
01:53Je ne mets pas les liens dedans.
01:55Parce qu'effectivement, ils ne sont pas...
01:57Donc, Gabriel Attal ne l'a pas fait.
02:01Elisabeth Borne ne l'a pas fait non plus,
02:04alors qu'elle disposait d'une majorité plus ample, si je puis dire.
02:07240.
02:08Non seulement plus ample, mais aussi plus uniforme.
02:11C'est ça, c'est le deuxième point qui peut être, à mon avis, le point le plus difficile.
02:18Car ce week-end, il se trouve que j'ai rencontré quelques parlementaires,
02:23et que ces parlementaires, qui en théorie soutiennent le Premier ministre,
02:28m'ont dit qu'en fait, la majorité, une large majorité, selon eux, du groupe EPR,
02:35penchait plutôt à gauche.
02:36Voilà, une large majorité.
02:38Les macronistes.
02:39Les macronistes, oui.
02:40L'EPR, pour moi, c'est...
02:42L'EVF antifaire.
02:43Pardon, oui.
02:44Ça s'appelle EPR.
02:46Évidemment, ça ne passe pas chance de s'appeler EPR, on le sait,
02:49du point de vue industriel, mais c'est pas grave.
02:51Bon, ils s'appellent quand même EPR.
02:53Ils s'appellent quand même, voilà.
02:54Ensemble pour la République.
02:55Donc, oui, une majorité.
02:58Ça veut dire que là où l'opinion voulait dire, Joseph Nass-Escaron,
03:02pense que les EPR sont plus de droite, en réalité, ils sont plus de gauche.
03:06Non, ils sont plus de gauche.
03:08D'ailleurs, on me disait, un parlementaire qui appartient justement à EPR,
03:12me disait que c'est précisément la raison pour laquelle
03:15c'est Gabriel Attal qui a été élu et non pas Gérald Darmanin.
03:18Oui, c'est vrai.
03:19Donc, c'est ce qui est très très juste.
03:21Maintenant, il y a un équilibre, en effet.
03:23Le discours de politique générale, ça va être passionnant.
03:26C'est-à-dire qu'on va voir, justement,
03:28Philippe le rappelait, comment il va arbitrer,
03:30comment il va arbitrer sur la question des impôts.
03:32Est-ce qu'il va parler de l'État de droit,
03:35ou est-ce qu'il va parler de l'État de droite ?
03:37Voilà, de Monsieur Retailleau.
03:39Peut-être, peut-être.
03:41Peut-être que si les macronistes sont plus à gauche,
03:45c'est aussi parce que les déclarations de Bruno Retailleau étaient...
03:48C'était même avant.
03:50À la limite de la provocation,
03:52parce que dire que l'État de droit,
03:54l'État de droit,
03:55l'État du droit,
03:57du droit, il n'est pas intangible, en effet,
03:59il n'est pas sacré.
04:00Mais les grands principes de l'État de droit,
04:02de dire qu'ils ne sont pas sacrés,
04:04ça peut braquer, y compris des gens qui ne sont pas de gauche.
04:07Il ne dit pas exactement que ce n'est pas sacré.
04:09Il dit que la souveraineté populaire est le premier élément...
04:13Le premier élément de la démocratie,
04:15mais je rappellerai juste, quand même,
04:17en étant taquin, que Jean-Luc Mélenchon ne dit pas autre chose,
04:20en disant que la souveraineté populaire prime.
04:23Est-ce que Jean-Luc Mélenchon est le bon exemple
04:26pour se caler sur les pratiques démocratiques ?
04:29Certains le pensent.
04:30Certains le pensent.
04:31Je ne serai pas sur ce terrain.
04:33C'est certainement à l'éphi.
04:34Non, mais là...
04:36Je trouve que ce qui est...
04:38Ce qui surprend aussi avec Bruno Retailleau,
04:41c'est qu'on voit une personne qui a réfléchi.
04:45Je le dis franchement.
04:46Qui a réfléchi.
04:47Qui a réfléchi...
04:48J'ai terminé.
04:49Qui a réfléchi à ses questions.
04:51A ses questions d'autorité,
04:52qui a ses questions, justement, d'État de droit,
04:56à ses questions de la sécurité de l'immigration,
04:59qu'est-ce qu'il est possible de faire ou de ne pas faire.
05:01C'est quelqu'un qui réfléchit et qui travaille.
05:03Personne ne peut nous enlever ça.
05:05Et depuis un bon moment.
05:06Donc quand il parle, en effet,
05:08il sait exactement sur quel terrain il se place.
05:12Et d'ailleurs, ce qui est frappant,
05:14parce qu'il y a un certain nombre de sondages
05:16qui sont en train de paraître
05:18et qui donnent raison à cette vision de Bruno Retailleau.
05:21Une majorité de Français.
05:22Ah oui, une majorité de Français.
05:24Et d'ailleurs, une forte proportion même
05:26de membres de LFI.
05:27C'est ça qui est frappant.
05:28C'est ça qui est déjà tout à fait étonnant.
05:30Parce que...
05:31Philippe Guybert.
05:32Les deux phrases de Retailleau qui ont choqué
05:34l'état de droit,
05:35l'état de droit n'est pas sacré.
05:37Et d'autre part, l'immigration n'est pas une chance.
05:40Il aurait pu dire la même chose.
05:42Parce qu'on voit bien à peu près ce qu'il veut dire.
05:44Je doute que Retailleau ait envie de mettre par terre
05:47le Conseil constitutionnel et le Conseil d'État.
05:49Ou qu'il va stopper, qu'il va réduire à zéro l'immigration.
05:52On ne pense pas qu'il va faire ça.
05:54D'ailleurs, qu'il n'en a pas les pouvoirs.
05:57Mais il a choisi,
05:59et tu dis toi-même que c'est un homme expérimenté
06:01qui a réfléchi.
06:02Il a choisi lui-même deux phrases
06:04volontiers provocatrices
06:06qui, forcément, pouvaient faire réagir des centristes.
06:09L'état de droit, c'est important.
06:11C'est ce qui nous distingue d'un régime autoritaire
06:13et d'une dictature.
06:15Et quant à dire l'immigration...
06:17L'immigration n'est pas une chance.
06:19Il aurait pu dire...
06:20Ça dépend des cas.
06:21L'immigration n'est pas toujours une chance.
06:23Dans certains cas, c'est une chance.
06:24Dans d'autres cas, c'est des problèmes.
06:26Votre phrase, Philippe Guybert, est trop longue.
06:28Là, il voulait marquer les esprits.
06:30Mais je pense qu'il avait une part
06:32à la fois de marquer son territoire
06:34par rapport à ses collègues du gouvernement,
06:36notamment le ministre de la Justice,
06:38et d'établir un rapport de force
06:40auquel, je pense,
06:42Michel Barnier a dû...
06:44On verra demain ce qu'il en pense réellement
06:46parce qu'il nous donnera une ligne.
06:48C'est à Barnier de fixer la ligne.
06:50Je suis plus vieux que vous.
06:52Pas loin de toi.
06:54Je suis plus vieux que vous.
06:56J'ai très bien connu un ministre
06:58qui est encensé par Giscard, qui s'appelait
07:00M. Bernard Stasi.
07:02Bernard Stasi avait écrit un livre,
07:04et moi je le sais parce que j'ai eu des débats avec lui,
07:06L'immigration, une chance pour la France.
07:08C'est chez Robert Laffont de mémorisation.
07:10C'était à Normand Martin.
07:12C'était l'époque, en effet,
07:14où on considérait en plus haut lieu
07:16et à droite, pour le coup,
07:18que l'immigration était une chance pour la France.
07:20En fait, c'était moins une chance pour la France,
07:22on va se parler très franchement,
07:24c'est moins une chance pour la France
07:26que pour le patronat.
07:28Aussi bien dans les années 50 que dans les années 70.
07:30Et encore aujourd'hui quand vous entendez
07:32M. Patrick Martin.
07:34Voilà.
07:36C'est-à-dire que,
07:38en fait, Bruno Rotailleau
07:40pense qu'il y a une révolution
07:42copernicienne à faire sur cette question.
07:44Il a raison. Et d'ailleurs,
07:46Nicolas Sarkozy ne dit pas autre chose que ça.
07:48Il ne dit pas autre chose que ça.
07:50Il a mentionné la France,
07:52parce que lui-même s'était présenté comme
07:54un sans-mêlée.
07:56Rotailleau donne le sentiment à travers cette phrase.
07:58Toutes choses égales par ailleurs, parce que le père de Nicolas Sarkozy,
08:00Sarkozy de Nabibovska,
08:02était quand même un sans-mêlée,
08:04un sans-mêlée aristocratique.
08:06Oui, comme un enfant de l'immigration.
08:08Le sans-mêlée, c'est ça que ça signifie
08:10en 2007.
08:12Et donc, il a nuancé un petit peu
08:14Nicolas Sarkozy. C'est-à-dire qu'on peut avoir
08:16tout à fait un discours en disant
08:18qu'il faut réduire la migration compte tenu de nos capacités
08:20d'intégration qui sont
08:22en difficulté, nos capacités
08:24d'assimilation qui le sont aussi beaucoup.
08:26Mais quand on dit que l'immigration n'est pas une chance,
08:28on dit vraiment que tout immigrer est un problème.
08:30C'est comme ça que ça peut être compris.
08:32Vous savez, en politique, il faut aller
08:34le plus loin possible
08:36pour justement
08:38avoir quelque chose et obtenir
08:40se placer au milieu et obtenir
08:42ce que l'on veut.
08:44Demain soir, ici-même,
08:46ce discours de politique générale
08:48et bien sûr les réactions qui auront lieu
08:50dans l'hémicycle. Merci Philippe.
08:52Merci Joseph.
08:54En deuxième heure, nous nous retrouverons avec
08:56Philippe Crevel, spécialiste des questions macro-économiques,
08:58directeur du Cercle de l'Épargne.
09:00Cette hausse des impôts
09:02qui plane, qui est là,
09:04qu'est-ce qu'on en fait
09:06et comment on la présente ?
09:08A tout de suite sur Europe 1.

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