• il y a 2 mois
À l'occasion du 60e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, Didier Bernheim, membre correspondant de l'Académie des Beaux-arts de l'Institut de France, a accordé une interview exclusive à CGTN Français. Il a exprimé son admiration pour la grande curiosité du public chinois dans les expositions d'art. Selon lui, c'est fabuleux de réaliser des expositions avec un public qui est tellement intéressé et avec qui on a envie de travailler. M. Bernheim estime que 2024 est une année très riche en matière d'échanges entre la Chine et la France.

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Transcription
00:00Moi je suis donc le délégué de l'Académie des Beaux-Arts pour la relation avec les institutions culturelles de la République Populaire de Chine
00:07et je suis naturellement toujours en relation avec le Centre Culturel de Chine à Paris
00:14et puis les organismes
00:18dans les différentes villes de Chine. L'art est universel
00:22mais il y a beaucoup de points communs
00:25et aussi
00:27des traits qui sont liés à
00:31la culture de chaque pays. Si on parle du bronze, puisque on est dans la sculpture, le bronze c'est quand même d'abord la Chine
00:39donc
00:41quand un sculpteur
00:44français
00:46voit des oeuvres en bronze dans un musée
00:49il a évidemment
00:51une communauté de connaissances avec
00:55les artistes chinois qui ont créé ces oeuvres, puisqu'au fond ils exercent le même métier
01:02malgré des millénaires de
01:06différence.
01:08Je peux vous raconter l'anecdote que
01:11j'ai vécu avec Jean Cardo au Musée National de Pékin.
01:17Nous visitions le musée et
01:20il s'arrête devant un bronze du troisième millénaire, probablement 4000 ans,
01:26et commence à dire
01:29« Ah, je vois quel outil il a utilisé là »
01:32et puis ensuite il regarde « Eh oui, je vois comment il a fait » et il commençait à parler
01:40comme si le sculpteur qui avait fait cette oeuvre était encore là, comme si une espèce de dialogue
01:48s'instaurait entre eux, et au fond qu'est-ce qui faisait le lien ?
01:53C'est le métier
01:56et puis deux artistes
01:59malgré
02:00des années et des années d'écart.
02:03J'aime beaucoup le public chinois parce que c'est un public
02:09qui manifeste une grande curiosité dans les expositions, c'est un public joyeux
02:16et c'est un public populaire.
02:20Quand on organise une exposition,
02:23il y a des personnes de tous âges, il y a des enfants, et manifestement de toute
02:30culture, je dirais,
02:32parmi des gens très éduqués, des gens plus simples, et tous ont le même comportement,
02:39très simple, très attentif
02:42et très intéressé. C'est fabuleux de réaliser des expositions avec un public qui est tellement
02:51intéressé et avec qui on a envie de travailler. Je me souviens
03:00d'une jeune fille que j'ai photographiée,
03:03elle était en train de regarder une sculpture de Jean Cardo et elle y restait presque dix minutes
03:11à regarder sous tous les angles pour bien
03:18comprendre, peut-être pas le mot, le mot n'est peut-être pas juste, mais pour bien
03:23s'imprégner de cette oeuvre. Et ça, c'est
03:27remarquable.
03:30C'est quelque chose qu'on ne voit pas tellement en Occident.
03:33Déjà l'année 2024 a été une année très riche en échanges et
03:38personnellement, j'ai rencontré beaucoup de nouvelles connaissances dans
03:45de nombreuses villes de Chine. Et ça, évidemment,
03:49même
03:51si ça n'est pas moi,
03:53ça va créer
03:56encore de nombreux liens qui vont durer. Il n'y a aucune raison que ça ne dure pas.
04:03Voilà, ça a été une année très importante. J'avais déjà, à partir de la fin de l'année
04:08participé au cinquantième anniversaire puisque
04:13l'exposition Regards croisés entre Jean Cardo et Fan Zheng en 2015-2014
04:21était
04:23à l'occasion du cinquantième anniversaire. Et à cette occasion, Jean Cardo a offert à la Chine
04:30une statue du général de Gaulle, la même que celle qui est au Champs-Élysées et qui se trouve maintenant au Musée National de Chine.
04:37Donc, vous voyez la continuité.

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