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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce mercredi, il revient sur la probable chute du gouvernement Barnier en fonction du vote du Rassemblement national.

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Transcription
00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin jusqu'à 9h30 et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:06Le monde politique est formidable.
00:08Ceux qui ont mêlé leur voix à la France Insoumise au mois de juin pour faire barrage au Rassemblement National
00:13sont les mêmes qui ce matin reprochent au Rassemblement National de mêler sa voix à la France Insoumise.
00:19L'après Michel Barnier a commencé à en croire la presse ce matin.
00:23Le grand chaos est annoncé, le pays sera à l'arrêt et l'économie sacrifiée.
00:27Cette même presse qui prédisait l'Amérique à feu et à sang.
00:30Si Donald Trump était élu président des Etats-Unis quand il a pris 20 points d'opinion favorable dans les sondages depuis le 5 novembre.
00:38L'après Michel Barnier a commencé.
00:40Un nouveau premier ministre sera nommé sans doute très vite.
00:43Un budget sera voté.
00:45Bruno Retailleau restera à Placebovo ou peut-être à Matignon.
00:49Et il est possible que dans 15 jours, les prédictions apocalyptiques que je lis ici ou là feront sourire.
00:56Michel Barnier a perdu.
00:58Si l'intelligence est de saisir les rapports, Michel Barnier a manqué de jugement.
01:02Il n'est pas le général de Gaulle.
01:04Il a sous-estimé Marine Le Pen.
01:06Il ne l'a pas calculée, comme on dit à la machine à café,
01:10confinée dans une rigidité que les petits hommes gris ont érigée en règle.
01:15Il parle de respect et d'écoute, mais dans les faits, il n'écoute pas grand monde
01:19et ne respecte que son curriculum vitae qu'il aime dérouler comme preuve de son talent.
01:24Le manège tourne.
01:26Michel Barnier descendra sans doute et le manège tournera sans lui.
01:30La censure servira-t-elle Marine Le Pen ?
01:33En tout cas, le successeur de Michel Barnier se méfiera.
01:36Les éditorialistes expliquent que Mme Le Pen a mis des années de respectabilité par terrain.
01:41Une journée, c'est possible.
01:43Je ne me risquerai à aucun pronostic,
01:45mais comme ces mêmes éditorialistes sont des boussoles qui indiquent le Sud depuis tant d'années,
01:51je me dis qu'ils se trompent peut-être.
01:53La balle est dans le camp d'Emmanuel Macron, à lui de nommer le premier ministre idéal,
01:57autant dire réussir une mission impossible.
02:00Il est 9h01, Chana Lusso.
02:029h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
02:15Bonjour Pascal, bonjour à tous.
02:17L'ERN est en voie de mélanchonisation, c'est ce qu'a dit Bruno Retailleau ce matin.
02:22Le ministre de l'Intérieur était l'invité de la grande interview sur CNews et Europe.
02:26Selon lui, si l'ERN vote la motion de censure de la gauche, c'est rompre avec ses convictions.
02:32Et ça, c'est une faute politique.
02:34On ne mêle pas ces voix, les voix du RN, aux voix des insoumis.
02:39Les insoumis qui, il y a quelques jours, je veux le rappeler, ont déposé une proposition de loi
02:43sur le bureau de l'Assemblée nationale.
02:45Cette proposition de loi a pour objectif d'abroger, pardonnez-moi, d'abroger le délit d'apologie de terrorisme.
02:51Dans la politique, ce sont des convictions.
02:53Et il n'y a pas pire en politique que de voter contre ces convictions.
02:56L'Assemblée nationale s'apprête donc à voter.
02:59Les motions de censure seront examinées aujourd'hui à 16h pour un vote prévu à 20h.
03:05L'issue semble inévitable.
03:07Le RN votera la censure.
03:08Jordan Bardella l'a redit il y a quelques instants.
03:10Et pourtant, Michel Barnier veut y croire.
03:12Hier soir, le Premier ministre en a appelé à la responsabilité des députés.
03:16Mais si son gouvernement est censuré, Michel Barnier a dit qu'il ne sera pas candidat à sa succession.
03:22Et puis, dans le reste de l'actualité, jeudi noir, dans la fonction publique demain,
03:26de nombreuses perturbations sont à prévoir.
03:28Un enseignant sur deux sera en grève dans les collèges et lycées publics.
03:3265% seront absents dans les classes de maternelle et de primaire.
03:36Le secteur hospitalier sera également mobilisé.
03:39Et des vols seront supprimés ou retardés.
03:42Voilà pour l'essentiel de l'information.
03:43C'est à vous, Pascal.
03:44Merci beaucoup, Chana.
03:46Nous sommes avec Sabrina Medjeber ce matin, avec Elodie Huchard,
03:49avec Éric Nelot, Alain Madelin et Maître Jakubowicz.
03:52On va faire un peu comme hier, finalement.
03:54L'important, puisqu'on sait à peu près tout,
03:56ce qui est intéressant, c'est de vous écouter, commenter, analyser, décrypter.
03:59Je vous propose peut-être d'écouter Michel Barnier, ce qu'il disait hier soir.
04:03Et puis après, nous allons faire un tour de table, comme on l'a fait hier.
04:06Et à chacun, vous pourrez exprimer votre édito.
04:09Ce sera la chose la plus simple.
04:12M. Barnier, hier soir, sur TF1.
04:15Puisqu'on parle de respect, je voudrais juste vous lire une phrase
04:20de cette notion rédigée par l'extrême-gauche et par M. Mélenchon.
04:25Pas uniquement par l'extrême-gauche, par la gauche.
04:28Oui, on sait bien qu'il tient la plume.
04:31On sait bien aussi qu'il approuve ce texte.
04:34Et qu'il risque de l'approuver demain.
04:36Et puisque Mme Le Pen souhaite du respect,
04:39la question que je me pose, c'est est-ce que, en lisant ce texte,
04:42les électeurs, les électrices, 11 millions d'électeurs du RN
04:47se sentiront respectés par le vote de leur propre député ?
04:50Vous pouvez lire que, dans cette rédaction de l'extrême-gauche,
04:54nous avons fait le choix du barrage à l'extrême-droite.
04:57Le Premier ministre a cédé à leurs plus viles obsessions,
05:01parlant des électeurs. Est-ce que c'est du respect ?
05:03Non, ce n'est pas du respect.
05:05Vous trouvez étonnant que Michel Barnier s'intéresse aux électeurs du RN ?
05:08Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur argument.
05:10On fait un tour de table, on commence par Sabrina Medjeber.
05:12Je pense deux choses.
05:14La première, c'est qu'effectivement, sur le fond,
05:17le fait de s'allier à une motion de censure
05:21issue du Nouveau Front Populaire,
05:24qui accuse l'extrême-droite d'être d'extrême-droite,
05:27c'est assez cocasse.
05:29Mais sur la forme, je trouve que Marine Le Pen
05:31n'a pas décidé de chiffonner la nappe,
05:34mais plutôt de renverser la table.
05:36Il me semble qu'elle est jusqu'au boutiste
05:38dans la sauvegarde de sa souche sociologique électorale,
05:42qui est celle des cartes des classes populaires,
05:44et qu'elle décide de faire front, quoi qu'il en coûte, jusqu'au bout.
05:47Éric Nolot, je rappelle que l'argument de Mme Le Pen,
05:51c'est de considérer que ce budget n'est ni fait ni à faire,
05:54que les uns et les autres vont payer plus d'impôts,
05:57qu'il n'y a pas d'économie, quasiment pas d'économie.
06:00On observera hier que les marchés ont salué plutôt la censure,
06:05puisque le CAQ a augmenté,
06:06parce qu'il y a beaucoup d'entreprises,
06:08par exemple comme Air France,
06:10qui paieront moins d'impôts,
06:11parce qu'il y avait des impôts qui étaient annoncés.
06:14Il y a Safran également,
06:15qui est un fabricant de moteurs d'avion,
06:17qui hier faisait une bonne cote à la bourse,
06:21parce que les impôts sont moins importants.
06:23Éric Nolot.
06:24Ces gens-là se donnent en spectacle
06:27aux dépens et aux détriments de la France et des Français.
06:29Moi, je suis un esprit moins subtil que vous, mon cher Pascal.
06:32Je ne fais pas le détail, je les mets tous dans le même sac.
06:34Je pense que notre seule voie de salut,
06:38c'est de s'appuyer sur le parti majoritaire en France,
06:41qui est le parti du bon sens.
06:43Maintenant, de faire sécession des partis
06:47qui sont tous autant qu'ils sont des planches pourries.
06:49Est-ce que vous croyez vraiment que Mme Le Pen
06:52a motivé sa décision parce qu'ils ne font pas assez d'économie ?
06:55Non, c'est un calcul politique, un calcul politicien.
06:58Elle veut simplement une rupture,
07:00faire plaisir à sa base qui réclame le départ de M. Barnier.
07:03Il n'y a vraiment aucun intérêt.
07:05Cette histoire, c'est du pipeau.
07:07Quand on veut abattre son chien, on dit qu'il a la rage.
07:09Donc, il n'y a pas de possibilité de censure pour Mme Le Pen, si je vous écoute ?
07:13C'est absolument impossible.
07:15Dans la mesure où elle est obligée d'allier ses voix
07:19à la France insoumise pour qu'il y ait une censure,
07:21ça veut dire qu'en début de mandature,
07:23on dit qu'il n'y aura pas de censure possible.
07:25Mais ce n'est pas un problème théorique, c'est un problème pratique.
07:29M. Retailleau a quand même mis le doigt sur un point très sensible.
07:31Ils vont mêler leur voix à des gens
07:33qui veulent abolir le délit d'apologie du terrorisme.
07:37Maintenant, je pose une question aux électeurs RN.
07:39Mais M. Retailleau est dans un gouvernement
07:41et avec un président de la République
07:43qui a mêlé sa propre voix au mois de juin
07:46à des gens qui voulaient abolir...
07:48C'est pour ça que je vous dis que je les mets tous dans le même sac.
07:51Mais je vous pose une question aux électeurs RN,
07:54à la direction du RN, à tout le monde.
07:56Est-ce que, de leur point de vue,
07:58la politique de M. Retailleau va dans le bon sens ?
08:00Oui. Simplement, des petits calculs politiciens
08:03les empêchent de le reconnaître.
08:05On arrive à cette situation absurde.
08:07Moi, je vous dis, les partis, j'en ai marre.
08:09Mais de tous. Tous n'ont plus que 2027 en tête.
08:12Ils ont 2027 en tête et ce qu'ils n'ont pas en tête,
08:14c'est l'intérêt des Français et de la France.
08:16Ça doit cesser.
08:17Anna Madeleine, qui a eu des responsabilités au plus haut niveau,
08:20qui était ministre de l'Economie,
08:22qui avait... ministre libéral,
08:24vous savez, ce mot qui fait tellement peur aux Français.
08:27Il aurait fallu peut-être vous écouter depuis tant d'années.
08:29Moi, ce qui me frappe, c'est effectivement l'orchestre
08:33qui chante depuis hier le chaos, le chaos, le chaos.
08:38Et l'apologie ou la crainte des marchés financiers.
08:43Je ne pense pas que ça existera,
08:46du moins si le président de la République agit vite,
08:49je pense qu'il le fera,
08:50pour nommer un nouveau premier ministre.
08:54Une fois que j'ai dit cela,
08:56s'il était vrai que nous allions devant un énorme chaos,
09:01comme semblent le dire beaucoup, beaucoup, beaucoup de gens.
09:06Alors, comme le dit M. Barnier,
09:11il faut prendre en compte l'intérêt supérieur du pays.
09:15Et l'intérêt supérieur du pays
09:19eut valu que M. Barnier reste en place,
09:24qu'il n'y ait pas cet accident terrible.
09:27Et donc, revenons à l'origine du conflit.
09:32Une petite mesurette, en réalité,
09:37c'est la seule chose qui restait de litige entre Mme Le Pen et Barnier.
09:43Une petite mesurette, la désintoxication des retraites,
09:47dénoncée par l'ensemble de l'Assemblée nationale.
09:53L'ensemble.
09:54Pourquoi s'accrocher à ça ?
09:57Alors, Mme Le Pen en faisait une question de principe.
10:01Bon, il y avait de l'orgueil dans Mme Le Pen.
10:04Barnier en faisait une question de principe.
10:06Il y avait de l'orgueil chez Barnier.
10:08Mais qui devait céder dans l'intérêt supérieur du pays ?
10:12La question est une bonne question.
10:15À mon avis, on s'en fout.
10:19Franchement, vous privatisez la moitié d'Orange.
10:22Ou la moitié d'Engie.
10:25Vous les avez, vos 3 milliards.
10:27Donc, on s'en moquait.
10:29Franchement, je ne vous comprends pas.
10:31Vous devriez être au gouvernement, je vous le dis, madame.
10:33Mais vous devriez être au gouvernement.
10:35Parce que c'est quand même...
10:36Dans tous les bêtises que j'entends depuis 24 heures,
10:40vous venez de dire en 2 minutes plus de choses intelligentes
10:42que j'ai entendues depuis 48 heures.
10:44Je ne suis pas sensible aux compliments, je dis très simplement...
10:46Mais vous avez tellement raison.
10:48Dans ces cas-là...
10:49Vous savez, les communistes avaient autrefois une vieille formule
10:53qui était un attrape-bon.
10:55Il faut être unitaire pour deux.
10:59Quand quelqu'un combattait l'unité.
11:02Eh bien, nous serons unitaires pour deux.
11:04Il fallait être responsable pour deux.
11:06Oui, mais est-ce que...
11:07Le Rassemblement National n'est pas responsable ?
11:10Eh bien, je vais jusqu'au bout pour tester.
11:13Peut-être que le Rassemblement National a d'autres idées.
11:16Mais ça méritait d'être testé, franchement.
11:18Vous avez connu Michel Bardier.
11:19Est-ce qu'il y a dans sa personnalité une forme de morgue,
11:22une forme de distance, une forme de rigidité,
11:25disons-le, une forme de petit homme gris,
11:27à l'ancienne, old school,
11:29qui fait qu'il a...
11:30Quand je dis qu'il n'a pas calculé Mme Le Pen,
11:33est-ce qu'il parle beaucoup de respect et d'écouter ?
11:35Et à l'arrivée, je ne suis pas sûr qu'il ait mis ses actes
11:40au gré de ses paroles.
11:42Quel sentiment vous avez ?
11:44J'ai le sentiment que Bardier écoute,
11:48il écoute, il écoute, il respecte, il respecte, il respecte,
11:51mais il n'entend pas toujours.
11:54Et donc, il y a un peu de rigidité.
11:57Je ne suis pas du tout méchant en disant ça,
11:59mais un peu de Juppé ou de Philippe là-dedans.
12:02C'est une marque de fabrique.
12:03Édouard Philippe.
12:04Droit dans ses bottes.
12:05On peut le comprendre.
12:07Je n'ai aucun problème à le comprendre, cela.
12:09Mais il faut que la cause soit bonne.
12:12Ce n'est pas le cas.
12:13Si c'était quelque chose d'essentiel,
12:14on dirait, mais non, ça ce sont nos valeurs,
12:16ça c'est notre ligne.
12:17Bien sûr, on reste ferme.
12:19Mais là, franchement, pour rien, pour rien,
12:22on menace le chaos.
12:23Heureusement, il ne se produira pas.
12:25Mais s'il pense que c'est le chaos,
12:26il ne fallait pas faire ça.
12:27Il ne fallait pas faire ça.
12:30Tour de table.
12:31Alain Jakubowicz,
12:33après cette brillante démonstration d'Alain Madelin.
12:36Écoutez, moi, ce que je retiens,
12:39c'est l'intérêt supérieur du pays.
12:41Et franchement, je me demande
12:43si eux, ils y pensent,
12:45à l'intérêt supérieur du pays.
12:47Mais qui doit y penser ?
12:48La question que je pose,
12:49qui doit y penser ?
12:50Moi, je suis sur la ligne de notre ami Nolo,
12:53c'est l'intérêt supérieur des partis.
12:56Les partis, moi, je l'ai constaté,
12:58dans ma vie, ça rend con.
13:00Ces hommes politiques ne sont pas sots,
13:01pour la plupart,
13:02ont même de la bonne volonté,
13:03mais il suffit d'appartenir à un parti.
13:05Mais là, ce n'est pas les partis, Michel Barret.
13:06Mais, enfin, écoutez.
13:07Ce n'est pas les partis.
13:08Reposez les choses dans le rensemble.
13:10Ce n'est pas Michel Bardi,
13:11ce n'est pas les partis.
13:12Vous avez un fait générateur,
13:15qui est quand même le pompier pyromane,
13:17qui met le feu et qui dit
13:18« Tiens, ça commence à sentir le roussi. »
13:20Oui, ça, c'est Emmanuel Macron.
13:22Ensuite, vous avez chacun dans son rôle.
13:25Mélenchon et ses 40 voleurs, entre guillemets,
13:28qui dit sur un malentendu,
13:30finalement, ça pourrait marcher,
13:31et qui dit à la façon d'Obélix,
13:33chic des Gaulois,
13:35chic le bordel,
13:36je vais peut-être pouvoir en profiter.
13:37Et puis, vous avez Marine Le Pen
13:39qui chassez le naturel,
13:40qui revient au galop, quoi.
13:41C'est vrai que moi, j'ai été sensible
13:42à cette normalisation,
13:44ce parti qui se voulait de gouvernement.
13:47En quoi, ce n'est pas normalisation ?
13:49En quoi, ce n'est pas normalisation ?
13:51Elle défend son naturel, c'est vrai.
13:54Moi, je vous assure,
13:55j'adore ces discussions-là.
13:57Il y a des gens qui ont voté pour elle,
13:59et ces gens souhaitent qu'il y ait censure.
14:01Oui, à 52%.
14:02Qu'est-ce que vous voulez que je dise ?
14:03Vous en savez beaucoup.
14:04Il y a des sondages, monsieur.
14:05C'est Marine Le Pen et monsieur Bardella
14:08qui ont décidé qu'effectivement,
14:09personnellement, j'ai une analyse,
14:11alors peut-être que c'est mon penchant d'avocat,
14:13que le réquisitoire qu'elle a pris dans la figure
14:15n'est pas pour rien dans tout cela.
14:17Ça, c'est possible.
14:18Je pense qu'effectivement,
14:19il y a un retournement chez elle.
14:21Elle est vexée, c'est une femme vexée.
14:23Mais finalement, Madame Le Pen,
14:25on s'en moque, quoi.
14:26C'est possible.
14:27Ce n'est pas le sujet, Madame Le Pen.
14:28Mais l'argument d'Alain Madelin,
14:30si effectivement, c'est le chaos,
14:32à ce moment-là,
14:33sur l'indexation des retraites,
14:35cet argument, qu'est-ce que vous en faites ?
14:37Vous savez, moi, je donne un avis.
14:40Répondez à cette question
14:41parce que c'est intéressant.
14:42Le prisme qu'a mis en place Alain Madelin
14:44est très intéressant.
14:45De dire, si vraiment, monsieur Barnier,
14:47c'est l'intérêt supérieur de la France,
14:49si vraiment, il y a le chaos,
14:51ce que souligne Alain Madelin,
14:52c'est la contradiction et pourquoi pas
14:54la duplicité de Michel Barnier.
14:56Parce que c'est un bras de fer
14:57entre Madame Le Pen et monsieur Pim.
14:59Celui qui gouverne.
15:01Celui qui défend l'intérêt du pays.
15:02Mais bien sûr.
15:03Très bien.
15:04Bien sûr.
15:05Ou alors Alain Jakubowicz,
15:09ou alors Michel Barnier dans la duplicité,
15:11où il sait qu'il n'y aura pas de chaos,
15:13où il fait peur comme la menace,
15:14comme le Covid, etc.,
15:16où on nous a fait peur aux Français
15:18et qu'on brandit une menace qui n'existe pas.
15:20Ça s'entend.
15:21Monsieur Barnier pense,
15:25peut-être à juste titre,
15:27que Marine Le Pen a beaucoup à perdre.
15:30Sa crédibilité.
15:32Le recentrage qu'elle avait fait.
15:35Qu'elle a beaucoup à perdre
15:36et donc qu'elle ne votera pas la censure.
15:38Et c'est ça, effectivement,
15:40le gros pari qui est fait de part et d'autre.
15:43Et en réalité, moi je pense,
15:47monsieur Jakubowicz met en évidence
15:51une accusation implicite.
15:53Elle a fait ça parce qu'elle est menacée
15:55par son procès et son inéligibilité.
16:00Regardons ça rationnellement.
16:03Si elle est menacée,
16:05il faut que, donc,
16:07il y ait des élections présidentielles
16:10avant le 30 mars.
16:12Absolument.
16:13Et donc, ça suppose, entre les deux,
16:16qu'on ne va pas partir tout de suite.
16:20Il ne pourrait partir,
16:22à supposer qu'il le fasse,
16:25qu'à la suite de censure,
16:28plus censure, plus censure, plus censure.
16:31Et là, la pagaille totale.
16:33Et là, vous avez raison.
16:35À ce moment-là, émergerait sûrement quelqu'un.
16:37Allez, coup de balai pour tout le monde.
16:39Coup de balai pour Mélenchon.
16:40Coup de balai pour Mélenchon.
16:41On en a marre.
16:42Et elle ne serait pas bénéficiaire
16:44d'une élection présidentielle.
16:45En tout cas, c'est mon pari.
16:46Je ne savais pas que Marine Le Pen
16:49était Bernadette Soubirous.
16:50Alors, on n'a pas le droit de la soupçonner
16:52derrière pensées politiciennes.
16:54C'est une erreur.
16:55Elles sont dans toutes les têtes.
16:56Bon, ensuite, excusez-moi,
16:58mais la responsabilité a été présentée
17:00tout à l'heure de manière biaisée.
17:02Michel Barnier, il se trouve qu'il avait
17:03déjà cédé sur plusieurs points
17:04qui étaient réclamés.
17:05Il n'en restait qu'un, en effet.
17:07On peut dire que chacun avait fait
17:08la moitié du chemin.
17:10Moi, je pense qu'il y a,
17:13dans la tête de Marine Le Pen,
17:14un calcul politicien
17:16et vraiment pas autre chose.
17:18Simplement, si je puis répondre
17:20à M. Mattelin, c'est que
17:22vous commettez une erreur.
17:25Vous commettez une erreur,
17:26et là, on est sur le terrain
17:27où je suis un peu plus familier
17:28qu'est celui de la justice.
17:29Puisqu'en fait, vous le liez à la date
17:31du délibéré de la décision.
17:33L'inégibilité qui sera prononcée,
17:35apparemment, c'est clair,
17:37il y aura une inégibilité.
17:39Ah bon ?
17:40Si il y a condamnation.
17:42Si il y a condamnation,
17:43il y a inégibilité.
17:44Alors, vous êtes extraordinaire.
17:45Mais attends, encore une fois.
17:46Si il y a condamnation,
17:48ses avocats ont plaidé la relax,
17:50si elle est relaxée,
17:51le problème est réglé.
17:52Si il y a une condamnation,
17:55quelle qu'elle soit,
17:57à mon sens,
17:58au regard de la jurisprudence,
17:59des textes,
18:00il y aura une part d'inégibilité.
18:02Mais le problème,
18:03c'est l'exécution provisoire.
18:05Et à mon sens, encore une fois,
18:06et je pense que c'est le pari
18:08intelligent qu'elle doit faire
18:09avec ses conseils,
18:10c'est qu'il n'y aura pas
18:11d'exécution provisoire.
18:12Auquel cas, le calendrier
18:13dont vous parlez
18:14n'est plus du tout le même.
18:16Parce que ça veut dire
18:17que l'appel est suspensif,
18:19et ça veut dire qu'elle gagne
18:21au moins un an,
18:22un an et demi,
18:23par rapport au calendrier
18:25que vous évoquez.
18:26Et dans ce laps de temps-là,
18:28tout demeure possible.
18:30Si on fixe le 30 mars,
18:32vous avez raison,
18:33ça ne passe pas.
18:34Mais au-delà,
18:35ça peut passer.
18:36J'adhère.
18:37Formidable démonstration.
18:38Ce n'est pas une démonstration.
18:40La réalité du droit.
18:42J'adhère à cela.
18:44Mais cela montrerait
18:46qu'elle n'avait pas besoin
18:47de la censure aujourd'hui.
18:48Elle aurait pu la faire
18:49à un autre moment.
18:51Élodie Huchard,
18:52cet après-midi,
18:53il n'y aura pas de surprise.
18:54Hier, M. Barnier
18:56espérait encore
18:58que la censure ne serait pas votée.
19:00Il n'y aura pas de surprise.
19:02Alors, 16h et 19h30, c'est ça ?
19:04En fait, oui.
19:05Il y a deux motions
19:06qui seront discutées.
19:07D'abord, celle du Nouveau Front Populaire,
19:08qui a le plus de signataires
19:09et qui a été déposée en premier.
19:11Aux alentours de 16h,
19:12Éric Coquerel défendra
19:13la motion de censure
19:14Nouveau Front Populaire.
19:15Dans la foulée,
19:16Marine Le Pen parle
19:17pour défendre sa motion de censure.
19:18Tous les groupes passent.
19:19Aux alentours des 17h45,
19:20dernière tentative
19:21pour Michel Barnier
19:22de sauver sa peau.
19:23Premier vote.
19:24On connaîtra les résultats
19:25vers 19h15 environ.
19:27De toute façon,
19:28c'est cette motion-là
19:29qui sera votée.
19:30La deuxième motion
19:31ne sera pas discutée.
19:32Est-ce qu'on sait
19:33s'il pourrait y avoir
19:34dans le Nouveau Front Populaire
19:36des désistements ?
19:37Hier, il y avait
19:38sept ou huit députés socialistes
19:40qui avaient annoncé,
19:41par exemple,
19:42qu'ils ne voteraient pas.
19:43Mais François Hollande, par exemple,
19:44il va voter la motion de censure ?
19:46Lui, il va voter ?
19:47Parce que c'est ça
19:48qui m'amuse toujours.
19:49Lui, il va voter
19:50avec la France Insoumise.
19:51François Hollande.
19:52Donc, je trouve...
19:53C'est ça que je trouve extraordinaire.
19:55C'est-à-dire qu'on reproche
19:56à certains de voter
19:57avec la France Insoumise.
19:58Mais François Hollande,
19:59ancien président de la République,
20:00il va bien mêler sa voix
20:01à la France Insoumise.
20:02Bien sûr, il a signé, d'ailleurs,
20:03le texte de la motion de censure
20:04avec la France Insoumise.
20:05C'est très bien.
20:06C'est un ancien président
20:07de la République.
20:08Donc, vous ne pouvez pas,
20:09d'un côté, exiger
20:10du Rassemblement National.
20:11Mais non, mais ça vous fait sourire.
20:13François Hollande,
20:14c'est un homme, sans doute,
20:15respectable.
20:16C'est un homme
20:17qui a eu
20:18les plus hautes fonctions
20:19de ce pays.
20:20Si lui signait
20:21avec la France Insoumise,
20:22franchement, Marine Le Pen
20:23peut bien signer.
20:24Oui, puis il y a quand même
20:25un différentiel
20:26entre s'allier
20:27à une formation politique
20:28et signer une motion de censure.
20:29Mais peu importe.
20:30Mais peu importe.
20:31Et voter une motion de censure,
20:32on rappelle que c'est pas
20:33le même texte de base.
20:34Quand vous votez
20:35une motion de censure,
20:36vous votez le même texte de base.
20:37C'est pas le même texte de base.
20:38C'est pas le même texte de base.
20:39Exactement.
20:40Et si vous me permettez,
20:41l'implication de François Hollande
20:42avec la France Insoumise
20:43me paraît un peu plus important
20:44que celui de Marine Le Pen.
20:45Absolument.
20:46Moi, le fait que ça soit
20:47avec la France Insoumise ou pas,
20:48je le trouve irresponsable
20:49de la part d'un ancien président
20:50de la République
20:51de rentrer dans ce jeu.
20:52Voilà, je veux dire
20:53qu'on attend autre chose de lui
20:54qui soit au-dessus de la mêlée.
20:55Enfin, je veux dire
20:56qu'on est au ras des pâquerettes,
20:57là.
20:58Mais monsieur Hollande
20:59est au ras des pâquerettes.
21:00C'est les dernières parties
21:01de la France Insoumise
21:02qui sont en train
21:03de se mouiller sur le malheureux
21:13cercueil d'un parti
21:15qui fut un parti de gouvernement.
21:16Cela signifie que le premier geste
21:17du futur Premier ministre,
21:18je vous fais le pari,
21:19ce sera d'annoncer la proportionnelle
21:25pour désincarcérer François Hollande.
21:28Ah oui, parce que vous pensez
21:30qu'il n'a pas de conviction
21:31monsieur Hollande,
21:32Tout le monde l'a dit autour de cette table, mais il est extrêmement important pour l'avenir de désincarcérer les socialistes tout au long de la République.
21:43Vous qui êtes un homme de la Vème République, la proportionnelle c'était tout ce que ne voulait pas le général de Gaulle.
21:49Alors il y a eu une proportionnelle une fois en 86, au moins elle était départementale, donc ça c'est quand elle était locale.
21:55On reviendra vraisemblablement à une 86.
21:58Voilà, mais une proportionnelle avec des listes à Paris, je pense que ce n'est pas une bonne chose.
22:05Non, mais ça ne verra pas le jour.
22:06J'espère.
22:07Il y aura un débat sur la forme de proportionnelle, mais c'est quelque chose.
22:10Franchement, en toute intelligence, c'eût été la première loi qu'aurait dû faire voter M. Barnier.
22:17Bon, on n'a pas écouté M. Retailleau qui a ce matin été plutôt excellent, d'ailleurs, à notre micro.
22:23C'est un candidat possible pour le matignon, mais le carillon est là.
22:30Le carillon est là et M. Hill va arriver.
22:34Absolument.
22:35Bonjour Pascal.
22:36Il n'est pas censuré, lui.
22:38Non, alors j'étais en train de me demander combien de temps votre invité Alain Madelin était resté ministre.
22:45Deux ans, il a été entre 86 et 88, M. Madelin ?
22:48Plusieurs passages.
22:49Un passage de deux ans, un passage de deux ans et un passage de deux mois.
22:53Pourquoi vous posiez cette question ?
22:55Parce que ça me rappelait le temps de Michel Barnier.
22:58Je me demandais si c'était supérieur ou inférieur.
23:03Moi, j'ai démissionné.
23:05Alain Madelin, c'est le mot qui, en France, est le mot mystiquerie.
23:11Il faut vraiment le refiler à côté.
23:13C'est libéral.
23:14Il était arrivé en 86 sur une influence de Reagan et de Thatcher aux Etats-Unis et en Angleterre.
23:22Quand la France choisissait François Mitterrand, nous, les Etats-Unis, on choisit Reagan et Thatcher.
23:28C'était des politiques différentes.
23:30C'est vrai que ce mot libéral, et d'ailleurs j'ai vu l'autre jour...
23:34C'est peur.
23:35J'ai vu David Lysnard, il parle libéral.
23:37Il ose dire je suis libéral, David Lysnard.
23:40Je ne sais pas si c'est votre candidat.
23:42C'est vrai que ce mot fait peur.
23:45Il faudrait un jour faire une grande émission pour dire aux uns et aux autres.
23:49Merci Thomas Hill.
23:50Merci à tout à l'heure Pascal.

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