ANGLE DE VUE J STEPHANIE-VICTOIRE 04-10-24 partie 1

  • il y a 3 jours

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00:00Chers téléspectateurs, chers auditeurs, bienvenue pour ce nouveau numéro d'Angle de vue,
00:23une heure en notre compagnie pour découvrir une personnalité que vous pensez déjà connaître.
00:28A mes côtés pour mener cet échange, Mélinda Boulet, rédactrice en chef de France Enty et
00:33Kathleen Bilas-Copette, rédactrice en chef de RCI. Vous le savez, cette émission est à retrouver sur
00:38nos trois médias et pour ce nouveau portrait, nous recevons sur ce plateau une femme qui consacre
00:43sa vie aux autres. Entre dévouement et compassion, elle est également la voix des invisibles.
00:48Génie Stéphanie Victoire, merci d'avoir accepté notre invitation. Vous êtes la présidente de
00:55l'association Martiniquaise des aidants familiaux, vous-même au chevet de vos proches pendant de
01:00nombreuses années et aujourd'hui vous portez un combat public pour les aidants de l'ombre mais
01:04avant d'aller plus loin, Mélinda Boulet va croquer votre portrait. Bienvenue Génie Stéphanie Victoire,
01:09vous êtes la présidente de l'association Martiniquaise des aidants familiaux, une femme engagée au service
01:16des autres depuis votre naissance. Vous êtes une demoiselle jacobière, née en 1947 à Fort-de-France,
01:22mais c'est au Robert, plus précisément au Vert-Pré, que vous allez grandir et construire
01:27votre vie. Vous êtes l'aînée d'une fratrie de quatre enfants, votre père décède quand vous
01:31êtes toute petite et votre mère va porter son foyer à bras-le-corps avec amour mais sans moyens.
01:36Vous êtes l'aînée et vous avez naturellement le sens des responsabilités. Pour ne pas que votre
01:41mère perde une journée de travail, c'est vous qui allez à pied au François, à l'action sociale,
01:46chercher de quoi vous nourrir. Vous intégrez votre première association, les Blafards, parce que
01:52vous vous retrouviez autour de Blafes de poissons. Une association, c'est un groupe de garçons, vous
01:56êtes la seule fille, vous faites les 400 coups, c'est votre mère qui vous pousse vers le milieu
02:01associatif à vos 14 ans. Vous n'allez jamais en sortir. Club de quartier, choral, théâtre,
02:07carnaval, vous n'êtes pas femme à vous laisser marcher sur les pieds, vous avez vos idées et vous
02:11le faites savoir. À l'école, vous décrochez votre baccalauréat avec l'envie de devenir laborantine,
02:16vous passez le concours que vous réussissez, mais il vous faut partir et votre mère n'en a pas les
02:21moyens. Vous voilà à passer le concours pour devenir enseignante et vous serez pour des centaines
02:26de petits martiniquais maîtresse génie durant 40 ans. Une femme ferme mais tendre, enseignante de
02:33maternelle, vous allez enseigner à Châteauboeuf, à Basse-Pointe, au Gros Morne, à Trinité et terminez
02:38votre carrière chez vous au verre pris. Vous vous mariez à 24 ans, divorcé en 2006, vous avez trois
02:44enfants, votre aînée est porteuse d'un handicap, vous la responsabilisez, la rendez autonome afin
02:50qu'elle ne soit une charge pour personne. D'ailleurs son handicap ne la définit pas, c'est grâce à elle
02:56que vous allez d'ailleurs vous investir au sein de l'ADAPI qu'elle fréquente. Vous avez le sens de
03:01l'initiative, des responsabilités, vous êtes une femme joviale, toujours dans l'empathie et vous
03:06vous donnez toujours à 100% dans tout ce que vous entreprenez. Votre mère est
03:12diagnostiquée Alzheimer en 2008, au moment où vous allez prendre votre retraite de l'éducation
03:16nationale. A l'époque cette maladie est taboue, fait peur, elle est méconnue, mais vous êtes femme
03:21à aller de l'avant, toujours avec le sourire. Vous intégrez un groupe de paroles pour partager
03:25votre quotidien avec d'autres personnes comme vous, qui ont mis leur vie entre parenthèses pour
03:29s'occuper d'un de leurs proches. Et c'est le psychologue Fred Galva qui va pousser à la création
03:34de la MAF, Association Martiniquaise des aidants familiaux. Tout naturellement vous prenez le poste
03:39de présidente que vous occupez depuis 16 ans maintenant. Et avec votre équipe vous décidez de
03:44faire entendre la voix des aidants, de sensibiliser la population et les politiques publiques à la
03:49situation des aidants familiaux. Avec la MAF vous mettez en place des groupes de paroles, des moments
03:54de répit. Le quotidien d'aidant n'est pas facile, vous laissez votre domicile pour vous installer dans
03:58la maison de votre mère que vous n'allez jamais quitter. Vous vous formez pour accompagner les
04:03aidants et vous n'avez pas peur de dire ce qui dérange pour faire avancer la cause. A côté de la MAF
04:08vous êtes engagé dans plusieurs associations du verpret, la chorale, le comité du carnaval et
04:13aussi Carnaval Foyal, l'ADAPEI. Vous êtes un rock pour votre famille et quand votre mère décède en
04:182012 tout le monde sait qu'il peut s'appuyer sur vous. Votre coeur saigne mais vous allez de l'avant
04:24avec le sourire et cette rage de vivre. Quand la maladie s'invite dans votre vie en 2019, vous vous
04:29battez, je marche, je parle, je refuse de rester dans un lit. Autre mauvais coup du destin, votre
04:35fille aînée qui décède en 2021, une partie de vous s'en va mais pour elle et parce que vous avez la
04:40foi, vous continuez votre combat pour les aidants familiaux. Vous montez un projet cher à vos yeux,
04:45l'école des aidants qui a vu le jour à Saint-Joseph. Vous continuez à sourire, à profiter de la vie,
04:50à donner de l'amour. Ce que l'on sait moins de vous, c'est que vous ne conduisez pas, vous avez
04:56le permis, vous aviez même une voiture mais vous vous faites véhiculer par vos proches sans que
05:01cela ne vous freine dans vos projets et d'ailleurs vous avez quand même pris la tête de plusieurs
05:05structures sans voiture. Alors Génie Stéphanie Victoire, qu'est-ce qui manque à votre vie ?
05:10Rien du tout. Une vie complète ? Ben oui. Totalement ? Ben oui, elle est complète.
05:17Qu'est-ce qui peut manquer à ma vie, vraiment ? Les voyages, j'en fais.
05:27Mais j'ai besoin de rien du tout. Être là, plein de population, c'est tout. Tout va pour le mieux.
05:38Alors on va revenir sur votre enfance. Votre mère élève seule ses quatre enfants avec peu
05:42de moyens financiers. Est-ce que cela a été facile pour vous de renoncer à vos rêves professionnels ?
05:48Rien du tout. Rien du tout. Au contraire. Elle nous a tellement donné, elle a tellement fait qu'on s'est dit
05:57pourquoi pas. Elle ne peut pas si elle pouvait. Merci mon Dieu mais elle ne peut pas. Donc heureusement
06:05que je travaillais comme ça, ceux qui venaient après ont pu bénéficier et puis être maintenant
06:11ceux qu'ils sont. Vous êtes un petit peu sacrifiée du contrôle ? Non, non, non, non, pas du tout, pas du tout, non, non, non.
06:18Je n'ai pas eu le temps de sentir quoi que ce soit comme sacrifice puisque j'ai toujours eu autour de moi,
06:25à côté de moi, des gens. J'avais un groupe vraiment qui m'a permis de rester. De trois, ceux que je suis m'ont appris
06:35à me battre, à affronter le monde, les blafards. Ce n'étaient que des garçons. Au fur et à mesure, les filles,
06:42elles ont commencé à venir. Mais au départ, j'étais la seule fille, j'étais la présidente de tous les garçons
06:50et on me respectait. Donc tout ça m'a fortifiée et m'a permis de comprendre que la vie elle est belle.
06:56Il ne faut pas rester à se plaindre. Même si on a fait les 700 coups, les gens avaient un peu peur de nous.
07:07Dès qu'il y avait, je ne sais pas, une surprise partie et puis on entendait que les blafards arrivaient,
07:12il fallait se mettre bien parce qu'ils avaient peur de nous. On ne faisait rien. Simplement on pouvait passer
07:17et puis voler un petit poulet avec des petits pois. Mais sinon, ça, j'avoue que cette épopée de ma vie a été quand même riche.
07:32Ça m'a permis de comprendre ce que c'est que la fidélité, en amitié. C'est grand, mais ça existe.
07:40– Qu'est-ce que vous cherchiez justement avec ce groupe de garçons ?
07:45– Rien du tout. On s'amusait. On était là pour s'amuser. Je ne cherchais rien du tout.
07:49Au contraire, ça me faisait du bien d'être avec eux parce que je pouvais me sentir comme une personne importante.
07:57Parce que j'ai appris à me battre, j'ai appris à faire des choses que je n'aurais peut-être pas fait si je n'étais pas avec eux.
08:03– Alors est-ce que chef de bande, c'est un petit peu ce qui vous a tourné ensuite vers l'engagement citoyen, l'associatif
08:10et tout ce que vous avez fait ensuite ?
08:12– Peut-être, peut-être aussi parce qu'il y avait le respect. J'étais la seule fille, mais il y avait le respect des autres.
08:21On était nombreux quand même. C'est vrai que les autres filles sont arrivées après, mais il y avait le respect.
08:28Si je faisais un petit pas de côté, on me rappelait à l'autre.
08:33Donc ça, ça quand même fortifie quelqu'un et ça fait comprendre qu'on n'est pas seul.
08:39Il y a d'autres personnes et il faut aider l'autre, il ne faut pas rester toujours.
08:43Mais on a beaucoup aidé les autres et on a fait quand même des choses, même si on m'a appris à bord du rhum.
08:50Ça c'est important à dire aussi.
08:52– Est-ce que vous trouvez que cette notion d'entraide, puisque vous en parlez, c'est une valeur qui se perd ?
08:58– Elle ne se perd pas, mais l'entraide elle est un peu plus brutale maintenant.
09:03– C'est-à-dire ?
09:04– Je sais pas, parce que si tu ne peux pas m'aider, je te tabasse.
09:09Si tu ne peux pas être avec moi, je peux faire autre chose.
09:13Tandis que nous, ce n'était pas ça.
09:16Il n'y avait que trois qui travaillaient dans le groupe, il nous permettait d'avoir le blaf.
09:23Au contraire, c'était un plaisir d'être ensemble, de manger le blaf, de boire un vaisseau Cara après.
09:30Mais maintenant, est-ce que vraiment, je ne sais pas, moi, je ne...
09:36– Elle existe cette solidarité toujours, peut-être sous d'autres formes.
09:38– Oui, elle existe.
09:39Il ne faut pas dire qu'elle n'existe pas, elle existe.
09:43Elle existe, mais c'est à nous de la travailler.
09:46Nous les anciens, c'est à nous de la travailler.
09:49Parce que si ma mère m'avait empêchée d'être avec ce groupe de garçons,
09:54peut-être que je n'aurais pas été, je serais devenue...
09:59Mais au contraire, elle m'a laissé faire.
10:02– Et quel genre de maîtresse, justement, vous avez été,
10:05au regard de votre propre expérience et de votre jeunesse ?
10:07– Très, très, très sévère, mais avec beaucoup d'amour.
10:10Je ne voulais pas avoir mes élèves malades, mal où il fallait venir,
10:13toujours là, sous ma poitrine.
10:16Je savais ce qu'il fallait faire, mais quand j'ai dû de se taire, on se tait.
10:20Quand j'ai dû de faire, il faut faire.
10:22Même si on fait à sa dimension, même si on fait à son rythme,
10:26mais il faut aller jusqu'au bout.
10:28Ça, je ne pouvais pas permettre qu'un enfant me dise, je ne sais pas faire.
10:33– Vous les rencontrez, j'imagine, encore aujourd'hui ?
10:35– Ah, c'est avec plaisir, c'est avec plaisir.
10:37Non, non, non, mais il y en a qui sont...
10:38Ah non, c'est avec plaisir que je les rencontre.
10:40– Qu'est-ce qu'ils vous disent quand, justement, vous vous croisez ?
10:43– Il n'y a pas longtemps, j'ai rencontré une.
10:44Alors, j'étais avec mon fils, je lui disais, c'est une telle qui est là.
10:48Et elle entend que je dis ça, elle me fait signe.
10:51Je dis, Aghar, il y a rien.
10:52Et, maîtresse, tu sais que je suis revenue ici maintenant ?
10:56Alors, je lui dis, alors, tu es avec maman ?
10:58Non, non, non, je suis chez moi, mais je vais l'avoir.
11:00Mais, maîtresse, merci pour tout.
11:03– C'était une époque où les maîtresses, effectivement,
11:06prenaient les élèves sur la poitrine,
11:07mais aussi pouvaient sévir avec des coups de règle et des petites...
11:11– Ah, oui, oui, oui, ça m'empêchait, ah, bien sûr, mon dieu, mon dieu.
11:12– Vous étiez une adepte des punitions corporelles ?
11:16– Punitions corporelles, c'est quand on dit, ben voilà, pour bouder, c'est tout.
11:20Je ne sais pas, mais il fallait quand même...
11:26Les parents nous confiaient les enfants, d'une manière.
11:29Ce n'est pas comme maintenant, ce sont des petits bijoux,
11:32il ne faut pas leur dire de choses.
11:35Les parents, ils arrivaient, ils nous confiaient les enfants.
11:37Et nous, on était vraiment revalorisés,
11:44et on se sentait importants par rapport aux parents et vis-à-vis des enfants.
11:49– Et vous avez vécu, justement, ce changement-là dans l'attitude des parents
11:52avant votre départ à la retraite ?
11:54– Il y a 17 ans que je suis à la retraite, non, je n'ai pas eu ça, je n'ai pas eu ça.
11:59Je n'ai eu qu'une seule fois un problème,
12:01parce que le parent ne voulait pas que son enfant soit dans ma classe.
12:05Il a dit que je suis trop sévère.
12:07La directrice a insisté, et à la fin de l'année,
12:10elle était malheureuse de voir que l'enfant s'était accroché à moi.
12:14Donc elle m'a offert un cadeau, un cadeau que je n'ai même pas encore ouvert, il y a 17 ans.
12:19– Un peu rancunière, alors, légèrement.
12:23– Mais non, je n'ai pas senti ça, non, je n'ai pas eu ça.
12:27Puis, nous, nous étions enseignantes par vocation,
12:32pas par… on avait besoin de travailler, c'est vrai, par vocation.
12:36C'est vrai que je voulais être laborantine,
12:38mais je voulais aussi être professeure de mathématiques.
12:41Donc, c'était déjà là.
12:44– Et vous pensez que c'est aussi peut-être le fait d'être l'aînée d'une fratrie
12:47et d'avoir toujours été au contact d'enfants plus jeunes que vous,
12:51qui vous a donné aussi cette vocation d'enseignante ?
12:53– Non, non, non, non, non, non, non, non, non.
12:57En section, c'était ma tante qui était la maîtresse.
13:03Et sa manière de faire, sa manière de s'imposer vis-à-vis de nous,
13:06ça m'avait déjà interpellée.
13:08Et quand je suis arrivée en quatrième, j'avais un professeur.
13:12Ah, mesdames, elle était parfumée, elle sentait bon, mais elle était dure.
13:19Bref, je me suis dit, tiens, voilà ma voix, parfumée, mais dure.
13:26– Vous êtes mère de trois enfants, dont l'une porteuse de handicap.
13:30Vous les avez élevés sans aucune différence entre vos trois enfants.
13:33Comment s'est passée la prise en charge de votre fille ?
13:36– Aucune différence.
13:37Heureusement, l'anatomie sait très bien faire les choses.
13:41Un an de différence entre l'aînée et le deuxième,
13:44un an et demi entre le deuxième et le troisième.
13:46Donc, on a fait une bêtise, on a metté le bout là, les trois, je vous parle.
13:51Et si on essaie de vous spéter, papapapa, et le problème est résolu.
13:56Vous avez été gentils, les trois récompensés.
14:00Moi, je ne faisais pas de différence entre X, Y, Z, non.
14:04Si j'avais une récompense à donner, je la donnais aux trois.
14:07Et c'est tout.
14:10C'est peut-être une manière de faire qui a responsabilisé l'aînée
14:15parce qu'elle n'a pas perdu son droit d'aînée.
14:17Elle était l'aînée, il fallait la respecter.
14:20Si vous sortez, je ne suis pas là, dites-lui.
14:23Parce que je veux que quand je revienne,
14:25elles me disent, telle personne est allée à tel endroit.
14:28Et ça fonctionnait très bien.
14:30Donc, à l'âge de 14 ans, elle a pris son taxi pour aller au François, à l'API.
14:37Je pense qu'elle était déjà bien responsabilisée.
14:41Il ne faut pas faire gna gna avec les enfants non plus,
14:43parce que ça ne sert à rien du tout.
14:44– Et comment vous avez accepté son handicap ?
14:49– Je ne sais pas si j'ai accepté son handicap jusqu'à maintenant.
14:54C'est vrai que quand j'ai vu que chez les grands, elle n'était pas comme les autres,
15:00elle n'arrivait pas à faire ce que les autres faisaient.
15:02La collègue, c'était une amie, elle m'a dit,
15:04bon, on va la garder encore pour voir si ça va débloquer quelque chose.
15:09Ça n'a pas débloqué beaucoup de choses.
15:11Quand elle est arrivée au CP, c'était pareil, c'était pareil.
15:16Elle est restée au CP pendant 2 ou 3 ans.
15:19Après, elle est allée au collémentaire 1, c'était toujours pareil.
15:24Alors, moi, je me suis dit, ouh, il y a quelque chose qui ne va pas,
15:29ouh, c'est parce qu'elle est paresseuse.
15:33Alors, je n'ai pas opté pour la paresse.
15:35Je me suis dit, c'est peut-être quelque chose qui ne va pas,
15:38parce qu'elle faisait des convulsions commerciales.
15:42Je me suis dit, peut-être que ça a abîmé son cerveau.
15:45Et c'est docteur Bazin qui m'a expliqué que son cerveau a des parasites,
15:50elle ne sera jamais comme l'autre.
15:53Je ne suis plus ça, moi, je me suis dit, elle est déjà là,
15:55je ne vais pas vous péter, je ne vais pas me dire non plus…
15:59Non, non, non, à 14 ans, l'inspecteur est venu me voir pour me dire,
16:02madame Stéphanie Victoire, vous savez qu'on ne pourra plus garder Betty
16:05à l'école élémentaire, il faudra qu'on trouve un endroit.
16:07Alors, il me dit, faites, et dites-moi après.
16:10– Je rebondis sur une remarque que vous m'avez faite sur ma posture,
16:13jambes croisées, et vous m'avez dit,
16:16c'est mieux d'avoir les deux pieds posés, ancrés.
16:19Vous vous définissez comme cela, une femme ancrée, enracinée,
16:24avec ses deux pieds sur terre ?
16:25– Comment ? Bien sûr !
16:26Sinon, on m'aurait déjà engloutie, on m'aurait déjà balayée.
16:30Non, non, non, il faut poser ses deux pieds par terre.
16:35Parce que quand on met une jambe là, on est en position de faiblesse,
16:38il suffit d'un petit coup… – On est déséquilibré.
16:41– Tout de suite ! Tandis que là, je ne suis pas déséquilibrée.
16:45– Moi non plus, mais enfin, je l'ai noté.
16:48– Il faut s'asseoir, et puis nous sommes des femmes, il faut quand même…
16:52Vous voyez, normalement, c'est comme ça qu'on devrait se mettre,
16:55toujours comme ça, les jambes fermées, et puis comme ça.
16:58Pas besoin de mettre les jambes comme ça,
16:59à quoi ça sert de mettre les jambes comme ça ?
17:01Et puis après, on va vous dire, vous avez des petites barisses,
17:04il faut… – Non, je décroise mes jambes,
17:07je n'ai ni cette ni victoire, et pour vous dire qu'on va marquer
17:10une première courte pause avant de se retrouver dans quelques minutes
17:13pour parler bien sûr de votre rôle de présidente de la MAF.
17:16À tout de suite. – Merci.

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