Mercredi 18 décembre 2024, SMART BOURSE reçoit Jean-François Robin (Directeur de la Recherche, Natixis) , Julien Tisserand (Gérant Multi Asset & Overlay, Edmond de Rothschild AM) , Gilles Moëc (Chef économiste, Groupe Axa) et Alain Pitous (Senior Advisor ESG)
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00:00Bonjour et bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change
00:12pour rester à l'écoute des marchés.
00:13Chaque jour du lundi au vendredi, vous nous retrouvez à 20h30 si vous nous regardez à
00:16la télévision via vos box et en replay évidemment, chaque jour sur bsmart.fr ou encore en podcast
00:22à l'heure qu'il vous plaira sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:25Au sommaire de cette édition ce soir, de grandes manœuvres engagées dans le secteur
00:29automobile japonais, précisément on parle de discussions entre Honda, Nissan et potentiellement
00:36Mitsubishi pour créer un nouvel ensemble, une fusion complète peut-être de ces trois
00:41constructeurs japonais, un ensemble qui devrait permettre ou qui doit permettre de rivaliser
00:48face aux géants du secteur en termes de volume vendu en tout cas que sont Toyota ou encore
00:53Volkswagen.
00:54Mettons de côté le sujet des capitalisations boursières puisque même si on assemblait
00:58les capitalisations boursières de Honda, Nissan et Mitsubishi, on aurait un groupe
01:02à peine au-delà de 50 milliards de dollars de capitalisation boursière qu'entre Tesla
01:06évidemment et voulu largement au-delà du trillion de dollars, on est à 1,4 trillion
01:11de dollars pour la capitalisation boursière d'un groupe comme Tesla aujourd'hui.
01:14Les grandes manœuvres dans le secteur automobile, ce sera donc le sujet à la une de Smart Bourse
01:18ce soir, la décision de la réserve fédérale américaine évidemment attendue, 25 points
01:22de base pour conclure cette année 2024, qu'est-ce que le marché attend de la Fed à partir
01:28de cette nouvelle baisse de taux pour l'année 2025, c'est toute la question qui se pose
01:34et à ce titre le discours et la conférence de presse de Jérôme Poel sera particulièrement
01:39suivie et puis nous reviendrons dans les grandes largeurs sur les perspectives 2025 sur le
01:44plan macroéconomique notamment.
01:46Survivre à Trump 2.0, c'est le titre qui a été choisi par les économistes d'Axa
01:52Pour leur présentation des perspectives 2025, nous en parlerons avec le chef économiste
01:55du groupe AXA, Gilles Mouet, qui sera avec nous en visioconférence à partir de 17h45.
02:10Tendance mon ami, chaque soir c'est en ouverture de Smart Bourse les infos clés du jour sur
02:14les marchés avec Pauline Grattel.
02:15Bonsoir Pauline.
02:16Bonsoir.
02:17Les marchés actions en Europe évoluent en hausse modérée.
02:20Oui, aujourd'hui l'heure est à la prudence en Europe avant la Fed.
02:23En France, le CAC 40 est tiré par Renault en tête en hausse de plus de 6% au cours de
02:28la séance.
02:29D'après le journal Nikkei, Honda et Nissan dont Renault est l'actionnaire principal
02:33vont ouvrir des négociations en vue d'un rapprochement voire d'une fusion complète.
02:37Cela pourrait aussi inclure Mitsubishi.
02:39On parle d'un rapprochement potentiel qui pourrait devenir la fusion la plus importante
02:44dans ce secteur depuis la création de Stellantis en 2021.
02:47Oui, cette fusion créerait une entreprise de 54 milliards de dollars de capitalisation
02:52boursière.
02:53Malgré cela, en termes de vente de véhicules, ce ne serait que le troisième groupe mondial
02:57derrière Volkswagen et Toyota.
02:59A ce stade, Honda, Nissan et Mitsubishi n'évoquent aucun accord signé.
03:03Renault n'a pas fait de commentaire.
03:05Nissan bondit de 20% et Honda cède plus de 3% à Tokyo.
03:08Du côté de l'actualité des entreprises, en France, cette fois, Bureau Veritas va remplacer
03:13Vivendi au sein du CAC 40.
03:15Oui, lors de la révision trimestrielle de l'indice CAC hier, le conseil scientifique
03:19des indices d'Euronext Paris a pris la décision d'intégrer Bureau Veritas, entreprise spécialisée
03:24dans les essais, l'inspection et la certification dans le CAC 40 et de retirer Vivendi à la
03:30suite de sa scission.
03:31Cela interviendra vendredi après la clôture des marchés.
03:34Au sein du DAX, on notera la hausse du titre Commerzbank aujourd'hui.
03:37Oui, la banque allemande gagne 2% aujourd'hui et quasiment 50% depuis le 1er janvier.
03:42L'économie crédite se renforce dans Commerzbank et porte ainsi sa participation au capital
03:46à 28% grâce à des produits dérivés et vise une participation de 29,9%.
03:52Côté macro, les investisseurs ont pris connaissance de la deuxième estimation de l'inflation
03:56en zone euro.
03:57Oui, en seconde lecture, l'inflation a été légèrement révisée à la baisse à 2,2%
04:02en novembre sur un an.
04:03Sur un mois, elle recule de 0,3% conformément à la première estimation.
04:07En version cœur, hors alimentation et énergie, l'inflation est inchangée en novembre sur
04:11un an à plus de 2,7%.
04:14Un mot du marché obligataire aujourd'hui, Pauline ?
04:16En Europe, le rendement de l'obligation allemande à 10 ans est stable à 2,25%.
04:20Le rendement de l'obligation française à 10 ans tourne autour de 3,05%.
04:24Le spread est stable autour de 80 points de base.
04:27Aux Etats-Unis, avant la Fed, le rendement de l'obligation à 10 ans évolue autour de 4,40%.
04:32Le dollar reste ferme face à un panier de devises de référence et l'eurodollar reste sous 1,05%.
04:37Au-delà de la décision de la Fed, quel est le programme de demain pour les investisseurs ?
04:42La Banque d'Angleterre rendra également sa décision monétaire et devrait laisser son taux de directeur inchangé.
04:47Les investisseurs prennent également connaissance de la troisième estimation du PIB américain du troisième trimestre.
04:52Tendance mon ami !
04:53Chaque soir en ouverture de Smart Bourse, Pauline Grattel nous apporte les infos clés du jour sur les marchés.
05:08Trois invités avec tout chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
05:11Julien Tisserand est avec nous, gérant multi-assets et overlay chez Edmond Drotschild Asset Management.
05:15Bonsoir Julien.
05:15Bonsoir Grégoire.
05:16Merci d'être là. Merci à Jean-François Robin d'être avec nous également.
05:19Bonsoir Jean-François.
05:20Bonsoir à tous.
05:20Vous êtes directeur de la recherche de Nattixis et Alain Pitous nous accompagne également.
05:23Bonsoir Alain.
05:24Bonsoir.
05:24Merci d'être là, ravi de vous retrouver.
05:26Vous êtes senior advisor ESG.
05:28Mettons l'automobile et les grandes manœuvres dans l'automobile japonaise à la une, ça change un petit peu.
05:34Qu'est-ce que l'idée d'un rapprochement entre Honda et Nissan, voire Honda, Nissan et Mitsubishi nous dit de la situation du secteur ?
05:42Et des réponses que le secteur automobile dit traditionnel pourrait apporter face à un groupe comme Tesla bien sûr,
05:50mais face à une nouvelle concurrence venue de Chine par exemple ?
05:53Alors en fait, c'est un jeu à multiband qui a provoqué cette fusion.
05:59Alors ça, il y a des histoires qui datent un petit peu, puis il y a des histoires récentes.
06:03Et puis, il y a des conséquences qui vont être également multiband, c'est-à-dire qu'en fait, on va avoir des conséquences dans pas mal d'entreprises de l'automobile.
06:10Donc, si on fait un peu d'histoire, il y a eu l'histoire Nissan-Renault qui cherchait un dénouement.
06:15Donc là, peut-être on a un beau dénouement pour tout le monde.
06:19Il y a donc ça, c'est un peu, on va dire l'histoire.
06:21Il y a ce qui s'est passé récemment, l'élection de Trump qui met de la pression sur tous les constructeurs automobiles, les tarifs.
06:26On ne sait pas trop ce qui va se passer, mais enfin, on se doute bien qu'il faut faire quelque chose pour ne pas rester comme ça.
06:30Et puis surtout, l'éléphant dans la pièce, c'est ce que font les Chinois depuis quelques années, qui prennent des parts de marché monstrueuses à travers la planète,
06:38qui ont repris également des parts de marché sur leurs propres marchés domestiques.
06:42Donc, avec un effet d'éviction pour des entreprises comme Nissan qui se sont quasiment fait sortir, qui ont obligé d'arrêter de la production dans certaines usines chinoises.
06:50Donc, il fallait faire quelque chose.
06:53Je trouve qu'on va oublier la complexité de ce genre de fusion.
06:57Mais si on se projette un petit peu, il va y avoir une plateforme qui va être plus efficace, qui va limiter les coûts avec des conséquences sur le marché de l'emploi japonais.
07:06Donc ça, c'est quand même pas très bon. Et ça peut générer des retards pour la mise en œuvre, parce que politiquement, ça risque d'être un peu difficile.
07:13Enfin bon, on va voir. Et puis, l'autre point, c'est qu'il peut y avoir un accord sur des plateformes avec Renault,
07:20puisque Renault, qui va être un des acteurs principaux de cette fusion, malgré tout, quoi qu'il décide...
07:26— Renault détient encore 34% de Nissan aujourd'hui. — Voilà. Donc ils vont être un acteur important du deal. Je pense que de toute façon, ils sont d'accord avec ça.
07:33Et puis il peut y avoir Honda, qui peut avoir des intérêts à travailler sur certains axes avec Mitsubishi, sur certains axes avec Renault.
07:40Donc on voit comme ça une... — Combinaison. — Voilà. Une combinaison qui se met en place. Alors ça revient peut-être à l'idée de ce que voulait faire Carlos Ghosn à l'époque.
07:47On verra. En tout cas, c'est quelque chose... C'est des partenariats sur quelque chose de plutôt positif.
07:53On sait comment on va faire pour contrer la menace financière. — Sur le plan industriel, il n'y a pas d'autre choix aujourd'hui que ce type de combinaisons potentielles.
08:01On est encore au stade des... — Bah vous savez, moi, là-dessus, sur la résilience des entreprises, c'est une manière de... En roupant des forces, on diminue les coûts.
08:12Et ça, c'est quelque chose de certain. Donc on peut le faire. Enfin ça devrait résonner, d'ailleurs, dans l'état français, d'ailleurs, cette réduction des coûts et des dépenses.
08:20— Ah bon. On va parler de... — Restons dans le monde des entreprises. — Voilà. C'est ça. Donc en tout cas, ça, c'est relativement tangible. C'est une solution.
08:27Et on le voit... — Ça, c'est la solution Stellantis. C'était la solution Carlos Tavares-Stellantis. — Oui, c'est ça. Et puis on le voit dans plein d'autres secteurs.
08:31— Il faut continuer à grossir. — Voilà. Et puis ça permet au moins dans un premier temps de résister en attendant que la vague soit passée.
08:37On le voit dans certains segments. On le voit dans la gestion d'actifs. On le voit dans le pétrole. — Bien sûr. Bien sûr.
08:42— Il y a pas mal de fusions. Il y a des discussions en cours en ce moment sur pas mal d'acteurs. Donc c'est une manière de résister.
08:46Donc c'était très bon aujourd'hui pour le cours de Nissan, qui a profité directement. Renault a profité également.
08:53Ça remet une lumière sur le secteur automobile. Donc voilà, c'est plutôt pas mal. Et moi, c'est quelque chose que je regarde tout le temps,
09:01le secteur automobile, parce que l'être humain se déplace. Et il aime se déplacer. Il continuera à se déplacer. Alors quelle forme ça va prendre
09:06dans les 10 ans, on sait pas. Mais en tout cas, c'est un segment qui est toujours intéressant à regarder.
09:10Il va se passer plein de choses dans ce segment-là. — Ah. Est-ce que ça donne envie de plus que simplement le regarder ?
09:15— N'exagérez pas. — Ah. D'accord. — Parce que sur décembre, le Stop 600 Auto fait plutôt pas trop mal, quoi.
09:22— Voilà. Mais je vais pas accaparer la parole, quand même. — Ah bah non, mais c'était bien. Non, mais je... Réflexion sur ces grandes manœuvres
09:29dans le secteur automobile. — Ça va pas être facile de donner d'autres informations. — Jean-François... Non, mais...
09:34— On a fait le tour. — Non, mais est-ce que c'est le coup d'envoi d'une grande vague de consolidation ? Est-ce que c'est la réponse industrielle
09:42qui est pareille évidente ? Ou est-ce qu'il y a d'autres voies, d'autres options pour des constructeurs européens ou ailleurs dans le monde ?
09:48— Oui, bah j'aimerais avoir mon analyste auto avec moi, Valentin. Mais effectivement, sur ce qui, moi, m'inspire, c'est quand même
09:55cette alliance... C'est quand même plutôt une alliance des faibles, si on peut dire. C'est des gens qui avaient un peu loupé, pour moi,
10:01le marché de l'électrification. Et on se rend compte qu'il y a un mur de 1, d'investissement, 2, de compétition chinoise, etc.
10:10Et ça, pour moi, c'est quand même assez intéressant à suivre. C'est-à-dire qu'on voit bien que... Mais là aussi, la consolidation
10:16n'est pas non plus l'unique voie, puisqu'on voit qu'en Chine, je crois qu'il reste 650 constructeurs automobiles. Donc on peut faire
10:21de l'électrique et évincer du marché, comme le disait Alain, tous les compétiteurs. Moi, je donne bonne chance à Tesla.
10:27Encore une fois, j'ai un pari que dans les 3 ans, Tesla sera sortie de Chine, parce que maintenant, on va passer à plus de 90%
10:33des voitures chinoises vendues qui sont faites par des Chinois, parce qu'ils ont une offre très très compétitive aujourd'hui,
10:38parce qu'ils ne font que ça. Or, nous, les Européens comme les Japonais, on a loupé le coche quelque part en poussant, en essayant.
10:45Et on voit encore aujourd'hui les lobbying dire qu'il faut repousser l'objectif de 2035. Il faut surtout essayer de faire survivre
10:50le marché thermique. Moi, je reviens... Je suis allé à Pékin il n'y a pas longtemps. Le monde est électrique, là-bas. Donc on se gourde
10:56guerre, quoi. La guerre, elle est passée, quoi. Aujourd'hui, c'est l'électrique qui est en train de l'emporter partout. Il y a une voiture
11:01sur 5 et même sur 4 dans ce début d'année qui est vendu dans le monde qui est électrique. Tous ces constructeurs qui ont essayé de repousser
11:08l'échéance, on voit bien que ce n'est pas possible. Donc il faut rattraper le temps perdu. Et je crois que cette alliance, là, un peu de se mettre
11:14ensemble, c'est pour essayer de rattraper, de refaire des investissements, de peut-être sauter une génération. Je pense aux batteries,
11:19typiquement. On voit bien que le monde de la batterie, on passe de choses... Voilà. On se passe de plus en plus de lithium, on passe sur
11:25des batteries solides, etc. On voit bien qu'il y a des avancées qui se passent. Et on peut peut-être essayer de rattraper le retard en se mettant
11:30sur des nouvelles technologies. Bon, ben ça, il y a plein de choses encore à faire. C'est un monde en devenir. Encore une fois, aujourd'hui,
11:37quand vous regardez le stock de voitures électriques dans le monde, on voit bien qu'on n'est qu'au début du parcours. Donc rien n'est perdu.
11:42— J'ai un mot à dire, parce que je pense à ça également, je pense à ça avec l'innovation. On voit aussi que Foxconn est en train de tourner
11:50autour de ce... — Alors ça, c'était la petite info supplémentaire de Bloomberg, notamment, qui expliquait que Foxconn s'intéressait ou s'était
11:56intéressé à une prise de participation dans Nissan. Et que peut-être, l'intérêt de Foxconn pour Nissan a aussi accéléré peut-être les discussions
12:04entre les constructeurs automobiles japonais. — Dans ce que disait Jean-François, le point, c'est... Effectivement, il y a 650 constructeurs,
12:12parce qu'en fait, les Chinois ont également changé de modèle. C'est-à-dire qu'on n'est plus dans le modèle industriel classique où quelque part,
12:19le constructeur fait un peu tout. Là, c'est... J'exagère. Je vais me faire hurler dessus avec ça. Mais c'est un téléphone avec des roues, quoi, en fait.
12:26— Ah bah non. Je crois que c'est ce que disait Carlos Ghosn. Un smartphone sur roues. C'est ce qu'il voulait avec la technologie embarquée
12:34dans les modèles Renault. — Là, il y a quand même un champ de possibilités énormes qui va s'ouvrir avec ce deal. Si Foxconn venait dedans,
12:42il y a peut-être quelque chose à faire là-dedans. La voiture autonome, tout ça. Enfin toutes les innovations possibles. Voilà. Excusez-moi.
12:48— Mais vous dites... Non, non. Mais juste pour conclure là-dessus avec vous, Jean-François, vouloir repousser les échéances fin du thermique en Europe,
12:57vous dites que c'est vraiment la fausse bonne idée. — Je crois qu'on s'approuve bien tout ce qui se passe avec...
13:01— Mais vous dites... Y compris en tant que macroéconomiste. — Ah bah macroéconomiste, je sais pas. Je suis pas un spécialiste de voiture.
13:06— Bah non, mais vous êtes économiste. — Non, mais excusez-moi. Enfin en termes de... Mais ce qui me semble très très clair, c'est que la dynamique
13:11aujourd'hui, il y a de la voiture électrique qui est en train de l'emporter partout, encore une fois. C'est plus propre, plus rapide. Et ça va devenir moins cher.
13:18Donc il n'y a aucune raison aujourd'hui de pas passer à l'électrique, même rationnelle, quoi. Donc je crois qu'on y va. Et cette espèce de repoussoir...
13:26Et puis si vous voulez, on résonne en termes un petit peu... — Pourquoi tous les constructeurs nous disent qu'il n'y a plus la demande, là, pour l'électricité ?
13:32Pourquoi est-ce qu'il... Enfin c'est... — C'est là toute la difficulté. C'est qu'aujourd'hui, c'est typiquement ce que veut faire Trump.
13:38Ce qui n'est pas si idiot que ça, finalement, c'est d'arrêter les subventions, mais plutôt de mettre en place des infrastructures.
13:44Aujourd'hui, on devrait mettre des infrastructures beaucoup plus rapidement de recharge. Ce qui n'est pas le cas, encore une fois. C'est pas une bonne excuse en France.
13:50En France, on a plus de chargeurs automobiles électriques que dans l'ensemble des États-Unis réunis. Donc merci, Autolib, merci, etc.
13:56Mais vous avez plus de 150 000 charges de recharge. Vous en avez dans toutes les autoroutes, dans toutes les aires d'arrêt. Bon, on peut plus dire qu'on peut pas
14:02charger sa voiture et faire... Sachant que toutes les voitures qui sortent, elles font toutes 500 km d'autonomie. Bon, ma prostate m'arrête avant ça.
14:08Donc il faut arrêter de se dire « je ne m'achète pas une voiture électrique parce que je n'arrive pas à descendre à Bordeaux ». Non, ça marche plus. C'est plus valable, quoi.
14:15Donc je crois que ça, c'est vraiment une erreur. Mais juste, je termine là-dessus, puisque vous me parliez en macroéconomie. Moi, ce qui me frappe là-dedans,
14:22je remets ça aux chiffres récents qu'on nous a sortis, RTE et EDF. Aujourd'hui, sur 100 qu'on produit en électricité, on en exporte 20. On a 20% d'électricité
14:32produite en France de trop. On est le leader de l'électricité décarbonée en France. Et on est ceux qui repoussons l'électrification des usages. Mais il faut être fou, quoi.
14:41On devrait être les premiers à dire... — C'est un avantage compétitif. C'est un avantage comparatif. — Mais bien sûr. Mais bien sûr. Mais complètement.
14:47Complètement. On se gourde au combat, quoi. — On va raccorder Flamanville au réseau, là. C'est parti. On a franchi l'étape supplémentaire pour raccorder...
14:58— Vous savez qu'on l'arrête l'année prochaine, hein, pour 18 mois. Faut pas oublier ça non plus. On le raccorde pour l'arrêter.
15:03— C'est la première maintenance qui arrive. C'est ça ? — Oui. Eh oui. C'est ça. 18 mois pour changer le sol.
15:07— Bon. Venons-en à la fête avec vous, Julien, peut-être. Bon, ce sujet-là, je pense qu'on aura l'occasion d'y revenir. Si c'est vraiment le début des grandes manœuvres,
15:16effectivement, on aura l'occasion d'y revenir. Non. Qu'est-ce qu'on va attendre de la fête de Jérôme Poel, c'est-à-dire à partir de cette nouvelle baisse de taux délivrée ce soir ?
15:27Qu'est-ce qu'on comprend de la fonction de réaction de la Réserve fédérale américaine à ce stade ? Et comment est-ce que la politique de Trump...
15:34Alors on en est tous à spéculer, faire des hypothèses, etc., donc ça rend l'exercice encore plus intéressant ou compliqué.
15:41Mais comment on peut imaginer une évolution de la fonction de réaction de la Réserve fédérale américaine au gré des décisions de politiques prises par l'administration Trump l'an prochain ?
15:52Je vais faire d'abord un retour sur les attentes pour ce soir, ce qu'on peut espérer avoir. Donc 25 points de base de baisse, probablement un discours autour d'une pause,
16:02d'un ralentissement des baisses de taux qu'on a eus finalement en séquentielle à toutes les réunions monétaires, donc sur un rythme qui est probablement plutôt trimestriel à partir de maintenant.
16:11En tout cas, pas de baisse attendue fin janvier, avec une envie de voir venir justement l'investiture de Trump, voir les premières décisions politiques.
16:22On va aussi recevoir les projections ce soir, trimestrielles et pour les années à venir. Ce qui va changer clairement, c'est la révision à la hausse à la fois du PIB,
16:33légèrement à la hausse de l'inflation, probablement aussi la révision à la hausse des baisses de taux, c'est-à-dire moins de baisses de taux attendues pour l'année prochaine.
16:43On était à peu près à 100 points de base sur l'année prochaine. On sera probablement à 75, voire peut-être 50 pour certains membres. Et puis aussi une attente autour du taux terminal,
16:54du taux de long terme, qui est à 2,87 aujourd'hui, qui peut se rapprocher des 3 %, comme l'économie tient toujours aussi bien, qu'on voit que finalement les taux aujourd'hui,
17:07qui étaient censés être restrictifs, on les voyait très restrictifs il y a deux ans sur ces niveaux de taux à 10 ans, on l'a rappelé, à 4,30, 4,40, finalement, l'économie survit.
17:16Donc, en fait, ce taux de long terme continue à remonter régulièrement auprès des membres de la Fed. Donc, pour la fonction de réaction de Jerome Powell, clairement, il va rester très balancé.
17:27Les risques sont balancés sur le mandat, à la fois sur l'inflation et sur l'emploi, c'est-à-dire que la peur qu'on avait d'une dégradation très rapide de l'emploi en août-septembre, elle a plutôt eu tendance à s'atténuer.
17:38— Il voyait un taux de chômage à 4,5 %, je crois, pour cette fin d'année. — 4,4. — 4,4. Et on n'y est pas. On n'y est pas.
17:44— Non, on n'y est pas. On est plutôt à 4,25 en ce moment. Donc il va être révisé à 4,3. L'année prochaine, probablement à 4,3. Donc voilà, le mandat est balancé.
17:53On crée toujours des emplois aux États-Unis, mais c'est moins vigoureux que par le passé. Donc il y a toujours cette crainte. Et sur l'inflation, clairement, c'est le grand sujet pour l'année prochaine,
18:03en fonction des politiques de Trump, qui sont... En fait, je pense qu'il y a vraiment un consensus très fort à travers tous les observateurs de marché.
18:11C'est que quels que soient les programmes que Trump va mettre en place, en tout cas, la réaction première, c'est que ça va quand même être assez inflationniste
18:19ou en tout cas maintenir l'inflation un peu plus élevée qu'attendue. Après, les conséquences sur la croissance sont divisées.
18:24C'est-à-dire si on fait des baisses de taxes, forcément, ça sera positif sur la croissance. Si on fait des barrières douanières ou des restrictions sur l'immigration,
18:31clairement, là, on peut douter de l'impact plus macroéconomique, plus négatif. Donc c'est encore très divisé. Il y a vraiment une bifurcation pour la Fed.
18:39Et là, ce qu'elle doit faire, l'exercice de ce soir, c'est se laisser du temps, en fait, pour voir et ne pas prendre une forte direction, ne pas choquer les marchés
18:48en disant que c'est le dernier meeting de baisse et se laisser un peu plus de possibilités.
18:54— Garder de la flexibilité, des options vertes. — Exactement. Parce que pour l'instant, il y a beaucoup d'incertitudes sur l'année prochaine.
19:01Jérôme Poel l'avait dit lors du précédent meeting. Nous ne spéculons pas. Nous ne faisons pas d'hypothèses. Nous n'anticipons pas.
19:08Pour la Fed et pour les marchés, ce qui va compter... J'entends beaucoup parler du séquençage, de la mise en place des programmes Trump.
19:16Ça va avoir son importance. Ça va être même la clé de savoir par quoi on commence. Alors l'immigration, ça semble être un thème majeur.
19:24Les baisses d'impôts, est-ce qu'on attendra un petit peu d'approcher des mids-termes pour déclencher peut-être l'idée de nouvelles baisses d'impôts à ce moment-là ?
19:33Enfin c'est cette séquence-là qui va aussi modifier ou non l'aspect conjoncturel et donc bouger ou non la Réserve fédérale américaine.
19:41— Complètement, complètement. Et puis ils vont avoir tendance à se donner un petit peu de temps, à attendre quelques mois pour voir les impacts...
19:47— Bien sûr. — ...au lieu de se précipiter pour prendre une décision dans un sens ou dans un autre, ce qui pourra peut-être être un peu dommageable
19:54et laisser un peu le marché dans un vide temporairement. Voilà. Clairement, il y a une crainte sur les taux longs, avec notamment des verrouillages fiscales
20:03qu'on a depuis maintenant de nombreuses années. Donc c'est ça qui inquiète le plus certaines parties des investisseurs.
20:10Donc nous, on pense toujours qu'on est plus probablement dans une pentification pour l'année prochaine, avec des taux courts qui vont rester
20:18à peu près ancrés et des taux longs qui vont continuer à être sous pression.
20:21— Et qui peuvent varier dans quel type de range, de fourchette ? — On va être humble. Et probablement une centaine de points de base.
20:27Enfin, c'est les ranges qu'on a eues sur les deux dernières années, où on attendait plutôt des baisses de taux. Puis finalement, on a eu des surprises.
20:34Là, clairement, on peut avoir aussi beaucoup de surprises. Donc une centaine de points de base, d'oscillations, me semblent tout à fait raisonnables.
20:41— Ouais, d'accord. Et la fourchette haute, c'est ça. 4 et 5, quoi. — 4 et 5, avec peut-être un risque à 5,5 ou 5,25, qui n'est pas du tout excluant.
20:50— Non. Voilà. — Jean-François, comment vous regardez la fonction de réaction 2025 de la Fed à l'ER d'un nouveau mandat de Donald Trump ?
20:59— Je crois que Jérôme Poel, justement, a été assez clair là-dedans en disant ce que vous disiez là. On fait pas de spéculation. On verra sur pièce.
21:07On jugera sur pièce. — Bah ça va vite venir, hein. Il arrive le 20 janvier. Le meeting suivant, c'est 28-29.
21:11— Mais du coup, derrière ça, ce qu'il disait, c'était que du coup, on continue. On est droit dans nos bottes. On continue à baisser les taux,
21:16d'autant qu'on n'est pas vers la neutralité de politique monétaire. Encore une fois, aujourd'hui, il y a très peu de raisons – et c'est encore plus vrai pour la baisseur,
21:23mais en tout cas même pour la Fed – il y a très peu de raisons aujourd'hui d'avoir une politique monétaire restrictive. Or, restrictive, la politique monétaire est,
21:30comme par le mieux d'art. C'est clair qu'on est vraiment dans un mode restrictif de politique monétaire qui n'a aucun sens aujourd'hui, puisque l'économie est
21:37plutôt en train de ralentir. Le taux de chômage, même s'il est un peu moins élevé que prévu, il monte quand même, que l'inflation baisse. Donc il n'y a pas de raison de faire ça.
21:45Donc Jérôme Powell disait « Bon, on attendra de voir, mais pour l'instant, je peux aller assez vite jusqu'au taux neutre », le taux neutre étant entre 3 et 3,5.
21:51Nous, on le calcule à 3,25 dans la chaîne Atixis, mais on peut faire encore du chemin. Et puis on se posera la question une fois qu'on y sera. Donc c'est pour ça que nous,
21:57on était plutôt à dire qu'ils vont baisser quand même de façon très régulière pour aller vers le taux neutre. Trump arrivant là-dessus, nous, on a plutôt joué un peu la prudence
22:07et on enlève 50 BP, on se dit qu'ils vont arrêter à 3 à 3,5%. Et donc effectivement, il y a aussi une grande constance chez Jérôme Powell et la fête de Jérôme Powell, c'est quand même de ne pas décevoir
22:17et de, à chaque fois, faire ce qu'a prévu le marché. Donc c'est plutôt pour parler comme Milton Friedman.
22:21Et là, tout le monde semble assez d'accord.
22:23C'est que la queue remue le chien, comme dirait Milton Friedman. Donc comme le marché pense qu'il n'y aura rien en janvier, on ne fera rien en janvier. Et en revanche, comme il pense
22:29qu'il y a 25 BP ce soir, il y aura 25 BP ce soir. Donc il n'y a pas trop trop de suspense là-dessus. Simplement, voilà, on est quand même dans un monde de Trump qui va être, je suis assez d'accord avec ce qu'il vient de dire,
22:39un inflationniste, deux dépensiers en termes de dépenses publiques. Un inflationniste parce qu'on l'a parlé, si vous enlevez 1, 3 ou 8 millions d'immigrants, vous n'arrivez plus à produire.
22:49Donc il faut payer plus de salaires ou monter les prix parce qu'il y a moins de production, donc vous montez les prix. Vous mettez des droits de douane à 60% sur des micro-ondes que vous ne produisez pas.
22:57Bah votre micro-onde, il augmente de 60%. Ou si vous le produisez et que vous n'avez plus de compétition chinoise en face de vous, ce que j'explique à mes étudiants de la Sorbonne, qu'est-ce que vous faites ?
23:05Vous montez les marges. Donc dans les deux cas, de toute façon, c'est inflationniste.
23:08Et là, vous prenez le Trump dans le texte. Oui, bien sûr. Là, vous prenez tout du programme de Trump.
23:14Non, non, je ne prends pas tout ce qui est Donald Trump. Moi, ce que nous, on pense dans nos comptes, ce qu'on met, c'est qu'il ne fera pas la moitié de ce qu'il a dit qu'il ferait.
23:20Mais comme il a dit beaucoup, il fera quand même plus que ce qu'il a fait en 2016. Et en 2016, quand même, les droits de douane, on ne parlait pas du tout. On parlait de 5%.
23:27On était max de 25% justement sur les éléments de cuisine, sur un truc, un certain nombre de choses. Sur une partie, sur l'aluminium. Là, c'est sur tout. Et c'est 100 ou 60 ou 20 sur les européennes.
23:36Donc on n'est pas du tout dans le même ordre.
23:38Moi, je n'ai pas compris. Est-ce qu'il veut monter les tarifs chinois jusqu'à 60 ? Est-ce qu'il veut rajouter 60% aux tarifs existants ?
23:46Pour l'instant, il a rajouté 10. Pour l'instant, il annonce 10 par rapport à ce qu'il fait. Encore une fois, on peut imaginer que c'est une façon de négocier des choses.
23:56Mais attention, deux choses. Un, il est convaincu que ça marche, les droits de douane. Donc c'est peut-être un pouvoir de négociation. Mais il est convaincu que ça marche.
24:04Ça marche d'autant plus que c'est des revenus. C'est-à-dire que c'est aussi la manière dont c'est de plus en plus présenté par son administration.
24:10C'est que c'est une ressource, justement, pour financer d'éventuelles baisses d'impôts. C'est présenté désormais comme ça sur le terrain de la négociation politique.
24:17Ce qui n'est pas du tout ce qui s'est passé en 2016. Encore une fois, c'est ce qui passe dans sa tête et pas dans la réalité.
24:21Bon, la première chose, c'est qu'il est persuadé que c'est ça. Et non seulement lui, mais toute son administration.
24:26Et là, toute l'administration qu'il a menée, qu'il a nommée, ce n'est pas du tout comme 2016, avec un petit peu des garde-fous, des gens qui étaient un petit peu plus guéris.
24:34Il a pris ceux qu'il trouvait en 2016.
24:36Voilà, là, c'était un petit peu une surprise pour tout. Là, ils sont prêts. Et les gens qu'il nomme, au fur et à mesure, c'est des magas, c'est des gens convaincus par la même chose que Trump.
24:43Et donc quoi ? Il ne sera pas si transactionnel que ça ?
24:45Je pense qu'il croit qu'il veut le faire. Il pense que c'est la bonne chose à faire. Et donc, il va en faire une partie.
24:49Trump, il dit quoi ? Et c'est le troisième élément. Trump, il dit que les promesses faites seront tenues. Et il a un mandat très clair, Trump.
24:55Il a un mandat hyper clair. Il a le Congrès. Il a la Cour suprême. Il a le vote populaire.
24:59Ne pas faire ce qu'il a dit qu'il ferait, ce serait un petit peu ce délire.
25:03Donc, il va être obligé de faire une bonne partie de tout ça.
25:05Et moi, ça ne me surprend pas qu'il annonce déjà 25 % de droits de douane. Je vous redonne, je termine, un petit exemple quand même.
25:11Il met 25 % sur les droits de douane canadiens et mexicains.
25:14Les deux principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis.
25:1725 % de droits de douane sur les produits mexicains.
25:19Il y a 50 % des fruits et légumes qui sont importés du Mexique.
25:23Qu'est-ce qui va se passer ?
25:24Les prix des fruits et légumes vont donc monter.
25:26Vous prenez 25 % de droits de douane sur le Canada.
25:29Il y a 50 % du crude oil importé aux U.S. qui vient du Canada.
25:33Il y a 50 % des métaux rares exportés par le Canada qui vont aux U.S.
25:37Si vous montez les prix de tout ça, vous allez quand même faire de l'inflation.
25:39Donc, pour aller dans votre sens, je pense que faire ça, c'est idiot.
25:42Mais qu'à un moment ou un autre, ça fera de l'inflation, notamment sur mes fruits et légumes.
25:45Et qu'à un moment ou un autre, il ne va pas faire la moitié de ce qu'il a dit.
25:48La FED verra ça comme inflationniste et pas récessif.
25:50L'aspect inflationniste l'emportera quand même en premier lieu.
25:54Malheureusement, on est sur une situation aussi très différente de 2016.
25:57En 2016, on sortait d'un ralentissement économique.
25:59Il y avait peu d'inflation.
26:00On voulait de l'inflation !
26:01Exactement, on voulait infiltrer.
26:03Et finalement, il avait les mains libres.
26:05L'impact était bien moindre.
26:07Là, c'est vrai qu'on arrive sur un ralentissement d'inflation,
26:10mais une inflation toujours un peu trop élevée au goût de la FED aux Etats-Unis,
26:13qui est néanmoins décent.
26:15Donc, c'est vrai qu'on n'est pas sur le même terreau.
26:17On peut rajouter rapidement de l'inflation et réinjecter de l'accélération dans l'économie.
26:22Petite étincelle, ça peut tout de suite avoir des proportions importantes sur les prix finaux aux Etats-Unis.
26:27Tout à fait.
26:28Et je suis d'accord qu'il a une doctrine plus enracinée aujourd'hui
26:32et qu'effectivement, les spécialistes qui sont autour de lui sont vraiment convaincus de ça.
26:36Par contre, il n'a peut-être pas de visée de se faire réélire après son mandat.
26:40Donc, il y a peut-être aussi un jusqu'au-boutisme qui peut être plus important à voir.
26:45On verra.
26:46Il y aura des clauses de rendez-vous.
26:48Le marché sera là, évidemment.
26:49Il y a les midterms.
26:51Effectivement, derrière les tarifs, c'est Robert Lighthizer,
26:54notamment, qui a beaucoup préparé le terrain pour sa campagne,
26:57pour les nominations du cabinet de Trump aujourd'hui.
27:00Alain, la Fed et Trump ?
27:06Je pense que l'année 2025 pourrait être quand même assez chahutée à cause de ça.
27:09C'est-à-dire qu'on peut avoir une période entre les discours de la Fed, les actes de la Fed,
27:13les discours de Trump, les actes de Trump.
27:16Tout ça dans un marché qui est quand même, sur certains segments, un peu chaud.
27:23Il y a pas mal d'entreprises qui sont pricées pour la perfection.
27:28Ça peut faire baisser le marché américain ?
27:30Trump peut faire baisser le marché américain ?
27:31Ça peut générer de la volatilité.
27:32C'est son thermomètre.
27:33Ça va être compliqué pour lui.
27:37C'est ce que je pense depuis un moment.
27:38Je me trompe sur la tech.
27:39Je pense qu'il va y avoir à un moment donné un creux de quelques semaines.
27:44Je suis comme pas mal de gens.
27:45J'attends ce creux-là pour en refaire.
27:48Ça n'arrive pas.
27:51En bonne logique, il y a quand même pas mal d'entreprises qui semblent sur des niveaux
27:56de valorisation un peu élevés.
27:57Il y a des thèmes qui sont vraiment très chauds, des petits thèmes, mais qui animent
28:01beaucoup l'espace, le quantique, tous ces trucs-là.
28:04Ça anime beaucoup.
28:05Je ne parle pas du bitcoin qui anime aussi.
28:07Tout ça, c'est quand même sur des niveaux élevés.
28:10Les spreads de crédit sont également, là pour le coup, sur des niveaux assez bas.
28:17Les investisseurs sont saturés d'actions américaines.
28:20C'est 70% du MSCI World aujourd'hui.
28:23Qui peut en mettre plus ? Qui pourrait en avoir plus que 70% ?
28:29Qui serait encore l'acheteur marginal d'actions américaines aujourd'hui ?
28:32Le retail est max investi.
28:34J'imagine que tous les professionnels, ceux qui sont benchmarkés d'autant plus, sont
28:39au niveau des benchmarks.
28:41Il peut y avoir aussi un petit peu de fatigue par rapport à ça.
28:44Peut-être rééquilibrer sans parler de sortir massivement, mais de prendre quelques bénéfices
28:49et de refaire autre chose.
28:51Je regardais juste avant de venir le Brésil.
28:54Oui, on en a parlé.
28:56C'est une déroute.
28:57Le réel est au plus bas.
29:00Il y a pas mal de devises qui n'étaient pas très en forme avant que Trump soit élu,
29:04qui ont quand même encore pris un petit tir, qui les a fait quand même bien baisser.
29:09Encore une fois, sur des endroits où la politique n'est pas évidente.
29:13On ne sait pas trop si il faut ralentir, accélérer.
29:15La capacité de le faire n'est pas évidente.
29:18Il y a pas mal d'endroits où les déficits sont aussi importants.
29:21Dès que vous n'êtes pas la zone euro ou les Etats-Unis, pour un pays comme le Brésil,
29:25grand pays malgré tout, qui a des marges de manœuvre budgétaire limitées,
29:29dès qu'on a un gouvernement au pouvoir qui veut aller taper encore un peu plus dans le fiscal et le déficit,
29:36on voit tout de suite que le marché réagit très vite et très fort.
29:39Et que la devise peut chuter très vite et très fort.
29:42Ce que je veux dire, c'est que tout se congestionne un peu pour que les 6 premiers mois de 2025 puissent être chahutés.
29:50Je ne dis pas qu'on va s'effondrer.
29:52Il y a une probabilité toujours que ça arrive.
29:55Elle a un peu augmenté, je trouve, en France et en zone euro.
29:58On est passé d'un truc infinitésimal à quelque chose qui devient concret.
30:02Accident de marché, on parle.
30:04Oui, accident de marché, il faut quand même l'avoir à l'esprit.
30:05Ce n'est pas le scénario central.
30:07Mais qu'il y ait plus de volatilité, des réajustements qui peuvent être violents.
30:10On a vu ce qui s'est passé au mois d'août avec le Japon.
30:14Ce sont des choses qui peuvent arriver.
30:16À ce moment-là, on est quand même bien content d'avoir un peu de cash, un peu d'actifs, un peu moins réactifs à tout ça.
30:22C'est quoi la vision un peu globale de marché que vous avez chez Edmond Drotty d'AM pour le démarrage de 2025 ?
30:30Pour l'instant, on reste positionné tactiquement long action pour le début de l'année.
30:35Assez neutre sur l'obligataire.
30:37Toujours aimer le crédit.
30:39Effectivement, avec tout ce qu'on discute sur les déficits fiscaux, la crédibilité des États,
30:45il y a toujours un petit peu de différenciation avec le crédit d'entreprise.
30:50Finalement, on dit que les spreads sont serrés. Effectivement, ils le sont.
30:53Mais cette fois-ci, peut-être pour de meilleures raisons que par le passé,
30:56beaucoup d'entreprises sont moins endettées que les États.
30:59Finalement, les investisseurs préfèrent croire aux entreprises et à leur potentielle génération de bénéfices,
31:05qu'aux États qui ne respectent pas leurs propres critères d'endettement.
31:11Nous, on préfère être toujours sur le crédit, le crédit de bonne qualité et le crédit à haut rendement.
31:19Sur les devises assez neutres aussi pour le moment, plutôt un euro-dollar qui continuerait un peu à s'affaiblir.
31:26Nous, le thème de divergence est quand même encore là.
31:31J'allais dire, on a parlé de la Fed, on n'a pas plus que ça évoqué la Banque Centrale Européenne.
31:35Les 25 marquera une forme de divergence accrue entre la Fed et la BCE ?
31:39Pour l'instant, ça laisse penser que ça va continuer à être le cas.
31:42On a encore peu d'éléments en Europe pour être très optimistes sur l'année prochaine.
31:47On a effectivement des discussions du côté de l'Allemagne, d'un nouveau gouvernement, peut-être de plans de dépenses qui pourraient se débloquer.
31:54Pour l'instant, Merz de la CDU est quand même bien dans ses bottes.
31:59Oui, on peut augmenter les dépenses si on peut baisser les dépenses sociales ou sur l'immigration.
32:08Il propose 100 milliards d'économies de dépenses pour l'instant.
32:11Pour commencer, on commence par des économies à l'Allemande.
32:16Tout ce qui est le schwarz-nul, c'est-à-dire le frein à la dette, à l'endettement, il peut y avoir des aménagements, mais ça reste timide.
32:22Au final, en Europe, malheureusement, on a toujours ce problème structurel, à la fois démographique et d'investissement,
32:30comparé aux États-Unis, qui a été fait avec Biden depuis le Covid.
32:34Nous, on a beaucoup subventionné ce choc énergétique qu'on a eu, alors qu'aux États-Unis, il y a eu tellement d'investissements qui ont été faits, qui semblent plus productifs.
32:42Il y a aussi cette divergence-là.
32:45Néanmoins, début d'année, on l'a vu très récemment sur les actions européennes, on peut avoir des petits rattrapages, et on espère qu'on en aura en début d'année.
32:54Nous aussi, on discute un peu d'un effet peut-être restockage des entreprises européennes,
32:59qui ferait un petit pool de demandes, une surdemande temporaire, avant la mise en place de tarifs,
33:05qui pourrait restimuler un peu l'industrie ou les exportations européennes et mondiales.
33:13Et puis, on le sait, le moindre bouger positif à la marge en Europe peut faire tourner l'interception des investisseurs.
33:21Du coup, je regarde Jean-François Robin. D'où vont venir les bonnes nouvelles pour l'Europe l'an prochain ?
33:25Je ne sais pas, mais en revanche, toutes les bonnes nouvelles, ou en tout cas une grande partie des bonnes nouvelles, me semblent pressées dans les USA.
33:31Quand on regarde les flux d'investissement, vous avez Trump élu, vous avez 130 milliards qui partent aux USA,
33:37vous avez 30 milliards en Europe, négatifs sur la Chine, bref, tout le monde joue les USA, ça va être winner takes all.
33:45Cette storytelling, elle est vraiment très présente aux USA.
33:49Elle me frappe quand je parle à des investisseurs américains qui sont là, ça va cartonner, dérégulation, machin, tout le monde va venir investir chez nous.
33:55Et d'ailleurs, quand on interroge les chefs d'entreprises européens, ils ne veulent plus s'investir en industrie aux USA qu'en Europe.
34:00Donc on est mal, on est vraiment mal.
34:02Mais simplement, il me semble que dans les flux aujourd'hui, dans les valorisations, on n'est quand même pas loin du moment où on peut se poser un certain nombre de questions.
34:10Est-ce que ça va être si binaire que ça ?
34:12L'écartèlement va-t-il être aussi large que ça ?
34:14Je suis tout à fait d'accord avec la divergence, c'était aussi une clé de nos prévisions de 2025, c'était le mot divergence justement.
34:21Mais cela étant dit, on est quand même sur une Europe où la BCE va plus baisser ses taux.
34:26Une Europe qui est très peu chère, une Europe où il y a quand même 450 millions de consommateurs, c'est plus gros que les USA.
34:31Une Europe qui est très à la bourre sur les gains de productivité qu'on voit repartir un tout petit peu.
34:36On peut imaginer qu'on ait un certain nombre de choses qui vont dans le bon sens.
34:42On parlait de l'Allemagne, on peut imaginer qu'on aura un moment ou un autre un budget français ou un budget espagnol.
34:47Je rappelle que l'Espagne, qui est le success story de l'Europe, n'a pas de budget depuis deux ans, comme quoi on peut faire 3% de croissance sans budget.
34:52La croissance ne dépend pas des dépenses publiques, messieurs et mesdames les Français.
34:56On peut tout à fait croître sans budget et ni dépenses publiques supplémentaires.
35:00Un budget sans orientation politique.
35:03On reconduit des dépenses publiques, donc c'est un peu notre loi spéciale finalement.
35:07Une loi spéciale, on n'empêche pas de faire de la croissance.
35:10Ce qu'on veut, c'est de la stabilité et pas du flip.
35:13Aujourd'hui, le problème, c'est que tous les chefs d'entreprise que je côtoie beaucoup en ce moment,
35:17ils sont un peu sur le reculoir en disant qu'on monte les mains et on attend de voir d'où vont venir les coups.
35:24Justement, investisseurs, chefs d'entreprise, j'ai été très intéressant d'avoir eu les enquêtes hier en Allemagne,
35:29qui ont été publiées le même jour pour le ZOO et l'IFO.
35:32Vous regardez le ZOO, morale des investisseurs, qui remonte parce qu'on essaye de se projeter au-delà des élections, etc.
35:42Morale des chefs d'entreprise allemands, c'est le grand plongeon.
35:46Deux angles de perspectives très différents, la sphère de l'investisseur et la sphère de l'entreprise.
35:53Et les divergences, encore une fois.
35:55Quand vous regardez le secteur manufacturier et le secteur des services, ce n'est pas la même histoire.
35:58Aujourd'hui, on voit les PMI de services qui remontent.
36:00Finalement, ce n'est pas si mal.
36:02En Allemagne, en France, on est sur des choses pas trop mauvaises.
36:05Donc c'est moins noir, encore une fois, que ce que nous, on se laisse dire à nous-mêmes les Européens.
36:10C'est quoi le petit catalyseur qui nous manque en Europe ?
36:13Sur les marchés, j'entends, parce qu'on ne va pas faire l'histoire de la construction européenne.
36:17Le petit truc qui manquerait pour que des investisseurs globaux, déjà gavés de dollars et d'actions américaines, se disent
36:24« Tiens, je vais regarder à nouveau l'Europe ».
36:27Moi, je pense qu'il faut passer le cap électoral allemand.
36:29Ça, c'est la première chose.
36:31Je pense que tant qu'on n'a pas ça, là, pour le coup, c'est quand même un peu difficile.
36:33Les gros investisseurs ne reviendront pas avant ça.
36:35J'ai l'impression que ça va être un peu difficile.
36:38Et après, ce que je me dis, c'est...
36:40Alors moi, c'est un peu... c'est un espoir plus qu'une conviction.
36:43Donc ça finit par être perturbant.
36:45Mais je me dis, si on mettait un embryon de discussion, de peut-être on ferait un bout de quelque chose du plan Draghi,
36:53ça mettrait une dynamique positive.
36:57Alors bon, voilà, c'est un peu l'espoir qu'on peut avoir.
37:00Parce que les baisses de taux de la BCE, factuellement, ça paraît effectivement incontournable.
37:07Mais je me dis, si en même temps...
37:09– Ça ne suffit pas.
37:11– Non, mais c'est sûr que ça ne suffit pas.
37:13Non, mais je ne suis même pas sûr qu'il y en ait tant que ça,
37:15parce qu'à un moment donné, le change va nous rappeler à l'ordre.
37:17C'est-à-dire que si le dollar continue d'être fort comme il est,
37:20et on peut, dans le cirque, on peut avoir quand même un dollar fort encore pendant quelques temps,
37:25la BCE va être quand même bien en peine de baisser ses taux si on venait à 0,95.
37:30Moi, j'exagère, mais c'est peut-être...
37:32Vous voyez, c'est un peu des choses qui vont...
37:34– Ils ont un peu mûri quand même, j'ai l'impression, sur la question du change, non ?
37:37– Oui, oui, ça a l'air d'aller un peu mieux.
37:39Donc, pour revenir à la question, c'est un marché qui commence à aller un peu mieux,
37:42parce que la dynamique peut le permettre en début d'année,
37:45et puis les élections allemandes, et puis à un moment donné,
37:47des retours de flux sur des marchés un peu plus élevés,
37:49avec, encore une fois, des plans, un gros truc sur la défense,
37:53quelque chose qui se calme relativement positivement sur l'Ukraine,
37:56et puis on se dit, ça y est, on est sortis de ce truc-là,
37:59on a cotisé nos 2% à l'OTAN et on fait...
38:03– 3, ce sera 3.
38:04– Oui, ça sera 3.
38:05Déjà, on va faire 2, c'est déjà pas mal.
38:07Et puis après, on se dit, on va faire ça du plan Draghi,
38:10on va faire ça du plan Draghi, on va faire ça du plan Draghi,
38:12ça mettrait un peu de baume au cœur, et de se dire un peu positif,
38:15et simplement en se disant...
38:17– Donc là, c'est la sortie par le haut, quoi.
38:18– Bah oui, on espère ça, évidemment, parce qu'à contrario,
38:22je pense que si les marchés américains venaient à prendre une pêche de 20-30%,
38:25je vois mal les marchés européens résister.
38:27Alors, ils feraient peut-être moins 15, mais c'est pas terrible, quoi.
38:30On compenserait un peu l'écart.
38:31– Si on veut être un peu optimiste, on peut se dire,
38:33quand on regarde ce qu'il s'est passé en 2016, finalement,
38:35l'Europe avait réagi à Trump, et ça avait été un moyen pour l'Europe
38:38de progresser, notamment dans les actes européens de réciprocité,
38:43et ses capacités à réagir aux droits de douane, etc.
38:46Ça, c'est très net.
38:47– On avait taxé le Bourbon du Tennessee, c'est ça ?
38:49– Oui, mais surtout les Boeing, parce qu'ils avaient été hyper puissants.
38:52– Ah oui, Boeing, bien sûr.
38:53– Hyper puissants, c'est quand Trump avait dit,
38:54bon alors, les Airbus, je vais me les taxer, vous allez voir ce que vous allez voir.
38:57L'Europe, tout d'un coup, dit, ok, bah nous,
38:58on va faire la même chose avec les Boeing,
38:59tout d'un coup, ça avait calmé le jeu,
39:01et tout le monde avait redescendu un petit peu la pression.
39:03On peut, si on veut essayer d'être un peu optimiste,
39:05se dire que, est-ce que le moment Trump ne va pas faire accélérer
39:07un certain nombre de choses ?
39:08On parle déjà, au niveau de la Commission européenne,
39:10d'un fonds militaire de dépenses de défense de 100 milliards.
39:13Bon, si on met 100 milliards sur la table,
39:15je rappelle que l'euro, c'est 350 milliards de dépenses militaires,
39:18donc si vous mettez 100 milliards de plus,
39:20pour passer de 2 à 3% de dépenses sur PIB,
39:22c'est les 2% que tout le monde y est,
39:24même avec l'Espagne, l'Italie, l'Allemagne qui n'y sont pas,
39:26la Pologne y est à 4%, l'Angleterre, on est à plus de 2%,
39:29la France, on est à plus de 2%, je rappelle,
39:31la loi de programmation militaire, c'est 60 milliards,
39:33on était à 30 milliards il y a 10 ans,
39:35donc on ne peut pas dire qu'on ne fait pas...
39:36Ça, il y a des effets multiplicateurs intéressants,
39:38quand même, sur le plan macro ?
39:40Dans la défense, spécifiquement ?
39:42C'est bien pour la souveraineté, j'imagine,
39:43c'est nécessaire, il faut le faire.
39:44On parle de souveraineté, là, c'est des dépenses...
39:46C'est au-delà des enjeux économiques.
39:48Spécifiquement, on dit qu'il y a le succès des US,
39:50donc si on fait la même chose, on ne peut pas dire que
39:52ce qui est mal en Europe est bien aux US.
39:54Et puis après, on peut prendre des filières,
39:56on peut prendre des filières qui pourraient être
39:58activées par un plan européen quelconque...
40:00Les puces ?
40:01Non, peut-être pas les puces, mais sur le spatial,
40:03il y a des trucs, il y a des choses comme ça...
40:05Je vous rappelle qu'il y a un plan semi-conducteur,
40:07qu'il y a un plan métro-rare, qu'il y a un plan...
40:09Finalement, on a quand même des objectifs 2030,
40:11pour l'instant, il y a encore une fois,
40:13il y a 2 gigafactories en France, il n'y en a pas zéro.
40:15Bon, donc le risque en Europe, c'est toujours d'être trop pessimiste ?
40:17Moi, je pense qu'aujourd'hui, on n'est peut-être pas encore...
40:19Je suis d'accord avec ce qui a été dit tout à l'heure,
40:20là, on va attendre les élections, on est dans un moment
40:22où tous les flux vont vers les US,
40:24mais il y a un moment, recognition, attention,
40:26il va falloir que ça délivre.
40:28Or, beaucoup de choses sont dans les prix très déséquilibrés
40:30entre les US et l'Europe.
40:32Non, non, je pensais aussi à
40:34s'il y a un accord sur l'Ukraine, la reconstruction,
40:36qui peut apporter aussi un peu de flux
40:39plus positifs sur l'Europe,
40:41du business aussi pour les entreprises européennes.
40:43Donc ça, ça pourrait être aussi un catalyste
40:45qui pourrait arriver dans l'année, effectivement.
40:47Un petit mot pour finir le tour de la planète marché
40:49sur la Chine.
40:51Le signal de marché qu'on voit, là,
40:53c'est le taux dix ans chinois,
40:55ou les taux longs, 30 ans, 10 ans, là,
40:57qui sont en train de s'effondrer, entre guillemets.
40:59Le dix ans chinois est à un 75 %.
41:01Ça ne paraît pas beaucoup ?
41:03Non, non, non.
41:05Pour l'instant, on part vers toujours un peu
41:07le scénario du Japon des années 80,
41:09où on a une bulle immobilière
41:11qu'il a fallu venir calmer.
41:15L'État, et puis aussi tout ce qui est
41:17shadow banking, en fait,
41:19dans le système chinois.
41:21Il y a besoin de mettre tout ça sous contrôle,
41:23d'assainir. Ça prend des années.
41:25On est sur aussi le pic démographique en Chine.
41:27La population active commence à diminuer
41:29depuis quelques années.
41:31Donc, en fait, l'État chinois remet des plans.
41:33Malheureusement, les plans,
41:35même pour les investisseurs étrangers,
41:37ne sont pas suffisamment crédibles.
41:39On a l'impression que c'est repackage des mesures.
41:41On a une excitation sur le marché action chinois,
41:43un peu sur le marché européen,
41:45puis ça retombe un petit peu derrière.
41:47Pour l'instant, il n'y a pas de grand bazooka.
41:49Il y aura sûrement des mesures annoncées,
41:51précisées, après,
41:53si Trump fait quelque chose
41:55sur les barrières douanières, clairement.
41:57Mais on est toujours en attente, en fait.
41:59On est dans l'attente.
42:01Il y a toujours de la déflation en Chine.
42:03On n'est toujours pas sortis du...
42:05Pour un investisseur global, il n'y a rien
42:07d'une envie délirante ou démesurée
42:09de s'intéresser ou de se réintéresser
42:11aux actifs chinois ?
42:13C'est plus quelque chose qui est, je dirais, tactique,
42:15plus que très structurel, maintenant.
42:17D'autant plus que
42:19les investisseurs américains
42:21auront du mal beaucoup à revenir en masse
42:23sur le marché chinois. Il y a toujours cette peur
42:25d'un conflit avec Taïwan, à un moment donné,
42:27de restrictions qui se mettraient en place.
42:29Il y a forcément
42:31l'exemple en tête d'Ukraine, Russie.
42:33Et donc, c'est vrai qu'il y a une partie
42:35d'investisseurs qui ont beaucoup de mal à revenir plus structurellement
42:37sur ce marché-là.
42:39Mais on peut avoir
42:41un peu d'optimisme et essayer quand même
42:43de se projeter.
42:45On est dans l'idée
42:47de ces divergences qui pourraient peut-être
42:49au moins en partie s'amoindrir au cours
42:51des prochains mois et des prochains trimestres.
42:53Sur la Chine, vous avez toujours développé une vision
42:55assez pessimiste sur le long terme,
42:57sur le modèle économique chinois,
42:59Jean-François, qui n'a pas changé, j'imagine.
43:01On n'a pas changé, au contraire. On se sent dans la monnaie.
43:03Aujourd'hui,
43:05tous les moteurs chinois, à part l'exportation,
43:07sont quand même en grande difficulté.
43:09La Chine est dans un moment quand même compliqué.
43:11Il y a plus de chômage chez les jeunes en Chine
43:13qu'en France. Plus de chômage en Chine qu'en France.
43:15L'immobilier,
43:17l'abus immobilier continuent de s'écrouer.
43:19Les prix continuent de baisser dans les 70 principales villes chinoises.
43:21Donc, c'était 30% du PIB.
43:23Maintenant, c'est moins de 20%. Mais quand même,
43:25les grands moteurs traditionnels de l'économie chinoise
43:27ne repartent pas. Le seul moteur,
43:29c'est les exportations de véhicules électriques,
43:31de panneaux solaires, etc. Mais comme le monde
43:33est en train de se fermer, et pas seulement les Etats-Unis,
43:35le Canada, l'Europe...
43:37L'Asie, elle-même, se ferme
43:39aux produits chinois. Donc, ça va devenir très compliqué.
43:41Donc, évidemment, les Chinois,
43:43qu'est-ce qu'ils vont devoir faire ? 5% de déficit, c'est déjà
43:45plus ou moins annoncé. Des baisses des taux
43:47et le problème de laisser glisser l'UHAN pour répondre
43:49à Trump. Donc, il va se passer des choses en Chine.
43:51Tout ça, à partir du 20 janvier.
43:53Beaucoup de choses vont commencer à partir du
43:5520 janvier prochain et
43:57l'investiture de Donald Trump
43:59à la Maison Blanche. Merci beaucoup, messieurs.
44:01Merci d'avoir été des invités de Planète Marché ce soir. Jean-François Robin,
44:03directeur de la recherche de Natixis,
44:05Julien Tisserand, gérant multi-assets et Overlay
44:07chez Edmond Rothschild Asset Management et Alain Pitous,
44:09senior advisor ESG.
44:21Le dernier quart d'heure de Smart Bourgeois chaque soir,
44:23c'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir,
44:25c'est celui de l'horizon 2025
44:27et des perspectives macro-économiques,
44:29notamment auxquelles on peut réfléchir
44:31à ce stade pour 2025
44:33avant l'arrivée
44:35de Donald Trump à la Maison Blanche,
44:37le 20 janvier prochain. Gilles Mouet, qui est avec nous,
44:39en visioconférence, chef économiste du groupe AXA.
44:41Bonsoir et bienvenue, Gilles. Merci d'être
44:43avec nous. J'ai repris assez simplement
44:45le titre de votre présentation macro
44:47pour 2025 qui s'intitulait
44:49Survivre à
44:51Trump 2.0. C'est une manière
44:53de donner le ton, évidemment.
44:55Gilles, avant de détailler peut-être le guide
44:57de survie pour le reste du monde face à
44:59Trump 2.0, un mot
45:01de cet exceptionnalisme américain ?
45:03Essentiellement, sur le plan macro-économique,
45:05sur le plan de la performance des actifs
45:07financiers et des marchés, c'est un exceptionnalisme
45:09effectivement qu'on constate
45:11sur l'année 2023, sur l'année 2024.
45:13Qu'est-ce qui fonde
45:15cet exceptionnalisme américain sur cette période ?
45:17J'entends, Gilles, pour vous,
45:19et qu'est-ce qu'on peut dire de cette dynamique
45:21par rapport au reste du monde
45:23sur l'horizon 2025 ?
45:25Je pense qu'une bonne partie
45:27de cette croissance américaine,
45:29de ce surcroît de croissance, est en fait
45:31structurelle. C'est de plus en plus
45:33une évidence pour moi.
45:35On a longtemps pensé que le taux de croissance
45:37tendentiel ou potentiel de l'économie américaine
45:39se situait aux alentours de 1,75%.
45:41Aujourd'hui, j'aurais plutôt tendance
45:43à parler de 2%.
45:45Et cette élévation de la croissance potentielle,
45:47elle est probablement le fruit
45:49d'une multitude de décisions
45:51assez décentralisées
45:53d'acteurs américains, il y a maintenant
45:55une dizaine, une quinzaine d'années,
45:57avec des choix d'investissement des entreprises
45:59qui ont été tout simplement les bons choix,
46:01avec une accélération
46:03de l'investissement en logiciel qui a été tout à fait
46:05massif à partir des années 2010.
46:07On a eu un effort de recherche
46:09et de développement également tout aussi
46:11significatif, qui contraste
46:13d'ailleurs totalement avec la tenue de ce type
46:15d'investissement en Europe pendant la même
46:17période. Donc ça, c'est
46:19un élément d'explication. Un autre
46:21élément d'explication, c'est tout simplement
46:23la situation démographique.
46:25Pas simplement la situation démographique naturelle,
46:27entre guillemets, le fait que le vieillissement
46:29est moins avancé, mais
46:31aussi lié à des flux
46:33d'immigration aux États-Unis
46:35qui ont permis en fait de gérer
46:37finalement en douceur
46:39ce qui aurait pu être un épisode
46:41de pression trop importante sur l'offre.
46:43Et on a eu un atterrissage
46:45finalement, même une absence
46:47d'atterrissage liée au fait que
46:49les entrées sur le territoire américain
46:51ont permis de maintenir
46:53un dynamisme de la consommation
46:55sans se traduire par
46:57des équilibres trop importants
46:59en termes en particulier
47:01de l'inflation. On a réussi à faire
47:03atterrir l'inflation, elle est encore
47:05trop élevée, on y reviendra je pense,
47:07mais en tout cas on a réussi à la faire ralentir de manière
47:09significative, sans
47:11ralentissement de l'économie réelle
47:13et une bonne partie de l'explication
47:15tient au flux de populations
47:17qui sont arrivées aux États-Unis.
47:19Donc ce sont vraiment des facteurs assez
47:21structurels, assez durables, qui expliquent
47:23cette performance américaine.
47:25Qu'est-ce qu'il faut comprendre Gilles, dans le cadre d'une alternance
47:27y compris
47:29d'une alternance Trump après une
47:31présidence Biden, c'est pas le genre
47:33d'alternance qui remettra en cause
47:35ce que vous décrivez comme étant des tendances
47:37lourdes et profondes ?
47:39Ça dépend des sujets.
47:41Sur l'innovation
47:43technologique,
47:45sur les gains de productivité, on peut
47:47probablement compter sur
47:49un nouvel effort de dérégulation.
47:51Et ça,
47:53l'évidence académique vous dit qu'en général
47:55si on dérégule, ça a plutôt
47:57effectivement un impact positif
47:59sur l'innovation, sur la croissance
48:01au final, et ça on sent
48:03que ça reste quand même
48:05une priorité importante de Donald Trump.
48:07En revanche, là où les choses sont plus compliquées,
48:09c'est sur l'offre au travail.
48:11Parce que Donald Trump s'est quand même
48:13fait élire sur un programme très clair
48:15anti-immigration
48:17qui ne parle pas simplement
48:19de réduction des flux, mais
48:21qui parle de renvoi
48:23vers les territoires d'origine
48:25d'une partie de la population
48:27aujourd'hui
48:29travaillant aux Etats-Unis, certes de manière
48:31illégale, mais contribuant de manière
48:33tout à fait effective à cette
48:35croissance américaine. Et c'est là,
48:37c'est probablement l'un des premiers facteurs
48:39à surveiller dans l'année 2025,
48:41c'est dans quelle mesure et à quelle vitesse
48:43Donald Trump va
48:45conduire des politiques
48:47qui vont recréer
48:49en fait de la tension sur le marché du travail
48:51en réduisant cet afflux
48:53de population active. On peut
48:55s'attendre à ce qu'il y ait des
48:57effets stabilisants, je pense que
48:59les grands secteurs industriels américains
49:01vont aller expliquer assez vite à les Maisons Blanches
49:03ce qui risque de se passer
49:05si on a un arrêt brutal des flux,
49:07mais ça c'est quand même un élément plutôt
49:09négatif dont la toxicité pourrait se
49:11révéler un peu au fur et à mesure.
49:13Pour l'instant on est dans un effet
49:15feel good sur
49:17la confiance générale aux Etats-Unis,
49:19voyons comment ça tient
49:21une fois qu'on verra les premiers effets, par exemple
49:23sur les entrées sur le territoire américain.
49:25Ce qui est intéressant c'est que sur les derniers mois de la présidence
49:27Biden, Biden a fait passer
49:29quand même un décret sur
49:31l'immigration qui a déjà
49:33limité quand même les flux migratoires
49:35sur quelques mois, j'entends Gilles
49:37pas sur l'ensemble de sa présidence, mais sur
49:39les derniers mois, août, septembre
49:41je crois que c'est assez visible dans
49:43les chiffres de flux qu'on peut avoir.
49:45On verra comment est-ce que tout ça
49:47tourne effectivement à partir du 20 janvier
49:49prochain.
49:51Le sujet de la réserve fédérale américaine,
49:53Jérôme Poel s'exprime bien sûr ce soir,
49:55mais sous Trump 2.0
49:57qu'est-ce qui
49:59peut évoluer dans la fonction
50:01de réaction de la réserve fédérale américaine ?
50:03Avant ça, dans quelle mesure est-ce que la FED
50:05a encore des marges de manœuvre,
50:07indépendamment des choix politiques
50:09qui pourraient être annoncés
50:11dans les prochains jours ou à partir
50:13du 20 janvier prochain, et puis ensuite
50:15une fois ces choix politiques annoncés,
50:17dans quelle mesure est-ce que ça peut faire bouger
50:19ou non d'ailleurs la réserve fédérale américaine
50:21de son chemin ?
50:23Je pense que ça c'est un point important, c'est que
50:25avec ou sans Trump, c'est-à-dire que la question de
50:27Trump nous obnubile un peu tous, mais
50:29avec ou sans changement politique
50:31américain, on était dans une situation
50:33où le flux de nouvelles sur l'inflation
50:35n'est pas exactement celui qu'on voudrait avoir.
50:37On a eu, je l'ai dit, un vrai
50:39ralentissement d'inflation, mais on est
50:41encore très loin de l'objectif de la FED.
50:43Je rappelle que le Core CPI
50:45est complètement bloqué
50:47depuis 4 mois à 3,3%
50:49en glissement annuel.
50:51Alors on cherche chaque mois à trouver
50:53une nouvelle raison un peu idiosyncratique qui pourrait
50:55expliquer une résistance un peu résiduelle,
50:57mais voilà, 4 mois ça commence
50:59à être un peu long, et
51:01c'est peut-être en liaison d'ailleurs avec ce que
51:03vous évoquiez sur les premiers effets
51:05des blocages Biden sur
51:07les entrées, on commence à retrouver
51:09aussi quelques facteurs de tension
51:11sur le marché de l'emploi aux Etats-Unis.
51:13On a par exemple des salaires qui ont recommencé
51:15à accélérer. Donc de toute manière,
51:17avec ou sans Trump, je pense que la
51:19FED devrait ralentir
51:21le rythme de
51:23baisse de ses taux.
51:25Le dotplot,
51:27cette fameuse prévision médiane
51:29du FOMC du mois de septembre,
51:31était cohérente avec 4 baisses
51:33de taux en 2025, ce que tout le monde a traduit
51:35par une baisse de taux par
51:37trimestre. Je pense que,
51:39encore une fois, avant même la prise en compte
51:41de ce qui pourrait nous venir de l'administration
51:43américaine, la FED
51:45serait amenée à revoir le
51:47nombre de baisses en 2025,
51:49probablement aux alentours de 3. Et pour ma part,
51:51si en plus de ça,
51:53cette situation de départ a un tout petit
51:55peu de problématiques sur l'inflation, on ajoute
51:57ce qui est probable en termes
51:59d'annonce de la part du gouvernement américain,
52:01à ce moment-là, c'est pas 2 ou 3
52:03baisses qu'on aura en 2025,
52:05ce serait simplement une.
52:07La question tarifaire, notamment,
52:09ça nous amène à regarder la question
52:11des tarifs douaniers. Alors peut-être
52:13de la perspective du reste du monde,
52:15de l'Europe, en premier lieu,
52:17Gilles, si effectivement
52:19ces tarifs annoncés,
52:21préannoncés, deviennent
52:23le marqueur Ford du mandat
52:25de Trump 2.0,
52:27quels sont les différents scénarios auxquels
52:29on peut se préparer et quels types de réponses
52:31les plus pertinentes,
52:33espérons-le, est-ce que l'Europe pourrait
52:35apporter ?
52:37Moi, en la matière, je suis un libre-échangeiste
52:39de stricte obédience. Je crois qu'il y a
52:41assez peu de vérités révélées en matière de sciences économiques,
52:43mais le fait qu'en général, le libre-échange, c'est pas mal,
52:45ça j'y crois assez.
52:47Et je sais que Christine Lagarde
52:49a pris beaucoup de commentaires
52:51très acerbes lorsqu'elle a dit
52:53dans un discours que peut-être que la bonne réponse
52:55européenne serait de ne pas répondre
52:57à des droits douanes américains.
52:59C'est peut-être pas la bonne posture
53:01à avoir en termes de négociation vis-à-vis
53:03de Washington d'ici, mais sur le fond,
53:05elle a raison. C'est-à-dire que
53:07si tout ce à quoi
53:09les producteurs européens ont à faire face
53:11en 2025,
53:13ce sont des droits douanes de 10%
53:15sur ce qu'on vend aux Etats-Unis,
53:17honnêtement, c'est gérable. C'est gérable parce que
53:19ce serait 10% pour nos produits,
53:21ce serait 10% sur les produits
53:23des autres, probablement plus sur
53:25les produits chinois, donc on ne perdrait
53:27pas de compétitivité relative
53:29par rapport à nos compétiteurs sur un marché américain,
53:31on perdrait de la compétitivité simplement
53:33par rapport à des producteurs américains
53:35qui souvent sont assez peu nombreux,
53:37qui parfois peuvent être un peu médiocres.
53:39Et par ailleurs, 10% de droits douanes,
53:41ça, ça vale
53:43en quelques semaines de dépréciation
53:45du taux de change. Et notre taux de change a déjà
53:47été déprécié de manière assez significative
53:49par rapport au dollar. Donc sur cet aspect-là
53:51de la politique
53:53de Trump, moi ma
53:55réponse naturelle serait de dire
53:57peut-être ne faut-il pas répondre. Je sais
53:59que politiquement c'est différent, mais
54:01sur le fond, je pense qu'il ne faut pas répondre.
54:03La vraie difficulté pour moi,
54:05elle ne passe pas par là, elle passe par
54:07l'effet indirect de droits
54:09douanes qui seraient là pour le coup prohibitifs
54:11levés par les Américains
54:13sur des produits chinois, qui pourraient
54:15se traduire par un dévissage
54:17du yuan et donc par
54:19un surcroît de compétitivité
54:21des produits chinois sur notre propre marché
54:23vis-à-vis de compétiteurs
54:25sur des pays tiers. Et là,
54:27la réponse devient assez complexe
54:29et dans le cas
54:31chinois, surtout s'il y a entre guillemets
54:33manipulation du change, là effectivement,
54:35on peut mettre en place des mesures
54:37de mitigation. Mais le choc américain
54:39lui-même, je pense que ce serait une erreur
54:41que de courir immédiatement
54:43à la question des rétorsions.
54:45Ne pas répliquer
54:47ce que disait Christine Lagarde,
54:49ça, ça concerne la sphère politique,
54:51pour la sphère de la politique monétaire,
54:53ce serait perçu comment par la Banque Centrale Européenne,
54:55Gilles ?
54:57Pour moi, en revanche, alors je sais que
54:59les faucons de la BCE
55:01aiment à dire qu'une guerre commerciale
55:03ce serait inflationniste
55:05parce que ça se traduirait par une disruption
55:07des chaînes de production.
55:09À mon sens, l'impact
55:11le plus évident si
55:13on a à faire face
55:15à une guerre commerciale américaine,
55:17c'est plutôt quand même, en tout cas
55:19en première analyse, un effet
55:21supplémentaire de réduction
55:23de l'activité en Europe
55:25et la réponse normale dans ce cas-là, c'est
55:27d'avoir une politique monétaire qui
55:29devient de plus en plus accommodante et qui,
55:31ce faisant, crée les conditions
55:33d'une dépréciation de l'euro qui permet
55:35de répondre, et là d'une manière à mon avis
55:37assez juste, à
55:39la mise en place de droits de l'homme plus important
55:41aux Etats-Unis et j'ai l'impression
55:43que tout le débat à la BCE, en fait
55:45c'est complètement déplacé, c'est-à-dire que
55:47dans ce qui a été dit
55:49par la BCE aujourd'hui,
55:51si vous êtes un faucon, vous entendez
55:53« Ah, on va jusqu'au taux neutre,
55:55le taux neutre c'est peut-être, simplement
55:572, même peut-être un peu plus que 2 et on s'arrête là. »
55:59Si vous êtes une colombe,
56:01vous entendez « Ah, peut-être qu'on
56:03peut aller même plus loin et qu'on peut aller en
56:05territoire véritablement accommodant. »
56:07Je pense que c'est ce qu'ils finiront par faire
56:09et que l'une des raisons de ce
56:11passage en territoire accommodant, c'est précisément
56:13de prendre en compte le fait
56:15qu'on rentrerait dans une guerre commerciale,
56:17non pas simplement vis-à-vis des Etats-Unis, mais aussi
56:19via les effets indirects sur les produits chinois.
56:21Avec l'idée que ces baisses de taux pourraient s'accélérer
56:23ou en tout cas que le rythme des pas
56:25pourrait peut-être à un moment changer sur
56:27la fin de ce cycle de baisses de taux.
56:29Un mot pour conclure de l'Allemagne, ce sera
56:31la prochaine élection la plus importante du monde,
56:33le 23 février prochain en Allemagne,
56:35Gilles,
56:37je ne sais pas quel niveau d'espoir vous avez,
56:39l'espoir fait vivre, mais en même temps
56:41l'espoir ne fait pas une stratégie,
56:43à ton coutume de dire, Gilles,
56:45j'ai regardé un peu rapidement les plateformes
56:47proposées depuis le vote
56:49qui déclenche
56:51les élections.
56:53Je vois que CDU et CSU emmenées par
56:55Friedrich Merz, on commence par 100 milliards
56:57d'euros d'économie dans les dépenses
56:59sociales. Tout bon budget allemand
57:01commence par quelques dizaines
57:03de milliards d'euros d'économie.
57:05Oui, je pense que ça doit appeler
57:07à réviser un tout petit peu d'enthousiasme
57:09sur ce fameux bouger de
57:11la part de Merz. C'est vrai qu'il
57:13y a une ouverture de la part de Merz
57:15sur cette question du
57:17frein de dette, il l'a dit, il l'a dit
57:19d'ailleurs à plusieurs reprises, il est ouvert
57:21à ce qu'on révise un peu
57:23le système, en tout cas
57:25pour financer un surcroît d'investissement,
57:27mais la CDU ne s'est
57:29pas transformée en 48 heures,
57:31en partie au néo-kinésien
57:33favorable à une inflation
57:35des dépenses sociales. On est un peu
57:37dans le jeu politique pré-électoral,
57:39je pense que la CDU joue sa partition
57:41de centre droit, et c'est une partition finalement
57:43assez classique, on verra ce qui sort
57:45des négociations.
57:47Mais ce qui pour moi est important
57:49c'est la temporalité.
57:51Pour moi, de voir le marché
57:53qui s'est un tout petit peu enthousiasmé
57:55dès le mois de novembre, parce qu'on a eu
57:57ses premières déclarations de Merz,
57:59il me paraît ne pas intégrer le fait
58:01que les élections auront lieu en février,
58:03que la négociation
58:05d'une coalition ça prend toujours
58:07assez longtemps en Allemagne,
58:09et que la réforme institutionnelle
58:11du frein de dette ça prendrait encore plus longtemps.
58:13Donc on va sans doute vers
58:15un bougé, ça semble de plus en plus consensuel
58:17en Allemagne, mais pour moi c'est plus un bougé
58:19dont les effets se feraient sentir
58:21en tout cas macroéconomiquement
58:23en 2026 et pas en 2025.
58:25Bon, les séquences vont être importantes
58:27pour 2025. La séquence Trump,
58:29la séquence allemande,
58:31et on suivra ça évidemment avec grand plaisir
58:33avec vous Gilles. Merci beaucoup Gilles,
58:35moi et le chef économiste du groupe AXA qui était avec nous
58:37l'invité de ce dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.