L'énigme de la grotte des baleines

  • hier
Une équipe de spéléologues découvre des ossements de baleine dans une immense grotte de l'archipel de Patagonie chilienne, située à huit mètres au-dessus du niveau de la mer.
Cette mystérieuse découverte a conduit l'équipe à traverser des forêts primaires et des massifs calcaires, façonnés par les pluies abondantes, pour atteindre la « grotte de la Baleine » sur l’île Madre de Dios.
En chemin, ils ont aussi trouvé des vestiges des Indiens Nomades de la Mer.
Une fois sur place, leurs découvertes ont permis d'élaborer une hypothèse scientifique surprenante.

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00:00Il y a huit ans, lors de notre première expédition sur l'île Madre de Dios, notre équipe se
00:18risque quelques heures le long de la côte pacifique, qui reçoit de plein fouet les
00:22tempêtes des cinquantièmes hurlant.
00:24Soudain, nous apercevons une caverne géante.
00:29Comment résister quand on est spéléologue ?
00:33De toutes les grottes que nous venons de découvrir, c'est la plus vaste.
00:42Elle pourrait même contenir Notre-Dame de Paris, et ce que nous y trouvons dépasse
00:48l'imagination.
00:49Des vertèbres et des côtes de baleines, par dizaines.
00:59C'est incompréhensible, car la grotte s'ouvre huit mètres au-dessus du niveau de la mer.
01:07Comment expliquer ce cimetière ? Quelles sont les espèces de cetacés ? Leurs âges
01:13? Les questions se bousculent.
01:15Nous jurons de revenir un jour élucider le mystère de la baleine.
01:18Les archipels
01:48de Patagonie-Chilienne stimulent l'esprit d'aventure.
01:51Ce dédale de canaux, pris entre l'océan Pacifique et la cordillère des Andes, compose
01:56un espace maritime sauvage, soumis à l'un des pires climats de la Terre.
02:01La grotte de la baleine, notre objectif, se situe sur Madrid-Edios, une île déserte,
02:07posée en sentinelle face à l'océan.
02:09Partie de Puerto Natales, la seule ville des archipels, nous faisons route vers notre destination.
02:1724 heures de navigation délicates, si la météo nous est favorable.
02:21Telle une expédition au long cours du XIXe siècle, Ultima Patagonia mêle sportif et
02:48homme de science.
02:49Mais tous, nous sommes spéléologues, réunis sous l'autorité scientifique du géographe
02:54Richard Maire.
03:20La raison principale qui me fait revenir d'abord, c'est de me retrouver dans un milieu naturel,
03:26austère, sauvage, magnifique.
03:28Se changer d'air, c'est nécessaire, parce qu'on est plongé dans une civilisation un
03:33peu folle, et revenir aux sources, c'est toujours salutaire pour l'esprit.
03:38Et puis c'est aussi extrêmement passionnant de se retrouver toute une équipe pour travailler
03:44sur une île, hier, et comprendre comment elle a évolué au cours du temps.
03:49C'est quelque chose de vraiment passionnant.
03:55On a tous notre petite idée sur la baleine, à commencer par le chef d'expédition, Bernard
04:00Tourte.
04:01Ma théorie sur la baleine ? Ce que je n'aime pas, c'est que la baleine, c'est quand même
04:05une histoire exceptionnelle, ça c'est certain.
04:07Bon voilà, il va falloir arriver à trouver des réponses avec l'environnement de Madrid
04:13et ça, ça ne va pas être simple, parce qu'on connaît les difficultés d'accès à la baleine.
04:18Moi, ça fait 8 ans que j'attends pour la voir.
04:21C'est un lieu extraordinaire, un site qui pose problème, il y a des mystères à élucider.
04:27Difficile de croire que ces baleines sont venues par hasard.
04:33À Madrid et Dios, nous avons déniché les montagnes calcaires les plus australes de
04:43la Terre.
04:46Magnifique, ces montagnes calcaires partout sont incroyables, c'est vraiment très spectaculaire.
04:52Et la météo ? Ah, exécrable, comme on peut s'y attendre en Patagonie.
05:03Il n'y a que deux postes habités le long des 2000 kilomètres des canaux de Patagonie,
05:08dont la petite exploitation minière sur l'île de Guarello, proche de Madrid et Dios.
05:14Un hangar désaffecté devient notre camp de base, d'où nous lancerons nos raies dans
05:20bateaux pneumatiques vers les étendues désertes de Madrid et Dios.
05:33El viento, le vent, est bien le seigneur de la Patagonie maritime.
05:41Heureusement, c'est l'été, l'été austral en ce mois de janvier.
05:55Mais il en faut plus pour nous bloquer au camp de base.
05:59L'équipe piave d'impatience après deux années de préparation de mettre enfin le pied sur Madrid et Dios.
06:17Voici les plus beaux paysages calcaires au monde, que nous avons baptisés les glaciers de marbre.
06:29Tel un sculpteur génial, l'eau façonne la roche.
06:33Une érosion accélérée par les 10 mètres de précipitations annuelles, un des records mondiaux.
06:50Parfois, il suffit d'un bloc de lave, abandonné par les vrais glaciers qui recouvraient la région il y a encore 15 000 ans,
06:57pour créer d'étonnantes comètes de roche.
07:00Alors, leurs vrais noms, en fait, ce sont des formes de dissolution hydro-éolienne.
07:06A la fois, elles sont liées à la pluie qui arrive horizontalement et au vent qui pousse l'eau de pluie dans cette direction.
07:15Et qui conserve la roche protégée au centre, tandis que sur les deux côtés, elle s'est abaissée par dissolution.
07:23Est-ce que tu as déjà vu ce genre de formes dans le monde ?
07:26Non, rien de tel, c'est unique au monde.
07:28C'est la première fois ?
07:29Oui, c'est fascinant.
07:31Ce sont des formes extraordinaires.
07:33Je ne crois pas qu'il en existe d'autres ailleurs.
07:35C'est magnifique et très intéressant.
07:46Après plusieurs jours de furie, elle s'arrête.
07:49Après plusieurs jours de furie, elle bientôt baisse la garde.
07:53Cela n'arrive qu'une fois par mois, et encore.
07:56L'occasion est trop belle d'atteindre enfin notre baleine.
08:08Là, pour l'instant, c'est une mer d'huile, on va voir plus loin.
08:13Et on a une petite chance, là, dans les trois heures qui viennent.
08:17Depuis le camp de base, nous suivons les anciennes vallées glaciaires
08:22pour déboucher bientôt sur le Pacifique,
08:25où nous devrons longer la côte sur une vingtaine de kilomètres.
08:31Il faut toujours du blanc à l'horizon.
08:33Oui, il ne faut pas.
08:35Il ne faut jamais se faire d'illusions.
08:37On pourrait passer plus au large des récifs.
08:47On ne peut pas se faire d'illusions.
09:04Il y a une peste lente qui arrive à ma mort.
09:08On est passé où, là ? Derrière les blocs ?
09:11Les blocs ? Derrière la corde.
09:16Ça commence à déferler d'un pieu à moitié.
09:28Inutile de forcer le destin.
09:30Car l'embellie a été de courte durée.
09:32Les nuages reprennent possession des sommets.
09:35C'est la loi des archipels.
09:37Et nous y sommes soumis.
09:39Revenus à l'abri des canaux,
09:41nous observons la côte,
09:43où l'on distingue très nettement des entailles horizontales.
09:46C'est les fameuses encoches marines de Madrid Elios,
09:49un ancien niveau marin,
09:51mais un niveau marin relatif.
09:53Ça veut dire qu'en fait, l'île s'est soulevée.
09:56Là, elle s'est soulevée de plusieurs mètres
09:59en quelques milliers d'années,
10:01suite à l'allègement de l'île.
10:03Autrefois, il y avait le glacier qui appuyait l'île,
10:05donc il l'enfonçait sous la mer.
10:07Et depuis la fonte des glaciers,
10:09avec un certain retard,
10:11toute l'île s'est soulevée.
10:23Ces encoches marines forment comme un sentier
10:26le long de l'océan.
10:28Va-t-il nous conduire jusqu'à la grotte de la baleine ?
10:42Nouvelles déconvenues.
10:44Les vagues de l'océan ont raboté le passage naturel.
10:47Nous n'arriverons pas à la baleine à pied.
10:51Mais un porche obscur attire toute notre attention.
11:01La baleine s'éloigne de l'océan.
11:03Elle s'éloigne de l'eau.
11:05Elle s'éloigne de l'eau.
11:07Elle s'éloigne de l'eau.
11:09Elle s'éloigne de l'eau.
11:11Elle s'éloigne de l'eau.
11:13Elle s'éloigne de l'eau.
11:15Elle s'éloigne de l'eau.
11:17Elle s'éloigne de l'eau.
11:19Elle s'éloigne de l'eau.
11:21Elle s'éloigne de l'eau.
11:23Elle s'éloigne de l'eau.
11:25Elle s'éloigne de l'eau.
11:27Elle s'éloigne de l'eau.
11:29Elle s'éloigne de l'eau.
11:31Elle s'éloigne de l'eau.
11:33Elle s'éloigne de l'eau.
11:35Elle s'éloigne de l'eau.
11:37Elle s'éloigne de l'eau.
11:39Elle s'éloigne de l'eau.
11:41Elle s'éloigne de l'eau.
11:43Elle s'éloigne de l'eau.
11:45Elle s'éloigne de l'eau.
11:47Elle s'éloigne de l'eau.
11:49Elle s'éloigne de l'eau.
11:51Elle s'éloigne de l'eau.
11:53Elle s'éloigne de l'eau.
11:55Elle s'éloigne de l'eau.
11:57Elle s'éloigne de l'eau.
11:59Elle s'éloigne de l'eau.
12:01Elle s'éloigne de l'eau.
12:03Elle s'éloigne de l'eau.
12:05Elle s'éloigne de l'eau.
12:07Elle s'éloigne de l'eau.
12:09Elle s'éloigne de l'eau.
12:11Elle s'éloigne de l'eau.
12:13Elle s'éloigne de l'eau.
12:15Elle s'éloigne de l'eau.
12:17Elle s'éloigne de l'eau.
12:19Elle s'éloigne de l'eau.
12:21Elle s'éloigne de l'eau.
12:23Elle s'éloigne de l'eau.
12:25Elle s'éloigne de l'eau.
12:27Elle s'éloigne de l'eau.
12:29Elle s'éloigne de l'eau.
12:31Elle s'éloigne de l'eau.
12:33Elle s'éloigne de l'eau.
12:35Elle s'éloigne de l'eau.
12:37Elle s'éloigne de l'eau.
12:39Elle s'éloigne de l'eau.
12:41Elle s'éloigne de l'eau.
12:43Elle s'éloigne de l'eau.
12:45Elle s'éloigne de l'eau.
12:47Elle s'éloigne de l'eau.
12:49Elle s'éloigne de l'eau.
12:51Elle s'éloigne de l'eau.
12:53Elle s'éloigne de l'eau.
12:55Elle s'éloigne de l'eau.
12:57Elle s'éloigne de l'eau.
12:59Elle s'éloigne de l'eau.
13:01Les appellations ne manquent pas
13:03venant des navigateurs occidentaux,
13:05étonnés de la présence de peuplades
13:07dénuées de tout dans ce milieu hostile.
13:12Mais que sait-on vraiment
13:14de ceux qui se dénomment en fait Kawechkar ?
13:17Quand les ethnologues s'y intéressent,
13:19ils ont déjà abandonné
13:21une partie de leur vie traditionnelle.
13:23Ne restent que de rares documents
13:25évoquant le destin de ces hommes,
13:27échappés de la préhistoire.
13:31Chasseurs de mammifères marins et d'oiseaux,
13:34collecteurs de moules et de pâtelles,
13:36ils nomadisaient d'une plage à l'autre
13:38en quête de nourriture.
13:40Le clan familial s'entassait
13:42dans un frêle canot
13:44où le feu était conservé sur un bloc de terre.
13:49Leur population, estimée à 5000 en 1850,
13:52a rapidement décliné
13:54avec les maladies importées d'Europe,
13:56au point qu'ils n'étaient plus que 70 en 1950.
14:02Est-ce le spectacle des femmes
14:04pêchant les oursins dans le plus simple appareil ?
14:07Le regard des premiers explorateurs
14:09fut souvent méprisant.
14:11Même Darwin hésita à leur accorder
14:13le statut d'êtres humains.
14:15Eux, qui n'avaient, paraît-il,
14:17ni mots pour dire bonheur,
14:19ni même d'expression artistique.
14:23En découvrant ces peintures,
14:25nous prouvons le contraire.
14:27Et elles ne datent pas d'hier,
14:29comme le montrent les concrétions
14:31qui les recouvrent par endroits.
14:33On peut leur attribuer une certaine antiquité
14:36allant jusqu'à 3000 ans.
14:40Il n'est pas du tout impossible
14:42qu'ils soient venus pendant des millénaires
14:45sur le même endroit
14:47pour des périodes très courtes
14:49qui consistaient à aller chasser
14:51les loups de mer au moment
14:53où il y a la naissance des petits.
14:58La survie des Kaweshkar
15:00reposait essentiellement sur l'otari,
15:03dont ils utilisaient viande,
15:05graisse et peau.
15:24Cela fait trois semaines
15:26que, sous les rares éclaircies,
15:28nous tentons de rejoindre
15:30la baleine par la mer, en vain.
15:32Dépité, nous reportons nos espoirs
15:34vers la partie nord de l'île,
15:36toujours inconnue,
15:38un rêve d'exploration pure.
15:57Notre objectif est un fjord,
15:59le Baro Sluko,
16:01qui s'ouvre sur l'océan
16:03et, par conséquent,
16:05très difficile d'accès lui aussi.
16:07Pour atteindre ces rives,
16:09nous décidons d'imiter les Indiens,
16:11lesquels empruntaient des raccourcis terrestres
16:14en portant leurs canoës.
16:20Dans notre cas, c'est un bateau complet,
16:24avec son moteur et l'essence
16:26que nous devons acheminer
16:28quatre kilomètres au nord
16:30par des chemins abrupts.
16:35Depuis huit ans,
16:37ce fjord mystérieux est l'objet
16:39de nos fantasmes.
16:44Nous rêvons d'y trouver
16:46des grottes, des résurgences,
16:48des rivières souterraines,
16:50des paysages calcaires nouveaux.
16:54Par une chance incroyable,
16:56la météo nous laisse pour une fois en paix.
16:59Mais Madrid et Dios nous réservent
17:01encore des surprises.
17:03Oh, regarde la grotte là-haut.
17:05On va aller regarder quand même.
17:07Ah, ça a de la gueule, là.
17:13C'est pas possible.
17:15C'est pas possible.
17:17C'est pas possible.
17:19C'est pas possible.
17:22C'est pas mal, là. C'est joli.
17:24Oh, note.
17:26Et ça, c'est que la première partie
17:28parce que le gros porche,
17:30il a l'air d'être au-dessus.
17:32Vas-y, sors les casques.
17:34Regarde, là, il était bien.
17:36Là, déjà, tu as la bande oubliée.
17:38De l'os.
17:40La mâchoire humaine.
17:42Oh, elle bouge pas.
17:44Ah, génial, là.
17:46Une écrose.
17:48Le sol de la grotte a été
17:51Il y a des petits ossements, là.
17:53Ça, c'est pas...
17:55Il n'y a rien parce qu'il y a des animaux.
17:57Il y a un crâne.
17:59Il est coincé sous le caillou
18:01avec deux côtes et il est concrétionné.
18:03Parce qu'il y a eu du mouvement, quand même.
18:05C'est un enfant, c'est un jeune, non ?
18:07Il est tout petit.
18:09Il a quelque chose, là.
18:11Ça fait trois crânes en dessous.
18:13Excellent.
18:15Elle est superbe, cette boîte au crânien.
18:17On a quand même la preuve
18:20qu'il y a de la lacanoufle
18:22qui a vécu dans le Seigneur Barros-Louco.
18:24Là encore, les kaweshkars nous ont précédés
18:26dans des endroits inaccessibles.
18:28À moins qu'il ne s'agisse de naufragés occidentaux.
18:30Seul notre anthropologue,
18:32Maria-José Maneski,
18:34peut répondre à cette question.
18:37Dans un abri sous roche,
18:39nouvelle découverte.
18:49Il est sacrément costaud.
18:55C'est un enfant.
18:57C'est un enfant.
18:59C'est un enfant.
19:01C'est un enfant.
19:03C'est un enfant.
19:06Qu'est-ce que tu as découvert ?
19:10Il y a un individu.
19:14D'après ce que je sais,
19:16ils enveloppaient les morts de Podotari
19:18et les déposaient dans ce genre d'abri.
19:26Voici à quoi aurait pu ressembler
19:28la sépulture peu après le décès.
19:30Le mort,
19:32saint de Podotari,
19:35attendait l'éternité dans une position fétale.
19:37Les années ont passé
19:39et les os ont roulé sous les blocs.
19:47C'est un métacarpin,
19:49un os de la main qui va ici.
19:55Un, deux, trois, quatre, gauche.
20:04Un, deux, trois, quatre, gauche.
20:34C'est très émouvant.
21:04Les nomades de la mer.
21:08C'est clairement indigène.
21:10Je suis heureuse de cette découverte.
21:14Il est très beau.
21:22On va le remettre à sa place.
21:24La datation au carbone 14
21:26donnera 710 ans à ce squelette,
21:28confirmant clairement son origine indigène.
21:34Si nos découvertes attestent
21:36que les rivages de l'île
21:38ont été fréquentés
21:40depuis des temps immémoriaux,
21:42nous sommes certains
21:44que l'intérieur est vierge.
21:46Et notamment les gouffres
21:48qui se pressent par milliers
21:50dans ce paysage dantesque.
21:58Pour espérer descendre profond
22:00dans un gouffre,
22:02il faut d'abord prendre de la hauteur.
22:04L'équipe de Stéphane part prospecter
22:06une zone située
22:08entre 400 et 600 m d'altitude.
22:14Des fois les arêtes sont
22:16un peu plus lourdes qu'on ne le croit.
22:22Quand on avance, ça fait un peu comme dans un glacier.
22:24Il y a des crevasses,
22:26et des fois on a besoin de faire des grands tours
22:28pour les éviter.
22:32Les glaciers de Marbre
22:34sont coupés de crevasses
22:36qu'il nous faut parfois contourner
22:38sur des centaines de mètres.
22:40Et soudain, la tempête forcit
22:42et nous assaille.
22:52Les glaciers de Marbre
22:54sont coupés de crevasses
22:56qu'il nous faut parfois contourner
22:58sur des centaines de mètres.
23:04Et soudain, la tempête forcit
23:06et nous assaille.
23:10Et soudain, la tempête forcit
23:12et nous assaille.
23:30Avec des rafales dépassant
23:32les 180 km heure,
23:34elles viennent tôt et bien le maître absolu
23:36qui décide de la destinée
23:39Voilà, ça s'organise.
23:45Sur le front pacifique,
23:47la tempête fait rage aussi.
23:59Ce matériel est fait par les meilleures entreprises du monde.
24:03Il faudrait que les PDG viennent
24:05essayer eux-mêmes le matos
24:07Nous imaginons sans peine
24:09le groupe des Indiens,
24:11blottis autour du feu,
24:13au centre de leur hutte,
24:15tandis que dehors hurlait Ayayéma,
24:17l'esprit du vent et du mal
24:19qu'il redoutait tant.
24:21Très très mauvais là.
24:23La tempête va peut-être pas durer très très longtemps.
24:25On va la re-solidifier.
24:29On peut pas encore gagner.
24:37Ça fait un tournillon à l'entrée.
25:07Pour l'instant la tempête tient,
25:09mais pour combien de temps ?
25:11Elle ne peut que s'écraser drôlement.
25:13Elle ne peut pas s'envoler.
25:15On l'a tellement gagné
25:17qu'a priori elle ne peut que s'écraser.
25:19C'est déjà ça.
25:22D'abord ça fait le dos rond.
25:27Et puis on a Georges,
25:29le grand spécialiste de la bouffe,
25:31à l'ail.
25:35Quand le temps s'améliore,
25:37place à l'action.
25:39Ne pas se perdre en contemplation.
25:41Les équipes s'éparpillent selon leurs objectifs,
25:43avec toujours en tête
25:45le mystère de notre baleine.
25:51Pour comprendre cette fameuse grotte de la baleine,
25:53on essaie de comprendre
25:55l'ensemble de ces montagnes calcaires.
25:57Comment les grottes se sont formées.
25:59Donc il faut s'intéresser
26:01à tout ce qui s'est creusé
26:03à l'intérieur de l'île
26:05et sur le littoral.
26:07Attention, ça glisse.
26:09Sue ça les nuits !
26:17C'est un petit rayillon, mais il passe bien.
26:21L'équipe est composée de Richard
26:23et de Franck Breillet,
26:25un biologiste spécialisé dans la vie souterraine.
26:27Il y a une petite galerie, là.
26:31Ça a l'air filé, là.
26:33Qu'est-ce que t'en dis ?
26:35C'est un petit boyau,
26:37mais ça peut mener à des grandes choses.
26:39C'est modeste, mais c'est toujours excitant.
26:41C'est de progression.
26:45C'est joli, c'est bien creusé.
26:47Il y a des veines de calcite.
26:51Ça, ça veut dire quoi ?
26:53C'est un calcaire ancien.
26:55Il est de la fin de l'ère primaire.
26:57Il a presque 300 millions d'années.
26:59Il a été comprimé.
27:01Il y a des fissures de cisaillement,
27:03de tension qui se sont remplies de calcite.
27:05D'accord.
27:07Autrefois, c'était des sédiments marins,
27:09des coquilles de crustacés,
27:11des coraux qui se sont entassés.
27:13On est dans du vivant, complètement.
27:15Étonnant.
27:17Une petite progression en galerie elliptique.
27:21Qu'est-ce que ça donne au plafond ?
27:23Regarde, ces concrétions,
27:25elles sont vraiment curieuses.
27:27Ce ne sont pas des stalactites habituels.
27:29Elles sont toutes un peu vermoulues.
27:31Il y a des algues ou des bactéries.
27:33C'est joli.
27:39Il y a des petites concrétions, super.
27:41Ça, ça vaut vraiment la peine.
27:45La finesse des formations,
27:47c'est étonnant.
27:49C'est loin par rapport à l'entrée.
27:51Et là, personne ne l'a vu auparavant.
27:53On est les premiers.
27:55C'est quelque chose.
27:57Quel privilège.
27:59Il y a des petites gouttes d'eau,
28:01c'est vivant.
28:03Si, tout est vivant.
28:05Le minéral est vivant.
28:07C'est super.
28:15De l'autre côté du massif,
28:17Bernard et son équipe
28:19avancent vers un lac,
28:21repéré sur une photo aérienne.
28:23Nous supposons que ces eaux
28:25disparaissent sous terre.
28:27Cela pourrait être l'amont de la cavité
28:29où se trouvent Richard et Franck.
28:37Un lac occupe bien le fond d'une vaste dépression
28:39en roches imperméables.
28:41Le trop-plein s'écoule par un ruisseau.
28:43Nous le suivons,
28:45le coeur battant.
28:47L'équipe comprend aussi le biologiste Marc Pouilly.
28:51C'est super, on adore ça.
28:55S'il y a une rivière souterraine,
28:57il espère que la vie a pu la coloniser.
29:11Les eaux disparaissent bien au sein du calcaire.
29:13Un puits file vers l'inconnu.
29:19Avec les pluies torrentielles
29:21que nous avons subies,
29:23la rivière est encrue.
29:27C'est le genre d'endroit
29:29où il ne fait pas bon s'attarder.
29:37C'est pas le tout,
29:39mais j'ai bien envie d'aller voir
29:41ce qu'il y a là-bas.
29:43Franck et Richard s'enfoncent maintenant
29:45dans un véritable labyrinthe.
29:47Partir vers l'inconnu est un moment
29:49exaltant pour tous péléologues.
29:51Il y a une petite rivière incroyable.
29:59C'est pas courant, ça.
30:01On grimpe pour retrouver de l'eau.
30:03Là, il y a un gros papillon de nuit qui est mort.
30:07Ça fait une source de nourriture.
30:09C'est le milieu souterrain.
30:11Superbe araignée.
30:13Elle est vivante.
30:15Aussi ténue soit-elle,
30:17la vie existe aussi sous terre.
30:19Une sorte de moustique qui vit là.
30:21Ce n'est pas vraiment des animaux,
30:23ce qu'on appelle les cavernicoles,
30:25qui passent toute leur vie sous terre,
30:27mais c'est des espèces qu'on va rencontrer
30:29fréquemment sur les zones d'entrée
30:31puisqu'ils viennent ici trouver un refuge.
30:33Là, on a des conditions par rapport à l'extérieur
30:35qui sont très stables,
30:37ils viennent se mettre à l'abri.
30:39C'est des eaux de fréquent,
30:41mais des zones d'entrée.
30:45Ça, c'est un petit isopode,
30:47un crustacé qui vive
30:49en milieu terrestre, toujours un peu humide,
30:51notamment dans les grottes.
30:53Ce n'est pas une espèce cavernicole, celui-là.
31:03C'est bon, il n'est pas perdu en chemin.
31:07C'est un crustacé.
31:13C'est quoi, c'est 7 degrés la température moyenne ?
31:19Ce n'est pas long.
31:21Ça grandit.
31:23C'est plus grand.
31:25Vu le courant d'air,
31:27on va peut-être arriver dans une salle.
31:31L'équipe de Bernard évolue
31:33à 100 mètres de profondeur
31:35suivant une rivière
31:37grossie d'affluents.
31:45On va aller vers l'aval.
31:51Là, ça dépente, oui.
31:57Là, on a vraiment le siphon terminal
31:59de la cavité.
32:01Il y a au moins 100 litres par seconde,
32:03voire un mètre cube.
32:05Il y a quand même une vitesse d'eau
32:07qui est impressionnante.
32:09L'eau continue seule sa course vers la mer.
32:13Incrédule, nous regardons Marc
32:15sortir un équipement de pêche.
32:17On a une épuisette
32:19et puis on remue les cailloux dedans.
32:21Donc s'il y a des poissons sous les pierres,
32:23ils sont souvent embarqués.
32:25Il n'y a pas eu de poissons.
32:27Par contre, on retrouve de ces larves d'insectes.
32:29J'en ai eu une bonne dizaine.
32:31Ça veut dire que ce ne sont peut-être pas
32:33des individus qui ont été tous
32:35arrachés par la crue.
32:37C'est possible qu'il y ait quand même
32:39une population souterraine
32:41de ces bestioles-là.
32:47Ça continue bien et il y a toujours
32:49un fort courant d'air.
32:55J'ai le jour !
32:57Il y a le jour ?
32:59C'est un super porche en plus.
33:01C'est magnifique là.
33:07Il y a la vue sur le Pacifique.
33:09Vue sur le Pacifique
33:11et sa grande houle.
33:19Ces découvertes ne nous font pas
33:21oublier la grotte de la baleine.
33:23L'océan nous repousse
33:25et bien nous irons à pied
33:27par-dessus les montagnes.
33:35On a prévu 4 jours
33:37de vivre avec un peu de rab au casou.
33:39Il y a 200 mètres de parois à descendre
33:41donc on a des cordes,
33:43deux tentes et une bonne équipe.
33:45Avec Joël Despin,
33:47géologue américain,
33:49Richard et Franck,
33:51nous sommes 4 pour s'équiper de la dernière chance.
33:57C'est un sac de 23 kilos.
34:03Rien n'est gagné d'avance.
34:0510 kilomètres nous séparent de la baleine.
34:07Il n'y a aucun sentier
34:09et les sacs pèsent jusqu'à 30 kilos.
34:21Une forêt magique se développe
34:23dans les creux du relief abrité du vent.
34:25Nous avançons à la boussole
34:27au milieu de cette brosséliane subpolaire
34:29qui pousse sans véritable sol
34:31sur ses propres débris.
34:33Le temps y semble figé,
34:35éternel.
34:43Qu'en penses-tu de la grotte de la baleine ?
34:45À mon avis, c'est un mythe.
34:49Depuis 3 semaines,
34:51nous essayons de l'atteindre,
34:533 semaines complètes,
34:55et tout le monde m'en parle,
34:57me montre des photos,
34:59mais personne n'est arrivé à la grotte de la baleine.
35:03En fait, c'est sûrement une histoire
35:05imaginée par le professeur.
35:09Ce serait super d'y arriver,
35:11si la grotte existe vraiment.
35:19Le lac.
35:23Après 7 heures de marche,
35:25nous voici devant un lac
35:27où nous passons la première nuit.
35:29La grotte de la baleine n'est plus qu'à
35:311500 m à vol d'oiseaux.
35:33Hélas, nous ne sommes pas des oiseaux.
35:35Cette forêt primaire
35:37que nul homme n'a jamais traversée
35:39nous ressource et nous épuise
35:41en même temps.
35:43Nous marchons sur des racines aériennes
35:45recouvertes de mousse.
35:47Tout est piégeux, mouvant, glissant.
35:49En redescendant un tout petit peu,
35:51on redescend.
35:53Nous ne sommes pas perdus.
35:55Je vois les tentes de l'autre côté du lac.
35:574 heures.
35:59On a mis 4 heures.
36:01C'est la loi de la forêt Magellanic,
36:03j'en ai peur.
36:054 heures, 2 kilomètres plus tard.
36:07Nous franchissons la porte
36:09d'un autre monde,
36:11le domaine océanique.
36:13La deuxième journée est bien entamée
36:15quand enfin...
36:17Oh là là !
36:19Oui, c'est ok !
36:21Trop tard pour ce soir.
36:23Encore un bivouac improvisé.
36:25Arriver de notre baleine
36:27avant de pouvoir, peut-être,
36:29deviner son secret.
36:47On va descendre. Il y a la pression.
36:51On va voir.
36:53C'est toujours simple à dire après.
36:55On est un peu limité en cordes.
36:59Donc on verra bien.
37:03Pour économiser les cordes,
37:05nous descendons en zigzag
37:07une forêt suspendue au-dessus
37:09de 150 mètres de vide.
37:12C'est un petit peu...
37:14raide.
37:16Monter, descendre...
37:18Mais on verra.
37:20Franck est devant, il ouvre la voie.
37:22Aujourd'hui, on sera dans la grotte.
37:24Alors le danger de cette forêt,
37:26j'allais dire subverticale,
37:28c'est de glisser et de se retrouver en bas.
37:30Mais on n'est pas très loin
37:32du sommet du port.
37:34Oh là là !
37:36On a intérêt à descendre doucement.
37:41L'avantage passé là,
37:43c'est qu'on s'accroche à la végétation.
37:49Avec ces algues rouges au plafond,
37:51là on est carrément à l'entrée
37:53de la cavité.
37:55C'est le port de la baleine.
37:57Il est extrêmement impressionnant
37:59en vue de là.
38:11C'est le port de la baleine.
38:13C'est le port de la baleine.
38:41Richard disait vrai.
38:55La grotte de la baleine existe.
38:57On y est.
38:59C'est très excitant.
39:01Quelle belle journée.
39:03C'est un grand moment.
39:05C'est comme toi.
39:07Ça fait 8 ans
39:09qu'on y est.
39:11C'est incroyable.
39:13C'est incroyable.
39:15C'est incroyable.
39:17C'est incroyable.
39:19C'est incroyable.
39:21C'est incroyable.
39:23C'est incroyable.
39:25C'est incroyable.
39:27C'est incroyable.
39:29C'est incroyable.
39:31C'est incroyable.
39:33C'est incroyable.
39:35C'est incroyable.
39:37On monte sur une baleine.
39:43Avec ces ossements nappés de mousse,
39:45nous nous croyons en plongés
39:47sur une épave.
39:49Mais l'épave est celle d'un animal,
39:51un animal sympathique, mythique,
39:53une baleine.
39:57On a une superbe vertèbre de baleine
39:59à côté d'une côte.
40:03Il fait presque 140.
40:05Et dans l'autre sens, 140 par 107, à peu près.
40:12C'est une très belle vertèbre.
40:15Voilà un crâne superbe.
40:17La taille du squelette signe l'espèce.
40:19La baleine bleue, le plus gros animal ayant jamais vécu sur Terre.
40:23Jusqu'à 33 mètres de long et 150 tonnes.
40:26On a déjà vu le nez, il fait plus de 2 mètres de long.
40:32Nous identifions jusqu'à 5 crânes de baleines bleues et une baleine à bec.
40:40Là on a deux petits crânes alors qu'ils n'ont rien à voir.
40:43Ce sont des crânes d'otarie.
40:45Celui-là en tout cas est très net.
40:47L'inventaire s'enrichit de loutres, dauphins, otaries.
40:50Ça fait quand même cimetière marin.
40:52Il y a des baleines certes, mais il y a aussi d'autres genres, d'autres espèces.
40:56Elle a récupéré des baleines mortes.
41:00Peut-être d'âge différent, il va falloir les dater.
41:02Ils sont dispersés dans l'ensemble de la grotte.
41:05Il y a eu un va-et-vient des vagues qui a démantelé ces squelettes.
41:11Comment expliquer ce cimetière marin dans une cathédrale souterraine,
41:14très au-dessus du niveau de la mer ?
41:16On est en train d'essayer de regarder tous les indices pour mieux comprendre plein de choses.
41:21D'abord, si la mer est rentrée dedans.
41:23D'ailleurs, on marche là-dessus sur des galets.
41:26Les galets qu'on a ici, ça a tout l'impression d'être une ancienne plage.
41:30Donc là, ça expliquerait que les baleines sont rentrées quand la mer était à l'intérieur.
41:38Je pense tout simplement qu'on avait des baleines qui sont mortes en mer.
41:43Le corps a flotté, a été jeté sur la côte.
41:46Enfin, s'est échoué dans la grotte, puisque la mer devait rentrer dans la grotte.
41:50Tout ça mis sur des milliers d'années.
41:54Sachant que la grotte va préserver les ossements beaucoup mieux qu'à l'extérieur,
41:57ce n'est pas étonnant de trouver autant d'os.
41:59Il faut quand même se rappeler d'une chose,
42:01c'est que la mer entrait à l'intérieur de la grotte de la baleine
42:05il y a probablement quelques milliers d'années.
42:07A cette époque-là, l'île était plus basse.
42:11Et depuis cette période, elle s'est soulevée.
42:14L'impensable se produit sur le chemin du retour.
42:20À 30 kilomètres de la baleine,
42:22les étagères de la mer se transforment en espèces vivantes.
42:27C'est-à-dire que les espèces vivantes se transforment en espèces vivantes.
42:30On ne peut pas se leurrer.
42:32On n'a pas la possibilité de les rétablir.
42:35On ne peut pas les rétablir.
42:37On ne peut pas les rétablir.
42:39On ne peut pas les rétablir.
42:41A 37 mètres de hauteur, nous découvrons de nouveau des ossements de cétacés.
42:49C'est vraiment étonnant, superbe, fabuleux.
42:57Et ça peut être avant les dernières glaciations ?
43:01Non, ça va dépendre de l'âge, si on trouve le même âge qu'en bas,
43:07alors là oui, ça pourrait être une énorme tempête ou un tsunami.
43:11Décidément, la baleine se dérobe. On croyait tenir la solution et toutes nos
43:20belles théories s'effondrent. Il n'y a que deux explications pour ce nouveau phénomène,
43:24soit un niveau marin très élevé ou alors un rat de marée.
43:28Ce coup de théâtre relance l'étude de la grotte.
43:41Pour nous aider à comprendre l'incompréhensible,
43:44une équipe scientifique renforcée fait une ultime tentative par l'océan.
43:55Et pour une fois, ça passe.
44:11Tu te déplaces, tu vas aller par là, un peu plus au niveau de ton pied.
44:19Top, voilà. Alors 0, 2, 1, 8. T'es à peu près à 8,2 mètres là, au moins.
44:29Première surprise pour Stéphane Jaillet, géomorphologue.
44:34Nous on imaginait être à plus 6, plus 8 à peu près par rapport au niveau de la mer.
44:38Finalement, c'est plus de 10 mètres, donc c'est beaucoup plus haut.
44:43Et puis il y a les découvertes qui ont été faites par Richard, par Franck,
44:48avec des niveaux d'ossements encore plus hauts. Alors là, je ne comprends plus.
44:57Quand un scientifique vous dit qu'il ne comprend plus, on peut commencer à s'inquiéter.
45:07Quel cataclysme a donc subi cette grotte ?
45:09Comme dans une enquête policière, tous les indices sont utiles.
45:17Stéphane relève l'emplacement des squelettes et Franck effectue deux prélèvements d'os.
45:22Tous nos espoirs reposent désormais dans ces petits fragments de vertèbres,
45:28dont l'âge devrait nous éclairer.
45:31Les datations au carbone 14 attribueront 3200 ans à la vertèbre en bas
45:36et 2600 ans à un os récolté à plus 37 mètres.
45:41Or, il y a 3000 ans, il est géologiquement impossible que la mer ait pu atteindre le balcon.
45:47Ne reste plus qu'une hypothèse.
45:50Revenons 10 000 ans en arrière, à la fin de la dernière glaciation.
45:55Le niveau des mers était alors encore plus bas.
45:57Avec le réchauffement de la planète, les pôles fondent et les océans remontent.
46:02L'entrée de notre grotte se retrouve envahie par l'eau.
46:10Les courants marins font échouer les carcasses de baleines qui se décomposent,
46:14tandis que les tempêtes disloquent les squelettes.
46:18Et, il y a 2600 ans survient un phénomène comme la côte chilienne en subit parfois.
46:23Venu du fond de l'océan, un raz de marée, un tsunami,
46:27projette les squelettes de baleines jusqu'au fond de la grotte,
46:30allant jusqu'à en déposer quelques fragments sur le balcon.
46:37Le lent soulèvement de l'île libérée de ses glaces
46:40met alors peu à peu la grotte hors de portée de l'océan.
46:45La caverne joue son rôle protecteur et conserve le souvenir de ces baleines
46:49qui auraient disparu en quelques dizaines d'années si elles s'étaient échouées sur la plage.
46:57Madre de Dios nous a comblés au-delà de nos attentes.
47:01Partis à la recherche d'une baleine, nous avons trouvé les traces d'un peuple quasiment disparu.
47:07Avant notre départ, nous avons rendez-vous avec eux.
47:11Marcelo Agüero, un des scientifiques chiliens de notre expédition,
47:15a invité trois des derniers kaweshkar à visiter la grotte aux peintures,
47:19dont leur doyenne, Gabriela, 74 ans.
47:23...
47:41Jusqu'à la fin des années 90, Gabriela naviguait encore en canot à rame dans les archipels.
47:47...
48:03Là, c'est notre ancien campement. Oui, tout cet endroit.
48:09Gabriela, tu as dormi ici mais tu n'as jamais vu les peintures.
48:13Non, non, jamais. Nous ne sommes jamais entrés dans cette partie. Non, jamais.
48:19Regarde ce que nous avons trouvé.
48:22Ah oui, c'est une couleur que j'ai vu ma mère préparer.
48:27Si ça se trouve, nos anciens, ils ont vécu ici un certain temps.
48:34Ou bien quelqu'un est mort ici. Ils ont fait une marque.
48:41Ici serait morte une de nos familles, une maman, des amis, alors ils laissent une marque.
48:51Comme un souvenir ? Comme un souvenir.
48:55Quelqu'un qui pourrait être mort de faim, coincé par le mauvais temps.
49:03Cela signifierait qu'ici, il y a peut-être un corps ?
49:08Il pourrait y en avoir un. C'est Hochelmal. C'est l'esprit d'une personne de la famille.
49:17Il faut le laisser vivre tranquille. Si vous le dérangez, il va venir vous ennuyer la nuit.
49:27Il vous fera faire des cauchemars, comme un mauvais esprit.
49:35Dans la langue des ancêtres, qu'ils ne sont plus que cinq à comprendre, Gabriela nous livre un ultime témoignage.
50:06Les Kaweshkar ne sont plus qu'une quinzaine. Pour eux, l'urgence est de sauver le passé, pour construire l'avenir.
50:15Espérons que leur communauté, si proche pourtant de disparaître,
50:19sache perpétuer avec une fierté retrouver le souvenir du temps des nomades de la mer.
50:25En révélant les missions de l'ancien nomadisme, le nomadisme de l'ancien nomadisme,
50:30nous nous sentons investis d'une mission. Protéger ce lieu unique.
50:35Déjà, grâce à nos découvertes, l'île Madre de Dios a été classée réserve naturelle.
50:42Nous reviendrons en Patagonie, avec l'espoir que cette île exceptionnelle figure un jour au patrimoine mondial de l'humanité.
51:23La création de cette vidéo n'a pas été faite sans l'aide d'Amara.org
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