"Il ne se passe rien en matière immobilière", constate Véronique Bédague, la PDG de Nexity

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Véronique Bédague annonce lancer un "prêt à taux zéro entre 0 et 50.000 euros" chez Nexity pour aider les primo-accédants. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-23-septembre-2024-8334526

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00:00Et en attendant le premier conseil des ministres qui se tiendra aujourd'hui à 15h et que les
00:06membres du gouvernement puissent venir à ce micro nous expliquer quelle sera leur politique,
00:11grand entretien autour d'un des sujets de préoccupation numéro un des français, j'ai
00:17nommé le logement avec Léa Salamé, nous recevons ce matin la présidente directrice
00:22générale du groupe Nexity qui est le premier groupe immobilier français et j'attends vos
00:27questions au 01 45 24 7000 et sur l'application Radio France. Véronique Bédac, bonjour.
00:34Bonjour, bonjour.
00:35Et bienvenue sur Inter, la dernière fois que vous êtes venue dans ce studio c'était
00:42en avril 2023 et vous lanciez un cri d'alarme en parlant d'une crise profonde du logement
00:50qui prenait les français à la gorge et d'un choc d'une violence inouïe qui percutait
00:56le marché locatif alors que depuis quelques mois le secteur du logement semble connaître
01:04une embellie, une accalmie avec une hausse des demandes de crédit de 50% par rapport
01:10à l'an dernier sur la même période. Dites-nous si ça va mieux, si l'immobilier est en train
01:17de reprendre et si vous êtes confiante tout simplement ?
01:20Et bien j'ai envie de dire qu'on sent clairement un point d'affliction depuis le mois de juin,
01:25d'abord les taux baissent, alors ça baisse lentement quand même, c'est pas une remontée
01:30du secteur à la verticale, donc les taux baissent, les français empruntés au début
01:35de l'année à 4,2%, on est plutôt à 3,6% donc ça va dans le bon sens, mais ça reste
01:41beaucoup et ça ne descendra pas jusqu'au 1 qu'on avait autrefois, on entend parler
01:463, 2, 5, on va voir jusqu'où ça baisse, mais en tout cas le mouvement est vraiment
01:51enclenché. D'autre part, et on a beaucoup d'articles en ce moment dans les journaux
01:55sur ce sujet, les banques ont de nouveau envie de prêter, vous l'avez dit de vous-même,
01:59au mois de juillet, l'encours des prêts est vraiment remonté. Et puis moi je crois qu'il
02:03y a quelque chose aussi qui se passe qui est que les français, une bonne partie de la
02:07population française est bloquée dans son histoire de vie depuis deux ans, c'est-à-dire
02:11qu'il ne se passe rien en matière immobilière et nous on sent vraiment dans la demande qui
02:15nous est adressée et qui montre l'envie pour les français, les jeunes, ceux qui veulent
02:20bouger, une vraie envie de déblocage. C'est-à-dire pour ça que nous on tente de frapper un grand
02:26coup en ce mois d'octobre. Oui, vous allez nous parler de votre grand coup, mais encore
02:30une question sur le plus panoramique, quels sont les secteurs qui se portent mieux en
02:35cette rentrée et quels sont les secteurs, les autres parties du marché qui restent
02:39encore grippées ? Ce qui commence à aller un tout petit peu mieux, mais de nouveau je
02:44pense que l'adverbe que j'emploie est important, c'est un tout petit peu mieux, c'est vraiment
02:48les promoteurs, c'est les premiers à lesquels la demande est adressée. Aujourd'hui c'est
02:52extrêmement dur pour tout le secteur du BTP. Nous on a beaucoup de petites entreprises,
02:56des entreprises locales qui font faillite, qui sortent du marché. Encore une question,
03:03vous avez parlé de la baisse des taux, pour expliquer le retour de cette embellie, cette
03:08belle embellie, cette embellie légère, comment vous la qualifiez ? Je dirais plutôt que
03:12c'est un point d'inflexion. Oui, plutôt qu'une embellie, c'est un point d'inflexion.
03:16On sent que le marché a tourné à partir de juin-juillet. Alors, est-ce qu'il y a eu un effet
03:20JO ? Non, je ne dirais pas ça. Non, il n'y a pas eu d'effet JO, mais moi je suis convaincue que c'est
03:26plutôt l'envie des Français de bouger. Moi j'ai toujours dit que cette crise du logement,
03:29elle avait pour première conséquence de coller au sol, d'empêcher le mouvement sur plein de
03:34populations. Véronique Bédag, qui revient sur le marché ? Ceux qu'on appelle les secondo-accédants,
03:43c'est-à-dire ceux qui sont déjà propriétaires et veulent changer de logement, ils avaient
03:48totalement disparu du marché ? Ils sont là à nouveau ? Les secondo-accédants ont toujours
03:53été là tout simplement parce qu'eux avaient moins besoin d'emprunts. Ce qui revient un petit peu,
03:57et d'où la campagne dont on parlera dans une minute, ce sont vraiment les primo-accédants.
04:02Mais les primo-accédants, ce sont des jeunes qui ont envie de déménager pour trouver un travail,
04:07ce sont des jeunes actifs, ce sont des gens qui décohabitent. Et là vraiment, je pense qu'il y a
04:13un moment où ils reviennent et se réintéressent au marché du logement. Ça fait une minute,
04:16on va pouvoir y aller. Les jeunes justement, c'est ceux qui souffrent le plus pour se loger,
04:20ça a des répercussions sur leurs études. 12% des moins de 35 ans auraient renoncé à suivre
04:25leur formation faute de logements accessibles, ce que montrait une enquête d'OpinionWay. Vous,
04:30vous disiez il y a encore quelques semaines dans la tribune, on n'arrive pas à loger les étudiants.
04:35Alors qu'est-ce que Next City, premier groupe immobilier français, peut faire pour aider ces
04:39jeunes, ces primo-accédants qui sont d'ailleurs souvent les mêmes ? Alors,
04:41comme je vous l'ai dit, en fait, sur le marché, la porte est en train de s'entrouvrir. Nous,
04:47on met un pied dans la porte. On a décidé de faire une grande campagne à partir d'aujourd'hui,
04:51ce matin, pour vraiment encourager les primo-accédants. Nous, on fait un prêt à taux
04:57zéro, entre 0 et 50 000 euros, ça dépend du nombre de pièces en fait, qui s'ajoute à un
05:05partenariat qu'on fait avec le LCL, qui fait 20 000 euros de prêt à taux zéro pour les jeunes
05:11en dessous de 30 ans, 20 000 euros pour tout achat qui respecte les règles de développement durable,
05:17et qui peut évidemment s'ajouter au prêt à taux zéro de l'État. Et quand on additionne toutes ces
05:24offres, pour les personnes qui sont le plus aidées en PTZ, nous, on ramène le taux à 1%. C'est le
05:31prêt à taux zéro, donc c'est un dispositif de l'État qui permet d'avoir un prêt, sans frais
05:38de dossier, sans intérêt, avec la possibilité de rembourser avec un différé. Et on arriverait à
05:43combien ? Parce que vous, votre proposition, c'est un prêt à taux zéro pour 50 000 euros ? Alors,
05:48c'est très différent, ça dépend, il y a des barèmes sur le prêt à taux zéro, et ça dépend
05:53vraiment de l'endroit où vous vivez, du nombre de personnes dans le foyer et de vos ressources.
05:57Donc ce sont vraiment des barèmes, mais on peut monter jusqu'à 130 000 euros, par exemple. Donc
06:02c'est quand même un prêt très conséquent. C'est une aide, moi je l'ai toujours reconnue,
06:05c'est une aide très forte de l'État. C'est une aide très forte de l'État pour encourager les
06:10jeunes, les primo-accédants à devenir propriétaires. Vous dites qu'il faut généralement 20% d'apport
06:16personnel pour les jeunes pour prétendre à l'emprunt. Comment ça s'articule avec ce que
06:22vous venez de décrire ? Bien, ce prêt à taux zéro est considéré dans les calculs comme un apport
06:26personnel, donc ça facilite beaucoup l'acceptation des dossiers. C'est pour ça qu'on a choisi cette
06:31formule. Mais comment faire pour redonner, c'est une question qui se pose au gouvernement aujourd'hui,
06:35comment faire pour redonner du pouvoir d'achat aux primo-accédants ? Est-ce qu'il faut augmenter
06:39les salaires ? Comment on fait marcher ce secteur et ces populations qui sont aujourd'hui, vous le
06:47dites très bien, bloquées ? Les salaires ont quand même augmenté ces deux dernières années,
06:51ont quand même amélioré le pouvoir d'achat de nos clients. Je pense sincèrement que l'effort fait
06:58sur le PTZ et un peu de baisse des taux, ça va vraiment aider les primo-accédants à avoir accès
07:03à la propriété. C'est vraiment une question de taux. Quand on va aller à la banque et que la banque
07:08explique qu'on vous prête à 4% ou à 1, ça ne fait pas du tout le même effet, évidemment.
07:15Et vous espérez toucher combien de personnes, Véronique Bédag ?
07:18Écoutez, nous on a voulu faire une offre massive, donc ça porte sur 2200 logements sur tout le territoire.
07:27Donc c'est vraiment, de notre part, une campagne massive pour aider les primo-accédants et les
07:33jeunes à avoir accès aux logements. Je me suis tellement battue sur ce sujet-là que je pense que
07:37c'était le moment d'encourager ceux qu'on entend, puisqu'ils nous appellent, ils font des options
07:43sur nos logements, à les convaincre de vraiment faire l'achat.
07:48L'immobilier reprend, Véronique Bédag, mais il y a toujours un problème de construction de logements
07:52qui sont toujours à l'heure plus bas. 347 900 logements ont été autorisés à la construction sur un an fin juin.
07:57C'est 15% de moins que sur les 12 mois précédents. Comment vous l'expliquer ?
08:02Il y a beaucoup d'effets. Il y a eu quand même une très grosse baisse de la demande.
08:07Je vous rappelle que c'est un marché du logement neuf qui a reculé de 40% en 18 mois.
08:12C'est absolument massif. Et puis restent les sujets qu'il faut que nous traitions à un moment donné.
08:19Je pense qu'il y en a deux majeurs. Il y a d'abord le sujet de la fiscalité.
08:23C'est absolument majeur, en particulier pour tous les Français qui investissent dans le logement pour louer.
08:30Si on veut des appartements disponibles à l'allocation dans le parc privé, il faut bien qu'il y ait des Français
08:35qui achètent ces logements-là. Honnêtement, cette fiscalité est confiscatoire.
08:39Entre l'impôt sur le revenu, la taxe foncière qui a augmenté de 7% l'année dernière,
08:44et à mon avis qui va augmenter du même montant cette année, et puis l'IFI,
08:48c'est vraiment de la fiscalité complètement confiscatoire.
08:52On a beaucoup parlé du PINEL. Moi, je vais vous dire, le PINEL, c'est vraiment un cache-misère.
08:56C'était quelque chose qui était mis au-dessus pour éviter de mettre en évidence
09:02le caractère confiscatoire de la fiscalité sur ces biens-là. Donc ça, il faut le traiter.
09:07Et puis, il y a un sujet, je pense, très collectif. Comment est-ce qu'on accorde plus de permis de construire
09:12dans les zones où les Français ont du travail ou veulent étudier ?
09:16Ça, c'est un projet majeur social. Comment est-ce que, dans un dialogue entre l'État et les collectivités territoriales,
09:22on retrouve des permis de construire ?
09:24La chute des constructions est encore plus marquée pour les maisons individuelles,
09:28avec une baisse de près de 25% sur un an. Là aussi, comme on vous l'expliquait,
09:31c'est la fin du rêve français de la maison individuelle.
09:35Je crois qu'il y a eu un effet absolument massif de la suppression du PTZ sur ces maisons individuelles.
09:42Autrefois, avant cette suppression, la maison individuelle en région, ce n'était pas un produit luxe.
09:49C'était un produit qui permettait à des ménages de sortir du logement social.
09:54C'était des gens modestes qui achetaient les maisons en région.
09:57Et la suppression du PTZ a complètement coupé l'accès de ces ménages-là à la maison individuelle.
10:04Donc c'est encore une histoire de taux et de prêts à taux zéro.
10:07Ça ne passe plus, ça ne passe pas.
10:09Et Véronique Beddag, au-delà des maisons individuelles,
10:12le marché des appartements familiaux est-il toujours en souffrance ?
10:17Les grands appartements ?
10:19Écoutez, nous, on produit des mixes d'appartements.
10:22Effectivement, ce sont des appartements plus lourds,
10:24mais en même temps, il y a des familles qui en ont besoin.
10:27Donc c'est un marché qui ressemble aux autres.
10:30Le marché qui est le plus en souffrance, je pense, c'est plutôt les petites surfaces,
10:33qu'on a beaucoup moins produits et qui sont très recherchées par les étudiants,
10:36par les jeunes et par les personnes qui décohabitent.
10:39C'est plutôt sur ce segment-là aujourd'hui qu'il y a de gros besoins.
10:43Et qu'on n'a pas produit.
10:44Alors, qu'en est-il du marché locatif ?
10:46On a beaucoup de questions sur l'application France Inter sur les locations.
10:49Louer, vous le savez, est un enfer en France.
10:51De moins en moins de logements sont disponibles dans des territoires attractifs.
10:55L'offre de logements à louer était encore en baisse de 6% sur un an fin juin en France.
11:01Quel est le problème ? C'est la peur des propriétaires ? C'est Airbnb ? C'est quoi ?
11:04Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, on n'en produit plus beaucoup.
11:08Il y avait historiquement, tous les ans, une production qui était importante de logements neufs pour la location.
11:16Compte tenu de la fiscalité qui est celle que l'on a aujourd'hui, cet investissement a chuté dramatiquement.
11:23Donc on ne nourrit plus ce marché-là.
11:25Alors, autre question sur Airbnb.
11:27Bonjour, est-ce que la location saisonnière telle qu'Airbnb ou Abritel n'impacte pas négativement le marché du logement ?
11:33Moi, je pense que Airbnb peut être un sujet, mais je pense que mettre l'accent sur Airbnb permet de ne pas parler des vrais sujets.
11:42Moi, j'ai regardé à New York, par exemple, il y avait un article récemment, Airbnb a été interdit.
11:47Ça n'a absolument pas conduit à une revitalisation du marché de la location, mais ça a conduit à une hausse du prix des chambres dans les hôtels.
11:57Donc, moi, je pense que Airbnb, c'est un sujet qu'il faut regarder, mais qui est un sujet marginal par rapport à la raréfaction des logements offerts à la location pour les familles.
12:06Marie, bonjour. J'habite en Bretagne, entre Dinant et Saint-Malo, et c'est afflux tendu ici.
12:12J'ai 45 ans et malgré un salaire régulier, je suis fonctionnaire, je ne trouve pas à me loger.
12:16Location hors de prix, achat devenu impossible depuis l'explosion du Airbnb, dit-elle, et la flambée du télétravail, je suis très en colère.
12:22Je comprends. Moi, j'étais très en colère, vous vous en souvenez ?
12:26Bah oui.
12:26Il y a deux ans, j'ai dit « mais attention, nous, on voit ces crises-là arriver bien avant les autres ».
12:31Et vous vous souvenez à quel point j'ai dit « mais la crise du logement, elle va être d'une extrême violence ».
12:37On m'a dit « non, vraiment, tu es pessimiste ». Et voilà, ça conduit exactement à ça, et je pense que cet exemple-là, il est multiplié sur le territoire.
12:45Véronique Bédag, on passe au Standard Inter, t'allez, nous appelle de Bordeaux.
12:49Bonjour et bienvenue.
12:51Bonjour, je vous remercie de prendre ma communication.
12:54Je vous en prie.
12:55Bonjour.
12:55Oui, bonjour Madame Bédag, je voulais vous remercier parce que je suis régulièrement vos postes LinkedIn, qui sont particulièrement intéressants.
13:03J'avais une question concernant la loi Molle, qui ne semble pas du tout appliquée, et qui concerne la sous-occupation des logements sociaux.
13:13Actuellement, il n'y a pratiquement pas de rotation, et les grands logements se trouvent sous-occupés par des personnes seules,
13:20qui au fur et à mesure de leur vie, se sont retrouvées parce que les enfants sont partis, etc.
13:27Et aujourd'hui, nous avons beaucoup de femmes isolées avec enfants, qui n'accèdent pas à ces grands logements.
13:36Donc, comment faire en sorte qu'elles puissent y accéder ?
13:39Que la loi puisse être appliquée.
13:40Merci Thalé pour cette question, Véronique Bédag vous répond.
13:43Alors là, j'avoue que c'est un petit peu au-delà de mes compétences, parce que c'est vraiment la compétence des bailleurs sociaux,
13:49dont je pense que vraiment, ils font tous leurs efforts pour tenter de créer du mouvement dans le logement social,
13:55mais vous savez bien que ce n'est pas si facile.
13:57Je pense que les personnes âgées, elles ont l'habitude de leur quartier, c'est là qu'elles ont fait leur vie.
14:01Ça ne doit pas être si simple que ça, de les convaincre d'aller dans des appartements beaucoup plus petits.
14:06Mais c'est vraiment la responsabilité de chacun des bailleurs sociaux.
14:09Oui, Jordane vous demande si pour répondre à la crise du logement, il ne faudrait pas conduire un changement de paradigme,
14:16par exemple, transformer les bureaux vacants en logements et surtaxer, par exemple, les logements vacants.
14:22Qu'en pensez-vous ?
14:23Non mais tout ça est déjà fait.
14:25La transformation des bureaux en logements, ça existe, nous on en fait.
14:30Honnêtement, il faut être quand même très prudent.
14:32Il y a des immeubles de bureaux qui n'ont absolument pas vocation à devenir des logements, il faut quand même qu'on soit tout à fait raisonnable.
14:38Donc ça fait partie des solutions, mais ça ne règle pas le problème en soi.
14:42Deux questions sur l'appli de Samia et d'Agnès sur l'artificialisation des sols et le biais écologique.
14:49Samia vous dit « Les promoteurs se sont engraissés pendant des années avec de l'argent public et participent à l'artificialisation des sols.
14:55Je les attends sur le sujet de la rénovation moins profitable, mais répondant tout aussi bien aux besoins des Français. »
15:01Et Agnès vous dit « L'artificialisation des sols est catastrophique dans les zones rurales.
15:05Par contre, les villages ont plein de maisons à rénover. Il faut arrêter avec l'American way of life. »
15:10Pour le coup, je pense que vous pourrez me reconnaître d'avoir toujours soutenu la régénération urbaine.
15:16Je pense que la non-artificialisation, on n'y reviendra pas, ça me paraît raisonnable.
15:22Après, il peut y avoir des sujets d'application, mais nous ça fait déjà trois ans qu'on a pris très fermement le virage de la rénovation urbaine.
15:31Les comités d'engagement, c'est-à-dire les instances de décision dont mon entreprise, depuis les débuts de l'année,
15:36porte pour un tiers sur des opérations de régénération urbaine.
15:40C'est très important, c'était quasiment peu existant il y a une dizaine d'années.
15:45Donc vraiment, je pense que le virage, nous l'avons pris et je m'en félicite parce que c'est vraiment le travail de demain.
15:52D'ailleurs, dans le deal qu'on a fait avec Carrefour, vous vous souvenez, les 76 sites sur lesquels on travaille,
15:56ce sont bien des sites de centre-ville ou d'entrée de ville. C'est de la régénération urbaine.
16:00On repasse au standard. Pierre, vous nous appelez de Grenoble, soyez le bienvenu, bonjour.
16:06Bonjour Madame, la question était la suivante.
16:10Je voulais savoir si les taxes sur les plus-values qui sont de 36% sur le secondaire, ne gênent pas la fluidité aussi de ce marché-là.
16:19C'est-à-dire qu'on est obligé d'attendre plus de 15 ans pour réduire cette taxe en fait.
16:23Merci Pierre pour cette question. Véronique Bédague ?
16:27Moi je pense qu'il faut revoir toute la fiscalité sur le mobilier.
16:31Il n'y a pas que cette taxe-là, il y a vraiment toutes les taxes, il y a vraiment l'IFI, il y a la taxe foncière.
16:36Ça représente un à un mois et demi de loyer aujourd'hui, c'est énorme.
16:40Donc je pense qu'il y a un grand dossier de réouverture de cette fiscalité-là.
16:43Je vous rappelle qu'Elisabeth Borne, en sortie du CNR, nous avait dit très bien, c'est un sujet, on va régler ça pour le prochain PLF.
16:50On est 18 mois plus tard, il ne s'est toujours rien passé.
16:53A West France, vous disiez le 6 juillet dernier, il faut un gouvernement qui mette des mots sur la situation,
16:57le logement doit devenir une cause nationale.
16:59Vous avez une nouvelle ministre, on a une nouvelle ministre, la députée UDI Valérie Letart.
17:03Qu'est-ce que vous lui demandez concrètement ce matin ?
17:05Je pense que dans la phase précédente, on a eu des gouvernements qui ont espéré
17:13que la crise allait provoquer une baisse massive des prix.
17:16Et qu'au fond, cette baisse massive des prix allait permettre de régler le problème du marché par lui-même.
17:21Tout ce qu'on peut dire, c'est que le marché s'est effondré violemment,
17:25que la baisse des prix a été parfaitement marginale.
17:27Et vous voyez bien que dans cette atmosphère où ça reprend un peu, les prix cessent de baisser.
17:33Donc en tout cas, il n'y a pas de formule magique, le marché ne va pas se réparer par lui-même.
17:39Il faut une vraie politique du logement en France.
17:42Volontariste, donc on revient au...
17:44Et coordonnée ! J'ai toujours dit, la politique du logement, c'est une somme d'actions
17:48qui ne sont pas forcément extrêmement importantes, prises séparément,
17:52mais qui sont coordonnées et permettent de redresser ce marché.
17:55La baisse des taux va le revitaliser un peu, mais ne va pas suffire à le redresser.
18:00On voulait aussi votre regard, Véronique Bédac, de grande patronne sur la situation économique de la France.
18:04On rappelle qu'Emmanuel Macron vous avait proposé d'être Première Ministre il y a deux ans.
18:08Proposition que vous aviez déclinée.
18:10Pas de regrets ?
18:12Je pense que je suis sur le bon chemin.
18:14Le patronne d'entreprise aujourd'hui, c'est vraiment ce qui correspond à ce que je suis et ce que j'aime.
18:19Est-ce que vous êtes inquiète de la situation des finances publiques, de la balance commerciale, de l'emploi ?
18:23Êtes-vous pessimiste, comme on l'entend beaucoup sur ce qui annonce les nuages noirs sur la France,
18:28sur le plan économique, ou non ? Vous y voyez des éclaircies.
18:31Alors moi je pense qu'au fond, les patrons ont appris à travailler avec une forme d'incertitude.
18:37Je pense que c'est ça qui nous caractérise aujourd'hui.
18:40Il y a des années, on pouvait dire sur deux ou trois ans, on avait des prévisions économiques.
18:43Aujourd'hui, on gère l'incertitude.
18:45Moi je pense que la France est confrontée à de grands défis.
18:50Le défi politique n'est pas le moindre.
18:52Mais qu'en même temps, on a montré, au mois d'août, qu'on était capable de très grandes choses.
18:56Et moi c'est ça que j'ai envie de garder, cette espèce d'énergie des JO.
18:59Vous vous souvenez, le pessimisme avant les JO.
19:01Et puis cette redécouverte de la ville.
19:04On s'est mis à aimer la ville, mais c'est merveilleux.
19:06Et puis on a fait des jeux extraordinaires.
19:08Tout était prêt à l'heure, dans de bonnes qualités.
19:11Les spectacles ont été extraordinaires.
19:13Le sport a été magnifié.
19:15On est capable de ça, on va quand même être bien capable de relever les défis qui nous attendent.
19:18Le débat qui agite le gouvernement, vous le savez, concerne les impôts.
19:22Dans la situation des finances publiques, une augmentation des impôts des plus riches
19:26et des grandes entreprises, telle que Michel Barnier l'a esquissé hier soir au 20h de France 2.
19:33Ça vous semble être une bonne ou une mauvaise idée ?
19:35On va se dire les choses.
19:37C'est une solution d'urgence et de facilité.
19:39Au point de fiscalisation où se trouve ce pays, et au point de dépenses publiques où il est,
19:45on est tous bien d'accord que la première démarche devrait être de réduire la dépense.
19:49Le problème, c'est que le temps court.
19:51Il doit présenter un budget tout début octobre.
19:53Donc évidemment, l'augmentation des impôts, c'est une solution à la main, tout de suite, rapide et facile.
19:59Il dit que c'est une option pour un effort de solidarité nationale demandé aux plus riches.
20:06C'est ça qu'il a expliqué hier sur...
20:09Il dit qu'on ne touchera pas les classes moyennes, ni les plus démunis,
20:13mais c'est un effort pour une population qui a eu beaucoup de baisse d'impôts ces dernières années.
20:21Attendons de voir la déclaration de Politique Générale et le détail des mesures proposées,
20:24donc je pense début octobre.
20:26Mais pour vous, ce serait taxer légèrement, de manière transitoire, les grandes entreprises,
20:31les profits des plus riches ? Pour vous, ce n'est pas du tout la bonne solution ?
20:34Je dis juste que c'est une solution d'urgence et de facilité.
20:38Ce n'est pas avec ça qu'on va redresser les finances publiques, soyons clairs entre nous quand même.
20:42Donc il faut vraiment s'attaquer à la dépense et ça c'est très compliqué, ça prend du temps.
20:46On vous a entendu à plusieurs reprises dans cet entretien critiquer l'IFI, l'impôt sur la fortune immobilière.
20:52Il faut le supprimer, le transformer, revenir à un ISF classique ?
20:56En fait, je ne critique pas l'IFI en tant que tel.
20:59Ce que je dis, c'est que la somme de l'impôt sur le revenu, de l'IFI qui ne porte que sur l'immobilier,
21:05de la taxe foncière qui ne porte que sur l'immobilier, rend l'investissement en logement
21:10beaucoup moins intéressant qu'un investissement en obligation d'État ou par exemple en actions.
21:16C'est cette inégalité de traitement fiscal que je dénonce.
21:19Vous voulez rendre à nouveau attractif le fait d'investir dans la pierre.
21:23C'est le seul moyen pour que les Français retrouvent des logements.
21:25Merci Véronique Bédag, merci d'avoir été à notre micro.
21:30Je rappelle que vous êtes la présidente directrice générale du groupe Nexity.
21:35Merci encore.
21:37Il est 8h45.

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