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Lundi 3 février 2025, SMART BOURSE reçoit Bertrand Puiffe (Gérant actions internationales, Fidelity) , Pierre-Yves Dugua (Correspondant américain) , François Cabau (Senior eurozone economist, AXA IM) et Gilles Bazy-Sire (Président, Equity GPS)

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00:00:00Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester
00:00:11à l'écoute des marchés.
00:00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous suivez à
00:00:16la télévision via vos box émissions que vous retrouvez en parallèle chaque jour bien
00:00:20sûr en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes
00:00:24préférées.
00:00:25Au sommaire de cette édition ce soir, les marchés qui étaient à peine remis du choc
00:00:29d'Ipsych de lundi dernier, qu'ils sont en train d'intégrer le choc de la première salve
00:00:35des tarifs douaniers annoncés et mis en application par les Etats-Unis de Donald Trump, des tarifs
00:00:42qui visent pour l'instant le Canada, la Chine et le Mexique et déjà des rebondissements
00:00:49puisque quelques heures à peine après l'annonce de ces tarifs, Donald Trump et Claudia Sheinbaum,
00:00:54la présidente mexicaine, se sont entretenues longuement au téléphone cet après-midi,
00:00:59la présidente mexicaine qui a tenu une conférence de presse dans l'après-midi évoque une
00:01:03conversation longue et constructive qui a permis de désamorcer la question des tarifs
00:01:09qui doivent frapper ou devaient frapper les produits mexicains importés par les Etats-Unis.
00:01:15Le Mexique réalise 80% de ses exportations vers les Etats-Unis, autant vous dire que
00:01:19c'est un sujet économique majeur pour ce pays voisin et donc à travers cette conversation,
00:01:26à travers des concessions apportées et des engagements par Claudia Sheinbaum qui a par exemple
00:01:32annoncé le déploiement de troupes mexicaines à la frontière pour sans doute sécuriser
00:01:36encore un peu plus la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, la présidente mexicaine
00:01:40a obtenu non pas une suspension des tarifs comme elle l'aurait voulu et demandé à Donald Trump
00:01:46mais une suspension pour un mois des tarifs de 25% qui doivent être appliqués ou qui
00:01:51devaient être appliqués dès demain sur les produits mexicains importés par les Etats-Unis.
00:01:56Pas de résultat encore côté canadien ni côté chinois qui verront donc leurs produits
00:02:01importés aux Etats-Unis taxés à partir de demain de 25% pour le Canada et de 10%
00:02:07pour les produits chinois. Les réactions de marché, vous en aurez le détail dans
00:02:11un instant avec Pauline Grattel, notez que le dollar a été le premier actif vers lequel
00:02:16les investisseurs se sont rués avec un indice dollar qui a bondi directement de 1% au cours
00:02:22de cette séance face à un ensemble de devises majeures. Pour le reste, la semaine sera encore
00:02:27particulièrement dense en matière d'informations micro et macroéconomiques, micro avec la
00:02:32poursuite de la montée en puissance de la séquence de résultats annuels, je crois
00:02:36qu'on a autant de 120 sociétés du S&P 500 qui vont publier leurs résultats cette semaine,
00:02:41une dizaine de sociétés du CAC 40 à Paris et puis pour la partie macro, c'est la semaine
00:02:47de l'emploi aux Etats-Unis avec toute une série de données qui seront publiées jusqu'à
00:02:51ce vendredi et le rapport mensuel de l'emploi américain. Voilà donc pour le programme,
00:02:57très américain évidemment en l'occurrence puisque nous sommes lundi et que chaque lundi
00:03:01nous retrouvons dans le dernier quart d'heure notre correspondant américain Pierre-Yves
00:03:04Dugas pour notre quart d'heure américain alors que Donald Trump distrait la planète
00:03:09avec une première salve de tarifs douaniers, il se passe d'autres choses à Washington,
00:03:14Elon Musk est en train de récupérer les clés du camion, nous en parlerons avec Pierre-Yves
00:03:19Dugas dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
00:03:31Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse, nous retrouvons Pauline Grattel
00:03:35qui vous apporte les infos clés du jour sur les marchés. Bonsoir Pauline, Donald Trump
00:03:39se passe donc à l'action après des semaines de menaces sur les questions de tarifs douaniers.
00:03:44Oui voilà, il s'attaque directement au Canada, au Mexique et à la Chine. Pour le Mexique
00:03:48et le Canada, les produits importés feront l'objet d'une taxe additionnelle de 25% sauf
00:03:53pour l'énergie au Canada qui sera désormais taxée à 10%. 10% également de droits de
00:03:58douane supplémentaires pour la Chine. A ce stade, l'Europe est épargnée mais Trump
00:04:02a prévenu qu'elle aussi pourrait être visée et bientôt. Après ces annonces, la présidente
00:04:07mexicaine a réagi en indiquant avoir eu une conversation constructive avec Donald Trump
00:04:11et annonçant le déploiement de troupes à la frontière. Résultat, l'application des
00:04:15tarifs sur les produits mexicains sera reportée d'un mois. Cette annonce de Claudia Scheinbaum
00:04:20enlève un petit peu de pression sur les actifs mexicains. Pour le reste, les marchés ont
00:04:24réagi dans leur ensemble à cette première salve de tarifs douaniers. En Asie, l'indice
00:04:30Nikkei a clôturé en repli de presque 3%. A Hong Kong, le Hang Seng clôture également
00:04:34en repli mais plus léger. Et en Chine, les marchés ne rouvriront leurs portes que mercredi.
00:04:38En Europe, tous les indices sont en baisse de plus de 1% au cours de la séance. Le
00:04:43Stoxx 600 cède 1,5% et le DAX et le CAC 40 environ 2% au cours de la séance. Côté
00:04:49américain, les indices ouvrent en repli de l'ordre de 1 à 2%. Le VIX, mesure de la
00:04:53volatilité, a bondi, lui, de 20%. Un secteur particulièrement affecté en Europe, par
00:04:58exemple, c'est le secteur automobile. Oui, ce sont les principales victimes de cette
00:05:02guerre commerciale. Stellantis et Lanterne Rouge du CAC éplongent de 8% au cours de
00:05:06la séance. Or, indices phares, Forvia et Valeo cèdent 10%. Ailleurs en Europe, Volkswagen
00:05:11dévise de 6%, BMW de 4% et Mercedes de 5%. Aux Etats-Unis, General Motors ouvre en recul
00:05:17de plus de 6%. Et puis un des premiers marchés, si ce n'est le premier marché à absorber
00:05:22effectivement l'annonce des tarifs, c'est le marché des changes. Oui, donc le dollar
00:05:25s'est renforcé très nettement après ces nouvelles mises en place de Donald Trump.
00:05:28L'euro cède 1% par rapport au dollar. Les devises directement impactées par les droits
00:05:32de douane reculent évidemment. Le dollar canadien est au plus bas depuis plus de 20
00:05:36ans. Le peso mexicain plonge de 3% au cours de la séance. A noter par ailleurs que l'or
00:05:41a atteint un nouveau sommet à 2850 dollars l'once. Bon, les tarifs sont-ils inflationnistes
00:05:46ou récessionnistes ? C'est la grande question que se posent en ce moment tous les économistes.
00:05:51Peut-être intéressant de regarder ce qu'il se passe dans ce contexte sur le marché obligataire,
00:05:54Pauline. En Europe, le rendement allemand à 10 ans se détend à environ 2,35%. Le
00:05:58rendement français à 10 ans évolue autour de 3,10%. Le spread est stable à 75 points
00:06:04de base. Aux Etats-Unis, le rendement à 10 ans se détend sous 4,50% aujourd'hui. A
00:06:09noter aussi la remontée des cours du pétrole à la suite des annonces de Trump. Le baril
00:06:13de Brent évolue autour de 76 dollars. Et puis côté macro, les investisseurs ont
00:06:17préconnaissance de la première estimation d'inflation pour la zone euro. Oui, pour le
00:06:21mois de janvier, elle ressort à plus de 2,5% sur un an. Légèrement plus élevée qu'attendue
00:06:27et que le mois précédent, l'inflation dans sa version cœur hors alimentation et énergie
00:06:31s'établit en hausse de 2,7% sur un an en janvier comme en décembre.
00:06:35L'ISM manufacturier américain pour le mois de janvier était également au programme.
00:06:39Oui, il en ressort largement supérieur aux attentes et au-dessus de 50 à 50,9 contre
00:06:4349,2 en décembre avec une très nette augmentation de la sous-compensante pris à 54,9 en janvier.
00:06:50Quel sera le programme de demain sur les marchés pour les investisseurs?
00:06:54Les investisseurs prennent en connaissance de l'enquête JOLTS de décembre demain qui
00:06:57mesure le nombre de postes ouverts sur le marché du travail américain. Côté micro,
00:07:02les investisseurs arbitreront les résultats de Palantir publiés ce soir. La journée
00:07:06de demain sera chargée avec ceux de Alphabet, AMD, BNP, Dassault et Publicis.
00:07:10Tendance mon ami. Chaque soir en ouverture de Smartbourse, Pauline Grattel vous apporte
00:07:14les infos clés du jour sur les marchés.
00:07:25Trois invités avec nous chaque soir autour de la table pour décrypter les mouvements
00:07:29de la planète marché. Gilles Bazy, qui est à nos côtés, le président d'Equity GPS.
00:07:32Bonsoir Gilles.
00:07:33Bonsoir Guillaume.
00:07:34Bertrand Puif nous accompagne, gérant Action Internationale chez Fidelity. Bonsoir Bertrand.
00:07:37Bonsoir.
00:07:38Et François Cabot avec nous, l'économiste senior zoneuro chez AXA IM. Bonsoir François.
00:07:44Bonsoir Guillaume.
00:07:45Merci d'être là messieurs, ravi de vous retrouver. Commençons par cette première
00:07:48salve de tarifs annoncée par Donald Trump qui doivent entrer en application demain,
00:07:54je crois François, il y a donc encore un peu d'espace pour négocier. C'est exactement
00:07:58cet espace qui a été utilisé par Claudia Scheinbaum, la présidente mexicaine, qui
00:08:03vient d'obtenir, au moment où on se parle, un report ou une suspension d'un mois des
00:08:0725% de tarifs additionnels qui devaient concerner les produits mexicains importés aux Etats-Unis.
00:08:13Qu'est-ce qu'on peut retirer des annonces de Donald Trump, alors j'allais dire au-delà
00:08:18de ce que ça peut coûter en termes d'inflation, de croissance etc. Je pense qu'on aura l'occasion
00:08:22de revenir sur les calculs, mais le fait que Donald Trump choisisse quand même de
00:08:26passer à l'action, pour quelles motivations, pourquoi le Canada et le Mexique notamment,
00:08:31la Chine on comprend peut-être un peu mieux, et encore une fois, après l'exemple colombien,
00:08:37l'exemple mexicain qui a une place et un espace quand même pour une négociation qui
00:08:41peut aller très vite d'ailleurs avec Donald Trump.
00:08:44Alors oui effectivement, très clairement Donald Trump a décidé de frapper fort en
00:08:49premier, c'est en contraste par rapport à ce qu'on avait vu en 2018, c'est quasiment
00:08:54un triplement des tarifs douaniers qu'on a eus par rapport à ce qu'il a fait dans
00:09:00son premier mandat, donc là-dessus il délivre en tout cas de manière relativement rapide
00:09:05et forte ce qu'il avait promis, ce qu'il avait largement laissé entendre, et puis
00:09:10peut-être une petite surprise malgré tout, c'est qu'il tape les partenaires commerciaux
00:09:14privilégiés et un peu moins la Chine et surtout pas vraiment l'Europe, alors que
00:09:19c'était un peu le schéma inverse qu'on avait eu précédemment dans son premier mandat,
00:09:22donc là-dessus effectivement se rendre bien compte à l'évidence que celui-ci est évidemment
00:09:27prêt à passer à l'acte et peut-être ceux avec lesquels il est le plus près, donc là-dessus
00:09:31ça ne veut pas du tout dire que l'Europe est hors d'affaires et ne sera pas touchée,
00:09:35mais c'est quand même une relative surprise de se dire que les pays avec lesquels il a
00:09:39un accord de libre-échange ce sont ceux effectivement...
00:09:41Avec qui il avait renégocié ce même accord de libre-échange en 2020, c'est ça, il avait
00:09:46obtenu une renégociation d'une AFTA à l'époque.
00:09:48Exactement, se retrouve en première ligne et à la fois au-delà de l'aspect symbolique,
00:09:54il faut quand même se dire que les accords de libre-échange sont là pour justement
00:09:56avoir une imbrication extrême des processus industriels, vente-revente de différents produits
00:10:04intermédiaires et je pense là implicitement au secteur automobile qui a lieu et donc du
00:10:09coup un impact quelque part aussi démultiplié d'un point de vue quantité au-delà de l'aspect
00:10:14prix évidemment qui est assez clair.
00:10:16Donc là-dessus à voir effectivement sur la suite des événements et là...
00:10:20Quel est le rationnel pour vous ?
00:10:21Je voulais évoquer effectivement sur le pourquoi, c'était a priori plutôt l'aspect souveraineté
00:10:27nationale, l'urgence vis-à-vis du fentanyl et vis-à-vis de l'entrée illégale de migrants
00:10:33aux Etats-Unis sur lesquels évidemment les pays voisins proches avec lesquels ils partagent
00:10:37une frontière sont de facto en première ligne et ce qui expliquerait que l'Europe ne soit
00:10:43pour l'instant pas sous le joug de pressions imminentes.
00:10:49Ce sont des décrets qu'il prend sur l'argument et la justification d'une urgence nationale
00:10:53c'est ça François ?
00:10:54Exactement.
00:10:55Et donc il ne peut pas utiliser non plus tous les arguments derrière cette urgence nationale ?
00:10:59Voilà exactement et donc du coup sous ce sous-jacent légal-là l'Europe n'est pas entre guillemets
00:11:06éligible à cette histoire-là, par contre l'Europe pourrait être éligible effectivement
00:11:11à la suite du rapport du Trésor qui doit sortir début avril qui doit éclairer effectivement
00:11:15les faiblesses et les vulnérabilités économiques pour le coup des Etats-Unis vis-à-vis de
00:11:21l'ensemble de ses partenaires commerciaux et là effectivement l'Europe pourrait être
00:11:25touchée également.
00:11:26On a quand même une différenciation qui choisit quelque part ceux qui sont touchés mais qui
00:11:31n'excluent rien vis-à-vis des différents sous-jacents légaux qui peuvent être mis
00:11:35en lumière que d'autres pays soient plus touchés y compris l'Europe au printemps.
00:11:39Le plus je suis un partenaire commercial important avec les Etats-Unis c'est le cas
00:11:44du Mexique avec des chaînes de valeur particulièrement imbriquées, je regardais à nouveau mais certaines
00:11:49données montrent qu'une composante ou une pièce automobile qu'on retrouve assemblée
00:11:53dans une voiture made in USA peut traverser plus de douze fois parfois la frontière entre
00:11:59les Etats-Unis et le Mexique, autant vous montrer le niveau d'intégration qu'il peut
00:12:03y avoir entre ces deux pays sur une filière comme l'automobile, le plus je suis imbriqué
00:12:06avec les Etats-Unis, le plus vite je peux négocier et obtenir une pause, une suspension,
00:12:13un report, un adoucissement des tarifs douaniers de Donald Trump ?
00:12:18Alors en tout cas la porte est ouverte et elle a été entre guillemets relativement
00:12:24positivement franchie par la présidente mexicaine vous l'évoquiez, très clairement il y a
00:12:31un sujet sur le sous-jacent de l'urgence nationale sur lequel Donald Trump cherche
00:12:38effectivement à limiter l'illégal de migrants et sur le fentanyl, après il y a quand même
00:12:42un pragmatisme qui est le sien et on voit bien que les tarifs ne sont pas une fin en
00:12:48soi mais est un moyen pour d'autres fins et il y a la moyen pour d'autres fins qui sont
00:12:53multiples comme on le sait avec différents ordres d'agenda y compris d'un point de vue
00:12:58de relations internationales qui est à son actif et donc là-dessus on ne peut qu'à
00:13:03effectivement être dans l'attente de discussions qui continuent et également malgré tout garder
00:13:08en tête que, en tout cas ça a été relativement explicite dans sa stratégie, que malgré tout
00:13:13les tarifs sont un élément clé de sa capacité à financer son programme économique donc
00:13:18oui on cherche à faire quelque part du business et à être transactionnel dans cet élément-là
00:13:23mais également à financer ce qu'il pourrait faire comme baisse d'imposition et éventuellement réduire sa charge de la dette.
00:13:30Nouveau par rapport à la guerre commerciale numéro 1 2018-2019, la Trump veut inscrire
00:13:34effectivement ses tarifs comme une ressource pour l'état fédéral donc il y a bien l'idée quand même
00:13:39qu'il faudra mettre des tarifs pour alimenter, alors c'est le service extérieur des revenus, c'est ça
00:13:43l'IRS à côté de l'IRS, Claudia Scheinbaum qui en a eu de cesse d'expliquer à Donald Trump ces
00:13:49derniers temps que depuis qu'elle était arrivée au pouvoir au Mexique il n'y avait plus ces cohortes
00:13:53de migrants et elle vient d'annoncer le renforcement des troupes mexicaines à la frontière pour
00:13:59question de sécurisation évidemment du passage et de la frontière. Les premiers enseignements
00:14:04alors à la fois des annonces de Trump et de la contre-réaction, de la réaction d'un pays comme
00:14:08le Mexique aujourd'hui, qu'est-ce que ça vous inspire Bertrand ?
00:14:11Peut-être pour revenir sur l'Europe, je rappellerai en fait que Trump ne reconnaît pas l'Union européenne donc il ne veut pas
00:14:16discuter avec eux, il veut avoir des relations bilatérales. À partir de là il y a des pays qui
00:14:21nous semblent plutôt protégés, contrairement aux premiers mandats comme par exemple l'Allemagne,
00:14:25pourquoi ? Parce que l'Allemagne achète du gaz donc maintenant américain, avant c'était du gaz russe
00:14:30donc ça posait un problème. Plus qu'à l'époque du premier mandat de Donald Trump. Exactement, plus
00:14:34beaucoup de sociétés allemandes ont transféré, alors on a tous en tête l'INDE qui a transféré à la
00:14:38fois ses actifs de pollution, Essentiers Social, mais également Bayer et d'autres qui ont des plans
00:14:43d'investissement significatifs aux Etats-Unis donc on pense que l'Allemagne et l'industrie automobile
00:14:48allemande est quand même dans un état assez catastrophique et ça ne va pas s'améliorer avec
00:14:52ce qui se passe en Chine, quelle que soit d'ailleurs la conjoncture chinoise, c'est une vraie volonté de
00:14:57faire en sorte que ces constructeurs quittent le marché et que les constructeurs locaux les remplacent.
00:15:01Donc là plutôt une négociation facile vous voyez avec l'Allemagne.
00:15:05Je pense que l'Allemagne par exemple ce n'est pas un problème, par contre le Danemark, on a vu que c'était très compliqué parce que là il y a Nouveau Nordis
00:15:09qui est le concurrent de LIDI, l'obésité ça devient un marché qui est quand même énorme aux Etats-Unis avec une
00:15:14pression des sociétés d'assurance américaine sur le gouvernement américain puisque ça devient une
00:15:18partie importante des remboursements et effectivement Nouveau Nordis n'est pas, comme son nom l'indique, américain.
00:15:25Donc derrière Groenland c'est Nouveau Nordis qui compte quoi ?
00:15:28Exactement, on regarde effectivement les plusieurs bandes, il y a cette bande en fait du Groenland qui je le rappelle
00:15:36renferme 20% des réserves mondiales de terres rares et également des réserves d'eau potable qui sont assez significatives.
00:15:44Donc il y a énormément de matières premières, d'ailleurs Jeff Bezos l'a bien compris puisque
00:15:47vous ne savez pas pourquoi il y a 12 mois il a créé une société d'exploration qui a commencé à regarder un petit peu autour
00:15:53et qui maintenant s'il y a peut-être l'autorisation d'aller forer dans les eaux du Groenland.
00:15:58Bon tout ça pour dire que sur l'Europe effectivement c'est vraiment au cas par cas
00:16:02et on pense que l'Europe ne sera pas punie de manière unilatérale comme ça avait pu être le cas lors du premier mandat.
00:16:09Sur la Chine on a vu à quel point il y a du pragmatisme puisqu'on parlait encore de 60% il y a quelques mois, on est à 10%.
00:16:16Et donc sur le Canada c'est vrai que c'est un point d'interrogation puisque les Canadiens au lieu d'être dans le pragmatisme
00:16:23et de revenir un peu aux bases de Trump qui est de crier d'abord et ensuite de négocier le prennent très mal apparemment
00:16:31et donc sont en train eux-mêmes de mettre en place des mesures de rétorsion.
00:16:34Il y aura des contre-mesures.
00:16:36On faisait les calculs avec notre gouvernement.
00:16:38Il y a un petit sujet politique domestique aussi au Canada derrière Justin Trudeau.
00:16:40Ils vont camper entre 2 et 2,5 points de croissance de PIB là et ça va être assez massif.
00:16:44Ça peut les emmener proche de la récession.
00:16:46Je ne sais pas à quel point ils ont envie de se tirer le mal dans le pied
00:16:50sachant qu'effectivement comme vous l'avez dit les tarifs entrent en vigueur demain matin.
00:16:54Donc on va voir ce qui se passe dans la nuit ce serait quand même pas étonnant qu'il y ait un retour en arrière des Canadiens.
00:17:00On a exempté les hydrocarbures canadiennes avec un simple tarif additionnel de 10%.
00:17:07C'est important parce qu'on sait que les raffineries américaines ne sont pas dimensionnées pour traiter le light crude du Texas ou du sol américain
00:17:14et qu'ils ont besoin d'importer ce pétrole lourd depuis le Canada pour s'approvisionner en produits distillés derrière.
00:17:21Donc il y a quand même là aussi sur un enjeu spécifique Trump est capable d'être fin.
00:17:26C'est vrai que c'est plus compliqué.
00:17:33Ça crée évidemment de la volatilité.
00:17:35Après il y a eu une courbe d'apprentissage entre guillemets lors du premier mandat de Trump.
00:17:39Donc on a la volatilité mais quand même un peu moins que ce qu'on avait au départ.
00:17:42Et on s'attend à ce type de revirement.
00:17:44En tout cas les investisseurs s'y attendent.
00:17:46Et on a vu qu'il n'y a pas eu vraiment de panique.
00:17:48Il y a des titres qui ont ouvert effectivement en baisse.
00:17:50Mais il n'y a pas eu de panique derrière.
00:17:52On a eu des titres automobiles à moins 20.
00:17:54Parce que si on faisait le calcul sur certains titres automobiles, ils perdaient entre 15 et 20% de leur profit.
00:18:00Compte tenu du renchérissement des chaînes de valeur.
00:18:03Puis les devis s'absorbent.
00:18:05Tout de suite, alors l'euro s'était un peu réapprécié.
00:18:07Mais tout de suite on voit qu'on refait le chemin inverse pour absorber la perspective de tarifs sur l'euro.
00:18:14Tout va très vite et c'est vrai que cette histoire de tarifs ça se trouve dans 15 jours sera réglée.
00:18:18Donc voilà et on passera à autre chose.
00:18:20Il y aura d'autres tensions évidemment.
00:18:22Il y aura peut-être des tensions géopolitiques.
00:18:24On en parlera tout à l'heure avec ce qui peut se passer dans le Golfe et en Ukraine.
00:18:28Mais pour l'instant, l'Europe est à peu près épargnée et c'est notre scénario.
00:18:32Bon, Gilles, Trump le pragmatique qui restera business-friendly à commencer par rester business-friendly.
00:18:42Ou le Trump, je ne sais pas, un peu plus dogmatique peut-être.
00:18:46En tout cas sur une ligne plus dure qui a besoin des tarifs pour alimenter en ressources l'Etat fédéral
00:18:52et qui prévenait sur ses réseaux sociaux avant l'annonce des tarifs
00:18:56que oui, il y aurait peut-être de la douleur y compris pour les Américains à payer
00:19:00mais que le prix en vaudrait la chandelle.
00:19:04C'est son deuxième mandat.
00:19:06Théoriquement le dernier, même si on a déjà un zélateur au Congrès
00:19:10qui a proposé d'ouvrir un troisième mandat et de changer la Constitution
00:19:16ce qui sera difficile compte tenu des règles de majorité pour ce faire.
00:19:22Mais c'est son dernier mandat normalement.
00:19:26Donc il est possible qu'il soit un tout petit peu moins canalisé et cadré que lors de son premier mandat.
00:19:34Ça c'est le premier point.
00:19:36Le deuxième point, je suis d'accord avec tout ce qui a été dit.
00:19:38C'est que l'incertitude, les marchés n'aiment pas, les entreprises n'aiment pas
00:19:44en particulier les entreprises mondialisées.
00:19:46Et un petit point complémentaire par rapport à ce qui a été dit
00:19:50les tarifs supplémentaires sur le Mexique et sur le Canada
00:19:56ça n'impacte pas seulement les entreprises mexicaines et les entreprises canadiennes.
00:20:02Bien évidemment il y a une stratégie des Européens, des Asiatiques
00:20:06pour pénétrer le marché américain à partir de plateformes notamment mexicaines.
00:20:12Si le Mexique est le premier partenaire commercial des Etats-Unis aujourd'hui
00:20:16c'est bien parce que d'autres pays se servent du Mexique pour alimenter le marché américain.
00:20:22Et après quand il s'agit d'apprécier en effet finement ce qui est réellement produit
00:20:27et la vache leur ajoutée de ce qui est produit ici et là
00:20:30honnêtement c'est quand même un casse-tête.
00:20:33Et il est probable que des entreprises orientées profit jouent un petit peu avec tout cela.
00:20:43Et on commence d'ailleurs à en entendre parler en Allemagne mais sur un autre sujet.
00:20:49Sur une entreprise allemande non citée encore dans le domaine de la métallurgie
00:20:57qui aurait importé de l'acier d'Inde, en provenance d'Inde,
00:21:03qui n'aurait pas été soumis aux barrières douanières récentes mises en place par l'Europe.
00:21:12Contre l'acier indien ?
00:21:14Voilà.
00:21:15D'accord.
00:21:16Donc en fait tout ça on voit bien que dans les chaînes de valeur et d'approvisionnement
00:21:22qui sont complètement mondialisées c'est très compliqué.
00:21:25C'est très compliqué et ça a des réverberations mondiales.
00:21:28Au-delà de ces deux pays que vous mentionniez clairement.
00:21:33Voilà donc il est légitime que l'automobile soit malheureusement impactée.
00:21:38Et en effet c'est pas un bon moment pour l'automobile européenne.
00:21:42Vraiment pas un bon moment.
00:21:44Et il y a un autre secteur qui est également très mondialisé
00:21:48avec des supply chains complètement internationales.
00:21:54C'est les semi-conducteurs.
00:21:56Et ça c'est très compliqué.
00:21:58Et par ailleurs DeepSeek a amené aussi également une forme de rappel au global.
00:22:11Et on pourra peut-être en parler après.
00:22:14Nous on est assez réservé sur les semi-conducteurs dans les circonstances actuelles.
00:22:22Même ceux qui sont exposés au thème de lire ?
00:22:25Oui et peut-être en particulier d'ailleurs avec le sujet de DeepSeek.
00:22:29Chaque acteur des semi-conducteurs est positionné sur des endroits différents de la chaîne.
00:22:33Et on a vu un STMicro sur l'industrie sur l'auto a déjà beaucoup plus de mal depuis longtemps
00:22:38qu'un NVIDIA qui arrive encore à s'en sortir.
00:22:41Même si depuis une semaine, dix jours c'est un peu moins flagrant.
00:22:45Donc la grande question pour les économistes,
00:22:47est-ce que tout ça, je reviens aux tarifs de Trump,
00:22:50qui en extrapolent un peu l'idée de ces tarifs, sans spéculer trop loin non plus.
00:22:54François, est-ce que c'est inflationniste ou récessionniste ?
00:22:58Sûrement les deux.
00:23:00Oui et oui monsieur.
00:23:02Effectivement, peut-être le micro à part avant,
00:23:06c'est est-ce que les Etats-Unis en avaient besoin d'un point de vue inflationniste ?
00:23:10C'est ce qu'on est en train de découvrir avec sourire quelque part.
00:23:16Avec le meeting de la Fed la semaine dernière,
00:23:18on se rendait bien compte déjà que la machine, le bateau est bien lancé d'un point de vue de croissance.
00:23:23On sent que les risques sur l'inflation,
00:23:25enfin sur le mandat en tout cas, est bien équilibré.
00:23:28Donc ils pourraient presque ouvrir la Fed à monter les taux, presque.
00:23:31Ce qui est assez...
00:23:32Quand on se repositionne il y a à peine quelques semaines,
00:23:34c'est quand même déjà relativement étonnant.
00:23:36Mais bon, très clairement sur la question inflationniste,
00:23:39c'est quand même notamment vis-à-vis de la vitesse et de la magnitude des tarifs.
00:23:44Alors j'intègre le Mexique dans mes calculs,
00:23:46parce que les calculs ont été faits avant que le Mexique.
00:23:48Mais c'est 1,3 trillion de dollars d'importations américaines qui sont taxées.
00:23:53C'est 44% du total des importations américaines.
00:23:56Ça correspond à peu près à 5% du PIB.
00:23:58Et ça montre le tarif douanier moyen qui est appliqué par les Etats-Unis sur leurs importations
00:24:04à un peu plus de 10% quand il était auparavant de 3%.
00:24:08Ça montre bien sur 2-3 pays ciblés qu'on peut, comme vous le disiez,
00:24:13tripler le tarif moyen.
00:24:15Absolument.
00:24:16Vu la vitesse à laquelle on va et la magnitude qui est en jeu,
00:24:19effectivement on peut avoir relativement rapidement un impact
00:24:21si effectivement ces tarifs arrivent en oeuvre.
00:24:23Et donc dès lors avoir une forme de dérapage, en tout cas de réaccélération de l'inflation
00:24:27qui n'en avait certainement pas besoin.
00:24:29Ça peut se voir vite dans des chiffres de CPI aux Etats-Unis.
00:24:32Oui, très certainement.
00:24:33À un moment où la chaîne de valeur est affectée et que les prix sont passés,
00:24:37là-dessus, modulo, c'est peut-être moins pour l'aspect tarif actuel
00:24:41parce qu'on sait que les ports américains regorgent de stocks
00:24:44et il y a peut-être une capacité d'absorption vis-à-vis du commerce mondial
00:24:47qui est un peu plus grande que celle qu'on aurait pu craindre avant.
00:24:49Mais là on est sur des pays frontaliers,
00:24:51a priori le cas de transmission va être relativement rapide.
00:24:54Donc très clairement, pour reformuler votre phrase,
00:24:57je ne comprends pas comment est-ce que les marchés
00:24:59peuvent encore avoir 40 points de base de baisse d'autos d'ici la fin de l'année.
00:25:02Donc là-dessus, peut-être décembre parce qu'il y en a eu une en juillet et une en fin d'année.
00:25:08Est-ce qu'on se dit que ça va tellement vite qu'on fait un full circle
00:25:12et qu'on arrive dans un scénario très compliqué croissant ?
00:25:15Et que ça devient vite récessionniste.
00:25:16Et ça devient vite récessionniste.
00:25:17Donc pourquoi pas à la fin de l'année ?
00:25:18Mais en tout cas, la baisse d'auto qui était initialement sur T1, T2
00:25:22et là qui est en juillet, elle paraît très compliquée.
00:25:24Donc nous, très clairement, on avait une baisse d'auto encore
00:25:27depuis le mois de décembre en mars.
00:25:29On l'a enlevé et on est ravi de ne plus l'avoir.
00:25:32Et puis d'en avoir 4, c'est de l'année prochaine effectivement.
00:25:34Donc là-dessus, avec un effet qui module la vitesse qu'on va découvrir au fur et à mesure des données,
00:25:39se rendre compte à quel point la Fed va devoir prendre des décisions.
00:25:41Mais ça veut dire que vous anticipez après l'effet boom inflationniste,
00:25:46il y aura un retour sur la croissance qui sera négatif
00:25:51et qui se traduira par une Fed en capacité de baisser encore ses taux en 2026.
00:25:55C'est ça, c'est l'intervalle de temps.
00:25:57Donc on était initialement sur un scénario de croissance autour de 2,5 en 2025 et 1,5 en 2026.
00:26:02Donc avec une baisse d'auto en 2025 et 4 en 2026.
00:26:05Et on s'est dit que là, très clairement, en mars, ça n'existe plus.
00:26:08Par contre, ça ne fait que renforcer l'idée qu'il peut y en avoir plus en 2026 de ce côté-là,
00:26:12en tout cas pour les Etats-Unis.
00:26:14Si le marché américain de consommation américain est plus fermé, moins ouvert,
00:26:19comment est-ce que des pays très exportateurs,
00:26:23on citait l'Allemagne, mais d'autres, comment ils s'y retrouvent ?
00:26:27Comment est-ce qu'on fait ?
00:26:29C'est très compliqué.
00:26:32Les entreprises prennent sur les marges pour continuer d'exporter au même tarif que précédemment.
00:26:40On trouve d'autres débouchés ?
00:26:42Je pense qu'il y a une réaction de court terme qui va être en fonction du produit auquel on parle.
00:26:52Est-ce que la demande est plus ou moins inélastique ou pas ?
00:26:55Très clairement, si on parle du secteur automobile aujourd'hui,
00:26:57on est sur un secteur qui est en compression énorme et qui subit déjà de larges secousses.
00:27:03Dès lors, ça va être très compliqué d'aller passer dans les marges.
00:27:07Pour d'autres, peut-être un peu moins.
00:27:08On parlait du semi-conducteur.
00:27:09Sur certaines parties du marché, ça peut être un peu plus aisé.
00:27:12Maintenant, très clairement, ça va être repenser à court terme des histoires stratégiques
00:27:18qu'on a vues, notamment pendant le Covid, à très large échelle,
00:27:22de repenser les chaînes de valeur.
00:27:24Mais ça, ça va prendre du temps.
00:27:26Donc là-dessus, c'est clair que les performances économiques,
00:27:29et on l'évoquait d'un point de vue de croissance aux Etats-Unis,
00:27:31sont nettement détériorées.
00:27:33En tout cas, nous, c'est notre anticipation pour 2026.
00:27:35Et puis, pour nos voisins, nous, Européens,
00:27:38très clairement, c'est une histoire qui a un nouveau nuage supplémentaire
00:27:45sur une croissance qui est déjà morose et en berne pour nous.
00:27:49Oui. Comment vous voyez les impacts pour les entreprises, pour les secteurs ?
00:27:53Quelles sont les stratégies d'entreprise qui peuvent être modifiées par rapport à ça ?
00:27:56Il faut un peu de visibilité aussi, j'imagine.
00:27:58Parce qu'on le voit, il faut que les tarifs durent pour qu'on change des chaînes de valeur.
00:28:02C'est-à-dire que si les tarifs sont annulés au bout d'un jour, deux jours, une semaine ou un mois,
00:28:07évidemment que l'entreprise n'a pas d'intérêt à modifier toutes ces chaînes de valeur.
00:28:10Un élément qu'il faut prendre aussi en compte, c'est le coût s'amortisseur du dollar.
00:28:14C'est-à-dire que tant que le dollar monte, l'impact est un peu moindre.
00:28:18La question, c'est jusqu'où l'administration Trump va souhaiter que le dollar aille
00:28:23avant de faire baisser ou de rentrer dans la négociation.
00:28:28On sait que le dollar fort entrave la compétitivité des entreprises américaines.
00:28:33La question, c'est de savoir où se situe le niveau que Trump et son administration considèrent comme étant optimal.
00:28:41On considère qu'on doit quand même s'en rapprocher avec les niveaux qu'on a aujourd'hui.
00:28:47L'autre élément, c'est qu'effectivement, ils veulent inciter les entreprises à investir aux Etats-Unis
00:28:53pour pouvoir bypasser ces droits de douane, sachant que le climat de business n'a jamais été aussi positif.
00:29:03On a un prix du gaz qui est visible, qui est peu volatil, qui est faible aux Etats-Unis,
00:29:08contrairement à beaucoup d'autres parties du monde.
00:29:10Ça, pour des industriels, c'est extrêmement important.
00:29:12La législation, elle va être considérablement au cœur de la campagne,
00:29:16histoire de la régulation, faire en sorte qu'elle soit moins contraignante pour les sociétés.
00:29:20Ça, c'est positif.
00:29:21Et puis, la cerise sur le gâteau serait éventuellement baissée,
00:29:23mais le niveau est déjà bas, c'est vrai, le taux d'impôt sur les sociétés.
00:29:26Les Etats-Unis deviennent très attractifs.
00:29:28Si en plus, on a un marché domestique qui est capable d'absorber une grande partie
00:29:33de la production de l'usine qu'on construit,
00:29:36objectivement, on ne voit pas pourquoi on n'irait pas.
00:29:38– Ça veut dire qu'il y a des entreprises dans le monde
00:29:40qui vont trouver plus d'incitations qu'elles n'en ont trouvées
00:29:43à l'époque du premier mandat de Donald Trump pour y aller cette fois.
00:29:46– Tout à fait, oui.
00:29:47Donc, il faut vraiment analyser les sociétés qui ont la capacité de le faire,
00:29:52ensuite la volonté de le faire, et combien de temps ça va mettre aussi.
00:29:55Parce que bon, c'est quand même des process, des fois, pour des usines
00:29:57qui peuvent durer plusieurs années.
00:29:59Et puis, on ne sait pas si effectivement Trump va faire un troisième mandat.
00:30:02S'il ne le fait pas et qu'on a un démocrate qui revient sur une grosse partie
00:30:05de ce qui a été mis en place, c'est un petit peu compliqué.
00:30:08Après, je voudrais aussi souligner que le PMI aux Etats-Unis,
00:30:12pour la première fois, vient de passer au-dessus de 5 ans.
00:30:14– ISM manufacturier, oui.
00:30:15– Exactement.
00:30:16Donc, on est sur quelque chose aussi,
00:30:17où il est en train de redonner de la confiance aussi aux acteurs.
00:30:19– On l'a vu dans les enquêtes.
00:30:21– Voilà, donc c'est quand même un environnement qui se met en place
00:30:25aux Etats-Unis pour attirer vraiment les capitaux.
00:30:28– Vous évoquiez la dimension géopolitique.
00:30:30Qu'est-ce que vous attendez de Trump ?
00:30:32Ou qu'est-ce qu'il va falloir surveiller de Donald Trump
00:30:35dans ses premiers jours d'exercice, ses premières semaines d'exercice du pouvoir
00:30:38sur la scène internationale ?
00:30:41Vous avez cité le Golfe, vous avez cité évidemment le conflit russo-ukrainien
00:30:45qui est normalement un objectif pour Trump.
00:30:49– Oui, c'est un objectif pour Trump et pour les entreprises américaines,
00:30:52si on veut vraiment être très pragmatique.
00:30:54Puisque dans le cadre d'un cessez-le-feu,
00:30:56il est évident que les entreprises, alors évidemment européennes,
00:30:59mais américaines dans une très large mesure,
00:31:01bénéficieront des plans de reconstruction, c'était assez évident.
00:31:04Donc il y a un élément important là-dessus.
00:31:07Après c'est plus compliqué effectivement,
00:31:10il y a apparemment des transactions qui ont déjà,
00:31:12des tractations qui ont eu lieu, qui n'ont pas vraiment abouti.
00:31:17Donc on va voir dans les prochaines semaines.
00:31:20Moi je ne crois pas du tout, nous ne croyons pas du tout
00:31:22chez Fidelity au scénario où d'un jour à l'autre,
00:31:25après la signature dans le cessez-le-feu,
00:31:27le gaz russe va revenir inonder le marché.
00:31:29Ce qu'on disait tout à l'heure, c'est que les américains
00:31:31veulent continuer à nous approvisionner.
00:31:33– C'est une question qui peut se poser du point de vue européen.
00:31:35Est-ce qu'on rachète ou pas du pétrole et du gaz russe ?
00:31:37– Même si c'était le cas, il faudrait le racheter via des tankeurs,
00:31:40parce que les infrastructures sont compliquées.
00:31:42Aujourd'hui elles sont en très grande partie endommagées.
00:31:46Donc ça mettrait des années de reconstruction.
00:31:49Admettons qu'en plus les ukrainiens souhaitent réouvrir les vannes,
00:31:54par rapport au passage des pipelines.
00:31:56– Donc pas tant d'amélioration à attendre sur le coût de l'énergie pour l'Europe ?
00:32:02– Pour l'Europe, pour nous, il va rester significativement élevé.
00:32:04Et encore une fois, ce n'est pas la théorie du complot,
00:32:06mais ça arrange bien les américains,
00:32:08parce que ça permet aux entreprises industrielles,
00:32:10les peu qui restent en Europe, de se délocaliser aux États-Unis.
00:32:13Donc ça, ça ne bougera pas de notre point de vue.
00:32:15L'autre conflit qui est intéressant,
00:32:17et qui peut amener aussi les prix de l'énergie à la hausse,
00:32:19c'est la reprise du conflit entre Israël et la Palestine.
00:32:22On sait que le cessez-le-feu est un petit peu hypocrite
00:32:25et qu'il y a des armes que Biden refusait de livrer aux Israéliens,
00:32:29qui ont été, ça faisait partie des décrets du premier jour,
00:32:32d'investiture, ont été envoyées,
00:32:35et sont en train d'être réceptionnées par les Israéliens.
00:32:38On se doute qu'ils vont, à un moment donné, essayer de les utiliser.
00:32:41Donc on pourrait avoir un réembrasement de cette partie-là,
00:32:45avec évidemment les dernières…
00:32:46– Donc c'est quoi, l'Iran, c'est ça ?
00:32:48– Exactement, l'Iran, la refermeture du passage du canal de Suez,
00:32:54puisqu'aujourd'hui il est officiellement réouvert,
00:32:56puisque les outils ont déclaré qu'ils faisaient aussi un cessez-le-feu,
00:32:59mais il y a très peu de bateaux qui vont.
00:33:01– Oui, ce n'est plus une route qui est tellement empruntée, ça je confirme.
00:33:04– Pour plus, effectivement, trouver l'ordre d'assurer
00:33:07ou d'assurer des niveaux qui sont dissuasifs.
00:33:09Donc voilà, et on voit qu'il y a des tensions à nouveau
00:33:12sur les tankeurs de pétrole notamment,
00:33:14puisque sur les 15 derniers jours, les taux de frais de journalier ont doublé.
00:33:18Ils se les avaient baissés fortement, c'est vrai, à la fin de l'année dernière,
00:33:21sur le fait que cessez-le-feu potentiel en Ukraine
00:33:24et puis cessez-le-feu de facto en Palestine,
00:33:27mais là ils sont en train de repartir.
00:33:29Donc il y a quelque chose qui est anticipé quand même
00:33:31et qui pourrait pousser les prix de l'énergie et du fret à nouveau à la hausse
00:33:34avec un facteur de tension à nouveau sur l'inflation qu'il faudra regarder
00:33:37et qui pourrait, on est tout à fait d'accord,
00:33:39amener les États-Unis à un moment donné sur des risques de récession.
00:33:43Donc il faut avoir ça en tête, stagflation voire pire.
00:33:47– Oui, une inflation qui pourrait repartir un peu,
00:33:50une croissance qui s'amoindrirait, effectivement,
00:33:52ça nous met un petit schéma de stagflation transitoire
00:33:55en tout cas pour le marché américain.
00:33:58Force et faiblesse justement des indices actions, des indices boursiers américains,
00:34:02qu'est-ce qu'on peut dire aujourd'hui à travers notamment
00:34:04les ratings d'Equity GPS, Gilles ?
00:34:06Et une semaine après le choc DeepSea,
00:34:10ou en tout cas l'idée qu'il y aura peut-être d'autres IA
00:34:14que celles développées par les anglo-saxons
00:34:16et qui seront au moins tout aussi performantes
00:34:18et pourquoi pas moins chères.
00:34:20– Tout à fait, alors au global, on a autour de 1 sur 10,
00:34:241,5 sur 10 sur les marchés américains, donc c'est faible.
00:34:28Par contre, notre autre indicateur de sentiment de marché,
00:34:34lui, reste boule, à force de constater que les actions américaines
00:34:40sont recherchées par les investisseurs du monde entier, quelque part.
00:34:46Donc c'est une situation un petit peu, je dirais, d'attente au global.
00:34:52Par contre, si on regarde en dessous, sous les indices,
00:34:56là on a l'impression qu'il serait légitime
00:35:00d'avoir des rotations sectorielles assez fortes.
00:35:04– De quel ordre ?
00:35:06– La tech, mais surtout le matériel tech et les semi-conducteurs
00:35:16qui ont eu une évolution très favorable jusqu'à il y a un an et demi.
00:35:24En moyenne non pondérée des capilles boursières,
00:35:28il y a eu une évolution latérale depuis un an et demi,
00:35:32si on intègre toutes les valeurs du secteur.
00:35:34Et bien sûr, on a eu des performances particulièrement vives
00:35:38sur les secteurs liés à l'information artificielle,
00:35:42ou l'intelligence artificielle,
00:35:44moi je préfère utiliser le terme d'information artificielle,
00:35:48qui permet de mieux comprendre ce que c'est, ce qui se passe.
00:35:52Et c'est fondé d'ailleurs sur une forme de différence
00:35:56entre l'anglais pour intelligence et le français…
00:36:00– Je suis d'accord, c'est vrai que le terme intelligence en anglais
00:36:02n'a pas tout à fait de sens.
00:36:04– Mais je crois que malheureusement, on continuera d'appeler ça
00:36:06l'intelligence artificielle, Gilles.
00:36:08– Oui, j'entends.
00:36:10– Il suffit de réimposer quelque chose,
00:36:12mais bien de comprendre de ce dont on parle.
00:36:16Il est certain que si le prix baisse fortement pour créer des moteurs
00:36:28des Very Large Language Models,
00:36:32il est clair que beaucoup d'entreprises,
00:36:34cette fois dans le domaine du software,
00:36:38utiliseront cette baisse de prix
00:36:40pour en effet déployer encore plus rapidement
00:36:44et maximiser leurs marges relativement rapidement.
00:36:48– Ce n'est pas un petit phénomène ?
00:36:50– Ah non, ça peut être énorme.
00:36:54Il est clair que les Occidentaux auront du mal
00:36:58à utiliser une entreprise japonaise,
00:37:00pour des tas de raisons liées à l'aspiration de l'information
00:37:04et de la part des autorités chinoises,
00:37:10impossible de ce faire.
00:37:12Mais si la voie est ouverte
00:37:14vers la production de Language Models
00:37:18beaucoup moins chères
00:37:20et peut-être un tout petit peu moins efficaces,
00:37:22mais si vous faites 95% de l'efficacité
00:37:26pour 100 ou 1000 fois moins chères,
00:37:30il est clair que ça risque d'impacter assez sensiblement
00:37:34les valeurs qui ont le plus monté en la matière récemment.
00:37:38– Bertrand, sur DeepSeek,
00:37:40est-ce que ça peut être un moment important dans l'histoire de l'IA
00:37:44et du cycle des semi-conducteurs ?
00:37:46Octobre 2022, c'est ChatGPT qui arrive,
00:37:48là c'est le début de quelque chose de fantastique
00:37:50pour une NVIDIA en l'occurrence.
00:37:52Est-ce que le lundi 27 janvier ou le 20 ou le 21 janvier,
00:37:56je crois que c'est le jour auquel a été diffusé,
00:38:01enfin publié les résultats de DeepSeek,
00:38:03est-ce que ça marque une date,
00:38:05une date de quelque chose pour le marché ?
00:38:07– Oui, c'est l'arrivée de la concurrence
00:38:09et on a vécu la même chose pour l'Internet avec Cisco.
00:38:11Cisco, si on se souvient dans les années 90,
00:38:13ça a eu un parcours exceptionnel.
00:38:15En 1999, c'était la plus grosse capitalisation boursière mondiale
00:38:18et c'était un peu la même histoire,
00:38:20les pelles et les pioches pour l'Internet,
00:38:22ce qu'NVIDIA est pour l'information artificielle.
00:38:25Je retiens et je vais réutiliser.
00:38:27– Ah oui, vous avez déjà fait un adepte.
00:38:29– Tout à fait.
00:38:31Et donc, ce qui s'est passé derrière,
00:38:34c'est que les gens considéraient,
00:38:36donnaient effectivement un First Mover Advantage
00:38:39à Cisco dans sa valorisation,
00:38:41ce qui était le cas sur NVIDIA
00:38:43et puis à un moment donné, il y a ce qui est normal
00:38:45dans un site d'équipement télécom ou de semi-conducteur,
00:38:49la concurrence qui arrive,
00:38:51qui va d'ailleurs permettre une accélération
00:38:53de la diffusion de l'information artificielle dans l'économie
00:38:57et ça c'est un point positif aussi
00:38:59parce qu'il faut mettre ça un petit peu en perspective.
00:39:03C'est-à-dire qu'on a un PIB mondial
00:39:06qui a été tiré sur les dernières décennies
00:39:09par un taux de natalité, une fertilité qui était encore correcte
00:39:13mais la décennie qui vient,
00:39:15on a un effondrement de la fertilité.
00:39:17La Chine est dans sa transition démographique,
00:39:19l'Inde tire encore un peu pour peut-être une décennie
00:39:22mais après ce sera la même chose.
00:39:24Donc on va rentrer dans une période
00:39:26où en fait cette composante de la croissance du PIB
00:39:29ne va plus jouer vraiment le rôle qu'il a joué
00:39:31sur les 50 dernières années.
00:39:33Enfin, à côté de ça, pour contrebalancer,
00:39:35sachant qu'on a toujours le recours à la dette
00:39:37mais il y a beaucoup d'États qui sont quand même un peu à la limite,
00:39:39donc l'autre élément fondamental c'est la productivité.
00:39:42Donc c'est là où cette nouvelle est plutôt positive
00:39:45d'un point de vue long terme pour l'économie mondiale
00:39:48qu'on met effectivement ces shots.
00:39:50Mais alors après pour les gens qui sont investis dans Nvidia,
00:39:53ça fait un peu plus mal.
00:39:55Et encore une fois, si on fait le parallèle avec Cisco,
00:39:57c'est que le début.
00:39:58Le cours de Cisco a été divisé par 7 en 12 mois, en 2000.
00:40:03Donc voilà, c'était une crise plus normale d'Internet.
00:40:06Oui, l'histoire peut se répéter mais ne rime pas toujours.
00:40:09Il n'y a pas qu'un DeepSeek.
00:40:11Ah mais bien sûr, Baba a déjà sorti.
00:40:13DeepSeek c'est l'emblème.
00:40:15Nvidia va se défendre aussi, si c'est toujours une société aujourd'hui.
00:40:19Mais voilà, c'est-à-dire que le marché avait beaucoup anticipé,
00:40:23on le voyait dans les valorisations,
00:40:24maintenant on revient à quelque chose de plus fondamental.
00:40:27Mais encore une fois, ça va permettre la diffusion dans l'économie
00:40:29et des sociétés industrielles vont pouvoir dans quelques années
00:40:32utiliser cette information artificielle
00:40:34pour faire des gains de productivité.
00:40:36Ça c'est une bonne nouvelle.
00:40:37On verra si c'est un choc mondial historique de productivité
00:40:40comme le laissait entendre Olivier Blanchard sur Twitter.
00:40:44Il expliquait que c'était pour lui peut-être un choc historique
00:40:47de la productivité totale des facteurs avec DeepSeek.
00:40:50Alors peut-être que dans l'histoire il y a eu le moment aussi
00:40:52où le premier homme a allumé le feu.
00:40:54Là ça a été un choc de productivité évidemment énorme.
00:40:56On verra comment tout ça se diffuse.
00:40:57Parce que vous avez vu ces 10-15 ans d'investissement continu
00:41:00dans les logiciels qui conduisent aujourd'hui
00:41:02à un choc de croissance de la productivité
00:41:04qu'on n'observe pas du tout en Europe.
00:41:06On a accès aux mêmes logiciels que les Américains.
00:41:09Sauf que chez nous ça se diffuse moins.
00:41:12Tout ça reste assez déflationniste
00:41:14si on regarde ça du point de vue des politiques monétaires François.
00:41:18Non mais blague à part DeepSeek on peut le mettre dans la colonne
00:41:21facteur désinflationniste mondiaux.
00:41:25Oui alors effectivement c'est pro-croissance
00:41:29et effectivement plutôt désinflationniste effectivement.
00:41:32Donc là-dessus il y a une dynamique
00:41:35sur laquelle il faut...
00:41:37C'est une lame de fond si vous voulez
00:41:39sur laquelle se mettent toute la conjoncture, les tarifs.
00:41:42Et du coup je pense que malgré tout à horizon 12-24 mois
00:41:44on ne va pas y voir grand-chose.
00:41:46Et je pense que l'horizon des 30-50 ans
00:41:50là je pense que c'est au moins 10 ans.
00:41:53En tout cas dans les relais de croissance
00:41:55versus la natalité et la participation au travail
00:41:58l'aspect pour utiliser des facteurs
00:42:00sera peut-être relativement plus important.
00:42:02En tout cas on ne peut que l'expirer d'un point de vue de rendement d'un assisteur.
00:42:04Mais finalement c'est vrai que pour l'Europe
00:42:07qui est relativement en avance sur cette transition démographique
00:42:09et comme vous l'évoquiez sur l'aspect technologique, productivité
00:42:14fait relativement pas le figure.
00:42:16Ceci n'est qu'effectivement compliqué d'aller générer de la croissance
00:42:20et donc du coup de l'inflation.
00:42:21Et donc c'est effectivement...
00:42:22On reste encore plus conforté dans notre avis
00:42:25de fin d'année dernière que l'ABC
00:42:27va faire couper ses taux en territoire accommodant
00:42:29et jusqu'à au moins 1,5% à la fin de l'année.
00:42:31Mais donc avant les effets pleins de deep-seek dans 30-40 ans
00:42:35vous dites que dans les 12 mois qui viennent
00:42:37l'ABC va être confronté à une ou des situations
00:42:41en tout cas va trouver les arguments
00:42:43qui l'emmèneront à baisser les taux sous les 2%.
00:42:47Ce n'est pas dans le discours aujourd'hui
00:42:49mais ces arguments-là vont arriver.
00:42:51Oui, le discours était un peu hors-sol.
00:42:54Jeudi dernier on est en pleine reprise
00:42:57alors qu'on avait un PIB qui était à zéro.
00:42:59Les conditions monétaires et financières demandées par les banques
00:43:02qui se contractent avec moins de demandes de près
00:43:04de la part des banques aussi en attente.
00:43:06Et vous n'y croyez plus ?
00:43:07Vous ne croyez pas qu'en 25 la zone euro pourra faire un peu mieux
00:43:10en termes de croissance du PIB qu'en 24 ?
00:43:12Ça paraît déjà compliqué.
00:43:14On a fait 0,7.
00:43:15Il y avait un consensus qui était autour de 1% à la fin d'année.
00:43:18On est aujourd'hui à 0,9 en tout cas en ce qui nous concerne.
00:43:21Donc est-ce qu'on peut faire un peu mieux ? Oui.
00:43:23Est-ce que c'est une reprise ?
00:43:25Est-ce que c'est une reprise qui génère de l'inflation ?
00:43:28C'est ça qui est important.
00:43:29Et nous notre point c'est qu'on est toujours sur des niveaux d'épargne
00:43:32anticipés plus haut que là où on est aujourd'hui.
00:43:35Donc c'est-à-dire que oui vous avez un sous-jacent qui est bon
00:43:37et une reprise qui est dans les tuyaux.
00:43:39Par contre est-ce qu'elle se matérialise vraiment dans les faits ?
00:43:42Et si on met en plus l'overlay incertitude qui n'est que croissante
00:43:48en tout cas à très court terme, c'est compliqué de voir une vraie accélération
00:43:51et avec un sentiment optimiste d'une BCE qui pourrait juste s'arrêter
00:43:55en territoire neutre comme elle le cherche d'ailleurs elle-même.
00:43:59Un 50, c'est votre taux de dépôt que vous visez fin d'année, c'est ça ?
00:44:03C'est stimulatoire un 50 pour la zone euro ?
00:44:05Ça commence à l'être.
00:44:06Ça commence à l'être ?
00:44:07Oui, tout à fait.
00:44:09Il nous reste deux minutes.
00:44:10Gilles, un mot dans l'idée de la rotation sectorielle.
00:44:13Quels sont les secteurs, les zones qui peuvent ressortir dans vos radars
00:44:17et dans vos GPS ?
00:44:19Le secteur de la santé au global nous paraît recevoir
00:44:23beaucoup de valeurs intéressantes.
00:44:25On a une espérance de gain à deux chiffres sur le secteur de la santé.
00:44:28Pas sur toutes les valeurs, mais sachant que la santé aux Etats-Unis…
00:44:34Il y a des labos, des biotechs, des medtechs, c'est riche.
00:44:37C'est une valeur, il y en a une qui a vraiment tout pour plaire selon nous,
00:44:41c'est Viva.
00:44:43C'est une boîte qui est dans la santé, mais qui fait de la tech.
00:44:47C'est cloud-based.
00:44:49Les techs sont vraiment en train de converger.
00:44:52Des processus chez ses clients, hôpitaux et autres.
00:44:56C'est de l'efficacité, c'est de l'amélioration.
00:44:58Et de la qualité.
00:45:00Des chaînes d'hôpitaux, vous imaginez qu'il faut des processus
00:45:04qui soient au cordeau, dans un environnement concurrentiel.
00:45:12Il y a un autre secteur qui n'a rien à voir avec tout ça, c'est l'or.
00:45:16Les milliers d'or, l'or monte alors que le dollar monte.
00:45:20C'est quelque chose qui est un peu inhabituel.
00:45:24Quand on considère la hausse passée du bitcoin,
00:45:29on peut considérer qu'il est possible qu'on continue d'avoir
00:45:34certains investisseurs qui considèrent qu'il sera difficile
00:45:39de faire se contracter les dettes publiques,
00:45:43se contracter les déficits publics.
00:45:45Oui, 3% de croissance potentielle en réduisant les déficits,
00:45:49à un moment ça peut être compliqué.
00:45:51Et qu'à la fin, le risque de débasage, un petit débasage,
00:45:55des devises fortes existent.
00:45:58Bertrand, pour conclure sur la logique d'investissement,
00:46:01dans l'idée du stock picking, je ne sais pas,
00:46:03où vous guide le stock picking aujourd'hui ?
00:46:05Les secteurs ne sont vraiment pas chers,
00:46:07mais par exemple l'auto, nous on n'y va pas,
00:46:09parce que l'européen en particulier,
00:46:11parce que c'est value trap pour nous.
00:46:13C'est identifié comme un piège pour l'instant.
00:46:15Il y a un problème aussi avec les véhicules électriques,
00:46:17c'est un gros souci.
00:46:19Par contre, on pense que les matières premières,
00:46:22c'est un secteur qui a souffert pas mal,
00:46:24et qui devrait rebondir sur des...
00:46:26Effectivement, on parlait tout à l'heure de l'ISM,
00:46:28mais des indicateurs au niveau mondial,
00:46:30notamment aux Etats-Unis et en Chine,
00:46:32on attend le gros stimulus en Chine au mois de mars sans doute.
00:46:35Là-dessus, on devrait avoir, sur ces annonces-là,
00:46:38un rebond qui peut être assez massif de ce secteur,
00:46:41qui a été quand même très délaissé.
00:46:43Que ce soit par exemple dans l'aluminium, dans le cuivre,
00:46:45tous ces éléments-là, même si on est conscients
00:46:47qu'effectivement la croissance chinoise va avoir
00:46:49de moins en moins ce contenu en matières premières,
00:46:51mais à court terme, on va quand même avoir
00:46:53un bout du restockage, une reprise de l'économie.
00:46:56C'est ça qu'on a oublié.
00:46:58L'éléphant américain était tellement puissant
00:47:00en termes de croissance en 1923-1924
00:47:02qu'on a oublié quand même qu'il y avait
00:47:04toute une partie du monde qui décélérait
00:47:06pendant ces années-là.
00:47:08Et cette partie-là du monde, elle peut peut-être
00:47:10aujourd'hui un peu réaccélérer.
00:47:12Notamment la Chine. On pense que les matières premières
00:47:14peuvent être un moyen de jouer cela.
00:47:16Merci beaucoup messieurs.
00:47:18Merci d'avoir été les invités de Planète Marché ce soir.
00:47:20Bertrand Puy, Fidelity, Gilles Bazissier,
00:47:22Ecouty GPS, François Cabot, AXA-IM.
00:47:29Le dernier quart d'heure de Smartbourg.
00:47:31Chaque lundi, c'est le quart d'heure américain.
00:47:33Nous retrouvons à distance en visioconférence
00:47:35avec nous Pierre-Yves Dugas, notre correspondant américain.
00:47:37Bonsoir et bienvenue Pierre-Yves.
00:47:39Merci beaucoup d'être là.
00:47:41Je vous épargne l'épisode
00:47:43des tarifs pour aujourd'hui.
00:47:45On en reparlera Pierre-Yves.
00:47:47Pendant que Donald Trump distrait le monde
00:47:49avec ses annonces
00:47:51et sa première salle de tarifs,
00:47:53il se passe des choses à Washington
00:47:55qui méritent aussi un peu d'attention.
00:47:57Elon Musk et ses amis de la tech
00:47:59sont en train de récupérer
00:48:01les clés du camion fédéral.
00:48:03Oui, il y a une grosse ambiance
00:48:05à Washington en ce moment.
00:48:09Ça ressemble à une
00:48:11affaire qui s'imparte
00:48:13l'émis du walkisme et du tiermondisme.
00:48:17Scott Besson, qui a été confirmé
00:48:19comme secrétaire au Trésor,
00:48:21a donné l'autorisation
00:48:23aux services
00:48:25nouvellement créés
00:48:27au sein du pouvoir exécutif
00:48:29pour Elon Musk
00:48:31qui est chargé de vérifier
00:48:33l'efficacité des dépenses publiques.
00:48:35Il lui a donné les clés
00:48:37du système de paiement du Trésor
00:48:39qui est ce système
00:48:41de paiement qui distribue
00:48:43tous les paiements du gouvernement américain
00:48:45à toutes sortes
00:48:47d'individus et d'entreprises
00:48:49à travers toutes les activités
00:48:51des gouvernements fédéraux.
00:48:53À partir de là, cette équipe
00:48:55de jeunes techniciens
00:48:57qui travaillent nuit et jour,
00:48:59qui dorent sur des divans
00:49:01et qui travaillent le week-end
00:49:05est en train de découvrir
00:49:07l'action de Washington
00:49:09et quand ils n'obtiennent pas,
00:49:11à part le biais de ce système
00:49:13de paiement, les informations
00:49:15qui les intéressent le plus,
00:49:17ils vont frapper littéralement
00:49:19à la porte des agences fédérales
00:49:21qui soupçonnent de gaspiller
00:49:23l'argent public.
00:49:25C'est ce qu'ils ont fait,
00:49:27notamment à la porte
00:49:29de l'agence fédérale
00:49:31théoriquement indépendante
00:49:33de financement du développement.
00:49:35Une cinquantaine de ses hauts dirigeants
00:49:37ont été carrément suspendus
00:49:39au cours du week-end,
00:49:41parce que les hommes d'Elon Musk
00:49:43ont réussi à s'introduire dans le bâtiment
00:49:45en menaçant de faire intervenir
00:49:47la police fédérale
00:49:49et les US Marshalls ont eu accès
00:49:51à un certain nombre d'informations confidentielles
00:49:53et en ont conclu très rapidement
00:49:55que cette agence était,
00:49:57je cite,
00:49:59un nid
00:50:01de vipères
00:50:03de la gauche radicale marxiste
00:50:05qui déteste l'Amérique.
00:50:07Une organisation
00:50:09criminelle
00:50:11et, il y a encore quelques minutes,
00:50:13quand il y a
00:50:15un verre dans une pomme,
00:50:17on peut peut-être retirer le verre
00:50:19et garder la pomme, mais là,
00:50:21il n'y a que des verres dans la pomme,
00:50:23il faut jeter la pomme.
00:50:25Et Donald Trump, étenu au courant
00:50:27minute par minute des travaux
00:50:29de cette équipe d'Elon Musk,
00:50:31puisqu'il a dit, oui, oui,
00:50:33USAID qui distribue quand même
00:50:35quelques 50 milliards de dollars
00:50:37chaque année, notamment
00:50:39à l'Éthiopie, à la Jordanie,
00:50:41beaucoup à l'Ukraine récemment,
00:50:43cette agence
00:50:45est complètement vérolée, il faut
00:50:47s'en débarrasser, nous allons la tuer.
00:50:49D'autres agences
00:50:51pourraient faire l'objet
00:50:53du même type de traitement.
00:50:55Petit détail,
00:50:57le pouvoir exécutif n'a pas le droit
00:50:59de supprimer une agence fédérale qui a été créée
00:51:01par le Congrès.
00:51:03Et des doutes subsistent encore
00:51:05sur l'autorité
00:51:07légale des
00:51:09jeunes techniciens d'Elon Musk
00:51:11d'aller
00:51:13littéralement fouiller
00:51:15dans les tiroirs de toutes les agences fédérales,
00:51:17même s'ils sont
00:51:19missionnés explicitement par
00:51:21la Maison Blanche.
00:51:23J'ai un point là-dessus, Pierre-Yves,
00:51:25de réflexion au personnel,
00:51:27c'est vrai que
00:51:29les marchés accordent quand même un peu d'importance
00:51:31à la manière de faire les choses.
00:51:33Le respect du rule of law,
00:51:35de l'état de droit, c'est quand même quelque chose
00:51:37qui compte à la fin de la journée pour des investisseurs
00:51:39qui prêtent de l'argent
00:51:41à des états, qui achètent
00:51:43ou qui détiennent des actifs d'un
00:51:45état. Que Donald
00:51:47Trump, j'allais dire,
00:51:49avec son caractère, sa tempérance,
00:51:51puisse un peu agiter les choses,
00:51:53puisse perturber
00:51:55même ou prendre à revers
00:51:57des marchés, pas de problème.
00:51:59Mais j'ai l'impression quand même que le marché va être
00:52:01assez, comment dire, attentif
00:52:03au bon
00:52:05respect quand même de la règle
00:52:07de l'état de droit dans un pays
00:52:09comme les Etats-Unis. C'est important quand même,
00:52:11ça fait partie de la valeur
00:52:13du pays américain.
00:52:15Bien sûr, il faut une certaine stabilité
00:52:17institutionnelle, on ne peut pas faire n'importe quoi.
00:52:19Il y a une grande dimension
00:52:21d'intimidation
00:52:23dans la démarche de la nouvelle
00:52:25administration Trump et dans celle
00:52:27d'Elon Musk, qui fait des choses
00:52:29qui peut-être
00:52:31ne lui sont pas
00:52:33explicitement permises
00:52:35par la loi, mais qu'il les fait quand même,
00:52:37qui peuvent être
00:52:39suspendues par un juge,
00:52:41on l'a vu pour l'annulation
00:52:43de la décision
00:52:45qui visait à suspendre carrément
00:52:47toutes les dépenses
00:52:49visant à subventionner
00:52:51le mot en anglais, c'est
00:52:53grant, à subventionner, à
00:52:55financer sous forme de dons,
00:52:57toutes sortes d'activités fédérales,
00:52:59mais le mal est fait.
00:53:01Le mal est fait parce que même si la décision
00:53:03de suspension de telle ou
00:53:05telle agence est
00:53:07finalement déclarée nulle et non avenue,
00:53:09quelque chose a été
00:53:11cassé dans le processus et les gens
00:53:13ont un petit peu peur et le moral, naturellement,
00:53:15des fonctionnaires fédéraux
00:53:17en prend un grand coup,
00:53:19il est déjà très très bas, ne l'oublions pas
00:53:21que personne n'imaginait
00:53:23que la plupart
00:53:25des fonctionnaires fédéraux,
00:53:27à part quelques agences auxquelles on ne va pas toucher,
00:53:29notamment le Pentagone,
00:53:31ont reçu
00:53:33un email en leur disant,
00:53:35c'était la semaine dernière, en leur disant
00:53:37vous avez jusqu'au 6 février
00:53:39pour démissionner,
00:53:41et si vous le faites, vous serez payé jusqu'au 30 septembre.
00:53:43Et
00:53:45l'intitulé de cet email
00:53:47était
00:53:49c'est-à-dire la croisée des chemins.
00:53:51C'était l'expression
00:53:53employée par Elon Musk lorsqu'il
00:53:55envoyait un email à tous les employés
00:53:57de Twitter qu'il venait de racheter il y a 2 ans
00:53:59en leur disant
00:54:01voilà maintenant je vais mettre tout le monde dehors
00:54:03ou pratiquement
00:54:05ceux qui veulent partir peuvent partir tout de suite
00:54:07it's a fork in the road, vous êtes
00:54:09à la croisée des chemins.
00:54:11Si j'en veux pour preuve,
00:54:13le nombre de patrons ou patronnes
00:54:15d'agences fédérales qui sont partis
00:54:17avant même qu'on leur demande et avant même
00:54:19que Trump soit installé à la Maison Blanche
00:54:21je crois que ça s'est vu à la SIC, FBI, etc.
00:54:23Ils sont tous partis
00:54:25en se disant que de toute façon
00:54:27il n'y avait même plus la place pour mener une bataille.
00:54:29Alors là il y a
00:54:31deux types de responsables
00:54:33qui sont partis, il y a ceux qui sont
00:54:35ce qu'on appelle des political appointees
00:54:37c'est-à-dire ceux dont la nomination
00:54:39résulte d'une décision
00:54:41de l'administration politique
00:54:43qui de toute façon était donc plutôt
00:54:45pro-démocrate et était susceptible
00:54:47de se faire remplacer par des plutôt pro-républicains.
00:54:49Ça c'est assez normal, c'est assez logique
00:54:51certains partent avant
00:54:53certains partent après
00:54:55la prestation de serment du nouveau président
00:54:57de manière à aider leurs successeurs
00:54:59et pour qu'il y ait une certaine continuité dans le fonctionnement
00:55:01des agences fédérales car ne l'oublions pas
00:55:03il faut au moins
00:55:05cinq ou six mois pour que tout se mette
00:55:07en place lorsqu'une nouvelle administration arrive.
00:55:09Mais il y a aussi le départ
00:55:11en claquant la porte de fonctionnaires
00:55:13qui ne sont pas
00:55:15dépendants d'une nomination politique
00:55:17on l'a vu au Trésor par exemple
00:55:19où le responsable
00:55:21du système de paiement
00:55:23est parti en disant
00:55:25écoutez voilà si c'est comme ça
00:55:27si maintenant n'importe qui peut me dire ce qu'il faut faire
00:55:29des gens qui ne connaissent rien au système
00:55:31moi je m'en vais, bye bye
00:55:33tant pis pour ma pension.
00:55:35Est-ce que c'est la même histoire
00:55:37ou est-ce qu'on peut faire un parallèle avec
00:55:39la lutte que mène Donald Trump
00:55:41contre les politiques d'inclusion
00:55:43d'égalité, de diversité
00:55:45au sein des institutions
00:55:47au sein des entreprises
00:55:49donc les politiques dites
00:55:51D.I.I en anglais
00:55:53Pierre-Yves
00:55:55est-ce qu'il peut
00:55:57d'une certaine manière rendre la
00:55:59D.I.I illégale aux Etats-Unis ?
00:56:01Il y a un certain continuum
00:56:03on l'a vu d'ailleurs dans l'affaire
00:56:05de USID où on apprend qu'au cours du week-end
00:56:07cette jeune équipe d'amis
00:56:09recrutés par
00:56:11Elon Musk est allée dans les bureaux
00:56:13d'USID et a vu sur les murs
00:56:15des slogans disant
00:56:17ici nous sommes l'agence qui fait la promotion
00:56:19des LGBT
00:56:21qui fait la promotion
00:56:23des Valor Walk
00:56:25explicitement
00:56:27la promotion de tel ou tel type
00:56:29de préférence sexuelle
00:56:31ou de Valor Walk est maintenant
00:56:33proscrite par les décrets
00:56:35qui ont été pris par le président
00:56:37Trump et donc
00:56:39toutes ces décorations magnifiques sur les murs
00:56:41ont été promptement
00:56:43retirées
00:56:45des murs
00:56:47de cette agence fédérale
00:56:49un petit peu de contexte
00:56:51en 2023
00:56:53la Cour suprême a rendu
00:56:55une décision extrêmement importante
00:56:57qui invalide la discrimination
00:56:59positive comme méthode
00:57:01de recrutement des candidats
00:57:03dans les universités
00:57:05en expliquant que
00:57:07la race
00:57:09de quelqu'un, la race d'un jeune étudiant
00:57:11qui veut aller dans une université
00:57:13qu'elle soit publique ou privée
00:57:15ne doit pas être le facteur déterminant
00:57:17de son acceptation
00:57:19ou de son refus, qu'il y a d'autres
00:57:21éléments dans la formation de la personnalité
00:57:23d'un candidat, dans son expérience
00:57:25de vie, qui sont au moins tout aussi
00:57:27importantes que la race et qu'on ne peut pas
00:57:29faire de la race
00:57:31l'alpha et l'oméga de l'instrument de sélection
00:57:33même
00:57:35si on le fait
00:57:37au nom de la promotion de minorités
00:57:39qui se considèrent
00:57:41marginalisées
00:57:43à partir de là, les conservateurs
00:57:45ont décidé que cette décision
00:57:47ne s'appliquait pas simplement aux universités
00:57:49mais à toute l'Amérique
00:57:51à toutes les agences fédérales
00:57:53à toutes les agences gouvernementales
00:57:55et probablement aussi aux entreprises privées
00:57:57ça la Cour suprême ne l'a pas dit explicitement
00:57:59et elle va devoir se prononcer
00:58:01dans les prochains mois sur des questions
00:58:03tangentes qui vont permettre
00:58:05de faire des conclusions à ce propos
00:58:07Donald Trump arrive
00:58:09au pouvoir il y a deux semaines
00:58:11un des premiers décrets qu'il signe
00:58:13c'est d'interdire
00:58:15les politiques de diversité et d'inclusion
00:58:17dans toutes les agences fédérales
00:58:19tous les bureaux
00:58:21qui s'occupent de ça doivent être supprimés
00:58:23toute référence à ces politiques
00:58:25doit être supprimée et il explique
00:58:27je le cite
00:58:29les américains ne peuvent pas être stigmatisés
00:58:31déconsidérés, écartés
00:58:33d'opportunités d'avancement
00:58:35sur la base de leur race ou de leur genre
00:58:37et ce faisant
00:58:39par ce décret présidentiel
00:58:41il annule un décret qui remontait à 1965
00:58:43qui avait été signé par
00:58:45Lyndon Johnson
00:58:47et qu'aucun président républicain
00:58:49n'avait osé
00:58:51révoquer jusqu'à présent
00:58:53à partir de là
00:58:55les entreprises privées
00:58:57sont-elles
00:58:59susceptibles
00:59:01de tomber sous le coup
00:59:03de ce que la nouvelle administration
00:59:05considère comme cette interdiction
00:59:07certaines entreprises privées
00:59:09considèrent que
00:59:11elles sont maintenant en danger
00:59:13de se faire épingler par le département de la justice
00:59:15parce que le décret présidentiel dit
00:59:17dressez-moi
00:59:19sous trois mois la liste
00:59:21de neuf sociétés privées
00:59:23cotées en bourse
00:59:25fondations, associations
00:59:27qui continuent de pratiquer
00:59:29la discrimination positive
00:59:31et ces politiques de
00:59:33D.E.I. et beaucoup d'entreprises
00:59:35ne souhaitent pas tomber
00:59:37dans cette situation-là
00:59:39et Walmart, Target par exemple
00:59:41ont décidé de
00:59:43laisser tomber toute leur politique
00:59:45D.E.I.
00:59:47en revanche d'autres, et c'est intéressant
00:59:49de voir que Wall Street est dans ce camp-là
00:59:51en particulier JPMorgan Chase
00:59:53Goldman Sachs
00:59:55ont décidé de conserver
00:59:57leur bureau
00:59:59dont l'objectif est la promotion de la diversité
01:00:01parce qu'ils considèrent que
01:00:03avoir des employés
01:00:05de toute
01:00:07gamme d'expérience
01:00:09avec une plus grande diversité possible
01:00:11est une valeur importante
01:00:13pour l'entreprise en elle-même.
01:00:15Merci beaucoup Pierre-Yves Dugas
01:00:17Bienvenue dans la troisième semaine d'exercice du pouvoir
01:00:19de Donald Trump, Pierre-Yves Dugas correspondant américain
01:00:21avec nous chaque lundi dans Smartboard
01:00:23sur Be Smart For Change