• il y a 2 mois

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur le transfert d’un premier groupe de migrants de l’Italie vers l’Albanie : la France peut-elle et doit-elle s’en inspirer ?
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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Transcription
00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04On va parler de l'immigration avec ce groupe de 16 migrants venus d'Egypte et du Bangladesh
00:10qui ont été attrapés par la marine italienne.
00:15Et l'Italie qui, avec un accord maintenant passé avec l'Albanie,
00:21envoie les migrants en territoire albanais, donc extra-européens,
00:25on n'est pas dans l'Union Européenne, pour traiter les demandes d'asile.
00:29C'est un pas de plus de Giorgia Meloni vers la lutte contre l'immigration,
00:37pas seulement en Italie mais en Europe. Olivier Dardigolle.
00:39Oui, le cas italien est suivi de près puisque dans leur prochain conseil européen
00:46qui serait mis je crois jeudi et vendredi,
00:47elle veut y compris organiser une rencontre avec les chefs d'Etat et présidents
00:53qui seraient intéressés par l'expérience menée en Italie
00:56avec bien sûr des liens historiques avec l'Albanie.
01:00Il s'agit de 16 migrants pris dans les eaux internationales
01:03et avec donc ce dispositif qui a raisonné par la marine italienne.
01:07A raisonné par la marine italienne qui les a escortés jusqu'au port albanais.
01:09Bon, est-ce que tout cela est transférable pour d'autres pays ?
01:14Si oui, à quelles conditions ?
01:17Parlons de ce que cela pourrait vouloir dire pour la France.
01:20Le député Philippe Ballard disait qu'il faut traiter ça dans les ambassades des pays de départ.
01:24Je ne vois pas la manière dont cela pourrait s'effectuer nous concernant.
01:28Catherine ?
01:30Oui, en tous les cas, Giorgia Meloni que Darmanin moquait pour dire à Bardella
01:36vous savez, regardez depuis que l'extrême droite est au pouvoir
01:40et regardez tous les migrants qui arrivent de Tunisie.
01:42Et c'est vrai que c'était un mauvais procès parce qu'il y avait la politique du président tunisien
01:48de payer lui-même les canaux pneumatiques pour envoyer tous les gens,
01:52tous les africains dont il ne voulait pas.
01:54Oui, tous les africains de l'Afrique noire dont il ne voulait pas.
01:56Et donc elle, tout de suite, elle a pris les choses en main,
02:00elle est allée voir le président tunisien.
02:02Qui continue d'ailleurs, qui essaie de renvoyer dans le désert maintenant
02:04des gens qui crèvent de faim dans le désert.
02:06Oui, mais ça, l'Europe n'y est pas.
02:08Mais en tous les cas, ce sont des mesures qui sont horribles,
02:12qui sont inhumaines, mais c'est aussi pour décourager les passeurs,
02:18c'est pour décourager aussi les mouvements en leur disant
02:21attention c'est à vos risques et périls.
02:23Et là, mais Madame Mélanie, finalement c'est une femme qui a voulu agir
02:28et qui fait une démonstration pratique que quand elle décide quelque chose,
02:33il se passe quelque chose.
02:34Donc à la fois, elle a été négociée avec le président tunisien
02:38et elle lui a apporté de l'argent parce qu'il demandait de l'argent au FMI,
02:42le FMI ne voulait pas lui en donner, elle a été plaidée sa cause,
02:45avec Van der Leyen au FMI, elle lui a aussi donné de l'argent.
02:48En tous les cas, elle a travaillé.
02:50Et puis surtout, elle a été voir les Albanais,
02:53elle a passé un accord avec eux, il y aura des camps de transit,
02:56bon pour l'instant ils sont 16, mais combien ils seront dans quelques heures ?
02:59En tous les cas, une chose est sûre, c'est qu'elle a fait baisser
03:02les traversées de Méridie-Terranée de 60% depuis un mois.
03:06Donc il y en a moins.
03:07Et donc du coup, il y a beaucoup moins d'arrivées en tous les cas
03:10par l'Italie, même pour la France.
03:12En tous les cas, on peut dire que le gouvernement de Giorgia Belloni,
03:16quand il veut quelque chose, il le veut, et ça va droit au but,
03:20puisque par exemple, elle veut également faire de la GPA
03:23un crime universel passible de prison,
03:26c'est-à-dire que c'est un texte qui arrive au Sénat la semaine prochaine,
03:29un texte qui veut étendre l'interdiction de faire appel à une mère porteuse,
03:32y compris à l'étranger, et criminaliser donc ceux qui y ont recours.
03:36Oui, c'est l'une de ses combats.
03:41C'était dans sa campagne, elle disait son nom n'a marre,
03:45je suis une mère, etc.
03:47Elle ne met pas fin totalement aux flux migratoires concernant son pays,
03:51puisqu'elle fait appel à 450 000 migrants sur de la main-d'oeuvre.
03:57Mais j'ajoute cette dimension-là.
04:01C'est l'immigration choisie qui avait été envisagée également en France.
04:04En tout cas, en ce qui concerne la France,
04:06quand on interroge les ministres,
04:08il y en a une qu'on va entendre dans un instant,
04:10c'est la ministre de la Santé Geneviève Dariussec,
04:13parce que ce qui intéresse les migrants,
04:16c'est aussi toutes les aides qu'il y a sur notre territoire,
04:20et notamment la fameuse AME, l'aide médicale.
04:23Voilà ce que dit la ministre de la Santé en ce qui concerne l'AME.
04:27L'aide médicale d'État, je voudrais rappeler que c'est un sujet de santé,
04:30et de santé publique, voire même de salubrité publique.
04:34Je ne suis pas pour sa suppression,
04:36je me suis déjà exprimé largement sur le sujet,
04:39et sa modification, elle peut se faire à la marge,
04:43comme l'avait préconisé, comme le préconise potentiellement
04:46le rapport de messieurs Évain et Stéphanini.
04:49Il y a quelques lignes que l'on peut bouger,
04:51mais ça ne changera pas le cadre général, bien sûr, de l'AME.
04:55Et je crois que le Premier ministre s'est d'ailleurs exprimé dans ce sens,
04:58en disant, pas d'idéologie, on regarde ce rapport,
05:01et on adapte si c'est nécessaire.
05:03Qu'est-ce qu'on peut dire ?
05:04Dissensus gouvernemental lourd et fort,
05:07puisque Bruno Rotaillot est donc pour basculer de l'AME actuelle
05:13à une aide médicale d'urgence.
05:15Le Premier ministre, dans un premier temps,
05:18avait laissé entendre, on n'y touche pas,
05:20notamment sur la ligne budgétaire,
05:22mais il annonce, dans le texte qui a été transmis,
05:25il y a une baisse des crédits pour l'AME.
05:28Me concernant sur ce sujet-là,
05:30je suis toujours très sensible à la parole assez unanime
05:33du corps médical, des médecins,
05:35qui alertent sur le fait qu'on peut certes revoir le panier de soins
05:41dans les abus que cela a pu provoquer,
05:43qui ont été très médiatisés,
05:45mais que cela est en effet important en termes de santé publique,
05:48et que le fait de ne plus avoir cette politique publique
05:51pourrait y compris amener à un engorgement des services d'urgence dans les hôpitaux,
05:56et y compris à une facture budgétaire plus lourde.

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