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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent d'Antoine Armand et du RN.
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Transcription
00:00Tout de suite, on commence par M. Armand, Louis de Reynald, et justement, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:04Ce matin même, il piétine les consignes passées par Michel Barnier, qui disait qu'il faut parler à tout le monde, à tous les partis politiques.
00:09Il dit non, l'ORN, ce n'est pas l'arc républicain. Écoutez ce petit sujet de Maxime Legay, puis on va en débattre ensuite.
00:17C'est la première polémique qui vient fragiliser la cohésion du nouveau gouvernement Barnier.
00:22Interrogé sur les forces politiques avec lesquelles il pourrait dialoguer et travailler,
00:26le ministre de l'économie, Antoine Armand, ouvre la porte à tout le monde, sauf à un parti.
00:32Le RN, contre lequel nous avons été élus, face auquel nous avons fait un front républicain, n'y appartient pas.
00:39Il faut être très clair dessus, même si on respecte...
00:40Pour vous, le RN n'appartient pas à l'arc républicain, les Insoumis ?
00:43Même si certains Insoumis ont malheureusement dépassé les bornes de la République très souvent.
00:49Des propos qui ont immédiatement fait réagir le RN et suscité l'ire de Marine Le Pen.
00:54Quand j'entends M. Armand ce matin qui explique que sa porte sera toujours fermée aux députés du RN,
01:00alors que nous avons juste le budget qui arrive,
01:03je pense que le Premier ministre doit aller expliquer à l'ensemble de ses ministres
01:06quelle est la philosophie de son gouvernement, car il semblerait que certains n'aient pas encore totalement compris.
01:12Devant la polémique grandissante, Michel Barnier a rappelé à son ministre
01:16que le respect des électeurs et de toutes les forces politiques
01:19faisait partie de la ligne de conduite du nouveau gouvernement.
01:22De son côté, Bercy a rétro-pédalé en annonçant qu'Antoine Armand
01:27recevrait prochainement toutes les forces politiques représentées au Parlement pour une large consultation.
01:33Voilà donc recadrage, rétro-pédalage, Louis de Ragnel en âge en plein rififi, c'est le troisième jour.
01:41Un recadrage assez fort quand même, parce que selon les informations du service politique d'Europe,
01:45Michel Barnier a dit à M. Armand encore une comme ça et dehors.
01:51La même phrase, c'est celle-là.
01:53Encore une comme ça et dehors.
01:56Je cite encore une comme ça et dehors.
01:58Ensuite il a eu Marine Le Pen au téléphone, il lui a rappelé que sa ligne restait celle du respect du dialogue de toutes les forces politiques.
02:05Bon, la conversation était brève, sobre, et il a rappelé que c'était très important de respecter tout le monde.
02:12Et je pense que ce qui est intéressant, c'est, si vous voulez, les derniers mois,
02:17l'espèce de l'antagonie du gouvernement d'Emmanuel Macron avant Michel Barnier,
02:23tout le monde faisait tout ce qu'il voulait.
02:25On pouvait critiquer tout le monde, on pouvait comme ça contester la ligne du Premier ministre.
02:28Eh bien là, Michel Barnier fait preuve d'autorité et explique qu'en fait maintenant c'est terminé.
02:32L'autorité, excusez-moi, ça aurait été limogé, M. Armand.
02:35La prochaine fois que tu sors, bon, je crois que c'est assez clair.
02:39Oui, bah écoutez, on va voir la prochaine fois.
02:41Si on vous dit ça, Laurence, par exemple.
02:42Alexandre Devecchio.
02:43Non, mais c'est le problème des énarques de 33 ans qui n'ont aucune expérience politique.
02:50Il a été député, il a été réélu député grâce aux voix de la France Insoumise.
02:55C'est le côté savoyard, c'est ça ?
02:57Oh, savoyard !
02:59On a l'impression que c'est entre les Bretons et les Normands.
03:01Il y a la Savoie, on ne confond pas.
03:03Même si on fait partie du même entendu.
03:04C'est la montagne, c'est ça, Laurence ?
03:05Pas forcément, il y a de la plaine aussi.
03:07On sent quand même que le terrain, ce n'est pas forcément leur truc.
03:13Et effectivement, il y a un manque de respect pour une partie des Français et des électeurs, je pense.
03:20Et c'est pour ça qu'ils oublient les consignes, parce que c'est, j'allais dire, c'est une seconde nature.
03:26Seulement, les temps ont changé d'une certaine manière.
03:30Il y a eu le résultat des élections.
03:32Il faudrait peut-être en tenir compte.
03:34Ils n'en tiennent pas beaucoup compte, parce qu'on a l'impression qu'on prend les mêmes et qu'on recommence.
03:39Mais un minimum tout de même.
03:41Donc Michel Barnier, dont l'avenir dépend aussi de bon vouloir du Rassemblement national, l'a bien compris, a bien fait de les rappeler.
03:50Éric Ravel ? Encore une comme ça et tu sors !
03:53Non, moi j'adore, j'adore.
03:55Moi, je trouve que Barnier a bien fait.
03:57On a fait du même bois, Éric !
03:58Moi aussi !
03:59Comme vous, Éric !
04:00Il y avait une petite formule quand on était un peu plus jeunes, c'était il faut toujours tourner cette fois sa langue dans sa bouche avant de parler.
04:06Vous voyez, un jeune Torillon de 33 ans, notre Haut-Savoyard, il devrait méditer cette petite formule.
04:15Parce que quand vous avez un Premier ministre qui marche déjà sur des braises, pour les raisons qu'Alexandre rappelait,
04:21qui fixe bien le cadre, qui dit attention, attention, on est fragile, déconnez pas.
04:27Pas une tête qui dépasse.
04:29Et alors lui, il arrive, notre jeune Torillon de Bercy, il est ministre des Finances et tout lui est permis.
04:36Mais moi, je trouve que le recadrage de Michel Barnier, ça faisait longtemps, en tout cas qu'officiellement,
04:41parce que si ça fuite, c'est qu'on a voulu aussi que ça fuite.
04:43Évidemment, il y a une volonté que ça fuit.
04:45Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu un Premier ministre qui recadrait de cette manière.
04:48Mais vous savez à quoi c'est dû ?
04:50Vous avez raison, Éric.
04:51C'est dû à l'expérience, c'est dû à la stature de Michel Barnier.
04:54Et à sa voix.
04:55Et c'est dû à son expérience.
04:57Avoir un Premier ministre qui a plus de 70 ans, les vieux filent un sacré coup de vieux aux jeunes.
05:05Vous voulez toujours fracturer les choses.
05:10Entre la gauche, la droite, les générations.
05:14Non, là, c'est une question de baie à bas.
05:16Dans tous les exécutifs en France, que ce soit au niveau d'un exécutif national ou régional
05:22ou départemental ou municipal,
05:24pour que l'institution puisse vivre en gardant son cap,
05:28il faut savoir parler à l'ensemble de l'Assemblée élue démocratiquement.
05:33C'est la base.
05:35Donc, ce n'est pas une question de génération, c'est une question de sens politique.
05:40Par ailleurs, lorsque l'on prend un peu de hauteur, la démocratie, c'est le dialogue.
05:46De quoi ce monsieur a-t-il peur ?
05:48A parler au Rassemblement national, de se transformer en Rassemblement national.
05:52La démocratie, c'est combattre des idées, mais jamais par l'exclusion.
05:56Parce que là, ce qui se passe, c'est qu'on fait du Rassemblement national un martyr.
06:01Et ça, finalement, c'est tout bénef et avec la mise en garde de Marine Le Pen.
06:06Allez-y, Louis, puis je ferai mon « et » après.
06:08Non, et tactiquement, c'est suicidaire politique.
06:14Pourquoi ? Parce qu'il a besoin du Rassemblement national.
06:18Ceux qui se permettent ça aujourd'hui au gouvernement n'ont tout simplement pas compris la situation dans laquelle ils étaient.
06:26Il suffit que Marine Le Pen mette le pouce vers le bas et il sort du gouvernement.
06:32Ce n'est même pas Michel Barnier qui va le recadrer, c'est Marine Le Pen qui peut le sortir.
06:36Louis, il y a l'affaire du Rassemblement national qui est hors de l'arc républicain.
06:39Puis il y a la deuxième affaire, c'est « on peut travailler avec la France ? »
06:41Absolument, mais ça, c'est dans la stratégie de désistement et des contre-alliances qui ont été menées depuis les législatives.
06:51Et M. Armand ne s'en est toujours pas extirpé, en réalité.
06:56Il a été très bien réélu à Annecy avec 68,83 % des voix face à un RN.
07:02Oui, donc il estime qu'il peut faire très bien sur les 11 millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement national au nom de sa conception de la démocratie.
07:08En revanche, sa coquinée du vote de la France insoumise, ça, visiblement, ça ne lui pose pas de problème de se vautrer dans la ligne de greffe
07:17avec un parti qui lui-même se vautre dans l'antisémitisme le plus crasse,
07:21qui manifeste en permanence des éclats de violences politiques.
07:26On a parlé de Raphaël Arnault qui est fiché S.
07:28On peut parler également de Mme Rima Hassan qui ne cesse de faire des tweets avec sa phraseologie politique mortifère et clairement antisémite.
07:37On peut parler de tout un tas de députés de la France insoumise qui ne cessent d'attaquer en permanence la République, la démocratie, la citoyenneté, les valeurs, les principes de la République.
07:47Et en revanche, ça, visiblement, ça ne lui pose pas de problème de conscience.
07:50Bon, ça, c'est une chose.
07:51Après, il y a quand même quelque chose qui est assez signifiant.
07:53On a l'impression que M. Michel Barnier, c'est le pater familias, finalement, de ce gouvernement.
07:58On a l'impression que c'est un peu l'adulte qui cible la fin de la récréation lorsque ses adolescents de députés...
08:05Non, mais vraiment, c'est l'impression.
08:07La première fois, il a dit, écoutez, c'est simple.
08:10Si on ne laisse pas former mon gouvernement, ça passe ou ça casse.
08:13Donc, je pars.
08:14Là, effectivement, il cifre pour la deuxième fois la fin de la récréation.
08:18Ça fait trois jours que le gouvernement est inaudible.
08:20Ça promet, les amis.
08:21Et on n'a pas parlé de Retailleau-Migaud.
08:23Concernant l'espèce de mensuétude qu'il y a pour la France insoumise, non seulement c'est absurde moralement pour les raisons qu'a rappelées Sabrina,
08:32mais c'est complètement absurde politiquement.
08:34Parce que, de fait, il n'y a aucun moyen pour le gouvernement actuel.
08:39Il n'y a aucun compromis possible avec la France insoumise.
08:41On le voit bien.
08:42Ce sera motion de censure sur motion de censure.
08:44Il n'y a qu'avec le Rassemblement national qu'il y a des compromis possibles.
08:46Donc, il faudrait bien qu'il ouvre les yeux.
08:48Et donc, ça montre qu'il apprécie très mal la réalité politique.
08:51Et là, je vais dans le sens d'Éric.
08:55Bien que parfois, moi, je me sois agacé qu'on revoie toujours les mêmes boomers qui ont échoué au gouvernement.
09:02Mais en même temps, j'allais dire, je pense que 33 ans, compte tenu de la gravité de la situation du pays,
09:10compte tenu que ce n'est pas non plus une personnalité politique forte,
09:13il débarque d'où ce monsieur, les Français ne le connaissaient pas.
09:16Est-ce que c'était bien raisonnable de lui filer comme ça le ministère de l'Économie ?
09:20C'est peut-être un copain de Gabriel Attal.
09:22On se tient dans cette émission.
09:24Je suis familier parce que je pense que c'est comme ça que ça s'est fait.
09:27C'est ce qui me gêne, c'est que, ouais, il nous faut un copain fidèle, je ne sais pas s'il est fidèle de Macron ou d'Attal.
09:34Allez, on va lui filer un poste.
09:37Macron, on va lui filer le ministère de l'Économie.
09:40C'est comme ça que ça s'est fait.
09:41Le Rennes tient dans sa main le sort du gouvernement de Bardi.
09:44Mais moi, je n'y crois pas un seul instant à la censure du Rennes.
09:47Pour trois raisons.
09:48Un, il y a quand même l'affaire des assistants et le procès de Marine Le Pen.
09:52Deux, il y a une réorganisation du Rennes en ce moment.
09:54Et puis trois, n'oubliez pas une chose, c'est que si Barnier tombe, qu'est-ce qu'il se passe ?
10:01Réorganisation du parti ?
10:03Oui, mais c'est quoi le lien ?
10:04Attendez, il faut trouver des têtes d'affiches pour remonter.
10:07Mais il n'y a pas d'élection qui serait organisée.
10:10Mais ils sont réorganisés.
10:12Restons sur la réorganisation.
10:13Ok, boomer !
10:15Deux, deux, deux.
10:17La super réorganisation.
10:19Deux, le procès de Marine Le Pen sur l'affaire des assistants parlementaires.
10:23C'est quand même difficile.
10:25Et puis trois, quand même, si Barnier tombe, vous appelez qui ensuite ?
10:29Un mec de droite ?
10:31Enfin, je veux dire, un Premier ministre de droite ou un Premier ministre de gauche ?
10:34Vous poussez le Président de la République à la démission.
10:36Et si vous appelez un Premier ministre de gauche, le Rennes devient responsable de l'arrivée au pouvoir d'un Premier ministre de gauche ?
10:41Confirmation des informations au CNE, Michel Barnier a appelé Marine Le Pen à midi
10:47pour lui rappeler les règles qu'il avait dites publiquement.
10:50Il a précisé aussi devant les présidents de groupe ses règles.
10:53Il lui a rappelé à Marine Le Pen son engagement et l'engagement du gouvernement
10:58à dialoguer avec toutes les forces politiques représentées au Parlement.

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