Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE
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00:00:00 - Très heureux de vous retrouver, CEMI News Week-end, nous sommes ensemble jusqu'à 13h, vous avez pu le comprendre, page spéciale
00:00:06 agriculture pour nos deux heures d'information avec cette nouvelle visite sur le terrain de Gawiyel Atal que Sonia Mabouk a pu vous faire
00:00:12 vivre déjà dans son grand rendez-vous politique.
00:00:15 Le Premier ministre est dans une exploitation bovine en Rindré-Loire, à par ses mêlées pour être très précis, il doit prendre la parole en fin de matinée.
00:00:22 On va vous faire vivre évidemment cette visite, évidemment les potentiels, je dis bien les potentiels, nouvelles annonces, annonces
00:00:29 attendues par le monde agricole alors que certains syndicats, vous le savez, ont annoncé le blocage de Paris demain. Et puis on sera également sur
00:00:35 le terrain avec Marine Le Pen. Tiens donc, coïncidence, Marine Le Pen qui est aussi sur une exploitation
00:00:40 du côté de Hénin-Beaumont, on me dit qu'elle a avancé sa visite dans son exploitation et on en parlera évidemment avec
00:00:48 Thibault Marcheteau. Je vous présente
00:00:51 nos grands témoins du jour avec un autre grand grand témoin qui va nous aider à commenter, à comprendre, à
00:00:58 essayer de voir ce qui va se passer demain avec ce blocage annoncé de Paris.
00:01:02 Marcel Turbot, je vous présente comme un agriculteur,
00:01:06 entrepreneur, vous êtes le PDG de Turbot Céréales, c'est bien cela ?
00:01:10 Tout à fait, donc bonjour. Donc je suis agriculteur, fils agriculteur, petit fils agriculteur, mais aussi avec un ensemble d'agriculteurs, on a cofondé
00:01:19 Turbot Céréales.
00:01:21 Turbot c'est un futur, en réalité je porte le nom, mais c'est un futur dans les céréales qui permet de défendre la souveraineté alimentaire et de
00:01:26 permettre d'aider la trésorerie des agriculteurs.
00:01:28 Quelque chose me dit qu'on va parler de souveraineté avec vous, il me semble. Naïmane Fadel, une fidèle émission SCIiste.
00:01:34 Bonjour Thierry.
00:01:35 Soyez bienvenue. Merci. Patrice Sarditti, journaliste fidèle de Mini News Weekend. Kevin Bossuet, professeur d'histoire. Bonjour Thierry.
00:01:41 J'accueille avec beaucoup de plaisir évidemment Pierre Bournazel, conseiller horizon de Paris. C'est la première fois que je vous ai sur ce plateau.
00:01:46 Ravi.
00:01:47 Ravi de vous accueillir en tous les cas. Donc nous sommes ensemble jusqu'à 13h, on va évidemment beaucoup beaucoup parler agriculture.
00:01:52 Qu'est ce qu'on peut attendre
00:01:54 aujourd'hui ? Je me tourne vers vous Marcel Turbot.
00:01:56 Des annonces que j'évoquais potentielles
00:01:59 de Gabriel Attal qui est à nouveau sur le terrain. Il a annoncé un certain nombre de mesures en Haute-Garonne, une dizaine de mesures.
00:02:07 Visiblement
00:02:09 ça n'a pas eu l'effet escompté.
00:02:11 Je pense qu'il a fait un très bon constat avant-hier, mais les solutions qu'il donne sont des petites solutions.
00:02:20 Et donc il faut une mesure très choc, une mesure forte. C'est pour ça qu'on aura l'occasion d'en parler tout à l'heure.
00:02:25 On est des agriculteurs qui en ont des idées pour lui.
00:02:29 Et voilà on en parlera.
00:02:30 Mais ça c'est quoi une mesure choc ? On va commencer par ça.
00:02:32 Une mesure choc.
00:02:33 Parce que là demain, les agriculteurs convergent vers Paris. On parle de blocage de Paris.
00:02:38 Cette semaine il y a des réunions qui en seront prévues depuis longtemps à Bruxelles où le président va.
00:02:42 Donc je pense que c'est le moment de profiter comme on est plein d'agriculteurs à vouloir
00:02:47 donner une solution. La solution pour nous c'est d'aller demander le versement de la PAC qui est au lieu d'avoir au mois de décembre
00:02:54 d'avoir dès maintenant. Donc il faut que le président aille à Bruxelles demander le versement de la PAC.
00:03:00 Donc c'est 5 milliards. 5 milliards ça résout la moitié déjà du problème.
00:03:04 Ça permet aux agriculteurs d'avoir de la trésorerie. La trésorerie ça va permettre
00:03:08 d'avoir du revenu pour l'agriculteur. Un agriculteur qui a de l'argent par rapport à celui qui n'a pas d'argent, on passe de 1000 à 3000 euros.
00:03:14 Un agriculteur qui a
00:03:17 pas d'argent, qui a de l'argent et qui n'a pas d'argent, il a 20 à 30 % de coût de production pour lui en plus.
00:03:23 Donc si on veut
00:03:24 donner de l'alimentation
00:03:26 aux citoyens, de l'alimentation saine aux citoyens, comme on dit qu'ils n'ont pas accès, le fait d'amener la trésorerie
00:03:32 dès le début du cycle, dès le semi, va permettre aussi de produire moins cher et produire pour nos citoyens.
00:03:38 Pierre-Yves Bournazel, conseiller horizon de Paris.
00:03:42 C'est la semaine à grand risque pour Gabriel Attal. On a vu cette visite dans les Hauts-de-Garonne, il a été applaudi,
00:03:48 tout semblait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes et patatras le lendemain,
00:03:53 je dirais pas que ça fait pchit, mais on l'attend au virage là et notamment aujourd'hui c'est une visite importante.
00:04:01 Oui c'est une visite importante et je crois que le lien est fait. C'est important qu'il dialogue. Le premier état d'esprit d'une démocratie
00:04:07 c'est le dialogue, mais le dialogue doit bien sûr aboutir à des propositions concrètes, vous venez d'en parler.
00:04:12 Déjà si on appliquait la loi EGalim, ça serait bien. Il y a une loi qui a été votée, il faudrait qu'elle soit appliquée.
00:04:18 Il faut que nos agriculteurs aient davantage de marge
00:04:21 parce que les distributeurs ne jouent pas le jeu.
00:04:23 On a vu Marc Rénaud et Bruno Le Maire en direct dans cette émission, taper du poing, la loi EGalim, la loi EGalim, la loi EGalim.
00:04:29 Je dirais qu'il faut la faire appliquer et dès maintenant.
00:04:31 Ensuite il y a un certain nombre de normes qui sont trop importantes et qui pèsent. C'est dit dans le dialogue, dans le débat.
00:04:37 Eh bien ces normes, il faut quand même faire un discernement.
00:04:41 Il y a l'esprit de la loi et puis après il y a le côté tâtillon.
00:04:44 Et puis en France on n'est pas obligé de surtransposer les directives.
00:04:48 Et puis vous avez raison, il faut se battre à l'échelle européenne pour obtenir les moyens maintenant le plus vite possible pour nos agriculteurs.
00:04:54 Pourquoi ? Parce que nous les aimons, parce qu'ils sont essentiels pour notre souveraineté.
00:04:58 Ils n'ont jamais été autant aimés.
00:04:59 Non mais toujours je crois. Nous aimons les agriculteurs parce que nous sommes tous fils, petits-fils, arrière-petits-fils d'agriculteurs.
00:05:04 Ils participent quand même à notre souveraineté alimentaire.
00:05:08 Ils participent à la qualité de nos assiettes, c'est une question de santé publique.
00:05:11 Et puis ils participent aussi, on l'oublie trop souvent, à entretenir notre pays.
00:05:15 Entretenir nos paysages, ce qui fait le charme de la France, qui est une force.
00:05:19 Et on devrait réfléchir aussi à rémunérer nos paysans, à les détoménager,
00:05:23 notamment pour l'entretien de notre patrimoine, de nos paysages, de notre France, que nous aimons profondément.
00:05:29 Kévin Bossuet.
00:05:30 Oui, c'est un enjeu important pour Gabriel Attal.
00:05:33 On pensait que l'enjeu principal, c'était son discours de politique générale,
00:05:38 sauf qu'on se rend compte que c'est justement l'enjeu, c'est ce qu'il est en train de se faire, se jouer actuellement.
00:05:44 Parce que Gabriel Attal, c'est un petit poupon des villes, qui va à la rencontre, notamment des travailleurs des champs.
00:05:51 C'est quelqu'un qui est très parisien.
00:05:53 Vous êtes le plus sympathique à son égard la semaine dernière sur ce plateau.
00:05:56 Vous savez Thierry, je suis un pragmatique.
00:05:59 Quand je trouve que Gabriel Attal va dans le bon sens, je le dis.
00:06:02 Et quand j'estime qu'il va dans le mauvais sens, je le dis.
00:06:05 En tout cas, il y a plein d'enjeux à mettre en avant.
00:06:07 J'ai écouté ces mesures qui ne sont que des mesurettes.
00:06:10 Et le problème de Gabriel Attal, c'est qu'il ne veut pas remettre en cause le dogme européen.
00:06:15 Il ne s'en prend pas, évidemment, à la Commission européenne.
00:06:18 Il ne parle pas de l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
00:06:21 Il ne parle pas de la concurrence déloyale, par exemple, vis-à-vis des poulets ukrainiens.
00:06:27 Et surtout, il y a un problème qui est majeur, c'est la surtransposition.
00:06:31 Il y a des normes qui sont décidées au niveau européen.
00:06:34 Et la France les accentue dans son application.
00:06:37 Je vais prendre un exemple, par exemple, par rapport à la Pologne.
00:06:39 Les agriculteurs polonais ont recours à 450 molécules,
00:06:44 notamment pour lutter contre certains insectes, par exemple le pusconcendré, etc.
00:06:50 Alors que les agriculteurs français en ont que 300.
00:06:53 Quand on voit, par exemple, le problème des néonicotinoïdes,
00:06:57 qui sont interdits en France, alors que d'autres pays l'autorisent.
00:07:02 Donc on est évidemment dans une concurrence qui est parfaitement déloyale.
00:07:06 Et c'est sur ce sujet aussi qu'il va falloir répondre.
00:07:09 Et enfin, il y a quelque chose que j'aimerais dire aussi,
00:07:12 parce que cette schizophrénie de renaissance a tendance quand même à m'interpeller.
00:07:17 On ne peut pas aimer les agriculteurs à Paris et les détester à Bruxelles.
00:07:22 Je crois qu'il y a un monsieur agriculture, ou plutôt un monsieur écologie à Bruxelles,
00:07:26 qui est monsieur Pascal Canfin, qui était numéro 2 sur la liste de Nathalie Loiseau
00:07:30 lors des dernières européennes.
00:07:32 Mais cet homme-là fait tout pour prendre des mesures qui vont à l'encontre de nos agriculteurs.
00:07:37 Il est à l'origine notamment du pacte du Green Deal,
00:07:41 qui veut imposer un certain pourcentage de jachères à nos agriculteurs.
00:07:46 La vérité, c'est qu'il milite pour une forme de décroissance,
00:07:49 tout en militant pour une concurrence qui est complètement faussée.
00:07:52 Moi, je suis désolé. Je veux que les agriculteurs français aient les mêmes armes,
00:07:56 les mêmes armes pour se défendre face à la mondialisation
00:07:59 et qu'on arrête d'importer des fruits et des légumes qui viennent d'ailleurs.
00:08:03 Naïm Fadel, là, c'est la deuxième piqûre de rappel pour les agriculteurs.
00:08:07 Mais il faut que cette piqûre soit beaucoup plus forte que la première, en l'occurrence.
00:08:11 Bien évidemment, il faut arrêter un peu de détruire notre agriculture et puis aussi toute cette paysannerie.
00:08:20 Moi, je voudrais juste relever ce qu'a dit Kevin.
00:08:24 Moi, je crois que le gouvernement est dans un état de schizophrénie.
00:08:27 Parce que vous avez cité Pascal Canfin, effectivement, qui fait tout pour détruire la souveraineté française,
00:08:32 qui accorde et qui même va beaucoup plus loin. Il est beaucoup plus royaliste que le roi.
00:08:37 Et je voudrais aussi dire à M. Moranazel, moi, j'ai écouté vos propos.
00:08:41 Je vais vous dire, je buvais du petit lait, mais j'avais envie de vous dire,
00:08:45 mais Egalim, il y a eu Egalim 1 et Egalim 2, et d'ailleurs, Julien Denormandie,
00:08:50 les agriculteurs soulignent aussi le travail extraordinaire qu'il a fait
00:08:54 et qui a été celui qui les a plus écoutés.
00:08:57 Mais écoutez-moi, depuis 2018, on n'a rien fait.
00:09:01 Et quand on a vu le ministre Bruno Le Maire et le ministre Feneau nous dire
00:09:05 « Maintenant, vous allez voir ce que vous allez voir », mais excusez-moi,
00:09:08 mais on se dit « Mais ça ne va pas, on est dans une schizophrénie,
00:09:11 comment on n'entend pas le peuple ? » Aujourd'hui, il y a une détresse,
00:09:14 une souffrance de nos agriculteurs et il faut attendre tout ça en disant
00:09:17 « Effectivement, on a fait ça, ça, il faut contrôler ».
00:09:19 Quand vous leur envoyez, et aujourd'hui, ils sont contrôlés avec des satellites,
00:09:22 vous vous rendez compte ? Avec des satellites, pour regarder ce qu'ils font.
00:09:26 On les trace, on leur envoie des inspecteurs, des contrôleurs armés
00:09:30 et on n'est pas en capacité de faire la même chose par rapport à la grande distribution.
00:09:34 Mais excusez-moi, on marche sur la tête. De qui on se moque ?
00:09:37 Aujourd'hui, je vais vous dire, ce qui se passe avec les agriculteurs,
00:09:41 c'est révélateur de ce qui se passe dans ce pays, c'est-à-dire la souffrance
00:09:45 de l'ensemble des Français par rapport à des sujets qui, au quotidien,
00:09:49 mettent à mal leur vie, mettent à mal leur sécurité.
00:09:53 Aujourd'hui, attention, et je le dis, je pèse mes mots,
00:09:57 attention à la convergence des colères.
00:10:00 - Patrice Sarditti. - Et j'irai juste après Marcel Turbot sur tous ces propos
00:10:05 qui ont été tenus par nos grands témoins du jour, évidemment.
00:10:08 - Patrice Sarditti. - Alors, la convergence des colères,
00:10:12 comme vient de le signaler et d'évoquer Naïma, je n'y crois pas.
00:10:16 - Vous avez vu, il y a eu une manifestation à Rennes,
00:10:19 les patrons-pêcheurs sont attaqués pour d'autres raisons.
00:10:22 - C'est vrai. - Ils sont venus soutenir les agriculteurs
00:10:25 et la petite musique dit que ça pourrait faire peut-être un tas d'huile.
00:10:29 C'est pour ça que c'est un dossier extrêmement sensible
00:10:31 pour Gabriel Attal et son nouveau gouvernement.
00:10:34 - En tant qu'observateur, je sais très bien que lorsqu'il y a un mouvement
00:10:38 d'une ampleur telle que nous la connaissons actuellement chez les agriculteurs,
00:10:43 il y a d'autres mouvements qui vont essayer de se greffer dessus.
00:10:47 D'ailleurs, on l'a bien vu, carrément, lorsqu'il y a eu le mot d'ordre
00:10:51 des agriculteurs au début, on ne savait pas qu'il allait prendre une telle ampleur,
00:10:55 il y a évidemment des syndicats, parmi lesquels la CGT,
00:10:58 qui a essayé de se greffer dessus.
00:11:00 Bon, bien entendu, et au début, les agriculteurs ont dit non,
00:11:04 non, non, non, pas question de syndicats, nous c'est une affaire d'hommes,
00:11:08 c'est une affaire de professionnels, entre parenthèses professionnels.
00:11:10 En 10 ans, 100 000 professionnels de l'agriculture ont disparu,
00:11:14 ont baissé les bras. Je ne parle pas de ceux qui se sont suicidés.
00:11:18 Alors, le problème, il est d'ensemble, je crois que c'est l'Europe,
00:11:22 et le vulgum pecus, c'est-à-dire monsieur tout le monde,
00:11:26 il ne comprend pas très très bien ce qui se passe.
00:11:28 Il se dit, voyons, les Anglais, ils avaient un certain nombre de problèmes,
00:11:31 et ils se sont dégagés de l'Europe pour essayer de mieux vivre.
00:11:35 Alors, on va voir dans quelques années s'ils ont eu raison ou pas,
00:11:38 là pour l'instant, c'est plutôt mitigé.
00:11:40 Mais là, si l'Europe est un frein considérable,
00:11:43 il n'y a pas un problème d'agriculture, il y a un problème de gouvernement,
00:11:46 quel qu'il soit, qui doit se débrouiller pour imposer un certain nombre de choses
00:11:50 à l'Europe, et ne pas attendre les bras ballants,
00:11:53 évidemment qu'on leur donne de plus en plus de normes
00:11:56 qui sont d'énormes contraintes.
00:11:57 Alors, Gabriel Attal, je vous l'ai dit, est en visite en Indre-et-Loire,
00:12:00 dans une ferme à Parsay-Mêlé.
00:12:02 Il prendra la parole tout à l'heure, peut-être, pour annoncer,
00:12:05 on verra sans doute en direct de nouvelles mesures.
00:12:08 Je vous vois me regarder avec une grande attention, mon cher Marcel Curbo.
00:12:11 En attendant, il a été interpellé dès son arrivée sur l'exploitation.
00:12:14 Écoutez ce qu'il dit sur l'agriculture d'aujourd'hui.
00:12:18 Écoutez Gabriel Attal.
00:12:20 Développer notre agriculture, ça veut dire produire.
00:12:22 Retrouver notre souveraineté alimentaire,
00:12:25 arrêter d'importer des produits qu'on pourrait faire chez nous,
00:12:28 arrêter d'habiter des filières.
00:12:30 Ceux qui disent que l'objectif c'est de produire moins,
00:12:33 c'est une forme de décroissance de notre agriculture,
00:12:35 on sait qu'ils existent, il y a une offre politique pour ça,
00:12:38 il y a des gens qui proposent ça, mais je vais vous dire,
00:12:40 non seulement ce n'est pas notre point de vue à nous,
00:12:42 on a eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises,
00:12:44 mais je ne crois pas du tout que ce soit le point de vue des Français.
00:12:46 Ils sont bien conscients que si on veut être autonome,
00:12:48 si on veut être souverain, il faut produire.
00:12:50 Ça c'est la première chose. Et deuxième chose, c'est protéger.
00:12:52 Et protéger, ça veut dire quoi ?
00:12:54 Protéger nos agriculteurs, nos éleveurs,
00:12:57 face à la concurrence déloyale, je vais y revenir dans un instant,
00:13:01 et protéger aussi face au changement climatique,
00:13:03 parce que la réalité, c'est que ceux qui opposent
00:13:05 nos agriculteurs et l'environnement,
00:13:07 en expliquant que nos agriculteurs seraient un danger pour l'environnement,
00:13:09 ils oublient de dire que les premières victimes
00:13:11 du dérèglement climatique, c'est nos agriculteurs.
00:13:13 Et vous l'avez dit très bien, le gel, la sécheresse,
00:13:16 les canicules, les tempêtes comme on l'a vu.
00:13:19 - Le trodo aussi. - Les inondations.
00:13:21 - Cette année, les trodos, il y en ressemait.
00:13:23 - C'est vous qui en êtes les premières victimes.
00:13:25 Donc ça n'a aucun sens d'expliquer que vous seriez insensibles
00:13:28 au changement climatique, au contraire.
00:13:30 Par ailleurs, vous êtes des citoyens comme tout le monde,
00:13:32 et donc vous voulez protéger la planète et notre pays,
00:13:34 mais en plus, c'est vous qui êtes les victimes dans votre travail.
00:13:37 Une fois qu'on a dit ça, on sait qu'il y a des chantiers
00:13:40 qui prennent un peu de temps, et ça, vous êtes aussi conscients,
00:13:44 il y a des choses qui ne peuvent pas changer du jour au lendemain.
00:13:46 L'important, c'est de changer d'état d'esprit,
00:13:48 et d'emmener le pays dans une nouvelle direction.
00:13:50 Et c'est ce qu'on veut faire avec le président de la République.
00:13:53 J'ai fait des premières annonces vendredi dernier,
00:13:56 donc il y a deux jours.
00:13:58 Et dans ces annonces, il y a notamment ce changement d'état d'esprit.
00:14:01 Il faut qu'on sorte d'une organisation où c'est davantage de contrôle
00:14:06 que d'accompagnement, davantage de sanctions que de soutien,
00:14:09 et globalement, une vie où vous avez le sentiment
00:14:12 de passer plus de temps devant vos écrans à remplir des formulaires
00:14:14 que dans vos champs.
00:14:16 Ça, il faut en sortir.
00:14:18 Marcel Turbo, ce discours-là, j'ai le sentiment de l'avoir entendu
00:14:22 déjà en Haute-Garonne.
00:14:24 J'avais appelé ça, avec un petit point d'humour,
00:14:27 de kalinothérapie vis-à-vis des agriculteurs.
00:14:30 Il va falloir un petit peu plus, me semble-t-il.
00:14:33 Et sur son constat également, il parle de concurrence déloyale,
00:14:36 des changements climatiques, des écologistes qui vous font la guerre, etc.
00:14:40 Tout ça, ce sont des paroles qui vous font plaisir, évidemment,
00:14:43 je m'en doute, mais ça ne suffit pas, ne le contenez pas.
00:14:45 Non, le constat, on est d'accord, il est bien fait.
00:14:47 C'est déjà bien que le gouvernement a fait le constat.
00:14:49 Ça, c'est bien.
00:14:50 Après, c'est la solution.
00:14:52 Aujourd'hui, on nous parle tellement de petites solutions.
00:14:54 Hier, j'étais avec ma fille.
00:14:56 Elle me dit, mais c'est quoi le problème des agriculteurs ?
00:14:58 Et on entend 140 annonces.
00:15:00 Et donc, bilan, on perd un petit peu, justement, le message.
00:15:04 Le message du départ.
00:15:06 Au départ, les agriculteurs, c'est un problème de trésorerie.
00:15:08 Aujourd'hui, on a besoin de trésorerie.
00:15:10 Et donc, Gabriel Attal dit qu'il faut produire,
00:15:13 il faut produire plus, c'est tout, c'est bien.
00:15:15 Mais pour produire, l'agriculteur a besoin d'argent.
00:15:17 Et aujourd'hui, il n'a pas l'argent.
00:15:19 Donc, OK, nous, les agriculteurs, on est prêts à produire.
00:15:21 On est prêts à produire même durable,
00:15:23 mais il faut nous mettre de l'argent.
00:15:25 Et c'est pour ça que tout à l'heure, j'évoquais la solution
00:15:27 du président éventuellement.
00:15:29 Je me propose avec les agriculteurs de l'accompagner,
00:15:31 s'il veut, à Bruxelles.
00:15:33 Le message est passé, Marcel Demareaux.
00:15:35 Et aussi, la création, ça, c'est la PAC avancée.
00:15:37 Et ensuite, pour voir l'avenir, c'est de créer un front souverain.
00:15:40 Et tout à l'heure, on en parlait, je suis à l'origine
00:15:43 d'un projet turbo-céréale qui permet de financer l'agriculteur
00:15:46 dès le semi, par la production en primeur.
00:15:49 Et donc, ça, c'est une solution qu'on peut mettre
00:15:51 en créant un front souverain, en prenant un petit peu d'argent
00:15:53 sur le France 2030, en prenant de l'argent sur les mesures
00:15:57 qui ont été votées. Déjà, on a 4 milliards qui ont été votées.
00:15:59 On peut créer un front souverain, soit en France de 10 milliards,
00:16:02 soit un front plus européen, pour aider justement
00:16:04 à sortir tous les agriculteurs.
00:16:06 Le problème, il est en France, mais il est dans chaque pays d'Europe.
00:16:08 Aujourd'hui, il faut que l'Europe soit solidaire.
00:16:10 Il ne faut pas attendre 3 ans que la PAC soit redistribuée.
00:16:13 C'est aujourd'hui qu'il faut agir, c'est 7 semaines.
00:16:15 Sinon, le bateau France va partir dans le Titanic.
00:16:18 Le problème, c'est que l'Europe impose des normes
00:16:20 et que la France va être, on en parlera tout à l'heure,
00:16:23 encore meilleur élève. Impose des normes aux normes, déjà.
00:16:26 À certains, et pas à tout le monde.
00:16:28 Chaque région, c'est différent.
00:16:30 Excusez-moi, mais la France, elle a un poids sur l'Europe.
00:16:34 Elle a un poids considérable.
00:16:36 Pourquoi l'Allemagne arrive à négocier et à dire "je veux ça"
00:16:40 et on ne discute pas et l'Europe n'arrive pas ?
00:16:43 De qui on se moque, là ? Il faut arrêter.
00:16:46 Parce qu'à un moment, vous savez ce que ressentent les gens ?
00:16:49 C'est que l'Europe, elle est contre nous, dans ce cas-là.
00:16:52 Elle est contre la souveraineté des peuples.
00:16:54 Il faut être clair.
00:16:56 Aujourd'hui, on ne peut pas rester dans une concurrence déloyale.
00:17:00 Aujourd'hui, on importe de la volaille d'Ukraine
00:17:03 qui est loin d'être dans les normes.
00:17:05 Dans les normes françaises, on va se dire les choses comme ça.
00:17:08 Vous avez vu le producteur de cerises que nous avions sur ce plateau
00:17:14 avec cet insecticide ?
00:17:17 En fait, on a appliqué deux ans à l'avance
00:17:22 avant l'Italie et avant l'Espagne.
00:17:24 Deux ans à l'avance.
00:17:26 Ce qui laisse l'Espagne et l'Italie le temps de s'installer.
00:17:29 Ce qui n'est pas le cas en France.
00:17:31 Aujourd'hui, il nous a expliqué qu'il a dû arracher des vergers.
00:17:34 Ça me rappelle, vous êtes du Cantal, monsieur Bernazé.
00:17:37 - Oui, tout à fait.
00:17:39 - La pomme du Cantal.
00:17:42 Dès 1992, on a demandé aux agriculteurs d'arracher les vergers de pommes
00:17:50 et on a commencé à importer du chili.
00:17:53 Je ne suis pas contre.
00:17:55 D'ailleurs, 94 % des Français disent
00:17:57 que ce que nous produisons dans notre pays,
00:17:59 il ne faut pas qu'on l'importe.
00:18:01 Il ne s'agit pas d'être drastique dans les relations à l'autre.
00:18:05 Et effectivement, même dans ce libre-échange,
00:18:08 il s'agit d'importer des choses que l'on ne produit pas chez nous.
00:18:11 Et de ne pas importer des choses qui existent chez nous.
00:18:14 Et au contraire, d'encourager notre souveraineté,
00:18:17 sachant que nos agriculteurs sont de loin les plus vertueux.
00:18:21 - C'est ce qu'on disait aussi sur ce plateau.
00:18:23 - Vive les pommes !
00:18:25 - J'ai un vendeur de fruits et légumes
00:18:27 où je peux manger des squeezes toute l'année.
00:18:29 Et dire aux enfants qu'on ne mange pas des cerises à telle et telle période.
00:18:33 - C'est très juste.
00:18:35 Il est important de se battre pour éviter d'importer des produits
00:18:38 qui sont de moins bonne qualité
00:18:40 et qui sont une concurrence déloyale à nos agriculteurs.
00:18:43 Je crois que c'est un des points essentiels sur lesquels il faut se battre.
00:18:47 Mais il y a un autre point très important qui a été évoqué à l'instant.
00:18:50 C'est qu'il nous faut un peu la méthode Chirac.
00:18:52 Comme le faisait le ministre de l'Agriculture en 1972.
00:18:55 Où il allait à Bruxelles défendre l'agriculture française,
00:18:58 la qualité alimentaire française et défendre nos agriculteurs.
00:19:01 Je crois que c'est ça qu'il nous faut maintenant.
00:19:03 Et je souscris à ce que vous avez dit.
00:19:05 Il faut qu'on se batte maintenant parce que le problème il est maintenant.
00:19:07 Et c'est maintenant qu'il faut faire le déblocage.
00:19:09 Et une fois que le constat a permis un dialogue,
00:19:12 il faut que ce dialogue débouche sur des propositions concrètes et opérationnelles.
00:19:16 Et c'est vrai que ça à l'échelle européenne on peut faire des choses.
00:19:18 Parce que c'est le bon échelon aussi pour protéger nos intérêts français et européens.
00:19:23 C'est news au plus près des préoccupations de nos agriculteurs.
00:19:27 On marque une pause et on continue de vous faire vivre cette visite
00:19:30 dans une exploitation en Indre-et-Loire de Gabriel Attal avec mes grands témoins du jour.
00:19:34 A tout de suite.
00:19:35 Il est 11h30, c'est Bidi News Weekend.
00:19:40 Jusqu'à 13h, page spéciale consacrée.
00:19:43 Entre autres la visite de Gabriel Attal sur une exploitation agricole en Indre-et-Loire.
00:19:47 Je vous représente mes grands témoins dans quelques instants.
00:19:49 Mais tout de suite on fait un point, un tour de l'information avec Isabelle Piboulot
00:19:52 que je salue en ce dimanche. Bonjour Isabelle.
00:19:54 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:19:56 En pleine fronte des agriculteurs, ce matin au musée du Louvre,
00:19:59 deux militantes écologistes ont aspergé de soupe la Joconde
00:20:03 justifiant leur action par leur volonté de promouvoir le droit à une alimentation saine et durable.
00:20:08 L'oeuvre de Léonard de Vinci a plusieurs fois été victime de vandalisme.
00:20:11 La Joconde est heureusement protégée par une vitre blindée depuis 2005.
00:20:15 Le JDD a dévoilé le classement 2024 des villes et villages de France
00:20:19 où il fait bon vivre. Un palmarès construit sur près de 200 critères.
00:20:24 Angers conserve sa première place. Succès pour la côte ouest avec le Pays Basque.
00:20:28 Bayonne, étalonné par Biarritz et Anglette, du côté des villages de moins de 2000 habitants.
00:20:33 Guétarif arrive en tête, suivi de deux communes normandes.
00:20:36 Martin va dans la Manche et prend dans le Calvados.
00:20:39 Enfin 40 millions de dollars.
00:20:41 Il s'agit de la somme détournée par des responsables militaires et des chefs d'entreprises ukrainiens.
00:20:46 La malversation remonte à août 2022 dans le cadre de l'achat à l'étranger
00:20:51 de 100 000 obus de mortier qui n'ont jamais été livrés.
00:20:55 L'un des suspects a été placé en détention après avoir tenté de quitter l'Ukraine.
00:21:00 Merci Isabelle. On se retrouve dans 30 minutes et on prend rendez-vous évidemment.
00:21:05 Je vous présente mon équipe de grands témoins.
00:21:07 Notre grand grand témoin du jour, Marcel Turbot, agriculteur, entrepreneur.
00:21:10 Merci d'être avec nous. Naïm M. Fadel, Kevin Bossuet, Patrick Sarditti
00:21:14 et Pierre-Yves Bournazel. On évoquait effectivement cette journée si importante,
00:21:19 si cruciale pour Gabriel Attal, mon cher Kevin Bossuet.
00:21:22 Et vous souhaitiez évidemment intervenir.
00:21:25 Je souhaitais intervenir parce que je n'en peux plus, si vous voulez,
00:21:29 de ce langage qui est différent à Paris par rapport à Bruxelles.
00:21:34 On parlait en effet de concurrence déloyale.
00:21:36 Mais qui vote tous ces traités de libre-échange ?
00:21:39 Qui importe une forme de concurrence déloyale ? Le groupe Renaissance, notamment.
00:21:44 Par exemple, sur les agneaux néo-zélandais ou sur le lait en poudre néo-zélandais,
00:21:51 ils votent tout ça. Donc on ne peut pas tenir un discours à Paris
00:21:55 qui soit différent des actes à Bruxelles.
00:21:57 Si Gabriel Attal avait un peu de courage et si M. Macron voulait véritablement
00:22:02 donner un bon signal aux agriculteurs, il virait Pascal Canfin,
00:22:06 qui est un écolo qui vient d'Europe Écologie-Les Verts
00:22:09 et qui est en train de gangréner totalement le travail de certains parlementaires
00:22:14 qui se battent au Parlement européen pour nos agriculteurs.
00:22:17 Cet homme est une gangrène pour l'intérêt de nos paysans, il faut le dire.
00:22:22 Kevin Bossuet en grande forme, on parlera des normes européennes,
00:22:24 si vous voulez bien, dans quelques instants, puisque, je le disais,
00:22:28 les agriculteurs montent à la capitale, même s'il y a eu des barrages
00:22:33 qui ont été libérés. On va faire le point justement sur la mobilisation
00:22:37 avec Célia Couillère et on en parle et on poursuit le débat juste après.
00:22:42 Un siège de Paris pour une durée indéterminée dès lundi,
00:22:46 c'est ce qu'ont annoncé la FNSEA et les jeunes agriculteurs du Grand bassin parisien
00:22:51 via un communique et publié hier soir.
00:22:53 Les agriculteurs venant de 12 départements occuperont tous les axes lourds
00:22:57 menant à la capitale. La coordination rurale du Lot-et-Garonne
00:23:01 va également se rendre à Paris. Objectif, bloquer le marché d'intérêt
00:23:05 national de Rungis.
00:23:06 On part lundi du Lot-et-Garonne, on arrivera mardi sur Paris.
00:23:10 On va bloquer Rungis, on n'arrive pas à se faire entendre,
00:23:15 il manque des mesures. Il y a eu des mesures intéressantes,
00:23:19 mais aujourd'hui, à aucun moment donné, on n'a parlé du revenu.
00:23:23 Entre lundi dernier et lundi prochain, il n'y a aucune différence.
00:23:27 Les manifestants partiront à 9h d'Agen et n'arriveront que lundi soir.
00:23:31 Le blocage du marché de Rungis ne pourra donc être effectif que mardi matin.
00:23:35 Il s'agit du premier marché de gros de produits frais d'Europe.
00:23:38 Ses principaux clients sont les grossistes, les magasins et restaurants
00:23:41 de la région et au-delà. Des établissements qui pourraient
00:23:44 donc rapidement se retrouver en difficulté.
00:23:47 Marcel, c'est la meilleure solution que de bloquer Paris et entre autres Rungis
00:23:54 parce qu'il y a fatalement des effets dominos.
00:23:57 Si vous bloquez Rungis, vous bloquez des commerçants, des restaurateurs, etc.
00:24:03 On écoutera tout à l'heure un représentant du monde des hôteliers et des restaurateurs.
00:24:07 Personnellement, je trouve que c'est dommage de bloquer Rungis.
00:24:11 Aujourd'hui, ça se passe à Bruxelles. Cette semaine, c'est la semaine.
00:24:15 C'est tirer une balle dans le pied en bloquant Rungis.
00:24:17 Exactement. On ne réussit jamais à obtenir quelque chose si on bloque tout.
00:24:21 Il faut dire qu'on prend acte.
00:24:24 On devrait dire que cette semaine, on est une semaine à Bruxelles de négociations.
00:24:29 On charge le président de nous obtenir les 4 milliards, 5 milliards de PAC versés tout de suite.
00:24:36 Si, dans ce cas-là, il ne verse pas, oui, on bloque.
00:24:39 Mais on laisse une chance à la négociation.
00:24:42 Ecoutez, je vais vous dire clairement. Monsieur, je vais vous dire une chose.
00:24:45 Il y a beaucoup d'agriculteurs qui, aujourd'hui, jouent leur survie.
00:24:49 Il y a eu, en 30 ans, une baisse de 40 % des revenus des agriculteurs.
00:24:54 Il y a plus de 20 fermes en France qui ferment par jour.
00:24:58 À un moment, ce n'est pas possible.
00:25:01 Je veux dire, vous, vous êtes peut-être bien lotis. Je ne sais pas.
00:25:05 Je ne vous connais pas. Mais il y en a beaucoup, il y en a beaucoup qui ne s'en sortent plus,
00:25:10 qui travaillent à perte, qui se sont endettés jusqu'au bout des dents.
00:25:14 Donc, qu'on dise, il faut attendre, il ne faut pas bloquer.
00:25:17 Mais attention quand vous jouez votre survie.
00:25:20 C'est la bonne ou mauvaise idée ?
00:25:21 C'est la bonne survie, parce que dans ce pays, on obtient des choses qu'en bloquant.
00:25:24 Ce qui a fait la popularité de ce mouvement, c'est qu'il s'est passé dans le calme,
00:25:29 hormis deux ou trois actions, mais il s'est passé dans le calme.
00:25:31 Et ce mouvement a été éminemment populaire.
00:25:34 Et les agriculteurs sont éminemment populaires chez les Français.
00:25:37 Et les victimes, on va dire, des agriculteurs,
00:25:40 les produits qui seront sur un gis qui ne seront pas livrés, ils vont pourrir.
00:25:44 Et donc, on va avoir toute une production d'agriculteurs.
00:25:46 C'est pour ça que je vous pose la question, est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
00:25:49 Je pense que si ce mouvement est autant populaire,
00:25:54 parce que justement il nous parle à chacun d'entre nous,
00:25:57 c'est le terroir, c'est l'identité, c'est tout ce qui nous rappelle aussi dans nos paysages,
00:26:02 ce lien à la terre.
00:26:03 Et c'est pour ça qu'il est autant populaire.
00:26:05 Et rappelez-vous, il y a quelques mois, monsieur,
00:26:07 on avait retourné les panneaux de l'entrée des villes, justement pour alerter.
00:26:12 Qu'est-ce que ça a fait ? Ça n'a absolument rien fait.
00:26:15 Vous-même, on a retourné le logo de CNews, nous, en signé.
00:26:18 Je tiens à le signaler.
00:26:20 Malheureusement, dans notre pays, il faut peut-être passer par là.
00:26:27 Je voudrais juste souligner quelque chose par rapport à ce qu'a dit Kevin.
00:26:30 Gabriel Attay, le Premier ministre, a dit qu'on est contre les accords du Mercosur.
00:26:38 Sauf qu'il y a quelques jours, un accord a été signé par ce fameux monsieur Pascal Canfin
00:26:45 pour importer jusqu'à 99 000 tonnes de bovins du Chili.
00:26:51 Évidemment.
00:26:52 Vous imaginez ? 18 000 tonnes de volailles encore.
00:26:56 Et sans parler du port qui nous vient d'où ? De la Chine.
00:27:01 Ils sont élevés où ? Dans des immeubles.
00:27:04 Je voulais qu'on reste, avant qu'on soit un peu dans l'analyse, sur cette initiative.
00:27:09 Ce blocage de Paris et notamment de Rungis.
00:27:12 Patrice et Pierre-Yves.
00:27:13 En termes de stratégie, il faut toujours laisser un petit volet diplomatique
00:27:19 pour que les choses s'arrangent.
00:27:21 Faire pression comme ça, c'est asséner des dictats.
00:27:24 Les dictats, ça ne fonctionne pas toujours.
00:27:27 Personne ne peut penser que d'un seul coup, le Président de la République
00:27:31 et le gouvernement ont décidé d'emmerder les agriculteurs au bénéfice de l'Europe.
00:27:38 Il n'y a pas question d'ignorer le fait que pour une fois,
00:27:43 je ne veux pas donner une médaille à monsieur Attal,
00:27:48 mais pour une fois, on a, semble-t-il, un Premier ministre
00:27:51 qui met les pieds dans le plat, qui va très vite
00:27:54 et qui fait comme un illustre personnage, qui dit "je vous ai compris".
00:27:58 Et il est crédible, il semble crédible qu'on lui laisse la possibilité, Kevin,
00:28:03 qu'on lui laisse la possibilité de tenter, de tenter, doucement, doucement,
00:28:09 bien sûr que les agriculteurs crèvent de faim.
00:28:12 On n'y est plus à trois ou quatre jours près.
00:28:14 Il faut y aller doucement.
00:28:16 Ce n'est pas parce qu'on va bloquer le périphérique que Bruxelles va dire "ouh là là".
00:28:20 Il fallait juste une chose, Patrice, quand même.
00:28:22 Ça fait des années que les agriculteurs font remonter les problèmes.
00:28:26 Naïma l'a très bien dit, cette histoire de panneaux retournés, ça fait des semaines.
00:28:31 Et en plus, il y avait un soutien des autorités locales,
00:28:34 puisque les autorités locales ont laissé ces panneaux retournés.
00:28:37 Malheureusement, dans ce pays, on ne peut se faire entendre
00:28:41 qu'à partir du moment où on bloque.
00:28:44 Je suis désolé, je suis contre les céréales bloqueurs, notamment de la CGT.
00:28:48 Des gens comme la CGT militent pour travailler moins.
00:28:52 Eux, ce que veulent les agriculteurs, c'est qu'on les laisse travailler,
00:28:56 qu'on les laisse vivre du fruit de leur travail,
00:28:58 qu'on en finisse avec toutes ces normes qui sont parfois complètement ubuesques.
00:29:02 C'est leur survie qu'ils jouent.
00:29:04 Et voici les Parisiens qui habitent en banlieue, qui se retrouvent bloqués.
00:29:09 Ce n'est pas grave.
00:29:11 Les Parisiens, justement, vous savez, c'est l'histoire du rat des villes et du rat des champs.
00:29:14 Le rat des villes, voilà, c'est Bobo Repus, c'est eux qui décident pour le rat des champs.
00:29:19 Ce que je disais, c'est que jusqu'à présent, ce mouvement était populaire
00:29:22 parce qu'évidemment, il était soutenu par les Français.
00:29:24 Il doit être du tout plus, qui est en train d'emmerder la France,
00:29:26 des barbecues et des ragoûts et des boeufs bourguignons.
00:29:30 Donc, il faut arrêter à un moment et entendre le peuple,
00:29:33 ceux d'en bas, ceux d'en bas qui sont aujourd'hui désespérés.
00:29:36 Priorité aux témoignages.
00:29:39 Je vous promets beaucoup de témoignages au cours de cette émission.
00:29:42 Je vous donne la parole.
00:29:43 Juste après, on va retrouver José Pérez,
00:29:45 qui est coprésident de la coordination rurale du Lot-et-Garonne,
00:29:48 un département que je connais fort bien.
00:29:50 Bonjour José Pérez.
00:29:52 Vous avez pris la direction de Paris, racontez-nous.
00:29:55 Bonjour et soyez le bienvenu.
00:29:56 Bonjour.
00:29:57 Bonjour, oui, oui.
00:29:58 C'est la seule solution possible de monter à Paris ?
00:30:02 C'est la seule solution aujourd'hui, voilà.
00:30:04 À Lot-et-Garonne, on a tout fait pour mettre la pression.
00:30:07 Voilà, on a fait notre possible.
00:30:09 À Lot-et-Garonne, on n'a plus rien à faire.
00:30:12 On va laisser les routes libres.
00:30:13 Par contre, demain matin, à la première heure,
00:30:16 on prend la direction de Paris avec des tracteurs.
00:30:20 Alors, je le disais, effectivement, ce mouvement, dès le départ,
00:30:22 était très populaire et soutenu par un grand nombre de Français
00:30:25 parce qu'il n'y a pas d'entrave.
00:30:27 Demain, ça risque d'être un petit peu plus compliqué.
00:30:29 Racontez-nous ce que vous comptez faire.
00:30:31 Et est-ce que c'était aussi la deuxième question que j'ai envie de vous poser ?
00:30:33 Allez à Rungis, est-ce que c'est la bonne solution ?
00:30:36 Nous avons sur ce plateau Marcel Turbo, qui est un agriculteur comme vous,
00:30:39 qui dit que ce n'est peut-être pas la meilleure des idées.
00:30:42 Aujourd'hui, il faut mettre de la pression.
00:30:47 Si le seul moyen de mettre de la pression, c'est de monter à Rungis
00:30:53 et de bloquer Rungis, on va le faire.
00:30:56 Aujourd'hui, on n'est écouté que parce qu'on met de la pression.
00:31:00 Nous, on a fait une manifestation au mois de novembre,
00:31:05 déjà en revendiquant des choses.
00:31:10 On est au mois de fin janvier et rien ne s'est passé.
00:31:14 À un moment donné, on a écrit, on a prévenu, on a dit que l'agriculture va mal,
00:31:19 nos agriculteurs souffrent, ils ne s'en sortiront pas.
00:31:22 Donc on a demandé de l'aide et personne ne nous écoute.
00:31:26 Donc on a mis de la pression chez nous.
00:31:29 Monsieur Attal a parlé, il y a quelques points positifs,
00:31:34 mais il manque toujours la partie financière.
00:31:37 Si on arrêtait aujourd'hui le mouvement,
00:31:40 demain, les agriculteurs seraient exactement sur le même point que lundi dernier.
00:31:46 Alors José, qu'est-ce que vous voulez très concrètement,
00:31:49 puisque Gabriel Attal a annoncé 10 mesures en Haute-Garonne.
00:31:53 Bon, ça fait plaisir à vos confrères, à vos collègues de Haute-Garonne,
00:31:56 mais ça ne fait pas plaisir à l'ensemble des agriculteurs français.
00:31:59 Qu'est-ce que vous voulez très concrètement ?
00:32:01 On est dans l'attente, vous le savez, Gabriel Attal est dans une visite en Indre-et-Loire.
00:32:04 Potentiellement, il devrait faire de nouvelles annonces.
00:32:07 Qu'est-ce qui pourrait potentiellement calmer un peu les esprits ?
00:32:11 Aujourd'hui, les agriculteurs ont besoin de cash,
00:32:15 ils ont besoin de trésorerie.
00:32:16 Donc il faudrait qu'ils mettent en place un truc tout facile à faire.
00:32:19 Un recours, une année blanche au niveau des crédits,
00:32:23 c'est-à-dire un report des accords bancaires en fin de tableau.
00:32:27 Ça veut dire que si on avait tous nos crédits à finir en 2025,
00:32:30 ils seraient décalés en 2026.
00:32:32 C'est tout rien à faire.
00:32:33 Après, il y a un truc qui nous assassine, et on ne l'a qu'en France,
00:32:36 c'est la taxe sur les produits phytosanitaires.
00:32:38 Aujourd'hui, il faut savoir qu'on paye plus sur certains produits,
00:32:43 on paye plus de taxes que de produits.
00:32:46 C'est un scandale, c'est un scandale.
00:32:48 Tout ça pour faire plaisir à des bobos écolo là,
00:32:52 qui sont tout le temps là en train d'attaquer les agriculteurs.
00:32:56 Voilà, à un moment donné, nous on travaille.
00:32:58 On est en Europe, pourquoi on n'a pas une Europe équitable
00:33:02 avec les mêmes produits partout en Europe ?
00:33:04 José, je le disais, votre mouvement, vos actions ont été populaires
00:33:08 chez les Français, parce qu'elles n'ont pas trop contraintes.
00:33:12 Mais demain, si vous bloquez Paris, fatalement,
00:33:16 tous les gens qui convergent vers Paris,
00:33:19 ça risque de susciter un certain nombre de révoltes,
00:33:23 de craintes aussi, peut-être de pénuries.
00:33:26 Enfin, est-ce que vous n'avez pas le sentiment,
00:33:29 est-ce que vous n'avez pas peur justement,
00:33:31 que ce mouvement populaire se retourne un peu contre vous ?
00:33:34 Je ne pense pas.
00:33:36 Vous savez, même les gens aujourd'hui,
00:33:38 même les citoyens sont à bout.
00:33:40 Aujourd'hui, l'inflation, on ne vous parle que d'inflation,
00:33:44 l'électricité augmente et tout commente.
00:33:46 Mais les produits agricoles n'augmentent pas.
00:33:49 Et le consommateur, il est volé tous les jours par ces supermarchés.
00:33:52 Je ne comprends pas que les consommateurs ne se révoltent pas
00:33:55 contre les supermarchés.
00:33:56 Aujourd'hui, à moi, on me paye un kilo de pommes de 35 centimes.
00:33:59 Ce même kilo de pommes, on le retrouve à 3 euros sur les étales.
00:34:03 Et c'est ça Egalim. Non, Egalim, ce n'est pas ça.
00:34:06 Donc à un moment donné, si ce consommateur
00:34:09 trouvait le même kilo de pommes à 2 euros,
00:34:12 ça ferait un équilibre.
00:34:13 On paierait au producteur 60-70 centimes,
00:34:16 l'intermédiaire, il prend 80 centimes,
00:34:19 parce que c'est ce qu'il lui faut avec la hausse de l'énergie.
00:34:21 Et Leclerc, pour ne pas les citer, mais d'autres…
00:34:25 On va éviter de citer des marques, si ça ne vous dérange pas.
00:34:28 Oui, oui, pardon.
00:34:30 D'autres centrales d'achat, ils prendraient 1,20 euro par exemple.
00:34:34 C'est eux qui prendraient toujours le plus,
00:34:36 mais ça ferait une pomme à 2 euros pour le consommateur.
00:34:38 Le consommateur, il pourrait s'acheter des pommes, se faire plaisir.
00:34:41 Mais je dis la pomme, mais c'est pareil pour tous les produits.
00:34:44 Aujourd'hui, c'est un scandale.
00:34:46 Je ne comprends pas que le consommateur,
00:34:48 avec le coût de tout ce qu'on a partout,
00:34:51 ne se révolte pas contre leurs supermarchés.
00:34:54 Parce qu'ils sont volés, ils sont volés tous les jours.
00:34:57 José, ce qui a fait également la force de vos actions, de ce mouvement,
00:35:02 c'est qu'on a senti une certaine harmonie
00:35:05 entre les différentes instances syndicales.
00:35:08 On a le sentiment que les choses ont un peu changé.
00:35:11 Vous êtes en contact avec les autres instances syndicales.
00:35:14 Est-ce que cette harmonie existe-t-elle encore en ce dimanche ?
00:35:19 Bien sûr, bien sûr.
00:35:21 Moi, j'ai échangé longuement avec quelqu'un qui était dans le 31.
00:35:26 On échange encore tous les jours.
00:35:29 On est en train d'organiser un convoi.
00:35:31 Et on fait l'appel à tous les agriculteurs qui voudront nous rejoindre.
00:35:36 Aujourd'hui, c'est plus syndical.
00:35:38 Aujourd'hui, tous les agriculteurs,
00:35:40 qu'ils soient de n'importe quel syndicat ou pas,
00:35:42 parce qu'on a plein de gens qui ne sont pas encartés,
00:35:44 qui nous rejoignent, on monte à Paris.
00:35:47 On part à Paris demain matin, depuis Agen.
00:35:50 On va passer rejoindre nos amis.
00:35:53 On a un peu modifié les itinéraires,
00:35:55 parce qu'on a plein de gens qui nous ont appelés.
00:35:59 Du coup, on va passer par Perigueux, Limoges, Limoges-Orléans,
00:36:03 et on monte à Paris.
00:36:05 Parce qu'aujourd'hui, plein de gens nous appellent du coin de Limoges,
00:36:10 plein de gens nous appellent de ce secteur-là en disant
00:36:12 "On est démunis, on n'en peut plus.
00:36:14 On est d'accord avec vous, on y va."
00:36:17 Parce que c'est la seule façon de se faire entendre.
00:36:20 Et je vous repose la question, bloquer Rungis ?
00:36:24 Bloquer Rungis ? Il faut mettre la pression aujourd'hui.
00:36:28 On a mis la pression chez nous à Lantegaronne.
00:36:31 On a mis la pression partout, tout le monde a mis la pression partout.
00:36:34 Les autoroutes ont été bloquées partout en France.
00:36:36 Je ne sais plus aujourd'hui combien il y a de points,
00:36:38 mais je sais que vendredi, il y avait 90 points de blocage partout en France.
00:36:43 Et là, on ne nous écoute pas.
00:36:45 Donc si la seule façon de nous écouter, c'est aller bloquer ce marché
00:36:50 où des milliers de tonnes de production rentrent de pays étrangers
00:36:54 et qui alimentent tout le pays, si c'est la seule façon,
00:36:57 si c'est la seule méthode pour qu'on soit entendus,
00:37:00 eh bien on y ira, mais sans aucun problème.
00:37:02 Et en arrivant à Paris, vous allez aller où alors, José ?
00:37:05 Ce serait ma dernière question.
00:37:07 En arrivant à Paris, on est en train de s'organiser.
00:37:10 On a deux jours pour monter.
00:37:14 On est en train de se mettre en contact avec toutes nos chambres d'agriculture,
00:37:17 qu'elles soient de chez nous ou des autres syndicats.
00:37:20 Mais là, comme je vous disais, il n'y a plus de syndicats.
00:37:24 Aujourd'hui, les chambres d'agriculture représentent les agriculteurs.
00:37:27 On est en train de se mettre en contact avec les chambres d'agriculture proches de Paris,
00:37:31 des chambres d'agriculture là où on va dormir.
00:37:33 Il faut qu'elles nous ouvrent les portes, qu'elles ouvrent les portes à tous leurs agriculteurs
00:37:37 pour dormir, pour pouvoir se doucher, pour pouvoir être au plus près des actions.
00:37:43 Merci beaucoup, José Pérez.
00:37:46 Je rappelle que vous êtes le coprésident de la coordination rurale du Lot-et-Garonne.
00:37:51 Marcel Turbot, partagez le même avis que José.
00:37:56 Vous êtes plus lancé peut-être.
00:37:58 Je pense que le gouvernement est conscient du problème.
00:38:01 Il est conscient que si on ne fait rien, on va dans le mur.
00:38:03 Mais aujourd'hui, ça se passe à Bruxelles.
00:38:05 Et donc, l'action doit se faire à Bruxelles.
00:38:07 Les agriculteurs, cette semaine, il y a une grosse semaine à Bruxelles.
00:38:09 Il faut qu'on accompagne le président à Bruxelles.
00:38:12 Les agriculteurs peuvent bloquer autour des institutions pour que les discussions se passent bien.
00:38:16 Et aider le président à ce que les autres partenaires européens décident tout de suite
00:38:21 vraiment quelque chose de concret dans 15 jours,
00:38:24 le versement de la PAC du mois de décembre versé maintenant.
00:38:27 Et tout de suite, 5 maires sur la table, les agriculteurs vont pouvoir souffler.
00:38:30 On continue. Je vous donne la parole dans quelques instants.
00:38:33 Mais est-ce qu'il faut être inquiet avec ce blocage annoncé ?
00:38:36 Écoutez la réponse de Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RED.
00:38:39 Et on poursuit le débat.
00:38:42 [Musique]
00:38:46 Il est midi, merci de nous accueillir chez vous.
00:38:50 Nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:38:52 C'est Midi News Weekend, page spéciale consacrée encore aux agriculteurs évidemment.
00:38:57 Et c'est important de les soutenir.
00:38:58 Et on va suivre évidemment les potentielles annonces de Gabriel Attal
00:39:02 qui est dans une exploitation en Indre-et-Loire.
00:39:05 Mais tout de suite, on fait un tour d'horizon du reste de l'information
00:39:08 avec Isabelle Piboulot que je re-salue.
00:39:10 En Turquie, une église italienne à Istanbul a été attaquée ce matin.
00:39:16 Deux assaillants masqués ont fait irruption en pleine cérémonie religieuse.
00:39:20 Au moins un mort est à déplorer.
00:39:22 La victime assistée à la célébration.
00:39:24 Nous condamnons fermement cette attaque ignoble, a déclaré le ministre turc de l'Intérieur.
00:39:29 Une enquête a été ouverte.
00:39:31 À Angoulême, la ministre de la Culture déplore le sectarisme
00:39:35 qui voit s'opposer partisans et adversaires de Sylvain Tessot
00:39:38 comme parrain du Printemps des poètes 2024.
00:39:41 L'écrivain a été visé par une tribune, publiée dans Libération,
00:39:44 d'être une figure de proue de l'extrême droite littéraire.
00:39:47 "J'ai été étonné que des poètes excluent d'autres poètes",
00:39:51 a déclaré Rachida Dati en visite au Festival international de la bande dessinée hier.
00:39:56 Enfin, un engé indétrônable au classement des villes et villages de France
00:40:00 où il fait bon vivre.
00:40:02 Le JDD a dévoilé le palmarès de 2024, construit sur près de 200 critères.
00:40:07 Succès pour le Pays basque.
00:40:09 Bayonne est allonné par Biarritz et Anglette,
00:40:11 du côté des villages de moins de 2000 habitants.
00:40:14 Médaille d'or pour Guétary, suivie de deux communes normandes.
00:40:18 Martin va dans la Manche et y prend dans le Calvados.
00:40:21 - Merci beaucoup, ma chère Isabelle.
00:40:23 Il fut un temps où c'était Nantes qui était la ville classée numéro 1.
00:40:26 - Oui, c'était un temps...
00:40:28 - Je dis ça, je dis rien.
00:40:30 Je vous présente ma bande de grands témoins qui m'entourent
00:40:33 dans le débat de ce soir.
00:40:35 Marcel Turbot, agriculteur et entrepreneur.
00:40:37 La présentation vous convient ?
00:40:39 Naïm M. Fadel, fidèle de l'émission.
00:40:41 Patrick Sarditti, qui vit de Bossuet.
00:40:43 Et Pierre-Yves Bournazel.
00:40:45 On évoque évidemment ce blocage annoncé,
00:40:48 où il y a débat entre les agriculteurs.
00:40:51 Blocage annoncé de Paris, blocage de Rungis.
00:40:54 Faut-il craindre quelque chose ?
00:40:56 On va couper la parole tout à l'heure,
00:40:58 mais je vous propose d'écouter quand même Jean-Michel Fauvergue,
00:41:01 qui est le RAID, qui va répondre à cette question.
00:41:03 Et on poursuit le débat, nous sommes ensemble jusqu'à 13h.
00:41:06 - C'est une manifestation qui est préoccupante.
00:41:10 Alors elle n'est pas inquiétante par la violence.
00:41:13 Par contre, elle est très préoccupante et prise au sérieux
00:41:16 parce qu'elle est capable de bloquer beaucoup de choses.
00:41:19 Bloquer Paris, bloquer Rungis,
00:41:21 et surtout bloquer les flux de circulation,
00:41:24 créant des bouchons phénoménaux
00:41:27 et empêchant la vie active et la vie économique aussi
00:41:30 de l'ensemble, plus que de Paris d'ailleurs,
00:41:33 de l'ensemble de l'île de France.
00:41:34 Et ça, ça a un impact immédiat
00:41:37 et ça nécessite d'aller rapidement au bout du mouvement.
00:41:41 Et donc, je ne dois pas le dire comme ça,
00:41:43 mais c'est un point de pression très fort
00:41:45 pour les agriculteurs là-dessus.
00:41:46 - Vous voyez, c'est intéressant ce que dit Jean-Michel Fauvergue.
00:41:48 C'est un spécialiste quand même.
00:41:50 Quand on disait sur la popularité de ce mouvement
00:41:53 et sur les craintes ou pas, vous dites non, il n'y a pas de souci.
00:41:56 Mais quand on entend Jean-Michel Fauvergue,
00:41:58 qui a écrit un scénario le pire, évidemment,
00:42:00 peut-être que ça pourrait se retourner contre les agriculteurs
00:42:03 pour lesquels on a énormément d'affection, évidemment.
00:42:05 Mais pour le moment, le mouvement a été populaire.
00:42:08 Moi, je pose le débat, je pose la question.
00:42:10 On n'est pas d'accord, mais c'est le principe même de cette émission.
00:42:14 Pierre-Yves Bournazel, je vous donne la parole.
00:42:16 - De manière générale, moi, je ne suis pas pour les blocages.
00:42:18 Mais je crois que ce matin, on l'a bien vu
00:42:20 avec nos agriculteurs qui ont témoigné dans leur diversité,
00:42:23 on peut se mettre d'accord sur ce qu'il faut faire
00:42:25 et il faut que le gouvernement porte cela
00:42:27 sur un plan national comme sur un plan européen.
00:42:29 Ce qu'il faut faire, d'abord, c'est appliquer la loi EGalim.
00:42:32 Ça a été dit tout à l'heure de manière très juste par M. Perez.
00:42:35 Il faut que les agriculteurs soient mieux rémunérés.
00:42:37 Il faut que les marges des distributeurs soient revues
00:42:40 pour le bien-être des consommateurs.
00:42:42 Deuxième point, c'est un point européen.
00:42:44 Il faut aller négocier, je l'ai dit tout à l'heure,
00:42:46 à la ChAC-CHIRAC, à Bruxelles,
00:42:48 pour donner des moyens aux agriculteurs
00:42:50 de pouvoir subvenir à leurs besoins
00:42:52 et de pouvoir continuer à défendre la souveraineté alimentaire
00:42:54 dont notre pays a tant besoin.
00:42:56 C'est pour notre politique agricole,
00:42:58 c'est pour la santé, parce que ce sont nos assiettes
00:43:00 qui sont en jeu.
00:43:01 Et puis, du coup, je pense que ce dialogue est instauré.
00:43:04 Et c'est bien, il faut qu'il se poursuive,
00:43:06 il faut qu'il y ait des résultats.
00:43:07 Et c'est les résultats qui vont permettre d'éviter les blocages.
00:43:09 Parce que moi, je suis attaché à des principes.
00:43:11 Je suis contre les blocages de manière générale,
00:43:14 que ce soit des agriculteurs,
00:43:15 même si je soutiens leur légitime demande,
00:43:17 et lorsque ce sont d'autres revendications
00:43:19 que je ne soutiens pas,
00:43:20 parce que je crois que le blocage n'est pas la solution.
00:43:22 La solution, c'est d'abord le dialogue,
00:43:23 c'est l'état d'esprit d'une démocratie.
00:43:24 Mais c'est aussi les résultats.
00:43:26 Et c'est vrai qu'il y a une pression très forte
00:43:27 qui est mise aujourd'hui sur nos responsables politiques
00:43:29 et sur le gouvernement.
00:43:30 Et je souhaite que, dans ce cadre de ce dialogue,
00:43:32 il y ait des résultats qui soient obtenus
00:43:34 et que des décisions soient prises
00:43:35 à l'échelle nationale comme européenne.
00:43:37 Et ça va débloquer la situation.
00:43:38 C'est l'intérêt du pays,
00:43:40 c'est l'intérêt de nos agriculteurs,
00:43:41 c'est l'intérêt de tous les Français.
00:43:43 Et je crois que si ce mouvement est populaire,
00:43:45 c'est aussi parce que nos agriculteurs
00:43:47 participent de l'âme de notre pays
00:43:49 et qu'ils sont essentiels à notre avenir.
00:43:51 Et il faudrait qu'il leur reste populaire ce mouvement.
00:43:53 Naïma Hamzadeh.
00:43:54 Justement, comme vous disiez, M. Brunazel,
00:43:56 c'est qu'ils participent de l'âme de notre pays
00:43:59 et ils sont nos nourriciers, ils nous nourrissent.
00:44:01 Et c'est pour ça que ce mouvement est autant populaire.
00:44:04 Je rebondis aussi sur ce que vous avez dit
00:44:06 par rapport au contrôle sur le respect des galimes.
00:44:10 Moi, je pense que ce n'est même pas la peine
00:44:12 de contrôler au niveau de la grande distribution.
00:44:14 Vous avez aujourd'hui quatre centrales d'achat.
00:44:16 Quatre centrales d'achat qui exigent des agriculteurs
00:44:21 le prix, c'est le prix, c'est elles qui décident le prix.
00:44:24 Eh bien, il suffit de contrôler ces quatre centrales d'achat.
00:44:27 Et je pense qu'on aura rapidement le résultat
00:44:32 et l'application des galimes.
00:44:34 Avec, comme vous le savez, les sanctions sont prévues.
00:44:37 Donc ces quatre centrales d'achat
00:44:39 doivent être dès demain contrôlées.
00:44:42 Allez, justement...
00:44:43 Merci.
00:44:44 On parle d'inquiétude.
00:44:47 Et j'aimerais vous faire écouter
00:44:49 le représentant des hôteliers et des restaurateurs
00:44:53 qui parle de ce mouvement, Franck Delvaux,
00:44:55 qui était l'invité de la matinale d'Antony Favé.
00:44:58 Écoutez ce qu'il dit par rapport à ce blocage annoncé de Paris.
00:45:02 Le fait de bloquer Ragis, pour nous, ce n'est pas une bonne chose.
00:45:06 Parce que si vous voulez, quand vous allez bloquer Ragis,
00:45:08 vous allez mettre en péril les plus de 30 000 restaurants,
00:45:11 cafés, bars de Paris, Île-de-France,
00:45:14 qui ne sont pas des entreprises du CAC 40,
00:45:17 qui ne sont pas des grands distributeurs,
00:45:18 mais qui sont des petits patrons comme eux.
00:45:20 Et nous aussi, nous avons énormément de problèmes dans notre profession.
00:45:25 Alors peut-être que pour obtenir des choses comme eux,
00:45:27 je salue déjà ce qu'ils ont obtenu, comme le gazole, par exemple.
00:45:31 Nous, par exemple, sur les PGE, l'énergie, on n'a rien obtenu.
00:45:34 Alors peut-être qu'on s'y prend mal.
00:45:36 Mais bloquer Ragis, ce n'est pas quelque chose qui va nous aider.
00:45:40 C'est important ce qu'il dit, il faut qu'on le délivre quand même.
00:45:42 Je ne remets pas en cause ce que dit votre invité.
00:45:48 Moi aussi, je n'aime pas l'idée de blocage, évidemment.
00:45:52 Mais celui qui bloque, c'est le gouvernement,
00:45:55 qui refuse de remettre en cause son dogme libre-échangisme
00:46:00 et son dogme européiste, et qui refuse d'affronter Bruxelles.
00:46:04 Voici quand même le nœud du problème.
00:46:08 Il y a quelque chose qui me choque un peu,
00:46:10 et je pense qu'il est ressenti par beaucoup de téléspectateurs.
00:46:13 À partir du moment où on blanque en province, il n'y a pas de problème.
00:46:17 Mais dès qu'on commence à bloquer Paris, alors là, il y a tout le savoir.
00:46:21 Ce n'est pas possible, c'est une honte.
00:46:24 Mais Paris n'est pas la France.
00:46:25 Il faut avoir du respect pour l'ensemble de nos territoires.
00:46:29 Et à un moment donné, je comprends ces agriculteurs.
00:46:31 Et si on ne comprend pas que beaucoup d'agriculteurs jouent leur survie,
00:46:35 qu'ils sont en train de crever, qu'ils ne sont même plus dans la colère,
00:46:38 mais le désespoir, on ne comprend rien à ce mouvement social.
00:46:42 Le désespoir, il est là, c'est indéniable.
00:46:44 87% des Français qui soutiennent, évidemment, les agriculteurs,
00:46:48 jusqu'à présent parce qu'il n'y a pas de blocage.
00:46:50 Alors Paris n'est peut-être pas la France, mais tout le monde s'en fout.
00:46:53 Si on va bloquer des départementales dans les Deux-Sèvres,
00:46:58 vraiment, tout le monde s'en fout.
00:47:00 Par contre, bloquer Rungis, c'est quoi ?
00:47:02 C'est le ventre de la France.
00:47:05 Et c'est extrêmement important.
00:47:07 Alors moi, je veux bien qu'il y ait des jusqu'au-boutistes,
00:47:09 agriculteurs qui disent "il faut bloquer, on va bloquer les nationales".
00:47:13 D'ailleurs, l'un des dirigeants de la FNSEA a annoncé il y a 2-3 heures
00:47:17 qu'après avoir vu ce qui se passerait dans les 48 heures,
00:47:21 il y aurait probablement des nationales dans toute l'île de France
00:47:24 qui seraient bloquées.
00:47:25 Moi, je suis désolé, c'est un mauvais calcul.
00:47:27 On a un gouvernement, on a une fois de plus un Premier ministre
00:47:30 qui a l'air de mouiller sa chemise, il faut le laisser faire.
00:47:33 Maintenant, il y a l'Europe.
00:47:35 C'est vrai, j'en ai parlé tout à l'heure.
00:47:37 Tout le monde en a parlé de l'Europe.
00:47:39 Mais dans ce que disait notre interlocuteur tout à l'heure au téléphone,
00:47:42 il se battait contre quoi ?
00:47:44 Contre les industriels et les distributeurs.
00:47:47 Là, le gouvernement peut intervenir rapidement,
00:47:49 alors que l'Europe, il faut des négociations et encore des négociations.
00:47:52 Alors qu'on booste véritablement les négociations avec les gendarmes.
00:47:58 Il y a une chose qui n'est pas importante,
00:48:00 le ventre de la France, ce n'est pas un giste.
00:48:02 Le ventre de la France, c'est l'ensemble de nos exploitations
00:48:05 et c'est le travail de nos agriculteurs.
00:48:07 Priorité au terrain, on écoute Gabriel Attal, s'il vous plaît.
00:48:11 Autour de vous, des personnes qui vous parlent,
00:48:23 qui sont représentatives d'un territoire,
00:48:26 qui sont lucides sur les difficultés que traverse notre pays,
00:48:29 qui sont très connectés avec les acteurs économiques,
00:48:32 associatifs, culturels, politiques,
00:48:34 qui sont capables de vous faire remonter les choses,
00:48:36 de vous dire les choses, de vous alerter quand ça ne va pas droit,
00:48:38 quand ça ne part pas dans la bonne direction,
00:48:40 de vous suggérer aussi des propositions
00:48:42 et donc de vous faire prendre les bonnes décisions.
00:48:45 Je le dis, Fabienne, elle fait partie de ces personnes
00:48:48 qui, autour de moi, et depuis maintenant sept ans,
00:48:50 m'aident à prendre les bonnes décisions,
00:48:52 en me donnant les bons conseils, à partir de son expérience ici.
00:48:56 C'est pour moi aussi l'incarnation, pour notre majorité politique,
00:49:00 de ce que nous avons, je crois, réussi à faire
00:49:02 avec le président de la République,
00:49:04 c'est-à-dire faire émerger des personnalités politiques
00:49:07 qui n'étaient pas forcément engagées en politique avant.
00:49:09 Fabienne, elle vient plutôt de la société civile, en 2017.
00:49:13 Elle a su s'imposer comme une élue de terrain,
00:49:16 capable d'agir, d'intervenir à Paris sur énormément de sujets,
00:49:21 capable aussi de défendre les intérêts de sa circonscription.
00:49:24 Parce que de la même manière que je vous dis qu'on est amis depuis sept ans,
00:49:28 je peux vous dire que la riche, Chinon, Balenmiré,
00:49:31 Jouez-les-Tours, Richelieu, on en a entendu parler matin, midi et soir.
00:49:36 Moi, mais aussi tous les membres du gouvernement.
00:49:38 Pardon, je ne cite pas les 78 communes, mais je pourrais presque le faire.
00:49:41 Tellement elle nous parle matin, midi et soir de sa circonscription,
00:49:44 tellement elle se bat auprès de tous les ministres
00:49:46 pour défendre les intérêts de son territoire.
00:49:48 Et la réalité, parce qu'elle est très humble et modeste,
00:49:52 c'est qu'il n'y aurait évidemment pas de Maison des savoir-faire
00:49:55 ici dans sa circonscription, dans cette quatrième circonscription,
00:49:58 si Fabienne ne s'était pas battue.
00:50:00 Parce que je l'ai vu ce jour où j'avais organisé ce déjeuner
00:50:04 en tant que secrétaire d'État à la vie associative,
00:50:06 avec effectivement des patrons, des grands couturiers, dont Agnès B.
00:50:11 Et j'ai vu Fabienne repérer tout de suite Agnès B,
00:50:14 foncer dessus, s'asseoir à côté d'elle
00:50:17 et ne pas la lâcher pendant tout le déjeuner.
00:50:19 Et aujourd'hui, quelques années plus tard,
00:50:21 il y a la Maison des savoir-faire qui est ouverte ici,
00:50:23 avec Agnès B qui a porté son projet ici, dans cette circonscription.
00:50:27 Si Fabienne ne s'était pas battue comme elle s'est battue,
00:50:30 il n'y aurait probablement pas eu la cité éducative à jouer les tours,
00:50:33 coeur de ville à Chinon.
00:50:35 Et tous les projets qu'elle a rappelés,
00:50:37 elle ne les a pas tous rappelés, qui ont été portés ici.
00:50:39 Donc je le dis, vous pouvez être très fier de votre député Fabienne Colboc,
00:50:43 et je crois qu'on peut l'applaudir une nouvelle fois.
00:50:45 (Applaudissements)
00:50:54 Je ne vais pas vous faire un long discours,
00:50:57 puisque je crois que l'important c'est aussi qu'on puisse évidemment boire un coup.
00:51:00 En plus, il y a un groupe qui est là, qui joue,
00:51:02 que j'ai rencontré en venant.
00:51:05 Moi, je veux simplement vous passer quelques messages qui me semblent importants.
00:51:08 Je suis ici, évidemment, dans un contexte, on le sait.
00:51:12 Où nos agriculteurs, nos agricultrices, nos éleveurs, nos éleveuses,
00:51:18 sont dans une situation difficile.
00:51:21 Et l'expriment depuis maintenant plusieurs jours.
00:51:24 On s'est rendu dans une exploitation juste avant avec Fabienne.
00:51:28 Ce qui se joue ici, c'est absolument fondamental pour notre pays.
00:51:35 Parce que notre agriculture, c'est d'abord une des parts majeures de l'identité de la France.
00:51:42 Dans notre identité, il y a notre agriculture, qui est une fierté.
00:51:47 Parce que nous avons une agriculture parmi les plus qualitatives du monde.
00:51:53 Parce qu'elle est à l'image de territoire.
00:51:55 Il y a des départements dont on parle avant tout parce qu'on parle de leur vin,
00:51:59 parce qu'on parle de leur culture, parce qu'on parle de leur élevage.
00:52:03 Il y a des départements, des territoires qui sont nommés à partir de culture,
00:52:08 à partir de race, d'animaux.
00:52:12 C'est absolument majeur pour l'identité de notre pays.
00:52:16 Et puis, ce qui se joue aussi, c'est notre indépendance et notre souveraineté.
00:52:20 Nous, on se bat avec le président de la République, et évidemment que ce n'est pas facile.
00:52:24 Mais on commence à avoir des résultats.
00:52:26 On se bat pour la souveraineté et donc l'indépendance de la France.
00:52:30 On ne veut dépendre moins des autres et plus de nous-mêmes.
00:52:34 Et on a un certain nombre de crises qui sont survenues ces dernières années,
00:52:37 malheureusement, qui ont montré à quel point ça pouvait être fragile.
00:52:41 On ne veut plus dépendre des grandes puissances, la Russie, les pays du Golfe, pour notre énergie.
00:52:47 D'où l'importance du nucléaire. Tu en parlais il y a un instant, des énergies renouvelables.
00:52:53 Et le texte qui a été voté sur le réinvestissement massif dans le nucléaire,
00:52:57 le discours de Belfort du président de la République, est historique.
00:53:00 Et on va le développer.
00:53:02 On ne veut plus dépendre de l'Inde pour nos médicaments, de la Chine pour nos panneaux photovoltaïques.
00:53:08 On ne veut plus avoir à importer jusqu'à 40% de nos fruits et légumes,
00:53:12 alors même que nous avons des exploitants et que nous avons toutes les chances de pouvoir produire encore davantage en France.
00:53:17 C'est ça le cœur de notre action.
00:53:19 Et oui, on commence à avoir des résultats. Je le disais à l'instant sur l'énergie,
00:53:23 on prend les mesures qui s'imposent, sur l'industrie.
00:53:26 On ouvre plus d'usines qu'on en ferme en France depuis quelques années maintenant.
00:53:31 Ce n'était pas arrivé depuis des décennies.
00:53:33 On crée plus d'emplois industriels qu'on en détruit.
00:53:36 En France, ce n'était pas arrivé depuis des décennies.
00:53:38 Alors évidemment, on n'a pas inversé la courbe de 30 ans en seulement 5 ou 6 ans.
00:53:43 Mais enfin, on voit que ça va dans le bon sens.
00:53:45 Il y a plus d'usines qui ouvrent que d'usines qui ferment.
00:53:47 Plus d'emplois industriels qui sont créés que d'emplois qui sont détruits dans notre pays.
00:53:51 Oui, on commence à inverser sensiblement les choses sur la question du chômage.
00:53:55 Le taux de chômage était de plus de 9 % quand le président de la République a été élu.
00:53:59 On est encore un peu au-dessus de 7 % aujourd'hui.
00:54:02 Il y avait 200 000 ou 300 000 apprentis chaque année dans notre pays
00:54:06 avant l'élection du président de la République.
00:54:08 Je regarde M. le Président de la Chambre.
00:54:10 On approche du million d'apprentis chaque année.
00:54:13 Et sur notre agriculture, je vous le dis, je suis absolument convaincu qu'on y arrivera.
00:54:19 Parce qu'on est déterminés, parce qu'on va porter et continuer à porter cet enjeu
00:54:25 et nos positions, nos convictions au niveau européen.
00:54:28 Nos agriculteurs, ils ne demandent pas quelque chose d'extravagant ou quelque chose d'insurmontable.
00:54:37 Ils veulent être considérés, ils veulent pouvoir travailler et ils veulent être rémunérés pour leur travail.
00:54:44 La considération, elle passe par la réaffirmation absolue qu'on ne peut pas défendre notre agriculture,
00:54:51 nos agricultures, en expliquant qu'il faut produire moins ou arrêter de produire.
00:54:55 Ce n'est pas vrai.
00:54:57 Oui, il faut produire.
00:54:59 On l'assume, on continuera à l'assumer.
00:55:01 La considération, c'est arrêter de laisser cette place qu'on laisse encore trop
00:55:07 à des discours qui déconsidèrent nos agriculteurs et nos éleveurs,
00:55:10 qui les font passer pour des bandits, pour des pollueurs, pour des personnes qui torturent leurs animaux.
00:55:17 Personne n'aime plus la terre et les bêtes que nos agriculteurs et nos éleveurs.
00:55:24 Parce qu'ils aiment notre terre, parce que c'est leur outil de travail par ailleurs.
00:55:28 Donc la considération est absolument nécessaire et je serai toujours là pour le rappeler.
00:55:33 Travailler ensuite, sortir de normes, de bâtons dans les roues, de procédures qui se sont, c'est vrai,
00:55:41 probablement empilées les unes après les autres ces dernières années, ces dernières décennies,
00:55:46 et qui font que vous avez aujourd'hui des femmes, des hommes, qui, je le disais à l'instant,
00:55:51 veulent cultiver leur terre, élever leurs animaux,
00:55:54 et qui passent plus de temps devant leur écran à remplir des formulaires que dans leur champ.
00:55:59 Ça, ce n'est pas possible.
00:56:01 J'ai d'ores et déjà annoncé un certain nombre de mesures de simplification,
00:56:05 de suppression d'un certain nombre de normes, et on va continuer.
00:56:09 J'ai demandé que dans tous les départements de France, les préfets réunissent les agriculteurs
00:56:15 pour regarder, norme après norme, ce qu'on peut simplifier.
00:56:18 Ça a déjà commencé dans un certain nombre de départements, en Haute-Garonne, où j'étais vendredi,
00:56:22 ils ont eu deux ou trois réunions la semaine dernière, déjà quatre arrêtés préfectoraux qui ont été abrogés.
00:56:27 Parce que les représentants des agriculteurs, des éleveurs, ont dit "voilà, ça, cette règle, on ne la comprend pas,
00:56:30 elle nous met des bâtons dans les roues et elle ne sert à rien, on la supprime".
00:56:34 Pour l'Indre-et-Loire, cette réunion, elle se tiendra lundi, mardi, mardi après-midi avec le préfet qui est là,
00:56:40 et il y en aura d'autres.
00:56:42 Et ça, ça va se passer dans tous les départements de France dans les semaines à venir.
00:56:45 Et je ferai le même travail avec le ministre de l'Agriculture, Marc Fainaut,
00:56:48 au niveau national avec la présentant des agriculteurs.
00:56:51 On va continuer à avancer pour lutter contre la concurrence déloyale,
00:56:54 parce que ça aussi, c'est un enjeu absolument majeur pour nos agriculteurs.
00:56:58 Se voir imposer des règles qui peuvent, pour certaines évidemment, avoir leur justification sur le papier,
00:57:05 mais qui ne sont pas imposées à d'autres,
00:57:07 et voir les produits de ceux qui n'ont pas ces règles importés sur le sol national.
00:57:12 Ça s'appelle de la concurrence déloyale.
00:57:14 On a pris un certain nombre de décisions, là aussi, depuis 2017, qu'on a assumées.
00:57:18 On a assumé de dire "pas d'interdiction sans solution".
00:57:21 On a même assumé de réautoriser certaines molécules qui avaient été interdites avant l'élection du président de la République,
00:57:28 à l'époque, sans se préoccuper de savoir s'il y aurait des solutions.
00:57:31 Ce qui, pour la filière Bétrave, par exemple, menaçait de faire disparaître la filière Bétrave de notre pays.
00:57:38 On a assumé, et totalement assumé, de dire "il n'y a pas de solution, on a une filière qui est totalement en danger,
00:57:45 on assume de réautoriser cette molécule".
00:57:47 Et à l'époque, on n'était pas dans la même expression très forte du malaise de nos agriculteurs.
00:57:53 Et on a eu assez peu de soutien quand on a pris cette décision. On l'a assumée.
00:57:57 Et puis, vivre de son travail.
00:57:59 Évidemment, nos agriculteurs, nos agricultrices, ils ne comptent pas leurs heures,
00:58:06 ils ne comptent pas leurs jours de repos, ils en ont peu,
00:58:09 ils se lèvent tous les jours pour travailler.
00:58:11 Évidemment qu'ils doivent vivre dignement de leur travail.
00:58:14 C'est pour ça qu'on a fait voter des lois importantes dans le premier mandat,
00:58:18 les fameuses lois EGalim, qui sont probablement perfectibles,
00:58:21 surtout qu'elles doivent être appliquées, pour lesquelles on doit renforcer encore les contrôles,
00:58:24 prendre des sanctions. J'ai annoncé trois grandes entreprises qui vont être lourdement sanctionnées.
00:58:29 Mais enfin, qui ont été un progrès.
00:58:32 Et ça, tous les agriculteurs le disent, ils nous l'ont dit encore ce matin.
00:58:35 Parce qu'avant, c'était la loi LME qui datait de 2009,
00:58:37 c'est-à-dire les pleins pouvoirs pour la grande distribution et les industriels.
00:58:40 On a changé cette logique-là, maintenant il faut la faire appliquer, évidemment.
00:58:43 Et puis la retraite de nos agriculteurs, on en parlait aussi,
00:58:46 pour laquelle des progrès ont été votés par le Parlement, maintenant il faut les faire appliquer.
00:58:50 Bref, on va continuer à travailler avec eux.
00:58:53 Moi, je l'ai dit, vendredi j'ai annoncé des premières mesures qui étaient attendues,
00:58:56 qui ont d'ailleurs conduit certains à cesser leur mobilisation.
00:58:59 Mais je sais bien qu'à travers ces premières mesures,
00:59:02 on n'a pas répondu encore à tout ce que je viens d'évoquer,
00:59:05 et ce qui constitue le malaise et le mal-être de nos agriculteurs aujourd'hui.
00:59:09 Mais je suis résolu à avancer, à avancer résolument, à avancer vite.
00:59:13 À chaque fois qu'on pourra prendre des décisions tout de suite, on les prendra.
00:59:16 Et on aura dans les semaines qui viennent, évidemment, d'autres décisions à prendre avec eux.
00:59:21 Tu l'as dit Fabienne, mardi je présenterai ma déclaration de politique générale.
00:59:26 Je ne suis pas ici pour, évidemment, le faire avant mardi,
00:59:30 ce ne serait pas tout à fait respectueux de la représentation nationale.
00:59:33 Mais ce que je veux vous dire, c'est que je suis absolument déterminé
00:59:36 à avancer sur un certain nombre d'enjeux que tu as évoqués.
00:59:39 Je viens de parler de la question du travail.
00:59:41 On doit continuer à mieux valoriser le travail en France.
00:59:45 Travailler doit toujours être mieux valorisé à tout point de vue que ne pas travailler.
00:59:50 Et ça, ce sera le coeur de ma déclaration de politique générale
00:59:54 et de la politique du gouvernement dans les mois à venir.
00:59:56 Nos services publics, tu en as parlé aussi,
00:59:58 au premier rang desquels l'éducation et la santé.
01:00:01 Vous savez l'importance que j'attache à l'éducation.
01:00:03 J'étais ministre de l'éducation nationale il y a encore quelques semaines.
01:00:07 Oui, on doit continuer à avancer et décliner les mesures que j'ai annoncées.
01:00:11 Tu as parlé du choc des savoirs.
01:00:13 On doit remettre de l'exigence à tous les étages.
01:00:16 Et on ne peut pas accepter de voir, classement internationaux après classement internationaux,
01:00:20 le niveau diminuer en France, notamment en mathématiques,
01:00:23 pour ce qui est du dernier classement PISA.
01:00:25 Et donc j'assume totalement un certain nombre de décisions que j'ai prises
01:00:28 et qui vont s'appliquer.
01:00:31 Remettre de l'exigence partout.
01:00:33 Et considérer que la meilleure personne qui sait ce dont les enfants ont besoin pour réussir,
01:00:39 ce sont les enseignantes et les enseignants.
01:00:42 Et donc j'ai annoncé que sur la question du redoublement,
01:00:45 le dernier mot serait à nouveau confier à l'enseignant plutôt qu'aux familles.
01:00:50 J'ai annoncé qu'on avancerait sur les groupes de niveau au collège,
01:00:53 parce que les enseignants eux-mêmes vous le disent,
01:00:55 quand vous avez dans la même classe, dans le même groupe,
01:00:57 des élèves qui ne savent pas lire et des élèves qui lisent parfaitement,
01:01:00 il avait du mal à faire progresser tout le monde.
01:01:02 Il faut assumer de vouloir faire réussir tout le monde
01:01:04 et de relancer l'ascenseur scolaire au collège.
01:01:07 Évidemment qu'on va continuer à avancer sur la lutte contre le harcèlement.
01:01:10 Je veux aussi qu'on avance sur la médecine scolaire
01:01:13 et la santé de nos enfants, de nos jeunes,
01:01:16 et notamment la santé mentale, évidemment,
01:01:18 sur lesquelles on doit être encore plus présents,
01:01:20 être beaucoup plus efficaces, j'en parlerai dans ma déclaration de politique générale.
01:01:23 La santé aussi, et je sais les préoccupations qu'il y a ici s'agissant de l'accès aux soins.
01:01:29 Et préoccupations d'ailleurs dans l'ensemble de notre pays aujourd'hui.
01:01:32 Vous trouvez très peu aujourd'hui de territoires ou de communes
01:01:35 dans lesquelles vous n'avez pas de difficulté d'accès aux soins.
01:01:37 Parce que, et c'est vrai, pendant des années a été maintenu un numerus clausus
01:01:40 qui limitait le nombre d'étudiants en formation pour devenir médecin.
01:01:44 On le paye aujourd'hui le plus durement au moment où vous avez beaucoup de médecins
01:01:47 qui partent à la retraite et vous avez des jeunes médecins,
01:01:50 et je ne porte pas de jugement, on peut le comprendre,
01:01:53 qui ne veulent plus travailler totalement comme travaillaient leurs aînés.
01:01:57 Plus de temps pour la vie de famille, pour d'autres projets.
01:02:00 Et donc ça veut dire qu'on doit en former encore davantage.
01:02:02 On a pris des décisions en 2018 sur le sujet, ça mettra un peu de temps maintenant,
01:02:06 il faut 10 ans pour former un médecin, arriver sur le terrain.
01:02:09 Et dans l'intervalle, on doit continuer à prendre des décisions
01:02:11 qui nous permettent de libérer du temps médical et de renforcer l'accès aux soins.
01:02:14 J'en parlerai aussi évidemment mardi.
01:02:16 Et puis la transition écologique, tu l'as évoqué,
01:02:19 qui est d'ailleurs immédiatement liée à ce que j'évoquais sur l'agriculture, là aussi.
01:02:23 Qu'on arrête d'expliquer que notre agriculture, nos agriculteurs,
01:02:27 sont des ennemis de l'environnement.
01:02:30 Le plus souvent, ils protègent l'environnement,
01:02:33 nous permettent de maintenir des terres qui ne sont pas bétonnisées,
01:02:36 qui ne sont pas artificialisées.
01:02:38 Et puis par ailleurs, ils sont les premières victimes du dérèglement climatique.
01:02:43 Qui subit le plus durement le gel, la sécheresse, la canicule,
01:02:47 les tempêtes, les inondations, les incendies ?
01:02:50 C'est nos agriculteurs et nos éleveurs.
01:02:52 Donc évidemment qu'ils sont partie prenante dans cette transition
01:02:55 et qu'ils attendent de nous qu'on continue à agir.
01:02:57 On a une planification écologique qui a été annoncée,
01:03:00 présentée par le Président de la République.
01:03:02 Je suis moi-même Premier ministre en charge de la planification écologique.
01:03:05 C'est le souhait du Président depuis 2022.
01:03:08 C'est dire l'importance qu'on accorde à cet enjeu.
01:03:11 Et évidemment, on va continuer à avancer de manière forte et résolue,
01:03:14 toujours avec la logique qui est la nôtre.
01:03:16 Pas chercher en permanence à sanctionner ou taxer.
01:03:20 Mais chercher plutôt à accompagner et à investir.
01:03:24 Parce que c'est ce qui permet d'aller plus loin et d'être plus efficace.
01:03:27 Je ne vais pas être beaucoup plus long, mais je sais qu'on a une cérémonie de vœux.
01:03:30 Et donc, moi je veux d'abord vous souhaiter,
01:03:33 on a encore quelques jours pour le faire,
01:03:35 à chacune et à chacun d'entre vous, une très belle année 2024.
01:03:41 Et puis souhaiter une très belle année évidemment à tout ce territoire
01:03:44 et plus globalement à notre pays.
01:03:46 Je vais dire ce que je souhaite pour cette année 2024 à notre pays.
01:03:50 D'abord, je souhaite que ce soit une année de rassemblement.
01:03:53 Il y a des tensions dans notre pays, évidemment.
01:03:56 Il y a beaucoup de Français qui doutent, qui sont inquiets, parfois en colère.
01:04:01 Mais il faut toujours garder en ligne de mire le rassemblement.
01:04:07 On aura de belles opportunités pour se rassembler cette année,
01:04:11 notamment sportives.
01:04:13 Cherchons dans chacun des projets, chacun des axes qu'on poursuit
01:04:17 au niveau national et au niveau local à rassembler le plus grand nombre.
01:04:20 Et puis je souhaite que ce soit une année de sursaut.
01:04:23 J'ai eu l'occasion de le dire pour l'agriculture vendredi,
01:04:26 quand je me suis exprimé.
01:04:28 Une année de sursaut à tout point de vue, pour se ressaisir en se rassemblant.
01:04:31 La France, c'est un pays qui a toujours su avancer,
01:04:34 y compris dans des moments de doute, dans des moments de colère,
01:04:38 dans des moments de tristesse, dans des moments dramatiques.
01:04:41 Tu parlais tout à l'heure de commémorations.
01:04:43 Nous commémorerons cette année le 90e anniversaire du débarquement.
01:04:48 Nous aurons en fin d'année la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris,
01:04:53 dramatiquement incendiée il y a cinq ans.
01:04:55 Et à l'époque, quand le président de la République a dit
01:04:58 "On la réouvrira, on la rouvrira en cinq ans",
01:05:01 beaucoup n'y ont pas cru.
01:05:03 On l'a fait, on a été capable de le faire.
01:05:05 Et quand je dis "on", c'est pas le gouvernement.
01:05:07 C'est toutes les femmes, tous les hommes, artisans, ingénieurs
01:05:11 qui ont été engagés ces cinq dernières années sur cet immense chantier.
01:05:16 Impossible n'est pas français.
01:05:19 On est un pays qui sait toujours se rassembler quand il le faut,
01:05:22 qui sait toujours avancer, y compris dans des moments difficiles.
01:05:25 Et je sais que nous y arriverons tous ensemble,
01:05:27 et j'en suis encore plus convaincu avec vous ce matin.
01:05:30 Alors merci à toutes et à tous, et meilleurs voeux pour 2024.
01:05:33 (Applaudissements)
01:05:37 Voilà, c'était Gabriel Attal depuis l'Indre-et-Loire.
01:05:42 On attendait avec une grande impatience des annonces nouvelles
01:05:47 concernant l'agriculture, puisqu'on visitait une exploitation agricole.
01:05:53 Je me tourne d'abord vers notre grand témoin,
01:05:56 le spécialiste Marcel Turbot.
01:05:58 J'ai un peu le sentiment qu'on a déjà entendu ce discours
01:06:02 en haut de Garonne.
01:06:04 Il n'y a pas d'annonce spécifique.
01:06:06 J'ai noté qu'on veut moins dépendre des autres et plus de nous-mêmes.
01:06:10 Voilà, mais ça il l'avait dit aussi.
01:06:12 Je pense qu'on a assisté à un discours politique.
01:06:16 Avant le discours de politique générale de mardi.
01:06:19 On nous a expliqué la situation.
01:06:21 Ce qui m'a attristé, c'est qu'il parlait que la situation était grave,
01:06:26 alors qu'aujourd'hui la situation est catastrophique.
01:06:28 Il n'y a plus d'argent.
01:06:31 Il parle des deux mesures dans les semaines à venir.
01:06:34 Mais c'est aujourd'hui qu'il faut agir.
01:06:37 Il y a de l'argent.
01:06:38 Aujourd'hui, on n'entend pas les banques.
01:06:39 Les banques sont absentes.
01:06:40 Mais il y a de l'argent.
01:06:41 Il y a France 2030.
01:06:42 Il y a de l'argent.
01:06:44 Donc, il faut, soit si on ne peut pas aller à Bruxelles,
01:06:46 si Bruxelles cette semaine dit "OK, non, on ne veut pas donner la PAC",
01:06:50 on crée un fonds souverain avec les agriculteurs,
01:06:53 pour les agriculteurs.
01:06:54 Moi, je veux bien lui présenter les solutions qu'on lui propose.
01:06:57 Vous attendiez à quelque chose ou pas ce matin ?
01:06:59 On espérait des nouvelles mesures, comme il avait dit qu'il y aurait des nouvelles mesures.
01:07:02 Donc, peut-être demain.
01:07:04 Est-ce qu'il attend que le blocage soit là pour faire les annonces, pour arrêter ?
01:07:07 Mais c'est avant, justement, pour éviter.
01:07:10 Il a jusqu'à demain à 14h pour faire des annonces vraiment,
01:07:13 des vraies annonces.
01:07:15 Il y a 5 milliards qui sont sur la table, boum.
01:07:17 Et au moins, les agriculteurs, hop, on prend un peu de recul,
01:07:19 on attend de voir si l'argent arrive réellement.
01:07:21 Et au moins, on peut laisser que le centre de l'agriculture,
01:07:23 sereinement, en se disant, sinon on bloque le centre de l'agriculture.
01:07:26 Il faut quelque chose de plus vraiment, boum, la situation est très grave.
01:07:31 Bon, vos collègues ont raison de monter et de prendre la direction de la capitale.
01:07:34 Oui et non. Moi, personnellement, j'irai à Bruxelles.
01:07:37 C'est cette semaine que tout se décide à Bruxelles.
01:07:39 Donc, les agriculteurs seraient tous à Bruxelles.
01:07:41 C'est là qu'il faut bloquer. C'est là que mercredi, jeudi, le président sera.
01:07:45 Il faut être derrière lui, au moins, il le rend derrière.
01:07:47 À Bruxelles, on ne sent pas Paris.
01:07:49 Si on est sous leur fenêtre et que le président est là,
01:07:52 entre tous les présidents, ils vont pouvoir peut-être dire
01:07:55 on fait une dérogation pour l'agriculture, on n'attend pas trois ans
01:07:58 et on avance la PAC dès maintenant.
01:08:00 Mais c'est vrai qu'en le disant en débutant cette émission,
01:08:03 on s'attendait à ce qu'il y ait des choses.
01:08:05 Il y a eu Bruxelles.
01:08:07 C'est quasiment un copier-coller.
01:08:09 Je dirais que le constat et le ton sont bons.
01:08:12 Oui, mais le constat, on l'a fait déjà.
01:08:14 Bien sûr, mais c'est bien de le rappeler dans cette cérémonie, je crois, de vœux.
01:08:17 C'est la cérémonie de vœux de la députée locale.
01:08:19 Maintenant, il a dit des choses qui, j'espère, vont compter.
01:08:22 Il a donné un gros coup de projet. Fabienne Colbocq.
01:08:24 J'espère que ça va compter.
01:08:25 Il a dit qu'il allait annoncer de nouvelles mesures.
01:08:27 C'est ce qu'on attend. Il faut des actes concrets et rapides.
01:08:29 J'espère que ça sera mardi dans le discours politique général.
01:08:32 Qu'est-ce qu'on peut attendre ? On le redit rapidement.
01:08:34 On attend très rapidement du gouvernement qu'il puisse faire appliquer la loi EGalim,
01:08:39 permettre aux agriculteurs d'être mieux rémunérés
01:08:41 et de retrouver des marges de manœuvre sur les distributeurs et les centrales d'achat
01:08:45 pour que le consommateur ne soit plus lésé également.
01:08:47 Et on attend que maintenant, et comme je le redis depuis le début de l'émission,
01:08:52 qu'on ait une stratégie à la Chirac de défendre notre souveraineté alimentaire
01:08:55 et nos agricultures à Bruxelles.
01:08:57 Vous répétez souvent une stratégie à la Chirac.
01:08:59 Ça vous en repensez le tout là.
01:09:00 Moi j'ai écouté les agriculteurs.
01:09:01 Je vous ai écouté, M. Turbot. J'ai écouté M. Perrault.
01:09:03 J'ai écouté depuis plusieurs jours les agriculteurs.
01:09:05 Il y a cette demande-là. Il y a des moyens à l'échelle européenne.
01:09:08 Il faut que ces moyens soient débloqués.
01:09:09 Il faut que la France se batte pour ses agriculteurs,
01:09:11 pour sa souveraineté et son indépendance alimentaire.
01:09:13 Il faut que mardi, ça soit annoncé dans le discours de politique générale
01:09:16 parce qu'il faut des actes pour éviter le blocage du pays
01:09:19 et pour préparer l'avenir de notre agriculture, préparer l'avenir de la France.
01:09:22 Le blocage du pays, je crains qu'il ait lieu quand même.
01:09:25 Vous savez quoi, Kévin ?
01:09:27 Isabelle Piboulot est arrivée.
01:09:28 Donc, place à Isabelle Piboulot.
01:09:30 Il est quasiment 12h30 et on reprend le débat évidemment
01:09:34 sur cette intervention de Gabouillet-Lattel.
01:09:36 On parlera des normes européennes.
01:09:37 Enfin, ça va vous faire plaisir, mon cher Kévin Bossuet.
01:09:39 Ou pas.
01:09:40 Un point sur l'information avec Isabelle Piboulot.
01:09:42 Le pape apporte son soutien à l'Église catholique attaquée ce matin à Istanbul.
01:09:47 Deux assaillants masqués ont fait irruption en pleine cérémonie religieuse.
01:09:51 Au moins un mort est à déplorer.
01:09:53 Nous condamnons fermement cette attaque ignoble,
01:09:55 a déclaré le ministre turc de l'Intérieur.
01:09:57 Une enquête a été ouverte.
01:09:59 Au cœur de l'aide humanitaire à Gaza,
01:10:01 l'UNRWA est dans la tourmente.
01:10:03 Des employés de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens
01:10:07 sont accusés d'être impliqués dans l'attaque du 7 octobre.
01:10:10 Plusieurs États ont suspendu leur financement à l'Agence.
01:10:13 Le secrétaire général des Nations Unies a exhorté ses pays
01:10:16 à garantir la poursuite des opérations essentielles à 2 millions de personnes.
01:10:21 Enfin, en pleine fronte des agriculteurs,
01:10:23 ce matin au musée du Louvre,
01:10:25 deux militantes écologistes ont aspergé de soupe la vitre blindée
01:10:28 qui protège la Joconde.
01:10:30 Une action revendiquée par le collectif Riposte Alimentaire
01:10:33 dans le but de promouvoir le droit à une alimentation saine et durable.
01:10:37 La ministre de la Culture a réagi sur X,
01:10:40 déclarant qu'aucune cause ne peut justifier
01:10:42 que notre patrimoine soit pris pour cible.
01:10:45 Merci beaucoup chère Isabelle.
01:10:48 Je ferai réagir mes grands témoins dans quelques instants
01:10:50 sur ce qui s'est passé effectivement.
01:10:52 On a attaqué la Joconde, vous imaginez quand même ?
01:10:55 C'est incroyable.
01:10:56 Allez, je vous représente le plateau qui m'accompagne
01:10:59 jusqu'à 13h, Naïmah M. Fadel, Kevin Bossuet, Patrick Sarditti,
01:11:02 Pierre-Yves Bournazel et notre grand témoin,
01:11:04 Marcel Turbo, agriculteur et entrepreneur.
01:11:07 On va parler justement, puisqu'on parlait avec vous,
01:11:09 de l'Europe, depuis le début vous vouliez parler de l'Europe.
01:11:12 Mais vous savez, j'ai tout prévu dans l'émission quand même.
01:11:14 Je voulais qu'on parle des normes européennes
01:11:16 qui étouffent l'agriculture française.
01:11:18 Rappel de ces normes avec Mathilde Libanès
01:11:20 et on poursuit le débat tous ensemble évidemment.
01:11:23 Dans le domaine environnemental,
01:11:26 la législation française surpasse souvent celle de Bruxelles.
01:11:29 Par exemple, le glyphosate, son caractère cancérigène,
01:11:32 est toujours débattu par les scientifiques.
01:11:34 L'Union européenne a autorisé son utilisation jusqu'en 2033.
01:11:38 En France, un plan de sortie est mené depuis 2019.
01:11:42 Son objectif, réduire son utilisation de 50% d'ici l'an prochain.
01:11:46 Même chose ou presque pour l'acétamipride,
01:11:48 le seul néonicotinoïde utilisable partout en Europe,
01:11:52 sauf en France, depuis 2023.
01:11:54 Des normes supplémentaires qui agacent dans le monde agricole.
01:11:57 Les européens voisins ne le font pas.
01:11:58 C'est ça. C'est comme si on est sur un terrain de foot,
01:12:01 mais nous on joue à 5 et eux ils sont à 11 en face.
01:12:03 Autre point d'achoppement, la préservation des zones humides.
01:12:06 Véritables puits de carbone, les tourbières,
01:12:08 seront désormais protégées par la directive européenne,
01:12:11 BCAE2.
01:12:12 De nouvelles normes et restrictions
01:12:14 auxquelles les agriculteurs devront se plier
01:12:16 pour pouvoir prétendre aux aides européennes de la PAC.
01:12:19 Oui, il faut absolument qu'on ait un certain nombre d'exigences,
01:12:23 de normes qui soient les mêmes,
01:12:25 mais après, tenons compte des territoires.
01:12:28 Selon la FNSEA, le gouvernement français envisagerait
01:12:32 de définir comme zone humide jusqu'à 30% des surfaces agricoles,
01:12:36 là où d'autres pays européens se contenteraient de 3 à 4%.
01:12:40 Eh oui, Marcel Turbot, ces normes européennes,
01:12:43 qu'on amplifie en France en plus.
01:12:46 Trop de normes, trop de normes, tu les as.
01:12:48 Tu la normes.
01:12:49 Exactement.
01:12:50 Il y a deux jours, Gabriel Attal parlait de confiance,
01:12:52 et je pense que 90% des Français ont confiance en leur agriculture
01:12:57 et les agriculteurs font le bon sens depuis des années.
01:13:00 On en parlera peut-être tout à l'heure, mais la choconde...
01:13:03 On en parlera.
01:13:04 On en parlera.
01:13:05 On en parlera de l'aspect écologique.
01:13:06 Avec un son de hache, c'est news.
01:13:07 L'agriculteur est là pour produire sainement
01:13:10 et donc lui mettre des normes qu'on ne sait pas d'où elles viennent,
01:13:13 parfois, c'est ça qui est le problème.
01:13:15 Je pense qu'il y a un problème de transparence.
01:13:17 On nous sort des normes par région et autre,
01:13:19 mais on ne sait pas qui a créé la norme.
01:13:20 Est-ce que l'agriculteur est vraiment impliqué
01:13:22 dans le calcul de cette norme ?
01:13:23 On est un peu dans le flou.
01:13:25 Naïma Mfadel.
01:13:26 Tout à l'heure, on a parlé de Rungis.
01:13:29 Je pense que Rungis a un rôle très important à jouer.
01:13:33 Je pense que c'est important aussi de converger vers Rungis.
01:13:37 Rungis pourrait s'en...
01:13:39 Mais on en a parlé, Naïma.
01:13:40 Je vais vous dire les normes.
01:13:41 On parle des normes.
01:13:42 Je ne voulais pas qu'on refasse le débat qu'on a déjà fait sur Rungis.
01:13:46 Je parle des normes européennes.
01:13:48 J'y viens, cher Thierry.
01:13:50 J'y viens.
01:13:52 Rungis peut jouer ce rôle, justement,
01:13:56 de privilégier le label France
01:13:58 en refusant d'importer des produits
01:14:01 qui n'obéissent pas aux normes françaises,
01:14:06 qui, justement, ne respectent pas les interdictions.
01:14:10 Et puis, on pourrait aussi tout simplement privilégier,
01:14:16 dans le cas de ce label France,
01:14:18 et bien avant tout, les produits français.
01:14:21 C'est-à-dire que Rungis ne s'engage qu'à importer,
01:14:25 encore une fois, ce qui n'existe pas.
01:14:27 Donc commençons par être dans un souci franco-français
01:14:31 de tenir compte...
01:14:33 Oui, mais quand Gabriel Attal dit
01:14:34 "on va privilégier les produits français dans les cantines", etc., etc.
01:14:37 On ne peut pas...
01:14:38 Mais si, mais vous pouvez le revoir.
01:14:39 C'est interdit.
01:14:40 Oui, mais c'est les appels...
01:14:41 Vous savez, c'est toujours pareil.
01:14:42 Le droit...
01:14:43 Non, non, non.
01:14:44 On ne peut pas privilégier les produits français
01:14:45 qui protectionnent les appels d'hommes.
01:14:46 Il n'y a pas.
01:14:47 Oui, mais c'est interdit.
01:14:49 Mais pourquoi pas ? Non, je regrette.
01:14:51 Pourquoi ?
01:14:52 On a bien l'exception culturelle française.
01:14:56 Pourquoi ne mettons-nous pas en place
01:14:59 l'exception agricole française
01:15:02 et de dire qu'aujourd'hui,
01:15:04 dans toutes nos administrations,
01:15:06 dans toutes nos cantines scolaires, universitaires,
01:15:10 on privilégie le made in France ?
01:15:12 Pourquoi pas ?
01:15:13 Il faut arrêter de se dire qu'on ne peut pas.
01:15:15 On est souverain ou on n'est pas souverain ?
01:15:17 On est colonisés par l'Europe ?
01:15:19 Il y a l'Europe.
01:15:20 Et bien...
01:15:21 Et on ne fait pas ce qu'on veut.
01:15:22 Je parle sur la gouverne de Marcel Turbot.
01:15:23 Pourquoi les Allemands le font et nous on ne le fera pas ?
01:15:25 Thierry, en fait, il y a deux problèmes au niveau des normes.
01:15:28 Il y a le fait, en effet, qu'il n'y a pas les mêmes normes
01:15:31 au niveau européen.
01:15:32 Je prenais tout à l'heure l'exemple des pommes polonaises.
01:15:34 Vous savez qu'en France, une pomme sur trois
01:15:39 est une pomme polonaise, une pomme que l'on achète.
01:15:41 Pourquoi ?
01:15:42 Parce que déjà, le coût de production,
01:15:44 c'est moins cher en Pologne,
01:15:46 mais aussi parce que les Polonais utilisent des molécules
01:15:50 qui sont interdites en France.
01:15:52 Et en France, là, on va interdire le spiro-tétramate.
01:15:56 Ça sera interdit en France.
01:15:58 Et nos agriculteurs ne vont pas pouvoir traiter ces pommes.
01:16:02 Et on risque d'avoir, en effet, une chute de la filière.
01:16:05 Il y a quelque chose aussi de très important
01:16:07 qui a été dit dans le reportage,
01:16:08 c'est l'indifférenciation des normes.
01:16:10 On peut prendre, par exemple, l'exemple de l'utilisation du cuivre
01:16:14 pour lutter contre le mildiou.
01:16:17 Il est certain que forcément,
01:16:19 nos agriculteurs qui vivent dans certaines zones,
01:16:22 par exemple comme en France,
01:16:23 ont beaucoup besoin d'utiliser le cuivre
01:16:25 parce que le mildiou est une menace importante,
01:16:28 alors que sur d'autres territoires,
01:16:30 en Europe notamment, en Espagne,
01:16:32 il y a moins besoin d'utiliser cela.
01:16:34 Donc forcément, cette indifférenciation
01:16:36 crée aussi une concurrence qui est déloyale.
01:16:38 Pierre-Yves Bournazel.
01:16:39 Et ensuite, je voudrais qu'on parle d'Eric Ciotti
01:16:41 qui s'est exprimé dans le colonne du Journal du dimanche
01:16:43 avec une proposition qui fera sans doute réagir à Marcel Turbo.
01:16:47 Peut-être deux points.
01:16:48 Évidemment, la question des normes,
01:16:49 c'est une question de concurrence déloyale.
01:16:51 Donc, ne plus importer de produits
01:16:53 qui ne respectent pas nos normes,
01:16:55 que sont obligés de respecter les agriculteurs français.
01:16:57 Je pense que c'est un point vraiment essentiel.
01:16:59 Deuxième point, et j'en discutais,
01:17:01 parce que vous disiez tout à l'heure
01:17:02 que je suis né à Rios-Montana en Cantal,
01:17:04 mais j'ai vécu aussi en Corrèze,
01:17:05 à Féminité en Corrèze,
01:17:06 et je discutais il y a quelques jours
01:17:08 avec des amis corréziens dans l'agriculture
01:17:10 parce que je leur posais un certain nombre de questions
01:17:11 pour comprendre un certain nombre de sujets.
01:17:13 Et ce que je porte moi depuis longtemps
01:17:15 et que nous devons porter,
01:17:16 c'est aussi l'investissement dans la recherche.
01:17:18 Parce qu'à force de dire
01:17:20 il y a des produits qui posent des problèmes
01:17:22 sur le plan écologique,
01:17:23 mais qu'on propose à nos agriculteurs
01:17:25 d'autres possibilités,
01:17:26 et qu'on investisse dans la recherche
01:17:28 pour leur permettre de pouvoir produire
01:17:30 de manière encore plus qualitative.
01:17:32 C'est absolument important,
01:17:33 et ça, ce n'est pas fait.
01:17:34 Et donc, il faut allier à la fois
01:17:36 la lutte contre l'importation de produits
01:17:40 qui ne sont pas aux normes imposées
01:17:42 à nos agriculteurs,
01:17:43 et investir dans la recherche
01:17:44 pour que nos agriculteurs puissent bénéficier demain
01:17:46 de produits de qualité écologique
01:17:48 pour pouvoir continuer à produire.
01:17:50 Vous avez raison, monsieur Bournazel,
01:17:52 mais qu'on leur donne le temps aussi
01:17:54 de trouver une alternative.
01:17:56 Parce que là, en fait, on interdit,
01:17:58 notamment concernant ce dont on parlait tout à l'heure
01:18:02 par rapport aux vergers, aux cerises,
01:18:05 on interdit sans qu'ils aient le temps d'alternative.
01:18:08 Donc, ils sont obligés d'arracher.
01:18:11 Vous voyez ?
01:18:12 Alors qu'en même temps,
01:18:13 quand vous l'avez dit,
01:18:14 et justement, je vous rejoins,
01:18:15 on importe de pays qui utilisent ce pesticide.
01:18:18 Mais, excusez-moi,
01:18:19 mais commençons déjà par mettre au centre de tout ça,
01:18:25 tout simplement, la raison.
01:18:27 Une stratégie très claire.
01:18:29 Très claire, et de raison, de bon sens.
01:18:31 Bien sûr.
01:18:32 Allez, les amis, j'aimerais qu'on avance,
01:18:33 parce qu'il ne nous reste pas beaucoup de temps,
01:18:35 mais vous allez pouvoir réagir, Patrick.
01:18:37 Alors, deux mots.
01:18:38 Je vous laisse deux mots sur le sujet,
01:18:39 mais je voudrais qu'on agisse sur la proposition d'Eric Ciotti
01:18:43 qui s'est exprimée dans les colonnes Jour et Dimanche.
01:18:45 Mais, je vous laisse la parole, deux secondes,
01:18:47 sur le sujet pour refermer.
01:18:49 - Quand on est en pleine overdose, normatise.
01:18:51 Moi, je veux bien.
01:18:52 Mais, ce qui intéresse les gens,
01:18:54 parce qu'il faut avoir Mili à sa porte,
01:18:56 ce qui intéresse les gens,
01:18:57 c'est quand ils vont faire des courses,
01:18:58 d'acheter quelque chose qui est à un prix relativement décent.
01:19:02 Si vous devez choisir trois clémentines bio, archi chères,
01:19:07 et qu'à côté, il y a un kilo de clémentines beaucoup moins chères,
01:19:11 moi, je suis désolé,
01:19:12 mais vous faites comme tout le monde,
01:19:14 on parlait des cantines tout à l'heure,
01:19:15 vous prenez les moins chères.
01:19:17 Alors que les agriculteurs soient noyés par les normes,
01:19:21 c'est vrai, et il faut vraiment régler le problème,
01:19:24 mais au niveau du consommateur moyen,
01:19:26 je suis désolé,
01:19:27 mais l'ennemi, entre guillemets, c'est le distributeur.
01:19:31 - On va en parler, on va en parler.
01:19:34 On enchaîne, si vous le voulez bien,
01:19:35 Éric Ciotti s'exprime dans les colonnes du journal du dimanche,
01:19:39 il dit que le combat des agriculteurs
01:19:41 est celui d'une France du bon sens et du travail
01:19:43 qui ne doit pas disparaître,
01:19:44 et il plaide pour un revenu net de 1500 euros pour les agriculteurs.
01:19:50 Je vous vois bouger la tête, Marcel.
01:19:54 - On ne veut pas de subvention,
01:19:56 on ne veut pas de salaire minimum,
01:19:58 c'est étonnant, vous êtes de droite,
01:20:00 comme ça, si plutôt, je vous rappelle un ancien candidat aux élections
01:20:03 qui a proposé ça, un salaire minimum, il y a quelques années.
01:20:06 Non, un agriculteur aujourd'hui, en moyenne, on va dire, il y a 1000 euros.
01:20:10 C'est comme je vous disais tout à l'heure,
01:20:12 si on ramène la trésorerie des semi-agriculteurs,
01:20:15 celui-ci, son revenu passe de 1000 à 3000 euros.
01:20:17 - 1500 euros net par mois, je crois que je n'ai pas parlé du net,
01:20:20 et c'est important.
01:20:21 - Mais on passe de 1000 à 3000,
01:20:22 et donc les agriculteurs, et donc la trésorerie des agriculteurs,
01:20:25 par les banques, par un fonds souverain,
01:20:27 comme on en parlait, par Bruxelles,
01:20:28 et le problème sera résolu.
01:20:30 L'agriculteur passera de 1000 à 3000 euros.
01:20:32 - Non mais il est assez rigolo de voir quelqu'un comme Éric Ciotti,
01:20:36 qui est un homme responsable, lutter tout le temps contre l'assistanat,
01:20:40 et avoir une mesure qui relève pour le coup de l'assistanat.
01:20:43 Les agriculteurs ne veulent pas être aidés,
01:20:45 les agriculteurs veulent vivre tout simplement du fruit de leur travail.
01:20:49 Il faut libérer le travail, et non pas l'enfermer dans un salaire minimum
01:20:53 qui n'a ni queue ni tête.
01:20:54 - Libérer l'argent.
01:20:55 - Oui, et libérer l'argent.
01:20:56 - Libérer l'argent.
01:20:57 - Oui, soutenir les agriculteurs et leur travail.
01:21:00 Mais en revanche, une autre idée que je portais tout à l'heure,
01:21:02 qui est différente de celle de M. Ciotti,
01:21:04 c'est que nos agriculteurs aussi perpétuent notre patrimoine,
01:21:08 un certain art de vivre.
01:21:10 Ils entretiennent nos paysages,
01:21:11 et ça, ça doit compter aussi dans la rémunération,
01:21:13 et dans la stratégie qu'on doit avoir pour l'agriculture.
01:21:15 Donc là aussi, il faut pousser la réflexion.
01:21:17 - C'est déjà, la PAC, les aides compensatoires,
01:21:20 prennent en compte justement les mesures qu'on fait localement.
01:21:22 - Oui, mais c'est vrai que dans...
01:21:23 - Pour les haies, les haies, tout ce qui est en haute compétence.
01:21:25 - Après, moi, je n'ai pas envie de balayer d'un revers de la main,
01:21:27 parce que c'est vrai que la proposition d'Eric Ciotti,
01:21:31 et d'ailleurs, même ce que vous dites vous,
01:21:34 je pense qu'il faut y pencher.
01:21:35 Il faut se pencher là-dessus,
01:21:36 parce qu'il y a aussi un problème de revenus,
01:21:38 et certains le disent.
01:21:39 C'est vrai que ce qu'ils mettent en avant souvent,
01:21:42 c'est la dignité par le travail,
01:21:44 ils ne comptent pas leur heure,
01:21:45 ils veulent travailler, là, quand vous voyez ce mouvement,
01:21:48 et qu'après, le soir, ils continuent sur leur exploitation, etc.
01:21:53 Il y a ce souci du travail et de gagner du fruit de leur labeur.
01:21:57 Mais en même temps, aujourd'hui, on voit bien que c'est minimum,
01:22:01 je crois, 350 euros par mois, c'est rien du tout.
01:22:04 Le maximum, vous disiez 1000,
01:22:06 mais je crois que 80%, c'est plutôt entre 800 et 1000 euros.
01:22:11 Donc aujourd'hui, il y a une vraie réflexion à avoir là-dessus.
01:22:14 Quand vous voyez que certains ont travaillé 45 ans,
01:22:17 et qu'à la fin, ils n'ont que 850 euros de retraite,
01:22:20 il y a une réflexion à avoir là-dessus,
01:22:22 mais c'est vrai que ce qu'ils mettent surtout en avant,
01:22:24 c'est le travail et qu'ils puissent gagner du revenu de leur labeur.
01:22:28 Alors qu'au moment où vous parlez, on voit des images en direct
01:22:32 du côté de Beauvais, avec une mobilisation qui ne faiblit pas,
01:22:36 et on peut le comprendre, puisqu'on est un petit peu déçus
01:22:39 des annonces de Gawiel Attal.
01:22:41 Il ne nous reste pas beaucoup de temps,
01:22:42 j'aimerais vous faire réagir sur ce sondage,
01:22:45 c'est ça, réalisé pour CNews Europe 1 et le JDD,
01:22:48 avec cette question, à qui faites-vous confiance,
01:22:51 pour mieux défendre la nature et l'environnement ?
01:22:54 La réponse est, pour 49% des Français, il s'agit des...
01:22:59 - Des agriculteurs.
01:23:01 - Des agriculteurs, et seuls 26% des sondés font plus confiance
01:23:05 aux écologistes pour défendre la nature. Réaction ?
01:23:08 - Je suis déçu, on devrait être à 75% pour les agriculteurs,
01:23:12 on est sur le terrain tous les jours, à protéger,
01:23:16 à entretenir les territoires, et à nourrir les gens,
01:23:20 à bien les nourrir, et donc on pourrait être à 75%,
01:23:24 il y a du travail encore.
01:23:25 - Bon, mais ça va dans le bon sens quand même.
01:23:27 - Oui, ça va dans le bon sens, c'est bien.
01:23:28 - La culture et l'écologie, c'est lié.
01:23:30 - Et d'ailleurs, Gawiel Attal a dit,
01:23:32 il y en a assez que l'écologie tape sur les agriculteurs,
01:23:34 ça il a bien insisté.
01:23:35 - Il est dissable, enfin !
01:23:37 - Non mais c'est vrai. Pierre-Yves Bournazel, réaction ?
01:23:40 - Les deux sont liés, l'agriculture doit être écologiste,
01:23:44 et quand on est écologiste, on doit aimer nos agriculteurs,
01:23:46 je ne les opposerai pas en réalité.
01:23:48 - Ce n'est pas tout à fait la même musique.
01:23:49 - Non, parce qu'il y a certains écologistes
01:23:51 qui instrumentalisent la cause écologiste
01:23:54 pour d'autres fins politiciennes,
01:23:55 mais l'agriculture doit être écologiste,
01:23:57 puisque c'est l'entretien de notre patrimoine,
01:23:59 c'est la souveraineté alimentaire,
01:24:01 c'est la qualité de nos assiettes,
01:24:02 c'est quand même très important.
01:24:03 - Et surtout que nos agriculteurs français
01:24:05 ont fait de très gros efforts pour se réformer
01:24:09 et pour aller vers une agriculture écolo.
01:24:12 Enfin, je crois que l'agriculture française
01:24:15 est sans doute l'une des plus écologistes du monde,
01:24:18 donc on arrête un petit peu de leur taper dessus,
01:24:21 et moi qui connais plein d'agriculteurs,
01:24:23 je peux vous dire que les agriculteurs
01:24:25 prennent soin des bêtes qu'ils élèvent,
01:24:27 ils prennent soin des terres qu'ils cultivent,
01:24:29 ils font très attention à cela,
01:24:31 parce qu'ils savent que la nature,
01:24:33 c'est un patrimoine très important,
01:24:36 et ils en sont les gardiens.
01:24:38 - Kevin, il y a quand même un constat à faire,
01:24:41 l'agriculture bio, c'est magnifique, c'est terrible,
01:24:44 mais il y a de moins en moins de consommateurs bio,
01:24:47 c'est une catastrophe.
01:24:49 - Oui, mais je ne parle pas forcément du biologique,
01:24:51 le parlaient la baisse des pistes.
01:24:53 - Les agriculteurs, ils sont vertueux au quotidien,
01:24:56 ils sont vertueux dans leur rapport à la terre,
01:24:59 ils sont vertueux dans leur rapport aussi
01:25:01 avec leurs animaux, etc.
01:25:03 Mais je veux vous dire une chose,
01:25:05 le bio, ce n'est pas une fin en soi,
01:25:07 je veux dire, aujourd'hui, on peut regarder
01:25:09 des agriculteurs, on en a rencontré souvent
01:25:11 d'ailleurs sur le plateau l'année dernière,
01:25:13 avec vous Thierry, et il faut voir comment
01:25:15 ils se préparent autour de leur terre.
01:25:17 - Mais puisqu'on parle...
01:25:19 - Le rapport à la terre, c'est aussi parce que
01:25:21 la terre va bien, va leur rendre, vous voyez,
01:25:23 s'ils s'en occupent bien, elle va leur rendre.
01:25:25 - Je voudrais, parce qu'on arrive quasiment
01:25:27 au terme de cette émission, mais on reste
01:25:29 dans la même thématique, vous l'avez vu
01:25:31 dans le journal d'Isabelle Piboulot, regardez
01:25:33 ce qui s'est passé, regardez le sort qu'a subi
01:25:35 la joconde François Heppe qui m'entoure
01:25:37 pour préparer ces deux heures d'émission,
01:25:39 on va nous montrer la séquence,
01:25:41 ce sont des militantes écologistes
01:25:44 qui ont aspergé de soupe
01:25:46 la joconde.
01:25:48 - Oui mais c'est...
01:25:50 - Riposte alimentaire.
01:25:52 - C'est une sauce de légumes étrangers.
01:25:54 - Ah ça, voilà.
01:25:56 - Non mais c'est pour ça, vous savez, c'est pas sérieux en fait.
01:25:58 - Pour conclure, je voudrais dire quand même
01:26:00 que ce qui est important aussi, après cette crise,
01:26:02 c'est de redonner la confiance aux jeunes,
01:26:04 de venir vers l'agriculture. L'agriculture c'est un métier passionnant,
01:26:06 c'est un beau métier, et si le problème,
01:26:08 on donne trop de mauvaises images comme ça,
01:26:10 les jeunes vont plus être enculés.
01:26:12 - Je suis en désaccord avec le terme
01:26:14 "militant écologiste", je vois pas ce que l'écologie
01:26:16 vient faire là-dedans, on s'attaque pas
01:26:18 à la culture, on s'attaque pas à notre patrimoine,
01:26:20 je crois que c'est un lieu précieux pour nous,
01:26:22 un lieu de rayonnement, et je crois
01:26:24 qu'il y a d'autres moyens de se faire entendre, voilà.
01:26:26 - Kévin ? - Non mais on a affaire
01:26:28 ici à des gens
01:26:30 qui détestent tout ce que nous sommes,
01:26:32 qui détestent évidemment notre patrimoine,
01:26:34 qui détestent notre culture,
01:26:36 qui détestent
01:26:38 l'art européen,
01:26:40 qui détestent nos agriculteurs,
01:26:42 qui défendent justement cette identité-là.
01:26:44 Vous voyez que c'est une bande
01:26:46 de décolos, bobos,
01:26:48 complètement... - Ah ça y est !
01:26:50 - Mais c'est ça Thierry,
01:26:52 complètement, complètement... - Oui mais je conteste
01:26:54 parce que vous êtes... - Mais c'est ça Thierry, complètement nigos,
01:26:56 des gens qui ne savent même pas,
01:26:58 je suis sûr, qui a peint la Joconde.
01:27:00 Allez leur demander qui a peint
01:27:02 la Joconde, ils ne sauront pas répondre,
01:27:04 ce sont des gens qui sont lobotomisés
01:27:06 par une idéologie qui est
01:27:08 criminelle, parce que s'en prendre comme ça
01:27:10 à une oeuvre d'art aussi prestigieuse,
01:27:12 aussi importante que la Joconde, pour moi
01:27:14 c'est un crime de l'es-culture et de l'es-patrimoine.
01:27:16 - Allez, on termine avec la réaction
01:27:18 de Rachida Dati, la nouvelle ministre de la Culture,
01:27:20 qui a évidemment réagi sur son
01:27:22 compte X. La Joconde
01:27:24 comme notre patrimoine
01:27:26 n'appartient aux générations futures
01:27:28 aucune cause ne peut justifier qu'il soit
01:27:30 pris pour cible d'adresse, tout mon soutien
01:27:32 au personnel du musée
01:27:34 du Louvre. Allez, on termine sur une page
01:27:36 un peu culturelle, cette page un peu spéciale
01:27:38 mais une culture un peu bizarre aussi.
01:27:40 Merci mes amis,
01:27:42 merci à vous en tous les cas, Marcel Turbot,
01:27:44 vous avez été notre grand témoin,
01:27:46 bon courage en tous les cas. On verra
01:27:48 ce qui va se passer du côté de Paris.
01:27:50 Merci à Damien Fadel, merci à Kevin Bossuet,
01:27:52 merci à Patrice Arditti, merci à Pierre-Yves Bournazel.
01:27:54 Merci pour votre
01:27:56 très grande fidélité à ce rendez-vous, ça nous fait très plaisir,
01:27:58 vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre.
01:28:00 Merci à François Ebsinthe Apina,
01:28:02 Cathy Bijoux qui m'ont aidé à préparer ces deux heures
01:28:04 d'information. Merci à la programmation, à Raphaël de Montferrand,
01:28:06 Louis Lallement, merci aux équipes en
01:28:08 régie. Vous pouvez évidemment revivre
01:28:10 cette émission sur notre site cnews.fr.
01:28:12 Vos prochains rendez-vous dans quelques
01:28:14 instants, enquête d'esprit avec l'ami
01:28:16 Aymeric Pourbet, à 14h,
01:28:18 l'ami Lionel Rosso qui
01:28:20 reviendra sur la visite sur l'exploitation
01:28:22 agricole en Indre-et-Loire de
01:28:24 comment Gabriel Attal, mais également
01:28:26 sur la visite de Marine
01:28:28 Le Pen qui était également sur
01:28:30 une exploitation agricole du côté des Nain-Beaumont.
01:28:32 Voilà, je vous souhaite une
01:28:34 très belle journée sur CNews,
01:28:36 passez une très belle semaine. Demain, sur ce fauteuil,
01:28:38 vous allez retrouver Sonia
01:28:40 Mabrouk. Bye bye et belle journée.
01:28:42 journée.