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00:00Bonsoir à toutes et à tous, c'est un médicament à succès contre l'obésité, le Wegovy,
00:09très populaire aux Etats-Unis, il arrive aujourd'hui en France avec un encadrement
00:14strict dans un parcours de soins précis.
00:16Bonsoir Etienne Tichyt.
00:17Bonsoir Isabelle Raymond.
00:18Vous êtes le directeur général France de Novo Nordisk, laboratoire danois, première
00:23capitalisation boursière d'Europe, qui fabrique donc ce médicament vedette anti-obésité,
00:29commercialisé à partir d'aujourd'hui en France, mais avec un encadrement strict,
00:33je le disais, de la part de l'agence de sécurité du médicament, est-ce que vous comprenez
00:38cette prudence ?
00:39Déjà, la première chose, vous étiez en train d'évoquer Novo Nordisk, et je pense
00:43que c'est important de revenir aussi sur la gouvernance de notre entreprise, puisqu'on
00:47est détenu par une fondation, et à ce titre, on a aussi la responsabilité à la fois de
00:53développer des innovations, de maîtriser l'ensemble de la chaîne de production, et
00:57aussi de travailler en amont sur toute la partie prévention.
01:00Donc pour nous, les maladies chroniques, depuis plus de 100 ans, c'est excessivement important,
01:04et quand on parle d'un traitement de l'obésité aujourd'hui, bien évidemment on parle d'une
01:09innovation qui se doit d'être accompagnée aussi par l'ensemble des professionnels
01:14de santé.
01:15Et donc, premier médicament de ce type, commercialisé en France, mais qui s'obtiendra, je le disais,
01:20que sur ordonnance de la part d'un spécialiste en endocrinologie, diabétologie, nutrition,
01:26il ne sera pas remboursé dans un premier temps par la Sécu, est-ce que c'est une
01:29bonne chose ?
01:30Déjà, la première chose qui est importante, c'est de définir un parcours de soins.
01:34Et c'est vrai que depuis maintenant 3-4 ans, l'ensemble des parties prenantes dans le
01:40domaine de l'obésité, des sociétés savantes, ont réussi à établir un parcours de soins,
01:48une prise en charge des recommandations, mentionnant le produit en question que vous
01:51citez.
01:52Donc, pour nous, c'est une très bonne nouvelle, dans le sens où, en complément de tout ce
01:57qui peut être règles d'hygiène de vie et traitements médicamenteux, aujourd'hui,
02:04ça fait partie du parcours de soins entre le spécialiste, le médecin généraliste,
02:08et puis je rajoute, moi-même étant pharmacien, je rajoute aussi le pharmacien, parce que
02:12la dispensation est excessivement importante.
02:14Sauf que ce sera un spécialiste qui prescrira ce médicament, il faudra que d'autres traitements
02:20aient échoué par avance, il faudra aussi avoir moins de 65 ans, avoir un IMC particulier.
02:25Tout cet encadrement, il est nécessaire pour montrer que c'est un médicament avant tout
02:29et que ce n'est pas un coupe-fin.
02:31Exactement.
02:32C'est un médicament, c'est une innovation qui permet à la fois d'adresser les problématiques
02:36de poids, qui sont excessivement importantes aujourd'hui quand on a 10 millions de Français
02:41qui sont touchés par l'obésité, mais au-delà de ça…
02:438% de la population souffre d'obésité en France, un tiers de surpoids ou d'obésité.
02:48Le marché est énorme.
02:49Donc, énormément de patients à traiter.
02:51Et surtout, ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'au-delà du poids, il faut aussi
02:55préserver les autres organes.
02:56Et ce qui nous paraît important, c'est toute la sphère cardio-métabolique, celle
02:59sur laquelle on a une vraie légitimité depuis plus de 100 ans chez nos veneurs de disques,
03:03parce que dans ce contexte-là, on peut prévenir du décès cardio-vasculaire, on peut prévenir
03:09des accidents cardio-vasculaires et des infarctus du myocarde.
03:12Quels sont les résultats du WeGoVie aujourd'hui ?
03:15Quels sont les résultats, Étienne Tichyt, de votre médicament ?
03:19Aujourd'hui, les résultats permettent non seulement une perte de poids, mais surtout
03:24une augmentation des chances sur...
03:2515% de perte de poids en moyenne, c'est ça ?
03:28Entre 15 et 17, oui.
03:30Et plus de 20% de réduction du risque cardio-vasculaire.
03:32Quel est le prix qui sera préconisé pour ce médicament, le WeGoVie, quand il arrive
03:40sur le marché ?
03:41Entre 274 euros par mois à 365, ça reste quand même extrêmement cher, non remboursé
03:47par la Sécu, sachant qu'il faut un traitement de un mois, une boîte de 4 injections pour
03:51un mois.
03:52Donc là, la première chose, vous faites mention du prix, il faut savoir, quand on
03:56est sur un environnement de médicaments non remboursés, les marges des différents acteurs
04:02sont libres.
04:03Donc les marges grossisses, les marges pharmaciens sont libres, et donc là, c'est un prix
04:07indicatif que vous évoquez.
04:09Ce qui est important, c'est que, comme vous l'évoquiez, ça s'inscrit dans un parcours
04:13de soins, ça s'inscrit aussi dans une prescription initiale par un spécialiste, et derrière,
04:18l'objectif, ce n'est pas seulement de perdre du poids, c'est aussi de s'assurer de la
04:22survie cardio-vasculaire.
04:23Est-ce que l'objectif également de Novo Nordisk à terme, c'est que ce médicament,
04:28une fois qu'il aura prouvé son succès, qu'il soit remboursé par la Sécurité Sociale ?
04:32Je pense que, déjà, la première chose, on a les 10 000 premiers patients en Europe
04:37qui ont pu bénéficier de ce traitement étaient en France, via un accès précoce.
04:41Donc, sur une catégorie de patients qui sont plus à risque, puisque des indices de masse
04:46corporelle 40 et des facteurs de comorbidité, donc des complications typiquement pré-diabète
04:53ou de l'apnée du sommeil et tout ça.
04:55Donc, des patients pour lesquels 10 000 d'entre eux ont déjà pu bénéficier du traitement.
04:59Donc, évidemment, ce que l'on souhaite, c'est pouvoir avoir une prise en charge pour une
05:03catégorie de patients qui sera la plus en demande de traitement.
05:08Et quand je dis en demande de traitement, c'est en demande médicale de traitement.
05:12Est-ce que vous espérez le remboursement par la Sécurité Sociale ?
05:14On l'espère.
05:15Et en tout cas, on fait tout pour prouver aux autorités sanitaires qu'aujourd'hui,
05:19on va bien plus loin que la prise en charge du poids.
05:21On traite aussi le cœur.
05:22Quelles conséquences pour la France et notamment pour le site de production de Chartres,
05:26qui emploie aujourd'hui 1750 personnes ?
05:28Est-ce que ce médicament, il sera fabriqué en France ?
05:31En tout cas, vous l'avez noté, le 23 novembre dernier, nous avions communiqué
05:37en présence du Président l'extension de notre site avec un investissement record
05:42de 2,1 milliards d'euros.
05:43Avec le Président de la République Emmanuel Macron ?
05:44C'est ça, oui.
05:45Et donc, 2,1 milliards d'euros d'investissement pour construire une gigafactory de santé
05:50et faire en sorte qu'on puisse à la fois continuer à produire les traitements historiques,
05:57l'insuline, les GLP1, et aussi ce nouveau traitement dans le futur.
06:02Et aussi d'autres indications, parce que la recherche ne s'arrête pas là.
06:06Est-ce que vous espérez produire ce médicament en France ?
06:09En tout cas, on va tout faire pour pouvoir le produire à un moment donné en France.
06:13Et de quoi cela dépend-il ? Est-ce que ça dépend de la réaction du marché ?
06:16Est-ce que ça dépend du remboursement par la sécurité sociale de ce médicament ?
06:20Je pense que c'est plurifactoriel.
06:23Ce qui est important pour nous, c'est aujourd'hui d'avoir des lignes de production sur le site
06:26de Chartres qui nous permettent d'accueillir toutes les innovations du groupe.
06:30Et donc, typiquement, celle-ci en fait partie.
06:33Et je pense que l'avenir et nos prochaines émissions nous permettront certainement
06:38de conclure sur le nombre de patients qu'on va pouvoir traiter à partir des chaînes de production de Chartres.
06:44Merci beaucoup, Etienne Tichy, directeur général de Nouveau Nordisque France,
06:48à l'occasion de la commercialisation sous conditions, on l'a compris, du médicament anti-obésité.
06:53Vous étiez l'invité Echo de France Info ce soir.