Les Vraies Voix de l'emploi avec Joseph Calen, PDG fondateur de Linking Talents ; Jean-Loup Durousset, fondateur et PDG du groupe Noalys ; Grégory Alter, responsable développement RH d’OPCO Santé ; Sabrina Mekraldi, manager de la division Santé du cabinet de recrutement Ficoba.
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
00:04On est ravis de vous retrouver avec Nicolas Leroy, directeur du recrutement du groupe
00:08fiducial qui m'accompagne toutes les semaines, tous les mardis, et on va parler emploi.
00:12Ça va Nicolas ?
00:13Bonsoir Cécile.
00:14Oh dis donc la petite voix qu'il est mignon ! Bonsoir Cécile, on dirait un bon élève.
00:18Le secteur médical est en pleine transformation, notamment en raison des évolutions démographiques
00:23et technologiques.
00:24Cette dynamique crée donc des opportunités d'emplois variées, mais elle pose aussi
00:28des défis importants en matière de recrutement, de retention de talents et d'adaptation
00:32aux nouvelles compétences requises.
00:35Et donc c'est des sujets que nous allons aborder avec des enjeux sur le marché du
00:38travail médical en présence de quatre experts qui partagent notre vision avec leurs expériences.
00:44On vous les présente tout de suite.
00:45Bienvenue dans les vraies voies de l'emploi.
00:47Les vraies voies Sud Radio.
00:50Et avec nous, Joseph Calan qui est président, directeur général et fondateur de LinkedIn
00:58LinkedIn Talents, tout à fait.
01:00Merci, bonsoir.
01:01Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:02Grégory Alter qui est responsable développement de RH Opco Santé, c'est bien dit, c'est
01:07bien dit.
01:08Et puis Jean-Loup Durousset qui est avec nous, fondateur et PDG du groupe Naolis.
01:12Est-ce qu'il est avec nous ou pas encore ? On ne me dit pas encore et dans un instant
01:16bien sûr.
01:17Sabrina Mekraldi sera avec nous, manager de la division santé du cabinet de recrutement
01:21FICOBA.
01:23On a envie de revenir déjà avec vous, Joseph Calan, président, directeur général de
01:30LinkedIn Talents, je vais y arriver.
01:35C'est un groupe qui est structuré, 14 pôles d'expertise spécialisé dans la santé, mais
01:40pas que.
01:41Aujourd'hui, vous traitez de regroupement d'expertise en France et à l'international.
01:45Aujourd'hui, si on doit faire un état des lieux sur ce marché de l'emploi et ses filières
01:51médicales, qu'est-ce qu'on pourrait dire ? Est-ce que c'est d'abord un marché pénurique ?
01:55Extrêmement pénurique.
01:56C'est peut-être le marché le plus pénurique en France, ou en tout cas, il fait partie
02:00des marchés les plus pénuriques.
02:02Aujourd'hui, pour vous donner un exemple, quand on arrive à envoyer quatre dossiers
02:07de candidature à nos clients en moyenne sur chaque mission sur la santé, on n'arrive
02:12à en envoyer que deux.
02:13Je peux rentrer un peu dans les détails de cette pénurie si vous le souhaitez.
02:18Il y a d'une part, évidemment, le vieillissement de la population, qui fait qu'on a de plus
02:23en plus besoin de s'occuper des personnes âgées, donc par définition de personnes
02:27qui ont des problèmes de santé.
02:29D'autre part, il y a la diminution de la population active, on va dire au sens large,
02:35ce qui fait qu'on a un manque de main d'oeuvre.
02:37Et puis, il y a les progrès de la médecine, qui fait qu'on a de plus en plus de spécialités
02:41et de possibilités de soigner les gens.
02:43Donc, toute cette équation fait qu'au final, on a beaucoup de demandes et peu d'offres
02:47Je rebondis sur ce que vous dites, quand vous disiez 4, maintenant c'est 2.
02:50Mais est-ce que ce sont deux personnes qui correspondent parfaitement au job ?
02:54Ou alors, il faut quand même pousser un petit peu ?
02:56Ou faire de la formation ?
02:57Je ne suis pas sûr, peut-être que Grégory aura une opinion et d'autres personnes aussi
03:01sur la question, mais je crois qu'aujourd'hui, on peut difficilement être difficile quand
03:08on recrute, par exemple, des infirmières, tellement il y a un besoin.
03:11Alors, ne parlons pas des médecins, c'est des besoins terribles.
03:14On connaît les sujets de manque de médecins dans les campagnes, de déserts médicaux.
03:21Et donc, oui, c'est des bons profils, parce que de toute manière, on a besoin de monde.
03:27Les hôpitaux ont énormément recours.
03:29C'est presque qu'on a besoin de bras aujourd'hui.
03:30C'est-à-dire que même avec un peu moins de compétences, mais c'est des bras surtout.
03:34Tout à fait, on cherche beaucoup d'aides-soignants aussi.
03:36Donc, dans toute la grille hiérarchique médicale, on cherche du monde.
03:40Et les hôpitaux sont tous en sous-effectifs.
03:43Il y a des besoins dans tous les domaines.
03:45Ça vient aussi des problèmes de numerus clausus qui ont été installés sur les métiers médicaux
03:50au début des années 70 et qui font qu'aujourd'hui...
03:54L'entonnoir fait que...
03:55Exactement, on s'y est repris trop tard.
03:57Alors, visiblement, vous nous dites que le vieillissement de la population n'aurait pu l'anticiper.
04:01Est-ce que cette pénurie de candidats et donc de main-d'oeuvre sur ces métiers,
04:06est-ce que vous pensez qu'elle est en train d'être anticipée, notamment suite à la crise de Covid ?
04:09Ou est-ce qu'au contraire, ça n'a rien changé et on va se retrouver avec une pénurie
04:13qui va s'accentuer justement avec ce vieillissement ?
04:15Alors, sur les médecins, on fait des efforts.
04:18Notre président, depuis 2021, suite au Covid, a lâché du lest sur le numerus clausus
04:24et donc on en forme davantage.
04:26Ceci dit, il y a d'autres problèmes.
04:28C'est notamment qu'on n'a pas assez de professeurs pour former ces gens-là
04:32et pas assez d'universités pour les former.
04:34Et de ce que j'ai lu, on pourrait être un peu plus détendu par rapport à la demande en 2030.
04:40Sauf qu'il y aura aussi énormément d'autres...
04:42Il reste un paquet d'années quand même.
04:44Et puis je crois qu'on n'est pas capables non plus de voir tout ce qui va se passer au niveau des progrès.
04:47C'est-à-dire qu'il y a de plus en plus aussi d'évolution médicale
04:50avec notamment aujourd'hui beaucoup de besoins sur tout ce qui est data analyse.
04:54C'est-à-dire qu'on va chercher plein d'informations sur les génomes,
04:57sur tout ce qui se passe dans tous les hôpitaux, etc.
04:59pour essayer de faire davantage de prévention.
05:01Et donc il y a énormément de métiers, de nouveaux métiers.
05:03Ça serait, je crois, une question future qu'on aura.
05:07Mais ce qui veut dire que ceux qui sont là aujourd'hui ont aussi besoin d'être formés.
05:11C'est-à-dire qu'il faut de la formation continue sur tout le monde et tout le temps.
05:15Oui, tout à fait.
05:16Mais encore faut-il qu'ils aient le temps d'aller en formation.
05:19Mais oui, effectivement.
05:21Ça fait peur.
05:23Aujourd'hui, comment attirer les talents ?
05:26Parce que ça aussi, c'est une grande question.
05:29On a beaucoup de talents qui partent à l'étranger ou qui partent dans le privé
05:33ou qui changent de métier.
05:35Parce que d'abord, le métier est visiblement plus attrayant pour des raisons d'horaire,
05:40des raisons aussi de salaire.
05:43Comment travailler ces adéquations ?
05:45Sur les horaires, peut-être que Grégory pourra s'y compléter.
05:48Vous pouvez, bien entendu, Grégory.
05:52Vous êtes responsable développement RH.
05:57Juste sur les horaires, je crois qu'il y a des évolutions qui ont été faites dans ce sens-là.
06:01Aujourd'hui, c'est d'ailleurs une des demandes fortes des jeunes
06:04de pouvoir avoir un équilibre vie privée et vie pro.
06:07Non seulement, on n'a pas assez de monde,
06:09mais en plus, ceux qu'on a souhaitent travailler moins que ce qu'ils faisaient avant.
06:12Par contre, la santé reste...
06:15Il y a une étude qui a été faite par la Fondation Clariane au début de 2024
06:19qui montrait que la santé était le deuxième secteur d'activité
06:24le plus attractif pour les jeunes, juste après le luxe.
06:27Ça veut dire que la santé, pourquoi ?
06:29Parce que c'est un métier de soin, un métier valorisant socialement,
06:32et c'est un métier de contact.
06:35Tout ça, ça plaît aux gens.
06:37Est-ce que vous êtes inquiet ?
06:39Non.
06:41Ces métiers-là n'ont pas bonne presse pour tout ce qui est vie pro, vie perso.
06:44C'est un des problèmes qui fait que les gens ne sont pas assez très valorisants,
06:48mais c'est surtout aussi très contraignant en termes de vie pro, vie perso.
06:52C'est peut-être ça qui fait la difficulté d'attirer sur ces métiers.
06:55C'est quelque chose qui est clairement en évolution, par la loi bien sûr,
06:59mais parce qu'on apprend aussi des crises qu'on traverse,
07:03la dernière étant évidemment dans ce secteur la crise sanitaire,
07:06qui a aussi débloqué des possibilités qu'on n'avait pas avant.
07:10L'urgence créait les nécessités,
07:13et ça a ouvert des portes qui, je pense, ne se refermeront pas.
07:16Il y a des habitudes qui ont été prises,
07:18je crois que vous parliez la semaine dernière de télétravail,
07:20mais ce n'est qu'un exemple.
07:21Même dans les métiers de la santé, notamment de la santé privée,
07:25on a parlé des médecins, je pense qu'on est assez d'accord là-dessus,
07:28le principal besoin, c'est des bras.
07:32Le principal besoin, c'est des aides-soignants,
07:35c'est des infirmiers diplômés d'État.
07:37Rien qu'avec ces deux métiers, on couvre quasiment 20% ou 25% de la demande.
07:42Allez, on va faire une petite pause, on va revenir dans quelques instants,
07:45et on viendra aussi avec vous pour nous expliquer ce qu'est Opco Santé,
07:49parce que c'est important aussi.
07:510800 26 300 300, vous savez que vous pouvez nous appeler
07:54si vous avez des questions à poser, ou si vous êtes en tout cas dans cette situation,
07:58vous cherchez un emploi, ou peut-être une reconversion,
08:01on verra si ça fonctionne, les reconversions.
08:03On en parle dans un instant, on est ensemble avec Nicolas Leroy, jusqu'à 20h.
08:08Sud Radio, parlons vrai.
08:12Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
08:16Les vraies voies de l'emploi avec Nicolas Leroy, qui DRH chez Fiducial.
08:22Avec ce sujet très intéressant, c'est bien sûr le secteur de la santé,
08:26vous savez qu'il souffre, comme beaucoup de secteurs.
08:28Joseph Calin est avec nous, président, directeur général et fondateur de Linking Talents.
08:32Jean-Loup Duroussec est président et fondateur du groupe Noalice.
08:39Et puis Grégory Alter, qui est responsable de développement RH d'Opco Santé.
08:43Et on essaye de faire un espèce de petit état des lieux,
08:46ce sont des gens qui sont sur le terrain, qui comprennent quels sont les enjeux,
08:50et qui doivent traiter ce sujet finalement de l'emploi.
08:53C'est toujours un peu difficile.
08:55Et le groupe Noalice, c'est un réseau de sensés privés,
08:58pluridisciplinaires, composé de plusieurs établissements,
09:01avec vous Jean-Loup Duroussec.
09:03Aujourd'hui, vous avez une vision finalement de la santé qui est un petit peu différente.
09:08Vous avez décidé de tout regrouper sous un même groupe,
09:13et de faire finalement de la santé privée.
09:16Si j'ai bien résumé.
09:18Il va me dire non, pas du tout.
09:20Merci d'abord de me donner la parole.
09:23J'espère que vous m'entendez bien.
09:25On vous entend très bien.
09:26Parfait. Merci.
09:28Effectivement, nous sommes un petit groupe,
09:30et j'entendais tout à l'heure, nous sommes un petit groupe qui gère en privé,
09:34mais qui gère dans des territoires isolés.
09:36Aujourd'hui, je vous appelle d'Aubonat, dans l'Ardèche.
09:39Et donc les problématiques des territoires, je ne fais que ça.
09:42La journée, j'étais précédemment à Roussillon, en dessous de Vienne.
09:46Et nous avons des établissements à Montbéliard et dans le Gard également.
09:50Vous voyez que c'est des préoccupations que l'on a.
09:52Et je remercie Nicolas Leroy de sa possibilité de m'exprimer sur ce sujet de la formation.
09:57Ça fait plusieurs années déjà, puisque moi, ça fait bientôt 40 ans que je suis dans le secteur de la santé,
10:02et que je vois l'évolution des professionnels de santé.
10:06Je pense qu'il y a historiquement déjà un malaise dès l'initial de la formation.
10:12C'est-à-dire que la formation des professionnels de santé, des médecins en particulier,
10:16est une formation qui a vocation d'attribuer des postes dans des centres hospitaliers.
10:22Et ce n'est pas une formation à destination de former des praticiens pour aller dans le secteur de la santé.
10:28Je veux dire par là que la première question, c'est le parcours avec le concours national classant et les affectations.
10:35Les affectations sur les villes et les affectations dans les spécialités.
10:41Or, le métier de médecin est un métier pluridisciplinaire.
10:45Oui, allez-y, on vous écoute.
10:47Oui, je disais, le métier de médecin est un des plus beaux métiers du monde.
10:50D'abord parce qu'il est international.
10:52Vous le savez, quand vous avez un diplôme de médecin, vous pouvez, dans toute l'Europe, exercer votre profession.
10:57Et puis, c'est un métier, vous savez, une des personnes préférées des Français était médecin, c'est Michèle Simès.
11:03Et vous pouvez être journaliste, vous pouvez être médecin scolaire, vous pouvez être dans l'industrie du médicament.
11:09Mais la formation ne prévoit pas ces métiers-là.
11:12Elle forme avec une perspective hospitalière.
11:15Et du coup, on a un premier malaise.
11:18Le centre hospitalier universitaire ne forme que pour l'hôpital et pas pour l'ensemble de la palette hospitalière.
11:25Ce qui fait que quand les médecins quittent le secteur pour aller embrasser d'autres carrières, universitaires, de recherche,
11:31ou peut-être même dans le journalisme, en fait, on a l'impression qu'on vide l'hôpital de son corps précieux de médecin.
11:38Alors que dans les autres universités, on forme effectivement des étudiants pour l'ensemble des acteurs et l'ensemble des secteurs.
11:44Et j'appelle de mes voeux depuis déjà bien longtemps à ce qu'il y ait une gestion prévisionnelle des emplois médicaux.
11:49Ces gestions prévisionnelles des emplois médicaux doivent faire le point sur l'ensemble des acteurs, publics ou privés.
11:55Et par exemple, depuis 40 ans, on ne m'a jamais demandé combien de médecins allaient partir à la retraite dans les cinq prochaines années,
12:02quelles étaient les disciplines que je souhaitais développer, de manière à prévoir les formations.
12:06Il faut savoir, par exemple, que sur les soins de suite et de réadaptation,
12:10vous avez 1000 établissements de soins de suite et de réadaptation en France,
12:14et vous n'avez pour l'instant que 40 médecins formés en réadaptation fonctionnelle.
12:18Alors justement, sur le métier de médecin, est-ce que vous êtes en train de nous dire finalement que c'est assez fermé ?
12:24Moi, je me demandais en fait, pourquoi le numerus clausus est aussi peu adapté, justement, à cette gestion prévisionnelle ?
12:30Et pourquoi finalement on a attendu la crise de Covid pour augmenter le numerus clausus ?
12:35L'histoire du numerus clausus, comme son nom l'indique, c'était fermé.
12:39Ah, ça coupe.
12:41Fermé. Clausus, c'est fermé.
12:43Et donc, toute l'histoire du numerus, c'était de réduire le nombre de médecins,
12:46avec des théories plus ou moins élaborées sur un médecin, ça prescrit.
12:49Si ça prescrit et qu'on l'enlève, on diminue les prescriptions,
12:52donc on diminue le coût de la sécurité sociale, par exemple.
12:55Et donc, pendant des années, on a travaillé sur une diminution du numerus clausus, et on a réduit.
13:01Ça allait de pair avec une volonté du corps médical, il faut le dire aussi,
13:04et c'est un peu provocateur peut-être, mais de moins on est nombreux, plus on est précieux.
13:09Et c'était une stratégie qui pouvait se comprendre.
13:13C'est ce qui s'est passé.
13:15Et en plus, on a renforcé cette rareté par l'hyperspécialisation.
13:21Et le débat n'a jamais eu lieu entre hyperspécialisation et compétence acquise, multicompétence.
13:27Dans mon territoire de bon âge, je préfère des gens très compétents, polyvalents,
13:31plutôt que des gens hyper spécialisés, qui vont me poser quelques problèmes organisationnels.
13:36Jean-Loup Durosset, ça veut dire qu'une infirmière qui travaille depuis 10 ans en centre hospitalier,
13:43qui a acquis des compétences, ne peut pas aujourd'hui accéder à un poste un peu différent.
13:49C'est par silos, elle restera infirmière toute sa vie, c'est ça ?
13:53C'est ce que vous évoquez, très important, et c'est tout le malaise qu'on a dans le secteur de la santé.
13:57En 40 ans, nous n'avons pas réussi à faire en sorte qu'il y ait un ascenseur social réel qui se mette en place.
14:03Cet ascenseur s'est arrêté dans les années 80, parce que j'ai connu,
14:07et vous avez connu peut-être, des praticiens qui étaient kinés à l'origine,
14:11qui ont fait médecine, qui sont devenus médecins, qui sont ensuite devenus professeurs,
14:14et pour certains même ont été conseillés au ministère, et même ont créé ce qu'on appelle aujourd'hui la Haute Autorité de Santé.
14:20Ils ont fait ces parcours croisés, aujourd'hui ce n'est que guerre possible.
14:24Et donc l'ascenseur social ne marche pas.
14:27Une sage-femme ne pourra pas devenir obstétricien, un infirmier anesthésiste ne pourra pas devenir anesthésiste,
14:32et une infirmière, encore mieux, ne pourra plus être médecin.
14:36Car si elle réenclenche le parcours, il faut qu'elle redémarre tout.
14:42Et au lieu d'être médecin dans sa spécialité.
14:46Pourquoi on utilise autant de médecins étrangers, alors qu'on pourrait justement remettre en route cet ascenseur social pour les professions médicales ?
14:54Pour moi c'est un des grands scandales de notre secteur.
14:57Vous disiez tout à l'heure, les uns les autres, qu'il y a-t-il des candidats ?
15:00Il y a 90 000 jeunes qui s'engouffrent dans le secteur de la santé pour être médecin.
15:05Sur ces 90 000, on est la seule université qui a ce qu'on appelle des reçus collés.
15:10C'est-à-dire des gens qui ont plus de la moyenne, voire certains même ont 13 ou 14 ou 15, et sont refusés.
15:16Et donc qu'est-ce qu'on assiste ? On assiste à un triple phénomène.
15:19A des déçus dans le parcours, parce que c'est un parcours sélectif, avec beaucoup de déceptions.
15:25On ne choisit pas forcément sa spécialité.
15:27J'ai ici un jeune interne qui voulait être chirurgien vasculaire.
15:30Il ne sait pas ce qu'il va être, peut-être sur le médecin généraliste ou peut-être médecin du travail,
15:34parce que son concours classant l'a affecté dans une activité qu'il n'avait pas désirée.
15:38Deuxièmement, vous avez des gens reçus collés qui vont aller à l'étranger, en Roumanie.
15:43En Roumanie, il y a des universités qui proposent à nos jeunes Français de se former.
15:47Il y a un coût supplémentaire incontestable qui nous amène parfois à soupçonner l'État français
15:51de dire finalement qu'il y a 3 000 Français qui vont être formés à l'étranger,
15:55donc ça coûte moins cher à l'enseignement supérieur français.
15:58Et puis du coup, vous recrutez chaque année 3 000 à 4 000 étudiants étrangers
16:02qui viennent de pays hors Union européenne, puisque dans l'Union européenne, on a la libre circulation.
16:073 000 à 4 000 qui vont devoir faire un parcours complémentaire de deux ans,
16:11ce qu'on appelle l'EHPADU, pour être affectés dans des territoires.
16:15Le monde marche à l'envers, vous ne pouvez pas partir de 90 000 candidats spontanés
16:19et finir avec une telle catastrophe.
16:21On va faire réagir avec Grégory Alter, responsable de développement RH d'Opco Santé.
16:25Vous avez un rôle clé finalement dans l'accompagnement des évolutions de ces métiers de la santé.
16:30Quand vous entendez ce qui est dit, est-ce que vous, vous êtes plutôt d'accord
16:34de dire qu'un acquis pourrait valoir un diplôme ?
16:38Complètement. Alors, je parlerai principalement de la santé privée,
16:42mais néanmoins, ça reste tout à fait valable.
16:44Je me retrouve complètement dans les chiffres qui viennent d'être évoqués.
16:48Il y a beaucoup de dispositifs aujourd'hui récents,
16:52beaucoup de dispositifs récents qui permettent à des personnes
16:57de valoriser en fait une expérience acquise pour s'emparer de passerelles professionnelles
17:05qui vont leur permettre de rebondir dans ce secteur.
17:07Sur quels postes par exemple ?
17:09On a beaucoup parlé des médecins jusque là, mais sur les postes d'infirmiers diplômés d'État,
17:15d'aide-soignants, d'accompagnants, de moniteurs éducatifs.
17:20Tout ce secteur en fait, et on parlait tout à l'heure de départ à la retraite,
17:25je crois qu'entre 110 et 112 000 départs à la retraite à 3 ans.
17:29Tout à l'heure on parlait à 5 ans, déjà à 3 ans il y en a 112 000.
17:3210%, ça représente 10% des ETP du secteur.
17:35Ce qui est énorme.
17:36C'est majeur.
17:37Et donc notre collègue évoquait la nécessaire anticipation de ces besoins.
17:44C'est le rôle des opérateurs de ce secteur de travailler sur la gestion,
17:49ce qu'on appelle avant la GPEx, ce qu'on appelle maintenant la gestion des emplois
17:53et des parcours professionnels, GEPP, pour ceux qui connaissent le terme,
17:56qui permettent d'aller analyser les compétences comme une valeur.
18:08Quelles sont les compétences sur lesquelles on est en retard,
18:11quelles compétences on est acquis,
18:13et comment est-ce qu'on peut ensuite aller s'emparer d'un nouveau métier,
18:15voir, ça c'est pour la formation, c'est pour la progression,
18:18l'ascenseur à remettre en marche, dont vous parliez tout à l'heure,
18:21mais aussi le deuxième levier sur l'attractivité, pareil,
18:24aller chercher des gens qui ne sont pas de ce secteur-là.
18:26Il y a eu une campagne l'année dernière,
18:29et cette année encore, qui s'appelle Diplômés de la vie,
18:34qui permet une prise de conscience sur le fait que quelqu'un
18:38qui naturellement a un métier ou une situation dans laquelle
18:41il ou elle accompagne un professionnel de la santé,
18:45s'occupe lui ou elle-même de quelqu'un,
18:47peut basculer sur un emploi professionnel dans ce secteur-là.
18:50On va en reparler dans un instant, on fait une petite pause.
18:52On est ensemble jusqu'à 20h sur ces métiers de la santé,
18:56multiples métiers, multiples expertises, en tout cas, ça recrute.
19:00Sachez qu'aujourd'hui, on a tout ce qu'il faut pour vous trouver du travail
19:05et vous permettre d'avoir un métier qui vous ressemble.
19:08Allez, on fait une petite pause, on revient dans un instant.
19:11Sud Radio, parlons vrai.
19:15Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
19:19Les vraies voies de l'emploi avec Nicolas Leroy,
19:21qui m'accompagne tous les mardis, directeur du recrutement du groupe Fiducial.
19:24On parle du secteur médical aujourd'hui, qui souffre, comme beaucoup de secteurs,
19:29et qui mériterait peut-être une petite réforme,
19:33en tout cas pour trouver ce qu'on appelle l'ascenseur social.
19:37Avec nos 4 invités, Joseph Calland, PDG, fondateur de Linking Talent,
19:41Jean-Loup Duroussé, fondateur du groupe Noalice,
19:43Grégory Alter, responsable développement RH d'Opco Santé,
19:46et Sabrina Mekraldi, managère de la division santé du cabinet de recrutement FICOBA.
19:50On évoquait il y a quelques instants avec vous, Grégory Alter,
19:53la possibilité de se dire, est-ce que finalement ce métier peut accepter des reconversions ?
19:59Parce que c'est ça aussi, c'est qu'on a fait un métier toute sa vie
20:02qui n'était pas forcément celui qu'on aimait.
20:04Le médical, il faut avoir forcément une appétence pour l'humain.
20:08Est-ce qu'à 20, 30, 40 ans, on peut se dire qu'on peut devenir infirmier,
20:14médecin c'est difficile, mais en tout cas sur une compétence équivalente ?
20:18Je vais tailler un petit peu, mais oui.
20:20Ça m'avance si vous étayez un peu.
20:25Oui, complètement, plus qu'avant.
20:27Et surtout, il faut un peu diffuser le message.
20:30L'intérêt aussi, c'est de donner à ceux qui sont en cette situation-là
20:33aujourd'hui, qui se posent la question,
20:35ou qui sont au contact de personnes qui sont dans ce milieu,
20:37l'information que oui, c'est complètement possible.
20:40Ça n'était certainement pas autant avant,
20:42parce qu'on était dans un système assez classique,
20:44l'éducation nationale, ma filière, etc.
20:46Et aujourd'hui, la reconversion,
20:48que ça soit...
20:50On peut prendre la main sur son avenir professionnel,
20:52ça fait même l'objet de loi en 2018,
20:54la loi Avenir, qui n'est pas passée inaperçue,
20:57qui remet en fait, d'ailleurs, les opérateurs de compétences,
21:01dont je fais partie, au cœur du dispositif,
21:03pour à la fois travailler sur l'attractivité,
21:05mais aussi accompagner leurs adhérents,
21:08dans leur secteur respectif, en l'occurrence celui-ci,
21:10de la santé,
21:12dans les problématiques de montée en compétences,
21:15de reconversion,
21:17en allant s'adresser soit à des personnes
21:19qui sont déjà sur un parcours professionnel,
21:21soit des gens qui sont en reconversion,
21:23qui sont chez France Travail,
21:25ou auprès de l'APEC, qui est un de nos partenaires.
21:27Alors, ce que ne comprennent pas forcément nos visiteurs,
21:29c'est pourquoi le monde de la santé
21:31est aussi, on va dire,
21:33segmenté.
21:35Cécile en parlait tout à l'heure, pourquoi une infirmière
21:37ne peut pas devenir médecin,
21:39et en fait, qui aurait le pouvoir
21:41un peu de casser ses digues ?
21:43Alors ça, je pose la question à Grégory et à Jean-Loup,
21:45alors je ne sais pas qui veut répondre,
21:47mais en fait, qui pourrait
21:49modifier justement, parce que moi, je vois plein de secteurs
21:51sur lesquels il est possible d'évoluer,
21:53on parle de formation professionnelle, mais en fait, pourquoi
21:55aujourd'hui, est-ce qu'il y a un conservatisme,
21:57un lobby des médecins ? Je ne sais pas.
21:59Je vous pose la question.
22:01Je ne pense pas qu'il y ait un lobby des médecins,
22:03mais je pense qu'il y a
22:05une vraie difficulté par la formation,
22:07il y a un ticket d'entrée,
22:09si vous passez l'expression, il y a un ticket d'entrée
22:11de formation
22:13complexe
22:15sur le médical,
22:17qui fait qu'il y a un plafond,
22:19j'aime pas trop cette expression, mais il y a bien un plafond,
22:21qui fait qu'après un fermier, ça nécessite un gros
22:23travail, un gros investissement,
22:25pour repasser le cap.
22:27Au-delà de ça, Nicolas, si je peux me permettre,
22:29même entre les médecins, aujourd'hui, il y a de plus en plus
22:31de spécialisations. Quand, il y a 40 ans,
22:33on avait un chirurgien
22:35qui pouvait soigner, pour le faire très simple,
22:37le bras et la jambe, aujourd'hui,
22:39on va avoir un chirurgien spécialisé
22:41sur un os du pied,
22:43et ça va être, finalement,
22:45pourquoi ? Parce que la médecine progresse, tout simplement,
22:47et que, du coup, on a des experts de plus en plus
22:49pointus, et que les passerelles ne se font pas
22:51si facilement, à partir du moment où on est expert
22:53Mais, je pense, aux avocats, par exemple,
22:55quand vous étiez juriste, on va dire, un certain
22:57nombre de temps, vous avez une passerelle qui vous permet
22:59de reconnaître et de devenir avocat, qui est aussi une profession
23:01réglementée. Pourquoi, aujourd'hui, ce type
23:03de passerelle ne serait pas envisageable pour le métier
23:05de médecin, par exemple ?
23:07Je pense, justement, que c'est la grosse
23:09question, parce qu'il y a 20 ans, les médecins pouvaient avoir
23:11des compétences acquises pendant le parcours,
23:13et un médecin généraliste pouvait devenir
23:15gynéco-obstétricien, un parcours
23:17complémentaire, ou peut-être un oncologue
23:19pouvait devenir pneumologue, et ça leur
23:21permettait, d'ailleurs, de rebondir dans la vie professionnelle.
23:23Oui.
23:25On peut, au bout d'un moment,
23:27comprendre qu'au bout de 20 ou 30 ans, on peut se
23:29lasser d'avoir exercé tel type de métier.
23:31Et pour les infirmières, c'est un peu pareil, parce que
23:33je pense que, quand on est infirmière,
23:35on a envie d'avoir une perspective. Si vous leur
23:37donnez pas de perspective d'évolution, c'est quand même
23:39extrêmement frustrant de savoir que vous rentrez
23:41à 20 ans, et que vous pouvez déjà connaître
23:43votre bulletin de salaire dans 30 ans.
23:45Je trouve ça désespérant.
23:47Je le dis, et il faut donc faire donner des possibilités
23:49des passerelles et des cris
23:51d'évolution. Pourquoi ça se passe ?
23:53Parce que, d'abord, vous avez des ministères différents
23:55qui interviennent. Vous avez le ministère de la Santé,
23:57et vous avez le ministère de l'Enseignement supérieur.
23:59Déjà, il y a deux passerelles
24:01complémentaires qui ne sont pas tout à fait établies.
24:03Qui définit les quotas ?
24:05Vous savez qu'on ne dit pas praticien
24:07hospitalier, on dit praticien hospitalier
24:09et praticien PU-PH.
24:11Praticien universitaire, praticien hospitalier.
24:13C'est ces deux ministères qui auraient le pouvoir
24:15de changer les choses.
24:17Il y a les deux ministères qui sont concernés
24:19pour définir le numerus apartus.
24:21C'est les deux ministères concernés
24:23qui peuvent le faire. Pour les infirmières
24:25et pour les paramédicaux, je parle sur le contrôle de Grégory,
24:27mais les régions, aujourd'hui,
24:29déterminent avec les ARS
24:31le quota de formation des infirmières
24:33et des aides-soignantes,
24:35et c'est eux qui définissent le besoin
24:37nécessaire. On avait
24:39connu il y a 15 ans une grave crise des infirmières.
24:41Aujourd'hui, grâce à cette évolution
24:43régionale, il y a peut-être une question
24:45de centralisation et de régionalisation
24:47de l'analyse des besoins,
24:49parce que pour les médecins, tout est centralisé
24:51et rien n'est régionalisé.
24:53Pour les infirmières, pour l'instant,
24:55et les paramédicaux, c'est encore régionalisé.
24:57Mais le dispositif est
24:59complexe, parce que pour les infirmières,
25:01par exemple, le contrat d'apprentissage,
25:03on peut faire un contrat d'apprentissage, si je me trompe,
25:05Grégory, vous me corrigez, c'est un contrat
25:07qui porte sur deux ans, alors que la formation
25:09est supérieure à deux ans.
25:11Il n'est pas tout à fait adapté
25:13à ces modalités
25:15de formation. Et on n'arrive pas
25:17à caler quelque chose qui soit cohérent
25:19pour accompagner les jeunes femmes
25:21ou les jeunes hommes qui voudraient s'installer
25:23dans des dispositifs
25:25d'accompagnement
25:27qui collent à la réalité du terrain.
25:29Juste pour
25:31recentrer un peu les choses,
25:33je ne crois pas que la demande première
25:35des infirmières, c'est de pouvoir évoluer en tant que médecin.
25:37Aujourd'hui, ce qu'on voit
25:39dans les études,
25:41c'est que la demande première des infirmières,
25:43ça va être d'avoir du temps libre,
25:45aussi pour leur vie privée, c'est-à-dire de ne pas être
25:47trop soumis à un rythme de travail trop fort, etc.
25:49Non, c'est juste pour resituer un petit peu le débat sur
25:51ce que vous avez raison.
25:53Est-ce que ça veut dire, pardon, parce que ce que j'entends là,
25:55est-ce qu'on est sortis de la vocation
25:57dans ces métiers-là ? Est-ce que ça devient
25:59un métier classique ?
26:01Parce qu'avant, on ne comptait pas ses heures,
26:03on était vraiment dans l'engagement.
26:05Peut-être, c'est une question.
26:07C'est un phénomène global.
26:09C'est un phénomène global au-delà de ce métier.
26:11On connaît ça dans toutes les entreprises.
26:13La santé, c'est particulier quand même.
26:15La santé, c'est un engagement humain que vous n'avez pas
26:17quand vous êtes comptable.
26:19Nicolas Leroy.
26:21On n'est pas dans la même
26:23vocation du don de soi-même.
26:25Je pense que c'est un petit peu
26:27rêvé, quand même, comme manière de voir les choses.
26:29Je pense qu'on a
26:31quand même des professionnels qui
26:33veulent gagner leur vie
26:35et puis, derrière, pouvoir profiter
26:37de la vie.
26:39Tant qu'à être au travail, autant
26:41tous, vous, je crois, Cécile aussi,
26:43dans votre travail, et moi, etc.
26:45On essaye d'être utiles et de trouver un peu
26:47de plaisir dans ce qu'on fait. Mais je crois qu'on va
26:49retrouver dans ces catégories
26:51de métiers la même chose que ce qu'on
26:53retrouve partout ailleurs, c'est-à-dire des gens qui ont
26:55plutôt moins envie de travailler et qui ont
26:57plus envie de s'y prendre.
26:59Oui, mais ce n'est pas incompatible.
27:01Si je peux me permettre, ce n'est pas incompatible avec
27:03nos métiers. Simplement, ce sont des métiers
27:05qui ont des contraintes, au même titre que, je ne sais pas,
27:07les boulangers, peut-être d'autres activités.
27:09On a des métiers qui travaillent 24 heures sur 24,
27:11365 jours par an.
27:13On n'est pas les seuls secteurs d'activité
27:15à avoir ce type de contraintes.
27:17Après, on ne soit capable de s'adapter à ces contraintes.
27:19C'est les métiers où il y a
27:21des fortes contraintes.
27:23C'est ceux qui souffrent le plus. La restauration, il y a
27:25100 000 personnes qui ont quitté
27:27ce secteur-là. Finalement, est-ce qu'on n'assiste pas à la même chose
27:29dans le domaine de la santé, où vous allez avoir
27:31des infirmières qui n'ont plus envie...
27:33Aujourd'hui, avoir un médecin qui vient chez vous,
27:35qui fait la campagne, je ne suis pas sûr que ce soit
27:37aujourd'hui la vie rêvée des jeunes médecins qui arrivent
27:39sur le marché de l'emploi.
27:41Je pense par rapport à ce que vous dites sur la vie professionnelle,
27:43on a tous à faire un travail
27:45prospectif. Aujourd'hui,
27:47j'ai assisté à des évolutions spectaculaires.
27:49Aujourd'hui, la chirurgie en France,
27:5190 % de la chirurgie se fait en un jour.
27:53Ce qui fait que les infirmières qui travaillent dans nos établissements
27:55et qui font de la chirurgie ambulatoire
27:57n'ont ni nuit ni week-end.
27:59Vous voyez que le progrès technique fait aussi
28:01qu'on améliore les conditions de travail de façon
28:03substantielle et on a continué
28:05à poursuivre. L'intelligence artificielle
28:07va nous permettre aussi peut-être de reposer
28:09des questions sur la surveillance nocturne.
28:11Je pense que la prise en compte
28:13du patient et la responsabilisation du patient,
28:15on le voit avec les pathologies chroniques,
28:17par exemple au domicile. L'infirmière
28:19n'est plus une infirmière qui fait des soins
28:21quand elle vient au domicile d'un patient chronique.
28:23C'est une infirmière conseillère, c'est une infirmière
28:25éducative qui accompagne le patient
28:27dans sa chronicité et qui
28:29est du coup un des cadres de la disponibilité
28:31qui retrouve du sens.
28:33On va faire une petite pause. Allez, parce que
28:35il y a un truc qui s'appelle la pub, c'est comme ça.
28:37Je suis désolée. Malheureusement,
28:39ça nous permet de faire une petite pause. On revient
28:41dans quelques instants. On est ensemble
28:43jusqu'à 20h. A tout de suite.
28:45Sud Radio, votre attention
28:47est notre plus belle récompense.
28:49Vous faites du bien à tellement de personnes.
28:51Vous ne pouvez pas vous imaginer. C'est formidable.
28:53Il faut que cette édition dure très longtemps.
28:55Merci, merci Sud Radio.
28:57Sud Radio, parlons vrai.
28:59Sud Radio,
29:0119h-20h, les vraies voies de l'emploi.
29:03Les vraies voies de l'emploi
29:05jusqu'à 20h. Elles emploient
29:07les médecins, aujourd'hui, le médical.
29:09On va en parler avec
29:11nos invités, mon cher Nicolas Leroy
29:13qui est avec moi jusqu'à 20h.
29:15Écoutez, on va en parler avec
29:17Joseph Callen, PDG et fondateur de LinkedIn
29:19Talent. Ce que vous faites bien.
29:21Jean-Loup Durosset,
29:23fondateur et PDG de Noëlis. Grégory Alter,
29:25responsable développement RH
29:27d'Omco Santé. Et Sabrina Mekraldi,
29:29manager de la division santé du camion de recrutement
29:31FICOBA qui s'est enfin
29:33connectée de Genève.
29:35Qui va nous parler de la Suisse
29:37et du médical dans ce secteur-là.
29:39C'est un pays déjà très
29:41attractif, forcément. Est-ce que
29:43l'innovation, la technologie,
29:45l'IA, on en parlait il y a quelques instants
29:47avec Jean-Loup Durosset
29:49sur certaines fonctions
29:51qui vont forcément alléger
29:53tous les aides-soignants, tous les soignants
29:55ou en général. Est-ce que finalement
29:57on parle beaucoup de
29:59télé-consultation, de choses comme ça.
30:01Est-ce que tout ça ne participe pas
30:03non plus à déshumaniser aussi ce
30:05métier. D'un autre côté, ça évite
30:07une trop grande pénibilité.
30:09Je sens que Joseph Callen
30:11vous êtes peut-être sur ce dossier-là
30:13parce qu'il y a un problème de pénibilité
30:15aussi à ce métier. D'abord des heures
30:17et puis quand on est infirmière
30:19on porte des patients, ça nous
30:21arrive. Donc voilà.
30:23L'innovation et l'IA ne vont
30:25pas tout changer forcément.
30:27Ça va modifier pas mal de choses mais il y a des choses
30:29qui resteront. Alors ça a
30:31différentes conséquences. Jean-Loup nous en a
30:33partagé une tout à l'heure qui est que ça peut
30:35accélérer certains timings.
30:37Il disait quelqu'un qui rentre à l'hôpital, qui sort dans la journée
30:39ça veut dire que des infirmières qui devaient rester
30:41plusieurs jours sur place
30:43finalement n'ont pas à le faire sur certaines opérations.
30:45Donc ça c'est super. Après
30:47ça va aussi complexifier énormément de choses parce que
30:49qui dit offre médicale
30:51dit que derrière il va falloir assurer
30:53et donc il va nous falloir des spécialistes qui pourront
30:55délivrer cette offre-là.
30:57Que nous n'avons pas forcément aujourd'hui.
30:59Qu'on n'a pas forcément aujourd'hui et puis
31:01à un moment il y aura une question de coût quand même.
31:03C'est-à-dire qui va payer tout ça.
31:05Et aujourd'hui on voit déjà qu'il y a des problèmes
31:07et ce matin dans les échos il y avait un papier
31:09qui disait que
31:11l'État comptait
31:13un petit peu raboter le budget auprès des
31:15hôpitaux. On sait que les hôpitaux sont
31:17quand même majoritairement d'une part en sous-effectifs
31:19d'autre part avec des bilans
31:21négatifs, financiers négatifs
31:23en fin d'année.
31:25Donc il va y avoir un vrai problème s'il vous plaît.
31:27Il y a une offre médicale
31:29qui va séduire de plus en plus de monde.
31:31De plus en plus de populations qui vieillissent
31:33et finalement pas les moyens en face.
31:35Ça s'accélère d'un côté
31:37et ça ralentit de l'autre.
31:39Il y aura la question du prix de la vie
31:41qui a été traité pendant le Covid
31:43où on a dit quoi qu'il en coûte. Est-ce que ça pourra
31:45toujours être le cas ?
31:47On a parlé de tous les problèmes qu'on rencontre en France.
31:49On a souhaité inviter Sabrina
31:51pour qu'elle nous donne
31:53justement la vision d'un pays
31:55qui est un peu le paradis aujourd'hui
31:57pour le travailleur français dans le médical
31:59puisqu'effectivement on a des salaires attractifs.
32:01Il y a des conditions aussi de travail
32:03qui sont intéressantes.
32:05Sabrina, rapidement
32:07vous nous présentez Ficoba, un cabinet de recrutement
32:09qui est présent en Suisse.
32:11Je vous entends très mal Nicolas.
32:13Juste la présentation du cabinet.
32:15Juste la présentation de Ficoba
32:17et de ce que vous faites là-bas.
32:19Alors Ficoba
32:21est une agence de placement
32:23spécialisée dans le recrutement.
32:25Pour ma partie
32:27ce sera sur le département médical.
32:33C'est compliqué.
32:35On ne vous entend pas bien. Je pense qu'il va falloir qu'on reprenne
32:37le téléphone.
32:39Ce sera plus facile.
32:41Joseph Calin
32:43beaucoup de gens
32:45changent de métier, changent de pays aussi
32:47parce qu'on se rend compte que les salaires
32:49limitrophes France
32:51sont parfois beaucoup plus intéressants
32:53que chez nous. On a pris un bon exemple
32:55avec la Suisse mais si on regarde
32:57les pays autour de nous
32:59ça va être tout simplement proportionnel
33:01à ce qu'on connaît dans les pouvoirs d'achat de ces pays
33:03c'est-à-dire qu'en Allemagne on peut gagner plus
33:05si vous allez dans les pays du Sud
33:07vous gagnerez moins.
33:09La France n'est pas si mal payée en France
33:11par rapport à nos voisins européens
33:13mais bien sûr
33:15la France est un pays qui s'appauvrit
33:17et donc si vous allez aux Etats-Unis
33:19vous gagnerez beaucoup mieux.
33:21Surtout qu'on cherche énormément de professions médicales
33:23aux Etats-Unis depuis l'Obamacare
33:25en 2010
33:27ça s'est énormément développé
33:29et la médecine est devenue un sujet vraiment central
33:31dans ce pays-là.
33:33Je suis jaloux du Rousset
33:35quand on voit l'ancien ministre
33:37Olivier Véran, partir aujourd'hui
33:39dans la chirurgie
33:41la médecine
33:43chirurgie esthétique
33:45est-ce que ça en dit pas long sur ces médecins
33:47qui se disent
33:49la tâche est tellement importante, je vais aller faire un métier
33:51où je vais gagner bien ma vie, ce sera moins compliqué
33:53est-ce qu'on peut le comprendre ?
33:55On peut toujours
33:57comprendre le choix d'un individu
33:59qui comme je le disais tout à l'heure
34:01a une palette de possibilités très large
34:03du fait de son statut médical
34:05Effectivement, moi c'est ce que je
34:07prône en disant qu'il faut offrir
34:09cette possibilité de
34:11changement
34:13quand on est médecin
34:15quand on a la chance d'avoir
34:17une spécialité très particulière
34:19et très pointue comme c'était le cas de notre ancien ministre
34:21de la Santé, c'est vrai qu'on peut s'étonner
34:23de sa bascule vers une autre discipline
34:25médecine esthétique
34:27je crois d'ailleurs qu'il est revenu sur sa décision
34:29et que depuis il a repris un chemin médical
34:31plus classique il me semble
34:33Vous m'entendez ?
34:35Oui, on vous entend, c'est parce qu'on a des problèmes techniques avec notre invité
34:37Grégory Alter
34:39elle est avec nous
34:41Sabrina, vous êtes avec nous ?
34:43Elle a raccroché, décidément
34:45Juste sur les rémunérations
34:47et le frontalier si vous permettez
34:49c'est sûr qu'on a
34:51une vision qui est un peu tronquée
34:53sur notre propre périmètre
34:55on a une vision un peu franco-française
34:57mais aujourd'hui les frontières ont explosé
34:59quand vous habitez là-haut de Savoie
35:01vous savez que quand vous avez une école d'infirmière à Annecy
35:03vous vous en formez pour la moitié
35:05vous allez en Suisse, c'est évident
35:07enfin je veux dire les frontaliers c'est ça
35:09en revanche quand vous cherchez une sage-femme aujourd'hui en France
35:11vous allez la chercher à Bruxelles
35:13aujourd'hui 80% des écoles de sages-femmes
35:15belges forment des françaises
35:17et donc on va chercher
35:19Pardon, je vous coupe parce qu'il nous reste peu de temps
35:21on a récupéré Sabrina Mekraldi
35:23qui est manager de la division santé
35:25du cabinet de recrutement FICOBA
35:27Sabrina, vous êtes avec nous ?
35:29Oui, je suis là
35:31On vous demandait de nous expliquer
35:33votre domaine d'activité
35:35vous vous êtes en Suisse
35:37dans cette division santé
35:39Tout à fait, exactement
35:41pour l'agence FICOBA
35:43basée à Genève et à Lausanne
35:45donc agence de placement
35:47du groupe Fiducial
35:49spécialisée dans le domaine du recrutement
35:51de la santé
35:53Vous vous recrutez pour qui ?
35:55et d'où viennent vos candidats ?
35:57Alors nous nous recrutons
35:59pour toutes les institutions de santé
36:01du territoire suisse
36:03et nos candidats viennent
36:05des quatre coins de l'Union Européenne
36:07notamment des pays qui entourent la Suisse
36:09à citer la France
36:11en premier lieu
36:13l'Italie, l'Allemagne, la Belgique
36:15voilà
36:17Comment retenir
36:19il nous reste très peu de temps
36:21le temps tourne très vite
36:23comment retenir les talents ?
36:25qu'effectivement
36:27ce que je disais tout à l'heure
36:29le salaire et peut-être les conditions de travail
36:31Salaire, conditions de travail c'est une chose
36:33il y a le fait d'être à l'écoute
36:35de son marché, là je parle du marché du candidat
36:39Aujourd'hui
36:41on parlait d'attractivité
36:43sur les métiers, je vais reprendre encore cette histoire
36:45d'infirmier, vous avez remarqué
36:47vous avez tout dit infirmière, je me tiens à dire infirmier
36:49c'est pas pour rien en fait
36:51c'est pas parce que je suis un féministe convaincu
36:53c'est aussi parce que c'est une opportunité
36:55quand on parle
36:57aujourd'hui du métier d'infirmier
36:59diplômé d'état, on parle pas que à des jeunes filles
37:01on parle aussi
37:03on peut parler potentiellement à 40-45%
37:05de jeunes hommes qui sont intéressés
37:07par cette profession, qui n'ont peut-être
37:09pas toujours le même
37:11vision de leur progression professionnelle
37:13et on en voit arriver de plus en plus
37:15dans ce métier-là
37:17et ils sont attirés par ce métier parce que
37:19il est parfois plus accessible que
37:21les filières sur lesquelles ils s'étaient engagés au départ
37:23donc on travaille aussi avec les agences régionales de santé
37:25on parlait des centralisations tout à l'heure
37:27avec les partenaires des professionnels du recrutement
37:29bien évidemment, à aussi capter
37:31des talents de ce côté-là
37:33en écoutant aussi
37:35les générations qui ont un intérêt
37:37et des envies un petit peu différentes
37:39de ceux qui les précédaient. Et voilà, ce sera le mot
37:41de la fin, merci beaucoup Joseph Calin
37:43d'avoir été avec nous, président directeur général et fondateur
37:45de Linking Talents
37:47Jean-Loup Duroussep
37:49fondateur et président directeur général du groupe
37:51Noalice, Grégory Alter
37:53responsable d'élevement RH DOPSCO
37:55santé, merci beaucoup
37:57Sabrina, on est désolé parce que du coup vous avez eu très peu de temps
37:59Macraldy pour des raisons de technique
38:01manager de la division santé du cabinet
38:03de recrutement
38:05FICOBA. Merci beaucoup Nicolas Leroy
38:07Bonne soirée. Merci
38:09Dans un instant, Football avec Philippe David
38:11Les vrais voix du foot, Cécile
38:13on est heureux de vous retrouver après une si longue séparation
38:15Ah bah oui, à 1h
38:17C'est ça, au menu des vrais voix
38:19L'auriez-vous cru ?
38:21A la 7ème journée, c'est pas le PSG qui est en tête
38:23de la Ligue 1, c'est Monaco
38:25et on va analyser pourquoi Monaco
38:27en est là et pourquoi pas
38:29Pourquoi ils n'iraient pas au bout comme en 2017
38:31quand ils avaient été champions de France
38:33Ça ne m'arrange pas
38:35Ensuite spécial équipe de France
38:37avant Israël-France qui se jouera en Hongrie
38:39après-demain et il y a tellement de choses à se dire
38:41sur l'équipe de France, entre Mbappé
38:43qui ne vient pas, vous avez vu la fashion week
38:45comment ils sont habillés, moi j'ai dit à Patrick Roger
38:47quand je vois que je n'ai plus le droit de mettre certaines chemises
38:49sous votre pression au micro de Sud Radio
38:51et que je vois certains joueurs de l'équipe de France
38:53ça me laisse rêveur
38:55et ensuite on parlera de la nouvelle règle de l'Union Européenne
38:57sur les transferts qui a été décidée vendredi
38:59qu'est-ce que ça change
39:01pour les clubs et pour les joueurs
39:03et on aura un invité exceptionnel, Jean-Pierre Bernès
39:05agent de joueurs évidemment
39:07bien connu
39:09Merci Philippe David, on vous retrouve avec Guy Carrier
39:11bien entendu
39:13Voilà, à tout de suite et sinon on se retrouve demain
39:15à partir de 17h, salut, bonne soirée
39:17Merci