Ça vous regarde - Gouvernement : à droite toute ?

  • il y a 4 jours
LE GRAND DÉBAT / Gouvernement : à droite toute ?

« Le récap » par Bruno Donnet

Après plus de deux semaines de tractations, la liste du premier gouvernement de Michel Barnier se précise. Certains noms ont officiellement été confirmés par Laurent Wauquiez concernant la Droite républicaine : Bruno Retailleau rejoindra le ministère de l'Intérieur, Annie Genevard héritera du portefeuille de l'agriculture et Patrick Hetzel se verra confier les clés de l'enseignement supérieur. Les autres titulaires des ministères restent en suspens. Après avoir menacé de quitter le bloc présidentiel, les démocrates ont finalement accepté de jouer front commun. Les derniers ajustements sont en cours pour déterminer quels fidèles de François Bayrou intégreront l'équipe gouvernementale et à quels postes. Sur quels noms le Premier ministre et le Président de la République finiront-ils par trouver un accord ?

Invités :
- Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l'université Panthéon-Assas et auteur de « Le Parlement, temple de la République » (éditions Passés composés)
- Elsa Mondin-Gava, journaliste LCP
- Hadrien Brachet, journaliste politique à « Marianne »
- Corinne Lhaïk, journaliste à « L'Opinion »
- En Skype : Bryan Masson, député RN des Alpes-Maritimes

LE GRAND ENTRETIEN / Edwy Plenel : « Le jardin et la jungle », une certaine vision de l'Europe

Dans son livre « Le jardin et la jungle, adresse à l'Europe sur l'idée qu'elle se fait du monde », Edwy Plenel s'insurge face aux prétentions de l'Europe d'être le berceau de la civilisation et du bien. Il tisse son récit autour du discours prononcé par Josep Borrell en 2022, au Collège d'Europe, qui évoque l'idée selon laquelle l'Europe serait un jardin et le reste du monde une jungle, l'incarnation de la « sauvagerie ». Centré sur la guerre en Ukraine et le conflit israélo-palestinien, cet ouvrage est un plaidoyer pour l'application des droits de l'homme, ce que l'Europe semble piétiner en dehors de ses territoires, selon l'auteur. L'Union Européennes cautionnerait le génocide en Palestine mais condamnerait fermement la guerre menée par la Russie en Ukraine. Comment expliquer cette dissymétrie ?

- Grand invité : Edwy Plenel, journaliste, cofondateur de Mediapart et auteur de « Le jardin et la jungle » (éditions La Découverte)

Ça vous regarde, votre rendez-vous quotidien qui prend le pouls de la société : un débat, animé par Myriam Encaoua, en prise directe avec l'actualité politique, parlementaire, sociale ou économique.
Un carrefour d'opinions où ministres, députés, élus locaux, experts et personnalités de la société civile font entendre leur voix.

Abonnez-vous à la chaîne YouTube LCP - Assemblée nationale : https://bit.ly/2XGSAH5

Suivez-nous sur les réseaux !

Twitter : https://twitter.com/lcp
Facebook : https://fr-fr.facebook.com/LCP
Threads : https://www.threads.net/@lcp_an
Instagram : https://www.instagram.com/lcp_an/
TikTok : https://www.tiktok.com/@LCP_an
Newsletter : https://lcp.fr/n

Category

🗞
News
Transcript
00:00Bonsoir et bienvenue, très heureuse de vous retrouver, ça vous regarde en direct notre
00:10grand témoin, vous le reconnaissez, c'est Edwi Plenel, bonsoir et merci d'être parmi
00:16nous ce soir, cofondateur de Mediapart, vous signez le Jardin et la Jungle aux éditions
00:22La Découverte, une adresse à l'Europe sur l'idée qu'elle se fait du monde, cette Europe
00:28qui à vos yeux trahit ses valeurs dans une volonté de puissance néocoloniale qui la
00:34rend complètement aveugle à la souffrance du monde, on y retrouve toutes vos indignations
00:38et tous vos combats, on va y revenir dans le détail tout à l'heure dans la deuxième
00:42partie mais d'abord on va s'arrêter ce soir sur la copie de Michel Barnier, c'est l'heure
00:47des derniers ajustements avant l'annonce du nouveau gouvernement ce week-end, 38 ministres,
00:533 LR, 7 ensembles et des noms qui font déjà bondir la gauche, alors est-ce que l'ancien
00:59monde revient en force ? La droite réactionnaire est-elle de retour ? Grand décryptage dans
01:04un instant avec mes invités sur ce plateau, voilà donc pour le sommaire, on y va, Edwi
01:09Plenel, ça vous regarde, top générique.
01:10On y est presque après la journée de rebondissement d'hier à Matignon, on connaît désormais
01:27quasiment la liste des 38 noms que Michel Barnier a proposés à Emmanuel Macron, certains
01:32ont d'ailleurs déjà été rayés par le chef de l'Etat, on va y revenir dans le détail
01:36cette fois, l'alliance entre le camp présidentiel et la droite est totalement assumée mais
01:42pour quoi faire et avec quelle chance de réussite dans cette assemblée nouvelle si divisée.
01:48Bonsoir Corinne Leïc, ravie de vous avoir sur ce plateau, vous êtes journaliste politique
01:52à l'Opinion, chargée du suivi de l'Elysée et au cœur de la coulisse de ces dernières
01:58semaines et de ces derniers jours, vous avez sans doute des informations ce soir, bonsoir
02:02Benjamin Morel.
02:03Bonsoir.
02:04Bienvenue, maître des conférences en droit public à l'université Panthéon-Assas,
02:08auteur du Parlement-Temple de la République aux éditions passées composées, bonsoir
02:12Adrien Brachet.
02:13Bonsoir.
02:14Ravie de vous avoir également, journaliste politique à Marianne et bonsoir à Elsa
02:18Mondingava.
02:19Bonsoir.
02:20Qui n'arrête pas, elle aussi en direct sur LCP à mes côtés, journaliste politique
02:24en charge du suivi de cette nouvelle majorité relative, la plus grande des petites si j'ose
02:29dire, macroniste, LR à l'Assemblée.
02:32Merci à tous les quatre, vous intervenez quand vous le souhaitez, on sait que vous
02:35aimez ça encore la politique Édouard Plenel, qui va être sans doute nommé à quoi ? On
02:41commence avec le récap de Bruno Donnet, avec un jingle, un peu en musique, c'est moi qui
02:49m'y colle.
02:50Allez.
02:51Bonsoir mon cher Bruno.
02:54Bonsoir Myriam, bonsoir à tous.
02:55Dans votre récap ce soir, un avis de fumée blanche et un problème d'interprétation.
03:00Oui, ça y est Myriam, 75 jours à peine après les résultats des élections législatives,
03:06à Bémous, presque un gouvernement.
03:09Il a finalement fallu se résoudre à changer l'ancien, car comme Emmanuel Macron en convenait
03:13parfaitement dès le mois de juillet dernier, la majorité sortante a perdu cette élection.
03:18La majorité sortante a perdu, deux nouvelles personnalités vont donc rejoindre Michel
03:25Barnier.
03:26Bruno Retailleau pourrait s'installer, Place Beauvau, Antoine Armand à Bercy, Annie Genevard
03:32à l'agriculture et Violette Spilbout à l'éducation.
03:36Alors attention, il y aura certes de nouveaux ministres, mais il devrait aussi en rester
03:40quelques anciens.
03:41Rachida Dati est pressentie pour conserver la culture, Sébastien Lecornu devrait rester
03:46aux armées, quant à Agnès Pannier-Runacher, elle pourrait retrouver l'environnement.
03:51Alors, la gauche, Bruno, que vous soupçonnez d'avoir commis une petite erreur d'interprétation ?
03:57Non, pas tout à fait.
03:58Ah, j'en suis pas là, oh, je sais.
04:01J'aurais bien voulu que vous me demandiez ce qu'il en était des grands équilibres.
04:04Oui, les grands équilibres, j'ai sauté ma page, pardonnez-moi.
04:07Vaughan Turner a répondu que les ministres devraient être 38 au total, dont 16 de plein
04:12exercice.
04:13Alors, 7 de ces super ministères pourraient échouer au parti présidentiel, 3 aux républicains,
04:192 au modem, 1 à Horizon, 1 à l'UDI, 1 aux divers droits et 1 à Didier Migaud qui
04:26fut député socialiste il y a bien longtemps et qui devrait se voir confier la justice.
04:30Enfin, si on élargit à l'ensemble des 38 ministères, 9 portefeuilles devraient être
04:36confiés aux républicains qui ne représentent pourtant que 8% des députés, ici même,
04:42à l'Assemblée nationale et ça, Myriam, ça ne plaît pas du tout à la gauche.
04:46Alors, on y vient, cette erreur d'interprétation de la gauche, de quoi parle-t-on ?
04:49Oui, parce que devant autant de ministères promis à des républicains ou à des membres
04:53du parti présidentiel, ce matin même, François Hollande a décroché son téléphone et il
04:58a fait entendre son mécontentement sur l'antenne de France Bleue.
05:02Pourquoi y a-t-il eu une dissolution si c'est pour avoir à peu près les mêmes plus à
05:07droite encore ? Et ce sentiment que j'ai, c'est celui d'une restauration.
05:11Vous voyez, on devait avoir un changement, on a une restauration.
05:15Voilà, l'ancien président de la République redevenu député socialiste a bien remarqué
05:19que le changement, ce n'était pas tout à fait pour maintenant et il a donc renvoyé
05:24Emmanuel Macron à sa déclaration estivale.
05:27Emmanuel Macron avait dit qu'il avait perdu les élections, on vient de le laisser penser
05:31qu'il en a tiré les conséquences.
05:33Alors, le hic, c'est que François Hollande n'a pas tout à fait bien écouté Emmanuel
05:37Macron.
05:38En tout cas, il ne l'a pas écouté jusqu'au bout, car s'il a bien reconnu sa défaite,
05:42il avait une petite précision à la toute fin de sa déclaration.
05:45La majorité sortante, elle a perdu cette élection.
05:48Vous reconnaissez la défaite ? Bien évidemment, mais personne n'a gagné.
05:52Personne n'a gagné, oui, en politique aussi.
05:56Le diable se niche souvent dans les détails et voilà comment, bien que le nouveau front
06:01populaire soit arrivé en tête aux élections législatives, la gauche devrait donc faire
06:05figure de détails dans le prochain gouvernement.
06:08Merci beaucoup.
06:09On va revenir sur tous ces éléments, avec mes invités, je commence avec vous, Corinne
06:15Leïc.
06:16C'est intéressant, parce que quand il parle de restauration, il est lourd de sens, le
06:20mot de François Hollande, on devait avoir un changement, on a une restauration.
06:24Est-ce qu'on assiste au retour de l'ancien monde ? Qu'est-ce qu'il raconte, cette nouvelle
06:30alliance entre les matronistes et la droite ?
06:32Je dirais plutôt qu'on assiste à ce qui aurait dû se passer en 2022, c'est-à-dire
06:35qu'Emmanuel Macron aurait dû, à ce moment-là, faire un accord avec les LR, parce qu'il y
06:40avait beaucoup de points d'accord entre eux, qu'il n'a pas voulu le faire, que les LR
06:44non plus n'ont pas voulu, et la Fondation Terra Nova a regardé comment les LR avaient
06:48voté entre le mois de mai 2022 et l'automne 2023, 63% des textes ont été votés par
06:56les LR, donc ça montre qu'il y avait un accord idéologique et politique, au moins
06:59sur ces sujets-là.
07:00Donc ça veut dire qu'il fait aujourd'hui un accord, il le paye évidemment beaucoup
07:05plus cher, parce qu'il est beaucoup plus faible, et il est hyper minoritaire, alors
07:08que s'il avait fait en 2022, il y avait 245 députés de son camp, si on ajoutait la
07:15quelques soixantaines de députés LR de l'époque, il avait la majorité.
07:19Donc je dirais que c'est sa démarche qui est réactionnaire, puisqu'il a perdu deux
07:23ans pour faire ce qu'il aurait dû faire dès 2022.
07:26Adrien Brachet, ça fait des mois, voire des années, qu'un certain Nicolas Sarkozy
07:31plaide pour ce scénario.
07:32Une alliance très claire, gouvernementale, entre la droite et le Bloc central, c'est
07:39Barnier qui le réalise.
07:41Pour bien comprendre, de quelle droite parle-t-on quand on parle de la droite Barnier ? C'est
07:47qui, précisément ?
07:48Alors, ce qui est intéressant, c'est qu'à une époque, on parlait de trois droites,
07:52mais on rentre presque maintenant dans mille nuances de droite.
07:56Mais en tout cas, si on voit les ministres qui sont pressentis, alors il faudra voir
08:01ce qu'il en est après les derniers arbitrages, c'est vrai qu'il y a un marquage plutôt
08:06d'une droite assez conservatrice, qui est la droite de Bruno Retailleau, la droite sénatoriale.
08:11Le ministère de l'Intérieur, c'est quand même un poste assez décisif.
08:14Et d'ailleurs, cette sorte de basculement vraiment très à droite ne fait pas l'unanimité
08:23au sein du camp macroniste.
08:24Et certains, qui étaient là depuis la première heure notamment, commencent à trouver qu'avec
08:30Bruno Retailleau, on commence à pencher très, très à droite, c'est-à-dire qu'au
08:34fond, c'est l'aboutissement d'un mouvement qu'avait débuté Emmanuel Macron depuis
08:38plusieurs années de droitisation au fond de la macronie, là, c'est un peu l'aboutissement
08:43de ce processus, et la fin finalement du mythe macroniste, qui était le mythe du dépassement
08:48le plus total.
08:49On allait faire travailler ensemble la droite et la gauche, et finalement, plusieurs années
08:54après, on se rend compte que ce mythe, finalement, disparaît aussitôt qu'il est arrivé.
08:59Alors, c'est vrai qu'on a trois LR sur les 16 ministères de plein exercice, c'est important
09:06parce qu'il y a la première division, deuxième division, Patrick Etzel, qu'on connaît bien
09:10ici à l'Assemblée nationale, Bruno Retailleau, on en a beaucoup parlé à l'intérieur,
09:13Etzel, c'est l'enseignement supérieur, selon les dernières informations qui nous parviennent,
09:18Annie Genova également, vice-présidente ici à l'Assemblée, c'est quoi ? C'est
09:23une droite Fillon qui revient ? En tout cas, c'est une génération.
09:26Oui, et une droite qui est à des positions, comme vous le disiez, assez conservatrices
09:30sur les derniers débats, sur la constitutionnalisation de l'IVG, sur le mariage pour tous, sur la
09:36PMA, c'est pour ça qu'en fait, l'alliance entre le Bloc central et la droite, oui, là,
09:41il paraît assumée, après, il faudra voir si le Bloc central l'assume.
09:45Certaines nominations, on peut penser aussi à Laurence Garnier, dont finalement, la nomination
09:49au ministère de la Famille serait vraiment plutôt contrée par l'Élysée et par le
09:55Bloc central, mais beaucoup de gens qui ont travaillé avec Emmanuel Macron depuis
10:00sept ans disent « en fait, moi, je n'ai pas fait tout ça pour me retrouver avec
10:04Bruno Retailleau au ministère de l'Intérieur », donc il faudra voir, pour l'instant,
10:08il y a des menaces, il y a une vigilance, etc.
10:12C'est sûr que c'est une génération dont les macronistes, qui sont 100% macronistes,
10:18ne se retrouvent pas franchement dans ce genre de profil de droite.
10:21Benjamin Morel, Elsa Monengava vient d'en parler, Laurence Garnier, c'est le président
10:27qui nomme sur proposition du Premier ministre, ça, c'est la Constitution, donc si on comprend
10:32bien, il a rayé le nom de Laurence Garnier, parce que c'est vrai que pour la Famille,
10:38ça rendit quand même assez long, contre Olivier Gédé dans la Constitution, pour
10:41les thérapies de conversion également, c'est une sénatrice, c'est l'air.
10:44Ça peut être extrêmement problématique, tout bêtement, parce qu'en effet, cette
10:47majorité, elle est très composite, alors certes, l'équilibre politique a varié,
10:50c'est-à-dire qu'il y a quelques mois, on avait un gouvernement macroniste que laissait
10:54survivre les LR, aujourd'hui, on a un gouvernement LR plus macroniste que laisse survivre le
10:58Rassemblement National, ça explique la réorientation tout de même.
11:01Après, il y a un jeu d'équilibre et de rapports de force qui n'est pas aujourd'hui, malgré
11:05le nombre, si favorable aux macronistes, et il faut le comprendre quand on envisage la
11:09composition du gouvernement.
11:10Quelles sont les possibilités stratégiques pour les macronistes ? Le Premier ministre
11:15a été nommé par leur président, déjà, c'est un blocage stratégique.
11:18Ensuite, ils n'ont pas fait alliance avec le Nouveau Front Populaire, si jamais ils
11:22sortent d'une alliance avec LR, le point de blocage dans la vie politique française,
11:26ça devient, justement, le centre macroniste, donc aujourd'hui, l'amplitude des alliances
11:30pour eux est très contrainte, les LR sont sous-euphorisants parce qu'en effet, c'est
11:34le cadeau du siècle, mais du côté de la Macronie, pour l'instant, à court terme,
11:39l'impasse stratégique est là, et donc ils doivent avaler des couleuvres et disputer
11:43quelques éléments, en effet, les éléments les plus problématiques comme celui qu'on
11:46vient d'évoquer, mais malgré tout, en n'étant pas tout à fait maître du radeau.
11:50Alors, la gauche fustige ce soir, on va les entendre, et je vous ferai réagir, Edou
11:54Plenel, au fond, ce nouveau casting, et parie déjà sur une survie très courte, écoutez.
12:01C'est contre le peuple, c'est contre la volonté des Français et Françaises, c'est
12:05contre leur vote, mais vraiment à l'inverse de leur vote, et en fait, là, ça pose une
12:10question fondamentale qui est, à quoi ça sert de voter si derrière, c'est ceux qui
12:14perdent, qui prennent le pouvoir ?
12:15Je suis en colère, en colère de voir que nous avons un gouvernement qui s'annonce
12:20recycler tous les pardons des élections, et qu'en plus, on perçoit, dans les noms
12:24qui sont donnés pour l'instant, une extrême droitisation de la Macronie qui est très
12:28inquiétante.
12:29Il y a une sorte de forfaiture, en tous les cas, de non-respect du sens de ce vote, et
12:35ça, ça abîme la démocratie.
12:37D'ailleurs, je ne sais même pas si c'est un nouveau gouvernement, ça ressemble à
12:41une sorte de gigantesque romaniment.
12:43Edwi Plenel, comment vous réagissez ? Les mots sont forts, on a entendu déni de démocratie,
12:48forfaiture, il y a une manifestation à la Palais des syndicats ce week-end, vous pensez
12:52que les Français peuvent comprendre le choix d'Emmanuel Macron, puis les ministres de
12:56Michel Barnier ?
12:57Sans prétention, je pense que beaucoup de Français sont comme moi, ils n'ont plus
13:00de mots, au contraire.
13:01Nous avons un abus de pouvoir évident, nous avons, bien sûr, la démocratie, c'est une
13:09culture, c'est un respect de l'opposition, c'est un respect du vote, c'est des vieilles
13:14formules de Pierre Mendes France, qui était un grand démocrate et un grand républicain.
13:18Bon, le président a dissout, il a demandé aux Français de voter, ils n'ont pas fait
13:23le résultat qu'il espérait, il était prêt à aller avec l'extrême droite, même
13:27en cas de majorité relative.
13:28Qu'est-ce qu'on fait ? On se retourne vers le temple de la République, selon le très
13:32bon titre de votre livre, le temple de la République, c'est le Parlement, on dit essayer
13:37de faire un gouvernement, s'il ne passe pas, je demanderai à quelqu'un d'autre,
13:41et là, on a un président qui fait tout, qui confond tous les rôles, et pour moi,
13:46je suis très inquiet, parce qu'on a des sensibilités différentes, mais je pense
13:51que tous les observateurs, tous les éditorialistes, tous les démocrates, à l'instar, je vais
13:57citer des noms, de Henri Guaino, de Jean-Louis Debré, de Dominique de Villepin...
14:02C'est vrai qu'Henri Guaino, dont on connaît le gaullisme éternel homme de droite, a dit
14:06que c'était une faute politique de ne pas nommer Lucie Castex.
14:09Des personnes avec qui on peut avoir d'autres désaccords, mais qui se rappellent des principes.
14:13Alors, je me tourne quand même vers le contexte milionnaire.
14:15C'est juste un exemple.
14:16Bien sûr, moi, je suis un critique depuis très longtemps de ce présidentialisme français
14:21qui est un absolutisme, mais encore faut-il que ceux qui en bénéficient aient un peu
14:25de culture démocratique eux-mêmes.
14:27Quand Charles de Gaulle perd un référendum, il en tire les conséquences.
14:32Il était plus démocrate, par certains aspects, que ses successeurs.
14:35Qu'est-ce que vous voulez dire ?
14:36Pour vous, il faudrait qu'il s'en aille, qu'il n'aille pas au bout de son mandat ?
14:40J'ai écrit, deux jours avant la dissolution, un article que j'ai beaucoup hésité à écrire,
14:44qui a été repris un peu dans la presse internationale.
14:46Emmanuel Macron, une présidence toxique.
14:48Je pense que dans l'exercice de cette présidence par Emmanuel Macron, il y a quelque chose
14:55qui s'est déréglé.
14:56Il y a quelqu'un qui est dans un hubris d'omnipotence.
15:00Il y a quelques hauts fonctionnaires copains qui dirigent l'Etat à la place des parlementaires,
15:06à la place des ministres.
15:07Tout ça est très inquiétant.
15:09Alors, il n'y a pas d'élu macroniste sur ce plateau pour défendre le président.
15:14J'ai cité des hommes de droite, je ne l'ai pas cité.
15:17C'est vrai, mais les mots toxiques, etc.
15:19Le mot d'abus de pouvoir a un commentaire là-dessus, parce qu'il y a cet article 8
15:23de la Constitution, il y a cette nouvelle donne inédite de la Ve République, et ces
15:27fortes expressions qui pourraient aussi alimenter la colère dans la rue.
15:31Ce n'est pas un abus de pouvoir, mais Emmanuel Macron nous a montré quand même une faille
15:35dans la Constitution.
15:36En d'autres termes, personne n'avait pensé que si je ne nomme pas un Premier ministre
15:39pendant 2 mois, 3 mois, 4 mois, 5 mois, 5 ans, eh bien, au lieu égard à l'expédition
15:45des affaires courantes et à la théorie, les pouvoirs de ce gouvernement vont croissant.
15:48Et donc, je pourrais me passer finalement de nommer un gouvernement avec un gouvernement
15:52qui a un brevet d'immunité parce qu'il ne peut pas être renversé.
15:54Vous comprenez, il est déjà démissionnaire.
15:55Je ne vous refais pas, ma théorie du mort-vivant, c'était il y a 2 mois.
15:58Et donc, dans cette situation-là, il y a une vraie faille constitutionnelle.
16:01Et dans la situation actuelle, on a en effet la probable nécessité de combler cette faille.
16:06Il n'y a pas d'usage illibéral aujourd'hui de la Constitution, mais ça le rend potentiellement
16:10demain possible avec un tel...
16:12On va parler dans un instant des chances de survie de cette nouvelle équipe.
16:15Question toute simple, juste pour poursuivre.
16:18S'il était amené à être censuré, ce gouvernement, est-ce que le président a tout le loisir,
16:24pour être compris des Français, dans une logique politique, de revenir à Lucie Castet
16:27ou à Bernard Cazeneuve, où ces deux hypothèses n'étant pas choisies au départ,
16:32on irait vers un gouvernement technique ?
16:34Alors juridiquement, il peut faire ce qu'il veut.
16:36Comment agirait un président d'un régime parlementaire classique
16:38et en droit, nous sommes un régime parlementaire ?
16:41Un président allemand ou italien n'aurait pas nommé Lucie Castet.
16:44Il aurait dit, Madame Castet, je vous reçois, vous avez 15 jours pour me trouver 289 députés.
16:49Si vous me les trouvez, et bien dans ce cas, je vous nomme.
16:52Si ça ne marche pas, 15 jours plus tard, je passe à Bernard Cazeneuve.
16:5515 jours plus tard, je passe à Xavier Bertrand.
16:5715 jours plus tard, je passe à Michel Barnier.
16:59Et il y a une logique qui se fait dans l'opinion, entre le moment d'où on part et le moment où l'on arrive.
17:04Et donc, vous formez comme ça une coalition, un gouvernement.
17:07Ce que fait Emmanuel Macron, et qui est assez dysfonctionnel,
17:10pas un constitutionnel, mais dysfonctionnel pour un régime parlementaire,
17:13c'est qu'il fixe les cadres de l'Alliance, il cherche l'homme providentiel,
17:17il le nomme, il le nomme, et il lui demande de trouver une majorité.
17:20Ce qui ne fonctionne dans aucun régime parlementaire.
17:23Ce qui fait qu'on perd beaucoup de temps, parce que vous parlez d'une probable motion de censure.
17:26Si elle avait lieu là, la motion de censure...
17:28On va voir, peut-être pas tout de suite.
17:30Non, probablement pas, mais elle arriverait en plein examen du budget.
17:33Et là, on serait réellement dans la panade d'un point de vue politique et économique.
17:36Eh bien justement, je vous en prie rapidement.
17:39Un gouvernement, pour quoi faire ?
17:41On a reproché à la gauche...
17:43On va en parler, on a un sujet à vous montrer là-dessus.
17:45Oui, la question du contenu.
17:46De la feuille de route, on en connaît quelques.
17:49Vous parlez d'expédition des affaires courantes.
17:52Les affaires courantes, elles sont lourdes.
17:54La Nouvelle-Calédonie, l'Europe, la Gaza, l'international.
17:59On y vient dans un instant.
18:00C'est quand même dramatique d'être dans cette situation pour un pays comme le nôtre.
18:04On parlait d'un risque de censure.
18:06J'aimerais qu'on écoute le Rassemblement national,
18:08puisque c'est un gouvernement qui a été un peu composé quand même
18:12sous la pression du parti de Marine Le Pen,
18:14puisqu'elle avait posé ces conditions.
18:16Bonsoir, Bryan Masson, merci d'être avec nous.
18:19A distance, député Rassemblement national des Alpes-Maritimes,
18:24est-ce que vous êtes satisfait par cette nouvelle équipe
18:27dont on connaît les grandes lignes ?
18:29Est-ce que vous avez le sentiment,
18:30vous qui aviez posé des conditions nominatives,
18:33pas Darmanin, pas Xavier Bertrand,
18:35et pas Éric Dupond-Moretti,
18:37d'avoir été respecté ?
18:39En effet, Marine Le Pen a insisté sur le respect
18:42des 11 millions d'électeurs du Rassemblement national.
18:45On y tenait parce que, malheureusement,
18:47ces deux dernières années n'ont pas été marquées
18:50par le respect de la part des macronistes.
18:52Alors, sur ce point, c'est évident.
18:54Par contre, il est vrai, j'ai vu le titre de votre thématique,
18:58à droite, pour être tout à fait honnête,
19:00Emmanuel Macron nous a habitués à plein de choses.
19:02Il nous a habitués à aller à gauche,
19:04il nous a habitués à aller à droite,
19:05en prenant simplement des personnalités
19:07qui pourraient être marquées, entre guillemets.
19:09Ce soir, moi, je suis honnête,
19:11j'ai plutôt l'impression qu'on tourne en rond.
19:13On tourne en rond parce que, pas de sujet de fond,
19:15parce qu'on s'attache à des personnes
19:18et non pas véritablement à des projets.
19:20Moi, je ne sais pas encore ce que Michel Barnier veut faire.
19:22Je sais qu'il a dit que les finances de l'État
19:24étaient catastrophiques, voire très graves.
19:26Alors, j'entends.
19:27Donc, on est impatient d'attendre surtout le 1er octobre.
19:30Alors, moi, si je peux quand même rajouter...
19:32Une déclaration de politique générale
19:34que vous ne censurerez pas.
19:35Exactement.
19:36Ça, on peut le considérer comme acquis,
19:38puisque vous l'avez laissé entendre
19:40dans la question du choix même de Michel Barnier.
19:4315 jours, c'est très long, en politique surtout.
19:46Donc, acquis, non.
19:47Mais c'est vrai que, de principe,
19:49on n'a pas prévu de censurer le Premier ministre.
19:51On veut entendre ce qu'il a à dire
19:53et on veut écouter aussi ses futurs ministres
19:55sur le choix qui va être notamment sur le budget.
19:59Moi, ce que j'ai envie de dire,
20:01c'est que c'est vrai que ça rappelle un peu l'Ancien Monde.
20:03Vous parliez de la droite, mais quelle droite, en réalité ?
20:06La droite qui s'est effondrée depuis 2012,
20:09la droite qui n'a eu de cesse de trahir
20:11et qui n'a pas su rassembler une majorité de Français.
20:14Et cette droite-là, elle a fait 2 millions d'électeurs
20:16aux dernières élections législatives.
20:18Alors, pardonnez-moi,
20:19le message qu'on envoie quand même aux Français,
20:22c'est finalement qu'il vaut mieux arriver dernier
20:24pour rentrer au gouvernement.
20:25Donc, il va falloir aussi que Michel Barnier...
20:28C'est toute la grande question des coalitions.
20:30Il n'y a que trois LR avec le Premier ministre,
20:34cette position charnière.
20:35On verra si ça marche ou pas, Corine Leïc.
20:37Alors, trois LR, il faut faire attention.
20:39Trois LR est en AOC, si j'ose dire,
20:41parce que vous avez d'autres LR
20:43qui sont des transfuges de plus ou moins fraîche tâte.
20:46Rachida Dati ?
20:47Voilà, Sébastien Lecornu, Rachida Dati, Catherine Vautrin,
20:50qui sont des LR.
20:51Je ne sais pas s'ils ont toujours leur carte ou pas,
20:53mais en tout cas, on peut dire que politiquement,
20:55ils viennent des LR,
20:56et donc, ça grossit le contingent LR.
20:58Mais il n'y a pas Laurent Wauquiez ?
21:00La stratégie de l'extérieur, pourquoi ?
21:02Alors, on lui a proposé...
21:04Il voulait l'intérieur.
21:06Je pense qu'il connaît l'importance
21:08d'un ministère de l'Intérieur
21:10quand on veut conquérir le pouvoir,
21:12et c'est son objectif.
21:13On lui a proposé Bercy, et il a dit non.
21:15Il a beaucoup hésité, je pense,
21:17entre être dans le gouvernement ou ne pas y être.
21:19C'est incompréhensible.
21:21Si Bercy, dans l'état actuel du budget,
21:23dire non...
21:24Comment peut-il apparaître sincèrement
21:27au service des Français et de l'intérêt général ?
21:29Je pense qu'il montre clairement
21:31qu'il est plutôt au service de ses intérêts personnels.
21:33Je pense que c'est ce qui apparaît
21:35dans son attitude.
21:37Cela dit, Bercy, pour le moment, n'a pas de titulaire.
21:39L'architecture qui est prévue,
21:41c'est qu'Antoine Armand,
21:43qui est un député Renaissance,
21:44a l'économie et l'industrie,
21:46c'est-à-dire le portefeuille qu'avait Emmanuel Macron
21:48entre 2014 et 2016,
21:50et donc pas les finances.
21:51Les finances, c'est important,
21:52parce que c'est le ministre des Finances
21:54qui va représenter la France
21:55dans les conseils européens et à Bruxelles.
21:57Il est prévu, normalement,
21:58mais je parle évidemment sous réserve,
22:00qu'il y aura un ministre délégué
22:02ou un secrétaire d'Etat au compte public
22:04qui va être Mathieu Lefebvre,
22:06qui est un proche de Gérald Darmanin,
22:08mais qui serait rattaché au Premier ministre.
22:10Donc le problème de qui va être
22:12ministre des Finances reste entier.
22:14Oui, donc on n'est pas du tout
22:16à la dernière ligne droite,
22:18à la dernière minute,
22:20parce que, si j'ose dire,
22:22c'est peut-être le ministère le plus délicat,
22:24le plus important de la séquence.
22:26Pour en revenir à Laurent Wauquiez,
22:28effectivement, c'était l'intérieur ou rien,
22:30donc il a préféré rien.
22:32On peut peut-être rejouer le scénario
22:34de Nicolas Sarkozy en son temps.
22:36Le modem qui fait la grimace,
22:38on passe vite, mais pour nos téléspectateurs,
22:40toute la journée, ça passe finalement,
22:42mais pourquoi c'était compliqué ?
22:44Disons qu'il y avait surtout une question
22:46de spectacle et d'affichage politique,
22:48c'est-à-dire que le modem,
22:50y compris depuis 2022,
22:52essaie d'incarner un peu
22:54une forme d'aile gauche du camp présidentiel.
22:56Notamment, Jean-Paul Matéi avait déposé
22:58lors du vote du budget
23:00sur la taxation des superdividendes
23:02à cause de la guerre en Ukraine.
23:04Donc, il y a une forme de spectacle
23:06et d'incarnation de la part du modem.
23:08Jean-Noël Barreau au quai d'Orsay,
23:10c'est pareil.
23:12Là, on est dans le régalé.
23:14Je pense que ça fait partie
23:16du spectacle politique
23:18et aussi du moment où chacun
23:20a besoin de rappeler
23:22qu'il a son appétit, qu'il a sa place
23:24dans le gouvernement.
23:26Ce qui ne veut pas dire, en revanche,
23:28que lorsqu'il le faudra,
23:30le modem, comme d'autres composantes
23:32du camp présidentiel,
23:34n'iront pas embêter
23:36Michel Barnier
23:38quand il le faudra
23:40sur leur point identitaire
23:42très fort.
23:44Le modem est l'aile gauche
23:46de la majorité, maintenant.
23:48La gauche, c'est le modem.
23:50Ça va se voir dans l'hémicycle
23:52puisque le modem change de place
23:54dans l'hémicycle volontairement
23:56entre les socialistes et le groupe Ensemble pour la République.
23:58Il y a effectivement deux beaux ministères,
24:00le quai d'Orsay et la Santé.
24:02Il y a, en revanche, aussi une interrogation
24:04interne sur le choix des personnes.
24:06Jean-Noël Barreau était dans l'ancien gouvernement.
24:08Geneviève Darussac a déjà été ministre.
24:10Il y a aussi des petites tensions en interne
24:12de se dire qu'on apprenait le renouvellement.
24:14C'est un peu dommage que nous,
24:16on positionne deux personnes qui ont déjà été au gouvernement.
24:18Je pense que ça a aussi
24:20joué dans la crise,
24:22la petite crise
24:24qui s'est jouée au modem dans la journée.
24:26Avant de vous laisser repartir, Brian Masson,
24:28une dernière petite question.
24:30On sait que, clairement, votre parti a décidé
24:32de mettre sous surveillance,
24:34c'est l'expression de Marine Le Pen
24:36de ce nouveau gouvernement.
24:38Aujourd'hui, ça veut dire quoi concrètement
24:40à l'aune de cette nouvelle équipe ?
24:42Sous surveillance, concrètement,
24:44vous allez faire monter les enchères,
24:46les rendre un peu fous, jouer avec leurs nerfs ?
24:48On ne pourra pas faire sans nous.
24:50C'est ça, la vérité.
24:52Ce que l'on veut dire aussi à ceux qui nous ont fait confiance
24:54au mois de juin dernier, c'est que désormais,
24:56le gouvernement ne pourra pas faire sans nous.
24:58Notre voix va compter
25:00et on espère, en effet, que Michel Barnier
25:02va écouter, en tout cas, les électeurs
25:04du Rassemblement national qui ont
25:06été plus de 11 millions, je tiens encore à le rappeler,
25:08mais c'est important, des fois, on a tendance à l'oublier.
25:10Et donc, nous, notre programme des législatives
25:12est reposé sur trois points, l'immigration,
25:14l'insécurité et le pouvoir d'achat.
25:16Donc, on a hâte de pouvoir peser dans la balance
25:18et de pouvoir faire évoluer la chose
25:20pour les dix prochains mois qui nous restent,
25:22peut-être, avant une éventuelle dissolution.
25:24On verra s'il se traduit par
25:26une nouvelle loi immigration
25:28de Bruno Retailleau
25:30dans les prochaines semaines et j'imagine
25:32que ce sera très compliqué à l'Assemblée
25:34de trouver une majorité.
25:36Avant de parler de la feuille de route, merci à vous,
25:38M. Masson. Un mot, quand même,
25:40sur le grand échec de cette équipe.
25:42Pas d'ouverture, ou une ouverture
25:44à gauche, Benjamin Morel,
25:46avec Didier Migaud, à la justice.
25:48Ça, c'était vraiment
25:50quelque chose d'attendu,
25:52d'arriver quand même à créer un sentiment
25:54un peu plus large, pas d'union nationale, mais presque.
25:56C'est raté.
25:58C'est raté et c'était un échec prévisible pour au moins trois raisons.
26:00La première raison, c'est que, on l'a déjà commenté
26:02sur ce plateau, mais aujourd'hui, si la gauche
26:04devait partir divisée lors d'une prochaine législative,
26:06la plupart des députés socialistes et écologistes
26:08seraient sur un siège éjectable.
26:10La gauche ne peut passer les premiers tours qu'à condition qu'elle parte unie.
26:12Donc, pour les socialistes et les écologistes
26:14qui tendraient la main, c'était une condamnation à mort.
26:16De l'autre côté, c'est un gouvernement
26:18qui, malgré tout, tient grâce à l'abstention
26:20du Rassemblement national.
26:22Et donc, le membre de la gauche
26:24qui viendrait dans ce gouvernement
26:26risquerait, de la part du reste de la gauche
26:28qui va dénoncer ce fait, une marque
26:30d'infamie aduitam aeternam.
26:32Troisième élément,
26:34c'est qu'en fait, Michel Barnier n'en a pas besoin.
26:36Vous faites rentrer dans votre gouvernement
26:38des gens qui vous permettent d'éviter
26:40une motion de censure. Un député de gauche
26:42n'aurait absolument pas conduit
26:44les socialistes, les écologistes, etc.
26:46C'était une voix de moins seulement
26:48pour voter la censure, donc ça ne rapportait pas.
26:50C'est plus Emmanuel Macron
26:52qui a raté son objectif. Son objectif,
26:54c'était de faire la grande coalition,
26:56c'était de transformer le Front républicain
26:58qui était une alliance défensive,
27:00une alliance de rejet contre
27:02le RN, en alliance positive
27:04pour gouverner ensemble.
27:06Mais évidemment, il ne voulait pas des LFI,
27:08donc il a mis un veto
27:10aux LFI. Et comme le disait Benjamin Morel,
27:12l'EPS ne voulait pas
27:14se détacher des LFI,
27:16donc c'était condamné cette alliance
27:18à l'échec. Et donc, la large
27:20coalition, le rassemblement,
27:22le gouvernement d'Union nationale
27:24qu'il appelait de ses voeux, n'a pas
27:26pu voir le jour. Et effectivement, dans ces conditions,
27:28Michel Barnier
27:30n'a pas... Bon, il a essayé.
27:32Est-ce qu'il a essayé ? Est-ce qu'il a insisté ?
27:34Il y a plusieurs personnes qui ont refusé.
27:36Il y a Karim Bouamran,
27:38le maire de Saint-Ouen.
27:40Philippe Brun, député socialiste.
27:42Valérie Rabault a été approchée aussi.
27:44Carole Delga peut-être aussi.
27:46Arnaud Montebourg aussi.
27:48Non, je pense qu'il y a eu des tentatives.
27:50Ensuite, effectivement, comme disait Benjamin Morel,
27:52je crois qu'il n'y avait aucune personnalité
27:54à gauche qui voulait prendre
27:56ce risque d'entrer dans un gouvernement
27:58qui pouvait tomber très vite
28:00et en plus d'être synonyme de traîtrise
28:02pour une partie de son camp.
28:04Vous comprenez que l'Union a eu le dernier mot
28:06à gauche.
28:08C'est Jean-Luc Mélenchon, le patron, finalement.
28:10Tous vos commentaires sont pertinents,
28:12mais la réalité, c'est tout simple.
28:14C'est un pouvoir qui est sous l'épée
28:16de Damoclès de l'extrême droite.
28:18Alors que, par trois fois,
28:20puisque la deux présidentielle
28:22est le résultat de ses législatives,
28:24ses députés et lui-même a été sauvé
28:26par cette expression que vous avez citée,
28:28le front républicain, c'est-à-dire des gens
28:30qui disent non à l'extrême droite.
28:32Et aujourd'hui, il est sous surveillance
28:34de l'extrême droite.
28:36C'est un pouvoir et un gouvernement en sursis.
28:38Et tout ce qu'a fait
28:40M. Macron depuis trois mois,
28:42c'est en fait...
28:44Encore une minute, M. Le Bourreau,
28:46comment je peux survivre ?
28:48Par quelle combinaison ? Avec qui et comment ?
28:50C'est pour ça que c'est un très vieux monde.
28:52Derrière l'absolutisme présidentiel
28:54de la Ve République,
28:56c'est en même temps le pire
28:58de la combinazione de la IVe République.
29:00Et où est le contenu ?
29:02Le contenu et le programme,
29:04il est annoncé, et votre interlocuteur
29:06du Rassemblement national a parlé,
29:08il parle très bien, de très bonne politique.
29:10Il dit que nous, on fait de la politique,
29:12on est là, on a ce pouvoir.
29:14Et donc, vous avez quand même,
29:16pour tout le monde, quelles que soient
29:18nos sensibilités, c'est pour ça que je vous parle
29:20comme ça, la politique, c'est un bien commun.
29:22On a une arène
29:24et on en discute
29:26avec nos sensibilités, mais là, il y a quelqu'un,
29:28comme un gamin, comme le royaume
29:30dont le prince était un enfant,
29:32la pièce de Montherland,
29:34qui saccage ce bien commun.
29:36On ne comprend plus la logique.
29:38Vous-même, vous êtes surpris.
29:40Et on se dit, mais qu'est-ce que c'est ?
29:42Eh bien, tout le monde, et il n'y a rien de pire
29:44dans le climat actuel
29:46de notre monde. Regardez tout ce qu'il y a
29:48autour du monde.
29:50On va en parler de votre livre, vous inquiétez pas.
29:52Non, mais je sais que vous en parlez.
29:54Je dis que dans ce contexte-là,
29:56ce qui est fait là est, d'un point de vue
29:58politique, très, très grave
30:00démocratique, très irresponsable.
30:02Oui, vous l'avez dit et vous êtes intarissable,
30:04parce qu'on entend quand il s'agit du président
30:06de la République, il y a
30:08du carburant plénel.
30:10Sur les autres présidents, je n'ai pas été en reste.
30:12On s'en souvient tous.
30:14Adrien Brachet, je voudrais qu'on dise un mot
30:16avant de venir à la feuille de route,
30:18à quelques ministères qui ont attiré
30:20mon attention, le ministère de la laïcité,
30:22Othmane Nasseron,
30:24proche de Valérie Pécresse.
30:26La laïcité, c'est interministériel.
30:28Comment vous interprétez ça ?
30:30On est dans l'affichage, ou au contraire,
30:32c'est bien qu'il y a une politique publique
30:34menée au nom de ce principe ?
30:36Au vu du contexte, c'est possible qu'il y ait
30:38de l'affichage. En revanche, je rejoindrai
30:40ce que disait Jérôme Gelge, d'ailleurs,
30:42ce matin, qui disait que
30:44Jérôme Gelge a organisé à l'Assemblée
30:46des auditions sur la façon dont ont été gérées
30:48les politiques publiques en termes de laïcité.
30:50Et c'est vrai qu'il y a, en termes de laïcité,
30:52une grande difficulté à coordonner
30:54les politiques d'un ministère à l'autre.
30:56C'est un comité interministériel qui a été créé,
30:58mais qui, en fait, ne se rassemble plus ou moins jamais.
31:00C'est tous les services publics.
31:02Sur le fond, l'idée, en termes de structures
31:04publiques et d'actions publiques,
31:06avoir une structure qui permet
31:08d'apporter de la coordination,
31:10pourquoi pas ?
31:12La question, ensuite, c'est le casting,
31:14et c'est, en effet, si c'est se limiter
31:16à de l'affichage politique,
31:18là, à ce moment-là, ce n'est pas une bonne idée.
31:20Benjamin Morel, surpris
31:22par l'intitulé de ce ministère ?
31:24C'est un signal politique, essentiellement.
31:26On va avoir un gouvernement qui ne va pas beaucoup légiférer.
31:28Enfin, on va avoir de budget, et ils vont être compliqués
31:30à faire passer, un PLFSS et le PLF.
31:32Mais au-delà de ça, imaginez la loi
31:34immigration à moitié censurée par le Conseil constitutionnel
31:36et qui est commune entre le Modem et
31:38l'ERN. Difficile à envisager.
31:40Et, en effet, des ministères qui peuvent
31:42fluidifier les relations entre l'administration
31:44et être des ministères de la parole
31:46sur des sujets signifiants,
31:48pas assez de bonne politique quand vous n'avez pas beaucoup de lois.
31:50Alors, Elsa Monagama ?
31:52Pour la question du Ucassine, une petite information
31:54puisque Matignon fait savoir que l'architecture
31:56et la composition du gouvernement finalisé
31:58ont été transmises à l'Elysée
32:00et que le président de la République et le Premier ministre
32:02vont avoir un échange téléphonique dans la soirée.
32:04Donc, en tout cas, apparemment, ça y est, les arbitrages
32:06sont bien rendus.
32:08On devrait avoir un gouvernement
32:10d'ici demain, très probablement.
32:12Alors, la grande question, et vous trépignez d'y répondre,
32:14c'est pour quoi faire ? Quid de la feuille de route
32:16de Michel Barnier ? Les dossiers
32:18chauds qui attendent le Premier ministre ?
32:20On va voir cela avec Thibault Hénocq.
32:50Deuxième axe, la maîtrise de l'immigration.
32:52Un marqueur, cette fois, nettement orienté à droite,
32:54mais sur lequel Michel Barnier
32:56aurait promis de trouver un équilibre
32:58entre rigueur et humanité.
33:00Vient ensuite la compétitivité économique,
33:02avec un soutien notamment aux agriculteurs,
33:04de quoi laisser présager
33:06une reprise de la loi agricole
33:08laissée en jachère par la dissolution.
33:10Dernier point,
33:12l'économie.
33:14L'économie, c'est-à-dire l'économie
33:16de l'avenir.
33:18La dissolution.
33:20Dernier volet, certainement décisif,
33:22la maîtrise des finances publiques.
33:24Alors que Michel Barnier alertait ce mercredi
33:26sur une situation très grave,
33:28la réduction du déficit sera un apératif.
33:30Sur la question des hausses d'impôts,
33:32un compromis semble avoir été trouvé.
33:34Elle ne devrait pas toucher les classes moyennes.
33:36Seules des hausses ciblées
33:38et temporaires sur les plus hauts revenus
33:40seraient envisagées.
33:42Une feuille de route pour l'heure très concise,
33:44qui laisse beaucoup de points d'interrogation.
33:46Sur les questions sociétales, par exemple,
33:48la loi sur la fin de vie,
33:50dont le parcours a été interrompu,
33:52retrouvera-t-elle le chemin du Parlement ?
33:54Rien n'est moins sûr.
33:56Sur les institutions,
33:58la proportionnelle verra-t-elle le jour ?
34:00Pour l'heure, Michel Barnier a déclaré
34:02ne pas se l'interdire.
34:04Première réponse à toutes ces questions,
34:06le 1er octobre prochain,
34:08avec le discours de politique générale
34:10du nouveau Premier ministre.
34:12Ce qui marque, c'est que c'est très flou.
34:14Oui, c'est très flou,
34:16mais ça va devoir être très précis.
34:18Il va y avoir le budget.
34:20Ce n'est pas seulement un acte technique,
34:22c'est un acte dans lequel beaucoup des têtes de chapitre
34:24qui ont été énoncées par Michel Barnier
34:26vont devoir se retrouver.
34:28Le pouvoir d'achat peut nécessiter
34:30des mesures qui figurent dans le budget.
34:32Les services publics, l'école, la santé,
34:34ce sont deux énormes budgets
34:36dans le projet de loi de finances.
34:38La maîtrise des finances publics,
34:40c'est-à-dire que s'il réussit
34:42il n'a pas à résoudre avec un budget
34:46le problème de l'école et de la santé.
34:48Il y a quelque chose d'un peu fallacieux
34:50de faire une liste de courses
34:52aussi appétissante,
34:54tout en sachant
34:56qu'il va y avoir un budget à faire
34:58et qu'on n'est même pas sûr qu'il y parvienne
35:00et qu'il risque d'être censuré après.
35:02Il va être extrêmement contraint
35:04par la tête de chapitre maîtrise des finances publiques
35:06qui va s'imposer à lui.
35:08Là encore, il y a une note de l'interaction
35:10du budget qui vient de sortir
35:12qui montre que le déficit attendu pour 2024
35:14est à 6% et non plus à 5,6%.
35:16Déjà en hausse par rapport à ce qui était prévu.
35:18Pour revenir au 3%, Pierre Moscovici
35:20disait ce matin 100 milliards.
35:22Sur les impôts, quantité sur les impôts,
35:24il n'y aura aucun impôt qui va toucher
35:26les classes moyennes, etc.
35:28Le diable niche dans les détails.
35:30Par exemple, à l'Opinion, on a sorti
35:32une information il y a quelques jours
35:34montrant que Michel Barnier
35:36envisageait très sérieusement de réviser
35:38de baisse des cotisations patronales
35:40dans les entreprises.
35:42Et l'impôt sur les sociétés aussi.
35:44Avec l'objectif de rapporter
35:464 milliards d'euros.
35:48Je me permets de vous couper
35:50parce que c'est votre excellent confrère Marc Vignot
35:52qui nous le révélait le jour de la publication
35:54de son papier dans l'Opinion.
35:56Avec Sarah Speed, si j'étais sur le...
35:58Merci de le mentionner.
36:00L'épreuve du feu, c'est le budget.
36:02Très clairement, pour qu'il passe,
36:04il faut que le RN s'abtienne.
36:06Pour bien comprendre,
36:08il doit y avoir une sorte de course contre la montre
36:10parce que c'est un temps contraint, le budget.
36:12Il faut qu'il soit voté dans les 70 jours
36:14par les deux chambres.
36:16Donc, s'il y a 49-3,
36:18il peut être renversé ou pas,
36:20ça va encore être au RN de décider.
36:22C'est certain qu'on est dans une position
36:24où le RN se retrouve
36:26en tant qu'arbitre.
36:28On l'a dit jusque-là,
36:30il y a quelque chose d'une forme d'anomalie.
36:32En effet, étant donné qu'il y a eu
36:34un front républicain qui s'est exprimé,
36:36et c'est le RN qui se retrouve en tant qu'arbitre,
36:38y compris sur cette question du budget.
36:40D'ailleurs, ça va être extrêmement intéressant
36:42de voir la façon dont il se comporte
36:44sur le budget, puisque ces derniers mois,
36:46toute la stratégie du RN
36:48a été d'essayer de se crédibiliser
36:50sur cette question budgétaire, financière.
36:52On se souvient, pendant la campagne
36:54des Européennes,
36:56Jordan Bardella,
36:58qui était allé à plusieurs auditions
37:00avec des représentants de patrons, etc.
37:02Donc, la façon dont ils vont manœuvrer
37:04cette question du budget
37:06sera aussi très révélateur sur leur stratégie.
37:08Il y a des urgences aussi,
37:10la Nouvelle-Calédonie.
37:12On a vu encore que
37:14deux canaks ont trouvé la mort
37:16lors d'une opération policière.
37:18Il y a l'agriculture,
37:20il y a aussi les Outre-mer.
37:22Tout ça, ça se règle sans passer par la loi ?
37:24Alors, la Nouvelle-Calédonie,
37:26ça se règle sans passer par la loi,
37:28ça se règle par une réforme de la Constitution.
37:30Vous avez un mode de suffrage
37:32qui est gelé dans la Constitution,
37:34dans le cas des accords de Nouméa,
37:36mais vous avez deux juges,
37:38la Cour européenne des droits de l'homme
37:40et le Conseil constitutionnel,
37:42qui ont laissé entendre qu'il y aurait
37:44une annulation des élections
37:46si jamais on n'ouvrait pas le suffrage.
37:48Ce faisant, c'était tout le blocage
37:50de l'année dernière.
37:52Vous avez des indépendantistes
37:54qui ne veulent pas de cette ouverture du suffrage
37:56et vous avez des juges qui l'imposent.
37:58Les choses sont serrées, extrêmement prolixes
38:00durant l'été.
38:02Il faut qu'on ait des élections
38:04en Nouvelle-Calédonie,
38:06ça aussi c'est un impératif juridique,
38:08avant la fin du printemps.
38:10Aujourd'hui, on est assis sur une poudrière
38:12qui d'ailleurs explose de temps en temps
38:14et là-dessus, on est d'une indifférence coupable.
38:16Quand je dis on, c'est pas tellement nous,
38:18c'est surtout le gouvernement.
38:20On en dira sans doute un mot avec vous tout à l'heure.
38:22Je voulais rajouter une toute petite précision
38:24parce qu'on parle beaucoup de motions de censure.
38:26Plusieurs députés votent pour,
38:28ni le Rassemblement national seul de son côté,
38:30ni le Nouveau Front populaire seul de son côté,
38:32non 289 députés.
38:34Donc c'est uniquement...
38:36S'ils allient leur voix, qu'ils peuvent renverser le gouvernement.
38:38Je pense que c'est aussi important de se le rappeler,
38:40le RN tout seul ne peut pas faire tomber le gouvernement.
38:42Un mot sur la fin de vie.
38:44On a énormément suivi ici sur LCP
38:46les débats en commission,
38:48dans l'hémicycle, il y avait un travail pour le coup
38:50transpartisan remarquable.
38:52Poubelle ou pas ?
38:54Apparemment, Gabriel Attal, en réunion de groupe,
38:56a dit que Michel Barnier avait dit
38:58pour reprendre le texte.
39:00On sait que le texte avait été énormément
39:02modifié en commission.
39:04Olivier Falorni, qui est très en pointe sur le sujet,
39:06avait redéposé une proposition de loi
39:08où on en revenait là où on s'était arrêté.
39:10Il y avait eu des divisions assez marquées
39:12dans chacun des groupes, mais apparemment
39:14le Premier ministre est assez d'accord pour remettre sur la table.
39:16C'est vrai que ce serait un texte assez transpartisan.
39:18Peut-être un bon test pour savoir
39:20si cette Assemblée peut fonctionner.
39:22Pour terminer sur la méthode,
39:24c'est vrai que le casting a été fait
39:26avant de savoir ce qu'il voulait faire,
39:28c'est original.
39:30On nous dit,
39:32plutôt du côté
39:34du camp présidentiel macroniste,
39:36que cette déclaration de politique générale
39:38pourrait être co-écrite,
39:40co-construite,
39:42avec les Renaissance, les Ensembles,
39:44ou c'est chassé ?
39:46Je crois que c'est ce qui a été
39:48laissé entendre par certains
39:50représentants de Renaissance.
39:52Ça serait quelque chose de très nouveau,
39:54mais depuis le 9 juin,
39:56tout est complètement
39:58rock'n'roll ou baroque
40:00dans ce que nous vivons,
40:02à commencer par la durée des ministres
40:04et des missionnaires,
40:06le fait que vous ayez des membres
40:08de commissions qui sont en même temps ministres...
40:10On est complètement...
40:12On marche sur la tête, et ça fait mal.
40:14Et ça fait mal. Pour terminer...
40:16Vous ne la reprenez pas, mais elle parle aussi sévèrement que moi.
40:18C'est vrai.
40:20Je ne comprends pas vos argumentaires.
40:22Juste pour terminer, Adrien Brachet,
40:24il nous reste une poignée de secondes.
40:26Quelle chance de survie ça peut tenir,
40:28cette attelage ?
40:30Tout le monde a intérêt à ce que ça dure un tout petit peu
40:32pour que personne ne paraisse comme l'irresponsable
40:34qui favorise le désordre,
40:36parce que dans les électorats de droite
40:38et du centre, ce n'est pas toujours très bien vu,
40:40mais ça va très vite se compliquer.
40:42Pourquoi ? Et ça rejoint un peu tout ce qu'on se dit
40:44depuis le début de cette émission,
40:46on a changé de culture politique,
40:48on est encore dans une culture très présidentielle,
40:50et donc chacun, on le voit,
40:52Gabriel Attal, Edouard Philippe, Laurent Wauquiez,
40:54commencent déjà à se projeter vers 2027,
40:56et donc, en se projetant vers 2027,
40:58tout le monde va vouloir envoyer des pots de bananes
41:00à Michel Barnier. C'est aussi ça, le problème.
41:02C'est rock'n'roll, on a bien compris.
41:04Juste rebondir sur ce que vous venez de dire.
41:06Je pense que toutes les personnes que vous citez,
41:08vous pourriez ajouter Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon,
41:10ne pensent pas que ça tiendra jusqu'en 2027.
41:12Bien sûr.
41:14Ils sont en embuscade.
41:16Les appétits présidentiels
41:18qui, évidemment, ont énormément pesé
41:20sur ces gouvernements.
41:22Merci beaucoup. On s'arrête là.
41:24Merci pour ce tour d'horizon très complet.
41:26Et on y va, Edouard Plenel, maintenant.
41:28Le Jardin et la Jungle, aux éditions de La Découverte,
41:30c'est une adresse, je disais,
41:32à l'Europe, qu'on pourrait presque lire à haute voix.
41:34L'Europe, selon vous,
41:36qui n'a pas renoncé à son désir de puissance,
41:38de domination,
41:40et qui fait la leçon au reste du monde
41:42dans une forme de colonialisme
41:44ou de néocolonialisme,
41:46ça mérite une explication,
41:48juste après l'invitation de Katia Gilder.
42:12Le président russe Vladimir Poutine
42:14et le Premier ministre israélien
42:16Benyamin Netanyahou
42:18ont le même but de guerre,
42:20l'avènement d'un monde sans autre loi que la force.
42:22Vous fustigez ce refus
42:24du droit international
42:26chez ces dirigeants qui gouvernent
42:28par la loi du plus fort.
42:30Personne ne nous arrêtera
42:32ni la haie, ni l'axe du mal,
42:34ni personne d'autre.
42:36Peu importe à quel point
42:38ils veulent nous intimider,
42:40peu importe qui ou à quel point
42:42ils veulent supprimer notre volonté,
42:44personne dans l'histoire,
42:46comme je l'ai déjà dit,
42:48n'a jamais réussi à faire
42:50quoi que ce soit de ce genre.
42:52Cela n'a pas fonctionné aujourd'hui
42:54et ne fonctionnera jamais.
42:56De livre en livre, Edwi Plenel,
42:58votre travail de journaliste
43:00vous conduit à alerter le monde,
43:02à réveiller les consciences,
43:04vous, l'essayiste,
43:06le cofondateur de Mediapart.
43:08C'est un jardin qui a peur
43:10d'être entretenu,
43:12une terre de liberté politique
43:14et de prospérité économique,
43:16mais un jardin qui a peur
43:18d'être envahi par la jungle
43:20qui l'entoure, ce monde étranger,
43:22celui des migrants, des exilés,
43:24des colonisés d'hier et d'aujourd'hui.
43:26En attendant de parvenir
43:28à une protection renforcée
43:30des frontières extérieures de l'Union,
43:32grâce au nouveau régime
43:34d'asile européen commun,
43:36vous appelez l'Europe à se souvenir
43:38de son histoire et de ses valeurs,
43:40elle qui a connu tant de guerres
43:42jusqu'à la barbarie du génocide.
43:44Vous réclamez la paix
43:46et rêvez d'un monde où l'égalité
43:48des peuples et des droits serait naturelle
43:50et universelle.
43:52On va y revenir
43:54à ce discours que, personnellement,
43:56je ne connaissais pas,
43:58du représentant européen
44:00pour les questions politiques internationales,
44:02Joseph Borrell,
44:04le jardin et la jungle.
44:06D'abord, de quoi et de qui
44:08parle-t-il et comment
44:10vous êtes tombé sur ce discours
44:12qui est le fil rouge de votre texte ?
44:14Joseph Borrell a prononcé ce discours
44:16devant l'académie qui forme
44:18les futurs diplomates de l'Union européenne
44:20à Bruges.
44:22C'était quelques mois, à l'automne 2022,
44:24après l'invasion, par l'impérialisme russe,
44:26de l'Ukraine,
44:28donc la rupture
44:30du droit international,
44:32la loi du plus fort.
44:34Joseph Borrell dit que l'Europe,
44:36c'est un joli petit jardin où tout fonctionne,
44:38mais tout autour, c'est la jungle.
44:40La jungle risque d'envahir le jardin
44:42et comme c'est un homme de bonne volonté,
44:44un social-démocrate espagnol,
44:46il ne veut pas construire des murs.
44:48Il dit que les jardiniers européens
44:50devaient se projeter dans la jungle.
44:52Le problème, c'est qu'un an après,
44:54son discours va être fracassé
44:56par ce que nous allons commémorer le 7 octobre,
44:58c'est-à-dire les massacres terribles
45:00commis par le Hamas en Israël,
45:02avec un crime de guerre,
45:04un crime contre l'humanité,
45:06contre des civils,
45:08et évidemment la riposte existentielle
45:10menée par l'Etat d'Israël
45:12et ses dirigeants de droite
45:14et d'extrême droite,
45:16qui est aussi crime de guerre,
45:18crime contre l'humanité,
45:20voire, selon certains juristes,
45:22crime de génocide.
45:24C'est ce livre à l'ombre de ces deux guerres
45:26que vous nous interrogez, nous,
45:28projeté dans l'Occident.
45:30Vous dites bien qu'il y a une différence
45:32entre la géographie et l'idéologie.
45:34L'Europe a projeté l'idée
45:36de l'égalité des droits,
45:38pour le meilleur et pour le pire,
45:40mais nous avons projeté cette idée-là.
45:42Parce que nous les avons aussi défendus,
45:44inventés, écrits dans des constitutions.
45:46Et parfois violés,
45:48et du coup permis à des peuples
45:50de les brandir contre nous.
45:52Ca a produit une catastrophe,
45:54la catastrophe européenne,
45:56que nous avons commise.
45:58La Shoah, la Deuxième Guerre mondiale.
46:00L'extermination des Juifs d'Europe.
46:02Sursaut, déclaration universelle
46:04des droits de l'homme, 1948,
46:06la même année où nous reconnaissons l'Etat d'Israël.
46:08Pourquoi je fais cette idée
46:10de cet écho ?
46:12C'est que, au fond,
46:14j'interpelle le double standard.
46:16Comment les peuples du monde
46:18peuvent-ils nous croire
46:20si ce que nous brandissons à juste titre
46:22contre la Russie impérialiste
46:24et que nous armons l'Ukraine,
46:26nous le faisons pas
46:28face à la folie
46:30qui menace l'existence même
46:32de l'Etat d'Israël,
46:34de ce que font les dirigeants israéliens.
46:36Donc ce double standard,
46:38et qui est un double standard général,
46:40je le décline dans d'autres situations.
46:42Est-ce que vous n'êtes pas un peu dans l'excès
46:44en disant que l'Europe,
46:46l'Occident a littéralement abandonné
46:48la population de Gaza
46:50à son sort ?
46:52Il y a quand même un droit international,
46:54certes qui n'arrête pas la guerre,
46:56mais regardez le procureur Karim Khan
46:58de la Cour pénale internationale
47:00qui arrive à un mandat d'arrêt
47:02contre Benyamin Netanyahou
47:04et contre le Hamas.
47:06La CPI doit le décider.
47:08D'abord, avant la CPI,
47:10il y a la Cour internationale de justice
47:12qui a été créée les mêmes années
47:14après la Deuxième Guerre mondiale.
47:16Personne ne la connaissait.
47:18Nous la découvrons aujourd'hui.
47:20C'est l'Afrique du Sud.
47:22En 1948, nous ne finissons pas le travail.
47:24Nous laissons un autre pays,
47:26issu de notre histoire,
47:28la colonisation,
47:30l'Afrique du Sud,
47:32créer l'Apartheid.
47:34Le pays qui est issu
47:36du combat contre l'Apartheid,
47:38contre la division, la séparation,
47:40la haine de l'autre,
47:42qui prépare les crimes contre l'humanité,
47:44c'est lui qui est venu devant
47:46la Cour de l'Aide dire
47:48que c'est le coupable qui répare
47:50en étant capable de voir l'autre.
47:52Nous, on est aveugle.
47:54C'est pas nous qui avons fait le zèle
47:56devant la Cour internationale de justice.
47:58Vous savez quand même
48:00qu'on a aussi des juristes, des avocats,
48:02des familles d'otages
48:04qui sont défendues à la CPI,
48:06d'autres du côté des Gazaouis,
48:08de la population civile.
48:10Il y a quand même en France
48:12une volonté de peser,
48:14même si nous n'avons pas forcément
48:16le poids politique.
48:18Par exemple, pourquoi nous ne faisons pas
48:20ce qu'a fait l'Espagne et d'autres pays,
48:22la reconnaissance de l'Etat palestine ?
48:24Qu'est-ce que c'est que le droit international ?
48:26C'est l'égalité des droits à l'échelle du monde.
48:28Donc, les Palestiniens ont les droits
48:30de vivre dans un Etat
48:32eux-mêmes et de pas...
48:34Parce que cette guerre que mène M. Netanyahou,
48:36c'est une guerre de destruction de la Palestine.
48:38C'est un aveuglement.
48:40Beaucoup d'Israéliens le disent.
48:42Le journal Haaretz le dit très bien.
48:44Le journal 172 en Israël, qui est formidable,
48:46qui fait des scouts, le disent très bien.
48:48Il y a des voix qui s'élèvent en Israël
48:50contre ça.
48:52Face à cela, nous, on doit dire à Israël
48:54que ce n'est pas possible.
48:56On reconnaît l'Etat de Palestine,
48:58comme l'a fait l'Espagne.
49:00L'Espagne, ce ne sont pas des bolcheviks
49:02le couteau entre les dents.
49:04C'est l'Espagne du gouvernement actuel.
49:06Et puis, d'autre part...
49:08Nous avons pris des sanctions
49:10contre le régime d'Apartheid.
49:12On ne peut pas continuer,
49:14et ça, ça interpelle les Etats-Unis d'Amérique,
49:16à livrer des armes qui détruisent des civils.
49:18On ne peut pas tolérer
49:20un terrorisme d'Etat.
49:22On condamne le terrorisme
49:24de mouvements qui se disent d'émancipation
49:26et qui, néanmoins, commettent des crimes.
49:28Est-ce que vous mettez sur le même niveau
49:30un Vladimir Poutine qui agresse,
49:32qui envahit, un Benjamin Netanyahou,
49:34qui riposte par une guerre
49:36à un massacre sur sa terre ?
49:38Pourquoi je vous dis bien sûr ?
49:40C'est la même logique.
49:42M. Netanyahou a violenté, y compris une promesse
49:44de citoyenneté au coeur de l'Etat d'Israël.
49:46Il a la même logique identitaire.
49:48Il a l'idée,
49:50et je cite d'ailleurs l'idéologue
49:52qui s'appelle Yoram Hazoni,
49:54qui a fait un livre qui s'appelle
49:56Les vertus du nationalisme,
49:58et qui est une bible de M. Orban,
50:00de M. Trump, et, évidemment,
50:02aussi des Poutiniens.
50:04C'est l'idée, au fond,
50:06il n'y a plus qu'une loi, mon peuple,
50:08il n'y a plus qu'une loi au-dessus de moi.
50:10C'est une démocratie israélienne,
50:12et toutes les décisions sont votées
50:14à la Knesset au Parlement,
50:16ce qui fait quand même une différence majeure.
50:18Vous me l'accorderez avec la Russie.
50:20Oui, d'accord, mais néanmoins,
50:22il y a des manifestations de milliers d'Israéliens
50:24tous les samedis soirs et tous les vendredis soirs
50:26qui protestent contre ça.
50:28Qu'est-ce que je voulais vous dire ?
50:30C'est la question du droit international
50:32qui est en jeu.
50:34Nous avons dit, et l'auteur
50:36est René Cassin,
50:38compagnon du général de Gaulle, grand juriste,
50:40figure du judaïsme laïque français,
50:42et qui dit que nous ont appris
50:44la catastrophe européenne,
50:46qu'on ne peut pas faire confiance
50:48aux Etats, aux nations et aux peuples
50:50aussi civilisés et démocratiques
50:52se prétendent-ils, car ils peuvent
50:54devenir fous, ils peuvent devenir
50:56criminels, ils peuvent penser,
50:58et c'est tout ce que mon livre interpelle,
51:00être dans une logique de supériorité.
51:02Je suis détenteur du bien, du vrai, du juste,
51:04les autres, c'est des barbares, donc je peux me le permettre.
51:06Et donc, qu'est-ce qu'on fait ?
51:08On dit, il y a des droits au-dessus de vous,
51:10il y a des droits de l'enfance, il y a des droits de la famille,
51:12il y a des droits à la santé,
51:14il y a des droits à l'accueil,
51:16il y a des droits à la solidarité, il y a des droits à la fraternité,
51:18il y a le droit de ne pas être agressé,
51:20il y a le droit de résister
51:22si je suis agressé, et ainsi
51:24de suite, il y a un droit international.
51:26Aujourd'hui, je suis désolé de vous le redire,
51:28il est piétiné
51:30par M. Netanyahou,
51:32tôt autant que par M. Poutine.
51:34Au fond, ce texte qui est très fort
51:36et qui nous fait aussi voyager
51:38dans d'autres textes,
51:40vous êtes un grand camusien,
51:42mais il y a beaucoup...
51:44On y vient dans un instant.
51:46Mais au fond, vous nous dites,
51:48si l'Europe ne se réveille pas,
51:50si elle ne défend pas
51:52ses valeurs, quoi ? Elle s'effondre ?
51:54Est-ce qu'il y a, comme
51:56vous dites souvent avec Israël, la question de la survie
51:58qui se joue aussi pour l'Europe ?
52:00C'est surtout si l'Europe ne respecte pas
52:02ses valeurs. Il ne s'agit pas de les défendre
52:04en disant, regardez comment on est forts.
52:06Il s'agit de ne pas laisser un monde
52:08se fédérer contre nous, dans le ressentiment.
52:10C'est la stratégie de M. Poutine.
52:12C'est ce qu'il fait en Afrique,
52:14où des pouvoirs militaires, qui violentent
52:16leur peuple, se sont dressés contre
52:18le néocolonialisme français.
52:20Vous pensez qu'on en est là ? Les pays du Sud
52:22global ne nous croient pas ?
52:24Vous avez vu le nombre de pays où la France a perdu
52:26son influence ? Et donc, on a des régimes
52:28qui font alliance avec M. Poutine,
52:30qui ont une idéologie aussi identitaire.
52:32D'ailleurs, un critère, c'est toujours le traitement
52:34des minorités, par exemple
52:36l'homophobie ou les minorités de genre.
52:38C'est un point commun, d'ailleurs,
52:40avec toutes ces idéologies
52:42identitaires, très souvent.
52:44La question, c'est de ne pas fédérer
52:46le ressentiment du monde. Et puis, surtout,
52:48plus nous serons dans cette logique
52:50« nous sommes un jardin formidable »,
52:52plus nous serons aveugles
52:54au fait que nous produisons nos propres jungles.
52:56Qu'est-ce que c'est que l'extrême droite en Europe ?
52:58C'est notre jungle.
53:00Voilà, vous dites très clairement
53:02qu'on construit des murs, qu'on a perdu
53:04toutes nos valeurs. Il y a encore
53:06quand même, heureusement, un droit d'asile
53:08en France. Il est mal mené.
53:10Vous avez le sentiment
53:12vraiment que
53:14la France renoue avec les pires
53:16erreurs de son passé ?
53:18Le mot « identité », par exemple,
53:20c'est absolument un gros mot
53:22pour vous ? Il n'y a que d'identité,
53:24de relation, comme le disait Édouard Glissant,
53:26je le cite en introduction.
53:28Vous, moi, nous tous, nous sommes faits
53:30de diverses histoires du monde.
53:32L'identité à racines uniques,
53:34l'identité éternelle,
53:36l'identité fixe, ça n'existe pas.
53:38C'est même contraire au vivant.
53:40C'est un traité de botanique politique,
53:42mon livre. Je termine en citant
53:44des savants du muséum d'histoire
53:46naturelle. Le vivant bouge,
53:48le vivant se transforme. Et le mélange libère,
53:50tout comme le métissage. Nous sommes faits de déplacements.
53:52L'émancipation, c'est un déplacement.
53:54Nous ne sommes pas assignés
53:56à résidence. C'est quoi, l'égalité ?
53:58C'est que nous ne sommes pas prisonniers
54:00de notre condition, de notre origine,
54:02de notre croyance, de notre apparence, de notre sexe,
54:04de notre genre. C'est ça, la promesse.
54:06On va terminer avec Emmanuel Macron. Encore lui !
54:08On vous en avait déjà parlé, mais vous êtes assez
54:10cinglant, il faut le dire, dans ce
54:12portrait au vitriol que vous dressez.
54:14Dans ce texte,
54:16vous parlez d'un pouvoir sans limite,
54:18où l'élection d'un seul confisque la volonté de tous
54:20et on y vient, Camus,
54:22à la fin du livre, un homme,
54:24ça s'empêche.
54:26Alors, forcément, on est à l'Assemblée nationale,
54:28il y a une procédure de destitution
54:30qui va être soumise aux députés.
54:32C'est ça qu'il faut faire ? L'empêcher ?
54:34Le démettre ?
54:36Non, je pense que je ne rentre pas dans ces débats.
54:38Je préfère dire tout simplement
54:40que, vous voyez, ce que je dis,
54:42ça va des guerres actuelles...
54:44Ça va au-delà de l'actualité.
54:46Ça va à l'extractivisme
54:48et ça va au débat écologique.
54:50M. Macron, dans sa politique,
54:52mais de manière beaucoup plus folle,
54:54M. Trump, M. Elon Musk,
54:56Gasprom en Russie et bien d'autres,
54:58témoignent de ce que j'appelle,
55:00à la fin de ce livre, l'illimitisme.
55:02Il n'y a pas de limite.
55:04Et ça, notre espèce, elle met en danger
55:06elle-même et le tout vivant du monde.
55:08Et sincèrement, la révolution MeToo,
55:10et pour le genre que je représente,
55:12tout ce que je représente ici,
55:14que nous voyons et qui, sincèrement,
55:16moi, me sidère, ce que MeToo
55:18dit des hommes et fait des hommes,
55:20est une révolution sans précédent.
55:22Merci beaucoup. On reviendra,
55:24j'en suis sûre, sur ce thème.
55:26Il y a un débat dans l'actualité
55:28entre différentes intellectuelles.
55:30Faites un débat avec Mme Fourette.
55:32Je vais bien lui répondre.
55:34Très bien. On vous prend au mot.
55:36Ça m'intéresserait particulièrement.
55:38Le jardin et la jungle, c'est à lire
55:40aux éditions La Découverte.
55:42On retrouve le plénel dans tous ces combats,
55:44mais il y a aussi des raisons d'espérer.
55:46Avant de se quitter, je vais vous montrer
55:48quelques images parce que, vous le savez,
55:50demain, ce sont les 41e journée
55:52du patrimoine. Les équipes d'LCP
55:54vont vous faire visiter, regarder
55:56l'Assemblée comme si vous y étiez.
55:58On va vous emmener notamment regarder
56:00dans les fabuleuses fresques de la Croix,
56:02dans la bibliothèque, qui sont restaurées,
56:04en restauration depuis quelques mois.
56:06Ce sont des images inédites
56:08de ces peintures qui ont retrouvé leurs couleurs.
56:10On vous fera découvrir tout ça.
56:12C'est à 11h30, en direct,
56:14avec toutes les équipes d'LCP.
56:16C'est le week-end. Profitez bien.
56:18Merci, Edwi Plenel. A la semaine prochaine.
56:20...

Recommandée