Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique, de l’Énergie, du Climat et de la Prévention des risques, répond aux questions de Romain Desarbres.
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00:00Bonjour Agnès Pannier-Runacher, bonjour Romain Désart, invité de la grande interview CNews
00:09Europe 1, vous êtes ministre de la transition écologique, on va parler de tous les sujets
00:13évidemment mais on va parler beaucoup du budget et du prix de l'électricité parce que les
00:17français veulent savoir si leur facture va augmenter ou pas. Vous allez augmenter la TICFE,
00:23alors c'est un nom barbare comme on dit, c'est la taxe intérieure sur la consommation finale
00:27d'électricité, une grosse taxe sur l'électricité. Elle avait baissé à 50 centimes par mégawatt
00:31heure pendant la crise de l'énergie, est-ce que vous allez l'augmenter et de combien ? On lit
00:36que vous allez l'augmenter jusqu'à 50 euros, qu'elle va augmenter de 50 euros. Alors cette
00:41taxe va effectivement augmenter, il y a d'abord une première chose qui est la fin du bouclier
00:46énergétique, vous savez comme vous le disiez que lorsque le coût de l'électricité, le coût de
00:51fourniture pour l'énergéticien qui ensuite va vous vendre de l'électricité à vous particuliers,
00:57s'est envolé, nous avions baissé toutes les taxes de façon à limiter l'impact sur la facture des
01:03français. Aujourd'hui cette taxe revient à son niveau initial, ça c'est le premier élément. Le
01:09deuxième élément c'est que comme le prix de l'électricité, cette fameuse fourniture a
01:15énormément baissé, nous utilisons plutôt ce qui est proposé dans le texte du gouvernement qui va
01:22passer au parlement, c'est d'aller un peu plus loin avec un objectif très simple, c'est que tous
01:27les français qui sont aujourd'hui aux tarifs réglementés, c'est plus de la moitié d'entre nous,
01:32auront une baisse de 9% au 1er février. Une baisse qui aurait été plus importante si vous n'aviez pas
01:37augmenté autant la taxe. Exactement. Mais le gouvernement a besoin d'argent, c'est ça l'idée ?
01:41C'est ça l'idée. Alors moi je vais être très précise, je suis ministre de l'énergie, j'ai été
01:46ministre de l'industrie et je suis cette aile gauche de ce gouvernement. Je serai très vigilante dans la
01:53discussion avec les parlementaires pour m'assurer de trois choses. La première chose c'est que la
01:57façon dont nous le faisons permette de ne pas handicaper les industriels. Les industriels
02:03ils payent aussi l'électricité et ils payent aussi des taxes. Faut pas que ça ait un impact sur la
02:06croissance. Exactement et surtout sur leur compétitivité relative par rapport à d'autres
02:11pays. Donc on va regarder ça. La deuxième chose c'est évidemment le pouvoir d'achat des français.
02:15Ceux qui sont aux tarifs réglementés, ils vont avoir une bonne nouvelle. Mais il y en a qui ont
02:20déjà bénéficié de la baisse et donc il faut être attentif à ce que cette baisse qu'ils ont
02:25eu de leur facture en 2024 se traduise ensuite en 2025 par un rebond qui serait désagréable. Et puis
02:32la troisième chose c'est l'écologie. Il faut pas que l'électricité coûte plus cher que les énergies
02:38fossiles. Personne ne comprendrait ça. Effectivement le tarif réglementé en quelques mots pour bien
02:43comprendre parce qu'on ne sait pas toujours si on est au tarif réglementé ou pas. Le tarif
02:47réglementé c'est le tarif dont vous bénéficiez lorsque vous n'occupez pas trop de votre contrat
02:52d'électricité. C'est 60% des français. C'est le fameux tarif EDF. Les gens disent entre guillemets
02:57à l'ancienne. C'est le tarif EDF à l'ancienne. Vous pouvez avoir un autre fournisseur d'électricité
03:02qui va avoir un tarif qui dont les règles du jeu sont à peu près celles d'EDF et donc qui vont
03:07suivre les évolutions de ce tarif, c'est-à-dire qui vont également baisser l'année prochaine. Et
03:13puis si vous êtes très agile, si vous suivez les contrats, si vous allez chercher le contrat le
03:17moins cher, là vous avez bénéficié probablement déjà d'une baisse du coût de l'électricité et
03:22c'est là où vous pouvez avoir une petite remontée. Le malus à l'achat d'une voiture neuve. Il est
03:27alourdi pour les voitures thermiques. Le bonus lui est réduit pour les voitures électriques. Vous
03:32taxez partout l'achat de voitures ? Alors non, il faut remettre les choses en perspective. On a
03:38des enveloppes pour accompagner l'électrification des véhicules. Oui mais l'enveloppe baisse. Oui
03:42mais ça s'appelle une subvention. Elle était à 1,5 milliard et elle passe à 1 milliard. Romain
03:46Désart, ça s'appelle une subvention. Ce n'est pas une taxation. Il ne faut pas dire ça aux
03:49Français. Ce serait leur mentir. En revanche, mais ça c'est pour le bonus, pour le malus. Le malus,
03:54si vous achetez une voiture qui émet peu de CO2, vous n'avez pas de malus. Évidemment, si vous
04:01achetez une voiture, et c'est particulièrement vrai pour les gros SUV à essence ou diesel,
04:08ça fait un impact sur la planète. Cet impact, vous l'avez près de chez vous. Moi, j'étais en
04:13Seine-Maritime où vous aviez les gens qui étaient sous l'eau à cause des inondations. À un moment,
04:19on fait payer les pollueurs. C'est de ça qu'il s'agit. Je veux être très clair, c'est impactant
04:24pour les grosses voitures. Vous allez tuer l'industrie automobile ? Non, on va soutenir
04:30des voitures les moins polluantes. Mais non, Romain Désarbre, vous ne pouvez pas dire ça. On a
04:36d'un côté la carotte, c'est le bonus, et de l'autre côté, vous avez le bâton, c'est le
04:43malus. Si vous achetez une voiture qui émet très peu de CO2, non seulement vous ne payez rien en
04:48malus, mais en plus, vous avez une aide. C'est une incitation à ne pas payer le malus. C'est
04:54de ça qu'il est question. Si maintenant, vous voulez absolument avoir un gros véhicule qui
04:58pollue beaucoup, vous payez le prix de cette pollution, parce que cette pollution, aujourd'hui,
05:02elle va se traduire par la mise en danger du patrimoine d'autres Français qui sont près
05:08des côtes ou qui font face à des inondations. Il faut que tout le monde soit responsable.
05:11Une question sur le budget global. Qu'est-ce qui s'est passé l'année dernière ? Pierre Moscovici
05:15était incapable de l'expliquer. On est parti d'un déficit de 4,4 %, on arrive à 6,1 %. Les comptes
05:21ont totalement dérapé. Qu'est-ce qui s'est passé dans les comptes publics l'année dernière ?
05:25Il y a un phénomène que l'on voit très nettement, qui explique une grosse partie de ce dérapage,
05:30c'est que les prévisions de recettes de l'année dernière ne sont pas du tout au niveau attendu.
05:36Pardonnez-moi l'expression, mais qui s'est trompé, pour être poli ?
05:39Moi, je n'étais pas en charge du budget, donc c'est un travail que va faire Antoine Armand.
05:48C'est de bien comprendre pourquoi le modèle économique est utilisé pour prévoir les recettes,
05:54c'est-à-dire on dit on va avoir 1 % de croissance, on a 1 % de croissance, on a le bon niveau de
05:59croissance, on a le bon niveau de chômage tel qu'était prévu dans le budget, et on n'a pas le
06:05bon niveau de recettes. Pourquoi cette croissance fait qu'on n'a pas autant d'impôts sur les
06:10sociétés et autant de TVA qu'attendu ? C'est ça qu'il faut comprendre, mais l'écart est déjà de
06:15plus de 20 milliards d'euros, ne serait-ce que sur ces deux lignes, et donc il y a probablement
06:20un problème de capacité de notre croissance à soutenir la production de recettes, charges
06:26sociales d'un côté et TVA, IS, IR, impôts sur le revenu de l'autre. Impôts sur les sociétés,
06:32impôts sur le revenu. C'est la grande interview CNE d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la
06:36transition écologique. L'augmentation des pensions de retraite, repoussée de janvier à juillet,
06:41ça vous l'assumez parfaitement, vous disiez que vous étiez à l'aile gauche de la Macronie.
06:45Écoutez, moi je suis députée du Pas-de-Calais, c'est un point dont on a discuté avec un certain
06:51nombre de personnes sur le terrain. Je crois que les gens se disent si effectivement les efforts
06:58sont vraiment partagés, si effectivement tout le monde se prend en main et ça nous évite d'avoir
07:05à payer plus cher nos intérêts, les intérêts qui sont liés à la dette financière, ce qui serait
07:10une catastrophe parce que cet argent qu'on paye aux investisseurs qui portent notre dette, on
07:16l'utilise pas pour des politiques publiques. On peut faire cet effort-là, mais il faut qu'il soit
07:21ciblé, ponctuel et que tout le monde joue le jeu. Donc c'est très exactement de ça qu'il est
07:25question. Tout le monde peut jouer le jeu, y compris les retraités. Tout le monde peut effectivement
07:31prendre sa part. C'est une proposition, encore une fois, qui est mise par le gouvernement sur
07:35la table. Si les groupes politiques qui sont autour de l'hémicycle à l'Assemblée nationale et au
07:41Sénat ont de meilleures propositions, on les examinera volontiers. Vous avez probablement vu
07:46ce que dit Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national. Il dit que ce budget
07:52est inacceptable. Mais Jean-Philippe Tanguy dit à la fois qu'il faut baisser les dépenses, mais en
07:57même temps qu'il ne faut pas baisser chacune de ces dépenses individuellement. Donc qu'il nous
08:03explique comment on arrive à baisser le déficit avec l'équation que nous avons. Parce que ne lui
08:11en déplaise, mais l'essentiel des dépenses dans un budget de finances publiques, c'est
08:17la partie sociale. C'est les retraites, c'est l'assurance maladie, c'est l'assurance pour les
08:23accidents, les maladies professionnelles. C'est tout ce chapitre-là, c'est la famille, c'est tout ce
08:28chapitre-là qui représente plus de la moitié des dépenses publiques. Donc nous, on est prêt
08:33à travailler de bonne foi avec tous les groupes politiques pour trouver les meilleurs réglages
08:38dans un objectif de justice sociale, de justice fiscale et surtout de vérité sur le budget.
08:47Ça va passer par 49-3, vous n'aurez pas de majorité pour voter ce budget.
08:50Mais moi, je ne fais pas les questions et les réponses avant de rentrer dans la mêlée. On
08:55m'a plusieurs fois dit que des textes que j'ai portés n'avaient aucune chance d'être votés et j'ai
09:04réussi à les faire voter. Donc je n'ai aucune raison aujourd'hui d'injurier l'avenir et surtout
09:09de ne pas compter sur la responsabilité de l'ensemble des groupes politiques.
09:12On parlait des SUV tout à l'heure, du malus sur les SUV. Des Français ont subi des inondations.
09:17Vous êtes allé sur le terrain, d'ailleurs en Seine-et-Marne, si je me trouve bien.
09:20Tout à fait, à Coulomiers.
09:22Avec les restes de l'ouragan Kerk.
09:25Sandrine Rousseau a dit que c'était de la faute de la croissance économique s'il y avait des
09:28inondations. C'est en gros ce que vous disiez à l'instant. C'est à cause de ceux qui roulent en SUV.
09:33Vous êtes d'accord avec elle ?
09:33Alors, il ne faut pas confondre croissance économique et émission de CO2.
09:37L'idée est la même.
09:38Non, rien à voir. Rien à voir, Romain Désarbre. Je vous donne un exemple.
09:42En 2023, on a baissé nos émissions de CO2 de 5,8 % et nous avons eu de la croissance économique.
09:49Donc, surtout, ne racontons pas que la baisse des émissions de CO2, c'est la décroissance et c'est
09:56le malheur. Ça n'a rien à voir. Ce que nous sommes en train de construire, c'est une trajectoire
10:00où on change les modes de déplacement, de logement, de chauffage. Je vous donne un exemple.
10:06Nous avons la chance d'être dans un pays où l'électricité est décarbonée à 90 %.
10:11Pour les gens, qu'est-ce que ça change ? Rien. Ils ont de l'électricité.
10:16Et elle n'émet pas de CO2, comme le charbon, comme le gaz, comme le fioul.
10:21Donc, ne confondons pas croissance et baisse des émissions de CO2.
10:25En revanche, et c'est tout le travail que nous faisons, comment nous accompagnons chaque
10:30Français pour pouvoir avoir accès à des solutions qui n'émettent pas du carbone ?
10:36Notre écologie, elle doit être populaire. Elle doit s'adresser à tout le monde.
10:40Moi, j'habite dans la ruralité. Comment je fais pour chauffer ma maison ?
10:44Est-ce que j'ai une solution qui fonctionne ? Est-ce que la température,
10:48est-ce que la pompe à chaleur, ça va fonctionner dans ma maison ?
10:50Est-ce que je peux avoir accès à des aides pour la rénovation thermique ?
10:53C'est ça le sujet que se posent les Français. Et c'est là où nous devons être au rendez-vous.
10:57On parlait de croissance à l'instant. Vous avez probablement entendu ou lu Gérald Darmanin,
11:02qui dit que l'un des vrais problèmes de l'économie française, c'est qu'on ne travaille pas assez.
11:05On ne travaille pas assez. On ne travaille pas assez dans le public.
11:07On ne travaille pas assez dans le privé. Qu'est-ce que vous en pensez ?
11:10Vous êtes d'accord avec lui ou pas ?
11:12Moi, je pense que le sujet, c'est qu'on ne produit pas assez de richesses.
11:15Ça revient, oui. Alors, si on travaille plus, plus longtemps, on produit plus de richesses.
11:21Ce dont on s'est aperçu, c'est que la productivité française a baissé.
11:26C'est un gros souci, ça.
11:28Et c'est un gros souci. Vous avez parfaitement raison.
11:30C'est-à-dire que la somme de travail que nous faisons ne crée pas autant de croissance
11:36qu'elle le faisait par le passé.
11:38Est-ce que c'est parce qu'on n'est pas positionnés sur des activités à valeur ajoutée suffisante ?
11:42C'est tout l'enjeu de la réindustrialisation.
11:45C'est tout l'enjeu de pouvoir remettre en France des activités qui créent beaucoup de richesses.
11:50Donc, est-ce qu'il faut que les Français travaillent plus ?
11:52Moi, c'est un sujet qui doit être travaillé avec les partenaires sociaux,
11:56mais là aussi, ne l'en sont pas.
11:58Vous pouvez avoir une idée sur le sujet ?
11:59Si je puis me permettre. Moi, ce qui m'intéresse surtout,
12:02c'est que les Français soient positionnés sur des métiers qui créent de la richesse.
12:06Créent de la richesse pour eux, c'est-à-dire qu'ils soient mieux rémunérés
12:09et qui créent de la richesse pour le pays.
12:11Et c'est tout l'enjeu de la réindustrialisation.
12:13Si vous voulez une idée qui fonctionne pour créer de la croissance et créer de la richesse,
12:17c'est ce combat de la réindustrialisation.
12:20Je pense qu'il est plus porteur que de savoir si on travaille une heure de plus, une heure de moins.
12:23Je vous dis pourquoi ?
12:24Parce qu'aujourd'hui, les Français travaillent 38 à 39 heures en moyenne avec les heures supplémentaires.
12:28Bruno Retailleau veut abroger la circulaire VALS,
12:31qui permet la régularisation d'environ 30 000 sans-papiers chaque année.
12:35Qu'est-ce que vous en pensez, vous ?
12:37Vous savez, on a déjà tous les outils pour lutter contre l'immigration illégale
12:42et surtout pour lutter contre les passeurs.
12:44Et donc, de quoi parle-t-on avec la circulaire VALS ?
12:48On parle de femmes et d'hommes qui travaillent en France,
12:53qui travaillent dans les cuisines de nos restaurants,
12:56qui travaillent pour garder nos enfants, pour prendre soin de nos aînés.
13:02Et ce sont souvent les mêmes qui s'inquiètent de la régularisation de ces personnes
13:08qui ont choisi la France et qui prennent leur part de la charge de la collectivité,
13:13qui n'accepteraient à aucun prix d'exercer les métiers indispensables qu'ils exercent en France.
13:19Bruno Retailleau dit qu'il y a 500 000 étrangers qui sont au chômage en France
13:22et qui ont des papiers, eux.
13:23Pourquoi ne pas commencer par leur donner du travail à eux
13:27plutôt qu'à des gens qui sont en situation illégale en France ?
13:29Ça s'entend comme argument.
13:31Mais personne ne les empêche d'avoir accès à du travail.
13:36Donc il faut peut-être se poser la question.
13:38Pourquoi vous avez des gens aujourd'hui qui n'acceptent pas les conditions de travail
13:44et les métiers difficiles ?
13:46Et peut-on reprocher à quelqu'un qui travaille,
13:50qui est installé depuis des années, qui paye ses cotisations sociales,
13:53qui fait le choix de la France, qui s'est intégré, qui parle le français ?
13:59Peut-on lui reprocher d'être ce qu'il est et de demander à être naturalisé ?
14:04Moi, je suis pour que les gens qui choisissent la France,
14:09qui choisissent ses valeurs, qui prennent leur part de l'effort collectif,
14:13puissent être reconnus.
14:15Je pense que l'effort et le mérite doivent être reconnus.
14:18Ça n'a rien à voir avec des gens...
14:20Qui doivent permettre d'obtenir des papiers.
14:21Vous n'êtes pas d'accord avec Bruno Retailleau, alors ?
14:23S'ils font leur part du travail, s'ils nous aident,
14:26y compris parce qu'il y a beaucoup d'hypocrisie,
14:28comment faites-vous ?
14:30Mais Romain Désarbre...
14:31Vous n'êtes pas d'accord avec Bruno Retailleau ?
14:32Non, je ne suis pas d'accord avec Bruno Retailleau,
14:34comme sur plusieurs sujets.
14:35Je ne suis pas d'accord avec Bruno Retailleau.
14:38Et c'est pour ça que nous sommes un gouvernement de coalition,
14:41avec des familles politiques différentes.
14:43Et que notre objectif, c'est de trouver des points d'équilibre,
14:46non seulement entre nous au sein du gouvernement,
14:48mais surtout à l'Assemblée nationale et au Sénat.
14:51Parce qu'encore une fois, celui qui fera les lois,
14:54ceux qui feront les lois, c'est les députés et les sénateurs.
14:58Une dernière question.
14:59Agnès Pagny-Runacher, ministre de la Transition écologique.
15:01Vous avez refusé de serrer la main d'un député RN,
15:03Flavien Thermé, qui a dû démissionner depuis.
15:06Vous regrettez ou pas ?
15:08Mais je n'ai pas...
15:09De ne pas serrer la main d'un député ?
15:11Non seulement je lui ai dit bonjour,
15:12parce que je suis quelqu'un de poli,
15:14mais je lui ai serré la main en dehors de l'hémicycle.
15:17Mais je ne serre pas la main aux idées du Rassemblement national.
15:21Et je vous invite à regarder cette séquence très intéressante de 2012.
15:25En 2012, François Fillon, Jean-François Copé, Gérald Darmanin
15:30ne serrent pas la main à Marion Maréchal-Le Pen.
15:32C'est un acte politique.
15:34Bien sûr qu'ils disent bonjour à Marion Maréchal-Le Pen
15:37à l'extérieur de l'hémicycle.
15:38Mais ce qu'ils manifestent par là,
15:41c'est de dire les idées du Rassemblement national
15:44ne me conviennent pas et je ne me mets pas en scène
15:47dans une forme de compromission avec le Rassemblement national.
15:50Ça n'empêche pas que ce soit des élus
15:52qui ont été élus par les Français,
15:54qui ont une légitimité démocratique.
15:56Et dont vous allez avoir besoin pour voter des textes.
15:59Et dont j'aurais peut-être pas besoin
16:02si le nouveau Front populaire assume ses responsabilités
16:05et prend toute leur part dans l'examen des textes.
16:08S'ils bloquent pour bloquer,
16:10forcément les textes passeront avec d'autres voies.
16:13S'ils font le travail de passer des amendements
16:16et de créer le rapport de force qu'on a à l'Assemblée nationale
16:19en disant je vote votre texte à condition qu'on l'améliore
16:22sur tel ou tel aspect, alors bien entendu,
16:25on le votera sans les voix du Rassemblement national.
16:28Le Rassemblement national, c'est 140 députés.
16:30Le nouveau Front populaire, à peu près 190.
16:33Le Bloc central, 160.
16:35La droite républicaine, 50.
16:37C'est ça les rapports de force à l'Assemblée nationale.
16:41Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique,
16:43était l'invité de la grande interview CNews Europe 1.
16:46Merci beaucoup, bonne journée à vous.