• il y a 3 jours

Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce lundi, il revient sur les déclarations de Nicolas Sarkozy qui considère que les professeurs sont trop nombreux et ne font pas assez d'heures.

Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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Transcription
00:00Vous m'étiez ça maintenant ?
00:02Et voler c'est pas beau
00:04Bonjour à tous !
00:08Je ne sais pas pourquoi il y a une chanson
00:10qui arrive à 9h.
00:12Bonjour à tous et bienvenue !
00:14Bienvenue en ce 11 novembre
00:16sur Europe 1, si vous allez comprendre
00:18pourquoi cette chanson existe.
00:20Et bienvenue également sur CNews
00:22jusqu'à 10h30.
00:24Le problème français a dit Nicolas Sarkozy
00:26ce vendredi à Saint Raphaël
00:28lors d'un événement,
00:30les rencontres de l'avenir.
00:32Le problème français est très simple,
00:34on ne travaille pas assez.
00:36Et de fait, nous sommes le lundi 11 novembre
00:38et la plupart d'entre vous nous regardent ce matin
00:40alors qu'ils n'iront pas travailler ce jour.
00:4211 jours fériés en France par an,
00:44moyenne haute
00:46dans le monde occidental.
00:48Les français travaillent 3 semaines de moins que les allemands.
00:50Je ne vous parle même pas de la Roumanie
00:52qui travaille 10 semaines de plus
00:54que la France.
00:56Fous ces Roumains !
00:58On part également en retraite plus tôt que partout ailleurs.
01:00Bref, Nicolas Sarkozy a raison.
01:02Au-delà de ces statistiques,
01:04le travail est un état d'esprit.
01:06J'appartiens à une génération
01:08qui entretient avec l'entreprise
01:10un rapport différent qu'ont les plus jeunes.
01:12Je vais le dire comme ça,
01:14pour ne froisser personne.
01:16Depuis des années, les signaux envoyés
01:18ne poussent pas à se retrousser les manches.
01:20Quand on a autant en restant chez soi
01:22avec différentes aides
01:24comme un travail salarié,
01:26certains font vite le choix.
01:28Je pourrais prendre de multiples exemples.
01:30Je vais sans doute faire hurler
01:32là encore quelques-uns ou quelques-unes.
01:34Mais de mon temps,
01:36je suis un vieux schnock, je l'admets,
01:38lorsque l'enfant paraissait,
01:40le monde continuait de tourner.
01:42Et notamment le monde de l'entreprise.
01:44Je me souviens, passant à la clinique tôt le matin
01:46et rejoignant ensuite
01:48ma rédaction, l'âme coupable, le cœur lourd bien sûr.
01:50Aujourd'hui, les choses sont différentes.
01:52Un enfant paraît et l'homme disparaît.
01:54C'est peut-être mieux.
01:56Sans doute, le congé parental est une bonne chose.
01:5828 jours. Je suis d'une autre époque.
02:00J'ai bien conscience que le monde a changé.
02:02Mais convenons aussi
02:04qu'il existe une corrélation
02:06entre le temps de travail
02:08et le niveau de vie.
02:10Je sais, ce n'est pas facile et bien sûr,
02:12j'admets volontiers que je suis un privilégié.
02:14Je gagne bien ma vie, je fais un métier qui me plaît.
02:16Tout cela est vrai.
02:18Privilégié d'ailleurs de vous accueillir ce matin.
02:20Vous êtes peut-être dans votre lit.
02:22Ne vous rendormez pas tout de suite.
02:24Vous êtes là jusqu'à 10h30.
02:26Bon oiseau, bon novembre à tous.
02:28Et vive la France !
02:30Au boulot !
02:32Travailler,
02:34c'est trop dur.
02:36Et voler, c'est pas beau.
02:38Demander
02:40la charité,
02:42c'est quelque chose
02:44que je ne peux pas faire.
02:46Chana Lusto, qui incarne la jeunesse
02:48qui travaille.
02:50Chana Lusto, et merci d'être là.
02:52Comme Romain était là, d'ailleurs,
02:54comme Sonia est là.
02:56Tout Europe, tous ces nouges d'aujourd'hui.
02:58Il y a intérêt, parce qu'avec vous, si on n'est pas là,
03:00après on est vigné.
03:02On va écouter le président Sarkozy.
03:04Le président, béni soit son nom.
03:06Comment ?
03:08Béni soit son nom.
03:10Écoutez, franchement,
03:12quand on voit le niveau des autres, oui !
03:14Béni soit son nom, pardonnez-moi de le dire comme ça.
03:16Oui, c'est pas...
03:18Évidemment, béni soit son nom, bien sûr !
03:20Chana Lusto,
03:22c'est à vous.
03:249h, 9h30, l'heure des pros
03:26sur CNews et Europe 1.
03:34Pascal, bonjour à tous.
03:36Ce nouveau drame près de Lille.
03:38Un sexagénaire a été tué d'un coup de couteau
03:40sur un parking de marque en barreul.
03:42Ça s'est passé hier,
03:44vers 18h, près d'un commerce de bricolage
03:46et d'un restaurant rapide.
03:48La victime promenait le chien d'un ami
03:50le long du canal de Roubaix.
03:52À ce stade, on ne connaît pas les circonstances de sa mort,
03:54mais un SDF a été interpellé.
03:56Emmanuel Macron sera
03:58au Stade de France jeudi soir
04:00pour assister au match des Bleus contre Israël.
04:02Un match placé sous haute surveillance
04:04après les attaques antisémites
04:06de la semaine dernière à Amsterdam.
04:08Les autorités françaises ne veulent prendre aucun risque.
04:104000 policiers et gendarmes
04:12seront mobilisés,
04:14ce qui correspond à un dispositif
04:16renforcé et inhabituel.
04:18Aujourd'hui, c'est le 106e anniversaire
04:20de l'armistice
04:22de 1918.
04:24Comme le veut la tradition, Emmanuel Macron
04:26présidera une cérémonie d'hommage
04:28sous l'Arc de Triomphe à 11h15.
04:30Le Premier ministre britannique, Kirst Armour,
04:32sera présent pour marquer l'amitié
04:34entre les deux pays. Ils déposeront ensemble
04:36une gerbe de fleurs devant la tombe du soldat inconnu
04:38avant une minute de silence.
04:40Pour l'essentiel de l'information, c'est à vous, Pascal.
04:42Merci, Chana Lusso.
04:44Demain, ce ne sera pas férié, donc en plus,
04:46vous serez là, et ce sera un plaisir,
04:48bien évidemment. On est avec Elisabeth Lévy,
04:50avec Nathan Devers, avec Vincent Hervouet,
04:52et on pourra écouter ce qu'a dit également
04:54le président Sarkozy de l'élection
04:56américaine, Philippe Guybert
04:58et Gauthier, comment ?
05:00Je propose
05:02qu'on le dise à chaque fois.
05:04C'est drôle,
05:06mais vous avez raison. Son analyse
05:08sur l'élection américaine est
05:10non seulement intéressante, mais peut-être une des meilleures
05:12que j'ai entendues, figurez-vous.
05:14Mais le travail, moi je trouve que...
05:16D'abord, c'était quoi cette réunion ?
05:18C'était un congrès à Saint-Raphaël,
05:20rencontre de l'avenir. Il y avait 1100 personnes,
05:22300 devant un écran, dans une autre salle. Les rencontres de l'avenir,
05:24c'est la septième édition cette année,
05:26organisée depuis 2018 par l'économiste
05:28Nicolas Bouzou et les maires républicains
05:30de Saint-Raphaël, Frédéric Masquelier.
05:32Alors, ce qu'il a dit, évidemment que ça
05:34remue dans le landerneau,
05:36parce qu'il dit
05:38les profs ne travaillent pas assez, donc il dit les choses
05:40effectivement
05:42peut-être durement.
05:44Mais ce n'est pas ça qui m'intéresse.
05:46La seule chose, c'est comme si,
05:48quand vous êtes très malade, et que le médecin
05:50vous dit juste le diagnostic.
05:52Alors, est-ce que c'est le médecin qui a tort ?
05:54Est-ce qu'il faut entendre le diagnostic
05:56ou pas ? Je vous pose la question.
05:58Écoutez, président Sarkozy.
06:00On me dit
06:02qu'il n'y a pas assez de fonctionnaires
06:04dans l'éducation nationale.
06:06Mais c'est d'une démagogie
06:08invraisemblable.
06:10Le statut du professeur des écoles,
06:12je ne critique personne, je ne veux
06:14d'ennuyer personne. Je dis des faits.
06:18C'est 24 heures
06:20par semaine.
06:22Mais François-Xavier,
06:24est-ce qu'on ne dit pas six mois de l'année ?
06:28Eh oui, parce qu'entre
06:30les vacances et les
06:32week-ends...
06:34Alors, je sais bien,
06:36il faut préparer des cours.
06:38Maternelle grande section.
06:42Je sais qu'il faut corriger
06:44les copies.
06:46Et je sais que c'est un boulot difficile d'être
06:48enseignant. Mais
06:50il faut dire la vérité, maintenant.
06:52Nous n'avons pas les moyens
06:54d'avoir un million d'enseignants.
06:56Moi, je trouve toujours
06:58intéressant de dire la vérité, dans n'importe
07:00quel domaine, d'ailleurs. Je trouve toujours
07:02intéressant. Alors, évidemment, celui qui dit
07:04la vérité, ça peut...
07:06Il se trouve que vous, votre
07:08épouse... Ma femme est prof.
07:10Et ce n'est vraiment pas une antisarcosis
07:12primaire, loin de là. Donc, je lui ai fait écouter
07:14l'extrait, sans lui dire quoi que ce soit,
07:16de l'ancien président de la
07:18République. Et sur les heures,
07:20c'est vrai, il a raison. Sur les heures
07:22et sur les vacances, les profs ont plus de vacances.
07:24Il y a un extrait qu'on n'a pas entendu. Il dit que
07:26des profs choisissent ce
07:28job pour les mauvaises raisons, en raison des vacances.
07:30Vu le salaire, il n'y a pas
07:32un prof qui choisit ce
07:34job pour les vacances. Déjà, la première réponse...
07:36Mais ce n'est pas vrai, ce que vous dites. Pardonnez-moi, ce n'est pas vrai.
07:38Moi, je connais plein de gens qui m'ont dit,
07:40j'ai fait ça pour être tranquille.
07:42Vous n'êtes pas tranquille, justement.
07:44Attendez, je termine.
07:46C'était vrai il y a 21 ou 25 ans.
07:48Je ne voulais pas forcément la pression
07:50de l'entreprise. Il y a 25 ans, peut-être.
07:52Je voulais être maître dans mon job.
07:54Et un prof, il est maître dans sa classe.
07:56C'est ça, ce que ça veut dire aussi, tranquille.
07:58Dans l'entreprise...
08:00Je termine. Dans l'entreprise, le rapport est
08:02infiniment plus difficile, parce que tu as
08:04un N plus un, comme on dit.
08:06Et effectivement,
08:08ce qui a changé, c'est que
08:10les élèves sont peut-être
08:12plus durs, et surtout, les parents d'élèves
08:14sont sans doute aussi plus durs.
08:16Mais on peut dire, quand même,
08:18que ce n'est pas le métier, forcément,
08:20où tu travailles le plus.
08:22Tu as le droit de le dire. Parce que tu as plus
08:24de vacances qu'ailleurs.
08:26Ce constat-là est vrai.
08:28Après, les raisons pour lesquelles vous choisissez aujourd'hui...
08:30Je parle d'aujourd'hui ce métier...
08:32Vous connaissez les raisons de chaque cerveau
08:34pour savoir pourquoi les gens veulent être profs ?
08:36Il y en a pour la vocation...
08:38Je ne demandais pas, en fait, Pascal, le témoignage de ma femme,
08:40qui est entourée de profs du matin au soir.
08:42Mais parce que, je vais vous dire,
08:44c'est toute la difficulté,
08:46c'est que les gens mentent un peu aussi.
08:48Ils ne vont pas vous dire, j'ai fait ça pour être peinard.
08:50C'est ce que je voulais que je vous dise.
08:52Vous savez combien c'est payé, prof ?
08:54Avec les pressions contre l'école,
08:56avec cette espèce d'islamisme
08:58qui plane aujourd'hui sur les écoles,
09:00vous pensez qu'on choisit ça pour être en vacances
09:02plus que les autres ?
09:04Vous avez plus de vacances,
09:06mais vous n'avez pas les moyens de partir en vacances
09:08si vous n'êtes pas marié avec quelqu'un qui a un meilleur niveau de vie que vous
09:10quand vous êtes prof. C'est ça, la réalité aussi ?
09:12J'entends.
09:14Les profs qui se font menacer,
09:16les profs qui se font parfois agresser...
09:18J'ai des témoignages
09:20d'amis, de collègues, de ma femme
09:22qui, quand ils abordent telle ou telle matière,
09:24sont attendus à la sortie d'école par des parents d'élèves
09:26qui mettent une espèce de...
09:28Les groupes WhatsApp, aujourd'hui, des parents d'élèves
09:30qui critiquent les profs en permanence et qui se montent
09:32contre les profs. C'est ça, la réalité
09:34aussi du métier de prof.
09:36Et on dit qu'il n'y a pas assez de profs. Il y avait encore, au 1er septembre,
09:38pas un prof devant chaque élève,
09:40devant chaque classe. C'est quand même un problème.
09:42Des classes désertées.
09:44Vous avez tellement raison.
09:46En plus, moi, j'ai pas envie de critiquer les professeurs
09:48parce que... Mais c'est vrai, j'ai pas envie,
09:50puisque même mon expérience personnelle,
09:52il se trouve que tous les profs que j'ai rencontrés
09:54avec mes enfants, ont tous été formidables.
09:56Donc j'ai vraiment pas envie
09:58de critiquer les profs.
10:00Si vous choisissez ce job, d'ailleurs, c'est la phrase que ma femme m'a dite.
10:02Si vous choisissez ce job pour les mauvaises raisons,
10:04vous ne restez pas.
10:06C'est vrai.
10:08Voilà ce qu'elle m'a dit et que je vous transmets ce matin.
10:10Elle a raison et c'est bien d'entendre, en tout cas,
10:12toutes les voix. Nathan Devers.
10:14Vous, vous êtes prof ?
10:16Moi, cette année, j'enseigne pas, mais j'ai enseigné 4 ans
10:18et j'enseignerai plus tard.
10:20Mais le président Sarkozy a une vertu,
10:22c'est que quand il parle, il n'est pas dans la séduction,
10:24il n'est pas en campagne.
10:26Là, il n'a pas de problème à critiquer toute une corporation,
10:28ce qu'on n'entend pas, évidemment, dans la bouche des autres politiques.
10:30Et donc, c'est vrai qu'il peut placer des sujets intéressants
10:32dans le débat.
10:34Moi, ce que j'observe, on parle beaucoup de la baisse de l'autorité des professeurs.
10:36Et cette baisse, on l'interroge souvent
10:38à la lumière des élèves, des élèves qui ne respectent plus les profs.
10:40Mais il faut voir aussi que le prestige
10:42de ce métier, et vous l'avez très bien dit, Gauthier,
10:44il a énormément diminué
10:46depuis 40 ans. Dans 1980,
10:48un professeur en début de carrière touchait
10:502,2 fois le SMIC. Aujourd'hui, ça a été divisé
10:52par 2. Ça, c'est déjà
10:54un facteur qui est, je trouve,
10:56très significatif par rapport à la question du logement.
10:58Aujourd'hui, concrètement, un jeune prof, il ne peut plus habiter
11:00dans le centre-ville
11:02où il enseigne. Et là, ce qui est intéressant
11:04dans les propos de Nicolas Sarkozy,
11:06c'est qu'on voit bien le mépris latent.
11:08Non, arrêtez avec le mépris !
11:10Dès qu'on critique quelqu'un,
11:12c'est du mépris. Il n'y a pas de mépris !
11:14C'est-à-dire qu'il y a une partie des professeurs qui font ça.
11:16En gros, par rapport à ça.
11:18Parce que c'est faux,
11:20parce que c'est tout ce dessin,
11:22parce que c'est tout... Moi, j'en ai assez.
11:24Dès qu'on critique les fonctionnaires,
11:26on a le droit, une levée de bouclier sur le thème,
11:28nous sommes tous au service de l'intérêt général,
11:30nous sommes tous merveilleux,
11:32nous travaillons pour la nation. Les profs, c'est pareil.
11:34Il y a chez les profs, comme chez les autres,
11:36la même proportion de feignasses,
11:38et bien voilà.
11:40Donc arrêtez de dire que tous les profs sont là
11:42par sacerdoce, par ailleurs.
11:44Il y a une chose que vous oubliez, mon cher Nathan,
11:46c'est que l'autorité d'un prof,
11:48elle vient de sa compétence. Or, les professeurs
11:50d'aujourd'hui, et je parle surtout
11:52des professeurs du secondaire, en réalité,
11:54sont le produit de l'école
11:56qui existe depuis 30 ans.
11:58En conséquence de quoi ? Ils ont aussi
12:00baissé dans leur matière. Combien
12:02de parents vous disent qu'ils voient des
12:04carnets avec des fautes d'orthographe énormes ?
12:06Comment voulez-vous que les profs soient respectés
12:08quand eux-mêmes...
12:10On va l'écouter, Nicolas Sarkozy,
12:12mais ce qui est difficile,
12:14c'est que chaque phrase
12:16aujourd'hui est prise pour
12:18une blessure, le ressenti, vous dites le mépris.
12:20Là, par exemple, j'ai une professeure
12:22de philosophie qui m'écrit tout de suite
12:24« Le président Sarkozy fait de la démagogie
12:26à mauvais escient. Les professeurs
12:28du primaire ont plus de travail que ceux du secondaire.
12:30Faire rire à la salle avec les cours de maternelle
12:32grande section est dégueulasse. »
12:34Donc, en fait, on ne peut
12:36rien faire, rien changer, rien dire.
12:38Parce que tout est pris comme
12:40c'est du mépris, c'est une blessure
12:42que vous m'infligez. Donc, tu ne peux rien faire.
12:44Juste, alors, pour préciser...
12:46Mettre une note à quelqu'un,
12:48c'est le mépriser, aujourd'hui.
12:50Mais si vous dites du mépris, il n'y a pas de mépris.
12:52Il n'y a pas de mépris.
12:54Je précise, à l'époque de la Troisième République,
12:56on ne parlait pas comme ça.
12:58Parce qu'on savait que les professeurs
13:00avaient une mission, c'est les fameux hussards noirs
13:02de Péguy, etc., avaient une mission centrale
13:04de construire la société de demain.
13:06C'est un mépris, ce n'est pas le mépris de Nicolas Sarkozy,
13:08c'est le mépris de la société toute entière, aujourd'hui,
13:10vis-à-vis des professeurs.
13:12C'est une baisse de la valorisation de ce métier.
13:14Là, vous avez parfaitement raison. Il faut les payer plus.
13:16Vous avez parfaitement raison.
13:18Très court.
13:20Le calendrier scolaire, ce n'est pas les profs qui ont décidé.
13:22Le calendrier scolaire,
13:24avec ses vacances tous les deux mois,
13:26avec 15 jours de vacances...
13:28Attends, je termine.
13:30Ce sont les parents d'élèves aussi
13:32qui ont poussé les autorités...
13:34Le tourisme.
13:36L'industrie du tourisme.
13:38Vous avez raison.
13:40Quand on lit aux profs, vous avez beaucoup de vacances,
13:42ils pourront en avoir moins.
13:44Si on était assez courageux pour revoir
13:46le calendrier scolaire qui, en France, est mauvais...
13:48Il est très bon, le calendrier scolaire.
13:50Non, il est mauvais, le calendrier scolaire.
13:52On a l'année scolaire la plus courte
13:54en termes de nombre d'entrées.
13:56Le problème, c'est qu'est-ce qu'on apprend.
13:58Le calendrier scolaire, vous êtes vraiment
14:00des usines à gaz,
14:02à nous montrer des trucs...
14:04Vous êtes...
14:06Enfin, tu parles...
14:08Le problème, c'est ce qu'on y apprend.
14:10Mais évidemment que c'est ce qu'on y apprend.
14:12Qu'est-ce que tu changerais dans ton calendrier scolaire ?
14:14Tu raccourcis certaines vacances scolaires,
14:16tu as lesquelles ?
14:18Tu raccourcis un peu celles de l'été
14:20et celles de novembre.
14:22Vous êtes du 10 juillet au 28 août.
14:24En nombre d'heures calculées.
14:26Ce n'est pas le sujet.
14:28Par rapport aux élèves de collège
14:30que nous étions il y a 40 ans,
14:32un peu plus,
14:34le nombre d'heures de français et de maths
14:36a diminué.
14:38Ça n'a rien à voir avec les vacances scolaires.
14:40Vous vous trompez.
14:42Non, c'est un choix qui a été fait.
14:44Je suis désolé de vous le dire.
14:46Le président, vous voulez dire un mot ?
14:48Le cancre que j'ai été,
14:50je pense qu'il est temps
14:52de prendre sa revanche.
14:54D'abord, je trouve que c'est extrêmement démagogue
14:56le pédagogie que vous venez de faire,
14:58notamment sur les syndicats de profs.
15:00Si les profs sont méprisés,
15:02c'est aussi que les syndicats sont assez méprisables
15:04dans leurs revendications, leurs mots d'ordre,
15:06leur stalinisme.
15:08Deuxième chose, le dolorisme est faux.
15:10Si vous comparez le salaire
15:12des enseignants du secondaire aujourd'hui
15:14et que vous le comparez au salaire des magistrats
15:16ou au traitement
15:18des officiers
15:20et que vous faites une étude sur 20 ans,
15:22je trouve que les profs ont été beaucoup mieux revalorisés
15:24que les militaires, par exemple.
15:26Et la troisième chose, c'est que
15:28on ne juge pas une corporation à ses résultats.
15:30Ce n'est pas entièrement de la faute des profs
15:32si un tiers des enfants
15:34arrivent en sixième sans savoir lire,
15:36écrire et compter couramment.
15:38Mais ça pose quand même un petit problème.
15:40Deuxième passage que je voulais vous faire écouter.
15:42Cette fois-ci, c'est plus général.
15:44C'est sur le travail.
15:46Écoutez Nicolas Sarkozy.
15:48Parce que le problème français,
15:50mesdames et messieurs,
15:52est très simple.
15:54On ne travaille pas assez.
15:58Alors que ça plaise
16:00ou que ça ne plaise pas,
16:02vous pouvez dire
16:04ce que vous voulez,
16:06on ne travaille pas assez.
16:08On ne travaille pas assez dans la semaine.
16:10On ne travaille pas assez dans la vie.
16:12On ne travaille pas assez
16:14dans le service public.
16:16Et comme dans le public privé,
16:18on a vu les 35 heures
16:20et le télétravail,
16:22qui est de la télé
16:24et pas du travail.
16:26Oui, je sais,
16:28c'est favori chez moi.
16:30Bon.
16:32La question,
16:34elle est centrale.
16:36L'être humain
16:38est fait pour deux choses.
16:40Travailler et aimer.
16:42Aimer et travailler.
16:44Aimer et travailler.
16:46Freud a dit,
16:48si vous n'avez pas de problème
16:50pour travailler,
16:52et si vous n'avez pas de problème pour aimer,
16:54vous n'avez pas besoin de psychanalyse.
16:56Je n'ai pas besoin de psychanalyse.
17:00La question du travail
17:02est centrale.
17:04A l'époque où j'étais plus jeune,
17:06il y a une éternité,
17:08il y avait un comique extraordinaire
17:10dans la politique française,
17:12qui sonnait très drôle.
17:16Bien sûr.
17:18Qui voulait faire les 32 heures.
17:22Mais magnifique.
17:24Et plus c'est bête,
17:26plus ça passe.
17:30Nous ne travaillons pas assez.
17:34Je parle devant le maire de Saint-Raphaël.
17:36J'étais 20 ans maire.
17:38Et lui qui est un excellent maire.
17:42Je vais vous dire une chose.
17:44Il n'y a pas une commune
17:46où l'ensemble des employés sont aux 35 heures.
17:50Permettez-moi de vous le dire.
17:52Il y a des records à Paris,
17:54c'est fantastique.
17:58On n'est même pas aux 35 heures.
18:00Il a évidemment raison.
18:02Le travail c'est un état d'esprit.
18:04Bien sûr qu'il a raison.
18:06Depuis 40 ans, lorsque votre ami François Mitterrand
18:08a fait le ministère du temps libre,
18:10c'est forcément le meilleur signal
18:12qui a été envoyé à la France.
18:14C'est ça que je veux vous dire.
18:16Dans la vraie horreur de la gauche,
18:18c'est les 35 heures dans la fonction publique.
18:22Les personnes ne travaillent pas dans la fonction publique.
18:24On est à 28 heures à Paris.
18:30Dans la fonction publique locale,
18:32il y a un vrai souci de travail.
18:34Ce qui est toujours intéressant,
18:36c'est de dire les choses.
18:38Il y a plein de gens qui n'ont pas envie.
18:40Sur le télétravail, Nicolas Sarkozy,
18:42il y a une vision qui date d'il y a 20 ans.
18:48Ne dites pas ça non plus.
18:50Chaque cas est différent.
18:52Le télétravail, je le vois ici,
18:54à CNews.
18:56Vous avez des gens en télétravail
18:58qui sont dans des jobs administratifs
19:00de comptabilité, par exemple.
19:02À partir du moment où ils sont chez eux
19:04à faire le même job,
19:06il n'y a plus de lien libre.
19:10Je termine juste ma phrase, Elisabeth.
19:12Je connais une personne ici
19:14qui fait 1h30 pour venir,
19:161h30 pour repartir le soir.
19:18Avec le télétravail...
19:20C'est le cas des profs aussi.
19:22Télétravail pour un prof, ce n'est pas possible.
19:24Ils font aussi 1h30, il y a beaucoup de trajet dans ces cas-là.
19:26J'entends bien, mais ce n'est pas le même débat.
19:28Si, c'est lié.
19:30Je n'ai pas vu la liaison.
19:32Ce que je veux vous dire,
19:34c'est qu'une personne travaille aussi bien
19:36chez elle, dans des meilleures conditions.
19:38Est-ce que ça peut être généralisé ?
19:40C'est ça, la question.
19:42Dans la perception qu'on a tous du travail,
19:44un mensonge, une idée qu'on répète
19:46énormément, qui est enseignée à l'école,
19:48c'est que l'étymologie du mot travail, c'est
19:50la torture. Et en fait, c'est faux.
19:52Il y a une sémiologue qui a écrit un livre cette année,
19:54qui a montré que le travail,
19:56ça vient d'un autre mot,
19:58qui a donné le mot désir,
20:00qui a donné le mot travel en anglais,
20:02donc il y a toute cette perception que le travail, c'est quelque chose
20:04qui nous oppresse, mais alors que même étymologiquement,
20:06ce mot-là ne signifie pas ça.
20:08Mais évidemment qu'il faut travailler,
20:10bien sûr que ça donne un sens à ton existence
20:12et à ta vie. On a tous des enfants,
20:14on leur a dit, fais quelque chose qui te plaît.
20:16Investis-toi, fais quelque chose.
20:18N'importe quel job, il ne s'agit pas d'être premier
20:20ou n'importe quoi. Simplement, il faut essayer de trouver
20:22un job qui te plaît. C'est tout.
20:24Mais dans la Bible, c'est quand même...
20:26Deuxième, dixième, on s'en fiche. C'est pas le problème.
20:28Et tu ne verras pas le temps passer.
20:30Et en revanche, si tu fais quelque chose où tu t'ennuies,
20:32alors, ce qu'on peut dire
20:34à Nicolas Sarkozy, et lui apporter la contradiction,
20:36c'est qu'il n'a même pas réussi à faire le travail le dimanche.
20:38Il n'a pas réussi,
20:40parce que...
20:42C'est dommage d'ailleurs, mais parce que
20:44c'est un état d'esprit. Tu n'arrives même pas
20:46à faire ça en France. Dernier passage,
20:48il est pour vous.
20:50Ce qu'a dit Nicolas Sarkozy
20:52sur Trump, qui me paraît là aussi
20:54une analyse assez intéressante, en tout cas
20:56meilleure que celle que j'entends ici.
21:00Qu'est-ce qui s'est passé ?
21:02Mais c'est très simple.
21:04Trump
21:06a parlé à la nation américaine
21:08de la nation.
21:10Kamala a parlé aux communautés
21:12américaines des communautés.
21:14Or, une nation n'est pas une addition
21:16de communauté.
21:18Trump a été élu
21:20parce qu'il a parlé de l'Amérique
21:22aux Américains.
21:24Kamala Harris a parlé aux noirs des noirs,
21:26aux homosexuels des homosexuels,
21:28aux femmes de l'avortement, aux latinos
21:30des latinos. Où est-elle
21:32pays ?
21:34Où est-elle la grandeur de l'âme nationale ?
21:36Où est-elle la flamme nationale ?
21:38Où est-elle l'espérance ?
21:40C'était une addition de communauté
21:42à qui on cherchait à faire plaisir.
21:50Il sait comment faire une campagne.
21:52Il en a gagné. Ce qu'il dit,
21:54évidemment, oui, elle a parlé aux communautés
21:56et elle s'est plantée. Mais je crois
21:58qu'elle n'a pas été écoutée par
22:00les différentes communautés parce qu'elle
22:02sonnait creux, parce que c'était une très
22:04mauvaise candidate.
22:06Ce que les Français ont
22:08mal vu, c'est à quel point Kamala
22:10Harris, malgré ce qu'en
22:12disait la rumeur flatteuse dans les médias,
22:14était médiocre. Elle avait été une très
22:16mauvaise vice-présidente,
22:18une très mauvaise candidate, d'ailleurs,
22:20aux primaires dans le camp démocrate,
22:22une très mauvaise vice-présidente pendant quatre ans
22:24Une exécrable candidate, vous l'écoutiez,
22:26plus vous l'écoutiez, moins vous aviez envie
22:28de voter pour elle. Malgré ce que disait, évidemment,
22:30nos amis de France Inter.
22:32Il y avait notre champion qui était
22:34chez Léa Salamé,
22:36là, monsieur
22:38Snigeroff, c'est bien ça.
22:40Snigeroff.
22:42Voilà, qui explique,
22:44il ne comprend pas manifestement la société
22:46américaine, qui expliquait que Kamala
22:48Harris était formidable, que c'était une candidate
22:50extraordinaire, qu'elle allait gagner,
22:52qu'elle allait empêcher Trump, etc.
22:54Mais il était tout guiré
22:56chez Léa Salamé, samedi soir, pour expliquer...
22:58On va continuer.
23:00Il y avait Christy Lecrent aussi, sur France 5.
23:02Qui est revenue aussi.
23:04Qui vous aime beaucoup.
23:06Elle vous a répondu, oui.
23:08C'est pas vrai ?
23:10Qu'est-ce qu'elle a dit ? Vous avez pas vu ?
23:12Ils ont pris un extrait où vous parliez
23:14d'elle.
23:16Et elle vous a répondu.
23:18Émablement.
23:20J'ai rien contre personne,
23:22mais on peut souligner que leur analyse
23:24n'était pas pertinente, c'est tout.
23:26Parce qu'en fait, ces gens disent les choses telles
23:28qu'ils voudraient qu'elles soient.
23:30Ils avaient raison d'avoir peur.
23:36C'est le réveil, et à 9h23, il y a peut-être des gens
23:38qui sont en train de se réveiller.
23:40Parce que c'est le 11 novembre.
23:44La grande famille d'Europe 1 est sur le pont
23:46aujourd'hui. Le pont des Invalides.
23:48En ce 11 novembre.
23:50Bonjour, chère Thomas-Yves.
23:52Bonjour, Pascal. C'est vrai qu'on a la chance de travailler ce matin.
23:54Pardon ?
23:56Pas de jour férié pour vous.
23:58Jamais, vous plaisantez ou quoi ?
24:00C'est un bonheur de venir travailler chaque jour.
24:02Exactement, parce que c'est un plaisir.
24:04Merci, vous serez avec Joër Arjunio, je crois.
24:06Exactement.
24:08Ça va être intéressant, évidemment, de vous écouter sur Europe 1.
24:10A tout à l'heure.

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