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00:00On y revient avec vous Flore Simon, Bruno Retailleau, qui a donc marqué cette première journée en tant que ministre de l'Intérieur avec des positions fermes sur l'immigration et la sécurité.
00:10Oui, le ministre de l'Intérieur qui se positionne comme l'homme fort de ce gouvernement déjà hier lors de sa passation de pouvoir avec Gérald Darmanin.
00:17Il a répété trois fois qu'il voulait rétablir l'ordre du point de vue de la sécurité mais aussi du point de vue de l'immigration.
00:25Écoutez-le, il était ce matin chez nos confrères d'Europe.
00:28Ma volonté, elle sera inflexible. Je serai intraitable. J'ai une feuille de route que le Premier ministre m'a donnée. C'est l'efficacité, c'est le rétablissement de l'ordre.
00:37Les Français, d'ailleurs, nous ont donné leur feuille de route. Il faut entendre le message qu'ils nous ont envoyé au premier tour des législatifs.
00:44Qu'est-ce qu'ils veulent ? Plus de sécurité, moins d'immigration. Eh bien moi, je suis un démocrate respectueux du peuple souverain et donc j'appliquerai cette feuille de route.
00:54Voilà et donc dans une interview au Figaro ce matin, il estime, Bruno Retailleau, que la code d'alerte est atteinte et veut donc mettre un coup d'arrêt aux entrées illégales et augmenter les sorties, je le cite.
01:06Pas de détails pour le moment sur la façon dont il va s'y prendre. On sait qu'il doit recevoir des préfets pour parler, des préfets qui sont très touchés par l'immigration.
01:16Donc il va parler de mesures éventuellement avec eux mais il a annoncé aussi qu'il devrait faire des propositions dans les prochaines semaines.
01:22En tout cas, on voit des positions très fermes sur l'immigration, très dures, qui sont quand même censées parler au rassemblement national.
01:31Bon, de toute façon, Michel Barnier, il l'a choisi, il l'a proposé au président de la République en connaissance de cause. On connaissait les positions de Bruno Retailleau sur l'immigration.
01:40Et puis Michel Barnier, il l'a dit lui-même, il veut durcir les règles sur ce sujet. Il veut, je le cite, plus de rigueur et des ruptures.
01:48Puis alors juste pour la forme, toutes ces interviews de Bruno Retailleau, puisqu'il a eu deux interviews télévisées, une interview au Figaro.
01:54Hier soir, il était déjà dans un commissariat de la Courneuve alors que le matin même, hier matin, il était à Michel Barnier avec ses ministres.
02:01Et Michel Barnier, il a demandé à ses ministres d'agir plus que de communiquer. Concernant Bruno Retailleau sur la com', on n'est pas mal.
02:09On n'y est pas encore. Effectivement, la logique n'est pas encore suivie.
02:13Un durcissement des règles sur l'immigration, Florent, est-ce que ça pourrait passer ?
02:17Alors juste pour rappel, Bruno Retailleau, c'est l'un des artisans de la loi immigration qui avait été votée l'année dernière.
02:23Avec des mesures qui avaient été retoquées par le Conseil constitutionnel, mais des mesures extrêmement dures.
02:28Par exemple, des restrictions sur le droit du sol ou encore la suppression de l'AME.
02:33Ça, c'est des mesures qu'il portait. Petite parenthèse, l'AME, c'est 0,5% des dépenses de santé.
02:39C'est très peu. C'est juste pour les chiffres. Je vous donne quelques chiffres.
02:43Et ça avait d'ailleurs fracturé cette loi immigration, le camp présidentiel.
02:47Donc s'il veut réintroduire des mesures, Bruno Retailleau, et c'est d'ailleurs ce qu'il souhaite,
02:52il va s'opposer déjà, on l'imagine, aux députés du camp macroniste à l'Assemblée nationale,
02:58qui sont opposés à toute mesure, à tout durcissement sur l'immigration.
03:02D'ailleurs, l'ancien ministre de l'Industrie, Roland Lescure, l'a dit il y a quelques jours,
03:06s'il y a des lois qui sont votées, qui ont les voix du Rassemblement national,
03:10elles auront du mal à avoir les nôtres. Donc déjà, on part mal.
03:15Ensuite, le Conseil constitutionnel pourrait aussi retoquer des mesures durcies
03:19sur une nouvelle loi immigration, et puis l'autre embûche.
03:22Elle pourrait venir du ministère de la Justice, où Didier Migaud a été nommé.
03:26Didier Migaud, je rappelle que c'est le seul ministre issu de la gauche.
03:30Il est anciennement socialiste. A priori, deux visions qui s'opposent.
03:34Bruno Retailleau, très à droite, très conservateur sur la sécurité et l'immigration
03:38versus la gauche. Donc il faudrait que le ministère de la Justice s'aligne.
03:43D'ailleurs, Bruno Retailleau, hier, il a déjà accusé la Justice d'être trop laxiste.
03:48Écoutez la réponse de Didier Migaud à Bruno Retailleau.
03:54Je dois, moi aussi, montrer de l'autorité, de la fermeté, faire en sorte qu'il n'y ait pas d'impunité,
04:02mais tout en faisant en sorte, c'est le rôle du garde des Sceaux,
04:05que l'état de droit soit respecté, que les procédures aussi soient respectées.
04:09Il doit savoir que la Justice est indépendante dans notre pays
04:12et que c'est quelque chose qui est essentiel dans une démocratie.
04:16Mais voilà, ça chemine-t-on vers un duo ou un duel ? L'avenir nous le dira.
04:21On n'est pas trop sur le tandem, là, en tout cas, à l'entendre.
04:23Pas pour l'instant.
04:24Au-delà du sujet de l'immigration et de la Justice, il y a quand même un autre dossier qui attend sur la table.
04:28Là, ça fait déjà des semaines. On parle du budget.
04:30Le fameux mur du budget auquel Michel Barnier va se confronter, à priori, le 9 octobre,
04:37puisque le texte, le projet de loi de finances 2025, arrive à l'Assemblée nationale.
04:42Celui qui monte avec ce budget, c'est donc la question des impôts.
04:47Va-t-il augmenter les impôts ? On sent quand même bien que ça va arriver.
04:51Seulement les impôts sur les plus hauts revenus ou sur les entreprises qui font des super profits.
04:56On a vraiment l'impression qu'on ne va pas y échapper.
04:59Michel Barnier l'a dit, et puis ce matin, c'est son ministre de l'Economie qui l'a redit.
05:03Des prélèvements ciblés sur les ménages les plus aisés, c'est à l'étude.
05:06Des prélèvements ciblés sur les entreprises, c'est en réflexion.
05:10Je rappelle que c'était une ligne rouge d'Emmanuel Macron.
05:13Et l'autre dossier sensible qui arrive aussi, ce sont les retraites.
05:17Michel Barnier a promis de prendre le temps d'améliorer la réforme
05:20et de redonner une écoute et une voix aux partenaires sociaux
05:24qui s'étaient sentis plutôt malmenés lors de la réforme l'année dernière.
05:29Et d'ailleurs, Michel Barnier reçoit dans moins d'une heure, Elisabeth,
05:32la patronne de la CFDT, Marélise Léon, suivie du président du Medef, Patrick Martin,
05:37à ce sujet et au sujet même du reste, puisqu'il veut recréer un dialogue avec les partenaires sociaux.
05:43Et puis évidemment, il y a ces crises en Nouvelle-Calédonie ou en Martinique.
05:47Donc tout ça est sur la table.
05:49On va voir en tout cas comment le gouvernement se débrouille à l'Assemblée nationale,
05:56où il n'a pas de majorité absolue.