Les Vraies Voix Responsables - Émission du 25 septembre

  • le mois dernier
Les Vraies Voix responsables avec Régis Messali, directeur général adjoint chargé de la communication et du développement à l'UNIFAB (l'Union des fabricants pour la protection internationale de la propriété intellectuelle) ; Christophe Blanchet, député MoDem du Calvados et président du Comité National Anti-Contrefaçon ; Philippe Coy, président de la Confédération des Buralistes.


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##LES_VRAIES_VOIX_RESPONSABLES-2024-09-25##

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Transcription
00:00Sud Radio, les vraies voies qui font bouger la France, 19h20, les vraies voies responsables.
00:06On vous souhaite la bienvenue, on est ravis de vous retrouver jusqu'à 20h.
00:10Comment lutter contre l'ac, contrefaçon, médicaments, cigarettes, pièces automobiles ?
00:14Nos douanes saisissent de plus en plus de produits contrefaits ces dernières années,
00:17mais avec l'essor du commerce sur Internet, peut-on écoper la mer avec une cuillère à café ?
00:22C'est pourquoi l'Europe et la France ont adopté de nouvelles mesures pour responsabiliser les plateformes,
00:27les douanes, les entreprises et la répression des fraudes.
00:30Ont-elles suffisamment de moyens d'action sur le terrain ?
00:32On en parle avec nos invités, on vous souhaite la bienvenue.
00:37Et nos invités pour en parler, Régis Messalic est avec nous, bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:42Directeur général adjoint chargé de la communication et du développement de l'UNIFAB,
00:46qui est l'union des fabricants pour la protection internationale de la propriété intellectuelle.
00:50Vous devez avoir une carte de visite très longue.
00:52Christophe Blanchet est avec nous, bonjour monsieur le député.
00:55Vous êtes député modem du Calvado, c'est président du comité national anti-contrefaçon.
00:59Et vous avez rédigé un rapport et une proposition de loi sur le sujet d'ailleurs.
01:03Et Philippe Coy que vous connaissez bien sur cette antenne.
01:05Bonsoir Philippe, vous êtes présent de la Confédération nationale des Buralistes.
01:10Alors sujet très important, la contrefaçon, avec un état de lieux forcément qui, tous les jours ça tombe.
01:17On sent qu'il y a une accélération depuis l'arrivée des plateformes.
01:22Régis Messali, petit état des lieux, d'abord des chiffres et des secteurs qui sont aujourd'hui les plus contrefaits.
01:29Alors malheureusement on n'a aucun secteur qui n'est épargné par la contrefaçon.
01:33Aujourd'hui tous les secteurs sont victimes.
01:35On parle d'un fléau planétaire qui représente environ 2,5% du commerce mondial,
01:40plus de 450 milliards de dollars.
01:43Et on est face bien sûr à une prolifération qui ne cesse d'augmenter,
01:48avec des chiffres aussi, des saisies des douanes qui l'attestent.
01:52En 2023, plus de 20 millions de produits ont été saisis par les douanes,
01:57ce qui représente un multiple de 4 en 4 ans.
02:00Donc c'est ce qui laisse vraiment présager de l'augmentation qui n'arrête pas de grandir.
02:08On parlait des secteurs d'activité, j'imagine que forcément le luxe, la santé, les cigarettes,
02:14on en parlera tout à l'heure avec Philippe Coy.
02:17Mais quels types de produits ? Est-ce que l'alimentaire, on parle des médicaments,
02:22est-ce que c'est si vaste que ça ?
02:24Alors aujourd'hui dans le conscient collectif, on a toujours tendance à penser
02:27que la contrefaçon ne touche que le secteur du luxe.
02:30Eh bien aujourd'hui c'est infondé.
02:32Puisque les premiers produits les plus saisis par la douane
02:35sont les biens de consommation courante et notamment les produits d'hygiène.
02:38Donc on peut se retrouver avec du faux shampoing, du faux déodorant, du faux gel douche.
02:42Ce sont des choses qui sont de plus en plus courantes.
02:45Pourquoi ? Parce que ce n'est pas un investissement si colossal que ça pour les reproduire.
02:52On ne sait pas ce qu'on met dedans et on va les vendre au même prix que les produits authentiques.
02:56Alors on ne va les vendre pas sur les endroits classiques,
02:59ce sont ou des petits magasins.
03:01Puisqu'il y a eu des descentes à Saint-Ouen par exemple à côté de Paris.
03:04Et c'est surtout aujourd'hui le problème, ce sont les plateformes.
03:08Exactement, la démocratisation de la vente en ligne a permis aussi l'explosion de la contrefaçon.
03:13Et d'ailleurs sur les 20,48 millions de produits qui ont été saisis par la douane,
03:16à peu près 30% de ces produits proviennent de petits colis
03:19qui sont souvent le résultat d'achats sur internet.
03:22Le Covid a changé beaucoup sur la contrefaçon.
03:24Est-ce qu'il y a eu une explosion depuis la démocratisation des achats sur internet ?
03:29Bien sûr, elle a changé les habitudes de consommation.
03:31Et les contrefacteurs ont bien compris qu'il y avait une brèche
03:33dans laquelle ils pouvaient s'engouffrer sans aucun problème.
03:36Donc oui, on a vu le nombre de contrefaçons augmenter d'une manière significative
03:40pendant la crise du Covid.
03:42Mais il y a également eu un retournement de situation des contrefacteurs
03:47qui étaient habitués à produire certains produits
03:49et qui se sont mis tout à coup à produire des faux kits anti-Covid
03:54comme des faux masques, du faux gel hydroalcoolique quand on était en pénurie, etc.
03:59J'ai vu sur votre site Unifab que certains n'avaient pas conscience d'acheter des contrefaçons.
04:05Est-ce qu'on est un peu dans le déni ou est-ce que c'est vrai ?
04:09Exactement. D'après une étude IFOP qu'on a menée avec l'Inpi et qui est sortie fin 2023,
04:1534% des compteurs en France pensent acheter un produit authentique sur internet
04:19et se retrouvent avec une contrefaçon.
04:21Franchement, on peut y croire ou non ?
04:25On peut y croire.
04:27Monsieur le député, vous dites oui de la tête.
04:30Est-ce qu'on peut croire certainement qu'aujourd'hui quand on achète un déodorant qui vaut 5 euros ou 10 euros à 2 euros,
04:39est-ce que c'est plausible ?
04:41Oui, c'est totalement possible.
04:43On a 4 Français sur 10 qui achètent la contrefaçon sincèrement sans le savoir.
04:46Sincèrement sans le savoir.
04:48Il y a une question de pédagogie, d'éducation évidemment derrière tout ça.
04:51Il faut leur permettre d'identifier si ou pas c'est une contrefaçon
04:55et de pouvoir se retourner à la fois contre la plateforme qu'on a vendue ou auprès du vendeur
05:00et expliquer ce qu'il y a dans cette contrefaçon.
05:04On a parlé de déodorant gel douche.
05:06Parfois ça va être vraiment du gel douche et du déodorant à l'intérieur,
05:10mais parfois ça va être d'autres produits toxiques.
05:13On peut se retrouver avec des brûlures 3ème degré notamment sur des crèmes blanchissantes
05:17ou sur d'autres crèmes démaquillantes.
05:19C'est ce qu'il disait au début, il y a une incidence sur la santé.
05:21C'est cette communication qu'il faut donner aux Français
05:24pour dire attention, tous les produits sont contrefaits.
05:26Monsieur Messali l'a très bien rappelé.
05:28Ça va aussi bien du stylo que la pomme peut-être du micro,
05:31que la batterie dans la voiture,
05:33que de la guirlande électrique qui provoque plusieurs feux à Noël,
05:37que la carte Pokémon qui engendre beaucoup d'hospitalisation de nos enfants.
05:43Parce que sur la carte Pokémon normale, l'écriture et l'angle utilisé n'est pas indélébile.
05:49Sur la carte Pokémon contrefaite, on a retrouvé du mercure.
05:53Quand les enfants mettent ça dans la bouche, ils finissent à l'hôpital.
05:55C'est cette pédagogie qu'il faut donner aux Français pour dire attention,
05:59tout est contrefait, méfiez-vous du bon prix qui peut être derrière vous une arnaque.
06:03Et à côté de ça, il y a 6 Français sur 10 qui achètent de la contrefaçon en connaissance.
06:07Voilà, c'est ça, c'est eux.
06:09Donc il faut faire la pédagogie aussi.
06:11Philippe Coy, les cigarettes aussi contrefaites,
06:14déjà c'est pas très bon pour la santé,
06:17mais dans l'absolu, quand ce sont des cigarettes de contrefaçon,
06:21il y a du mercure, on trouve des choses terribles à l'intérieur.
06:24Bien évidemment, fumer n'est pas bon pour la santé,
06:27mais aujourd'hui, un deuxième danger se rajoute, celui de la contrefaçon,
06:31c'est-à-dire des produits qui ne sont pas issus de l'industrie,
06:34avec aucune maîtrise de la production, de la qualité des produits,
06:38et bien évidemment, le risque sanitaire est augmenté.
06:41J'entendais votre discours en disant,
06:43vous êtes surprise que les Français puissent acheter.
06:46Je crois que la crise économique, celle que l'on traverse depuis plusieurs mois,
06:50amène nos clients, nos compatriotes, si je peux dire,
06:54pour monsieur le député, à essayer d'économiser leurs achats,
06:58au mépris peut-être des règles, et certainement même des règles,
07:01pensant que le système D contourne un peu de fiscalité,
07:04et c'est pour ça que le produit est plus accessible,
07:06on le voit notamment en matière de tabac.
07:08D'accord. Est-ce qu'aujourd'hui, les cigarettiers,
07:12en matière de financier et d'économie,
07:16est-ce que le manque à gagner pour les buralistes,
07:19et pour les sur-la-cigarette, est énorme ?
07:21D'abord, mon premier réflexe, c'est de dire
07:24qu'on a perdu le chantier de la prévention en matière de santé publique.
07:28Parce que si aujourd'hui, le prix du tabac en France est aussi élevé,
07:32il y avait un objectif, celui de la santé publique.
07:34Et aujourd'hui, c'est complètement annulé, contourné,
07:37par soit les achats transfrontaliers,
07:39mais la contrefaçon qui s'est invitée au débat.
07:42Nous avons aujourd'hui, on le pense, à peu près 50% du marché illégal
07:47qui est issu de la contrefaçon,
07:49avec des usines carrément installées sur le territoire français.
07:52D'assemblage.
07:53D'assemblage, puisque les trafiquants sont malins,
07:56ils importent des produits séparés,
07:58ils re-assemblent tout cela sur notre territoire,
08:02et bien évidemment distribuent sans aucune règle
08:05et sans aucune méfiance par rapport à qui ils vendent le produit.
08:09Est-ce que c'est perceptible à l'œil nu ?
08:11Parce que j'imagine que vous en avez plein, vous.
08:13Alors, malheureusement, je dirais qu'ils sont très habiles.
08:16C'est un peu le jeu du chat et la souris.
08:19Plus les techniques avancent,
08:21plus les contrefacteurs aussi évoluent dans la technique,
08:25et ce qui n'arrange pas pour nous la détection,
08:27c'est le fameux paquet neutre,
08:29qui est d'autant plus facile à reproduire,
08:31puisque c'est une seule couleur,
08:33il y a moins la propriété intellectuelle, industrielle des fabricants,
08:37donc c'est plus facile à multiplier les faux paquets,
08:40et cela est très difficile, bien sûr, à être identifié.
08:43Allez, on en parle dans un instant, la suite,
08:45et on reviendra sur cette proposition de loi,
08:48avec 15 grandes études,
08:52ou en tout cas de grandes questions et de réponses à trouver.
08:55On en parle dans un instant avec nos invités.
08:57Vous êtes la bienvenue, on est ensemble jusqu'à 20h.
09:10Les vrais voies responsables, on parle de contrefaçon,
09:12aujourd'hui c'est un sujet qui vous touche,
09:14forcément, de près ou de loin,
09:16puisque si vous n'avez pas acheté sciemment de la contrefaçon,
09:18vous en avez peut-être acheté ou consommé inconsciemment.
09:21Avec nos invités, Régis Messali, qui est avec nous,
09:24directeur général chargé de la communication,
09:26du développement, de l'union des fabricants
09:28pour la protection internationale de la propriété intellectuelle,
09:30Christophe Blanchet, député modem du Calvado,
09:33c'est président du comité national anti-contrefaçon,
09:35et Philippe Coil, qui est avec nous,
09:37président de la Confédération nationale des Buralistes.
09:41Il y a quelques instants, on venait sur ces plateformes,
09:43et sur ces entreprises.
09:45Aujourd'hui, chez Unifab,
09:47il y a à peu près 25 entreprises
09:49qui sont partenaires d'Unifab
09:51et qui vous permettent, en tout cas,
09:53qui font un travail assez énorme
09:55pour faire fermer certaines plateformes,
09:57aujourd'hui,
09:59qui copient peut-être leur site internet,
10:01ou en tout cas, qui permettent
10:03de diffuser au plus large ces contrefaçons.
10:05Alors, ce n'est pas exactement ça.
10:07Allez-y.
10:09Je suis désolé.
10:11On regroupe plus de 200 entreprises,
10:13tous secteurs d'activités confondus.
10:15Et effectivement, on a mené une étude
10:17pour mesurer l'impact que
10:19internet peut avoir sur la prolifération de la contrefaçon.
10:21Et 25 entreprises,
10:23donc un léger échantillon,
10:25un tout petit échantillon de ce qu'on peut représenter aujourd'hui,
10:27s'est prêté au jeu
10:29de nous fournir les chiffres de toutes les annonces
10:31qu'ils ont délistées entre 2022 et 2023.
10:33Le chiffre est colossal.
10:35On attend plus de 45 millions
10:37d'annonces illicites qui ont été supprimées
10:39seulement par ces 25 entreprises.
10:41Quel est le recours pour ces entreprises ?
10:43Le recours pour ces entreprises,
10:45elles vont notifier à la plateforme,
10:47qui va être plus ou moins bonne élève,
10:49qu'il y a un produit de contrefaçon,
10:51en envoyant le lien, notamment, qui renvoie vers ce produit.
10:53Et la plateforme, si c'est une bonne élève,
10:55elle va supprimer le contenu.
10:57Si elle ne l'est pas, elle le conservera.
10:59D'accord. Donc, ça veut dire que d'abord,
11:01c'est très long et qu'après,
11:03ça peut ne pas fonctionner et rester là.
11:05C'est le seul recours que nous ayons.
11:07Et le seul recours qu'il peut y avoir.
11:09Alors, moi, je vais revenir vers vous,
11:11monsieur le député Christophe Blanchet,
11:13député de Modem du Calvados.
11:15Donc, vous avez, le 9 décembre 2020,
11:17vous avez rendu avec Pierre-Yves Bournazel
11:19un rapport et une proposition de loi
11:21sur la modernisation et la lutte contre la contrefaçon.
11:23C'était dans le prolongement
11:25de l'enquête réalisée en 2020
11:27par la Cour des comptes.
11:29Aujourd'hui, l'état des lieux de ce que vous avez vu,
11:31de ce que vous avez rendu à la Cour des comptes,
11:33c'est quoi ?
11:35C'est alarmant, tout simplement.
11:37C'est alarmant pour notre économie, évidemment,
11:39puisqu'on est à plus de 10 milliards d'euros aujourd'hui en France,
11:41de pertes dues à la contrefaçon.
11:43Et l'État n'aime pas perdre de l'argent.
11:45Aujourd'hui, je crois qu'il aime encore moins perdre de l'État.
11:47C'est à peu près 26 000 entreprises
11:49qui disparaissent chaque année à cause de l'entreprise française.
11:51Qui disparaissent chaque année à cause de la contrefaçon.
11:53C'est dramatique.
11:55Comment l'expliquer ?
11:57On leur vole leur marché,
11:59on leur vole leur brevet,
12:01leur propriété intellectuelle,
12:03on fait une copie,
12:05et les gens se font abuser.
12:07Malheureusement, beaucoup d'entreprises françaises ne se protègent pas.
12:09Le chiffre de mémoire,
12:11c'est une sur trois qui ne se protègent pas,
12:13disparaît dans les six ans.
12:15Il faudra me le reconfirmer.
12:17Faute de moyens ?
12:19Il y a une peur,
12:21alors qu'aujourd'hui tout le process est bien fait
12:23avec l'INPI pour protéger à moindre frais
12:25et de manière à vraiment accompagner
12:27les brevets et les titulaires de droits.
12:29Il y a une réalité économique
12:31de santé,
12:33santé publique,
12:35la contrefaçon de cigarette.
12:37Dans la cigarette contrefaite,
12:39quand on a fait notre rapport,
12:41parce que j'ai fait deux rapports,
12:43vous l'avez rappelé, il y a eu un dernier rapport en novembre 2023.
12:45On a retrouvé ce tabac,
12:47il faut comprendre
12:49que quand les consommateurs achètent un paquet
12:51dans la rue, c'est illégal
12:53parce que déjà ce n'est pas un vrai,
12:55parce que le seul qui est habilité avant les cigarettes,
12:57ce sont nos bureaux de tabac.
12:59Et personne d'autre, ni sur internet,
13:01ni dans la rue, ni dans le métro,
13:03ni autre part.
13:05Donc cette cigarette, qu'est-ce qu'on retrouve dedans ?
13:07Nous on a fait les analyses,
13:09ce tabac,
13:11quand il va se servir à fabriquer la cigarette,
13:13il va être entreposé à même le sol.
13:15Donc qu'est-ce qu'on retrouve dans ce tabac ?
13:17De l'urine de souris, du mercure,
13:19du ciment, du plâtre
13:21et tout ce que vous pouvez imaginer.
13:23Non seulement les gens,
13:25ils fument, c'est dangereux pour la santé,
13:27le Président Kohl l'a bien rappelé, mais en plus,
13:29ils se détruisent totalement.
13:31Donc il y a une question de santé publique,
13:33ne serait-ce que sur le tabac, et on peut retrouver énormément d'autres choses
13:35sur les médicaments, sur les crèmes, sur les jouets, etc.
13:37Et il y a une question
13:39à un moment, de sécurité.
13:41Il faut se poser les bonnes questions.
13:43Le marché du tabac, et M. Kohl le rappellera,
13:45je pense, pendant la Covid,
13:47a été augmenté
13:49d'entre 30%
13:51ce qui est équivalent à 3 milliards d'euros.
13:53Donc déjà, à un moment où la Covid a fini,
13:55le marché a repris, on peut estimer
13:57que le marché du tabac contre P est minimum
13:59de 3 milliards d'euros. Mais 3 milliards d'euros,
14:01sur quoi ? Sur les recettes de l'État.
14:03La recette de l'État, c'est la part de TVA.
14:05Si on augmente cela
14:07de la part de TVA, on multiplie par 5,
14:09on est à 15 milliards d'euros.
14:1115 milliards d'euros pour donner un parallèle,
14:13c'est deux fois ce que faisait
14:15le cartel de Pablo Escobar.
14:17Philippe Kohl,
14:19j'imagine que le manqué à gagner,
14:21on en parlait tout à l'heure, est assez énorme.
14:23Quel recours vous pouvez avoir vis-à-vis
14:25de la contrefaçon ?
14:27Est-ce que certains
14:29des buralistes ont été,
14:31eux, sujets
14:33à se dire qu'ils
14:35en ont peut-être vendu sans le savoir ?
14:37Est-ce que c'est possible ?
14:38Normalement non, puisque nous avons
14:40un distributeur agréé qui est Logista,
14:42et le circuit d'approvisionnement est contrôlé.
14:44Mais en tous les cas, aujourd'hui,
14:46je ne boude pas mon plaisir de participer à ce débat
14:48pour pouvoir remercier d'abord
14:50monsieur le député et l'UNIFAB, parce que,
14:52bien évidemment, les buralistes dénoncent depuis des années,
14:54et grâce à votre antenne, en l'occurrence,
14:56ce marché parallèle, qui a évolué
14:58aujourd'hui avec la contrefaçon,
15:00c'est-à-dire derrière des réseaux mafieux.
15:02Et je salue la campagne que
15:04vient de mettre en place l'UNIFAB pour dénoncer
15:06cette contrefaçon, parce que
15:08bien évidemment, le système D de monsieur
15:10Tout-le-Monde, il a l'impression juste de
15:12gruger un peu la fiscalité sans
15:14se mettre en danger. Et je crois que, pour une fois,
15:16ce n'est pas uniquement la Confédération
15:18des Buralistes et les 23 000 buralistes
15:20qui portent la parole. C'est
15:22d'abord le Parlement, par monsieur le député,
15:24ses rapports, par l'UNIFAB. Aujourd'hui,
15:26nous devons aussi sensibiliser
15:28l'opinion publique. Vous disiez tout à l'heure,
15:30les acheteurs ne savent pas qui fraude.
15:32Et malheureusement, vous savez qu'il y a
15:3410 000 sites aujourd'hui, en France, sites,
15:36applications, qui vous proposent du tabac.
15:38Quelle en est la provenance ?
15:40Donc, en dehors de la recette publique
15:42fiscale perdue, et je crois
15:44que le budget va être un
15:46vrai débat dans quelques semaines au Parlement,
15:48il y a la santé publique. Et puis, il y a
15:50la santé économique de notre réseau.
15:52Ce commerçant d'utilité publique
15:54locale que nous représentons.
15:56Alors, aujourd'hui, nous avons
15:58uni nos forces et je suis très heureux
16:00que nous puissions porter
16:02la connaissance aux acheteurs
16:04parce que, des fois, on ne sait pas qu'on fraude.
16:06Il y en a qui le savent,
16:08il y en a qui ne le savent pas, mais en tous les cas, ils se mettent
16:10en danger.
16:12Allez-y, M. le député.
16:14Je pense qu'il faut encore le préciser,
16:16permettez-moi, Président.
16:18Quand vous dites commerçant d'utilité publique,
16:20ça peut très bien ne pas se voir
16:22à Paris, mais dans notre
16:24territoire national, dans nos
16:26provinces, chez moi, dans le pays d'Auge,
16:28le buraliste, il fait épicerie,
16:30il fait dépôt de pain, il fait rencontre,
16:32il fait lieu de sociabilité.
16:34Et si
16:36il disparaît
16:38parce que les gens n'achètent plus
16:40chez lui ce tabac, c'est ces lieux
16:42de vie dans nos petites communes qui disparaissent.
16:44Et la deuxième chose,
16:46là-dessus...
16:48C'est l'importance des petits commerces.
16:50C'est ces mafias qui sont derrière cela,
16:52qui achètent tout l'environnement
16:54autour du lieu et qui
16:56après s'installent. Quand on est à plus de 10 milliards d'euros,
16:58ce n'est pas de l'amateurisme, ce n'est pas Mamie qui fait ça dans sa cave,
17:00c'est du professionnisme. Ce sont des
17:02mafias, ce sont du crime organisé.
17:04Le marché de la drogue en France,
17:06les cigarettes, c'est déjà trois fois plus.
17:08Donc on doit arrêter
17:10de penser que ce n'est pas grave.
17:12Et une question de santé publique,
17:14une question de fiscalité,
17:16à force d'augmenter la taxe sur les cigarettes,
17:18on a un plafond de verre
17:20qui fait que, oui, on diminue
17:22la vente chez les
17:24burealistes, mais on ne diminue
17:26pas le nombre de fuméaires parce qu'à un moment,
17:28ils se reportent vers la contrefaçon qui est encore plus nocive.
17:30Là, à un moment, il faut arrêter. Il faut trouver d'autres axes
17:32de combat.
17:34On fait une petite pause dans un instant et on reviendra.
17:36Ce qui est important de savoir, c'est d'abord qui
17:38fait cette contrefaçon, quels sont les pays
17:40ennemis sur ce sujet-là. On va en parler
17:42dans un instant. On fait une petite pause,
17:44on parle de cette contrefaçon, c'est un sujet
17:46passionnant et on revient dans un instant.
17:48On est ensemble jusqu'à 20h. A tout de suite.
18:04Deux voies qui font bouger la France. 19h20
18:06Les vraies voies responsables.
18:08On pourrait faire la nuit
18:10de la contrefaçon tellement il y a de choses à dire
18:12avec nos invités passionnants. Régis
18:14Messali qui est avec nous, directeur général adjoint
18:16chargé de communication et du développement de
18:18Unifab. Christophe Blanchet, député
18:20Modem du Calvados et président du
18:22Comité national anti-contrefaçon et Philippe
18:24Coy, président de la Confédération nationale
18:26des burealistes. La question
18:28que l'on se pose, forcément,
18:30qui sont les doigts d'ordre de cette
18:32contrefaçon. Est-ce que, alors
18:34forcément, j'ai envie de
18:36Régis Messali de pointer
18:38la Chine qui est
18:40un peu le spécialiste de la contrefaçon.
18:42Alors on sait aujourd'hui qu'il y a à peu près 80%
18:44des faux produits qui sont stoppés aux frontières de la
18:46France proviennent d'Asie.
18:48Plus particulièrement de la Chine bien sûr.
18:50Et sur les autres 20%
18:52restants, si j'ose dire,
18:54une grosse partie provient également de la Turquie.
18:56D'accord. Qui est considérée aujourd'hui.
18:58Sur les mêmes types de produits, les mêmes secteurs ?
19:00Alors on va plutôt tomber sur des pièces
19:02détachées automobiles de contrefaçon.
19:04En provenance de Turquie,
19:06des faux produits qui proviennent aussi de
19:08l'univers du luxe.
19:10Tous ces types de produits-là sont
19:12également fabriqués là-bas,
19:14en Turquie, et acheminés
19:16après par voies maritimes,
19:18postales et frettes express.
19:20On parlait d'un problème de santé publique sur
19:22les cigarettes, mais aussi de sécurité
19:24sur les pièces automobiles. C'est bien de le rappeler
19:26aussi, de faire très attention. Parce que
19:28si vous mettez une pièce forcément
19:30qui n'est pas valorisée comme elle doit être valorisée,
19:32en cas d'accident, ça peut être
19:34catastrophique. Bien sûr, ça peut être
19:36dramatique, tout simplement parce que
19:38en utilisant une fausse
19:40plaquette de frein,
19:42on estime à 7 fois plus
19:44de temps de freinage.
19:46Ce qui peut causer des dommages
19:48irréversibles pour l'utilisateur
19:50et pour les autres.
19:52Et surtout pas d'assurance, c'est ça qui est important.
19:54Et bien évidemment, on ne se fera pas rembourser,
19:56puisque la pièce d'achat automobile
19:58n'est pas agréée par la marque.
20:00Juste revenir sur le manque à gagner
20:02de toutes ces entreprises, et qui
20:04pour certaines, à un moment donné, pourront
20:06fermer. Alors uniquement en France,
20:08on estime à 6,7 milliards d'euros
20:10de pertes de ventes directes.
20:12Ce ne sont pas dues à la presse de contrefaçon.
20:14Et on assiste à la suppression
20:16de plus de 38 000 emplois par an sur le territoire français.
20:18C'est assez énorme. Monsieur le député, aujourd'hui,
20:20là on parle de la France, mais
20:22j'imagine que c'est un fléau qui
20:24irrigue pas entièrement le monde entier, peut-être ?
20:26Sur l'Europe,
20:28on multiplie par 6 le volume, un minimum.
20:30Donc on est à 60 milliards d'euros
20:32derrière les dernières études.
20:34Donc oui, c'est un phénomène global, mondialisé.
20:36On pourrait multiplier par 10, mais
20:38c'est un modèle
20:40mafieux, cancer hygiène, dangereux.
20:42Sur notre modèle de société aussi,
20:44et pour nos finances publiques, mais pour la santé
20:46et pour tout ce qui est la sécurité.
20:48Vous parliez tout à l'heure des voitures.
20:50Parlons, il y a deux ans, on a saisi des
20:52roulements à billes.
20:54Les billes s'aidaient au bout du premier freinage
20:56et boum, ça pète.
20:58On saisit des parfums, il faut
21:00informer les gens qui achètent de la contrefaçon de parfum
21:02en sachant que c'est de la contrefaçon.
21:04Les chiffres ont saisi sur 10. On a fait des études
21:06pour savoir ce qu'il y avait dans ces parfums contrefaits.
21:08Vous savez ce qu'on retrouve ?
21:10De l'urine de bœuf. Il faut bien du liquide.
21:12Ça coûte moins cher que l'alcool et que l'eau.
21:14Et on y met beaucoup d'arômes pour que ça
21:16sente bon. Je ne suis pas sûr que
21:18mesdames et messieurs qui achetaient un parfum contrefait
21:20soient satisfaits de savoir que c'est de l'urine du bœuf
21:22qui vous a arrosé.
21:24Il y a cette pédagogie à avoir si on veut
21:26vraiment sensibiliser. Après la sensibilisation,
21:28maintenant, il faut sanctionner. Évidemment, on peut monter
21:30au donneur d'ordres. Mais moi, je suis à un moment
21:32où on sanctionne ceux qui détiennent une contrefaçon.
21:34Qu'est-ce qui les risque, ces gens-là ?
21:36C'est trois ans de prison,
21:38750 000 euros d'amende maximum,
21:40récidive, bref, pas grand-chose par rapport
21:42au volume.
21:44Il faut changer ça. Il faut changer
21:46surtout le fait que les juges appliquent
21:48la loi et considèrent aussi
21:50la formation de magistrats. On a des magistrats
21:52qui sont bien formés, mais j'aimerais
21:54qu'ils soient beaucoup plus formés. La responsabilité
21:56de la contrefaçon est assez dangereuse.
21:58Ils sanctionnent beaucoup plus. Il faut saisir
22:00les avoirs criminels des contrefacteurs.
22:02Mais sanctionner aussi le consommateur volontaire.
22:04Le consommateur volontaire, s'il est au courant,
22:06moi, je suis pour une amende délictuelle forfaitée
22:08à 135 euros de détention
22:10et pas besoin d'achat. Parce qu'il y a un moment,
22:12et c'est ça le sujet qu'on a aussi sur le tabac,
22:14si on sanctionne l'acheteur qui détient,
22:16ça va le sensibiliser.
22:18Le paquet, il va l'avoir acheté à 140 euros
22:20au lieu de 10 balles.
22:22Vous avez raison parce que quelque part, il y a
22:24ceux qui produisent cette contrefaçon
22:26et il y a ceux qui achètent. Alors, bien évidemment,
22:28il y a un marché parce qu'il y a les acheteurs.
22:30Alors, je vous rejoins, monsieur le député,
22:32parce que nous avons, et vous nous avez soutenus
22:34sur cette amende forfaitaire pour
22:36l'acquisition de tabac sur la voie publique.
22:38C'est une infraction aujourd'hui. Et il y a
22:40forcément des sanctions plus fortes à donner
22:42parce que, bien évidemment,
22:44s'il n'y a pas de peine, s'il n'y a pas de risque,
22:46le consommateur aujourd'hui ira
22:48toujours vers cette solution.
22:50Peut-être moins prix, moins cher,
22:52low cost, au détriment de sa santé.
22:54On parlait beaucoup de tabac tout à l'heure,
22:56mais je voudrais aussi rappeler que dans
22:58notre univers, nous sommes concernés très récemment
23:00par la fameuse cigarette électronique.
23:02Vous avez souvent entendu
23:04un accident. Je me suis
23:06fait brûler la cuisse parce que dans
23:08ma poche, la cigarette a pris feu.
23:10Ce sont souvent des produits achetés
23:12sur Internet, sachant que la plupart du
23:14marché de la cigarette électronique est
23:16aujourd'hui sur Internet, avec des produits
23:18non maîtrisés, tant au niveau
23:20du liquide que vous inhalez,
23:22que sur les batteries,
23:24la composition même du produit.
23:26Des accidents arrivent et existent déjà.
23:28Qu'est-ce que vous demandez, vous,
23:30par exemple ? Qu'est-ce que
23:32le ministère de l'économie, vous avez envie de leur dire quoi ?
23:34Déjà, je dis merci à Adoine
23:36qui fait du boulot remarquable
23:38au quotidien. Oui, parce qu'on disait tout à l'heure
23:407 colis toutes les secondes de contrefaçon ?
23:42Pardonnez-moi, Président Coy,
23:44mais oui, effectivement, sur le dépôt
23:46postal à Roissy, qui vient
23:48uniquement de Chine, c'est 7
23:50colis par seconde.
23:52Donc, nos douaniers font un boulot extraordinaire,
23:54comme nos gendarmes, nos policiers. J'arrive demain
23:56avec les policiers municipaux et ils ont la même compétence
23:58sur le terrain. C'est une revendication
24:00législative que j'ai posée.
24:02Mais nos douaniers, c'est 7 colis par seconde.
24:04Donc, à chaque fois qu'ils tirent dedans, on tire une
24:06contrefaçon. Mais après, la procédure est telle qu'ils ne peuvent pas
24:08tout attraper. Ce sont des hommes et des femmes qui font un boulot exceptionnel.
24:10Philippe Coy, je vous ai coupé
24:12tout à l'heure sur les gendarmes.
24:14Je m'associe au propos du M. le député.
24:16Il y a une remarquable prise de conscience
24:18parce que ça paraît très évident ce soir,
24:20ce débat, de dénoncer cette situation
24:22alors qu'elle est des fois largement
24:24banalisée dans la vie de tous les jours.
24:26Et je crois que notre devoir, à nous, responsables
24:28d'une filière professionnelle
24:30au Parlement, à l'UNIFAP,
24:32de rappeler les règles
24:34parce qu'il y a des dangers derrière.
24:36C'est une première étape. C'est ce que nous demandons
24:38aujourd'hui, une prise de conscience des consommateurs.
24:40Il y a une crise économique, mais ce n'est pas
24:42parce que vous achetez moins cher que vous allez faire des économies
24:44parce que la qualité du produit
24:46n'est pas au rendez-vous, que ce ne soit pas sur les cigarettes électroniques,
24:48bien évidemment. Donc, il y a
24:50besoin aujourd'hui de plus de fermeté,
24:52de plus de vigilance, et une
24:54meilleure maîtrise des produits entrant sur le territoire.
24:56Mais surtout sur les jeunes générations, parce que c'est
24:58aussi ça le problème, maintenant que
25:00les générations, les jeunes générations
25:02achetent tout sur Internet.
25:04Si je peux pousser un coup de gueule,
25:06c'est bien évidemment ce que vous avez dit
25:08tout à l'heure, c'est par rapport à tous
25:10ces fournisseurs d'accès.
25:12J'entends, ils sont gentils ou pas
25:14gentils pour retirer les annonces. Nous
25:16passons notre temps
25:18sur la plateforme de Meta,
25:20tout ce qui existe. Alors, un buraniste qui veut faire
25:22la publicité pour son établissement,
25:24mon établissement c'est Tabac Presse de l'Europe,
25:26je vais me faire retoquer par ces plateformes parce qu'il y a
25:28le mot tabac, alors que vous avez des centaines,
25:30des milliers d'annonces
25:32sur les plateformes avec le
25:34M, le A, le L et du blanc
25:36et du rouge, ça, ça marche. Je crois que
25:38chacun doit être aussi responsable.
25:40C'est pas parce qu'on est fournisseur d'accès qu'on est
25:42en dehors des règles.
25:44Et ça, je souhaiterais, je ne sais pas
25:46comment, qu'on soit plus ferme les uns et les autres
25:48contre ces fournisseurs
25:50qui sont les premiers revendeurs.
25:52Régis Messali. Je ne peux pas
25:54vous donner tort, Monsieur le Président.
25:56Vous le savez très bien. Maintenant,
25:58le fait est que
26:00effectivement, il faut une responsabilisation
26:02des intermédiaires qui va passer aussi
26:04par la responsabilité de ce
26:06que va commercialiser une plateforme de vente en ligne.
26:08C'est aussi tout l'objectif de l'implémentation
26:10du Digital Services Act
26:12qui est une directive européenne
26:14et qui vise à moderniser les règles
26:16qui régissent Internet, qui
26:18demeurent inchangées depuis plus de 20 ans.
26:20Donc, on a une légération
26:22sur le sujet qui, je l'espère,
26:24va s'inscrire dans
26:26l'adaptation aussi de
26:28ce DSA en France.
26:30Et c'est pour ça qu'il faut continuer
26:32et de manière très intensive
26:34les demandes auprès du gouvernement
26:36pour qu'on puisse obtenir ce qu'on veut.
26:38Régis Messali, je rebondis sur
26:40quelque chose qu'on n'a pas entendu et qui m'a un peu sidéré.
26:42Ce que vous disiez sur
26:44le fruit de la contrefaçon
26:46qui, aujourd'hui, peut
26:48nourrir des organisations terroristes.
26:50Exactement. Et Monsieur
26:52le député l'a très bien rappelé et
26:54le Président Koy aussi.
26:56Aujourd'hui, on a
26:58une problématique qui est la suivante.
27:00La contrefaçon est très peu punie.
27:02Les sanctions sont très faibles. Elles sont
27:04rarement appliquées à leur maximum.
27:06Et aux donneurs d'ordre.
27:08Qui plus est.
27:10Mais je pense que pour sensibiliser vraiment
27:12le consommateur, il faut savoir qui se cache derrière.
27:14Ce n'est pas le petit vendeur qu'on va trouver
27:16à la sauvette qui va vendre
27:182-3 produits de contrefaçon.
27:20C'est vraiment des organisations qui fonctionnent
27:22aujourd'hui comme des entreprises légitimes
27:24qui vont fonctionner 7 jours sur 7
27:26sans conditions, bien sûr,
27:28notables du travail.
27:30Il y a un non-respect des droits
27:32humains derrière ça.
27:34Et ce sont très régulièrement des organisations
27:36terroristes qui vont utiliser les bénéfices
27:38générés par la vente de contrefaçon
27:40pour pouvoir financer
27:42leur crime contre l'humanité.
27:44Comment on peut lutter contre ça ?
27:46Si vous voulez un exemple. Par exemple, les Frères Kouachi.
27:48Tout le monde se rappelle de ce fameux attentat
27:50de Charlie Hebdo. Les Frères Kouachi
27:52ont financé cet attentat avec la vente
27:54de fausses chaussures de sport au marché de Saint-Ouen.
27:56Ils ont été
27:58arrêtés par la douane. Faute de preuves, ils ont été
28:00relâchés. Et c'était quelques jours avant.
28:02Donc ça veut dire que
28:04on le disait peu cuillère
28:06dans une grande mer,
28:08monsieur le député, ça veut dire que
28:10est-ce qu'aujourd'hui, soyons francs,
28:12on a les moyens d'arrêter
28:14ou en tout cas de réguler ou de réduire
28:16ou est-ce que la machine s'est
28:18emballée et c'est trop tard ?
28:20Il n'est jamais trop tard pour essayer de toute façon.
28:22Et je vous remercie beaucoup
28:24madame de nous accorder
28:26une heure pour parler de ça.
28:28Si tous vos confrères faisaient la même chose,
28:30peut-être que cette pédagogie infuserait auprès
28:32de tous nos concitoyens. Parce que c'est ça le sujet
28:34véritablement aussi, qu'on soit accompagnés
28:36sur ce que nous connaissons par cœur
28:38et que ce soit diffusé pour faire
28:40comprendre que ce n'est pas simplement l'objet
28:42de luxe entre guillemets ou l'objet simpliste.
28:44C'est aussi cette
28:46communication auprès de nos jeunes. On a fait
28:48des tests et l'Unifab l'a fait
28:50lors du service national universel d'aller voir les jeunes
28:52et leur expliquer ce qu'on vous explique.
28:54Les jeunes, une fois qu'ils sont informés,
28:56ils se détournent.
28:58Quand on leur explique que pour une
29:00fausse basket d'une marque,
29:02ce n'est pas dans l'usine
29:04qui est légale, où effectivement
29:06il y a peut-être des enfants de 16 ans qui travaillent
29:08mais dans ces pays-là, c'est dans les soutiens de famille
29:10ou plus jeunes, dans les usines légales.
29:12Mais dans les usines de contrefaçon,
29:14on a des gamins de 10-11 ans. Dans n'importe
29:16quel pays au monde, on ne peut pas accepter qu'un gamin de 10-11 ans
29:18travaille. Et donc, quand on
29:20explique, parce qu'il faut une petite main pour que la colle au fond,
29:22quand on explique à ces gamins en France
29:24« Tu sais, ta basket, là, c'est peut-être un gamin de 10 ans. »
29:26Les gamins, ils réagissent différemment.
29:28Ils ont un autre regard.
29:30C'est la pédagogie. D'ailleurs, vous avez fait 15 propositions.
29:32On va les décliner dans un instant.
29:34On fait une petite ensemble jusqu'à 20h. À tout de suite.
29:46Cette émission porte bien son nom.
29:48Les vrais voient responsables. Régis Messelli,
29:50directeur général adjoint chargé de la communication et du développement
29:52d'UNIFAB. Christophe Blanchet,
29:54qui est député modem du Canada.
29:56C'est président du comité national
29:58anti-contrefaçon. Qui a sorti d'abord
30:00ce rap, puis cette proposition de l'OI.
30:02Président de la compagnie des ruralistes.
30:04D'abord, messieurs, je voulais vous remercier parce que
30:06j'ai découvert plein de choses sur la contrefaçon, même moi.
30:08Et pourtant, j'avais travaillé énormément
30:10sur l'ampleur, justement.
30:12C'est tellement vaste
30:14et sur tellement de sujets. Vous me disiez tout à l'heure
30:16quelque chose, Régis Messelli,
30:18hors antenne.
30:20Vous nous racontiez
30:22les phénomènes
30:24des dupes
30:26sur des influenceurs.
30:28Parce que forcément,
30:30tous les nouveaux modes de communication
30:32vont être utilisés par les
30:34contrefacteurs.
30:36Exactement. Et le contrefacteur
30:38a bien compris que le canal de promotion
30:40des influenceurs
30:42qui vont pouvoir regrouper
30:44plusieurs dizaines de millions
30:46de cibles potentielles
30:48pour eux et d'acheteurs.
30:50Le contrefacteur
30:52a toujours un temps d'avance.
30:54Je pense que c'est déjà par là qu'il faut commencer.
30:56Il essaie
30:58justement de tacler
31:00en mettant en place
31:02des subterfuges et des stratagèmes
31:04qui vont brouiller les pistes.
31:06Et notamment, le dupe,
31:08qui est un nouveau phénomène,
31:10qui n'est autre que la nouvelle façon
31:12de qualifier un produit de contrefaçon.
31:14C'est-à-dire qu'ils vont demander à un influenceur
31:16de faire une comparaison entre un produit
31:18qui reprend les codes d'un produit, par exemple,
31:20de grande marque. Prenons l'exemple d'un
31:22rouge à lèvres, admettons.
31:24L'influenceur va donc faire la comparaison entre
31:26un rouge à lèvres sans marque
31:28et un rouge à lèvres qui va porter
31:30le nom d'une grande marque.
31:32Le rouge à lèvres sans marque va reprendre
31:34tous les codes du produit
31:36de la grande marque.
31:38Sauf que le prix
31:40va différer, bien évidemment,
31:42et on va le vendre 10 fois moins cher.
31:44Mais ce qu'il faut bien garder à l'esprit,
31:46c'est que déjà, on ne sait pas ce qu'il y a dedans,
31:48donc c'est un danger pour la santé et la sécurité.
31:50Primo. Secondo, ça représente aussi
31:52un investissement de la part des entreprises
31:54en matière de recherche, de développement,
31:56de sélection minutieuse des matières
31:58qui sont utilisées pour confectionner ce produit
32:00et des investissements aussi marketing et de promotion
32:02et surtout des contrôles qualité.
32:04Bien sûr. Donc attention,
32:06ce sont des influenceurs français ou pas encore ?
32:08Il y a quelques influenceurs français.
32:10Mais justement, on travaille avec la RPP
32:12et l'Umic
32:14pour justement sensibiliser la plus grande
32:16partie des influenceurs à ce sujet.
32:18Monsieur le député, alors 15 propositions importantes.
32:20Création d'abord d'une réserve citoyenne
32:22douanière, c'est-à-dire ?
32:24Les douanes
32:26étaient la seule unité
32:28corporation qui n'avait pas de réserve.
32:30Je suis aussi rapporteur sur les réserves
32:32à l'Assemblée nationale. J'ai déposé une proposition
32:34de loi et j'ai fait avancer
32:36la loi de prévention militaire là-dessus.
32:38Et donc il y a 43 réserves qui existent
32:40en France, ça mérite aussi une heure.
32:42Et donc il n'y avait pas de réserve chez les douaniers
32:44et donc aujourd'hui c'est acté
32:46dans la loi de sécurité globale.
32:48Ça veut dire du soutien
32:50opérationnel sur le terrain ?
32:52Du soutien opérationnel et surtout du soutien
32:54de gens qui s'intéressent à la contrefaçon et de la veille.
32:56Et donc des influenceurs
32:58de l'UNIFAB,
33:00des bureaux de tabac qui peuvent
33:02s'investir. Tiens, on veut être résiduanier, donner un coup de main
33:04pour l'individuel et déjà faire de la pédagogie,
33:06intervenir. Moi j'ai voulu
33:08cette réserve notamment citoyenne aussi.
33:10Il y a plusieurs réserves, il y a la réserve
33:12aussi citoyenne pour se doter
33:14de personnes humaines motivées qui peuvent aller
33:16relayer de l'information, donner de l'information.
33:18J'ai fait cet exercice
33:20dans la chambre de métier de l'artisanat
33:22à Caen. Vous intervenez devant
33:24200 artisans.
33:26Et bien quand
33:28au bout de 10 minutes ils vous prennent tous la photo
33:30du site pour regarder
33:32s'ils ont acheté de la contrefaçon,
33:34on a réussi à se dire qu'ils n'étaient pas au courant.
33:36Et ils sont tous, waouh, on n'a pas l'impression
33:38que c'est ça. Plus on va être à relier
33:40ce message en proximité, au contact,
33:42au dernier mètre, plus je crois
33:44qu'on peut y arriver. Oui parce que vous dites
33:46que vous allez même sensibiliser à l'école.
33:48C'est-à-dire dès le plus jeune âge, effectivement, ce que vous disiez
33:50tout à l'heure. Donc quand on explique à un enfant
33:52il ne le sait pas
33:54parce que ses parents ne le savent pas.
33:56Et pourtant ça existe la contrefaçon.
33:58Mais encore une fois,
34:00on n'imagine pas l'ampleur.
34:02On n'imagine pas l'ampleur et je prends un exemple
34:04sur les enfants pour les sensibiliser
34:06à la propriété intellectuelle.
34:08Il y a une prof
34:10qui fait cela.
34:12Chaque enfant va faire un dessin.
34:14Il ne doit pas marquer le nom sur le dessin.
34:16Elle prend le dessin et elle le redistribue en disant maintenant c'est le tien
34:18tu peux marquer ton nom. Tous les enfants disent
34:20mais non c'est le mien. Ben non, la contrefaçon.
34:22Je m'approprie la propriété intellectuelle.
34:24C'est très efficace.
34:26Administratif des sites
34:28de contrefaits
34:30aujourd'hui
34:32vous le disiez tout à l'heure
34:34forcément les sanctions
34:36n'ont pas la hauteur de l'ampleur.
34:38Ça aussi, que ce soit
34:40Philippe ou vous, à un moment donné
34:42il faut réfléchir. Est-ce que ça en est
34:44en réflexion sur le poids de la peine
34:46aujourd'hui ? Le poids de la peine c'est partie
34:48de la proposition de loi que j'ai fait voter à l'Assemblée
34:50au Sénat aujourd'hui.
34:52D'alourdir les peines, d'alourdir les saisies
34:54Comment ça a été accueilli ?
34:56A l'Assemblée, unanimité. La loi est passée en moins de 3 minutes.
34:58Donc vous voyez, ça a été consensus,
35:00unanimité, il n'y a pas eu de sujet.
35:02Maintenant j'espère que nos collègues
35:04sénateurs vont s'en saisir et rapidement
35:06et que le gouvernement va mettre ça à leur dos.
35:08Mais pour autant la loi a daté il y a 4 ans
35:10vous voyez que ça met du temps et aujourd'hui
35:12le système est évolué. Il convient de continuer
35:14à amender, de l'améliorer. C'est pour ça que j'ai redéposé
35:16notamment sur le tabac, la traçabilité
35:18du tabac en France parce qu'aujourd'hui le tabac
35:20fait partie des matières agricoles
35:22et il n'y a pas de traçabilité.
35:24Pourtant le tabac qui doit arriver doit finir officiellement
35:26dans le réseau.
35:28Ces cigarettes, il faut bien qu'elles arrivent de quelque part.
35:30Donc il n'y a pas de traçabilité.
35:32Je demande depuis 2 ans qu'on trace le tabac en France
35:34pour éviter au moins qu'on fabrique
35:36des cigarettes dans des usines clandestines
35:38et la dernière en date c'est en Normandie.
35:40Donc c'est chez moi.
35:42Vous êtes sur place.
35:44Philippe Coil, forcément sur
35:46ces demandes et sur
35:48l'envie de mettre en place, il nous reste
35:502 minutes.
35:52Plus de sanctions.
35:54Pour mettre et appliquer les sanctions
35:56il faut arrêter en amont. C'est-à-dire donner
35:58aux forces de l'ordre, aux douaniers
36:00et merci pour l'initiative de la réserve douanière
36:02donner plus de moyens
36:04à nos forces de sécurité intérieure
36:06à nos douaniers pour contrôler
36:08doter les forces de contrôle
36:10de scanners pour vérifier
36:12aussi l'inventation de produits.
36:14Je crois qu'il est nécessaire aujourd'hui
36:16bien évidemment d'avoir des peines
36:18pour sanctionner et peut-être faire peur
36:20on m'a dit un jour, la peur doit changer le camp
36:22pour le réseau des Buralistes.
36:24Malheureusement la peur est toujours dans le camp
36:26du réseau des Buralistes. Donc nous n'avons
36:28pas aujourd'hui perdu la bataille. Nous continuons
36:30grâce à cette unité
36:32avec Fab je le rappelle. C'est innovant.
36:34Personne n'est venu
36:36nous soutenir jusqu'à présent. Les travaux de
36:38M. le député nous aident. Nous avons
36:40un enjeu de santé publique, de finances publiques
36:42de commerce d'utilité locale.
36:44Alors 30 secondes pour vous Régis Messali
36:46La coopération internationale est obligatoire.
36:48La coopération internationale est obligatoire.
36:50Il faut qu'il y ait une harmonisation
36:52des sanctions. Il faut aussi qu'il y ait une harmonisation
36:54des mesures prises pour lutter efficacement
36:56contre la contrefaçon. Et c'est ce que moi
36:58l'uniforme s'emploie à faire. Merci beaucoup.
37:00Juste le mot de la fin. Le mot de la fin
37:02si vous achetez une croissance, vous pourrez faire
37:04une bonne affaire. Prenez en compte qu'elle peut vous faire
37:06votre affaire. Merci beaucoup
37:08Christophe Blanchet, député du Calvaos.
37:10Merci Régis Messali, directeur général de
37:12l'UFAB, en tout cas sur la communication et le développement.
37:14Merci beaucoup Ficoy,
37:16président de la Confédération Nationale des Buralistes
37:18et je retrouve mon Philippe David avec du
37:20football ce soir.
37:22Bonne nuit.
37:24Bonsoir Cécile, bonsoir à tous.
37:26Alors, menu
37:28du footballiste ce soir, c'est le retour
37:30des clubs français en Ligue Europa.
37:32Le gym, le GCN,
37:34le club de nuits, les Rouges et Noirs
37:36reçoivent la Real
37:38Sociedad. On va parler, on va voir
37:40un supporter en direct
37:42depuis le stade. Ensuite, on parlera
37:44toujours de la Ligue Europa avec un supporter lyonnais
37:46puisque Lyon joue demain
37:48l'Olympiakos-le-Piré. Alors, pourquoi
37:50les clubs français n'ont jamais gagné cette compétition ?
37:52Ils la jouent ou pas.
37:54Troisième sujet, on l'a appris ce
37:56matin. Grande tristesse avec la
37:58retraite de Raphaël Varane qui nous avait
38:00fait crier de bonheur. On va parler des problèmes, des
38:02blessures puisque
38:04lui s'est arrêté son édition et
38:06on se souvient de son
38:08coup de tête lors de
38:102018. Et dernier point, le début
38:12de saison de Mbappé. Succès ou échec ?
38:14On en parle dans un instant. Cette émission ne sera
38:16pas une contrefaçon, je vous le dis tout de suite.
38:18Merci messieurs, à très bientôt.
38:20Passez une belle soirée, on se retrouve demain à 17h avec
38:24Philippe David.

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