Propos de Bruno Retailleau: "Vous avez un ministre de l'Intérieur qui a une expression antirépublicaine", dénonce Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des droits de l'Homme

  • il y a 36 minutes
Le nouveau ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'attire les foudres d'une partie de la classe politique et choque jusque dans les rangs du camp présidentiel après avoir notamment estimé que "l'immigration n'est pas une chance".

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Transcription
00:00Bruno Roteiu dit expressément que l'État de droit, et c'est de ça dont on parle, notamment la séparation des pouvoirs, n'est ni intangible ni sacrée, ça veut dire qu'on peut la remettre en cause.
00:11Pourquoi je vous dis que c'est une pensée qui existe déjà depuis très longtemps ? C'est pas nouveau.
00:16Vous savez, avant le 7 octobre, il y avait un grand débat, notamment en Israël, avec Benjamin Netanyahou, qui voulait remettre en cause la Cour suprême.
00:24Et là déjà, il y avait cette petite musique de remise en cause de l'État de droit.
00:28En Europe, avec Orban, avec Kaczynski, là aussi on a cette même musique, et cette musique elle s'accompagne de l'opposition entre le peuple souverain et l'État de droit.
00:39C'est-à-dire que moi je parle au nom du peuple souverain et je peux remettre en cause l'État de droit.
00:43Donc ça n'est pas une erreur. Il sait très bien ce qu'il dit, il sait très bien ce qu'il fait, il veut tester l'opinion.
00:48Mais c'est tabou à rien limite de vouloir changer les règles quand on voit, si on prend le cas de la jeune Philippine.
00:53De remettre en cause la République et la démocratie qui a été instituée par la Révolution française, notre contrat social.
00:59De remettre en cause tout ce pour quoi on existe et on peut s'exprimer.
01:03De dire par exemple, sur le cas d'espèce de ce qui est arrivé, du drame, du meurtre de la jeune Philippine,
01:08de dire quand un étranger est en centre de rétention administrative, plutôt que le juge ne se prononce quatre fois, il ne se prononcera qu'une fois.
01:16Ça ne me paraît pas être une remise en cause fondamentale de l'État de droit.
01:20Changer la loi, c'est la compétence du législateur.
01:24Il soumet au législateur une modification législative par proposition de loi ou par projet de loi.
01:31Et puis on verra ce que dira le législateur dans la configuration actuelle.
01:35Mais je reviens une fois encore sur la phrase de Bruno Retailleau.
01:40Dire que l'État de droit n'est pas intangible ni sacré, c'est dire que la République n'est ni intangible ni sacrée.
01:47Et c'est remettre en cause effectivement notre pacte républicain.
01:50Vous choisissez d'en déduire ça.
01:54C'est pour ça qu'aujourd'hui on se retrouve avec des gens qui étaient sous le gouvernement d'Emmanuel Macron,
02:00avec Emmanuel Macron, et qui effectivement sont des personnes républicaines.
02:04Et aujourd'hui, ce qui se passe actuellement, c'est qu'au gouvernement vous avez un ministre de l'Intérieur
02:09qui a une expression anti-républicaine, et c'est pour ça qu'il y a un front, le front républicain,
02:14auquel j'appartiens pleinement, auquel vous appartenez pleinement,
02:17qui doit solennellement se soulever contre ce front anti-républicain qui existe depuis toujours,
02:22qui a existé au moment de l'affaire Dreyfus, qui a existé évidemment au moment de la Révolution Française.
02:26Et c'est vous qui dites qu'il y a un bon républicain et qu'il n'y a pas un bon républicain.
02:28Et c'est ce front, c'est pas moi qui le dis, c'est ceux qui remettent en cause la République.

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