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Céline Géraud, accompagnée de la rédaction d’Europe 1, propose chaque midi un point complet sur l’actualité suivi de débats entre invités et auditeurs.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00Bonjour les amis, bienvenue à bord.
00:02On est jeudi, c'est le tandem d'Artigol d'Acier.
00:04On va décrypter l'actualité, on en parlait dans ce journal il y a quelques minutes,
00:08une collégienne de 14 ans violemment tabassée par un groupe de jeunes femmes à la sortie de son collège à Valence.
00:13Lundi, c'est un médecin qui a été violemment agressé dans son cabinet à Drancy, en Seine-Saint-Denis.
00:17Alors comment lutter contre cette ultra-violence ?
00:20On va en débattre avec vous, mais juste après,
00:22la réaction du ministre délégué chargé de la Sécurité du Quotidien, Nicolas Daragon.
00:27Il était l'invité de la grande interview de Sonia Mabrouk sur Europa et ses News à 8h10.
00:32C'est le recul de l'autorité partout, dans tous les pans de notre société.
00:35Un recul qu'on constate depuis une vingtaine d'années,
00:37où à l'école il faut qu'on tutoie son prof,
00:39il ne peut plus être sur une estrade,
00:40où le médecin, on exige un comportement de lui,
00:43on exige un rendez-vous, on exige que ce soit un homme ou que ce soit une femme.
00:47On a à la fois basculé dans une société de consommation sans limite
00:51et une société où tous les repères d'autorité ont été levés,
00:54quelle que soit l'activité qu'on exerce.
00:56Évidemment, les professions médicales,
00:58tous les personnels en tenue et les forces de sécurité intérieure,
01:01tout est bafoué et donc il faut ce retour de l'autorité dans notre pays.
01:05C'est ce que nous défendons avec Bruno Retailleau.
01:07Un choc d'autorité, vous venez de parler de l'école Nicolas Daragon,
01:10ultra-violence et ultra-rajeunissement également,
01:12comme ce qui s'est passé à Valence,
01:14avec une adolescente violemment agressée à la sortie du collège
01:17par un groupe de 5 et 6 filles de 15 ans.
01:19Elle ne veut plus retourner à l'école.
01:21L'autorité parentale, où est-elle dans ce cas-là ?
01:25D'abord, je voudrais avoir un mot de soutien pour cette famille
01:28que je recevrai puisque ce sont des Valentinois
01:30et je suis toujours le maire de Valence.
01:32Le sujet, c'est qui est responsable ?
01:35Et pour moi, c'est très clair, ce sont les parents.
01:37Les parents qui sont responsables de l'autorité sur leurs enfants.
01:40Lorsqu'on a des enfants, on assure leur éducation,
01:42leur encadrement, on se demande où ils sont,
01:44on se demande ce qu'ils font.
01:45Et si ce sont des mineurs qui ont 15 ans,
01:47elles devraient être à l'école.
01:50J'ai voté, moi, en 2020, au conseil municipal dans ma ville,
01:53la suppression des aides aux familles de mineurs délinquants
01:56qui n'assument pas l'éducation de leurs enfants.
01:58Évidemment que j'appliquerai.
01:59Au même titre que chaque fois qu'il y a une condamnation,
02:01nous nous intéressons au mode d'hébergement des familles.
02:04Si ces familles sont logées par un bailleur public,
02:06donc s'ils bénéficient de la solidarité de la commune,
02:09nous résilierons le bail.
02:11Ça veut dire qu'à chaque devoir qui est bafoué,
02:14nous devons rappeler que nous sommes au rendez-vous
02:17et que l'autorité est appliquée.
02:18J'espère évidemment que la justice va sévir avec lourdeur.
02:21Justement, il y a votre volontarisme et le volet judiciaire.
02:25Est-ce que la suppression ou du moins la révision
02:27de l'excuse de minorité est nécessaire et urgente dans ces cas-là ?
02:30Bien entendu, on voit le rajeunissement des auteurs.
02:33On voit aussi le rajeunissement des victimes, malheureusement.
02:36Donc nous devons réviser l'excuse de minorité,
02:39la baisser, forcément.
02:40On doit se conformer aux conventions internationales qui nous contraignent.
02:44Mais à la fois, on doit être là pour rappeler l'autorité,
02:47pour appliquer des sanctions,
02:48et on doit cesser de se voiler la face.
02:50Les mineurs sont de plus en plus jeunes,
02:53de plus en plus délinquants,
02:54de plus en plus criminels, des meurtriers.
02:56Ils doivent être incarcérés, des mesures doivent être prises.
02:58Bruno Rotailleau, à juste titre, a même parlé d'encadrement militaire,
03:01et je pense qu'il a totalement raison.
03:03Au premier délit, il doit y avoir une mise de côté,
03:07un encadrement militaire, un rappel des règles,
03:09pour l'enfant, mais pour la famille aussi, pour les parents.
03:12Vous êtes justement particulièrement investi avec Bruno Rotailleau,
03:14le ministre de l'Intérieur,
03:15dans la lutte contre la délinquance du quotidien.
03:17Vous avez donné des instructions avec lui au préfet
03:20pour élaborer des plans d'action départementaux
03:22de restauration de la sécurité du quotidien.
03:24Qui ciblez-vous en priorité,
03:26et qu'allez-vous apprendre que vous ne sachiez déjà ?
03:29On a demandé au préfet,
03:31au commandant de groupement de gendarmerie,
03:32au directeur départemental de la sécurité publique,
03:35d'établir des plans précis, très ciblés,
03:37criblés véritablement, avec l'appui des élus locaux.
03:41Chaque élu local, chaque maire connaît chaque rue,
03:43chaque porche d'immeuble dans lequel il a
03:45des enfants, des parents, des familles à difficulté.
03:49C'est ceux qui gâchent la vie de nos concitoyens
03:52au quotidien que nous visons.
03:53Mais ce sont ceux également qui dealent au pied des immeubles,
03:55ce sont ceux qui dégradent les voitures,
03:57ce sont ceux qui font du tapage nocturne,
03:59ce sont ceux qui font de la mendicité agressive.
04:02Tous ces gens-là qui nous empêchent
04:03de vivre normalement au quotidien.
04:05Nous les ciblons tous.
04:06Du petit consommateur de drogue au grand criminel,
04:09nous voulons des plans détaillés
04:11qui nous permettent d'engager des moyens fortement.
04:13Une cartographie de la criminalité, de la délinquance française.
04:15Exactement.
04:16Aujourd'hui on a ça de façon un peu disparate.
04:18On veut avoir un plan précis par département
04:21pour allouer des ressources massivement.
04:23Nicolas Daragon, le ministre délégué
04:25chargé de la sécurité du quotidien ce matin
04:27avec Sonia Mabrouk sur Europe 1 et CNews.
04:29Une réaction Olivier Derticot,
04:30il y a beaucoup de choses évidemment dans cette interview.
04:32Oui, c'est foisonnant parce que ministre délégué
04:33auprès du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
04:36il évoque à la fois des questions dans son périmètre
04:39et des questions au-delà,
04:41des questions éducatives,
04:43des questions en lien à la justice.
04:46Alors sur l'ensauvagement de la société,
04:48la responsabilité des parents,
04:50la suppression des aides sociales,
04:52l'excuse de minorité,
04:53c'est des choses sur lesquelles il revient avec précision.
04:56Oui, il faudra voir la manière dont le gouvernement,
04:59s'il y a toujours un gouvernement dans les prochains jours,
05:03prend les choses.
05:04En tout cas, dans l'agenda parlementaire,
05:06de mémoire, c'est le texte au narcotrafic
05:08qui arrivera en premier, en début d'année,
05:11qui est un texte important
05:12parce que nous savons très bien
05:14que ça mine les quartiers populaires,
05:17ça mine la sécurité au quotidien.
05:20Dans certains quartiers, en effet,
05:22on ne peut plus trouver de docteur,
05:23mais on trouve des dealers.
05:24L'idée de s'attaquer aux parents,
05:26justement, à la source,
05:27en disant que l'autorité parentale
05:28n'existe pas, donc on sanctionne.
05:30Souvent, à la morse de tout ça,
05:32il y a en effet une défaillance des parents.
05:34Mais là, moi, je suis partisan du cas par cas.
05:37C'est-à-dire qu'il y a des familles monoparentales,
05:40qui est le terme élégant pour parler des femmes seules
05:43qui élèvent leur enfant,
05:44qui, pour certaines d'entre elles,
05:46sont dépassées.
05:47Mais il faut les aider,
05:49il faut aussi de l'aide à la parentalité.
05:51D'accord, pas d'accord, Jean-Claude Dacier ?
05:53Je suis d'accord, ça ne peut être que du cas par cas, en effet.
05:55Néanmoins, je ne connaissais pas ce M. Daragon.
05:58Mère de Valence, je le rappelle.
06:00Mère de Valence, effectivement, j'aurais dû.
06:02Il a un discours qui est en écho complet,
06:07en symbiose avec le discours de M. Retailleau.
06:11C'est un discours de grande fermeté,
06:13puisqu'il se prononce, entre guillemets, si j'ose dire,
06:17positivement sur la suppression d'un certain nombre d'aides,
06:20et même sur la suppression des beaux BAUX
06:24vis-à-vis de gens qui sont logés par les municipalités
06:28et qui n'éduquent pas convenablement leurs enfants
06:30et les surveillent pas assez.
06:32Je pense qu'une immense majorité de Français
06:34sont d'accord avec tout ce qu'a dit M. Daragon ce matin,
06:37comme avec ce que dit M. Retailleau.
06:39C'est même, à mes yeux, l'argument principal
06:42qui fait que je ne crois pas à une censure urgente
06:46proche de ce gouvernement,
06:50parce que sur les problèmes nés, entre autres,
06:54de l'immigration hors de contrôle,
06:56je pense qu'ils sont en plein dedans
06:58et ont déjà annoncé un certain nombre de mesures
07:01qui vont être approuvées par beaucoup de Français.
07:03Maintenant, je comprends que ça défrise un peu le Rassemblement National,
07:07puisque ça vient un petit peu manger sur ce qui est...
07:12Néanmoins, je ne vois pas la raison qui ferait
07:15qu'avec cette politique-là,
07:17le Rassemblement National voterait une censure.
07:19Sur l'excuse de minorité, il faut donner un décritage,
07:22l'excuse de minorité permet de diviser une peine par deux.
07:26Les magistrats peuvent, aujourd'hui,
07:28avec des réformes de la justice des mineurs,
07:30déjà lever cette excuse de minorité entre 16 et 18 ans.
07:34Ce que dit là le ministre délégué,
07:36c'est une réflexion pour aller en deçà des 16 ans, très certainement.
07:40Un mot sur cette agression aussi d'un médecin, à Drancy,
07:43qui dit, lui, ce médecin a violemment agressé,
07:45je ne sais pas si vous avez vu son visage,
07:46tuméfié dans son cabinet.
07:48Il a fermé son cabinet jusqu'à nouvel ordre.
07:50Donc, du coup, plein de patients sont handicapés.
07:53Selon les chiffres publiés début octobre
07:55par l'Observatoire de l'Ordre des médecins,
07:57près de 1600 incidents et violences verbales
07:59ont été recensés chez les médecins.
08:01Une hausse de 27%.
08:04Et là, c'est un patient qui l'avait depuis l'âge de 6 ans
08:07qui est venu le frapper.
08:09Son visage tuméfié est une véritable horreur.
08:11Ce n'est pas la première fois que nous évoquons, en effet,
08:14cette actualité qui peut y compris amener
08:17à ce que des cabinets médicaux ferment.
08:19Alors qu'on est en pleine problématique de déserts médicaux.
08:22Oui, des déserts médicaux qui peuvent exister en ruralité,
08:26en zone périurbaine et aussi en cœur de ville.
08:30Donc, c'est terrible parce que, bien évidemment,
08:32le médecin soigne les gens, les protège, les accompagne.
08:37Mais il y a maintenant une forme...
08:39Il y a beaucoup de personnes,
08:40bon, il y a de la délinquance pure,
08:42et aussi beaucoup de personnes
08:43qui ne supportent plus la frustration
08:45de ne pas avoir l'arrêt maladie,
08:46de ne pas avoir tel médicament.
08:47Là, c'était pour un remboursement, en l'occurrence.
08:49Une forme de consumérisme, dans l'immédiateté,
08:51et avec une violence qui se déchaîne contre le médecin.
08:54Mais c'est insupportable.
08:55Mais bien sûr.
08:56Jean-Claude Lassier.
08:57C'est inacceptable,
08:58et ça rejoint ce qu'on nous disait il y a quelques minutes.
09:01Et donc, il faut, encore une fois,
09:03je ne veux même pas faire le lien avec une immigration hors de contrôle,
09:07parce que je n'en sais rien,
09:08je ne connais pas l'identité
09:09de ceux qui se sont brillamment illustrés
09:11dans ce comportement scandaleux vis-à-vis de leurs médecins.
09:14Je ne veux même pas entrer dans cette problématique.
09:18Simplement, il faut enfin
09:20que l'on durcisse considérablement
09:22les moyens vis-à-vis de ce type de...
09:26Je dirais, la criminalité, le mot est peut-être un peu fort,
09:29mais de délinquance absolument inacceptable.
09:31Il va tout de même falloir
09:33que les jeunes crétins qui se comportent de cette façon
09:36se rendent compte que ce n'est pas gratuit.
09:38Et qu'en face, ils vont faire quelques jours de prison.
09:41Mais je suis bien obligé d'enchaîner en disant
09:44où sont les moyens que la justice éventuellement
09:47réclamerait et aurait besoin
09:49pour appliquer une politique pénale
09:51enfin digne de ce nom.
09:52On reparlera de ce sujet, bien sûr, sur Europe 1.
09:54En attendant, à 13h28, on reste bien ensemble.
09:56Dans quelques instants, alors que Michel Barnier
09:58va dégainer son premier 49.3 pour faire passer en force
10:01son budget de la sécurité sociale,
10:03la menace d'une motion de censure du RN
10:05semble s'accentuer. Il y a urgence.
10:07Est-ce que Michel Barnier peut sauter dès mercredi prochain ?
10:10On va en débattre dans quelques instants.

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