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Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna et ses invités débattent sur le regard de la population vis-à-vis de la police.
Retrouvez "On marche sur la tête" sur : http://www.europe1.fr/emissions/on-marche-sur-la-tete

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Transcription
00:00Europe 1, 16h-18h, on marche sur la tête, Cyril Hanouna.
00:0417h42, on est sur Europe 1, merci d'être avec nous, si vous voulez nous dire quelque chose,
00:09si vous voulez réagir bien sûr sur la police, n'hésitez pas, 01 80 20 39 21,
00:13puisque nous sommes avec Arnaud Repars, Regarde flic, aux éditions Hugo Images,
00:17c'est un livre magnifique, bien entendu, sur la police, policier à la BAC d'Aix-en-Provence,
00:22merci Arnaud d'être avec nous.
00:23Merci à vous pour l'invitation.
00:24Ça nous fait bien plaisir, et puis votre livre est incroyable.
00:26C'est vrai que dans votre livre, vous dressez le portrait de ces policiers qui se dévouent
00:32corps et âme pour assurer la sécurité de nos concitoyens, et vous rappelez que ce sont
00:37avant tout des hommes et des femmes.
00:38C'est ça en fait.
00:39C'est exactement ça.
00:40J'ai eu à cœur de montrer, vous savez, la police on est énormément fantasmé, on peut
00:46être autant aimé, admiré, qu'au contraire, craint, détesté, c'est assez particulier.
00:53Et moi, j'ai eu envie de faire parler ces collègues, de leur donner la possibilité
00:58de relater l'effet marquant de leur carrière.
01:01C'est ça.
01:02J'ai eu envie que les lecteurs, qu'ils soient collègues ou non, puissent plonger
01:09au cœur même de la police, des policiers, de ce que c'est qu'être policier.
01:13C'est sûr.
01:14Alors, c'est vrai que vous dites, en attendant, ça a oublié que les policiers sont des humains
01:18avant tout, c'est ce qui ressort du livre.
01:20Aujourd'hui, comment vont les policiers moralement ?
01:22Je ne peux pas parler pour l'ensemble des collègues, mais c'est sûr qu'il y a un
01:28peu de fatigue.
01:29Il y a eu beaucoup d'événements dernièrement, mais on est toujours là.
01:34Moi, je vais vous dire, je pensais qu'Jean-Luc Mélenchon allait vous faire du mal, mais
01:37je pense qu'il vous fait du bien.
01:38Dans l'opinion publique, je pense qu'il vous fait énormément de bien, parce que
01:41je pense qu'il énerve tellement les Français, que les Français aiment encore plus la police
01:45grâce à lui.
01:46Par effet de balancier, quoi.
01:47Tant mieux pour nous, tant mieux pour nous.
01:49Je vous jure, moi, je sens un regain d'amour pour la police, pour la gendarmerie, pour
01:54l'ordre.
01:55Et c'est vrai que je pense que ça vient aussi, en fait, c'est une réaction épidermique
02:01à Jean-Luc Mélenchon.
02:02Mais il excite aussi les antiflics.
02:04Oui, bien sûr, oui, bien sûr, bien sûr.
02:06Honnêtement, je pense aussi qu'il y a, certes, ce qui est politique, mais aussi le travail
02:11des collègues.
02:12Je pense que les collègues, l'ensemble des collègues font au mieux pour protéger et
02:17servir.
02:19Notre domaine de compétence, ils se donnent à fond en prenant des risques.
02:23Et je pense que la récompense, c'est un peu ça, justement, c'est de voir tous ces gens
02:26qui ont gagné un peu plus d'amour.
02:29Dans votre livre, vous citez, vous n'avez que des collègues qui ont été confrontés
02:34dans leur travail à des situations de grande violence.
02:36Est-ce que pour vous, il y a de plus en plus de violence dans la société ? Est-ce que
02:40vous sentez que déjà, la violence, on le voit, à Marseille, 60% des personnes mises
02:45en examen pour assassinat ou tentative d'assassinat ont entre 14 et 21 ans ? Il y a plus de violence
02:51et c'est encore des mecs de plus en plus jeunes.
02:53Disons qu'il y a une banalisation de la violence, ça, c'est certain.
02:56Quant à l'âge, je ne suis pas certain qu'il y ait réellement de plus en plus de jeunes.
03:04Je pense que ça a toujours existé, cette jeunesse qui est un peu violente.
03:07Il y a toujours eu une part, moi, je l'ai connue, ça fait presque 20 ans que je suis
03:11policier, quand j'étais à Angers-sur-Seine, j'avais déjà ce phénomène-là.
03:15Est-ce que vous aviez ce phénomène-là ? On a vu encore, cette semaine, un jeune
03:19de 14 ans qui avait été payé pour un contrat, c'était des choses qu'on ne voyait pas avant.
03:22Non, ça, on ne l'avait pas.
03:23C'est vrai qu'on ne l'avait pas.
03:24J'espère que c'est un fait exceptionnel.
03:26Alors apparemment, Arnaud, malheureusement, je pense que c'est justement une nouvelle
03:32méthode.
03:33C'est-à-dire que, vous savez, ils savent toujours contourner les lois, ils se disent
03:37on va envoyer des jeunes mineurs et aujourd'hui, les mineurs sont devenus des tueurs à gage.
03:42On a vu qu'il y a un chauffeur VTC qui a pris une balle dans la tête.
03:44Après, est-ce que c'est contourner des lois ou c'est se servir un petit peu de la naïveté
03:47de ces jeunes-là ? Je pense qu'il y a un petit peu de ça aussi.
03:50On le voit des fois sur des points de ventre de produits stupéfiants où ce sont des mineurs
03:54qui sont là, ils prennent des jeunes un peu désœuvrés, qui n'ont pas forcément de
03:58cadre, qui n'ont pas forcément de but.
03:59Un peu malléable, voire même énormément malléable et je pense que c'est ce qui a
04:03dû se passer.
04:04Bartholomé Lenoir, vous, dans votre circonscription, la Creuse, vous sentez qu'il y a plus de
04:09violence encore ou pas ?
04:11Dans la circonscription de la Creuse, il y a des points de deal de drogue dans des communes
04:17de 2000 habitants où la commune la plus proche est à 10 kilomètres.
04:21Je veux dire, dans la Creuse, qui était un lieu paisible, il y a eu une explosion.
04:27J'ai visité le commissariat de police, j'ai visité les gendarmes, tous les chiffres vont
04:31dans le même sens.
04:32Ça monte, ça monte, délinquance, etc.
04:34Donc oui, on le voit partout en France et c'est ça qui est très intéressant, c'est
04:37que c'est partout.
04:39Je voulais vous dire un truc, c'est que quand on voit le commissariat de Cavaillon incendier
04:42cette nuit, des policiers évacués, on a l'impression que la délinquance n'a plus peur de la police.
04:48Aujourd'hui, c'est fou, on le voit, les policiers ne sont plus en sécurité.
04:52Vous vous rendez compte de cette phrase ? Les policiers ne sont plus en sécurité à cause
04:56de la délinquance urbaine.
04:58Et là, c'est la drogue encore à Cavaillon ?
04:59Bah oui, c'est encore la drogue.
05:00Répercussions des dealers qui se sentent trop emmerdés par les flics et qui vont donc
05:05cramer le commissariat.
05:06C'est l'aggravation placenet qui a fait qu'il y a eu ces répercussions.
05:10Et puis, il y a tous les messages du style « la police tue », etc.
05:12Les messages politiques qui disent « la police tue ».
05:15Mais bon, c'est vrai que quand on voit des dealers qui s'en prennent à un commissariat…
05:18Un représaille.
05:19Oui, un représaille.
05:20Ici, c'est quoi ?
05:21Je pense qu'ils se prennent un peu pour une bande rivale par rapport à nous.
05:24Il y a un rapport de force qu'ils essaient d'installer.
05:26Bien sûr, oui.
05:27Oui, mais un rapport de force aujourd'hui, c'est bizarre d'installer un rapport de force
05:31avec la police, il n'y avait pas de rapport de force.
05:32Le Canada policier dans le sud de la France explique que maintenant, les narcotrafiquants
05:37ont plus de moyens que les policiers et sont donc mieux armés, mieux équipés que les
05:42policiers, que la police marseillaise.
05:44Donc, le rapport de force, comme on vient de l'entendre, il est du côté des narcotrafiquants
05:50plus que de l'État et de la police.
05:52Ils ont des moyens financiers colossaux.
05:54En plus, le problème qu'on a, c'est que derrière, mine de rien, les peines sont souvent dérisoires.
06:00C'est la question que je voulais vous poser par rapport au lien à la justice, parce
06:03qu'il y a un chiffre totalement inédit et très inquiétant, c'est le nombre de démissions
06:08dans la police et la gendarmerie.
06:1015 000 l'année dernière dans la police, c'est du jamais vu.
06:1311 000 dans la gendarmerie, 10% des effectifs.
06:16Donc, il y a des agents de force de l'ordre qui disent on arrête.
06:19Arnaud Ropard, ce policier à la BAC, qu'est-ce que vous dites de cette question ?
06:25Après, il y en a peut-être qui se découragent un petit peu pour beaucoup de raisons.
06:30Moi, nous, là, le but, c'est de rester unis et de justement ne pas baisser les bras face
06:36à cette délinquance, de montrer qu'on est toujours présents, on va occuper le terrain,
06:40on va faire ce qu'il faut.
06:42Il y a de moins en moins de jeunes qui veulent devenir policiers ou gendarmes.
06:46Honnêtement, je n'ai pas les chiffres.
06:48C'est vrai qu'il y a de moins en moins.
06:50C'est très dur.
06:51Bien sûr que c'est très dur.
06:52Pas très bien rémunéré en début de carrière.
06:55C'est les enfants du peuple.
06:56Il ne faut jamais l'oublier, les gendarmes et les policiers.
06:58Vous avez l'air plus optimiste que vos collègues, Arnaud.
07:02Il faut l'être.
07:03Je pense qu'à partir du moment où on baisse les bras, on n'aura rien de bon.
07:06Je préfère me dire qu'on va aller de l'avant tous ensemble.
07:10Vous, vous êtes heureux en tant que policier de la BAC ?
07:12Bien sûr.
07:13Vraiment, vous êtes heureux ?
07:14Oui, sinon j'aurais arrêté la BAC.
07:16Même la police, c'est un métier qui est quand même assez difficile.
07:20Ça peut être moralement, ça peut être à plein de niveaux.
07:23Par exemple, on peut le voir dans ce livre,
07:26avec Damien qui a perdu l'usage d'un œil sur l'urgence urbaine,
07:32Romain qui a eu une partie de la boîte crânienne arrachée
07:35juste parce qu'il patrouillait.
07:38Juste pour se faire du flic.
07:40Mais juste, Arnaud, aujourd'hui,
07:43moi je parle avec énormément de policiers aussi qui me disent
07:46parfois, on laisse tomber certaines affaires, on n'y va pas,
07:49on nous appelle pour des trucs, on se dit on n'y va pas.
07:51De toute façon, même si on les attrape,
07:52les mecs vont être dans 48 heures dehors.
07:54Est-ce que vous pouvez lâcher l'affaire parfois ?
07:56Non, je ne peux pas.
07:58Vraiment ?
07:59Oui.
08:00Parce que c'est vrai qu'on...
08:01C'est peut-être quelque chose qui est ancré au fond de moi,
08:04mais à partir du moment où je peux apporter du bien à une personne,
08:08parce qu'il y a des victimes dans une affaire,
08:10ce n'est pas juste baisser les bras.
08:12Oui, mais quand vous voyez que la personne que vous avez interpellée,
08:14vous avez mis des semaines à mener une enquête,
08:17et que derrière, elle est dehors 48 heures après,
08:20ça vous fait quoi ?
08:21Je me dis que je le referai.
08:23Ah ouais ?
08:24Vous allez y retourner ?
08:25Oui, bien sûr.
08:26Vous êtes comme ça, vous comprenez qu'il y a des collègues à vous
08:28qui disent les mecs, on ne va pas s'embêter,
08:30on ne va pas prendre des risques en plus maintenant,
08:32parce qu'on met notre vie en jeu,
08:33souvent sur des interpellations,
08:34même dans des cités.
08:37C'est vrai, les mecs n'y vont plus.
08:39Ils me disent, moi j'ai une famille,
08:41comme moi j'ai de potes policiers qui m'ont dit,
08:43moi Cyril, j'ai une famille, je ne vais pas aller m'emmerder,
08:46aller attraper un mec pour un petit truc,
08:48je vais essayer de l'attraper,
08:49je risque de me faire caillasser,
08:51et derrière le mec va ressortir 48 heures après,
08:53donc je préfère ne rien faire.
08:54C'est sûr qu'il faut prendre en compte les risques,
08:55il ne faut pas faire tout et n'importe quoi,
08:57je suis d'accord.
08:58D'accord.
08:59Donc on laisse passer des choses ?
09:00Il faut travailler en sécurité.
09:02Oui, donc on est obligé de laisser passer certains trucs.
09:05Ah oui, parce qu'aujourd'hui,
09:06le policier n'est plus en sécurité dans certains endroits.
09:10Oui.
09:11Moi sur ma circo, je n'ai pas ce problème-là.
09:14C'est où votre circo ?
09:15Aix-en-Provence.
09:16D'accord, très bien.
09:17Donc c'est vrai que vous êtes à Aix-en-Provence,
09:18c'est plutôt...
09:19Il y a des affaires, on les fait,
09:21et comme je vous dis,
09:23on est tout un groupe à travailler en sécurité,
09:25à faire en sorte que les affaires se fassent,
09:27et qu'on puisse interpeller et rentrer à la maison le soir.
09:31C'est ça le plus beau des cadeaux.
09:32Est-ce que vous vous rendez compte, à Cavaillon,
09:34le commissariat a été évacué,
09:35alors que cinq gardes à vue étaient en cours ?
09:37C'est incroyable ce qui se passe,
09:39et ça c'est des choses qu'on ne voyait pas avant.
09:41Donc Arnaud, repars, je vous dis bonne chance pour la suite.
09:44Regarde le flic, c'est votre livre.
09:46Merci d'avoir été avec nous sur Europe 1.
09:47Merci à vous.
09:48Mais quand on entend des trucs comme ça,
09:49on se dit franchement, c'est une dégringolade.
09:52Hier, la prof qui se fait gifler,
09:54aujourd'hui le commissariat qui se fait attaquer,
09:57c'est n'importe quoi.
09:58Merci Julien.
09:59Quand je vous dis qu'on marche sur la tête dans ce pays,
10:01je crois que vous serez d'accord avec nous.
10:03Merci Arnaud d'avoir été avec nous.
10:04Merci à vous, bravo.
10:05Bravo de ne pas baisser les bras.
10:07Bien sûr.
10:08Arnaud, il est bien, il est dedans.
10:10Bravo, bravo.
10:11Il est bien, il a fond.
10:12Il est serein, il les aime.
10:13C'est bien, ça fait plaisir de vous voir comme ça.
10:15Merci Bartholome et Léonard d'avoir été avec nous, députés de La Creuse.
10:18Merci beaucoup.
10:19Merci, vous revenez nous voir quand vous voulez.
10:20Mais Arnaud aussi, vous revenez nous voir quand vous voulez.
10:22Et les autres, vous êtes payés, donc vous revenez quand vous voulez.
10:24Allez, on va vous laisser avec Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
10:28Et on se retrouve à la télé.
10:29Merci les chéris d'avoir été avec nous.

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