L’invité éco

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Transcript
00:00 L'invité éco, Camille Reveil.
00:04 Bonsoir à toutes et à tous, nous parlons Black Friday, consommation sur consommation
00:09 et déconsommation aussi avec notre invité.
00:12 Bonsoir Enrique Martinez, directeur général de Fnac Darty, notre invité éco ce soir.
00:17 Je voudrais qu'on parle d'abord de cette campagne de publicité de l'Agence de l'environnement,
00:21 l'ADEME, vous l'avez peut-être vu, avec des dévendeurs qui incitent à moins consommer.
00:25 Ça a provoqué la colère d'une partie des commerçants, ça divise au sein du gouvernement.
00:29 Vous, vous en pensez quoi ?
00:31 Je pense que les consommateurs, ils ont déjà compris qu'il y a des alternatives à la consommation.
00:36 D'ailleurs, dans les preuves, il y a un sur deux qui ont déjà vendu ou acheté des produits d'occasion.
00:41 Et chez nous, on constate qu'il y a une réparation, on n'a jamais autant de réparer des produits.
00:46 Donc ça c'est déjà dans les habitudes des consommateurs.
00:50 Après ces campagnes, je pense qu'il est un peu inopportune, il arrive un moment où tous les commerçants
00:55 sont en train de récupérer son retard des chiffres d'affaires et surtout, je crois qu'on parle de la mode.
01:00 Je pense qu'on aurait pu faire d'une autre manière.
01:02 Après, dans les fonds, je pense que les consommateurs, ils n'ont pas attendu cette campagne
01:07 pour s'émobiliser sur une consommation plus responsable.
01:09 C'est peut-être pas le bon moment pour vous, c'est ça ?
01:12 Je pense que surtout, moi je préfère donner des bons services pour que les consommateurs les fassent
01:17 plutôt que de donner des léisons et tout d'autre, de pénaliser ces commerçants qui pour beaucoup,
01:22 sont déjà en train de s'émobiliser pour avoir des produits plus responsables, des circuits courts.
01:26 C'est pas les petits commerçants aujourd'hui qui gênent sous la tension écologique de la consommation.
01:30 Il faut s'intéresser à des grands secteurs mondiaux, de grandes plateformes qui sont en train d'envahir
01:35 l'espace européen avec des produits qui correspondent à aucun des standards de qualité qu'on souhaite dans les magasins.
01:41 Vous pensez à qui là par exemple ?
01:43 C'est pas très difficile à trouver et ce sont des plateformes qui à mon avis,
01:47 on devrait s'en occuper autant que les citoyennes européennes de pouvoir respecter les territoires de l'Europe
01:52 et surtout pour la qualité et la sécurité des produits qui sont en train de rentrer dans les marchés européens.
01:57 C'est un jour de Black Friday aujourd'hui, pour vous Fnac d'Arti, ça représente quoi en termes de vente un rendez-vous comme ça ?
02:02 Aujourd'hui Black Friday c'est devenu un des grands moments commercial de l'année avec Noël qui arrive.
02:08 Pour nous c'est une opportunité d'anticiper les ventes de Noël, ce que les consommateurs font,
02:13 et préparer des fêtes et c'est aussi des occasions de faire des économies parce qu'on propose aujourd'hui
02:19 des produits de qualité mais aussi avec des remises importantes.
02:23 Et dans des moments où le pouvoir d'achat est un peu en difficulté, c'est le moment où les consommateurs ne perdent pas.
02:29 Donc c'est un grand week-end d'activité pour nous.
02:32 Mais est-ce que c'est pas un peu paradoxal ? Est-ce que ça a encore du sens en 2023 de faire ces grosses journées promotionnelles ?
02:38 Il y a d'autres enseignes qui disent "nous on ne le fait plus". Est-ce que vous c'est une réflexion que vous menez par exemple ?
02:43 Moi je pense que Noël c'est toujours l'opportunité pour les personnes de faire des achats pour lesquels ils ont besoin,
02:49 besoin pour eux, besoin pour faire ses cadeaux.
02:51 Les produits qu'ils nous vendent dans l'essentiel sont des produits qu'on a besoin pour vivre de quotidien,
02:55 c'est pas des superflux, c'est pas de l'achat qu'on jette.
02:58 Quand vous achetez une machine à laver, normalement vous ne le faites pas par plaisir, vous le faites parce que vous en avez besoin.
03:03 La vôtre elle n'est pas réparable, elle est trop ancienne, vous déménagez.
03:07 Quand vous achetez un livre, c'est parce que vous avez envie de vous éduquer, de vous cultiver, c'est une nouveauté.
03:12 Donc nous on ne pense pas qu'on est dans la consommation poussée qui n'a aucun sens dans notre modèle.
03:17 Nous, ce qu'on vende à Black Friday c'est exactement ce qu'on vend pendant l'année, Noël inclus.
03:23 Sauf que là il y a des opportunités d'achat et les consommateurs ils cherchent des opportunités pour faire son pouvoir d'achat.
03:28 Donc on ne vous verra pas renoncer aux opérations promotionnelles du Black Friday ?
03:32 Mais de la même manière qu'il y a les soldes, de la même manière, je pense qu'il faut faire attention, les consommateurs aujourd'hui,
03:38 il y a un pouvoir d'achat qui est fragile, il y a un modèle économique des commerçants qui est fragile aussi, qui est très challengeé par différentes raisons.
03:45 Donc il ne faut pas casser ces modèles sociaux, il faut les faire évoluer.
03:49 Et nous on est les premiers, on a pris beaucoup d'engagement, d'initiatives sur la réparation, sur prolonger la vie de nos produits, les baromètres.
03:55 Nous nous avons éclairé les consommateurs pour consommer mieux.
03:58 Mais si vous cassez ces modèles qu'emploient des millions de personnes aujourd'hui dans ces pays, vous allez tomber sur un effet qui est tout à fait le contraire.
04:06 Je ne pense pas que le gouvernement s'est embarqué sur un projet de décroissance, c'est plutôt des croissances responsables.
04:12 Donc il faut les faire, il faut les faire avec de force, on peut aller beaucoup plus vite probablement, mais attention à ne pas faire payer ceux qui ne sont pas les culpables.
04:20 Justement, parlons-en de votre baromètre du SAV, c'est la sixième édition, bilan 1.
04:25 Ce qu'on y lit c'est que les français ont plus le réflexe de faire réparer leurs appareils qu'avant plutôt qu'en acheter un nouveau, mais il y a encore des freins à ça ?
04:32 Les freins principaux c'est, est-ce qu'il y a des techniciens dans les marchés suffisants et qualifiés pour réparer les produits dans de bonnes conditions ?
04:39 La réponse c'est que pas assez.
04:41 C'est pour ça qu'il faut former, nous on forme des centaines, et ce n'est pas assez parce qu'on ne peut pas couvrir tous les besoins de ces marchés.
04:48 Donc on a fait un travail d'éclairer les consommateurs pour choisir bien les bons produits.
04:52 Il faut travailler sur la disponibilité des pièces, parce que pas de pièces, pas de réparation.
04:56 Après, aujourd'hui la grande limite c'est des techniciens formés, qualifiés, satisfaits, et c'est une filière qu'il faut monter.
05:04 Parce que c'est pas les bonnouches réparation, c'est pas les amonts de stélés qui vont faire changer les choses.
05:09 C'est créer une économie de la réparation et ça passe surtout pour qualifier des ressources humaines.
05:14 Quels appareils vous réparez en priorité ?
05:17 L'essentiel aujourd'hui c'est les volumes chez l'électroménager.
05:21 C'est là qu'il y a des millions, il y a 7-8 appareils par foyer.
05:25 Donc on parle des centaines de millions de produits installés, c'est ce que nous utilisons au quotidien.
05:29 Donc ça c'est une grande majorité.
05:31 Et après aujourd'hui dans nos poches, on a aujourd'hui un appareil qui s'appelle un téléphone portable.
05:35 Parfois ça tombe, ça casse, ça tombe en panne.
05:37 Et c'est aussi des produits qui font partie dans les rankings des produits plus réparables et plus réparés d'aujourd'hui.
05:43 Combien de produits réparés sur une année ?
05:45 Je vous donne des chiffres.
05:47 Avant le Covid, nous étions à 1,6 million.
05:50 C'est pas loin d'un tiers de tout ce qui s'est fait en France.
05:53 Aujourd'hui on dépasse déjà les 2,5 millions.
05:56 Ça n'a jamais arrivé dans l'histoire de notre groupe.
05:58 Au contraire, on était en décroissance de la réparation.
06:01 Et là tous les cours sont changés.
06:04 Et aujourd'hui on répare de plus en plus parce qu'on a investi plus sur les pièces,
06:08 parce qu'on a investi sur les techniciens et parce que les consommateurs sont compris.
06:12 Et ils sont plus que jamais ouverts à réparer ces produits.
06:15 Quel impact a eu l'inflation sur vos ventes, sur le comportement de vos clients ?
06:19 L'inflation a impacté.
06:21 L'inflation plus manque de confiance des consommateurs.
06:24 Ça a impacté sur une baisse globale des volumes dans les marchés, globalement sur la consommation.
06:30 Il faut aussi regarder que pendant Covid 2021, il y a eu certaines catégories qui ont fait des volumes importants.
06:37 Tout ça combiné, ça fait qu'aujourd'hui si vous avez regardé nos chiffres,
06:42 à cumul t3 on est à peu près à -1% par rapport à l'année dernière.
06:46 Donc on n'est pas capable de dépasser l'inflation dans nos volumes.
06:50 On est un peu arrêtés.
06:51 Et ça probablement c'est plus impacté par les manques de confiance,
06:54 qui est finalement pour les pouvoirs d'achat,
06:56 qui en France ça ne s'est pas trop dégradé finalement.
06:58 Merci beaucoup Enrique Martinez.
07:00 Le directeur général de FNAC d'Arti vous êtes l'invité Echo de France Info ce soir.

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