Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00Bonjour, soyez les bienvenus. Merci de nous accueillir avec Félicité Kindoki.
00:00:04Bonjour Félicité. Bonjour Thierry. 12h-13h, c'est votre rendez-vous d'info de la
00:00:10mi-journée sur CNews. Avec cette information tombée ce matin, Israël a
00:00:13annoncé avoir éliminé le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe à
00:00:18Beyrouth. C'est l'information du jour. Nous allons longuement y revenir avec
00:00:23nos invités et tout au long de cette journée sur CNews. Mais avec vous, les
00:00:27toutes dernières informations. Félicité Kindoki. Israël a annoncé, comme vous
00:00:31l'avez dit, avoir tué le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dans une frappe
00:00:36massive, hier soir, sur la banlieue sud de Beyrouth. Une source proche du
00:00:41mouvement libanais a affirmé avoir perdu tout contact avec son dirigeant, plus de
00:00:4615 heures après le raid dévastateur israélien qui a ciblé le quartier
00:00:50général central du Hezbollah. C'est le porte-parole de l'armée israélienne, le
00:00:55lieutenant-colonel Nadav Shoshani, qui a déclaré la mort d'Hassan Nasrallah.
00:01:00Le chef du Hezbollah était âgé de 64 ans. Il était considéré comme l'homme le plus
00:01:05puissant du Liban. Depuis des années, il vivait dans la clandestinité et n'apparaissait
00:01:09que très rarement en public. Hier soir, les frappes israéliennes sans précédent
00:01:14ont touché le fief du Hezbollah tout au long de la nuit. Les énormes explosions
00:01:18ont retenti dans Beyrouth et ses environs à partir de 18h30 et ont provoqué la
00:01:23panique chez les habitants dans la banlieue sud de Beyrouth. Le quartier
00:01:26général du Hezbollah est situé dans une zone résidentielle où se trouvent des
00:01:30organisations et des bureaux. Des dizaines d'immeubles ont été détruits et des
00:01:34centaines de personnes ont fui leur maison dans lesquelles elles ont ressenti
00:01:38des secousses. Des familles entières ont dormi dans la rue, dans le centre-ville.
00:01:42Au moins six personnes sont décédées.
00:01:46Merci beaucoup, félicité. Donc c'est l'information du jour. Pour la commenter
00:01:50à mes côtés Karima Abrik, journaliste. Soyez bienvenue Karima.
00:01:54Françoise Laborde, journaliste. Soyez bienvenue Françoise. Et Patrice Arditi,
00:02:00journaliste. On commence donc par cette information. L'armée israélienne a donc
00:02:05annoncé ce matin avoir éliminé le chef du mouvement islamiste Hassan Nasrallah.
00:02:10Et nous sommes avec le colonel Olivier Rafovich, porte-parole de l'armée
00:02:14israélienne. Bonjour colonel. Merci d'avoir accepté notre invitation d'Ambi News
00:02:19Week-end. Vous nous confirmez bien donc l'élimination d'Hassan Nasrallah.
00:02:26Bonjour et merci de m'avoir dans votre émission maintenant. Oui effectivement nous
00:02:30confirmons l'élimination et la mort de Hassan Nasrallah par la frappe qui a eu
00:02:36lieu hier soir à Darya dans le sud de Beyrouth, par une frappe de l'armée
00:02:42israélienne, une frappe très précise qui a éliminé dans son bunker
00:02:48avec d'autres membres du Hezbollah. Est-ce que la fille d'Hassan Nasrallah fait
00:02:52partie des victimes colonel Rafovich ? Je ne sais pas. Est-ce que vous pouvez nous
00:02:59décrire un peu plus précisément les circonstances de cette frappe ? La frappe
00:03:06est une frappe qui est le résultat d'une coordination extrêmement importante et
00:03:13précise entre le service de renseignement de l'armée israélienne, l'armée de l'air
00:03:18israélienne et le commandement nord de l'armée israélienne et donc cette
00:03:23opération met en place tout ce qu'il faut au niveau armement, au niveau
00:03:28renseignement et évidemment au niveau frappe aérienne pour arriver à ce
00:03:33résultat et le fait qu'il soit dans des bunkers depuis maintenant des années a
00:03:40fait que nous avons donc utilisé des armes particulières pour frapper et pour
00:03:45donc en fin de compte éliminer Nasrallah. C'est une information colonel sans
00:03:51précédent dans le cadre de la lutte d'Israël contre le Hezbollah ?
00:03:54C'est une information extrêmement importante, sans précédent parce que
00:03:59Nasrallah depuis 32 ans gouvernait d'une main de fer le Hezbollah et lui-même
00:04:03était un homme, un assassin qui avait du sang sur les mains, du sang d'américains,
00:04:08de français, d'israéliens, d'argentins, de juifs dans le monde entier, de libanais,
00:04:15de syriens et cette élimination porte un coût très dur au Hezbollah qui n'est pas
00:04:21encore éliminé, c'est-à-dire que le Hezbollah a 100 000 hommes, il a des armes
00:04:26extrêmement sophistiquées, il a un arsenal gigantesque qui lui est fourni
00:04:31par l'Iran, par l'argent de l'Iran, plus d'un milliard et demi de dollars par an
00:04:34chaque année arrivent des caisses de l'Iran pour le Hezbollah et donc nous
00:04:40devons continuer à éliminer les infrastructures militaires du Hezbollah
00:04:44et aujourd'hui toujours à tout faire pour que nos populations civiles
00:04:48israéliennes du nord d'Israël puissent revenir à la maison tranquillement, vivre
00:04:52sans la menace et sans les attaques quotidiennes comme c'est le cas encore
00:04:55aujourd'hui du Hezbollah.
00:04:58Colonel, hier à l'ONU, Benjamin Netanyahou qu'on voit à l'image
00:05:02depuis le centre de commandement avait déclaré nous allons combattre jusqu'à la
00:05:06victoire.
00:05:09Très bien, c'est une très bonne phrase oui.
00:05:12Ce qui confirme qu'effectivement l'un de vos principaux objectifs a été atteint
00:05:18colonel. Je vous répète encore une fois sans rentrer dans les analyses de tel ou
00:05:25tel discours, de telle ou telle personnalité politique israélienne, le
00:05:29but d'Israël aujourd'hui est que les populations israéliennes reviennent à la
00:05:33maison. Elles ont été déplacées à cause des menaces du Hezbollah qui
00:05:39continuait par la voie de Nasrallah à dire qu'elles ne pourront pas rentrer
00:05:43chez elles. Il y avait aussi une volonté de créer un vide, un vide de population, de
00:05:48détruire des maisons, des villes, des villages, de vider Israël et sa
00:05:51population israélienne et donc cette élimination qui semble-t-il a surpris
00:05:58le Hezbollah évidemment et a surpris bien au-delà, fait partie de la posture
00:06:04israélienne de frapper le Hezbollah après que le Hezbollah ait attaqué Israël le 8 octobre
00:06:10et depuis il attaque Israël quotidiennement et de montrer qu'Israël
00:06:13aujourd'hui n'est plus dans une posture d'attente et de patience. Nous sommes
00:06:17aujourd'hui dans une posture d'initiative.
00:06:20Colonel Raffovitch, François Zabort qui est à mes côtés a une question à vous poser.
00:06:24Oui, bonjour Colonel Raffovitch. Une question concernant justement le Liban.
00:06:29Est-ce qu'après cette opération qui est évidemment un succès de votre point de vue,
00:06:34les bombardements vont cesser, vont notamment dans le Sud-Liban, à Beyrouth-Sud ou dans la
00:06:42plaine de l'Abeka où vous considérez aujourd'hui que l'élimination de Nasrallah ne suffit pas à
00:06:48régler la question et les bombardements vont continuer parce que Beyrouth continue
00:06:52d'être bombardée cette nuit, pour autant que je sache, Beyrouth-Sud en tout cas.
00:06:56Vous savez quand vous dites bombardement, on a l'impression de parler de bombardement
00:07:00un peu partout. Nous frappons de manière très précise des objectifs reliés au Hezbollah.
00:07:11On n'est pas en guerre avec le Liban, ni avec les Libanais.
00:07:14Mais enfin l'armée libanaise elle est quand même très mobilisée ce matin.
00:07:17Je vous posais une question, vous permettez que je vous réponde.
00:07:21Pardon.
00:07:21Merci. Nous frappons le Hezbollah, pas l'armée libanaise, pas le Liban et pas les Libanais en
00:07:28tant que tels. Les frappes dont vous parlez ne sont pas des bombardements à la manière
00:07:34vietnamienne, n'est-ce pas ? Ce sont des frappes précises contre des objectifs de Hezbollah dans
00:07:39des maisons, dans des immeubles où il y a des armes stratégiques entre eux, des missiles de
00:07:43croisière, des missiles sol-mer entreposés depuis des années par le Hezbollah.
00:07:47D'ailleurs, les Libanais le savent très bien. Il y a eu dans les rues de certains quartiers du
00:07:54Liban et en Syrie des cris de joie et de liesse quand ils ont appris la mort de Nasrallah qui
00:08:00était un énorme danger, une menace pour le Liban et pour les Libanais. Mais vous savez très bien
00:08:06que l'Israël ne fait pas la guerre au Liban. On n'est pas dans une guerre contre le Liban.
00:08:11On n'attaque pas l'armée libanaise. Donc, c'est important que les mots soient exactement là où
00:08:18les choses se passent et ne pas dire des mots qui ne sont pas du tout l'expression de la réalité,
00:08:23madame. C'est important. Vous savez, depuis des mois et des mois, Israël subit des vagues de
00:08:28propagande fondées sur des agendas des uns et des autres. Israël ne fait pas la guerre
00:08:35aux Palestiniens, nous faisons la guerre aux Hamas. Ce qui est important, colonel, c'est de préciser
00:08:40que vous annoncez à chaque fois vos frappes dans votre tactique. Exactement, à part la frappe
00:08:47contre Nasrallah. On ne pouvait pas, évidemment, l'annoncer à l'avance. Ça aurait été éviter
00:08:53la surprise. Mais évidemment, dans toutes ces frappes que nous exécutons, vous avez tout à fait raison de
00:08:58le mentionner et de me le rappeler à moi-même, nous envoyons des messages en arabe par les
00:09:05réseaux sociaux, par différents moyens et différents médias et plateformes pour que les
00:09:10gens partent. Alors, ça crée effectivement des tragédies, des drames, puisque les gens doivent
00:09:14partir de chez eux pour éviter les frappes israéliennes. Mais le but, ce n'est pas que ces
00:09:18gens-là soient touchés par les frappes. Donc, il y a absolument une situation compliquée au Liban.
00:09:23Mais le résultat, le responsable de cette situation, c'est le Hezbollah et c'est l'Iran
00:09:30qui soutient malheureusement l'Urkaine.
00:09:33Colonel, une question de Patrick Sarditti.
00:09:35Bonjour, colonel. Que pensez-vous des appels diplomatiques des présidents Biden et Macron
00:09:44à une sorte de trêve en demandant à l'État hébreu de se calmer, ce qui est un euphémisme ?
00:09:50Encore une fois, de manière générale, sans entrer dans la réponse à votre question de
00:09:57manière précise, Israël a été attaqué. Nous sommes agressés depuis le 8 octobre. Nous avons,
00:10:04depuis le 8 octobre, mené une action, on va dire, mesurée face au Hezbollah en espérant que des
00:10:11éléments politiques et diplomatiques pourraient jouer en la faveur d'un arrêt de ces menaces et
00:10:16le retour de nos populations civiles. Or, ça n'a pas été le cas. Donc, Israël a dû passer à
00:10:21une autre étape. Mais il est clair que si à un moment donné, on peut arriver à un arrêt de ces
00:10:28combats parce que la menace du Hezbollah cesse et n'existe plus et que nous pouvons faire venir
00:10:33nos populations dans le Nord tranquillement, eh bien, ça sera une excellente chose.
00:10:38Colonel, très concrètement, c'est un tournant dans le conflit qui vous oppose au Hezbollah ?
00:10:43Un tournant, je ne sais pas si c'est le terme. En tout cas, c'est une frappe qui a un impact
00:10:50important, très important. Est-ce que vous craignez une riposte du Hezbollah ?
00:10:56On ne craint pas et on ne craint rien. Nous faisons des estimations de la situation au
00:11:06niveau le plus élevé de l'État et de l'armée. Comme vous le savez, je crois que vous montrez
00:11:09d'ailleurs des images du général Ertzia Lévy avec le général de l'armée de l'air et le général
00:11:14Galante, le ministre de la Défense. Et donc, ça se passe dans le quartier général de l'armée
00:11:19israélienne où il y a des assessments, des estimations, des analyses de la situation.
00:11:25Nous avons à faire face à sept fronts différents, dont les Houthis au Yémen, encore le Hamas qui
00:11:30toujours sont un otage et qui attaquent toujours nos forces dans le Sud. On a encore les menaces
00:11:36de l'Iran, les menaces d'autres milices chiites pro-iraniennes en Irak et des groupes terroristes
00:11:43en Judée Samarie. Donc, nous faisons face à tout cela et ce que nous envoyons comme message,
00:11:48c'est un message très clair. Israël est prêt à la fois au niveau défensif de manière totale et
00:11:56également au niveau offensif de manière totale. La date du 7 octobre approche, colonel Rafovich,
00:12:05est-ce que vous craignez encore une fois aussi une riposte de la part de l'Iran ?
00:12:10Vous savez, l'Iran a attaqué Israël au mois d'avril avec plus de 300 missiles, drones et
00:12:16missiles de croisière. Je n'ai jamais vu une attaque de l'Iran contre un État et contre Israël en
00:12:21particulier. On a répondu à l'époque. Aujourd'hui, les messages qu'Israël envoie, entre autres,
00:12:25via différents canaux, dont le canal hier du Premier ministre israélien à l'ONU, est un message
00:12:31très clair. Si l'Iran attaque Israël, Israël frappera. Merci, colonel Olivier Rafovich. Merci
00:12:41d'avoir été notre invité dans le week-end. Je rappelle que vous êtes porte-parole de l'Armée
00:12:46israélienne et on vous retrouvera cet après-midi dans le cadre de 180 Minutes Infos. Petite réaction
00:12:52de Karima Brick sur cette information, l'information du jour. C'est majeur, en fait. Donc,
00:12:58c'est vraiment, oui, pour Israël, c'est une grande victoire d'avoir pu toucher Nasrallah,
00:13:05qui était donc à la tête du Hezbollah depuis plus de 30 ans maintenant. On voit qu'au cours des
00:13:10derniers jours, des dernières semaines, ça a monté, en fait. Il y a eu différentes victoires pour
00:13:15l'armée israélienne. Ça a commencé avec l'histoire des... Ça n'a pas commencé, mais disons qu'il y a
00:13:20eu ces faits assez marquants de cette guerre aussi communicationnelle, où il y a eu les victimes
00:13:25aussi après toute la question. Ils ont réussi à frapper le Hezbollah avec les attaques aux
00:13:31bipers, notamment. On a pu toucher plus d'une quinzaine quand même de dirigeants du Hezbollah.
00:13:36Et aujourd'hui, oui, ça peut être quand même un tournant. Parce que la question qui se pose,
00:13:40on l'a entendu, que ce soit avec le porte-parole de l'armée israélienne, mais on a entendu donc
00:13:45aujourd'hui, ils se disent prêts de façon défensive, offensive. Ils se disent prêts aussi à réagir pour
00:13:51toute entité qui voudrait attaquer Israël. Donc, la prochaine question qui va se poser, c'est est-ce
00:13:57que l'armée israélienne pourrait véritablement faire une offensive directement sur le territoire
00:14:03libanais avec une présence militaire? Je pense que ça va se poser comme question. Et à la question
00:14:08aussi sur, je reviens sur les propos d'Emmanuel Macron il y a quelques jours, qui a dit il ne faut
00:14:14pas que le Liban soit un nouveau Gaza. Alors, je pense qu'il y a aussi des interrogations sur ce
00:14:22front-là qui s'est ouvert. Donc, est-ce qu'on est vraiment à cette étape où on veut aller encore plus
00:14:26loin et même peut-être même viser l'Iran? C'est ce qu'on va voir dans les prochains jours, prochaines
00:14:32semaines, ça c'est certain. Et les images que vous voyez à l'écran pendant vos commentaires, Karima,
00:14:37c'est le centre de commandement qui a piloté cette opération. Françoise, elle aborde. Oui, ce qui est
00:14:44clair aujourd'hui, c'est qu'on peut dire qu'en gros, toute la hiérarchie du Hezbollah, si ce n'est
00:14:50à genoux, si c'était détruite, du moins à genoux, il y a eu en effet la première phase où on a repéré,
00:14:56si je puis dire, tous les agents dormants du Hezbollah, chaque fois qu'il y avait un beeper ou un
00:15:00téléphone portable qui sonnait, ça a permis sans doute à Israël d'ailleurs d'avoir la liste complète
00:15:04des militants actifs du Hezbollah. Aujourd'hui, c'est en effet Hassan Nasrallah qui est sans doute mort
00:15:10même si ce n'est pas encore complètement confirmé. Donc, c'est indiscutablement une grande victoire
00:15:14pour les services secrets israéliens et dans la guerre contre le Hezbollah. La question en effet,
00:15:20elle est double, c'est est-ce qu'Israël va continuer ou s'arrêter parce qu'on a vu aussi
00:15:26qu'il y a des réservistes qui sont appelés pour se diriger vers le Liban Sud et on voit aussi que
00:15:32l'armée libanaise a été déployée notamment dans le sud de Beyrouth où il y a des centaines et des
00:15:38centaines de réfugiés qui avaient quitté le sud de Liban, qui se sont réfugiés à Beyrouth et qui
00:15:43maintenant se réfugient dans les autres quartiers de Beyrouth et notamment dans le quartier chrétien
00:15:47de Achrafieh à Beyrouth. Il y a aussi des bombardements dans la plaine de l'Abéka.
00:15:52Donc, le risque aujourd'hui c'est de voir ce territoire libanais qui est quand même extrêmement
00:15:57instable, proie à de nouveaux affrontements et je pense que tout le monde est très prudent là-dessus.
00:16:03Et puis la question c'est, bon, le Hezbollah est sans doute pas en état de répondre aujourd'hui
00:16:08puisque il y a quand même beaucoup de choses qui ont été détruites. Le colonel rappelait qu'il
00:16:12y avait quand même 250 000 missiles tactiques et stratégiques qui sont cachés un peu partout
00:16:18dans le Liban. Mais que va faire l'Iran ? Alors, est-ce que l'Iran va prendre le riz ? Est-ce que
00:16:23d'une riposte forte ? D'après ce que j'entends des spécialistes de la diplomatie, ils pensent que non,
00:16:31que l'Iran ne prendra pas ce risque aujourd'hui. Mais vraisemblablement c'est compliqué pour l'Iran
00:16:36de ne rien faire du tout si en effet le Hezbollah est complètement et en partie détruit et notamment
00:16:42s'il confirme la mort de Hassan Nasrallah, ce qu'ils n'ont pas encore fait. Il faut rappeler
00:16:46aussi qu'à 32 ans avant l'arrivée de Nasrallah, Israël avait aussi exécuté le patron précédent
00:16:53du Hezbollah. Voilà, il a été remplacé et c'est d'ailleurs ce que disent déjà les Iraniens.
00:16:57Et le Hezbollah ne confirme assez rarement en fait.
00:17:00Oui, mais en même temps, normalement quand il y a un chef de file comme ça dont on est un,
00:17:04on le montre tout de suite à la télévision. Et là les Libanais sur place à Beyrouth,
00:17:08qui en ont vu d'autres si je puis dire, disent « Ah, on ne l'a pas vu réapparaître ». Donc
00:17:12c'est que vraisemblablement en effet il est mort.
00:17:14Patrice Arnaud ?
00:17:15Alors effectivement, il y a un crescendo de la part d'Israël et on ne s'y attendait probablement
00:17:21pas parce qu'on avait l'impression que l'État hébreu était embourbé avec la situation à Gaza.
00:17:27Mais ils ont mis l'accélérateur et ça peut se comprendre. J'avais entendu le porte-parole de
00:17:34l'armée il y a quelques heures disant, et Françoise l'évoquait à l'instant,
00:17:38200 000 missiles qui appartenaient au Hezbollah. Qu'est-ce qu'on va faire ? On va attendre qu'ils
00:17:44en aient un million. Ça n'est pas possible. Alors effectivement, c'est une figure historique
00:17:48du combat du Hezbollah qui a été éliminé. Je crois savoir d'ailleurs qu'en Iran, le guide
00:17:56suprême de l'Iranien a été mis en sécurité. C'est-à-dire qu'effectivement les Iraniens ont
00:18:04quand même un petit peu peur que, dans le crescendo que j'évoquais il y a un instant,
00:18:08l'État hébreu s'attaque directement au pays. Maintenant, pour ce qui concerne l'armée libanaise,
00:18:16elle est pratiquement inexistante. Et ce qui est très curieux aujourd'hui, c'est que nous avons
00:18:20effectivement cette offensive israélienne avec donc la niche, si je puis dire, le QG de Nasrallah
00:18:28qui a été détruit à 20 mètres sous terre avec des tunnels, avec des blocos, et qu'à quelques
00:18:35kilomètres de là, dans une autre partie de Beyrouth, eh bien il ne s'est rien passé. Les gens
00:18:40vaquent à leurs occupations. Alors bon, peut-être que l'État hébreu va en profiter. En tout cas,
00:18:46on n'a pas fini d'en parler. Félicité Guinouki. Oui, Françoise Laborde, vous posiez la question
00:18:51tout à l'heure au colonel. Effectivement, si après la mort d'Assad Nasrallah, est-ce que les frappes
00:18:56vont cesser au Liban ? Le porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Nadav Shoshani,
00:19:01a déclaré avoir encore du chemin à faire dans son combat contre le Hezbollah, ce qui laisse
00:19:05sous-entendre que les frappes ne cesseront pas après ce raid sans précédent. Oui, c'est précisément
00:19:11là le problème et le risque. Alors, Patrice, vous disiez fort justement pour qui est allé déjà à
00:19:16Beyrouth. Ce n'est pas une surprise parce que Beyrouth, c'est vrai que c'est une ville absolument
00:19:20improbable. Il y a en effet des quartiers qui sont les quartiers chrétiens, les quartiers chiites,
00:19:25etc. Et chacun vit dans sa communauté et on se parle assez peu. Et les Beyrouthins, ils ont
00:19:31vécu tellement d'années de guerre, de conflits, ils sont tellement habitués à avoir des obus de
00:19:35mortier qui tombent dans leur jardin, si je puis dire, qu'ils ne sont même plus surpris. Mais ce
00:19:40qui est vrai en tout cas, c'est qu'il y a à nouveau un flot de réfugiés qui arrivent et qu'il ne faut
00:19:45pas oublier que ce flot de réfugiés qui vient du sud Liban sont souvent des gens qui soutenaient
00:19:50le Hezbollah. Et on a vu des scènes au nord Liban et dans Beyrouth Nord où il y avait en effet des
00:19:56Beyrouthins qui disaient enlevez-moi tous les stickers que vous avez sur votre voiture en
00:20:01hommage au Hezbollah, etc. Parce que ce n'est pas notre héros ici. Donc à l'intérieur du Liban même,
00:20:07il y a des tensions très fortes entre les différentes communautés et le risque c'est ça.
00:20:12Même si évidemment dans l'ensemble les Libanais se félicitent de la fin du Hezbollah parce que
00:20:16c'est vrai que c'était une armée d'occupation. 100 000 hommes sur le terrain libanais, c'est
00:20:22quand même pas rien. Mais je pense que les Libanais en ont aussi un peu assez de l'occupation
00:20:25israélienne. Allez, on va prendre la direction de Tel Aviv si vous voulez bien. On va retrouver
00:20:29notre correspondante Nathalie Sosna Offir. Bonjour Nathalie. Donc c'est l'information du jour que
00:20:37nous commentons avec nos invités de salle donc à confirmer l'élimination d'Assad Nasrallah. Qu'est-ce
00:20:42que cela veut dire pour la suite des opérations sur le front nord ? Bonjour, il va sans dire que
00:20:49nous sommes à un tournant. Mais cette élimination ne signifie pas que la guerre est terminée. Il y a
00:20:55encore de nombreuses interrogations qui subsistent. La haute direction du Hezbollah a été éliminée.
00:21:00Alors avec qui sera-t-il possible de négocier un cessez-le-feu et de conclure un accord avec
00:21:04le gouvernement libanais ? Où sont ces Iraniens qui sont désormais les maîtres du jeu ? Alors
00:21:09il y a deux stratégies qui émergent depuis quelques heures. Celle du déclenchement d'un
00:21:15processus diplomatique en vue d'un accord qui est en fait objectif visé par le Premier ministre
00:21:20Benhamin Netanyahou. Israël n'a en effet aucun intérêt à entrer dans une guerre d'usure qui ne
00:21:25ferait en fait que ravir ses ennemis. L'autre conception est de dire que le temps n'est pas
00:21:30encore au mécanisme d'un accord, qu'il faut continuer d'affaiblir le Hezbollah et en fait
00:21:35laisser le temps aux Libanais et aux Iraniens de mesurer l'effet de ce qui s'est passé hier à
00:21:40Beyrouth. Le temps de voir si de leur côté ils veulent poursuivre ou pas le conflit. Alors Nathalie,
00:21:46quel est l'état d'esprit sur place de la population israélienne ? Et on le sait, hélas le 7
00:21:53octobre approche. Oui alors beaucoup de soulagement. Évidemment Hassan Nasrallah ne pourra plus
00:21:59terroriser ni les Israéliens ni le reste du monde comme l'a publié Tzad dans son communiqué. Mais
00:22:05aussi une grande fierté face à cette réussite de l'armée des services de renseignement après
00:22:10les graves lacunes du 7 octobre. Et bien sûr beaucoup d'espoir. Celui des retours des populations
00:22:16du nord d'Israël évacués depuis le 7 octobre et celui des otages. En effet depuis le 7 octobre
00:22:21le Hezbollah s'était allié au Hamas à Gaza avec des tirs incessants de solidarité sur le nord
00:22:27d'Israël. Si ce lien était délié entre le front libanais et le front Gaza, oui cela pourrait faire
00:22:33éventuellement pression sur le Hamas et débloquer les discussions en vue d'un cessez-le-feu et de la
00:22:38libération des otages. Il en reste 101 dont deux Français, rappelons-le. Mais il faut dire qu'à
00:22:43côté de l'enthousiasme et de l'espoir il y a aussi une inquiétude grandissante au sein de la
00:22:47population. Les représailles semblent inévitables. Elles pourraient provenir directement du Hezbollah
00:22:53qui bien qu'affaibli a encore des réserves. On le voit depuis ce matin avec le nombre de roquettes
00:22:58tirées sur Israël. D'autres proxys de l'Iran pourraient de plus se joindre aux représailles
00:23:04comme les Houthis du Yémen ou des factions arméchites irakiennes ou même l'Iran elle-même.
00:23:09L'armée de l'air est donc ici en vigilance maximale mais pour l'instant aucune nouvelle
00:23:14instruction n'a été communiquée par la défense passive à la population. Mais les Israéliens
00:23:19sont appelés à rester très très attentifs aux alertes à la roquette. Merci beaucoup Nathalie
00:23:25Sosna. Au fil de notre correspondant et on vous retrouvera tout au long de cette journée évidemment
00:23:30sur l'antenne de CNews pour commenter et voir quelles sont les différentes réactions au fil de
00:23:37cette journée. François Zaborde, on a senti Benyamin Netanyahou un peu seul à l'ONU. C'est
00:23:44le moins qu'on puisse dire et quand il déclare, c'est ce que je posais comme question au colonel
00:23:49Rafovich qui évidemment en tant que militaire n'a pas répondu mais je lui ai quand même posé la
00:23:53question, nous allons combattre jusqu'à la victoire. C'était quasiment la veille de cette
00:23:58attaque contre le numéro 1 d'Hezbollah. Disons qu'aujourd'hui Netanyahou marque des points en
00:24:03termes de popularité incontestable. Et juste avant le 7 octobre. Oui bien sûr et toute la
00:24:08population israélienne même ceux qui ne soutiennent pas Netanyahou ne peuvent qu'applaudir à ce qui se
00:24:13passe parce que c'est vrai que Nasrallah c'était quand même l'ennemi numéro 1 d'Israël. Donc
00:24:20même ceux qui ne soutiennent pas Netanyahou sont évidemment enchantés, enfin enchantés je ne sais
00:24:24pas si c'est le terme, mais en tout cas soulagés qu'il soit éliminé. La question aujourd'hui c'est
00:24:30est-ce qu'à l'intérieur d'Israël il y a des voix, on le sait, qui sont pour en faveur d'un
00:24:35processus de paix ? Le problème c'est qu'il n'y a pas grand monde aujourd'hui pour incarner
00:24:40cette demande, si ce n'est ceux qui manifestent dans les rues régulièrement à Jérusalem et on a
00:24:46le sentiment que Netanyahou lui il n'est pas dans l'idée d'entamer une discussion tout de suite. Sa
00:24:53stratégie personnelle est plutôt de maintenir, alors est-ce que c'est un conflit de basse
00:24:57intensité, de moyenne intensité, mais en tout cas de bénéficier et de fête à partir du moment
00:25:02où il marque des points, notamment dans ce combat contre le Hezbollah, parce qu'il faut quand même
00:25:07rappeler qu'on a tous été saisis de stupeur quand il y a eu l'opération des pagers qui explosaient,
00:25:12on s'est dit mais quand même quel savoir-faire, quel service de renseignement incroyable ils ont
00:25:17eu, quelle patience pour organiser tout ce dispositif etc. Alors qu'au moment du 7 octobre
00:25:23on était tous en train de se dire comment est-il possible que personne n'ait rien vu et qu'on
00:25:28n'était pas capable d'anticiper les risques. Et d'ailleurs ça avait été reproché à Benyamin
00:25:33Netanyahou. Absolument, et on a aussi beaucoup reproché à Netanyahou sa gestion du dossier en
00:25:38se demandant s'il privilégiait vraiment la libération des otages à l'élimination du ramas,
00:25:44alors lui il dit que l'un ne va pas sans l'autre, mais enfin on s'est rendu compte qu'en tout cas les
00:25:48négociations qui avaient commencé au début avec le ramas pour négocier des otages ont été
00:25:53interrompues. Donc la question aujourd'hui qui va se poser après cet incontestable succès pour
00:25:58en effet Netanyahou et l'armée israélienne c'est à quel niveau d'alerte Netanyahou veut continuer
00:26:08à jouer et avec le risque en effet de faire du Liban, alors peut-être pas le nouveau Gaza mais
00:26:14en tout cas de recommencer cette guerre que les Libanais connaissent depuis tellement longtemps,
00:26:19à leur frontière sud entre en effet le Hezbollah et l'armée israélienne.
00:26:25Alors qui est ce Hassan Nasrallah ? On va retrouver Claude Moniquet qui est notre spécialiste du
00:26:32terrorisme. Bonjour Claude, merci de témoigner dans Minnews Weekend. Hassan Nasrallah, c'est
00:26:40un véritable événement dans le conflit qui oppose Israël au Hezbollah, mais c'est pas n'importe qui
00:26:49Hassan Nasrallah. Brossez-nous un peu le portrait d'Hassan Nasrallah. Oui Thierry, vous avez raison,
00:26:56c'est un événement, son élimination est un événement considérable et qui aura de très
00:27:01lourdes répercussions dans les jours et les semaines à venir. Hassan Nasrallah c'était
00:27:05un homme qui avait un peu plus de 60 ans, il avait 64 ans sauf erreur de ma part, qui était né dans
00:27:12une famille pauvre de la banlieue de Beyrouth, famille chiite bien entendu. Son père était un
00:27:20marchand de légumes et lui très tôt avait voulu se diriger vers des études théologiques et il
00:27:26s'était politisé. A 18 ans il avait rejoint une première milice chiite, donc c'était en 78, c'était
00:27:33Hamal qui existe toujours et en 82 il était passé au Hezbollah qui était beaucoup plus radical
00:27:41que Hamal. Il a suivi des études de théologie dans deux séminaires chiites prestigieux,
00:27:48celui de Najaf en Irak et celui de Qom, la ville de naissance de l'Aliette à la Coménie en Iran.
00:27:56C'est là probablement qu'il a été repéré par les Iraniens et les Iraniens en 1992,
00:28:03quand le premier chef du Hezbollah a été tué à Bas Moussaoui, le Hezbollah a imposé Nasrallah
00:28:10à la tête du Hezbollah. Sous la direction de Nasrallah, le Hezbollah était devenu une
00:28:16organisation extrêmement puissante à la fois politiquement, entre autres par des rapprochements
00:28:21avec des partis chrétiens comme celui du général Aoun au Liban, rapprochement un peu
00:28:27contre nature mais la politique libanaise est souvent contre nature, et c'était devenu également
00:28:33une organisation terroriste et militaire extrêmement puissante. Il était à l'origine, en fait il
00:28:38dirigeait tout, c'est un homme qui parfois allait jusqu'au micro-management dans l'organisation
00:28:43tactique d'attentats ou d'attaques contre les Israéliens mais aussi contre les Occidentaux.
00:28:48Il avait beaucoup de sang sur les mains et il était perçu par les Libanais de manière très
00:28:53très particulière parce que certains le respectaient profondément bien entendu,
00:28:57mais d'autres voyant lui en fait simplement un pro-consul ou un représentant, un agent iranien,
00:29:02et puis on lui reproche, peu de gens lui pardonnaient d'avoir ordonné très certainement
00:29:10l'assassinat du premier ministre Rafik Hariri en 2005 et puis évidemment l'explosion du port de
00:29:15Beyrouth en 2020. En fait il symbolise, il était le symbole de ce que le Hezbollah, quelque chose de
00:29:22très paradoxal, à la fois une organisation et lui était un homme extrêmement puissant et autonome
00:29:27au Liban et en fait c'était essentiellement un agent, un outil de Téhéran et de l'Iran.
00:29:34Claude Miniquet, on a une information mais qui est loin d'être confirmée,
00:29:37il y aurait potentiellement la fille d'Assane Nasrallah qui est également un personnage
00:29:42important mais il n'y a aucune confirmation. Oui, ce qui se dit depuis hier soir c'est que
00:29:48la fille d'Assane Nasrallah était présente à ses côtés dans le bunker où était réunie d'ailleurs,
00:29:54apparemment c'était l'ensemble de ce qui restait de la direction politico-militaire du Hezbollah
00:29:59qui était réunie dans ce bunker, qui a été frappé par des bombes antibunker qui peuvent
00:30:04traverser des dizaines de mètres de terre et des mètres de béton. Donc tout a été détruit,
00:30:09il y a des dizaines de morts si ce n'est plus entre autres dans la direction du Hezbollah.
00:30:14Sa fille était là, il avait déjà perdu un fils il y a quelques années dans une frappe israélienne,
00:30:21c'était un homme qui ne cachait pas son engagement et l'engagement de sa famille,
00:30:27c'était un millénariste chiite, c'est-à-dire quelqu'un qui était persuadé que le sacrifice
00:30:33des musulmans était nécessaire à hâter le retour du Mahdi, le Mahdi c'est le Messie,
00:30:40et son retour marquera la fin du monde. Donc il y avait un côté millénariste dans sa personnalité
00:30:50et qui était partagé par sa famille qui avait le goût du martyre comme disent les chiites.
00:30:55Claude Monniquet, Françoise Zabord faisait référence à ses attaques avec les fameux
00:31:00Bipers, là c'est l'attaque d'un QG, ça met encore en exergue la stratégie et ses
00:31:06tirs chirurgicaux je dirais d'Israël et la technicité d'Israël.
00:31:10Absolument, ce sont effectivement, et Françoise Zabord avait tout à fait raison de le souligner,
00:31:15après l'ébahissement qui avait suivi, la stupéfaction qui avait suivi les échecs
00:31:20du renseignement israélien avant le 7 octobre, et surtout d'ailleurs les échecs politiques
00:31:24israéliens avant le 7 octobre, puisqu'apparemment le renseignement avait plus ou moins fait son
00:31:28travail, on voit que le Mossad et d'autres organisations comme Haman, le renseignement
00:31:34militaire, ou le Shin Bet pour ce qui est de Gaza, le renseignement intérieur, sont revenus à leur
00:31:39meilleur niveau. On a eu toute une série de frappes ciblées contre des dirigeants militaires
00:31:45essentiellement jusqu'à présent du Hezbollah, ne parlons que du Front Nord, qui chaque fois
00:31:50nécessitent un renseignement extrêmement pointu. Il faut savoir exactement à quelle heure,
00:31:54à quel moment, à quel endroit va se trouver un dirigeant pour le frapper, et puis il faut
00:31:59des observateurs sur place, puisqu'on essaie quand même, malgré ce qui se dit, les Israéliens
00:32:04essaient de minimiser les victimes collatérales, donc il faut être sûr que la frappe tombe
00:32:09à juste. Cette technicité a permis effectivement aux Israéliens de mener jusqu'à présent au Liban
00:32:17une stratégie qui est totalement différente de celle de Gaza. Ce sont des frappes ciblées,
00:32:21d'élimination, c'est l'affaire des Bipers, c'est l'affaire des Walkie-Talkies. Le but était très
00:32:25clair, c'était décapiter, ce qu'on appelle des frappes de décapitation, pour éliminer la
00:32:30direction du Hezbollah et d'autre part éliminer le maximum d'armement possible. On estime que
00:32:35peut-être 30 à 40% des missiles du Hezbollah auraient été détruits ces deux dernières
00:32:41semaines et apparemment, c'est en tout cas une estimation israélienne, la quasi-totalité de
00:32:46la chaîne de commandement du Hezbollah a été détruite et ces communications, à cause de
00:32:51l'affaire des Bipers et des Hezbollah, sont extrêmement compromises. Le Hezbollah s'en
00:32:55méfie. Donc il est très clair qu'en deux semaines, le Hezbollah a fortement perdu de sa dangerosité
00:33:00pour le moment et que ça évitera peut-être aux Israéliens de devoir entrer sur le terrain,
00:33:04d'aller au sol et s'ils le font, ils s'attendent à rencontrer une résistance beaucoup moins forte
00:33:09parce que le Hezbollah est totalement, totalement désorganisé et certainement aujourd'hui tétanisé
00:33:15par la mort de Hassan Nasrallah. Mais il va falloir trouver un nouveau chef pour le Hezbollah. Oui,
00:33:21un candidat qui a le goût du risque, si je peux faire de l'humour noir. Ce sera facile à trouver
00:33:30parce que dans ces organisations, on trouve toujours des gens qui sont prêts à prendre
00:33:34le relais. C'est une règle générale du terrorisme international d'ailleurs. Cela étant,
00:33:39ce sera très difficile parce qu'il ne suffit pas d'avoir un chef. Le Hezbollah, c'est une armée.
00:33:44Donc c'était une armée avec une véritable chaîne de commandement avec des officiers supérieurs,
00:33:49des officiers intermédiaires, des officiers subalternes et c'est tout ça qui a été ébranlé
00:33:53avec la circonstance aggravante que les moyens de communication sont fortement perturbés voire
00:34:01inutilisables. Donc même si le Hezbollah se trouve demain ou cet après-midi, un chef,
00:34:06d'abord quelle sera sa longévité, vu les dernières frappes israéliennes, la question mérite d'être
00:34:10posée et puis quels sont réellement ses moyens d'action. Patrick Sarditti, une dernière question
00:34:15pour Claude Meunier. Oui, bonjour Claude. Est-ce que vous ne pensez pas que ce qui vient de se
00:34:20passer est une occasion inouïe pour la démocratie libanaise de s'affranchir carrément de l'influence
00:34:29iranienne, de rétablir sa souveraineté et peut-être d'être aidée d'une manière internationale ?
00:34:34Alors si la communauté internationale comprend, vous avez tout à fait raison,
00:34:41mais il faut que la communauté internationale comprenne ce qui se passe au Liban depuis 30 ou
00:34:4740 ans et sorte des incantations sur les crimes de guerre israéliens, les massacres de civils,
00:34:52c'est une guerre, elle fait des victimes, des victimes collatérales, c'est affreux. Mais
00:34:56effectivement pour le Liban c'est peut-être un turning point. Le Hezbollah est réellement,
00:35:01d'abord le Hezbollah, il faut en rappeler, est la seule milice issue de la guerre civile qui ait
00:35:07eu l'autorisation de rester armée. Donc le Hezbollah est à la fois au Liban un parti politique et une
00:35:12organisation armée, c'est la seule, et c'est ça qui lui donne sa force au Liban. Aujourd'hui cette
00:35:17force est fortement compromise, c'est effectivement peut-être pour le reste du Liban, pour ceux qui ne
00:35:22partagent pas, y compris d'ailleurs chez les chiites, pour ceux qui ne partagent pas cette
00:35:26vision pro-iranienne et pro-syrienne totale qu'avaient Nasser Nasrallah et qu'a le Liban,
00:35:33et qu'a le Hezbollah pardon, c'est peut-être l'occasion de se débarrasser de cette tutelle.
00:35:37Cela étant, d'une part je doute de la clairvoyance de la communauté internationale sur ces questions
00:35:46qui sont beaucoup trop souvent traitées de manière idéologique, et je doute fortement,
00:35:52malheureusement pour des raisons qui tiennent à sa corruption, qui tiennent à son clientélisme,
00:35:56je doute fortement de la volonté réelle d'agir et de transformer le système d'une
00:36:01grande partie de la classe politique libanaise. Claude Meudiquet, merci, vous êtes notre
00:36:06spécialiste du terrorisme et on vous retrouvera dans le cadre de 180 minutes info tout à l'heure
00:36:12qu'on aura l'occasion de vous présenter avec Félicité Kindoqui. J'en profite pour saluer
00:36:17Gérard Vespière, géopolitologue. Merci Gérard Vespière, c'est un événement sans précédent
00:36:23qui vient de se produire avec cette confirmation de l'élimination d'Assane Nasrallah dans le
00:36:28conflit entre le Hezbollah et Israël. Tout à fait, c'est le sommet de la pyramide du Hezbollah
00:36:36qui a été atteint, après que les étages inférieurs aient été fortement touchés,
00:36:42après que les leaders des mouvements militaires, deuxièmement toute la structure de commandement
00:36:53avec les Bipers et bien sûr les Walkie-Talkies et maintenant les stockages et les lancements,
00:37:02les stockages de missiles et les zones de lancement de missiles. Donc il y a toute cette
00:37:08architecture qui est atteinte et en parallèle vous avez bien sûr la dure défaite du Hamas et
00:37:18le silence des outils. Donc c'est tout l'axe de la résistance baptisé comme cela par donc Téhéran
00:37:27qui devient un axe de la défaite. Donc on assiste à un retournement stratégique de la région et ce
00:37:38retournement stratégique va se retourner jusqu'à Téhéran. C'était la seule force qui restait à
00:37:45Téhéran, c'était la crainte qu'il représentait vis-à-vis de l'extérieur. Il est en grande
00:37:50difficulté intérieure, maintenant l'extérieur aussi est affaibli. Donc l'ombre de choc de Nasrallah
00:37:59vraiment a une matérialisation dans l'ensemble de la région et jusqu'à Téhéran.
00:38:05Et réaction à l'instant que je vous donne, le guide suprême iranien dénonce une vision israélienne
00:38:14étroite. Réaction donc du guide suprême iranien, sans surprise.
00:38:19Oui c'est un commentaire qui t'a gravé parce que c'est vraiment une phrase qui n'a aucun sens par rapport à
00:38:26l'ampleur des conséquences qui s'annoncent. Donc un retournement, comme l'a dit d'ailleurs Claude Moniquet
00:38:34il y a quelques instants, on était dans une situation très difficile pour Israël il y a pratiquement un an
00:38:40et le retournement est aussi israélien. Il s'est passé en Israël le 7 octobre ce qu'il s'est passé le 11 septembre.
00:38:48C'est-à-dire qu'il y avait l'information, elle n'était pas identifiée ou maltraitée.
00:38:53Mais toute la capacité israélienne était déjà là. Il a fallu la mettre en œuvre pour répondre à l'attaque du Hamas
00:39:01et aux attaques du Hezbollah. Il a fallu un an pour remettre tout ça d'aplomb.
00:39:06Oui la réaction de l'Iran que vous venez de citer, la mesure du désarroi pour ne pas dire plus, de l'effroi
00:39:16et de l'incertitude dans lesquelles se trouvent les iraniens parce qu'ils sont en train de faire des déclarations
00:39:20comme vous dites, qui n'ont aucun sens. Ils nous confirment, ils affirment, ils disent en effet bon.
00:39:27C'est le vide.
00:39:29Et on voit bien que là aujourd'hui, on mesure la force que représentait le Hezbollah qui était en effet au cœur du conflit
00:39:37depuis très longtemps. On ne peut pas d'ailleurs s'empêcher de penser à l'attaque du Drakkar.
00:39:41On a évoqué le port de Beyrouth, la mort de Rafik Hariri, mais il y a aussi la mort de 58 parachutistes renforts en 1983
00:39:47dans l'attentat contre le Drakkar.
00:39:50Et 280 marines américains.
00:39:52Bien sûr.
00:39:54Les collègues d'Arafovitch faisaient référence à tout cela d'ailleurs.
00:39:56Et on voit bien là aujourd'hui qu'il y a un espèce d'effet de sidération. On est comme encore dans un effet de souffle.
00:40:03Où en effet, le Hezbollah n'a plus les moyens de communiquer entre eux parce qu'en effet, ils ne peuvent plus avoir de Bipper,
00:40:08ils ne peuvent plus avoir de Tokiwoki. On a vu que même les téléphones portables aujourd'hui, le Libanais de base
00:40:13le ramène à la boutique en disant vous êtes sûr que mon téléphone portable n'est pas piégé parce qu'on ne sait jamais
00:40:18Peut-être que demain il va m'exploser à la figure.
00:40:20Et s'il n'y a plus de moyens de communiquer, alors indépendamment du fait que la hiérarchie majeure du Hezbollah est sans doute détruite,
00:40:27mais s'il n'y a même plus de moyens de communiquer, ça deviendra très compliqué d'organiser des contre-offensives.
00:40:32C'est pour ça que les rangs semblent en effet complètement désorientés et qu'il faut voir à quel niveau ils vont sans doute répondre.
00:40:41Parce qu'on ne peut pas imaginer non plus qu'il n'y ait aucune autre réponse que ce genre de communiqué sans qu'une tête.
00:40:48On va retrouver le Général Bruno Clermont qui est notre consultant défense.
00:40:52Bonjour mon Général, votre réaction suite à cette annonce de la mort de Hassan Nasrallah, je le dis, on cesse de le répéter,
00:41:01c'est un véritable tournant qui s'est opéré là.
00:41:05C'est un coup de tonnerre, c'est une opération majeure de TSAHAL, mais quand on voit le nombre de bombes,
00:41:11la puissance des bombes qui ont été versées sur le quartier général du Hezbollah, on comprend pourquoi il est mort.
00:41:18En réalité, il est évident que les Israéliens ont eu une information concernant la présence,
00:41:22à cet instant donné, de Nasrallah dans son quartier général, ce qui n'est pas permanent.
00:41:27Et alors que Benjamin Netanyahou était à l'ONU, là où il n'est pas vraiment un ami,
00:41:33c'est lui qui a donné l'ordre depuis New York d'autoriser cette frappe.
00:41:37Et c'est évident qu'aujourd'hui, Nasrallah est mort, et ça, ça change beaucoup de choses dans cette guerre.
00:41:43Mais c'est la caractérisation du fait qu'Israël a décidé, je le rappelle, c'est important, il y a 10 jours,
00:41:49de fixer un nouvel objectif de la guerre.
00:41:51Cet objectif, ce n'est pas de détruire le Hezbollah.
00:41:53Cet objectif, c'est de permettre le retour des 70 000 Israéliens qui sont quand même déplacés au nord d'Israël
00:41:59en raison des 9 000 roquettes qui ont été tirées par le Hezbollah depuis le 8 octobre.
00:42:03Et pour cela, il faut frapper le Hezbollah partout, à sa tête, décapiter ses chefs,
00:42:09mais également frapper ses unités sur le terrain.
00:42:11Général Bounaud, clairement, quand je citais la phrase de Benjamin Netanyahou,
00:42:14puisque vous évoquiez sa présence à l'ONU, mais quand il dit « nous allons combattre jusqu'à la victoire »,
00:42:18ça prend tout son sens quand on voit ce qui s'est passé.
00:42:23Je pense qu'Israël, Etzahal, Netanyahou ont passé le Rubicon.
00:42:29Ils ont tourné le dos au plan de paix qu'ont proposés le président Biden et Macron aux Nations unies
00:42:36en lançant cette attaque extrêmement violente contre le chef du Hezbollah,
00:42:40une attaque qui n'est pas la première.
00:42:42Et on doit se rappeler qu'en 2006, Israël avait lancé une offensive sur le Hezbollah,
00:42:49avait échoué dans la tentative d'assassinat de Nasrallah,
00:42:54avait mené une opération qui a duré 34 jours avec de nombreux bombardements aériens.
00:42:59Dans les mêmes zones qu'aujourd'hui et avec une tentative d'opération terrestre qui a très mal tourné.
00:43:05Israël a dû se retirer du sud de Liban dans des conditions très difficiles.
00:43:09Donc on est aujourd'hui à l'aube d'une nouvelle guerre avec deux questions essentielles.
00:43:15La première, c'est les réactions de l'Iran, ou plutôt des proxys de l'Iran qui me semblent plus à même à répliquer.
00:43:19Et puis la deuxième, c'est y aura-t-il ou pas une opération terrestre dans le sud de Liban.
00:43:24Et quel est votre sentiment, vous, en tant qu'expert en général ?
00:43:29Je crois que si vraiment ils veulent récupérer le terrain et remettre une zone tampon au sud de l'Italie,
00:43:34c'est une zone qui fait pratiquement 10 000 kilomètres carrés, qui est bien plus grande que la bande de Gaza.
00:43:39Ils sont obligés de passer par deux choses.
00:43:41D'abord, c'est les militaires qui parlent, je ne dis pas qu'il faut qu'ils le fassent, je dis que c'est la stratégie militaire.
00:43:46Bombarder de manière intensive toutes les positions militaires du Hezbollah, les stocks de munitions,
00:43:50les sites de lance-roquettes, la chaîne de commandement.
00:43:53Et puis forcément, lancer une offensive terrestre, parce que dans le sud du Liban,
00:43:57il y a un réseau de tunnels et de souterrains qui est au moins aussi vaste et aussi important
00:44:02que celui qu'il y avait dans la bande de Gaza, alors que le Hezbollah,
00:44:05selon la résolution 17-01 des Nations Unies, aurait dû retirer toute forme de présence militaire.
00:44:10Ce n'est pas le cas. Il y a une présence militaire extrêmement renforcée.
00:44:12C'est celle-là qui va devenir, qui est la priorité en réalité de ça.
00:44:17Général Bruno Clermont, cette annonce intervient quelques jours avant le 7 octobre.
00:44:22On le soulignait avec Françoise Laborde et mes autres invités.
00:44:26On se souvient que cette attaque du 7 octobre,
00:44:30Benyamin Netanyahou a été fortement contesté pour ne pas avoir anticipé cette frappe.
00:44:35Et l'annonce de l'élimination de Nasrallah intervient quelques jours avant ce 7 octobre.
00:44:44Oui, c'est effectivement le signal que pour Saad, donc Netanyahou, donc ses généraux,
00:44:49le centre de gravité de la guerre a changé.
00:44:51Il est passé de la bande de Gaza, donc on considère que l'essentiel du travail a été fait,
00:44:55au prix d'un nombre de morts considérable, comme tout le monde le sait,
00:44:59à cette fois-ci, à s'attaquer à la véritable menace, à la principale menace,
00:45:03qui est même plus importante que celle du Hamas parce qu'elle est historique,
00:45:06qui est le Hezbollah, qui est au nord du pays.
00:45:08Donc c'est ça l'objectif de Netanyahou.
00:45:10La question, c'est jusqu'où est-il prêt à aller pour obtenir l'objectif que j'ai rappelé,
00:45:16c'est-à-dire permettre le retour des 70 000 Israéliens qui ont été déplacés du nord vers le sud d'Israël ?
00:45:22Dernière question de Patrice Sarditti, mon général.
00:45:25Mon général, bon, on a bien compris que l'Iran a la main, alors est-ce qu'il va en disposer ou pas ?
00:45:32Et c'est une attente qui va être assez effrayante, évidemment,
00:45:36puisque Israël, d'après ce qui vient de se passer ces dernières semaines,
00:45:40et là notamment il y a quelques heures, se sent prêt à tout.
00:45:43Est-ce que vous n'avez pas l'impression que l'État hébreu joue un coup de dé
00:45:49et va peut-être tenter de pousser les différents gouvernements occidentaux
00:45:57à accentuer une aide ou alors à tout laisser tomber ?
00:46:01Vous avez raison, cette guerre est un coup de dé permanent.
00:46:05On ne sait jamais quelles seront les conséquences des offensives, des actes, des décisions.
00:46:10Ce qui est évident, c'est que les Israéliens bénéficient,
00:46:14je pense que ça il faut être conscient parce que ce n'est pas possible qu'ils l'en soient autrement,
00:46:17d'un soudien inconditionnel des Américains,
00:46:19quelles que soient les positions politiques que prennent Biden à l'Assemblée des Nations Unies.
00:46:25Ce sont des munitions américaines qui ont été tirées probablement sur le QG de Nasrallah,
00:46:29ce sont des obus, des missiles américains qui interceptent les roquettes
00:46:34tirées depuis la bande de Gaza ou depuis le Liban.
00:46:37Donc effectivement la question c'est que va faire l'Iran ?
00:46:40L'Iran doit faire quelque chose parce que Nasrallah était un proche de Rameini,
00:46:47plus proche que ne l'était probablement le chef du Hamas qui a été éliminé.
00:46:52Mais en tout cas la réaction compte tenu de trois éléments.
00:46:56Le premier c'est la pression des moyens américains déployés dans la région
00:47:01qui rappellent à l'Iran que si l'Iran bouge une oreille, les Américains vont riposter.
00:47:07La deuxième c'est la situation politique très fragile intérieure à l'Iran
00:47:11qui est un pays dans lequel il y a des mouvements sociaux que vous connaissez
00:47:14qui sont matés par une rébellion extrême.
00:47:16Et la troisième c'est une situation économique très difficile de l'Iran.
00:47:19Donc ces trois éléments font que plutôt l'Iran va peut-être faire un petit coup d'éclat
00:47:22comme il l'avait fait au mois d'avril,
00:47:23mais probablement instrumentaliser à nouveau ses proxys, les fameux proxys,
00:47:27on les connaît, c'est le Hezbollah, ce sont les Houthis,
00:47:30ce sont les milices pro-iraniennes qui sont en Syrie et en Irak
00:47:33et celles-ci peuvent effectivement harceler l'Israël dans une guerre de harcèlement
00:47:37dans laquelle l'équilibre sera difficile à établir
00:47:40et prendra certainement de longs jours et de longues semaines.
00:47:44Merci beaucoup Général Bruno Clermont, notre consultant défense.
00:47:47Merci, on vous retrouvera tout au long de l'après-midi évidemment sur l'antenne de CNews.
00:47:51Que sait-on sur cette information,
00:47:54les dernières informations sur l'annonce de la mort d'Hassan Nasrallah ?
00:47:58Avec vous, félicité Kindouki.
00:47:59L'armée israélienne a annoncé avoir frappé plus de 140 cibles du Hezbollah au Liban
00:48:07depuis la nuit dernière et a affirmé que la plupart des hauts dirigeants du Hezbollah
00:48:11ont été éliminés après l'annonce de la mort de son chef Hassan Nasrallah.
00:48:16Néanmoins, elle a déclaré qu'il reste encore du chemin à faire dans ce combat.
00:48:20On apprend d'ailleurs à l'instant qu'une nouvelle frappe israélienne frappe le sud du Liban,
00:48:25le sud de Beyrouth.
00:48:26Le Premier ministre français Michel Barnier s'est exprimé sur la situation au Proche-Orient
00:48:31depuis Macron où il est en visite pour le 131e congrès national des sapeurs-pompiers de France.
00:48:38Il a jugé extrêmement grave la situation au Liban et se dit préoccupé par la sécurité des Français sur place.
00:48:45Les autorités européennes recommandent aux compagnies aériennes
00:48:49d'éviter les espaces aériens du Liban et d'Israël
00:48:52en raison d'une intensification des frappes et d'une dégradation de la sécurité.
00:48:57La recommandation de la Commission européenne et de l'Agence de sécurité aérienne
00:49:00vaut jusqu'au 31 octobre prochain.
00:49:03Et puis une source dit qu'effectivement une nouvelle frappe vient de frapper le sud de Beyrouth.
00:49:09Merci pour ces toutes dernières informations.
00:49:11On va prendre justement la direction de Beyrouth pour faire un point sur la situation
00:49:15et l'état d'esprit là-bas avec notre correspondante Clotilde de Bigot.
00:49:20C'est l'armée israélienne sur son compte Twitter.
00:49:26On va revenir en plateau et on retrouvera Clotilde de Bigot dans quelques instants
00:49:31une fois qu'on aura rétabli la connexion.
00:49:33C'est un événement sans précédent Gérard Laspierre évidemment.
00:49:37Tout à fait et je crois qu'effectivement maintenant se pose la question pour Israël
00:49:43comment poursuivre de deux façons.
00:49:46Parce que s'il doit y avoir à l'établissement de négociation
00:49:51maintenant que le chef et l'état-major sont détruits
00:49:54avec qui négocier pour arrêter et avoir des conditions de sécurité pour le nord d'Israël.
00:50:02Donc deuxièmement faut-il aller comme l'a dit le général Clermont au sol
00:50:08et je crois que l'hésitation de Tsar va être importante.
00:50:14Et s'il y a une opération qui est décidée ce ne sera pas une opération d'occupation
00:50:19mais ce sera une opération de rentrée et de retrait au bout de quelques jours
00:50:25ou quelques semaines après que le travail militaire ait été accompli dans le sud du Liban.
00:50:31La leçon de 2006 a été retenue il ne s'agit pas de rester au Liban
00:50:36il s'agit de mener une opération militaire et de revenir après en Israël.
00:50:43J'en profite pour saluer Ionisa et notre spécialiste politique
00:50:47qui nous a rejoints à parler politique avec Michel Barnier qui est en déplacement
00:50:51et qui a accordé une interview également à nos confrères de la presse écrite.
00:50:56Merci d'être avec nous.
00:50:58Réaction Françoise Laborde, on est toujours sur la mort de Hassan Nasrallah.
00:51:02On va sans doute aussi aujourd'hui s'intéresser un peu plus à la situation intérieure libanaise
00:51:06parce que pour le coup, comment dire, j'allais dire c'est une pétodière.
00:51:10Oui on peut dire que c'est une forme de pétodière
00:51:12je ne sais pas si vous êtes d'accord avec moi.
00:51:14Depuis le départ du général Michel Aoun qui avait été en effet élu président de la République
00:51:18général chrétien qui s'est allié avec le Hezbollah, la stupéfaction, si je puis dire, générale
00:51:24et qui s'est soumis au Hezbollah, le Liban se trouve dans une situation absolument impensable.
00:51:32On se rappelle quand même que la visite éclair qu'avait fait le président Emmanuel Macron
00:51:38après l'explosion du port de Beyrouth qui avait sidéré, alors non seulement tout Beyrouth,
00:51:43ravagé déjà Beyrouth, sidéré tout Beyrouth et sidéré le Liban.
00:51:47Et la France avait dit on vous promet on va être là, on ne vous laissera pas tomber.
00:51:50La France ne laissera jamais tomber les Libanais.
00:51:53Bon, jusqu'à plus ample à former, on n'a pas vu grand chose.
00:51:56Mais je pense que, je crois que c'est Claude Moniquet qui le disait,
00:52:00il serait temps aujourd'hui en effet que la communauté internationale
00:52:04se préoccupe un peu plus de la situation intérieure libanaise
00:52:07parce que beaucoup dépend aussi de la façon, alors même si le Liban est très affaibli,
00:52:12même si l'armée libanaise n'existe plus vraiment, ou un peu, enfin pas trop,
00:52:16beaucoup va dépendre aussi de la situation du Liban.
00:52:19Et peut-être que l'Europe a un rôle, espérons-le, ou la France éventuellement,
00:52:23un petit rôle à jouer en la matière.
00:52:25Et la situation est très compliquée et il y a une formule qui est extraordinaire libanaise,
00:52:30si vous comprenez bien le Liban, c'est qu'on vous l'a mal expliqué.
00:52:34Oui, c'est vrai.
00:52:35Oui, vous avez raison. Très rapidement, Karima, avant de partir en politique.
00:52:38Oui, mais on voit qu'à l'heure où on se parle, justement, les pressions internationales
00:52:42ou les communications qui viennent comme ça des différents chefs d'État,
00:52:46ça n'a pas beaucoup d'impact, ça n'a en fait pratiquement aucune influence sur le cours des choses.
00:52:50On voit que du côté d'Israël, au cours des derniers mois,
00:52:54que ce soit sur le front pour la lutte contre le Hamas ou contre le Hezbollah,
00:52:59ils en ont fait, c'est quelque chose, finalement, un enjeu pour eux de sécurité,
00:53:04quelque chose d'existentiel, en fait. C'est de sécurité, mais existentiel.
00:53:07Donc, est-ce qu'on va profiter justement de ce moment où le Hezbollah est véritablement affaibli?
00:53:14On sait qu'on a attaqué maintenant, en fait, on a neutralisé la personne non seulement
00:53:18la plus puissante du Liban, mais la plus puissante du Hezbollah,
00:53:21sans compter toutes les victoires au cours des dernières semaines.
00:53:24Donc, de se dire que le but de guerre, est-ce qu'il est en train de changer?
00:53:27Vous avez mentionné tout à l'heure, on a entendu tout à l'heure cette idée
00:53:32qu'il faut que les 60 quelques mille Israéliens qui ont dû fuir en raison des menaces,
00:53:38des attaques du Hezbollah, des différents tirs, comme ça, jour après jour,
00:53:42qui ont dû fuir cette région, eh bien, on souhaite leur retour.
00:53:46Mais est-ce qu'on va poursuivre tout ça en se disant, comme on est dans une situation
00:53:50où le Hezbollah est affaibli, on peut aller sur place et chercher, par exemple,
00:53:53neutraliser davantage d'armes, pour véritablement s'assurer qu'il ne représente plus
00:53:58une menace à moyen terme, à tout le moins.
00:54:01Allez, on a retrouvé Clotilde de Bigot à Beyrouth, notre correspondante.
00:54:07C'est l'armée israélienne, sur son compte Twitter, qui a indiqué avoir tué
00:54:10le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah. Une information qui a été très rapidement
00:54:14relayée par les médias libanais, mais le Hezbollah n'a pas encore confirmé
00:54:18cette information. Les Libanais ici sont forcément tous rivés sur leur téléphone
00:54:23pour essayer d'en savoir un peu plus. Et ce qu'il faut savoir, c'est qu'hier soir,
00:54:27alors que derrière la banlieue sud de Beyrouth se faisait bombarder
00:54:31toute la nuit, il y a des centaines, des milliers d'habitants des quartiers sud
00:54:35qui ont dû fuir ces quartiers, sous demande de l'armée israélienne,
00:54:39et qui se sont retrouvés dans la capitale, notamment à côté de la corniche de Beyrouth,
00:54:44un espace, une promenade, où il y a maintenant des centaines de personnes déplacées
00:54:48qui ont passé la nuit dans la rue. Maintenant, il faudra voir comment
00:54:52se passent ces prochains jours, ces prochaines heures. Il y a actuellement
00:54:56à Beyrouth des drones qui circulent autour de la capitale. On peut les entendre
00:55:00très clairement. Et maintenant, tout le monde vit dans la peur, parce que c'est très clairement
00:55:04pour tous les Libanais, une déclaration de guerre de la part de l'État d'Israël.
00:55:08Clotilde Bigot, notre correspondante à Beyrouth. Yohann Hussaï est avec nous.
00:55:12On va parler politique. On va écouter dans quelques instants
00:55:16Michel Barnier. Mais vous le savez, c'est la rentrée des classes pour le MoDem,
00:55:20à Guidèle, comme chaque année, évidemment. Vous me confirmez bien la chose, mon cher Yohann.
00:55:24Un MoDem toujours divisé sur sa participation
00:55:28au gouvernement. On va voir ça tout de suite avec Erwan Balanant,
00:55:32qui est député MoDem. Bonjour Erwan Balanant. Merci d'avoir accepté
00:55:36notre invitation. Je le disais, un MoDem rassemblé
00:55:40chaque année à Guidèle, comme chaque année, mais quelque peu
00:55:44divisé. Vous êtes d'accord avec cette analyse et ce regard ?
00:55:48Non, je crois pas. Je crois qu'on a un peu
00:55:52des exagérations médiatiques sur une division qui n'est pas
00:55:56vraiment une division. C'était des interrogations qui continuent
00:56:00à exister sur la pertinence de rentrer ou pas
00:56:04dans ce gouvernement, à partir du moment où il n'allait pas vers suffisamment d'équilibre,
00:56:08un équilibre nécessaire pour répondre à ce souhait
00:56:12des Français d'aller vers l'Union Nationale pour répondre aux préoccupations
00:56:16et aux sujets qui préoccupent les Français aujourd'hui.
00:56:20On est partagé entre le fait d'y aller et la nécessaire responsabilité
00:56:24que l'on doit prendre. Quand on parle d'Union Nationale tout le temps,
00:56:28comme nous faisons régulièrement dans notre parti, si nous n'y allions pas,
00:56:32nous avions là, quelque part, un message qui était un peu difficile à percevoir.
00:56:36C'est sur cette tension que nous sommes, non pas divisés, mais en discussion.
00:56:40Mais maintenant, la décision a été prise. On a trois ministres
00:56:44dans ce gouvernement et donc il va falloir que l'on
00:56:48travaille avec le gouvernement, mais aussi au sein de l'Assemblée
00:56:52et à essayer de créer des passerelles avec d'autres
00:56:56partis, d'autres mouvements politiques pour aller vers cette Union Nationale.
00:57:00Arouane Balanant, le premier bras de fer à l'intérieur
00:57:04du gouvernement a eu lieu entre Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
00:57:08et Didier Migaud, le ministre de la Justice. Bruno Retailleau qui veut
00:57:12renforcer l'arsenal judiciaire. Il affirme que la justice, selon lui,
00:57:16est trop laxiste. C'est faux, lui répond Didier Migaud. Vous prenez parti pour qui, vous ?
00:57:20Alors, moi,
00:57:24j'ai été sept ans à la Commission des lois,
00:57:28deux ans son vice-président. Et on a toujours, vous savez,
00:57:32c'est la commission qui est centrale entre, justement,
00:57:36le portefeuille de l'intérieur et la justice. C'est toujours des tensions
00:57:40qui existent entre un ministre de l'Intérieur qui dit
00:57:44qu'il faut être plus sévère et puis un ministre,
00:57:48un garde des Sceaux qui dit qu'on a un état de droit, il faut respecter cet état de droit.
00:57:52Je pense que, évidemment, ce petit jeu va continuer, c'est évident,
00:57:56mais sur votre question, on n'a pas une justice qui est trop laxiste.
00:58:00C'est pas vrai. On a une justice qui punit quand elle doit
00:58:04punir. On a une justice à qui on a essayé de redonner des moyens.
00:58:08On a fortement augmenté le budget de la justice.
00:58:12Et il faut continuer, parce qu'effectivement, pour que les policiers
00:58:16travaillent bien, il faut que la réponse judiciaire soit rapide, efficace.
00:58:20Et c'est cette articulation qu'il faut continuer à avoir. Et à chaque fois qu'on veut
00:58:24opposer la justice et les forces de l'ordre, c'est à ce moment-là
00:58:28qu'on crée les conditions de l'insécurité. Pour lutter contre
00:58:32l'insécurité, pour lutter contre l'insécurité du quotidien,
00:58:36sur tous ces sujets-là, on a besoin d'une justice
00:58:40et d'un ministère de l'Intérieur qui travaille vraiment de concert et qui travaille
00:58:44ensemble. C'est ce qu'on fera et c'est ce qu'on essaiera de rappeler
00:58:48au sein de l'Assemblée, en tout cas dans la Commission des lois.
00:58:52On a vécu hier, avec beaucoup d'émotion, les obsèques, le dernier adieu à
00:58:56Philippines. Il y avait quasiment 2800 personnes. Comment avez-vous
00:59:00perçu ce message ? Les Français, puisque vous parlez de justice,
00:59:04ont besoin de réponses et les Français attendent des réponses de nos
00:59:08hommes politiques. Est-ce que vous n'avez pas perçu ce message avec cette forte présence
00:59:12au cours de ces obsèques ?
00:59:16Bien sûr, mais chaque viol,
00:59:20chaque crime de viol, d'assassinat
00:59:24avec un viol sont des drames terribles.
00:59:28Mais justement, parce que ce sont des drames terribles, il nous faut
00:59:32les analyser avec, évidemment, l'empathie,
00:59:36l'émotion nécessaire et le soutien à la famille, aux amis
00:59:40mais aussi avec une certaine...
00:59:44Le mot n'est pas très adéquat et il est un peu dur.
00:59:48Non pas distance, mais un recul pour prendre les
00:59:52bonnes décisions. Aujourd'hui, nous avons un arsenal législatif qui est
00:59:56très complet. Nous avons, par contre,
01:00:00parfois un temps de réponse de la justice, trop de
01:00:04sujets de viol qui ne sont pas traités, il y a trop de femmes qui portent plainte pour viol
01:00:08et sur lequel la réponse n'est pas satisfaisante. Mais ce n'est pas parce qu'on manque de
01:00:12lois et ce n'est pas non plus parce qu'on manque de moyens, c'est que
01:00:16on a dans notre pays un problème de culture, un problème
01:00:20autour des violences sexistes et sexuelles où on n'a pas
01:00:24fait ce qu'a fait d'autres pays, par exemple l'Espagne où il y a eu
01:00:28un choc, un électrochoc en Espagne où ces sujets sont traités de façon
01:00:32systémique. Et la question des violences sexistes et sexuelles qui sont
01:00:36quelque part la question de la culture du viol aussi,
01:00:40dans notre pays, il ne faudrait pas croire qu'à chaque fois qu'il y a un sujet,
01:00:44à chaque fois qu'il y a un drame, il ne faut pas que ça cache la forêt de toutes
01:00:48ces violences qui conduisent justement à ces drames. Et c'est ce sujet-là qu'on ne travaille pas assez
01:00:52dans notre pays. Alors il faut regarder sur les procédures judiciaires.
01:00:56Est-ce qu'elles sont suffisamment rapides ? Est-ce qu'elles ne peuvent pas être améliorées ?
01:01:00Je pense qu'il y a des choses à faire. Mais n'essayons pas de prendre
01:01:04certains de ces sujets comme des... comment dire...
01:01:08Ne trouvons pas de bouc émissaire sur cette question.
01:01:12C'est vraiment le message que je veux dire. Le bouc émissaire, c'est peut-être...
01:01:16ça devrait être la société toute entière qui se pose des questions sur la question
01:01:20de la culture du viol.
01:01:22Merci Erwann Balanant, député MoDem depuis l'université de Guidel.
01:01:26Et je note que vous avez dit que vous étiez rassemblés et non pas divisés.
01:01:30Michel Barnier, première sortie officielle,
01:01:34mon cher Yohann, avec Bruno Rotaillou.
01:01:38Il participe au congrès des sapeurs-pompiers de France à Mâcon.
01:01:42Nous l'avons rencontré. L'auditeur est sur place. On va l'écouter en réagit juste après.
01:01:46Alors comment vous sentez l'âme d'un pompier à la tête de ce gouvernement ?
01:01:52J'ai dit l'âme et l'énergie d'un sapeur-pompier.
01:01:56C'est peut-être aussi le fait de dire que je me sens bien parmi les sapeurs-pompiers,
01:02:02que je connais bien, que je respecte, auquel je voulais dire l'hommage,
01:02:06la reconnaissance et le soutien du gouvernement.
01:02:10Ce sont des hommes et des femmes, de plus en plus de femmes,
01:02:14beaucoup de jeunes, parfois très jeunes,
01:02:18qui s'engagent comme volontaires dans toutes vos équipes, M. le Président Bocelan,
01:02:22et qui montrent aux citoyens, parfois les plus éloignés ou les plus faibles,
01:02:30qu'ils ne sont pas tout seuls, qu'on vient à leur secours.
01:02:34Et je veux dire aussi des hommes et des femmes qui prennent des risques.
01:02:40J'ai rendu hommage à quatre sapeurs-pompiers qui sont morts tragiquement cette année.
01:02:44Beaucoup ont été blessés, d'autres ont été tués dans les années passées.
01:02:48Il y a aussi, c'est beaucoup plus que des incivilités,
01:02:52des sapeurs-pompiers qui sont empêchés de faire leur travail,
01:02:56qui ne sont pas respectés alors qu'ils sont au service des gens.
01:03:00Nous serons absolument intraitables pour protéger les sapeurs-pompiers, pour les aider.
01:03:06Voilà l'état d'esprit.
01:03:08J'ai aussi rendu hommage, au-delà du service de sécurité qu'ils rendent,
01:03:14à l'exemple de citoyenneté qu'ils donnent.
01:03:18Dans un moment où notre pays est traversé de beaucoup de violences,
01:03:22pas mal d'intolérances, de tensions,
01:03:26qui sont d'ailleurs souvent synonymes de détresse, de souffrance que nous devons prendre en compte.
01:03:36Dans ce moment-là, je trouve que l'exemple que donnent les sapeurs-pompiers
01:03:40dans toutes les communes, petites et grandes de France, est très important.
01:03:44La situation au Liban, vous vous êtes tenu au courant des derniers événements.
01:03:49Comment vous qualifiez la situation aujourd'hui ?
01:03:52Elle reste extrêmement grave et je ne vais pas faire d'autres commentaires
01:03:55parce que ce n'est pas le lieu aujourd'hui, mais nous vivons cette situation tragique.
01:04:00Et aussi, nous nous préoccupons de la sécurité de nos compatriotes sur place.
01:04:05L'armée israélienne affirme avoir éliminé le chef du US Bola.
01:04:08Je ne vais pas faire d'autres commentaires.
01:04:10Franchement, je suis dans ce congrès depuis ce matin.
01:04:13J'entends des informations, mais je dois les vérifier.
01:04:16Je dois prendre le temps de m'exprimer sérieusement.
01:04:19Il y a une preuve difficile pour les pompiers.
01:04:21C'est l'épreuve de la planche qui doit tester leurs conditions physiques.
01:04:24Vous, vous allez plancher aussi sur cette question du budget.
01:04:26Vous êtes revenu dessus.
01:04:273100 milliards de dettes, 6% de déficit.
01:04:30C'est votre difficulté aujourd'hui ?
01:04:32Oui, c'est la situation que je trouve.
01:04:34Le gouvernement trouve et on doit assumer cette responsabilité
01:04:38parce qu'il ne faut pas créer de dettes supplémentaires sur le plan financier
01:04:43comme sur le plan écologique sur le dos de nos enfants, de nos petits-enfants
01:04:47parce que c'est eux qui payeront.
01:04:49Les dettes d'aujourd'hui, c'est des impôts pour demain.
01:04:51Donc, on va dire la vérité.
01:04:53On va prendre un traitement, les Français, en disant la réalité.
01:04:56Et ça exige, cette réalité, des efforts d'abord sur la maîtrise,
01:05:01la réduction des dépenses publiques.
01:05:03On doit dépenser moins et on doit dépenser mieux.
01:05:06C'est ça, la priorité du gouvernement.
01:05:09Et je sais que ça sera difficile, mais j'expliquerai pourquoi c'est difficile.
01:05:13Et après, on verra s'il faut ou pas quelques prélèvements supplémentaires.
01:05:18Mais de toute façon, je m'attacherai à prendre des décisions justes.
01:05:21Sur la question des finances publiques, vous avez dit
01:05:23que vous protégeriez de toute augmentation fiscale
01:05:25les personnes qui travaillent et qui produisent.
01:05:27Est-ce que pour clarifier, est-ce que vous dites
01:05:29que ceux qui travaillent et qui produisent ne verront pas
01:05:31leurs contributions augmenter, même ceux qui gagnent beaucoup d'argent ?
01:05:34On peut aussi citer les retraités qui vivent difficilement.
01:05:39Je prendrai des décisions justes, le plus juste possible.
01:05:43Je ne demande pas de vous dire les arbitrages qui sont en cours.
01:05:46Nous sommes obligés de faire le budget de la France
01:05:48dans un temps historiquement contraint de 15 jours.
01:05:53Je suis là depuis 20 jours et il faut présenter le budget dans quelques jours.
01:05:57Donc j'essaie de prendre des décisions les plus justes possibles.
01:06:00Et peut-être on complétera ou on amendera ces décisions
01:06:02au fur et à mesure de la discussion budgétaire.
01:06:05Est-ce qu'il y a une responsabilité ?
01:06:07Est-ce que vous visez quelqu'un en disant que ça ne s'est jamais produit
01:06:10et que vous devez produire un budget en deux semaines ?
01:06:12Est-ce que vous visez quelqu'un en particulier ?
01:06:13C'est de la faute de qui, cette situation ?
01:06:15Non, c'est une situation politique.
01:06:17Je n'ai pas de temps à perdre dans des polémiques.
01:06:19La situation est ce qu'elle est depuis quelques mois.
01:06:23Le Président de la République m'a fait confiance en même temps au Premier ministre
01:06:27pour rassembler un socle politique de soutien au Parlement,
01:06:31à l'Assemblée nationale le plus large possible.
01:06:33C'est ce à quoi je me suis attaché.
01:06:34Nous y sommes.
01:06:35Maintenant, il faut se mettre au travail.
01:06:37Je ne vais pas passer du temps à faire des polémiques,
01:06:39à chercher des responsables.
01:06:41On a une situation qui est la situation de tous les Français.
01:06:44Je veux marcher au milieu de la route, si je puis dire,
01:06:48et dire la vérité.
01:06:50Michel Barnier depuis Macron.
01:06:52Hop, hop, hop, pas de polémiques.
01:06:54Surtout, pas de polémiques.
01:06:57Il essaie d'éviter les polémiques, effectivement,
01:06:59mais des polémiques, il y en a déjà.
01:07:00On évoquait avec Erwann Balanant les différents politiques,
01:07:03précisément entre M. Retailleau et M. Migaud.
01:07:07Il y aura une bagarre qui sera vraiment âpre à l'Assemblée nationale
01:07:11pour le budget, avec des désaccords au sein même de cette majorité relative,
01:07:16on l'imagine, sans compter même sur les oppositions,
01:07:19le NFP, le Rassemblement national,
01:07:21qui auront évidemment un rôle important aussi à ce moment-là.
01:07:25Mais je dois dire que sur les sujets qui préoccupent les Français,
01:07:28le pouvoir d'achat a tenté de rassurer en disant
01:07:30qu'il ne s'attaquerait pas à ceux qui travaillent
01:07:32et qu'il viserait uniquement ceux qui ont les moyens
01:07:36de contribuer au redressement du pays.
01:07:45Mais sur les autres questions, la sécurité, l'immigration,
01:07:48quand on entend M. Balanant, moi je dois dire que je suis très inquiet,
01:07:52parce que ce que dit M. Balanant entre les lignes,
01:07:55c'est que pour lui il n'y a pas de lien à faire
01:07:58entre une partie de l'immigration et une partie de l'insécurité,
01:08:02que pour lui la priorité c'est de lutter contre la culture du viol,
01:08:05c'est-à-dire qu'on a quelqu'un qui fait partie de cette majorité relative,
01:08:09qui soutient donc M. Barnier, qui va devoir appuyer ou non
01:08:12la politique de M. Retailleau,
01:08:14et on a quelqu'un qui emprunte en fait en partie
01:08:16le discours de la France insoumise.
01:08:18Donc je souhaite bon courage à M. Retailleau
01:08:20pour essayer de résoudre ces problèmes qui préoccupent les Français
01:08:23et essayer de faire en sorte que dans ce pays,
01:08:26l'immigration soit davantage maîtrisée,
01:08:28mais surtout davantage choisie.
01:08:30Quand on entend ce discours-là, sincèrement,
01:08:32il y a vraiment de quoi être inquiet.
01:08:35Je suis absolument d'accord avec vous.
01:08:38J'étais sidérée d'entendre cet élu modèle
01:08:41qui enfonce des portes ouvertes,
01:08:44qui veut prendre position sur rien,
01:08:46qui ne prend aucun risque.
01:08:47Alors, on va le rassurer,
01:08:49vous allez être élu, si vous ne prenez aucun risque,
01:08:51vous allez garder votre petit fauteuil confortable
01:08:53à l'Assemblée nationale, si c'est ça le but.
01:08:55Mais enfin, à un moment donné, quand on fait des lois,
01:08:57c'est quand même pour de temps en temps
01:08:59voir si elles fonctionnent ou pas.
01:09:01Et là, puisqu'on évoquait le décès tragique de Philippine,
01:09:05on a bien vu qu'il y avait un certain nombre
01:09:07de dispositifs qui ne fonctionnaient pas.
01:09:09Ce n'est pas très compliqué de regarder point par point
01:09:12qu'est-ce qui n'a pas fonctionné, les OQTF,
01:09:14le certificat consulaire, etc.
01:09:17et de se dire, sur ces points, on va évoluer.
01:09:19Le deuxième argument qui consiste à dire
01:09:21ne faisons pas d'un cas particulier attention,
01:09:26ne prenons pas ça,
01:09:27mais toute l'évolution de notre droit,
01:09:30elle est basée sur des cas particuliers
01:09:32sur lesquels on s'est prononcés.
01:09:33Quand il y a eu l'affaire Matzneff,
01:09:35ma regrettée amie Denise Bombardier,
01:09:37quand elle était chez Pivot en disant à M. Matzneff
01:09:40que c'était un pédophile et un violeur,
01:09:42un pédocriminel et un violeur,
01:09:43elle s'est fait vomir par toute la classe politique parisienne.
01:09:47Il a fallu des années et le livre de Vanessa Springora,
01:09:50le consentement, pour qu'on finisse enfin par remarquer
01:09:52que oui, en effet, ce monsieur a été sans doute un criminel.
01:09:55Donc on voit bien que les cas particuliers,
01:09:57ce sont ceux-là qui font qu'il y a des lois
01:09:59à un moment donné.
01:10:00Dans l'affaire Duhamel, pareil.
01:10:01Quand on a créé un âge minimum de consentement
01:10:04en dessous duquel on considère qu'un enfant
01:10:07n'est pas consentant à un acte sexuel,
01:10:10il a fallu se battre, y compris,
01:10:12et je le sais parce que je faisais partie
01:10:13des associations qui se sont battues,
01:10:14contre M. Dupond-Moretti qui disait
01:10:16ah oui, on ne peut pas mettre un âge minimum.
01:10:18C'est à chaque fois des cas particuliers
01:10:20sur lesquels on est obligé de se battre.
01:10:22Patrice et Caïma très rapidement et Gérard très rapidement.
01:10:25On a tous noté la frilosité de cet élu du Modem.
01:10:29Ça ne vous a pas échappé.
01:10:30Mais enfin, c'est la frilosité du Modem
01:10:31et la frilosité d'autres politiques.
01:10:33Je voudrais juste donner quelques chiffres.
01:10:3540 000 mesures d'éloignement chaque année en Allemagne,
01:10:39120 000 à 140 000 en France.
01:10:42Donc des avocats estiment, à juste titre,
01:10:44je pense que pour être plus efficace,
01:10:46il faudrait prononcer moins d'OQTF
01:10:48et se concentrer sur les cas de menace véritable
01:10:51à l'ordre public.
01:10:52Autrement dit, il faudrait aller
01:10:54un petit peu plus loin que les fameuses marches blanches
01:10:57auxquelles on s'est considérablement habitués
01:11:00et c'est vraiment dommage.
01:11:02Allez, on termine avec l'information du jour.
01:11:04Les toutes dernières informations sur l'annonce
01:11:07de la mort du chef du Hezbollah Hassan Nasrallah.
01:11:10Je vous félicite.
01:11:13L'armée israélienne a annoncé avoir frappé
01:11:15plus de 140 cibles du Hezbollah au Liban la nuit dernière
01:11:19lors de bombardements intenses
01:11:21et a affirmé que la plupart des hauts dirigeants
01:11:23du Hezbollah ont été éliminés
01:11:25après l'annonce de la mort de son chef Hassan Nasrallah.
01:11:28Néanmoins, elle a déclaré qu'il reste encore du chemin
01:11:31à faire dans ce combat.
01:11:33Selon une source de sécurité,
01:11:34une nouvelle frappe israélienne vient de toucher
01:11:37le sud de Beyrouth au Liban,
01:11:39fief du Hezbollah.
01:11:40Le Premier ministre français Michel Barnier
01:11:43s'est exprimé sur la situation au Proche-Orient
01:11:45depuis Macon,
01:11:46où il est en visite pour le 130e Congrès national
01:11:49de sapeurs-pompiers de France.
01:11:51Il a jugé extrêmement grave la situation au Liban
01:11:54et se dit préoccupé par la sécurité des Français sur place.
01:11:58Enfin, les autorités européennes recommandent
01:12:00aux compagnies aériennes d'éviter les espaces aériens
01:12:03du Liban et d'Israël en raison d'une intensification
01:12:06des frappes et d'une dégradation de la sécurité.
01:12:09La recommandation de la Commission européenne
01:12:11et de l'Agence de sécurité aérienne
01:12:13vaut jusqu'au 31 octobre prochain.
01:12:15Merci beaucoup, félicité.
01:12:17Ainsi se termine cette page spéciale.
01:12:19Merci les amis de nous avoir accompagnés.
01:12:21Merci à l'équipe qui nous a entourés.
01:12:23Félicité pour préparer cette édition spéciale.
01:12:25Déborah Smadjan, Isabelle Tollet, Laura Bacca.
01:12:27Félicité Kindo qui, évidemment.
01:12:29Et on vous retrouve tout à l'heure avec moi
01:12:31à partir de 14h pour 180 minutes.
01:12:33Infos dans quelques instants
01:12:35face à Michel Onfray avec Laurence Ferrari.
01:12:37A tout à l'heure de 14h.
01:12:39On sera là.