Midi News Week-End (Émission du 27/01/2024)

  • il y a 9 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, des experts et nos journalistes dans #MidiNewsWE

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00:00:00 Il est carrément midi, bonjour, soyez bienvenus, je suis très heureux de vous retrouver 12h14h, vous connaissez le rendez-vous par coeur, c'est MidiNews The Weekend,
00:00:08 deux heures d'informations avec comme d'habitude des témoignages et beaucoup de témoignages dans cette émission, des reportages et bien sûr des débats,
00:00:15 beaucoup de débats avec les grands témoins qui m'entourent, présentation d'équipe dans quelques instants mais tout de suite, le sommaire de notre première heure.
00:00:22 À la une, la colère des agriculteurs le jour d'après, oui le jour d'après, après la séance de kalinothérapie hier de Gabriel Attal auprès des agriculteurs de Haute-Garonne,
00:00:32 que se passe-t-il ? Oui, on peut se poser des questions, le Premier ministre a annoncé des mesures satisfaisantes pour Jérôme Bale, la nouvelle figure emblématique de la révolte rurale
00:00:41 en Haute-Garonne, pas suffisante pour la FNSEA qui appelle à poursuivre le mouvement témoignage, direct avec nos équipes bien sûr sur le terrain et débat bien sûr également avec nos grands témoins.
00:00:52 Et puis on se posera la question, oui, alors que les agriculteurs sont de plus en plus dégoûtés par leur situation, on le verra, qui décide ? Paris ? Bruxelles ? On se posera la question.
00:01:02 Et puis après la contestation place à l'émotion ce samedi à Pamier à partir de 13h30, il ne faut pas l'oublier, avec une marche blanche en hommage à Alexandra et à Camille que l'on vivra sur notre antenne à partir de 13h30.
00:01:14 Cette agricultrice et sa fille tuées par un chauffard mardi dernier sur un barrage d'agriculteurs à bord de la voiture, on en a déjà parlé sur cette antenne, trois personnes arméniennes sous obligation de quitter le territoire,
00:01:25 les deux accompagnants du conducteur aurait été libérés, on fera le point sur l'enquête avec Célia Barotta.
00:01:31 Voilà, vous connaissez le programme, le reste de l'actualité, on fait le tour avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle, en ce samedi.
00:01:38 Bonjour Thierry, bonjour à tous. Si certains blocages routiers sont levés, la mobilisation du monde agricole va se poursuivre.
00:01:46 Le syndicat Jeunes agriculteurs prévoit de reprendre les barrages en début de semaine prochaine avec le soutien de la FNSEA.
00:01:53 Les syndicats jugent insuffisantes les aides et les mesures de simplification administrative annoncées par Gabriel Attal hier.
00:02:01 Invité de Sud Radio ce matin, Maxime Buysard évoque un blocus de Paris et de sa petite couronne.
00:02:08 On a vu que les mobilisations dans le sud ont été efficaces, ils ont réussi à faire venir Monsieur le Premier ministre.
00:02:13 On va faire la même chose et on va s'inscrire dans la durée à nouveau avec un blocus de Paris. Il y a déjà eu des actions autour de Paris très localisées et très ponctuelles.
00:02:24 Je le dis à nos collègues, à nos amis franciliens, la semaine va être longue parce que l'idée, c'est bien de ceinturer la capitale et de faire en sorte que nous soyons entendus par le Premier ministre sur l'ampleur de nos attentes.
00:02:39 La loi immigration promulguée dans la nuit par Emmanuel Macron depuis New Delhi. Le texte a été publié au journal officiel.
00:02:46 Il avait été largement censuré par le Conseil constitutionnel, accusé par la droite d'avoir commis un coup d'État de droit.
00:02:53 35 articles sur 86 ont été totalement ou partiellement censurés, retoqués pardon.
00:02:59 Mais alors que reste-t-il dans la loi immigration ? Le point avec Raphaël Lasreg.
00:03:05 Elle contenait 86 articles forts. 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement, comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales ou le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
00:03:18 La structure initialement voulue par le gouvernement a été préservée, comme par exemple la simplification des procédures d'expulsion des étrangers délinquants,
00:03:27 la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers dits en tension au cœur des débats cet automne.
00:03:33 Le Conseil valide aussi des dispositions pour faciliter les expulsions et les décisions d'obligation de quitter le territoire français.
00:03:40 Elles font notamment sauter les protections dont bénéficient certaines catégories d'étrangers, comme ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
00:03:47 Si les oppositions de gauche se félicitent de l'arbitrage des stages, la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
00:03:57 Face à l'insécurité grandissante dans les établissements scolaires, le maire de Marignane, dans les Bouches-du-Rhône, propose d'équiper les enseignants de bombes lacrymogènes.
00:04:07 Une nécessité selon lui, mais l'idée divise autant les professeurs que les parents d'élèves.
00:04:12 Tony Pitarro.
00:04:14 Des professeurs d'un collège de Marignane ont exercé leur droit de retrait ce lundi, après une violente bagarre survenue vendredi dernier entre plusieurs élèves.
00:04:23 Une preuve de plus selon ce maire qu'il faut équiper les enseignants de sa ville de bombes lacrymogènes.
00:04:28 Les éducateurs sont venus, les surveillants sont venus pour protéger l'enfant et ils se sont fait frapper et se sont retrouvés à l'hôpital.
00:04:40 Donc là encore, des questions se posent sur la protection des agents de l'éducation nationale.
00:04:46 Il n'y a pas de raison qu'ils se laissent frapper sans pouvoir se défendre.
00:04:51 Pour pouvoir posséder cette bombe lacrymogène sur leur lieu de travail, les professeurs devront remplir une autorisation.
00:04:57 On remplit un CERFA et on l'envoie à la préfecture qui accepte ou qui refuse.
00:05:02 Voilà, c'est tout. Il n'y a rien d'illégal aujourd'hui sur le fait de proposer ça aux enseignants qui, pour la moitié d'entre eux, ont accepté d'être équipés.
00:05:16 Donc ça veut bien dire qu'il y a un besoin et ce n'est pas une vue de l'esprit.
00:05:20 Dans une lettre, la préfète de police a rappelé à Éric Le Dixaise qu'une bombe lacrymogène est une arme de catégorie D, dont le port et le transport sont interdits sans motif légitime.
00:05:30 Enfin, dans le reste de l'actualité, ce 27 janvier marque la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.
00:05:38 Une tragédie vécue dans son enfance par Sarah Jackson.
00:05:41 Le 7 octobre dernier, l'octogénaire a abrité trois Israéliens qui fuyaient l'attaque du Ramas.
00:05:47 Pour la première fois depuis le drame, tous se sont réunis. C'était il y a quelques jours. Regardez.
00:05:51 Des retrouvailles, les larmes aux yeux.
00:05:57 L'attaque du 7 octobre a scellé leur existence.
00:06:00 Gâteau et bouquet de fleurs en main, Lalla Levy, Ilya Pizatskov et Benel Francis, enlacent celles qui leur ont sauvé la vie il y a près de quatre mois.
00:06:09 Ces charmantes personnes sont entrées chez moi.
00:06:15 Je ne me souviens pas si elles ont demandé la permission.
00:06:18 Elles sont juste entrées.
00:06:21 Elles ont mis un fauteuil contre la porte.
00:06:24 Et nous nous sommes tous mis à l'abri.
00:06:27 Un refuge immortalisé sur des photos qui leur a permis d'échapper à l'horreur au festival de musique Nova.
00:06:34 Nous n'avions pas vu les terroristes, mais les coups de feu venaient de toutes les directions.
00:06:38 Le drame n'est pas sans rappeler celui de l'Holocauste vécu par Sarah, originaire de Pologne alors qu'elle n'était qu'une enfant.
00:06:45 Aujourd'hui, à 88 ans, elle perpétue auprès des jeunes le devoir de mémoire.
00:06:50 Ma mère me disait que je n'arrivais pas à m'endormir parce que j'avais tellement faim.
00:06:55 Sarah a fait part de son témoignage à l'occasion de Zikaron Basalon, qu'on prenait en hébreu le souvenir dans le salon,
00:07:01 alors que la communauté juive reste encore aujourd'hui en proie à l'antisémitisme.
00:07:06 C'est la fin de ce journal.
00:07:09 Je vous retrouve dans un peu moins de 30 minutes pour un prochain point sur l'actualité.
00:07:12 Tout de suite placé à Midi News Weekend avec vous Thierry.
00:07:15 Et on sera fidèle au poste, ma chère Isabelle.
00:07:17 On se retrouve dans 30 minutes, évidemment.
00:07:18 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent.
00:07:20 Tout d'abord, un grand, grand témoin, Hervé Bricou, agriculteur en polyculture du côté de Saint-Quentin-dans-Laine.
00:07:26 On est ravis de vous accueillir ce samedi, mon cher.
00:07:29 Oui, merci. Je vous remercie de m'accueillir.
00:07:32 On aura bien besoin de vos éclairages.
00:07:33 Exactement.
00:07:34 Et de votre réaction.
00:07:35 Voilà, merci.
00:07:36 Ou de vos réactions.
00:07:37 Merci.
00:07:38 Il y en aura peut-être plusieurs.
00:07:39 Je vous présente l'équipe de grands témoins des finales du samedi.
00:07:42 Naïmem Fadel, essayiste.
00:07:43 Soyez la bienvenue.
00:07:44 Merci Thierry. Bonjour.
00:07:45 Vincent Roy, journaliste.
00:07:46 Ravi de vous accueillir, comme d'habitude.
00:07:48 Bonjour Thierry.
00:07:49 Nathan Devers, écrivain.
00:07:50 Ravi de vous accueillir également ce samedi.
00:07:52 Et notre ami Denis Deschamps, géopolitologue.
00:07:55 Ravi de vous accueillir aussi.
00:07:56 Allez, Midi News Weekend, c'est parti.
00:07:59 Nous sommes ensemble jusqu'à 14 heures.
00:08:00 On va commencer donc par les agriculteurs, mon cher Hervé.
00:08:04 Avec cette journée d'hier si cruciale, malgré les preuves d'amour.
00:08:07 Vous nous direz ce que vous en avez pensé de Gabriel Attal.
00:08:09 Aux agriculteurs, l'annonce des mesures.
00:08:12 Les réactions sont mitigées ce samedi.
00:08:14 Il faut bien le reconnaître.
00:08:15 Certains barrages ont été levés, comme le plus emblématique,
00:08:18 le premier en haut de Garonne.
00:08:19 On y sera dans quelques instants à Carbone.
00:08:21 Et puis d'autres demeurent ou se reconstituent.
00:08:24 Mes priorités au terrain.
00:08:26 On va justement à Carbone.
00:08:27 Je vous le disais, on va rejoindre Stéphanie Rouquet et Johan Demarle.
00:08:30 Bonjour Stéphanie.
00:08:32 Jérôme Bail l'a annoncé hier.
00:08:34 Le leader charismatique du mouvement l'a annoncé hier.
00:08:36 Le barrage doit être levé.
00:08:38 On en est où très précisément, ma chère Stéphanie Rouquet ?
00:08:41 - Après neuf jours de blocage, l'autoroute A64 est presque libérée.
00:08:49 Vous le voyez, il reste une poignée d'agriculteurs.
00:08:52 Ils sont une petite dizaine encore et seulement quelques véhicules.
00:08:55 Mais ils vont quitter les lieux d'ici peu de temps.
00:08:58 Et là, vous le voyez, les services techniques qui commencent à nettoyer
00:09:02 ceux qui restent sur la route.
00:09:03 Mais ces agriculteurs qui étaient à l'origine de ce mouvement en France
00:09:07 ont passé la matinée à tout nettoyer et à tout remettre en l'état.
00:09:11 Et c'était leur mot d'ordre.
00:09:12 Protestés, mais sans aucun vandalisme, dans le respect.
00:09:16 Et ils ont tenu parole après les annonces de la visite du Premier ministre hier soir.
00:09:21 Ils avaient pris la décision de lever ce barrage.
00:09:24 Car selon Jérôme Bail, les leveurs bovins à l'initiative de l'affronte,
00:09:29 Gabriel Attal a répondu à leurs attentes, à ses attentes,
00:09:35 concernant la simplification de démarche, mais aussi la défiscalisation du GNR,
00:09:40 le gazole utilisé dans les engins agricoles.
00:09:43 Ces agriculteurs notent tout de même qu'ils vont suivre les dossiers de très près
00:09:48 pour voir bien que tout soit mis en œuvre.
00:09:51 Merci beaucoup Stéphanie Rouquet.
00:09:53 Vous êtes accompagnée par Johan Demarle depuis Carbone,
00:09:57 le premier barrage emblématique.
00:10:01 Alors Hervé Bouycou, quel est votre ressenti ?
00:10:05 Je le disais en commençant cette émission, il y a ceux qui sont contents,
00:10:09 mais c'est plutôt du côté de la Haute-Garonne, avec l'équipe de Jérôme Bail,
00:10:13 et puis les autres, puisque hier sur ce plateau,
00:10:16 on évoquait une espèce d'harmonie entre toutes les forces syndicales.
00:10:19 Là, on a un peu le sentiment, ce samedi matin,
00:10:21 que ça y est, il y a une nouvelle division qui s'est instaurée.
00:10:24 Oui, je pense que la division, en fin de compte,
00:10:28 c'est une envolée de pommade qu'on a eue hier.
00:10:32 On a eu une envolée de pommade, on a...
00:10:34 J'ai dit « calinothérapie », vous avez remarqué ?
00:10:36 Oui, une calinothérapie, je trouve que le terme est sympa aussi.
00:10:39 Mais par contre, il faut savoir que quand on a les abeilles,
00:10:43 qui sont les agriculteurs, qui travaillent tous les jours,
00:10:47 pour arriver justement à les déstabiliser, les faire rentrer chez eux,
00:10:52 on leur envoie un signal de fumée.
00:10:53 Aujourd'hui, je ne voudrais pas que les agriculteurs soient dans la fumée
00:10:56 et repartent, en fin de compte, sans avoir les vraies promesses du gouvernement.
00:11:03 Jérôme Bail a dit qu'il avait...
00:11:05 Il l'a dit sur notre antenne d'ailleurs, hier soir, et à multiples reprises.
00:11:08 Il avait trois volontés, ces trois volontés ont été exécutées.
00:11:12 Il dit donc, on lève.
00:11:13 La parole a été donnée, mais il manque un certain nombre de choses.
00:11:17 Exactement, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de sujets
00:11:19 sur lesquels, en fin de compte, il n'y a pas eu d'avancée plus que ça.
00:11:22 Et je pense qu'aujourd'hui, l'agriculture a besoin d'évoluer
00:11:27 et elle a besoin de se libérer de tout ce qui la chagrine tous les jours
00:11:32 et surtout, l'état complexe de toutes ces lois qui se changent,
00:11:38 qui se contredisent l'une et l'autre.
00:11:40 Et aujourd'hui, il faut arrêter tout ça.
00:11:42 Allez, petit tour de table avec nos grands témoins.
00:11:45 On reviendra un peu sur la tactique un petit peu plus tard dans l'émission.
00:11:48 Quelle était votre réaction en regardant l'intervention de Gabriel Attal ?
00:11:53 Moi, je trouve qu'il a été plutôt bon quand même sur le terrain.
00:11:56 Avec une certaine facilité, une certaine décontraction.
00:11:59 Les notes sur les bottes de foin, vous me direz Hervé Ouikou.
00:12:03 Je ne sais pas si c'est une possibilité réellement.
00:12:06 Un constat un petit peu de dialogue facile avec les agriculteurs.
00:12:09 Oui, une proximité.
00:12:11 En tout cas, c'est de l'autre gare.
00:12:13 Je ne sais pas si c'est une mise en scène.
00:12:14 On va dire peut-être qu'il était sincère.
00:12:16 Il a listé toutes les absurdités en essayant aussi d'amener quelques réponses.
00:12:23 Parfois, je trouvais qu'il n'allait pas assez loin dans les réponses
00:12:27 et qu'il prenait rendez-vous en délégant au préfet.
00:12:31 Et c'est ça qui parfois était gênant.
00:12:33 Parce que comme vous le savez, les promesses n'engagent que ceux qui veulent bien les croire.
00:12:38 Les entendre.
00:12:38 Qui veulent bien, voilà.
00:12:39 Et donc, ça peut être extrêmement...
00:12:43 Moi, je me suis dit "attention".
00:12:45 Attention parce qu'il donne beaucoup d'espoir.
00:12:48 Et attention parce que...
00:12:50 Il y a une certaine pression parce qu'en fait, il s'est engagé et les agriculteurs l'attendent.
00:12:53 Je sais qu'il y a beaucoup de gens qui tombent sur Jérôme Bell.
00:12:56 Mais c'est un homme, il dit "j'ai donné ma parole sur les trois points".
00:13:01 Lui, c'était sur ces trois points-là.
00:13:03 Ces trois points-là, il a trouvé réponse.
00:13:05 Sachant que sur le gasoil non routier, moi, je n'ai pas très bien compris.
00:13:10 Est-ce que c'est vraiment la taxe qui est supprimée ?
00:13:13 Non, c'est l'infantation.
00:13:14 Voilà.
00:13:15 Et certains veulent que la taxe soit supprimée.
00:13:19 Et surtout, elle sera payée, elle sera remboursée directement.
00:13:25 C'est-à-dire qu'on n'aura pas besoin d'un an pour le remboursement.
00:13:27 Mais juste pour finir Thierry, il y a une image assez extraordinaire que j'ai trouvée.
00:13:31 C'était que le ministre Fainaut, ministre de l'Agriculture, était derrière lui.
00:13:36 Et je me suis dit "mais il se prend un camouflet incroyable".
00:13:40 Parce qu'il n'a rien fait depuis tout ce temps-là.
00:13:43 Et le ministre Attal, le Premier ministre, vient et dit "ah, j'ai pris connaissance de tout ça".
00:13:48 Et il y se...
00:13:49 Comme hier, priorité au terrain, évidemment.
00:13:52 Vous le comprenez aisément parce que même si le barrage de carbone a été levé,
00:13:55 il se passe des choses.
00:13:56 On va aller retrouver Lhorpara du côté de Salon de Provence.
00:13:59 Quel est l'état des lieux, Lhorpara ?
00:14:01 - Les agriculteurs des Bouches du Rhône qui étaient sur la 54
00:14:07 se sont mobilisés ce matin pour maintenir la pression.
00:14:10 Nous sommes dans une zone commerciale où il y a trois hypermarchés,
00:14:13 dont un qui vend essentiellement des aliments.
00:14:15 Ils ont investi un premier magasin, ils ont rempli des caddies
00:14:20 et ils nous ont montré, preuve par A+B, que la plupart des aliments
00:14:24 qu'ils ont mis dans le caddie sont des aliments venus de l'étranger,
00:14:26 Espagne, Maroc, entre autres, voire Brésil.
00:14:29 Pour certains produits exotiques.
00:14:31 Donc leur mobilisation, c'est la suivante.
00:14:34 Ils déversent soit des légumes invendus,
00:14:37 que eux ne peuvent pas vendre sur le marché français
00:14:39 parce qu'on leur dit "non, parce que vous êtes trop cher",
00:14:42 soit des déchets végétaux pour illustrer la situation.
00:14:47 Et ce qu'ils dénoncent, c'est vraiment la concurrence déloyale.
00:14:50 Là, c'est le troisième supermarché que nous faisons.
00:14:53 Et à chaque fois, il est clair que la plupart des caddies
00:14:56 sont remplis à 80% de produits venant d'Espagne ou encore du Maroc.
00:15:01 Et ça, franchement, les agriculteurs, ça les met très en colère.
00:15:04 - L'or para depuis Salon de Provence.
00:15:06 N'hésitez pas à intervenir quand vous le souhaitez,
00:15:08 évidemment, durant notre émission.
00:15:10 On le voit, Hervé Buicou, la kalinothérapie, je le redis,
00:15:15 a marché du côté de la Haute-Garonne,
00:15:17 mais pas du côté de Salon de Provence.
00:15:19 Et je crains que ça fasse tâche d'huile.
00:15:21 - Exactement. Je trouve que chaque région a ses qualités.
00:15:25 Et franchement, on est tous différents dans la France.
00:15:29 Et la France, c'est une belle région.
00:15:31 Dans le nord, on produit plus des céréales.
00:15:33 On produit très peu de légumes.
00:15:35 On en produit, mais ce n'est pas tout à fait la même chose.
00:15:38 La France est disparate.
00:15:39 Et aujourd'hui, il faut savoir que les demandes de l'un ne sont pas celles de l'autre.
00:15:44 Et les contraintes de l'un ne sont pas celles des autres.
00:15:47 Et aujourd'hui, c'est un grave problème d'unifier tout le monde
00:15:50 autour d'une seule et même réglementation.
00:15:53 - Mais vous êtes d'accord avec moi, M. Buicou,
00:15:54 qu'il aurait fallu de la solidarité de l'ensemble.
00:15:57 C'est-à-dire que vous savez très bien que diviser pour mieux régner.
00:16:00 Et là, aujourd'hui, Jérôme Bel, il quitte le mouvement parce que lui, moi, ça va à quoi ?
00:16:06 Et c'est ça qui est embêtant.
00:16:07 Il aurait fallu une solidarité et continuer le mouvement,
00:16:10 vraiment à être ensemble et dans une cohésion.
00:16:12 Ce qui, malheureusement, se perd aujourd'hui.
00:16:14 - Je vous donne la parole juste après, mais encore une fois,
00:16:16 priorité au direct parce qu'il se passe des choses au cadre de ReFrance.
00:16:19 On va retrouver Thibaut Marcheteau,
00:16:21 qui est quelque part du côté du Morbi ou L'Orpara.
00:16:26 On va retrouver L'Orpara depuis Salon de Provence.
00:16:28 Et il se passe des choses, évidemment, à Salon de Provence.
00:16:30 Pouyé-Ouété, évidemment, au terrain. L'Orpara.
00:16:35 - Oui, ce que je voulais préciser par rapport à ce que je vous racontais précédemment,
00:16:38 c'est qu'ils ont notamment montré les étiquettes de produits bio en provenance d'Espagne
00:16:43 où il y avait écrit dessus "agriculture française bio",
00:16:47 alors que "provenance" en dessous, c'est "Espagne".
00:16:49 Ils ne comprennent pas, alors qu'ils ont des normes colossales à respecter,
00:16:54 ils ne comprennent pas comment c'est possible que ce type de produit,
00:16:57 c'était un bouquet de brocolis, que ce type de produit soit dans l'étal
00:17:00 et que les consommateurs ne soient pas informés aussi de cette situation.
00:17:04 Ils disent que ces produits qui viennent d'Espagne sont souvent traités avec des pesticides
00:17:09 et qui sont interdits en France parce que dangereux pour la santé.
00:17:11 Voilà, je pensais que c'était important de vous apporter la précision.
00:17:14 - Merci en tous les cas pour cette précision.
00:17:16 N'hésitez pas à intervenir.
00:17:17 Je le disais, les choses promis, choses dues.
00:17:18 Toujours, vous y êtes au terrain.
00:17:20 On va retrouver Thibault Marcheteau qui se situe dans le Morbihan.
00:17:23 Racontez-nous ce qui se passe dans le Morbihan, mon cher Thibault.
00:17:26 - Eh bien écoutez Thierry, oui effectivement, je suis dans le Norbihan,
00:17:32 précisément à Honnebon, c'est sur la N165 dans le Morbihan donc.
00:17:36 Et même si les agriculteurs qui sont présents sur cette route
00:17:40 ont écouté les annonces de Gabriel Attal,
00:17:42 ils ont décidé de continuer à occuper cette nationale
00:17:45 car ils se disent déçus par les annonces qui manquent de concrets
00:17:49 et de préoccupations.
00:17:50 Des annonces qui sont, me dit-on ici, principalement tournées
00:17:53 vers les préoccupations des agriculteurs du Sud-Ouest de la France,
00:17:57 notamment à côté de Carbone où il y avait lieu la genèse de cette mobilisation.
00:18:01 Cette manifestation, elle est non-syndiquée et elle est en place depuis jeudi dernier.
00:18:06 Et vous le voyez, les agriculteurs qui sont présents,
00:18:08 ils ont décidé de brûler des déchets agricoles à proximité donc de cette nationale,
00:18:14 à proximité pardon, de la ville de Honnebon.
00:18:16 Et même si plusieurs blocages ont été levés ces dernières heures en Bretagne,
00:18:20 certains restent sur place et vont continuer à se relayer
00:18:25 jusqu'à au moins mardi prochain.
00:18:27 Ensuite, il y aura une concertation pour voir et pour évoquer la suite du mouvement
00:18:34 et pourquoi pas aller dans les métropoles de l'Ouest ou encore la capitale.
00:18:38 Merci beaucoup Thibaut Marcheteau, là aussi, également.
00:18:41 N'hésitez pas à intervenir à tout moment.
00:18:44 Nanteun, vous êtes ouverte.
00:18:45 On va retrouver tout de suite Guénael Derumeau
00:18:47 qui est agricultrice présidente des Jeunes agriculteurs de l'Oise.
00:18:50 Est-ce que j'ai bien prononcé votre mot ?
00:18:53 Guénael, on dit Desrumeau ou Derumeau ?
00:18:55 Je ne veux pas écorcher votre nom surtout.
00:18:58 On dit Derumeau mais on dit Guénael.
00:19:00 Guénael Derumeau.
00:19:01 Écoutez, j'ai tout faux dans l'ordre et dans le désordre.
00:19:03 Merci en tous les cas d'avoir accepté notre invitation.
00:19:07 Quel est un peu votre état d'esprit ?
00:19:10 Est-ce que Gabriel Attal vous a convaincu hier ?
00:19:12 On le voit.
00:19:14 Vos collègues de Haute-Garonne sont plutôt contents
00:19:18 et le reste de la France grince un peu des dents.
00:19:22 Oui, tout à fait.
00:19:23 Alors, on a écouté attentivement les annonces de Gabriel Attal.
00:19:28 Il comparait son discours à une déclaration d'amour
00:19:32 et ensuite qu'il allait faire l'épreuve.
00:19:34 Moi, j'ai plus l'impression que c'est une annonce
00:19:38 un peu comme si vous iriez offrir un bouquet de fleurs
00:19:41 à quelqu'un que vous venez de tromper.
00:19:43 Je pense que le compte n'y est pas, clairement.
00:19:47 En tout cas, chez nous, on est insatisfait.
00:19:49 Évidemment, il y a des avancées, mais ce ne sera pas suffisant.
00:19:54 Tout ça est plein de romantisme, Guénael.
00:19:58 Mais vous comprenez que du côté de Haute-Garonne,
00:20:00 ils ont décidé de lever le barrage.
00:20:04 On parle d'une certaine harmonie entre les instances syndicales agricoles.
00:20:08 On a l'impression qu'aujourd'hui, ce n'est plus tout à fait le cas quand même.
00:20:12 Alors, si, il y a toujours une solidarité.
00:20:15 Après, je peux comprendre que la Haute-Garonne est levée
00:20:19 dans le sens où ça fait quand même un moment qu'ils sont mobilisés.
00:20:22 Alors, évidemment, ils avaient certaines revendications
00:20:25 qui ont été entendues par Gabriel Attal.
00:20:28 Je pense au niveau des indemnités, des maladies bovines, etc.
00:20:33 Ils attendaient beaucoup là-dessus.
00:20:35 Je comprends qu'ils soient éreintés.
00:20:36 Vous savez, quand vous passez vos journées et vos nuits sur un barrage,
00:20:40 le boulot à la ferme ne se fait pas.
00:20:42 On a beau se relayer, etc.
00:20:43 Mais voilà, quand on a des animaux, il faut être 100% sur la ferme.
00:20:47 Et là, ça devient compliqué.
00:20:48 Donc, je peux comprendre qu'ils aient décidé de lever le camp.
00:20:51 – Guénael, vous voyez comment la poursuite du mouvement ?
00:20:54 Est-ce qu'il y aura une montée à la capitale, comme ça avait été le cas,
00:20:56 ou comme ça avait été annoncé en tous les cas ?
00:20:59 – Alors, en tout cas, nous dans l'Oise,
00:21:02 on est sur le créneau de rester sur la 16 pour le moment.
00:21:07 Si on descend jusque Paris,
00:21:09 ce qui est quand même fort probable dès la semaine prochaine,
00:21:12 parce que vous avez des barrages qui vont se lever ce week-end,
00:21:15 mais qui reprendront la semaine prochaine.
00:21:17 Si on descend à Paris la semaine prochaine,
00:21:20 ce ne sera pas pour garer notre acteur sur une place,
00:21:23 ce sera vraiment pour encercler Paris.
00:21:26 – Merci en tous les cas pour votre témoignage, Guénael.
00:21:29 Desquimbeau, voilà, j'espère avoir bien prononcé votre nom.
00:21:32 Petit tour de table rapide avant la première pause.
00:21:36 Nathan, Denis, Vincent.
00:21:39 – D'abord, si on fait un commentaire vraiment politique,
00:21:41 mais au sens très superficiel du terme.
00:21:43 Gabriel Attal, on est plutôt sorti gagnant,
00:21:47 en ce sens qu'il a évité la répétition du grand traumatisme
00:21:51 dans le macronisme qui a été le moment des Gilets jaunes.
00:21:53 Et là, il a essayé de montrer qu'il prenait des mesures,
00:21:58 qu'il écoutait les gens, ce monsieur Bayle,
00:22:01 qui est un peu la réincarnation, en tout cas,
00:22:03 qui a été présenté comme tel des figures
00:22:06 de la contestation des Gilets jaunes,
00:22:08 eh bien, Attal a réussi à sympathiser avec nous.
00:22:11 – On a eu une vraie complicité.
00:22:13 – Bon, ces mesures, on peut en discuter sur le fond,
00:22:15 je pense qu'on en parlera tout à l'heure,
00:22:16 il y a un vrai sujet politique et sans doute qu'elles sont insuffisantes.
00:22:19 Mais au-delà, moi j'aimerais faire un commentaire sur…
00:22:21 il y a quelque chose qui m'étonne profondément dans toute cette histoire.
00:22:25 La souffrance des agriculteurs est absolument immense,
00:22:28 on a raison d'en parler, d'ailleurs je me souviens
00:22:30 qu'on en parlait il y a trois semaines ou un mois,
00:22:31 on était un peu parmi les premiers.
00:22:33 – Des agriculteurs allemands.
00:22:34 – Allemands, et qu'on disait "il faut parler de ce sujet".
00:22:37 Vos revendications, elles me semblent parfaitement légitimes,
00:22:41 et encore une fois, là on est dans une situation terrible.
00:22:43 Mais, ce qui m'étonne beaucoup, c'est de voir que sur les dix dernières années,
00:22:48 quand il y avait des luttes sociales, avec des revendications sociales,
00:22:51 d'autres corps de métier que le vôtre,
00:22:53 eh bien, elles étaient accueillies avec beaucoup de colère,
00:22:56 beaucoup de mépris, parfois de la répression,
00:22:58 et parfois une certaine forme de vouloir absolument les discréditer.
00:23:02 S'il y avait des manifestations avec 30 000 personnes pacifistes,
00:23:05 et qu'il y avait 10 excités qui brûlaient une demi-poubelle,
00:23:07 eh bien les gens parlaient de la demi-poubelle qui brûlait,
00:23:10 et c'était une manière de ne pas écouter les revendications.
00:23:12 Les Gilets jaunes, ça a été ça,
00:23:13 aucune de leurs revendications n'ont donné lieu à une politique,
00:23:16 la réforme des retraites, pareil, etc.
00:23:19 Je trouve ça très étonnant, et ce n'est pas que le fait du gouvernement,
00:23:22 c'est aussi le fait du débat public en général,
00:23:24 les médias, les réseaux sociaux, etc.,
00:23:26 qui en général ont un discours antisocial qui est très fort,
00:23:29 et là, ça n'a pas été le cas concernant votre métier.
00:23:32 Alors je trouve ça parfaitement salutaire pour vous, et c'est très important,
00:23:35 mais je me pose la question, est-ce que ça signifie
00:23:37 qu'il y a un changement de jurisprudence,
00:23:38 et que désormais on va écouter les luttes sociales, ce qui serait heureux,
00:23:41 les revendications, les expressions de mal-être,
00:23:43 ou est-ce que ça signifie qu'il y a derrière aussi des arrières-pensées politiques,
00:23:46 ce qui, à mon avis, n'est pas tout à fait impossible ?
00:23:48 - Non, alors vous savez quoi, Vincent ?
00:23:50 On va marquer une pause.
00:23:53 - Je suis encore une fois de plus censuré.
00:23:55 - Mais il faut respecter le timing, évidemment.
00:23:58 Vous allez pouvoir vous exprimer et Denis et Vincent,
00:24:00 puisque ce n'a pas encore été le cas,
00:24:02 et puis Hervé répondra à la question de Nathan.
00:24:05 On marque une pause et on se retrouve,
00:24:06 et on continue de parler de nos agriculteurs,
00:24:09 et c'est important d'en parler.
00:24:10 Il est 12h37, Minidews Weekend, jusqu'à 14h.
00:24:17 Merci, Louis, merci de nous accueillir chez vous.
00:24:19 On va parler beaucoup, beaucoup effectivement de nos agriculteurs,
00:24:22 encore une fois, ce samedi,
00:24:23 mais tout de suite, on fait un point sur l'information
00:24:25 avec Isabelle Piboulot, qui est fidèle au Poste.
00:24:27 Après l'accident routier qui a coûté la vie à une agricultrice
00:24:32 et sa fille en mariège,
00:24:33 une marche blanche se tiendra à 13h30 à Pamier.
00:24:36 Selon Europe 1, deux des trois occupants du véhicule mis en cause
00:24:39 ont été libérés avec comme motif la non prise en compte
00:24:42 de la situation familiale de nationalité arménienne
00:24:45 et sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français.
00:24:48 La préfecture les a assignés à résidence.
00:24:51 Le conducteur de la voiture, lui, a été placé en détention provisoire.
00:24:55 Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunira mercredi
00:24:58 pour se pencher sur la décision de la Cour internationale de justice.
00:25:01 La CIG a appelé Israël à empêcher tout acte éventuel de génocide à Gaza.
00:25:07 Saisie par l'Afrique du Sud,
00:25:08 la plus haute juridiction de l'ONU réclame à Israël
00:25:12 des mesures immédiates pour permettre la fourniture d'aide aux Palestiniens,
00:25:16 mais n'appelle pas à un cessez-le-feu.
00:25:18 Enfin, un séisme de magnitude 6 a secoué hier soir le sud du Guatemala.
00:25:22 Le tremblement de terre a été enregistré à 23h52 heure locale,
00:25:26 avec son épicentre dans l'océan Pacifique.
00:25:29 Il a été ressenti dans plusieurs régions du pays.
00:25:32 Pour l'heure, aucune victime n'a été recensée.
00:25:34 Merci beaucoup Isabelle.
00:25:37 On se retrouve dans 30 minutes.
00:25:38 Je vous présente l'équipe de grands témoins qui m'entourent
00:25:40 avec le grand grand témoin du jour, évidemment,
00:25:42 Hervé Bricou, agriculteur en polyculture du côté de Saint-Quentin-dans-Lenne.
00:25:46 Vous produisez quoi ?
00:25:47 Des céréales, du blé, des betteraves, des pommes de terre.
00:25:51 Et je veux dire, l'assaut est court.
00:25:55 Je vous représente...
00:25:56 - On pourra en goûter ? - On pourra en goûter, peut-être.
00:25:58 Si tu veux.
00:25:59 Voilà.
00:26:00 Naïm M. Fadel est toujours avec nous,
00:26:01 Nathan Devers, évidemment, le gourmand,
00:26:03 Vincent Roy, Denis Deschamps et Célia Barotte,
00:26:06 journaliste police-justice qui nous a rejoints.
00:26:09 Et vous nous parlerez effectivement de cette affaire avec...
00:26:14 puisqu'il y aura une marche blanche tout à l'heure à 13h30
00:26:16 que vous pourrez vivre en direct.
00:26:18 Cette agricultrice décédée, sa fille aussi est décédée
00:26:21 suite au drame qui est survenu mardi dernier.
00:26:24 Et nous vous ferons un point sur l'enquête, évidemment.
00:26:27 Allez, une page spéciale, évidemment,
00:26:29 consacrée encore aujourd'hui à nos amis agriculteurs.
00:26:32 Trois mots, déverrouiller, libérer, simplifier l'agriculture,
00:26:37 c'est ce que Gabriel Attal, je parle sous votre gouverne.
00:26:41 Mon cher Hervé Bricou, je vois que vous me regardez.
00:26:43 Gabriel Attal qui a tenté de calmer la clésière depuis la Haute-Garonne.
00:26:46 On voit les différentes mesures qui ont été annoncées
00:26:49 et puis on en parle ensemble, évidemment.
00:26:51 Mais voilà, qu'est-ce qui a été annoncé très concrètement ?
00:26:54 On va tout vous dire. Adrien Spiteri.
00:26:56 Bonjour.
00:26:58 À peine le Premier ministre avait-il posé le pied
00:27:00 sur cette exploitation agricole que le ton était donné.
00:27:03 J'espère beaucoup de vos annonces.
00:27:05 On va être là, rendez-vous.
00:27:06 Un rendez-vous en Haute-Garonne pour calmer la crise.
00:27:09 Loin des traditionnels pupitres des ministères,
00:27:11 la feuille posée sur la paille,
00:27:13 Gabriel Attal a multiplié les annonces.
00:27:17 Dès aujourd'hui, je décide de 10 mesures de simplification immédiate
00:27:21 que je prends immédiatement,
00:27:22 je le prendrai par décret pour la plupart, à partir de demain.
00:27:26 Simplification mais aussi accélération des versements des aides d'urgence
00:27:30 et une stricte application des lois EGalim
00:27:32 dont le but est de protéger les revenus des agriculteurs
00:27:35 face aux industriels de l'agroalimentaire.
00:27:38 Et là, il y a trois actions concrètes.
00:27:40 D'abord, on renforce les contrôles.
00:27:42 Il y a 100 agents de la DGCCRF qui ont été déployés.
00:27:45 On va tout repasser au crible dans les jours qui viennent.
00:27:48 Je peux d'ores et déjà vous dire qu'on va prononcer
00:27:50 trois sanctions très lourdes contre des entreprises
00:27:54 qui ne respectent pas EGalim.
00:27:56 Autre décision, l'annulation de la hausse de la taxe
00:27:58 sur le gazole non routier agricole.
00:28:01 Elle devait augmenter progressivement jusqu'en 2030.
00:28:04 Mettre l'agriculture au-dessus de tout,
00:28:06 c'est l'objectif affiché par Gabriel Attal.
00:28:09 Il assure que le gouvernement a entendu et compris
00:28:12 le ras-le-bol du monde paysan.
00:28:15 Hervé, bon, mesure, on l'a évoqué déjà en première partie,
00:28:18 pas suffisante, mais qui décide ?
00:28:19 C'est Paris ou c'est Bruxelles ?
00:28:21 C'est-à-dire, on ne sait pas vraiment.
00:28:22 C'est ça la question.
00:28:23 On se pose vraiment la question, qui décide dans l'histoire ?
00:28:26 Mais on est surchargé de normes.
00:28:28 Ils sont toujours en ambiguïté.
00:28:30 Il y a toujours, je vais dire, des injonctions.
00:28:33 Et c'est sans arrêt.
00:28:35 On ne sait jamais si demain, ce qu'on aura fait sera bien.
00:28:40 On est toujours dans le flou.
00:28:42 Et même, on se pose toujours la question,
00:28:44 est-ce qu'on a bien fait ?
00:28:46 Et la France est championne du monde de France
00:28:47 pour rajouter des normes aux normes.
00:28:50 C'est ça que vous dénoncez.
00:28:51 Exactement, exactement.
00:28:52 Les normes, ramener des normes, laver plus blanc que blanc.
00:28:56 C'était Coluche qui l'avait inventé, cette histoire.
00:28:58 Mais je trouve qu'elle a fait son chemin
00:29:00 et il y en a qui l'ont adopté.
00:29:02 Et là, aujourd'hui, on lave toujours plus blanc que blanc, que blanc.
00:29:04 On veut toujours plus.
00:29:06 Mais à un moment donné, je pense qu'il faut s'arrêter
00:29:08 parce que nous, on ne peut pas, sans arrêt,
00:29:10 essayer de trouver de nouvelles choses
00:29:13 à amener, à amener, à amener.
00:29:15 On est surchargé de ces normes.
00:29:18 Vincent, Denis, je ne vous ai pas encore donné la parole.
00:29:20 Mille excuses.
00:29:21 Écoutez, moi, j'écoute ce qu'on me dit.
00:29:24 On m'a dit qu'on plaçait l'agriculture au-dessus de tout.
00:29:27 Gabriel Attal nous a fait déjà le coup pour l'école.
00:29:30 Donc, je ne sais pas où il place l'agriculture
00:29:31 parce qu'il plaçait déjà l'école au-dessus de tout.
00:29:33 Bon, il nous dit, c'est un jour de sursaut.
00:29:37 Un nouveau chapitre.
00:29:38 Bon, où, quand, comment, pourquoi ?
00:29:41 On sait, parce que les tracteurs sont dans la rue.
00:29:43 Mais où, quand ?
00:29:46 Un choc de simplification,
00:29:48 dix mesures de simplification,
00:29:50 bon, très bien, un coup de force à droite.
00:29:53 Il tacle les écologistes
00:29:56 en reparlant du problème de l'eau
00:29:58 et notamment des rétentions d'eau,
00:30:01 des bassines ou des méga-bassines.
00:30:03 Il nous explique que la France est aujourd'hui opposée
00:30:07 au Mercosur. Ah bon ?
00:30:09 Première nouvelle, le président de la République
00:30:11 ne s'est pas exprimé là-dessus.
00:30:12 Il m'a semblé pourtant qu'il était plutôt pour.
00:30:16 Réussite, il a retourné, comme une crêpe,
00:30:20 si j'ose dire, Jérôme Bel.
00:30:22 Donc là, coup de séduction absolument excellent.
00:30:26 Quant à la loi Egalim, qui ne date pas d'hier,
00:30:29 on nous explique aujourd'hui qu'on va la faire respecter.
00:30:32 Ce qui veut dire que depuis des années,
00:30:35 elle n'est pas respectée.
00:30:37 Donc, par conséquent, elle ne sert à rien.
00:30:40 Non, honnêtement, de qui se moque-t-on ?
00:30:42 Là où l'exercice est très réussi de la part,
00:30:44 et je suis assez d'accord avec Nathan Devers,
00:30:45 c'est qu'il a réussi à calmer les choses
00:30:48 en divisant les forces.
00:30:49 Je vous montrais tes séquences tout à l'heure,
00:30:50 justement, sur ce petit côté de communication
00:30:54 plutôt réussi.
00:30:55 Dernière chose, préférence nationale pour les cantines
00:30:58 qui doivent manger français, inapplicable.
00:31:01 Les cantines, elles sont soumises à appel d'offres.
00:31:04 Donc, ça n'est pas applicable.
00:31:06 Encore une fois, du théâtre.
00:31:08 Denis, très rapidement, parce qu'on a un invité juste après.
00:31:10 Si on analyse bien, il est possible qu'on soit à un point de bascule,
00:31:13 parce qu'il est très possible que maintenant,
00:31:15 le mouvement s'amplifie, justement.
00:31:17 Quand on regarde très précisément,
00:31:18 et on a été les premiers à en parler,
00:31:20 ça, c'est très important de le dire,
00:31:22 on a fait la géopolitique du monde agricole d'ailleurs.
00:31:24 Ce qui est très important, c'est qu'en réalité,
00:31:26 ce sont encore une fois des rustines.
00:31:27 Ce sont des rustines, des petites mesures,
00:31:29 des petites mesurettes.
00:31:31 Le ministre Feneau a annoncé qu'il allait apporter
00:31:33 d'autres mesures, mais en réalité, le sujet de fond,
00:31:35 c'est quoi ?
00:31:36 Il y a deux sujets de fond.
00:31:37 Souveraineté alimentaire.
00:31:38 On n'en parle pas du tout.
00:31:39 On est en train de perdre nos souverainetés,
00:31:41 pas à pas, année après année.
00:31:44 Maintenant, on est obligé d'importer des choses
00:31:45 qui, justement, ne sont pas dans les normes,
00:31:48 soit européennes, soit françaises.
00:31:49 Deuxième point, on oublie de dire aussi
00:31:51 qu'un tiers des agriculteurs
00:31:54 gagnent 350 euros par mois.
00:31:57 On est largement en dessous du seuil de pauvreté.
00:32:00 Il y a un à deux suicides par jour.
00:32:02 C'est ça, les vrais sujets de fond.
00:32:04 Le revenu égalime devait normalement arriver
00:32:07 à fournir un revenu décent pour les agriculteurs.
00:32:09 Ce n'est pas le cas, parce que le revenu moyen
00:32:11 est à peu près à 800 euros.
00:32:13 Ce n'est pas le cas.
00:32:14 Donc, en fait, ce sont des mesurettes
00:32:15 par rapport à des sujets de fond qu'on veut mettre de côté.
00:32:18 Et j'ajoute qu'il n'a jamais été question,
00:32:20 par exemple, dans le discours,
00:32:21 mais je sais bien qu'il ne peut pas,
00:32:23 mais il n'a jamais été question d'une renégociation,
00:32:27 par exemple, du Green Deal.
00:32:29 Parce que M. Pascal Canfin, personne n'en parle,
00:32:32 le merveilleux, qui met un bazar absolument énorme.
00:32:37 - Ces propos vous appartiennent.
00:32:39 - Non, mais attendez, M. Canfin est insentimental.
00:32:42 Quand vous tuez un chevreuil, c'est la mère de Bambi.
00:32:46 Quand vous attrapez un dauphin, c'est le père de Flipper.
00:32:50 Il faut arrêter tout ça.
00:32:51 Il faut arrêter tout ça, de manière urgente.
00:32:54 Il faut arrêter tout ça, renégocier le Green Deal
00:32:58 et ne pas laisser M. Canfin décider,
00:33:02 à la place des agriculteurs, ce qu'il doit faire,
00:33:04 car ce sont les premiers écologistes.
00:33:05 - Les amis, je vous l'ai dit, la règle du jeu
00:33:07 dans Mininews Weekend, c'est la priorité au témoignage.
00:33:10 Aujourd'hui, évidemment, la parole aux agriculteurs.
00:33:13 Je parle sous votre gouverne, Hervé Bricou.
00:33:15 C'est vrai que vous vous êtes fait plein de copains,
00:33:17 du côté des politiques.
00:33:19 - Ah, vous n'avez... - Bonjour.
00:33:20 - On l'évoquait, Denis le disait,
00:33:21 on était les premières chaînes à évoquer potentiellement,
00:33:24 et Nathan le disait aussi, en évoquant la situation en Allemagne.
00:33:27 Et tout de suite, sur notre antenne,
00:33:29 on vous a donné la parole assez rapidement.
00:33:30 Et on se posait même la question sur ce plateau,
00:33:32 est-ce que ce mouvement va faire tâche d'huile en France ?
00:33:35 La réponse a été donnée assez rapidement.
00:33:36 Là, on a vu que Gabriel Attat est sur le terrain,
00:33:39 Jordan Bardella également sur le terrain.
00:33:41 Vous vous êtes fait beaucoup d'amis très rapidement.
00:33:44 Vous vous avez un petit peu oublié.
00:33:45 Et je voulais qu'on voit une vidéo qui a été assez virale,
00:33:49 qui a circulé sur les réseaux sociaux.
00:33:51 C'est celle de Cédric Viellemontaille,
00:33:53 qu'on a déjà eu comme invité dans Mininews Weekend,
00:33:56 qui était l'éleveur dans le Cantal.
00:33:58 Regardez cette vidéo, il sera avec nous juste après.
00:34:00 Il s'adresse à une personne.
00:34:01 Je ne vous dis rien, je dis ça, je ne dis rien.
00:34:03 Vous réagissez après.
00:34:05 Un message destiné à Sophie Binet.
00:34:11 Hier soir, j'ai bien vu que vous appeliez
00:34:15 vos collègues CGT à rejoindre nos mouvements en agriculteur.
00:34:20 Alors, chère Sophie, on va décliner votre offre en fait.
00:34:24 Clairement, on ne vous veut pas sur nos mouvements
00:34:27 parce qu'on ne partage aucune valeur avec vous.
00:34:30 Mais vraiment aucune.
00:34:32 Donc voilà.
00:34:34 Et je pense que si vous essayez de venir sur nos mouvements,
00:34:37 on pourrait vous faire rebrousser le chemin assez rapidement.
00:34:41 Voilà, que le message passe bien.
00:34:44 Voilà, bonjour Cédric Viellemontaille.
00:34:46 Je suis ravi de vous retrouver à nouveau dans Mininews Weekend.
00:34:51 Je le disais avec notre invité Hervé Bricou,
00:34:54 c'est vrai, soudainement, les agriculteurs ont eu plein de copains.
00:34:56 Mais il y a des copains que vous voulez,
00:34:57 il y a des copains que vous ne voulez pas.
00:34:58 Visiblement, Sophie Binet, vous ne voulez pas qu'elle soit votre copine.
00:35:03 Bonjour à tous.
00:35:04 Moi, mon problème, c'est que je ne suis pas un politique
00:35:06 et je ne sais pas manier la langue de bois.
00:35:08 Donc quand quelque chose me passe par la tête,
00:35:09 j'aime bien le dire assez rapidement et que ça se sache.
00:35:12 Alors, ça plaît ou ça ne plaît pas.
00:35:14 Je suis quelqu'un de clivant, je le sais.
00:35:16 Mais moi, c'est noir ou blanc, mais au milieu, ça n'existe pas.
00:35:19 Donc voilà, moi, Sophie Binet, je n'ai rien à partager avec elle.
00:35:23 Remarquez, elle ne veut pas parler non plus au micro de CNews.
00:35:26 Je vous dis ça.
00:35:27 Voilà, en tout état de cause, votre volonté,
00:35:31 c'était effectivement que ce mouvement ne soit pas récupéré.
00:35:34 Et d'abord, qu'est-ce que vous pensez de ce qui s'est passé hier,
00:35:37 mon cher Cédric ?
00:35:38 Si vous voulez revenir à Jérôme Bey, voilà, je respecte.
00:35:44 Je l'ai soutenu ce matin dans une vidéo.
00:35:46 Je respecte ce qu'il a fait puisque sans lui,
00:35:49 je pense, et je le redis encore une fois,
00:35:50 il ne serait rien passé en France.
00:35:51 Les syndicats m'en ont récupéré le truc, très bien.
00:35:54 Après, oui, il a lâché.
00:35:55 C'est son droit personnel, mais ce n'est pas la volonté des autres.
00:36:00 Nous, on va continuer le mouvement et on ne lâchera pas.
00:36:03 Voilà.
00:36:03 Alors, je le disais, il y a une espèce d'harmonie dont on a parlé hier
00:36:07 avec Tomba Bonnet, une harmonie syndicale.
00:36:10 On a l'impression que c'est un peu explosé quand même.
00:36:12 Ah, oui, c'est bien le malheur de notre profession.
00:36:17 Tout le monde veut tirer la couverture vers soi.
00:36:20 Dans un moment comme ça, où on traverse une crise inédite,
00:36:23 où on a un mouvement inédit, moi, je ne me rappelle pas avoir vu,
00:36:26 je ne sais pas si je l'ai vu que ça, un tel mouvement de contestation.
00:36:29 Ce n'est pas le moment de jouer "c'est moi qui ai fait ci,
00:36:32 c'est moi qui ai fait ça, c'est lui qui a dit ci".
00:36:33 Non, il faut vraiment l'unité de tout le monde.
00:36:36 Et Gabriel Attal, vous l'avez trouvé comment sur le terrain avec vos collègues ?
00:36:42 Il était à la rencontre, il y a eu un dialogue.
00:36:44 Il a été applaudi aussi.
00:36:45 Oui.
00:36:47 Oui, oui, oui.
00:36:48 Peut-être qu'il leur avait demandé d'applaudir.
00:36:50 Gabriel Attal, c'est un très bon politique.
00:36:52 Il sait nous passer de la pommade dans le dos, il sait nous lancer des fleurs.
00:36:56 C'est ça les politiques, c'est fait.
00:36:58 C'est pour ça que je gueule après ce putain de salon d'agriculture.
00:37:00 Ils vont tous venir caresser le cul des vaches.
00:37:02 "Putain les agriculteurs, vous êtes des bons, on vous soutient, on vous aime".
00:37:05 Sorti de là, ils nous ont toujours oubliés.
00:37:07 Moi, les politiques, ils me déçoivent de jour en jour.
00:37:10 Et comment vous voyez la poursuite du mouvement, Cédric ?
00:37:13 La pression va tenir ?
00:37:15 Vous faisiez référence au salon d'agriculture.
00:37:17 La pression sera non-stop jusqu'au salon d'agriculture ?
00:37:22 Je ne sais pas si on tiendra jusqu'au salon d'agriculture.
00:37:24 C'est compliqué pour nous agriculteurs de se mobiliser autant.
00:37:26 On a des animaux dans les bâtiments, les mouvements sont loin.
00:37:30 Oui, j'ai vu qu'on a appelé à bloquer Paris, c'est très bien.
00:37:33 Il faut amplifier.
00:37:35 Moi, je pense par contre que, même si je ne suis pas copain avec la CGT,
00:37:39 je pense par contre qu'on a tout intérêt à être rejoint par les travailleurs,
00:37:43 par les artisans, par les commerçants, par les indépendants
00:37:46 qui se sentent aussi oppressés par toutes ces taxes qu'on nous impose,
00:37:50 par toute cette papasserie qu'on nous impose.
00:37:53 Je pense qu'on a tout intérêt à être rejoint par tout le monde
00:37:55 parce qu'on a tous le même but au final, c'est vivre de nos métiers
00:37:59 et qu'on arrête de nous pomper comme ça.
00:38:02 Et vous avez le sentiment que votre mouvement risque de faire boule de neige ?
00:38:05 On a vu que les pêcheurs sont à quai,
00:38:09 sont venus soutenir les agriculteurs à Rennes.
00:38:11 Vous avez le sentiment que ça va faire boule de neige ?
00:38:13 C'est un peu votre ambition ?
00:38:17 Oui, je pense que c'est possible qu'on ait un effet boule de neige.
00:38:20 On a une profession qui est soutenue malgré tout dans l'opinion publique.
00:38:24 On le voit d'ailleurs sur les mouvements de blocage qui ont lieu aujourd'hui.
00:38:28 Les gens nous portent à manger, les gens viennent nous soutenir.
00:38:30 On voit des noms d'agriculteurs sur nos points de blocage.
00:38:33 J'en ai rencontré un l'autre fois à le Saint-Flo, dans le Cantal.
00:38:35 Oui, franchement, je suis sûr qu'on peut rassembler la population
00:38:39 autour de nos revendications.
00:38:40 Et par contre, je le redis ce que je redis ce matin à mes collègues,
00:38:43 arrêtez de tout casser.
00:38:45 Il ne faut surtout pas faire ça.
00:38:47 On va se faire mal voir dans l'opinion et on va retourner l'opinion contre nous.
00:38:50 Donc des gros saccages comme il y a eu lieu, il faut arrêter ça.
00:38:55 Merci beaucoup Cédric Viellemonteil.
00:38:58 Vous n'avez pas votre langue dans la poche, c'est ce qui fait tout votre charme d'ailleurs.
00:39:02 Et vous êtes le bienvenu dans VINI NEWS WEEKEND quand vous le souhaitez.
00:39:05 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner.
00:39:09 Nathan, c'est du franc-parler là.
00:39:12 Oui, c'est du franc-parler.
00:39:15 Encore une fois, c'est la parole d'un métier qu'on n'avait pas assez écouté.
00:39:20 Et je reviens à la comparaison avec les Gilets jaunes,
00:39:23 qui à mon avis est très importante.
00:39:25 C'est que dans les Gilets jaunes, il y avait plusieurs éléments
00:39:28 qui sont exactement les mêmes qu'ici.
00:39:29 Il y avait un élément qui était le motif premier de la révolte,
00:39:33 qui était la hausse de la taxe carburant,
00:39:35 mais qui était une sorte de la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
00:39:38 Il y avait des revendications qui étaient très nombreuses, comme vous.
00:39:41 Et il y avait troisièmement, je pense, la première de toutes les revendications,
00:39:44 qui n'était pas vraiment une revendication,
00:39:46 mais qui était un sentiment d'indignation face au fait
00:39:49 qu'ils n'étaient pas représentés, qu'ils n'étaient pas écoutés,
00:39:51 qu'ils n'étaient jamais question d'eux dans le débat public,
00:39:53 que les politiques ne leur parlaient jamais.
00:39:55 Et ça, j'ai l'impression aussi que c'est un peu la parole
00:39:59 qu'on entend de la part des agriculteurs,
00:40:01 consistant à dire, là c'est ce qu'ils disaient,
00:40:03 que les politiques viennent une fois par an au Salon de l'agriculture,
00:40:05 mais que sinon ils ne les écoutent pas.
00:40:07 Mais je reviens quand même sur une chose.
00:40:09 Je trouvais ça très intéressant ce qu'il a dit sur le fait
00:40:10 qu'il ne fallait pas de saccage, qu'il ne fallait pas de violence.
00:40:13 - C'est ce qui a rendu populaire d'ailleurs le mouvement, entre autres.
00:40:16 - Bien sûr, et évidemment que les violences qu'il y a eues,
00:40:19 le bâtiment brûlé de la Mutuelle, c'est très minoritaire,
00:40:21 ça ne représente absolument pas votre mouvement,
00:40:23 qui, j'en le répète, est légitime.
00:40:24 Mais j'aimerais quand même reposer cette question.
00:40:26 Quand les Gilets jaunes...
00:40:28 Regardez tout à l'heure, vous avez reçu Gwenaëlle,
00:40:30 elle a dit qu'ils allaient encercler Paris.
00:40:32 Quand les Gilets jaunes ont dit la même phrase,
00:40:34 eh bien tout le débat public leur est tombé dessus
00:40:37 en les traitant de tous les noms.
00:40:40 À juste titre, au nom, je laisse la question ouverte.
00:40:41 Chacun peut avoir son avis.
00:40:42 - J'ai remarqué que Gérald Darmanin n'a pas fait débloquer
00:40:45 les moindres barrages non plus.
00:40:46 - Il y a quand même un deux poids, deux mesures qui est intéressant.
00:40:49 Si c'était des écolos qui bloquaient les routes...
00:40:51 - Non, il n'y a pas de mesures différentes.
00:40:53 Ce qui est en cause là, c'est, à mon avis, à mon sens,
00:40:57 la place de l'agriculteur au sein même de notre contrat social franco-français.
00:41:03 C'est-à-dire qu'il y a une empathie naturelle pour l'agriculture.
00:41:10 Et ça change effectivement tout.
00:41:11 Et vous avez raison, ils le font.
00:41:13 - Je parle de la cause, Vincent, je parle des méthodes.
00:41:15 Quand des écolos bloquent des routes,
00:41:17 eh bien tout le monde dit qu'ils emmerdent les gens,
00:41:19 qu'ils empêchent tout le monde de travailler.
00:41:20 Tout le monde leur tombe dessus,
00:41:21 alors que la cause écologique est également légitime.
00:41:23 Là, je constate que les méthodes sont globalement appréciées
00:41:26 par une partie importante du débat public,
00:41:28 par une partie importante aussi des commentateurs, des éditorialistes.
00:41:31 Parce que ça tient précisément à l'empathie du célèbre de la France.
00:41:36 - C'est intéressant ce que vous dites tous les deux,
00:41:38 parce qu'en fait, c'est le peuple, c'est les dépossédés,
00:41:41 c'est ceux qui sont en milieu rural plutôt, qu'on n'entend jamais.
00:41:44 Le mouvement des Gilets jaunes, moi je l'ai suivi, j'en ai fait une tribune.
00:41:49 En fait, c'est vraiment les travailleurs pauvres
00:41:52 qui ont du mal à joindre les deux bouts
00:41:54 et qui, à la fin du mois, il ne leur reste pas grand-chose
00:41:58 et qui ont ce souci du travail, c'est ça.
00:42:00 Et pareil pour les agriculteurs,
00:42:02 quand vous voyez qu'ils travaillent entre 55 heures et 70 heures par semaine
00:42:07 pour peut-être entre 350 euros à 800 euros,
00:42:11 mais ce n'est pas possible, vous voyez.
00:42:13 Mais pourtant, ils disent, nous, on veut la dignité par le travail.
00:42:17 Et ils ne comprennent pas, effectivement, qu'il y ait des normes européennes
00:42:20 et qu'en plus à ces normes européennes,
00:42:23 on leur ajoute ici d'autres normes et qu'on importe des produits
00:42:28 qui ne sont pas soumis aux mêmes normes.
00:42:31 Mais attendez, mais c'est désespérant.
00:42:36 Et moi, quand je vois qu'aujourd'hui la volelle ukrainienne,
00:42:40 je vais vous le dire le chiffre, 25 000 tonnes par jour.
00:42:45 Le port de Chine, je vais vous dire juste ça, 12 500 par semaine.
00:42:51 On enchaîne très rapidement.
00:42:53 Célia Barreté est avec nous parce que les habitants,
00:42:56 je le disais tout à l'heure, les habitants et surtout les agriculteurs
00:42:58 vont se rassembler aujourd'hui à Pamier pour honorer la mémoire
00:43:00 d'Alexandra et Camille Sonnac.
00:43:02 Et on le sait, tragiquement, décédée sur un barrage,
00:43:04 des agriculteurs en colère.
00:43:05 Célia Barreté, rappelez-nous ce qui s'est passé.
00:43:07 Et on fait rapidement un point sur l'enquête et on retrouve Jean-Luc Thomas,
00:43:11 qui nous fera vivre effectivement cette marche blanche
00:43:13 à partir de 13h30 sur notre antenne.
00:43:15 On en a beaucoup parlé sur CNews cette semaine.
00:43:18 Le drame s'est déroulé dans la matinée du mardi 23 janvier dernier
00:43:22 sur un barrage d'agriculteurs à Pamier.
00:43:24 Le drame s'est déroulé entre 5h30 et 6h du matin.
00:43:27 Une voiture est arrivée de Toulouse, elle se dirigeait vers Landor.
00:43:31 Elle a emprunté la route dont l'accès était pourtant interdit par un dispositif
00:43:35 et occupé par les agriculteurs.
00:43:37 Le véhicule a percuté en pleine nuit, donc sans éclairage,
00:43:40 un mur de bottes de paille, mur de paille recouvert d'une grande bâche noire.
00:43:45 Mais derrière cette installation se trouvait un grand barnum
00:43:47 où des manifestants se restauraient.
00:43:49 Le véhicule a donc percuté Alexandra, sa fille, son mari,
00:43:53 qui est désormais blessé et grièvement blessé.
00:43:57 Les trois individus qui occupaient le véhicule,
00:44:00 il s'agissait d'un couple et de leur ami,
00:44:02 tous de nationalité arménienne visés par des OQTF.
00:44:06 Ils ont dans un premier temps été placés en garde à vue.
00:44:09 Le conducteur de 44 ans, inconnu des services de justice,
00:44:12 a été soumis à des tests de dépistage, alcoolémie, stupéfiants.
00:44:15 Ils se sont révélés négatifs et le conducteur a reconnu avoir contourné
00:44:19 le dispositif spécial de sécurité qui condamnait l'accès à la route.
00:44:23 Il a précisé ne pas s'être rendu compte de la présence de la bâche noire
00:44:26 qui recouvrait le mur de paille.
00:44:28 Selon les informations de nos confrères d'Europe 1,
00:44:31 les deux ressortissantes qui avaient été, à la suite de leur garde à vue,
00:44:35 placées dans un centre de rétention administrative
00:44:37 en vue de leur éloignement du territoire national,
00:44:40 ont été remises en liberté pour le motif de la prise en compte
00:44:43 de la situation familiale et de l'intérêt des enfants.
00:44:46 Mais la préfecture de police a tout de même pris des mesures
00:44:49 d'assignation à résidence concernant le conducteur.
00:44:52 Il a été mis en examen des chefs d'homicide involontaires aggravés,
00:44:55 des blessures aggravées et de conduite d'un véhicule automobile sans assurance.
00:45:00 Il est actuellement placé en détention provisoire.
00:45:02 Merci beaucoup pour ces précisions Célia Barotte.
00:45:04 On va retrouver tout de suite Jean-Luc Thomas
00:45:07 qui nous fera vivre cette marche blanche à partir de 13h30.
00:45:12 Jean-Luc, bonjour. Vous êtes sur place à Pamier
00:45:15 et je vois que déjà il y a une mobilisation
00:45:18 qui est en train de s'organiser juste derrière vous, mon cher Jean-Luc.
00:45:23 Oui exactement, nous sommes au lycée agricole de Pamier.
00:45:27 C'est de ce point que va partir tout à l'heure aux environs de 13h30
00:45:32 cette marche blanche en hommage à Alexandra et Camille Sonnac.
00:45:38 Les organisateurs qui sont les organisations syndicales ici,
00:45:42 que ce soit la FDSEA, les jeunes agriculteurs,
00:45:45 mais aussi la Chambre d'agriculture,
00:45:47 eh bien attendent entre 2500 et 4000 personnes.
00:45:51 C'est une marche blanche qui va être longue,
00:45:54 qui va faire à peu près 4 km.
00:45:57 Elle va partir d'ici et va se rendre jusqu'au pont
00:46:02 où a eu lieu l'accident mardi dernier.
00:46:06 Et ensuite, évidemment, cette marche blanche se terminera sur ce point-là.
00:46:13 Il faut savoir que le président de la FNSEA est déjà arrivé
00:46:18 et sera présent tout au long de la marche.
00:46:21 Il nous a dit tout à l'heure qu'il ne s'exprimerait pas aujourd'hui.
00:46:24 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas.
00:46:25 Et on vous retrouve tout à l'heure à partir de 13h30.
00:46:28 On va marquer une pause pour cette première de Minnews Weekend.
00:46:31 Beaucoup, beaucoup d'actualités.
00:46:33 En deuxième partie, on parlera de la loi immigration.
00:46:35 Elle a été promulguée.
00:46:37 Ça vous fait réagir, je suppose.
00:46:38 Il y a beaucoup de choses à dire aussi.
00:46:39 Et on parlera à nouveau avec notre invité Hervé Bricou, des agriculteurs.
00:46:44 Merci en tous les cas d'être avec nous.
00:46:45 Allez, on se retrouve dans quelques instants.
00:46:47 On marque une pause et à tout de suite c'est...
00:46:48 Il est un peu plus de 13h.
00:46:50 Rebonjour.
00:46:50 Merci de nous accueillir.
00:46:51 C'est Minnews Weekend partie 2.
00:46:53 Dans quelques instants, je vous représente évidemment l'équipe de grands témoins qui m'entourent.
00:46:58 On met tout de suite le sommaire de notre partie 2.
00:47:01 À la une, on parlera de la loi immigration.
00:47:03 Après les censures du Conseil constitutionnel, Emmanuel Macron a promulgué la loi.
00:47:07 La droite accuse les sages d'avoir commis un coup d'État de droit.
00:47:11 Bruno Retailleau a réagi.
00:47:12 Que reste-t-il de cette loi ?
00:47:14 On en parle et on ouvre le débat avec mes grands témoins.
00:47:17 On évoquera aussi cette attitude hier de Caroline Yadant.
00:47:20 À l'occasion de la journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah,
00:47:24 la députée Renaissance s'est carrément retournée au dépôt des germes
00:47:28 effectués par Émeric Caron et Daniel Obono.
00:47:31 Vous verrez la séquence.
00:47:33 Enfin, je vous en parlais en première partie après la contestation des agriculteurs.
00:47:37 Ce samedi, oui ce samedi, sera placé sous le signe de l'émotion
00:47:41 avec une marche blanche à partir de 13h30 à Pamier.
00:47:44 En hommage à Alexandra et Camille, cette agricultrice et sa fille
00:47:47 tuées par un chauffard sur un barrage d'agriculteurs.
00:47:50 On sera sur place avec Jean-Luc Thomas, notre correspondant dans le Sud-Ouest.
00:47:54 Voilà pour le programme.
00:47:56 On fait un tour de l'information avec Isabelle Piboulot,
00:47:59 que je salue à nouveau. Isabelle.
00:48:02 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:48:03 À la une, en Haute-Garonne, berceau du mouvement des agriculteurs,
00:48:07 le barrage dressé sur l'A64 à Carbone a été progressivement démantelé.
00:48:12 Le syndicat des agriculteurs a fait néanmoins le choix de poursuivre la mobilisation,
00:48:17 des blocages routiers devraient être réinstallés en début de semaine prochaine.
00:48:22 Un reportage de Raphaël Lasrec, Stéphanie Rouquier et Johannes Demarle.
00:48:26 Cette 9e nuit sur l'A64 était la dernière.
00:48:32 L'emblématique barrage figure du mouvement des agriculteurs en colère élevée.
00:48:36 Jérôme Baille, le leader de ce mouvement, est satisfait,
00:48:40 même si pour lui, le combat n'est pas fini.
00:48:42 On avait trois revendications,
00:48:44 il a couché toutes les cases qu'on a demandé nous depuis le début.
00:48:47 Je comprends qu'il y ait des agriculteurs en France qui soient déçus,
00:48:49 qu'on lève le camp ici, qu'on arrête,
00:48:51 qu'ils pensaient que j'allais sauver l'agriculture française.
00:48:55 Mais non, je suis désolé.
00:48:57 On va continuer, nous ici, le mouvement du 31,
00:49:01 à garder un œil sur ce qui se passe.
00:49:03 Et si vraiment ils nous la font à l'envers,
00:49:07 on refera des actions fortes.
00:49:09 Ce matin, il a fallu débarrasser les nombreux baleaux de paille qui bloquaient la route.
00:49:13 Les agriculteurs présents sur l'A64 ont mis un point d'honneur
00:49:17 à rendre l'autoroute praticable.
00:49:19 On a dit qu'on n'abîmait rien, on rendra le site comme il était.
00:49:21 On s'est engagés à le rendre parfaitement propre,
00:49:23 donc on le rendra parfaitement propre.
00:49:26 L'autoroute A64 est totalement débarrassée depuis la mi-journée.
00:49:30 A Auton, Duperche, Honneur et Loire,
00:49:35 certains élèves n'ont plus cours d'anglais depuis plusieurs mois.
00:49:38 Un professeur est en arrêt maladie, le second en congé maternité,
00:49:43 le rectorat peine à les remplacer.
00:49:45 Une situation qui excède la mère d'une élève de 4e.
00:49:48 Tony Pitaro a recueilli son témoignage.
00:49:51 C'est une situation qui ne peut plus durer pour les élèves de ce collège de Réloir.
00:49:55 Certains n'ont plus de cours d'anglais depuis 4 mois, d'autres depuis 2 mois.
00:49:59 Désemparés, les parents d'élèves lancent un appel.
00:50:02 On est en milieu rural et on se demande si nous ne sommes pas les oubliés
00:50:06 de l'académie Orléans-Tours et de l'État.
00:50:10 Notre proviseur a effectué plusieurs demandes au rectorat,
00:50:13 mais il ne se passe rien.
00:50:15 Le collège fait ce qu'il faut, mais le rectorat, rien.
00:50:17 On a quand même obtenu la publication d'une annonce sur le site de Pôle emploi.
00:50:22 Et ça a pris 3 mois.
00:50:24 En attendant l'arrivée d'un nouveau professeur d'anglais,
00:50:26 certains parents ont décidé de s'organiser
00:50:28 pour dispenser eux-mêmes les cours à leurs enfants.
00:50:30 Il y a des parents qui essayent de donner des cours particuliers à leurs enfants,
00:50:34 mais c'est une minorité parce que ça coûte cher.
00:50:38 D'autres parents se tournent vers le Cned.
00:50:42 Avant, les cours du Cned étaient très facilement accessibles en ligne.
00:50:45 Aujourd'hui, si on veut donner à nos enfants des cours issus du Cned,
00:50:51 on est obligé de contacter le Cned qui nous questionne,
00:50:55 qui nous envoie un dossier, on va remplir le dossier.
00:50:57 Le proviseur aussi a une partie dans le dossier de chaque élève à remplir.
00:51:01 Contacté, l'académie d'Orléans-Tours a su exploiter toutes les pistes
00:51:05 pour remédier à cette situation.
00:51:08 On le rappelle, ce 27 janvier marque la journée internationale
00:51:11 dédiée à la mémoire des victimes de l'Holocauste.
00:51:14 Une tragédie vécue dans son enfance par Sarah Jackson.
00:51:17 Le 7 octobre dernier, l'octogénaire a abrité trois Israéliens
00:51:22 qui fuyaient l'attaque du Ramas.
00:51:24 Pour la première fois depuis le drame, tous se sont réunis.
00:51:27 C'était il y a quelques jours. Regardez.
00:51:30 Des retrouvailles, les larmes aux yeux.
00:51:35 L'attaque du 7 octobre a scellé leur existence.
00:51:38 Gâteau et bouquet de fleurs en main, Lalla Levy, Ilya Pizatskov et Benel Francis,
00:51:43 enlacent celles qui leur ont sauvé la vie il y a près de quatre mois.
00:51:47 Ces charmantes personnes sont entrées chez moi.
00:51:52 Je ne me souviens pas si elles ont demandé la permission.
00:51:56 Elles sont juste entrées, elles ont mis un fauteuil contre la porte
00:52:03 et nous nous sommes tous mis à l'abri.
00:52:06 Un refuge immortalisé sur des photos qui leur a permis d'échapper à l'horreur
00:52:10 au festival de musique Nova.
00:52:12 Nous n'avions pas vu les terroristes,
00:52:14 mais les coups de feu venaient de toutes les directions.
00:52:16 Le drame n'est pas sans rappeler celui de l'Holocauste vécue par Sarah,
00:52:20 originaire de Pologne alors qu'elle n'était qu'une enfant.
00:52:23 Aujourd'hui, à 88 ans, elle perpétue auprès des jeunes le devoir de mémoire.
00:52:28 Ma mère me disait que je n'arrivais pas à m'endormir parce que j'avais tellement faim.
00:52:33 Sarah a fait part de son témoignage à l'occasion de Zikaron Basalon,
00:52:36 qu'on prenait en hébreu le souvenir dans le salon,
00:52:39 alors que la communauté juive reste encore aujourd'hui en proie à l'antisémitisme.
00:52:44 Voilà pour le point sur l'actualité.
00:52:47 Je vous retrouve à 13h30 pour un prochain journal.
00:52:50 La suite avec vous Thierry.
00:52:51 Ça tombe bien, on sera là ma chère Isabelle Piboulot.
00:52:53 À 13h30, le rendez-vous est pris, bien sûr.
00:52:55 C'est la dernière ligne droite pour Millie News The Weekend.
00:52:57 Je vous présente mon équipe de grands témoins qui m'entourent ce samedi
00:53:00 avec notre grand témoin Hervé Bricou, que je salue à nouveau,
00:53:03 agriculteur en polyculture du côté de Saint-Quentin dans l'Aisne.
00:53:07 On est très heureux de vous avoir.
00:53:09 Et c'est important de donner la parole aux agriculteurs.
00:53:11 Vous avez beaucoup de choses à dire, évidemment.
00:53:14 Et il est important de vous entendre.
00:53:16 Naïma M. Fadel, Nathan Devers, Vincent Roy,
00:53:19 Denis Deschamps m'accompagnent depuis une heure.
00:53:22 Alors on va parler, vous pouvez donner votre avis, évidemment.
00:53:26 C'est toujours très intéressant de vous écouter, mon cher Hervé.
00:53:29 On va parler de la loi Immigration.
00:53:31 Voilà, la loi a été promulguée durant la nuit par Emmanuel Macron,
00:53:35 qui, vous le savez, est à New Delhi.
00:53:37 Une loi dont 40% des articles ont été censurés par le Conseil constitutionnel.
00:53:42 On voit tout ça avec Raphaël Lasregues.
00:53:44 On ouvre le débat.
00:53:45 Je vous attends également, Hervé, sur le sujet.
00:53:48 Elle contenait 86 articles forts.
00:53:51 35 mesures ont été censurées partiellement ou totalement,
00:53:55 comme le durcissement de l'accès aux prestations sociales
00:53:58 ou le délit du séjour irrégulier pour les étrangers.
00:54:01 La structure initialement voulue par le gouvernement a été préservée,
00:54:05 comme par exemple la simplification des procédures d'expulsion
00:54:09 des étrangers délinquants,
00:54:10 la régularisation des travailleurs sans papier dans les métiers dits en tension
00:54:14 au cœur des débats cet automne.
00:54:16 Le Conseil valide aussi des dispositions pour faciliter les expulsions
00:54:20 et les décisions d'obligation de quitter le territoire français.
00:54:24 Elles font notamment sauter les protections
00:54:25 dont bénéficient certaines catégories d'étrangers,
00:54:28 comme ceux arrivés en France avant l'âge de 13 ans.
00:54:31 Si les oppositions de gauche se félicitent de l'arbitrage des stages,
00:54:34 la droite dénonce une décision plus politique que juridique.
00:54:38 - Vincent, 35 articles censurés sur 86.
00:54:46 Je vous sens très motivé sur le sujet.
00:54:48 - Non mais c'était prévu, c'était joué d'avance.
00:54:51 De toute façon, cette loi...
00:54:53 - Scénario annoncé.
00:54:54 - Mais cette loi immigration, elle est à côté du problème
00:54:56 puisqu'elle ne s'intéresse absolument pas à l'immigration illégale.
00:55:01 Donc de toute façon, elle était à côté de la plaque.
00:55:04 Alors maintenant, parce qu'il y a des articles censurés,
00:55:08 mais pas n'importe lesquels, pas de quota migratoire,
00:55:11 pas de délit de séjour irrégulier.
00:55:14 Vous pouvez vous balader sur le territoire à peu près comme vous voulez.
00:55:17 Pas de restriction du droit du sol
00:55:21 et pas de restriction du regroupement familial.
00:55:24 Voilà, vous avez tout.
00:55:26 Écoutez, on prend les mêmes, on recommence,
00:55:29 on ne change rien, rien, absolument rien,
00:55:33 au mépris total de ce que veulent les Français.
00:55:37 On s'en moque totalement.
00:55:38 Et vous avez là, nous avons des élus qui font une loi,
00:55:42 même si, comme je vous le disais, elle est à côté.
00:55:45 Et vous avez des juges, non élus, par conséquent, qui la défoncent.
00:55:50 C'est tout, c'est aussi simple que cela.
00:55:52 Ça veut dire que rien ne change.
00:55:54 On continue exactement comme c'était le cas avant.
00:55:59 Donc, on avait vu que cette loi n'avait pas une grande utilité.
00:56:03 Maintenant, on savait qu'elle allait être vidée de sa substance.
00:56:08 On parlera des LR qui bombaient le tord, c'est là qu'il faut un peu guesminer.
00:56:11 Retour au statu quo hanté.
00:56:13 Et puisque vous parlez des Français,
00:56:14 je rappelle ce sondage mené par l'Institut CSA pour Cnews
00:56:18 et publié en décembre, 66% des Français pensent qu'il faut un référendum sur l'immigration.
00:56:22 - Mais ça ne sert à rien de faire des sondages, puisque de toute façon, personne ne les écoute.
00:56:25 - Oui, mais enfin, c'est bien de le dire.
00:56:26 - Non, mais bien sûr.
00:56:26 - Parce qu'on a fait un sondage, là.
00:56:28 Je vous rappelle qu'on a fait un sondage.
00:56:29 - Non, mais dans l'absolu.
00:56:30 - Un sondage, c'est fait pour être donné.
00:56:32 - Dans l'absolu, vous avez maintenant, et ça pose un gros problème, d'ailleurs, démocratique,
00:56:36 c'est pourquoi on en appelle au référendum.
00:56:38 Vous avez maintenant un exécutif qui dirige un pays sans en écouter le peuple.
00:56:45 Ce qui n'est pas sans poser un certain nombre de problèmes.
00:56:47 Alors là où la stratégie me paraît difficilement lisible,
00:56:51 c'est que c'est le meilleur moyen de faire grimper le Rassemblement national.
00:56:56 Donc, je ne vois pas vraiment à quoi ils jouent,
00:56:58 puisqu'ils sont constamment en train de taper sur le Rassemblement national,
00:57:03 en train d'agiter le chiffon, je ne dirais pas rouge, du Rassemblement national.
00:57:08 Et mécaniquement, ils ne font que le faire grimper.
00:57:11 Je ne comprends pas bien la stratégie du gouvernement.
00:57:14 - Nathan Devers, qui pieuve d'impatience, vous répond évidemment.
00:57:18 - Je pense que cette loi restera peut-être dans l'histoire,
00:57:21 et qu'on l'étudiera possiblement dans un siècle, dans deux siècles,
00:57:24 comme un moment vraiment significatif, un marqueur,
00:57:30 d'un basculement politique possible, éventuel, de la France.
00:57:35 Nous avons eu une loi, dont vous avez dit 40% des articles
00:57:40 ont été refusés par le Conseil constitutionnel.
00:57:42 C'est-à-dire que nous avons eu une classe politique,
00:57:46 peut-être pas dans sa totalité, mais une très grande partie de cette classe politique,
00:57:49 et notamment des parlementaires, qui sciemment, délibérément,
00:57:52 parce que ces gens-là ne sont pas des incultes,
00:57:54 ont fait exprès de faire voter une loi qui était inconstitutionnelle.
00:57:58 Je vous rappelle qu'il y a des gens du gouvernement qui l'ont dit eux-mêmes,
00:58:01 qui l'ont dit "nous savons que cette loi ne passera pas
00:58:03 parce qu'elle n'est pas fidèle à l'esprit de la Constitution".
00:58:06 Ça, je pense que quand on remet cette loi dans l'histoire longue de la République,
00:58:11 et qu'on ne l'analyse pas à coups des sondages et de la télé-réalité,
00:58:14 alors il y a 67% des Français qui disent qu'il faut faire ceci, donc on va le faire,
00:58:17 quand on la remet dans l'histoire de la République, ce n'est pas rien.
00:58:20 Une classe politique qui décide de faire fi de la Constitution,
00:58:24 notamment une droite qui est en état de mort cérébrale,
00:58:27 c'est-à-dire qu'à part reprendre toutes les idées de l'extrême droite,
00:58:29 elle n'a aucune idée à proposer, il n'y a plus de Raymond Aron, il n'y a plus rien.
00:58:32 Elle est incapable de penser.
00:58:34 - La gauche, pareil.
00:58:35 - La gauche ne se porte pas mieux, mais là en l'occurrence,
00:58:37 cette loi est le fruit de la droite.
00:58:39 - C'est bien de le dire.
00:58:40 - Bien sûr, je ne suis pas militant et je reconnais tout à fait les problèmes de la gauche,
00:58:44 mais là en l'occurrence, c'est la droite qui fait voter ça,
00:58:47 et avec aussi des gens qui s'indignent de ce que le Conseil constitutionnel existe,
00:58:52 parce que là quand même, ce qu'on entend depuis quelques temps,
00:58:55 notamment beaucoup de gens de droite qui commentent la déficitisation du Conseil constitutionnel,
00:59:00 c'est de nous dire "c'est un organe politique, c'est un organe indéligitime".
00:59:03 Très bien, donc la logique c'est supprimer le Conseil constitutionnel
00:59:07 et en finir avec l'État de droit.
00:59:08 Donc là, si vous voulez, il se passe quelque chose sans que personne ne dise rien.
00:59:12 Les gens qui ont critiqué ce qui s'est passé pendant cette loi
00:59:15 sont quand même très minoritaires et ils sont ridiculisés.
00:59:18 - Les Français s'adaptent à la juridique, ils s'en moquent un peu.
00:59:19 Ce qu'ils veulent, c'est effectivement qu'il y ait une loi,
00:59:21 mais ces détails juridiques, ça n'intéresse que nous, nos débatteurs, les journalistes, etc.
00:59:26 Mais eux, ils veulent du concret.
00:59:27 Et comme le dit très justement Vincent, les sondages, ça ne sert à rien.
00:59:30 Mais c'est quand même bien.
00:59:31 Non, mais évidemment, j'ai bien compris le sens de la nuance.
00:59:34 - Je me dis qu'à partir de ce moment, on n'écoute pas les Français.
00:59:36 - Mais on n'écoute pas les Français, quoi.
00:59:37 - En une phrase, vous avez raison, peut-être.
00:59:39 Mais je pense que quand on se soucie, par exemple, de l'héritage de la pensée du général de Gaulle,
00:59:43 on fait une différence entre la France et les Français.
00:59:45 Ce n'est pas parce qu'on a les Français, entre guillemets,
00:59:48 qui nous dirait à majorité dans les sondages qu'il faut faire ceci ou cela,
00:59:52 que pour la France, c'est bien de le faire.
00:59:54 La crise sanitaire a été approuvée par la très, très grande majorité de l'opinion publique française.
00:59:59 Ce n'est pas pour autant que la politique sanitaire du gouvernement était légitime.
01:00:02 - Denis.
01:00:03 - Je pense en fait qu'on est encore une fois dans une démonstration où le politique est faible
01:00:08 et il s'affaiblit volontairement encore plus.
01:00:10 Je rejoins ce que disait Vincent, c'est que depuis le temps long,
01:00:14 justement depuis 1945, il y a eu 117 lois concernant l'immigration.
01:00:18 117. Ce n'est qu'une supplémentaire qui va justement passer et on va passer à autre chose.
01:00:23 Mais ça soulève aussi les sujets qu'a soulevé Nathan,
01:00:27 quid du Conseil constitutionnel et quid aussi du rôle politique.
01:00:30 Parce qu'effectivement, à travers votre sondage,
01:00:32 vous prouvez en réalité que le politique n'a pas fait son job.
01:00:36 Et pourtant, il est le représentant des Français pour régler les problèmes des Français.
01:00:40 Il n'est pas là pour autre chose.
01:00:41 Et en fait, là, maintenant, il y a un ras-le-bol dans la totalité de la population
01:00:45 où il y a un fort déséquilibre.
01:00:47 On n'a pas trouvé le point d'équilibre.
01:00:48 Il y a un fort déséquilibre.
01:00:50 Après, on a triché sur le sentiment de ceux-ci, de ceux-là, de l'insécurité.
01:00:53 Vous avez bien vu, on a monté toute une mayonnaise tout autour de ça.
01:00:56 C'est la fumée.
01:00:57 On a enfumé les Français, mais on n'a pas résolu le problème de fond.
01:01:01 Et je crains qu'à Menton, ils aient encore un débordement.
01:01:04 - On l'a vécu, on a envoyé des équipes.
01:01:06 C'est le cas.
01:01:07 - Donc le problème, il n'est pas traité, donc il ne sera pas résolu.
01:01:11 Et en fait, ça va encore repousser ça.
01:01:13 C'est comme le problème des retraites.
01:01:14 Tous les cinq ans, on sait qu'il va falloir une loi pour gérer
01:01:18 l'évolution de la population par rapport aux retraites.
01:01:20 Là, ça va être la même chose.
01:01:21 - Ah ben là, il n'y a de toute façon pas de loi et rien n'est géré.
01:01:24 Du point de vue de l'immigration, on voit bien que rien n'est géré,
01:01:27 sauf peut-être par Bruxelles, qui est parfaitement immigrationniste.
01:01:30 Donc là, le problème est très clair.
01:01:32 Naïma Impadel.
01:01:33 - Ce qui est beaucoup plus grave, c'est qu'on a délégitimé
01:01:37 le rôle des parlementaires.
01:01:38 Les parlementaires, ils sont nos représentants.
01:01:40 On vote pour eux.
01:01:41 Donc on nous parle de démocratie, de l'état de droit.
01:01:43 La démocratie, c'est qu'on vote pour des élus, des députés notamment,
01:01:47 qui sont censés répondre aux préoccupations des Français et voter la loi.
01:01:51 Là, on les a complètement délégitimés.
01:01:53 Je trouve que vous êtes injustes avec les LR,
01:01:55 parce qu'ils ont profité de leur droit à amendement pour proposer une loi.
01:01:59 Effectivement, ça a été accepté par le gouvernement, rappelez-vous,
01:02:04 qui a demandé à ce que cette loi soit votée
01:02:07 et qui a même demandé à la Macronie de voter cette loi à large,
01:02:11 allant jusqu'à ce qu'il y ait des frondeurs.
01:02:13 Donc pour moi, dans ce marché de dupes, il y a une manipulation
01:02:19 et c'est la manipulation qui en souffre, c'est en fait les Français.
01:02:22 C'est nous, les Français, qui sommes les dindons de la farce.
01:02:25 Et c'est ça qui est aujourd'hui, qui met à mal, Nathan, l'état de droit.
01:02:29 L'état de droit, parce qu'est-ce qu'on peut avoir toujours en confiance
01:02:32 cet état de droit quand on voit comment on intervient ?
01:02:36 Moi, sur la Constitution et effectivement le Conseil constitutionnel,
01:02:40 moi je regrette, mais on voit bien qu'il y a tout et son contraire
01:02:43 et que par rapport à des lois, notamment la loi sur les retraites,
01:02:49 là par contre, ils ont été beaucoup plus nuancés dans leur rendu.
01:02:54 Donc c'est ça qui est aujourd'hui inquiétant,
01:02:56 parce qu'aujourd'hui, effectivement, c'est vraiment la confiance,
01:03:01 la confiance que les citoyens mettent en l'État
01:03:04 et notamment ont le rôle que doivent jouer les parlementaires.
01:03:09 Et puis Nathan, l'état de droit, il est fait pour évoluer.
01:03:11 L'état de droit, il n'est pas statique.
01:03:13 Évidemment, bien sûr.
01:03:14 Nathan, très rapidement, parce que j'aimerais évoquer l'attitude de Caroline Yadon
01:03:17 également, autre sujet, puisque à partir de 13h30, je le rappelle,
01:03:21 nous serons en direct depuis Pamiers.
01:03:22 Une toute petite phrase sur les LR.
01:03:24 Alors, les LR, aujourd'hui, il y a des gens qui sont très, très différents,
01:03:27 qui ont des sensibilités politiques, qui ne sont pas tous sur la même ligne.
01:03:29 C'est juste la manière dont ça s'est passé, Nathan.
01:03:31 Bien sûr. Je comprends que vous me disiez que c'est peut-être un peu radical
01:03:34 comme formule de dire qu'ils sont en mort cérébrale.
01:03:36 Pourquoi je dis cela ?
01:03:37 Je dis cela, moi, ce n'est pas tellement ma sensibilité politique,
01:03:40 mais enfin, il y a eu une grandeur de toute une droite républicaine
01:03:43 dont le parti LR est directement l'héritier,
01:03:48 que c'est une droite qui a pu penser, on peut le reconnaître,
01:03:51 même si ce n'est pas nécessairement une pensée
01:03:54 avec laquelle on peut être d'accord les uns ou les autres,
01:03:56 mais c'est une droite qui a produit de la pensée,
01:03:57 aussi bien à l'échelle intellectuelle que à l'échelle politique.
01:04:00 Et c'est une droite qui, quand même, en tout cas, c'est un parti
01:04:03 qui est l'héritier direct de Jacques Chirac.
01:04:05 Enfin, indirect, mais l'héritier de Jacques Chirac.
01:04:07 Jacques Chirac, quand même, il faut voir que depuis son départ de la vie politique,
01:04:12 il a été renié, il a été trahi, tout ce qu'il incarnait.
01:04:16 Aujourd'hui, si Jacques Chirac revenait et qu'il redevenait vivant,
01:04:19 et qu'il redisait tout ce qu'il disait, notamment à l'époque de son deuxième mandat,
01:04:22 on le traiterait de "woke", Jacques Chirac.
01:04:24 C'était, par rapport aux coordonnées de l'époque, c'était un "woke".
01:04:27 Alors qu'à l'époque, dans sa jeunesse, il était surnommé "Facho Chirac", etc.
01:04:31 Mais c'est pour dire qu'il y a une évolution de la vie politique
01:04:34 et de l'opinion publique en France qui doit tous, collectivement, nous interroger.
01:04:38 Et ce n'est pas une question de gauche et de droite,
01:04:40 c'est une question de certains principes qui sont aujourd'hui abandonnés,
01:04:42 alors qu'ils étaient considérés, à juste titre,
01:04:45 comme les piliers indispensables d'un État de droit et de la République française.
01:04:48 - Je relève comme vous la même évolution,
01:04:50 en revanche, sur l'État de droit, il n'y a aucune évolution.
01:04:53 - Les amis, le temps nous presse, j'aimerais aborder cette séquence.
01:04:59 Hier, je voulais qu'on évoque l'attitude de Caroline Niadan, députée de Paris,
01:05:03 que vous connaissez évidemment, c'était la Journée internationale
01:05:06 dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah.
01:05:07 Hier, elle a décidé de se retourner en signe de protestation
01:05:10 quand Daniel Obono et Émric Caron ont déposé une jambe.
01:05:13 Je crois qu'on peut voir la séquence, François Hepp.
01:05:18 On va la voir et j'aimerais avoir rapidement votre réaction.
01:05:21 Regardez ce qui se passe.
01:05:23 ...
01:05:38 - Jamais, plus jamais, on peut être prononcé en vain,
01:05:41 nous ne pouvons célébrer une cérémonie à l'occasion
01:05:44 de la Journée internationale dédiée à la mémoire des victimes de la Shoah
01:05:46 et de la prévention des crimes contre l'humanité,
01:05:48 sans évoquer cette passion exterminatrice des Juifs
01:05:51 qui sait de nouveau manifester le 7 octobre,
01:05:52 sans évoquer les otages détenus par le Hamas, etc.,
01:05:55 sans dénoncer ce qui attise la haine des Juifs dans notre pays
01:05:58 par leur inversion accusatoire et leur adoption de la rhétorique du Hamas.
01:06:01 Nathan Devers.
01:06:02 - Elle a raison.
01:06:03 Les positions d'un certain nombre de gens de la France insoumise
01:06:06 depuis le 7 octobre, pas que depuis le 7 octobre,
01:06:09 je rappelle un discours où Jean-Luc Mélenchon
01:06:11 parlait de communauté agressive.
01:06:13 Il ne parlait pas du CRIF, il parlait d'une communauté agressive.
01:06:16 Elles sont absolument honteuses, incalifiables.
01:06:20 On l'a vu le matin du 7 octobre,
01:06:22 où il y a eu plus que des réticences de la part de certains
01:06:26 à condamner ce qui se déroulait.
01:06:27 On a vu même certains nous dire,
01:06:29 certains en l'occurrence, que le Hamas était un mouvement de résistance.
01:06:32 Et on les voit aujourd'hui instrumentaliser la cause absolument vitale
01:06:36 de la critique de la politique israélienne,
01:06:38 qui est éminemment critiquable,
01:06:39 mais faire quelque chose qui n'a absolument rien à voir
01:06:41 et utiliser cette apparence de critique en cash sex, de pulsion,
01:06:45 qui encore une fois, quand on les replace dans l'histoire de la République,
01:06:48 ont un nom, et ça relève de l'antisémitisme.
01:06:51 Il y a toute une gauche qui peut-être aujourd'hui,
01:06:53 on peut se demander ce qu'elle aurait dit pendant l'affaire Dreyfus.
01:06:55 On peut vraiment se poser la question.
01:06:56 - Vincent Roy ?
01:06:57 - On ne se la pose pas, monsieur Mélenchon.
01:07:00 Vous le dites très clairement.
01:07:01 Vous disiez tout à l'heure que la droite était en état de mort cérébrale,
01:07:04 mais qu'est-ce que la gauche si l'on enlève Mélenchon ?
01:07:07 Aujourd'hui, la gauche en France, c'est Mélenchon.
01:07:10 Alors dans quel état est-elle ?
01:07:12 Elle n'est pas elle-même en état de mort cérébrale,
01:07:15 elle est en état de déliquescence totale.
01:07:18 C'est Mélenchon le représentant de la gauche aujourd'hui dans notre pays.
01:07:21 Qui d'autre ?
01:07:22 C'est lui qui fait 15 %, et c'est lui qui a fait la nupes,
01:07:27 ou tout le monde, nupes, dans laquelle tout le monde est allé s'abreuver
01:07:32 pour un plat de lentilles.
01:07:33 C'est-à-dire pour avoir quelques députés en plus.
01:07:35 C'était vrai pour le Parti communiste, c'était vrai,
01:07:38 et c'est toujours vrai pour le Parti socialiste.
01:07:40 Donc la gauche, elle n'existe plus que par Mélenchon.
01:07:44 Ils sont tous atteints de cette maladie infantile
01:07:47 qui s'appelle la mélanchonite.
01:07:48 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:07:50 Allez, on va marquer une pause.
01:07:51 Je vais absolument vous faire agir sur ce geste, évidemment.
01:07:55 On va se revoir dans quelques instants.
01:07:57 On prendra la direction de Pamy, avec notre correspondant Jean-Luc Thomas.
01:08:01 Et on pensera très fort, évidemment, à Alexandra et Camille,
01:08:04 avec cette marche blanche.
01:08:05 A tout de suite sur CNews.
01:08:13 Il est quasiment 13h30, c'est la dernière ligne droite pour Méli-News.
01:08:17 Weekend, on se retrouve dans quelques instants.
01:08:19 On prendra les directions, évidemment, de Pamy
01:08:22 pour cette marche blanche.
01:08:23 Je ne cesse de vous parler depuis le début de cette émission.
01:08:27 Mais on va faire un point rapide sur l'information tout de suite
01:08:29 avec Isabelle Piboulot.
01:08:31 Isabelle.
01:08:32 La mobilisation des agriculteurs se poursuit dans le Lot-et-Garonne.
01:08:36 Le blocage routier installé à Agin est toujours en place.
01:08:39 Associé à la FNSEA, le syndicat Jeunes agriculteurs a prévenu
01:08:43 que des barrages ont été levés, mais seront réinstallés
01:08:46 en début de semaine prochaine.
01:08:47 Les aides et mesures de simplification administrative
01:08:50 annoncées par Gabriel Attal hier sont jugées insuffisantes.
01:08:54 La loi immigration promulguée dans la nuit par Emmanuel Macron
01:08:58 depuis New Delhi.
01:08:59 Le texte a été publié au journal officiel.
01:09:02 Il avait été largement censuré par le Conseil constitutionnel,
01:09:05 accusé par la droite d'avoir commis un coup d'état de droit.
01:09:08 35 articles sur 86 ont été totalement ou partiellement retoqués.
01:09:14 Après les Etats-Unis, l'Australie et le Canada,
01:09:17 l'Italie suspend à son tour son financement à l'Agence des Nations Unies
01:09:21 pour les réfugiés palestiniens.
01:09:23 L'UNRWA est dans le viseur des autorités israéliennes.
01:09:26 Elles accusent des employés de l'Agence d'être impliqués
01:09:28 dans l'attaque du 7 octobre.
01:09:30 Israël souhaite que l'UNRWA n'ait plus aucun rôle à jouer à Gaza
01:09:34 une fois la guerre terminée.
01:09:37 Merci beaucoup chère Isabelle.
01:09:40 Dernière demi-heure pour Minnews Weekend.
01:09:42 Je vous présente mes grands témoins du jour.
01:09:43 Hervé Bricou, agriculteur en polyculture du côté de Saint-Quentin-dans-Lenne.
01:09:46 Merci d'être avec nous depuis quasiment 1h30.
01:09:49 Naïmah M.Fadel, Nathan Devers, Vincent Roy, Denis Deschamps
01:09:52 et Célia Barotte qui m'accompagnent évidemment.
01:09:55 Page spéciale pour cette dernière demi-heure de Minnews Weekend.
01:09:58 On va évidemment prendre la direction de Pamier où je vous le disais,
01:10:02 une marche blanche a été organisée aujourd'hui en hommage à Alexandra et Camille.
01:10:06 Cette agricultrice et sa fille tuées par un chauffard.
01:10:09 C'était mardi dernier sur un barrage d'agriculteurs à Panier.
01:10:12 On va retrouver tout de suite Jean-Luc Thomas et Nathan Temine.
01:10:15 Vous êtes sur place, vous allez nous faire vivre cette marche blanche.
01:10:19 Vous êtes positionnés depuis le lycée agricole Jean-Luc Thomas
01:10:23 où la foule est déjà arrivée.
01:10:25 Oui, la foule est arrivée depuis maintenant un petit peu plus d'une heure.
01:10:32 Ici au lycée agricole de Pamier, c'est dans ce lycée
01:10:35 qu'a entre autres étudié Alexandra Sonac
01:10:39 et c'est dans ce lycée que devait entrer Camille, leur fille,
01:10:43 à la rentrée prochaine de 2024.
01:10:47 La marche blanche va maintenant se dérouler,
01:10:50 va commencer à aller vers le point où a eu lieu l'accident,
01:10:56 en tout cas juste à côté.
01:10:58 Et cette marche blanche a réuni énormément de monde.
01:11:02 Les organisateurs n'ont pas fait le compte,
01:11:05 mais ça dépasse les 3000 personnes,
01:11:07 toutes personnes habillées en blanc,
01:11:09 en hommage à Alexandra et à Camille.
01:11:13 Beaucoup de personnes ont également des fleurs.
01:11:17 Et il faut savoir qu'à la fin de cette marche blanche,
01:11:21 une banderolle sera déployée
01:11:23 et toutes les personnes pourront rendre hommage
01:11:27 aux deux victimes de ce tragique accident
01:11:31 et déposeront les fleurs au pied de cette banderole.
01:11:35 Merci beaucoup Jean-Luc Thomas.
01:11:36 Je vous rappelle que vous êtes accompagné par Nathan Thémin
01:11:39 et que nous allons vivre cette marche blanche avec vous, évidemment.
01:11:44 La famille des agriculteurs, et je parle évidemment avec Hervé Bricou,
01:11:48 qui est notre grand témoin de cette émission, est en deuil.
01:11:52 Des initiatives sont prises un peu partout.
01:11:54 On va retrouver tout de suite Yael Benhamou et Sacha Robin,
01:11:58 qui sont en direct de Beauvais, avec là aussi une initiative, Yael.
01:12:04 Oui, alors nous sommes sur un point de blocage de l'autoroute A6
01:12:11 et nous sommes avec une centaine d'agriculteurs
01:12:13 et on s'apprête d'ici quelques instants à partir à Beauvais
01:12:17 pour se rendre devant la préfecture.
01:12:18 Et l'idée, c'est de rouler dans le calme,
01:12:21 à la mémoire d'Alexandra Sonnac et de sa fille Camille.
01:12:24 Alors nous sommes avec Lux Messar, vice-président de la FNSEA.
01:12:28 Pourquoi vous vouliez leur rendre hommage ?
01:12:29 Ça paraît normal, évident.
01:12:33 Ce combat, on le mène tous ensemble.
01:12:35 Et donc, il faut aussi accompagner aujourd'hui la famille,
01:12:39 l'ensemble des agriculteurs d'Ariège, mais de France.
01:12:42 Ce drame, c'est quand même pour la famille,
01:12:45 quelque chose qui doit découpler nos forces
01:12:48 pour que justement, ce combat, on le mène jusqu'au bout.
01:12:50 C'est-à-dire au-delà des mesures d'urgence annoncées hier soir,
01:12:53 on est bien un métier qui change et qui passe du mal-être au bien-être,
01:12:57 qu'on retrouve ce bon sens.
01:12:59 Et donc, vous voyez, la jeunesse qui est présente ici à Beauvais,
01:13:02 on va y aller, on sera le cœur là-bas,
01:13:05 et le cœur justement pour que ce cœur continue à vibrer,
01:13:09 pour les agriculteurs, mais pour l'agriculture française.
01:13:11 Et vous pensiez aussi à ce père de famille ?
01:13:15 Complètement, quand il va se réveiller, je peux vous dire que,
01:13:17 cette détresse, mais il faut justement que,
01:13:20 il faut pas tout ça pour ça, mais il faut absolument que du coup,
01:13:24 que ça se... Je veux dire, si ça peut au moins le consoler en partie,
01:13:28 mais lui dire, elle a amené cette solidarité,
01:13:30 puis lui a amené que la détermination, elle est complète,
01:13:33 pour que justement, demain, ces jeunes puissent faire ce métier,
01:13:37 avec du bon sens, qu'on enlève les surtranspositions.
01:13:41 Et je pense qu'il faut que Gabriel Attal prenne la mesure de la crise.
01:13:44 Il a dit des choses hier intéressantes,
01:13:46 mais il faut vraiment aller au bout.
01:13:47 Et je pense que le début de semaine doit servir à ça,
01:13:51 c'est qu'on retrouve ce lien entre l'agriculture et l'ensemble de la société française.
01:13:56 C'est pour ça aussi que vous avez choisi la préfecture de Beauvais ?
01:13:59 Oui, parce que quand il y a malheureusement des drames dans les banlieues,
01:14:03 souvent la banlieue s'embrase.
01:14:05 Et là, il se passe vraiment... On ne gère plus rien.
01:14:07 On dit qu'aujourd'hui, nous, on veut vraiment montrer que malheureusement,
01:14:09 quand on a un drame, on va devant la préfecture,
01:14:12 on va devant la République et on ira en silence, parce qu'il y a du respect.
01:14:16 Mais il y a aussi, se dire à notre président de la République, Emmanuel Macron,
01:14:20 qu'il faut qu'il nous entende et qu'il faut qu'il parle et qu'il dise simplement,
01:14:24 on veut d'une Europe commune.
01:14:26 Et si c'est une Europe commune, il n'y a plus rien qui dépasse
01:14:29 entre la norme française et la norme européenne.
01:14:32 Merci beaucoup.
01:14:33 Et donc après ce recueillement devant la préfecture de Beauvais,
01:14:36 les agriculteurs reviendront ici.
01:14:38 Ils sont solidaires de cette famille en deuil et ils voulaient leur montrer aujourd'hui.
01:14:41 Merci beaucoup, cher Yael.
01:14:43 Je rappelle que vous êtes accompagné par Sacha Robin.
01:14:45 N'hésitez pas à intervenir quand vous le souhaitez,
01:14:48 si vous avez des témoignages, évidemment.
01:14:50 Je le disais, je me tourne vers vous, Hervé Bricou,
01:14:53 la grande famille des agriculteurs est en deuil.
01:14:57 Il est important de rendre hommage à Alexandra et à Camille.
01:15:02 Exactement. Nous, nous sommes solidaires en fin de compte de toute cette famille.
01:15:07 Et aujourd'hui, c'est un drame qui est arrivé chez eux.
01:15:11 Ça aurait pu arriver à n'importe quel coin de la France.
01:15:14 Et aujourd'hui, on est solidaires à 200% de tout ça.
01:15:19 Aujourd'hui, le gouvernement a pris conscience que les agriculteurs en avaient marre
01:15:24 et que leur cause, elle serve à quelque chose.
01:15:29 Aujourd'hui, on a vraiment besoin que ça avance, que ça bouge et ne pas bouger.
01:15:34 En fin de compte, aujourd'hui, on nous a mis un peu de poussière,
01:15:37 on nous a mis un peu de fumée.
01:15:39 On essaie d'essayer de trouver un peu d'espoir dans les paroles du gouvernement.
01:15:49 Mais j'aimerais en avoir la conviction personnelle.
01:15:53 Le maire de la commune, c'est le maire de Félix de Tournegat, je crois précisément,
01:16:01 souhaite un hommage dans la dignité et le respect.
01:16:03 Il n'y aura pas de discours politique ni de revendication en attente.
01:16:07 Et c'est important, évidemment.
01:16:09 Oui, c'est terrible.
01:16:10 Alors, il ne faut jamais faire parler le hasard ou donner des interprétations
01:16:14 un peu superstitieuses, évidemment, à ce genre de drame.
01:16:17 Mais ce qui m'a marqué, moi, profondément, c'est que c'était la tragédie dans la tragédie.
01:16:22 L'histoire de l'intimité individuelle dans l'histoire de la souffrance générale.
01:16:29 Parce que finalement, on peut se poser la question,
01:16:32 évidemment, on exprime nos condoléances aux proches des personnes disparues,
01:16:36 mais on peut se poser la question de ce que ça a changé
01:16:38 dans cette mobilisation des agriculteurs.
01:16:40 Et en fait, c'est vrai que dès le début, la mobilisation des agriculteurs,
01:16:43 il y avait un peu une dimension de vie ou de mort.
01:16:45 Puisque même si, on l'a beaucoup dit d'ailleurs,
01:16:48 c'est un sujet très technique cette mobilisation.
01:16:50 Les revendications sont très complexes, enfin, ça demande bon.
01:16:52 Mais tout le monde sait, tout le monde vraiment en France,
01:16:55 sait qu'il y a un suicide par jour chez les agriculteurs en France.
01:16:59 Il y avait un ou deux, oui, en effet.
01:17:01 Qu'il y avait eu un film de Guillaume Canet, d'ailleurs, qui s'appelle "Au nom de la terre".
01:17:04 On en a parlé sur ce plateau.
01:17:05 Voilà, qui décrivait cette souffrance-là.
01:17:07 Mais je veux dire, c'est quelque chose que tout le monde a en tête.
01:17:09 Donc, il y avait cette dimension un peu de vie ou de mort,
01:17:12 et même pas un peu, dans la souffrance des agriculteurs.
01:17:15 Et le fait qu'il y ait retour, même si c'est un accident,
01:17:20 et même si ça n'a pas de signification en soi,
01:17:23 mais d'une autre dimension tragique,
01:17:25 je pense que ça a donné une direction encore plus incarnée
01:17:28 à ce mouvement des agriculteurs.
01:17:30 Je vous propose, je vais vous faire agir tout de suite,
01:17:32 mais je voudrais qu'on écoute avant toute chose Clément Diart,
01:17:36 qui est un peu le, Clément Diart, qui est l'organisatrice de cette marche blanche.
01:17:40 Je vous fais agir, on poursuit évidemment le débat ensemble.
01:17:43 Donc, on va se diriger vers le rond-point de Pamier,
01:17:48 à quelque... là où le drame s'est produit.
01:17:52 Et en hommage à Alexandra...
01:17:55 En hommage à Alexandra et Camille,
01:17:58 avec bien évidemment une pensée pour Jean-Michel, le papa,
01:18:02 toujours hospitalisé, et la petite sœur de 8 ans.
01:18:05 Nous déposerons une bande de rôles
01:18:07 avec les photos de Camille et Alexandra.
01:18:11 C'est un moment de deuil, de recueillement,
01:18:15 mais nous sommes dans la douleur
01:18:17 et nous avons mis entre parenthèses toutes les revendications.
01:18:21 Et il est important de dire que Clément Sebriard
01:18:24 est donc non seulement la présidente des Jeunes agriculteurs de l'AIE,
01:18:27 mais c'était également une amie d'enfance de cette agricultrice aussi.
01:18:31 Et on voit, et on mesure évidemment,
01:18:33 son émotion ô combien grande.
01:18:35 Vincent, je vous ai coupé la parole.
01:18:37 Je n'ai pas entendu sur le plateau la chose suivante
01:18:40 et mon esprit frondeur me force à vous le dire,
01:18:43 c'est que ces personnes ne seraient pas mortes
01:18:48 si les EQTF étaient respectées dans notre pays.
01:18:51 Oui, évidemment, on en a parlé avec Célia Barotte.
01:18:57 Évidemment, on a fait le point sur l'enquête, vous avez raison,
01:19:01 mais je pense que le moment choisi aujourd'hui,
01:19:05 c'est plutôt effectivement l'émotion, mais vous avez raison de le rappeler.
01:19:09 Maïme Fadal.
01:19:10 Justement, remonter sur ce qu'a dit Nathan,
01:19:15 je sens vraiment une grande tristesse.
01:19:18 On voit que cette famille, ils sont venus en famille
01:19:20 pour défendre leur métier, leur vie en fait.
01:19:26 Parce que comme vous avez dit Nathan,
01:19:29 c'est le désespoir aussi qui les guette chaque jour
01:19:33 de voir qu'ils ont des difficultés pour pouvoir vivre,
01:19:36 pour pouvoir garantir aussi un projet de vie.
01:19:42 Et moi, ce que je voyais par rapport à ce que vous avez dit Nathan,
01:19:45 c'est que dans ce désespoir, dans une question de vie ou de mort,
01:19:50 le fait qu'ils se retrouvent pour manifester ensemble,
01:19:52 il y avait aussi une cohésion.
01:19:54 Ça me rappelle vraiment le rond-point des Gilets jaunes
01:19:57 où ils étaient heureux de se retrouver.
01:19:59 Et certains l'ont dit en témoignant, en disant
01:20:02 "mais on est heureux de se retrouver".
01:20:04 Et ça nous donne même de l'espoir dans ce désespoir.
01:20:08 Et c'est ça moi qui m'a vraiment bouleversée,
01:20:11 c'est que je me suis dit que cette famille soit décimée
01:20:13 là, dans ces moments-là, c'est terrible.
01:20:17 Denis Deschamps.
01:20:18 Moi, je tiens à soulever deux sujets.
01:20:22 Le premier, c'est la dignité en fait.
01:20:25 Ce sont des gens simples qui sont chargés de belles valeurs,
01:20:30 qu'on a tendance plutôt à voir s'effriter dans nos grandes villes.
01:20:34 Donc ce sont des gens simples, ce sont des gens qui sont attachés
01:20:36 à leur métier, c'est toute leur vie.
01:20:38 Ils sont attachés à leur histoire, souvent c'est transmis.
01:20:41 Et en fait, ils sont extrêmement dignes par rapport à ce drame incroyable.
01:20:46 Deuxième point, et là je rejoins Vincent,
01:20:49 ce qui m'ennuie beaucoup, c'est qu'encore une fois,
01:20:52 les Français que nous sommes ne comprenons pas,
01:20:54 même si le droit a été respecté, la justice a été rendue temporairement,
01:20:59 ces deux personnes sur trois ont été remis en liberté
01:21:03 pour justement des charges de famille,
01:21:05 par rapport à des choses où en fait, ils n'ont pas respecté
01:21:08 un certain nombre de choses.
01:21:09 Apparemment, ils n'étaient même pas éclairés.
01:21:11 D'ailleurs, la voiture, apparemment, semble-t-il, n'était même pas éclairée.
01:21:13 Pas d'assurance en plus.
01:21:14 Donc en fait, on cumule tout.
01:21:16 Et en réalité, ces gens se retrouvent en liberté
01:21:20 avec peut-être un risque de sanction à la fin qui est assez faible,
01:21:23 alors qu'ils n'auraient pas dû se retrouver sur le territoire français.
01:21:26 Alors, le droit a été respecté.
01:21:27 Il faut bien aussi dire ça.
01:21:28 Mais je veux simplement dire que c'est juste une incompréhension, en fait.
01:21:33 Derrière l'émotion, il y a en plus de l'incompréhension.
01:21:36 Et ça, c'est vraiment regrettable.
01:21:37 Je comprends ce que vous voulez dire, évidemment, Vincent.
01:21:39 Et vous comprenez qu'on est dans l'émotion, dans le bavage.
01:21:44 Et c'est important.
01:21:46 Mon émotion est aussi palpable quand je vois qu'on peut,
01:21:51 aujourd'hui, on est à la merci de QTF qui ne sont pas respectés.
01:21:54 Je le répète.
01:21:55 C'est-à-dire, effectivement, on attendra beaucoup des suites de cette enquête.
01:22:00 Et notamment, c'est important pour la famille et pour les agriculteurs aussi.
01:22:03 Le parquet de foie avait souligné, lorsque le drame s'est déroulé,
01:22:06 que le caractère intentionnel n'était pas retenu.
01:22:09 Puisque, je vous le rappelle, il était entre 5h30 et 6h du matin.
01:22:14 Il faisait encore nuit, pas d'éclairage.
01:22:17 Donc, le conducteur a reconnu tout de même avoir contourné
01:22:20 le dispositif spécial de sécurité qui condamnait l'accès à la route.
01:22:24 Il a précisé ne pas s'être rendu compte de la présence de la bâche noire
01:22:29 qui recouvrait le mur de paille.
01:22:30 Mur de paille qui séparait le barnum où se trouvaient les agriculteurs.
01:22:34 - Parce que tout était bien banalisé, en fait.
01:22:36 - Tout était banalisé. Il y avait un dispositif de sécurité
01:22:38 pour protéger les manifestants et protéger les agriculteurs.
01:22:42 À l'issue des investigations entreprises par les enquêteurs
01:22:46 du commissariat de Pamniers, les mesures de garde à vue
01:22:48 des deux occupantes non conductrices ont été levées.
01:22:51 Dans la mesure où aucune infraction à la loi pénale n'a été retenue à leur encontre.
01:22:56 Elles ont fait l'objet d'un placement dans un centre de rétention administrative
01:22:59 en vue de leur éloignement du territoire national.
01:23:02 On a appris hier par nos confrères d'Europe 1
01:23:05 que ces deux ressortissantes ont été remises en liberté
01:23:08 pour le motif de la prise en compte de la situation familiale
01:23:11 et de l'intérêt des enfants.
01:23:13 Il y aurait tout de même des mesures d'assignation à résidence
01:23:16 qui ont été prises par la préfecture.
01:23:18 Nous attendons des réponses de la préfecture de l'Ariège
01:23:22 pour connaître ces mesures d'assignement à résidence,
01:23:25 pour connaître les motifs de cette remise en liberté potentielle.
01:23:29 Le conducteur, quant à lui, a été mis en examen des chefs d'homicides involontaires aggravés,
01:23:33 de blessures aggravées et on l'a rappelé tout à l'heure,
01:23:35 de conduit d'un véhicule automobile sans assurance.
01:23:38 Il a été placé en détention provisoire.
01:23:40 Les circonstances et les motifs sont encore en cours d'enquête.
01:23:44 On peut comprendre l'indignation de Vincent Roy concernant cette mesure d'OQTF,
01:23:49 mais en tout cas le caractère intentionnel n'a pas été retenu par le parquet.
01:23:52 Moi, ce que je retiens quand ce drame est intervenu,
01:23:55 évidemment, la première chose à laquelle j'ai pensé,
01:23:58 c'est qu'évidemment, ça allait mettre une véritable révolution dans le monde agricole.
01:24:01 Et je trouve que votre famille des agriculteurs français,
01:24:06 il n'y a pas eu le feu à la campagne,
01:24:07 il y a eu une véritable dignité et beaucoup de respect.
01:24:10 On pouvait imaginer d'autres conséquences.
01:24:12 C'était quasiment le début du mouvement, de cette mobilisation.
01:24:15 Ce drame atroce se produit.
01:24:18 Et en fait, c'est ce que je retiendrai moi en tant qu'observateur, en tant que journaliste.
01:24:23 Hervé ?
01:24:24 Oui, oui, c'est vrai que la dignité, elle est hyper importante dans ces moments-là.
01:24:31 Et aujourd'hui, c'est quelque chose qui donne un sens aujourd'hui.
01:24:38 À votre combat.
01:24:39 À notre combat, parce que c'est pour elle aussi qu'on gagne.
01:24:43 C'est pour elle, parce que ça, c'est important.
01:24:46 Il faut penser à eux.
01:24:48 Et toute cette famille endeuillée qui doit surmonter, en fin de compte, un futur.
01:24:55 Et ça, c'est terrible.
01:24:57 Oui, il faut penser au papa.
01:24:58 Exactement, le papa, la petite fille.
01:24:59 La petite fille qui reste.
01:25:00 Huit ans.
01:25:02 Et ça, c'est quelque chose de monstrueux.
01:25:05 C'est terrible quand ça arrive.
01:25:07 Ce qu'il est important de dire, c'est qu'il y a une cagnotte aussi,
01:25:09 qui a été lancée, Denis.
01:25:10 Oui, on en a parlé ce matin sur l'antenne.
01:25:13 D'ailleurs, il y avait une agricultrice qui avait énormément d'émotions
01:25:17 sur le plateau de ce matin.
01:25:19 Et elle a dit qu'il y avait une cagnotte qui avait été lancée
01:25:22 pour le papa et la jeune fille qui reste.
01:25:24 Je n'ai pas plus de détails, mais je pense que ça doit être assez facile.
01:25:27 On va voir la cagnotte.
01:25:28 Regardez, elle apparaît, François Heppe, qui m'entoure,
01:25:31 pour préparer cette émission, vous met la cagnotte.
01:25:34 Et c'est important, et c'est notre rôle aussi,
01:25:35 également, de la diffuser sur l'antenne de CNews,
01:25:37 parce qu'on pense évidemment à la famille de cet agriculteur
01:25:41 et à votre corporation si importante à nos yeux. Nathan.
01:25:45 Oui, j'aimerais revenir sur le mot de dignité.
01:25:47 Oui, c'est important.
01:25:48 C'est très important.
01:25:49 C'est ce qui m'a marqué, moi, personnellement.
01:25:50 C'est vrai que c'est ce qui était très frappant.
01:25:53 Ce genre de situation est extrêmement rare, en fait.
01:25:55 Quand il y a des gens qui meurent dans des manifestations politiques
01:25:59 ou dans des luttes sociales, ça peut être parce qu'il y a eu,
01:26:03 de la part des forces de l'ordre, un accident, etc.
01:26:06 Mais un accident de la route dans une mobilisation,
01:26:09 c'est particulièrement rare.
01:26:10 Alors qu'on voit le début du cortège qui s'élance.
01:26:13 Ça, je vous coupe, mais j'en profite en même temps pour vous parler.
01:26:16 Nathan, excusez-moi.
01:26:17 Et en effet, comme vous le dites, dignité,
01:26:19 d'abord de ne pas avoir mis le feu aux campagnes,
01:26:22 dignité de ne pas avoir fait de récupération politique
01:26:24 sur les causes ou les pas causes de cette mort.
01:26:29 Et finalement, vous savez, Albert Camus,
01:26:31 quand il travaille sur la notion de révolte,
01:26:33 il dit qu'une révolte, ce qui doit la fonder,
01:26:35 ce qui doit la légitimer, c'est qu'avant de dire non à un état de fait,
01:26:39 en l'occurrence non à la souffrance des agriculteurs et à leur cause,
01:26:43 elle doit commencer par dire oui à un certain nombre de principes
01:26:46 auxquels elle va adhérer et qu'elle ne remet pas en cause
01:26:50 au non de la révolte.
01:26:51 Et c'est exactement ce qui se passe là, je trouve.
01:26:53 C'est-à-dire qu'il y a un oui qui est exprimé
01:26:57 à un certain nombre de principes qui sont essentiels,
01:27:01 à savoir, comme vous l'avez dit, cette importance de la dignité.
01:27:05 - La dignité, oui.
01:27:06 - Oui, plus généralement, parler de dignité,
01:27:09 plus généralement, moi je trouve que nos agriculteurs,
01:27:14 et là j'échappe au drame dont nous venons de parler,
01:27:20 mais je suis très frappé par l'heureux caractère de nos agriculteurs,
01:27:24 à la fois par leur dignité, je le répète,
01:27:26 et par leur heureux caractère, car au cours du discours sur la paille,
01:27:30 qu'il les laisse sur la paille de M. Attal,
01:27:33 qui ne leur promet pas grand chose,
01:27:35 ou qui dit maintenant les aimer et les considérer,
01:27:38 à l'autre bout de la chaîne, vous avez le même gouvernement
01:27:41 qui est à Bruxelles pour négocier des accords de libre-échange.
01:27:44 Donc je les trouve très pacifiques, nos agriculteurs.
01:27:49 - Ils sont très dignes.
01:27:50 On arrive au terme de cette émission,
01:27:52 je vous vais donner le mot de la fin à Hervé Bricou,
01:27:55 qui était notre grand, grand témoin du jour.
01:27:57 Deux mots.
01:27:58 - Toutes mes pensées vers cette famille endeuillée.
01:28:02 Toutes mes pensées. Vraiment.
01:28:04 - Et on pense très fort à eux, évidemment.
01:28:06 - C'est exactement ça.
01:28:06 - Merci en tous les cas, merci.
01:28:08 Fin de ce Mini-News Week-end, merci mes amis.
01:28:11 Merci à François Heppe, merci à Cathy Bijoux,
01:28:14 à Cynthia Pina, à Marco Nodin,
01:28:16 qui m'ont aidé à préparer ces deux heures de direct, évidemment.
01:28:19 Merci à la programmation, à Raphaël de Montferrand,
01:28:21 Louis Lallement, merci aux équipes en régie,
01:28:23 réalisation Mathieu, Cébile, Prol, La Vision,
01:28:26 Hugo, Trindade, Son, Nicolas Molière,
01:28:28 vous pouvez évidemment revivre cette émission
01:28:30 sur notre site cnews.fr.
01:28:32 Tout de suite, c'est 180 minutes info avec Lionel Rousseau,
01:28:35 qui reviendra évidemment avec vous, ma chère Célia Barroche.
01:28:38 Je ne vous ai pas oublié.
01:28:39 Évidemment, vous serez aux côtés de Lionel Rousseau
01:28:42 pour commenter cette marche blanche.
01:28:43 Je vous dis, passez malgré tout, malgré tout,
01:28:47 une belle journée sur CNews.
01:28:48 Je vous retrouve demain à partir de 11h,
01:28:50 puisque Mini-News Week-end, on ouvre à 11h le dimanche.
01:28:54 Et Lionel Rousseau dans quelques instants.
01:28:56 Bye bye.
01:28:57 ♪ ♪ ♪

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