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Avec Emma BECKER

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##BRIGITTE_LAHAIE-2024-10-21##
Transcription
00:00:0014h16, Brigitte Lahaye, Sud Radio.
00:00:04Bonjour à tous, nous sommes ensemble sur Sud Radio,
00:00:08et nous sommes ensemble durant deux heures.
00:00:10On va parler des femmes libres.
00:00:11Alors, il paraît que je suis une femme libre.
00:00:13Et c'est vrai qu'à force de me l'entendre dire,
00:00:15eh bien, j'ai fini par le croire.
00:00:17En revanche, quand on me répète que du coup,
00:00:19tout est facile pour moi,
00:00:21eh bien, j'ai souvent envie de sortir les griffes.
00:00:23Parce que contrairement à ce qu'on pourrait croire,
00:00:26être une femme libre et le rester,
00:00:28ce n'est pas si simple,
00:00:30et cela demande aussi quelques sacrifices.
00:00:32Bon, en tout cas, ce qui est sûr,
00:00:34c'est qu'actuellement, c'est beaucoup plus facile
00:00:36d'être une femme libre qu'au siècle précédent.
00:00:38Et durant ces deux heures,
00:00:40je suis en compagnie d'une autre femme,
00:00:42sans doute aussi une femme libre,
00:00:44mais je lui demanderai son avis.
00:00:45C'est Emma Becker qui est avec nous,
00:00:47et qui est romancière,
00:00:49auteure de plusieurs ouvrages,
00:00:51le dernier, Le Mal joli, aux éditions Albin Michel.
00:00:54Eh bien, on va essayer de comprendre
00:00:56ce que c'est qu'être libre en tant que femme,
00:00:58aujourd'hui, et peut-être
00:01:00qu'évidemment, on pourra parler de
00:01:02cette liberté sociale, qui semble-t-il
00:01:04maintenant est plus ou moins totalement
00:01:06acquise, mais
00:01:08est-ce qu'il en est pour autant
00:01:10vrai aussi en ce qui concerne la sexualité ?
00:01:12Je ne suis pas si sûre. Je ne suis pas
00:01:14sûre que les femmes sont si
00:01:16libres sexuellement. Donc,
00:01:18on va en parler ensemble, et je vous invite à
00:01:20venir témoigner, me donner votre avis,
00:01:22en nous appelant au 0 826 300 300.
00:01:24En devise, aujourd'hui, on va décoder
00:01:26aller vers l'avant. En love
00:01:28conseil, sensations et émotions.
00:01:30En sexe au conseil, les idées
00:01:32reçues sur le sexe.
00:01:34Et notre débat du jour, trois minutes pour convaincre,
00:01:36c'est encore difficile d'assumer
00:01:38une sexualité libre en tant que femme, aujourd'hui.
00:01:40Emma Becker, bonjour.
00:01:42Alors, on vous connaît pour vos
00:01:44nombreux ouvrages,
00:01:46La Maison, notamment, avec le film
00:01:48qui est passé récemment sur Canal. Très joli
00:01:50film d'ailleurs, tiré de votre livre.
00:01:52Et puis, le dernier,
00:01:54Le Mal joli, où vous racontez
00:01:56votre aventure
00:01:58extra-conjugale,
00:02:00alors que vous êtes
00:02:02mère d'enfants et en couple,
00:02:04etc. Donc, c'est une
00:02:06liberté affichée dans ce
00:02:08livre. Est-ce que vous
00:02:10diriez que vous êtes une femme libre ?
00:02:12Un peu comme vous, je l'ai
00:02:14souvent entendu, et ça m'a souvent
00:02:16questionné, parce que j'ai eu l'impression,
00:02:18moi, toute ma vie, d'être très, au contraire,
00:02:20garrotée par tout un nombre
00:02:22de problématiques dont j'essayais de me défaire
00:02:24un petit peu, et j'ai fini par
00:02:26penser qu'une femme libre, c'est avant tout une
00:02:28femme qui cherche à l'être. Je crois que
00:02:30peut-être que la liberté est toute entière compris
00:02:32dans ce processus. Enfin,
00:02:34c'est ma théorie.
00:02:36Je crois que je la partage assez bien, parce que
00:02:38finalement, la liberté
00:02:40absolue, elle n'existe pas.
00:02:42La liberté qu'on a, c'est de faire les choix
00:02:44qui nous conviennent le mieux, au fond.
00:02:46Je crois, et puis il faudrait se demander, alors, qu'est-ce qu'une
00:02:48femme libre, d'accord, mais qu'est-ce qu'un homme libre aussi ?
00:02:50Est-ce qu'on peut réellement être libre dans ce
00:02:52monde-là, avec les obligations qu'on a
00:02:54les uns les autres ? Et puis, il y a tout simplement
00:02:56aussi l'obligation morale
00:02:58qu'on se sent vis-à-vis des gens qu'on aime,
00:03:00et qui bien souvent constitue, je crois,
00:03:02une sorte de prison.
00:03:04Alors là, vous parlez évidemment
00:03:06du côté
00:03:08sentimental de la femme,
00:03:10qui quelque part, peut-être, justement,
00:03:12se sent parfois
00:03:14pas libre, parce qu'elle a
00:03:16justement des enfants, et elle ne veut pas
00:03:18ce qui est
00:03:20normal, bien sûr.
00:03:22Et puis je crois qu'avant d'avoir des enfants, on a dans notre vie
00:03:24des hommes qui souvent prennent un peu
00:03:26cette place-là, c'est-à-dire que le simple
00:03:28fait d'aimer, je crois, crée une
00:03:30obligation envers son
00:03:32prochain, et puis comme on a un peu organisé
00:03:34la vie des femmes de telle manière à ce qu'elles
00:03:36aient toujours des gens où il faut qu'elles prennent soin,
00:03:38c'est très très compliqué de s'imaginer là-dedans
00:03:40un espace de liberté.
00:03:42Est-ce que c'est inné ou est-ce que c'est acquis ?
00:03:44Parce qu'en fait, on a l'impression
00:03:46quand même que naturellement, la femme
00:03:48a plus envie de s'occuper de l'autre
00:03:50que l'homme. L'homme est plus dans l'action,
00:03:52dans la fuite, même parfois.
00:03:54Oui, je ne sais pas. Moi, je pense qu'il ne faut pas
00:03:56non plus tomber dans une forme d'essentialisme.
00:03:58Je suis persuadée qu'il y a vraiment
00:04:00une éducation
00:04:02qui apprend aux unes à servir
00:04:04et aux autres, peut-être,
00:04:06à être servis. Mais après, évidemment, ce sont
00:04:08des choses dont on se défait. Encore faut-il
00:04:10en avoir conscience.
00:04:12Alors, on pourra parler de cette
00:04:14capacité aussi que les femmes ont
00:04:16à quitter
00:04:18par amour. Les hommes,
00:04:20curieusement, c'est moins
00:04:22eux qui demandent la séparation.
00:04:24Oui, apparemment,
00:04:26j'ai lu des chiffres disant que c'est
00:04:28souvent les femmes qui ont du mal à s'éterniser
00:04:30dans une situation qui ne leur convient pas
00:04:32et que les hommes sont plus sensibles
00:04:34à l'habitude et puis aussi peut-être
00:04:36à un rôle, un statut qu'ils doivent
00:04:38remplir. On est tous, je crois,
00:04:40tenaillés par
00:04:42des joues un peu différentes.
00:04:44Mais la sensation d'oppression, je pense qu'on
00:04:46la partage tous. L'homme va
00:04:48quitter s'il y a une autre
00:04:50femme dont il est très amoureux
00:04:52mais il ne quittera pas simplement
00:04:54parce que ça ne va plus très bien dans le couple alors que la femme,
00:04:56elle, est capable de mettre fin
00:04:58à son couple même si elle n'a
00:05:00personne d'autre.
00:05:02Les enquêtes prouvent ça.
00:05:04Et alors, sur le plan de la sexualité,
00:05:06est-ce que les femmes, aujourd'hui,
00:05:08ont réellement la liberté
00:05:10sexuelle qu'on raconte ?
00:05:12Moi, je n'ai pas l'impression.
00:05:14Je crois qu'on a longtemps confondu la liberté
00:05:16de consommer
00:05:18avec toute l'allégresse
00:05:20dont on peut faire preuve. Et puis,
00:05:22il y a aussi la capacité, simplement,
00:05:24à y trouver un plaisir quelconque.
00:05:26Ce n'est pas tout de pouvoir
00:05:28passer une soirée avec un homme
00:05:30et puis un autre et puis encore un autre.
00:05:32Qu'est-ce qu'on en retire à la fin ?
00:05:34Et je crois qu'il y a quand même
00:05:36un... Il faut défaire
00:05:38beaucoup de choses de ce malentendu
00:05:40sexuel qui fait que beaucoup de femmes
00:05:42de notre génération, de la mienne et très certainement
00:05:44d'autres, ont la sensation de baiser
00:05:46sans trop comprendre pourquoi.
00:05:48Et je pense
00:05:50qu'on ne peut pas s'estimer libre
00:05:52si on ne comprend pas ce qui nous pousse aussi
00:05:54les uns vers les autres.
00:05:56Quand vous avez écrit La Maison,
00:05:58vous racontez votre expérience
00:06:00dans un bordel en Allemagne,
00:06:02on vous a
00:06:04reproché beaucoup d'être
00:06:06une salope, pour utiliser le mot...
00:06:08D'être une pute même,
00:06:10je pense que c'est plutôt...
00:06:12Et puis, il y avait là-dedans aussi un grand malentendu.
00:06:14Je pense que c'est la première fois qu'on a parlé de moi
00:06:16comme une femme libre.
00:06:18Et donc, évidemment,
00:06:20certaines féministes qui entendaient ça
00:06:22partaient du principe que, plus qu'être
00:06:24une femme libre, je glamourisais
00:06:26un choix que j'avais vu beaucoup de femmes faire
00:06:28autour de moi dans ce contexte
00:06:30de maison close.
00:06:32Et ce qui revenait assez souvent, c'était cette idée
00:06:34que les femmes, finalement, ne sont pas
00:06:36au fait de leurs propres décisions
00:06:38et que, finalement, ce choix
00:06:40libre que je faisais
00:06:42de pratiquer la prostitution avait été
00:06:44déterminé en moi par toute une éducation
00:06:46patriarcale. A la fin, qu'est-ce que ça fait ?
00:06:48Ça fait que les femmes sont des petites
00:06:50filles éternelles qui n'en voient à rien,
00:06:52qui ne comprennent pas l'origine de leurs
00:06:54fantasmes. En fait, tout a été décidé
00:06:56pour nous, par les hommes. Et je crois
00:06:58que, quand les féministes radicales
00:07:00font ça, elles font exactement le boulot des masculinistes
00:07:02qui consiste à dire, les femmes, c'est à la
00:07:04maison, et puis c'est tout.
00:07:06Exactement, je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:07:08C'est-à-dire qu'on a encore un peu l'impression
00:07:10aujourd'hui, évidemment
00:07:12le mouvement MeToo était nécessaire
00:07:14et je suis tout à fait d'accord qu'il faut
00:07:16aller dans ce sens, mais on a quand même encore
00:07:18l'impression que la pauvre
00:07:20petite femme n'est pas maître de son désir
00:07:22et donc, il faut
00:07:24surtout, surtout, surtout
00:07:26être sûre, sûre, sûre, sûre qu'elle soit
00:07:28consentante, puisqu'elle ne sait pas elle-même
00:07:30quel est son désir. Oui,
00:07:32alors évidemment, l'enfer est pavé de bonnes intentions.
00:07:34Je pense qu'effectivement, il y a une volonté de protéger
00:07:36les femmes de toutes les attaques
00:07:38dont on est le sujet. Mais
00:07:40dans cette volonté de protéger les femmes
00:07:42d'elles-mêmes, contre elles-mêmes, contre leurs propres
00:07:44fantaisies, leurs propres décisions,
00:07:46on en fait des victimes perpétuelles
00:07:48et je crois que ça n'est pas
00:07:50forcément un bon modèle à donner
00:07:52aux jeunes générations de femmes.
00:07:54Il y a toute une part à faire entre
00:07:56notre éducation parfois un peu délétère,
00:07:58patriarcale, et puis
00:08:00le fait qu'on est tous, hommes
00:08:02comme femmes, plongés dans cette société. Donc
00:08:04nos choix sont forcément orientés d'une manière ou d'une autre.
00:08:06Pourquoi faudrait-il que les femmes
00:08:08ressortent toujours perdantes de ce calcul-là ?
00:08:10Par perdante, j'entends
00:08:12dans une position de victime qui ne décide
00:08:14rien, qui ne comprend rien d'elle-même.
00:08:16Surtout qu'on sait aujourd'hui
00:08:18que ce qui marche le plus
00:08:20comme lecture pour les jeunes femmes, c'est la
00:08:22new romance, parfois même
00:08:24assez violente, avec
00:08:26de la soumission.
00:08:28Bien sûr.
00:08:30On voit bien que le fantasme
00:08:32d'être soumise
00:08:34reste un fantasme féminin très fréquent.
00:08:36Oui, et je crois qu'il y a un gros malentendu
00:08:38encore une fois là-dessus, c'est-à-dire qu'on parle
00:08:40quand même, je crois que l'acte sexuel
00:08:42à la base est déterminé par
00:08:44une forme de violence, et pas
00:08:46une violence les uns contre les autres,
00:08:48c'est une forme d'anéantissement
00:08:50de soi, de
00:08:52faire l'amour, de jouir, tout ça.
00:08:54Il y a une forme là-dedans de violence, et
00:08:56si on décide que toute la violence ne vient que
00:08:58des hommes et que les femmes ne font que la recevoir,
00:09:00c'est encore un processus d'infantilisation.
00:09:02Donc cette volonté que
00:09:04peuvent avoir certaines femmes
00:09:06d'être abandonnées à des hommes, de n'avoir pour elles-mêmes
00:09:08plus aucune volonté, moi je préfère
00:09:10la lire plutôt comme
00:09:12une tentative finalement
00:09:14de métaboliser un système
00:09:16qui effectivement nous fait du mal,
00:09:18qu'il faut qu'on s'approprie.
00:09:20Et puis je crois qu'une femme
00:09:22qui se retrouve dans ce fantasme-là d'appartenir
00:09:24à plusieurs hommes en même temps par exemple,
00:09:26c'est très simple ce qu'elle
00:09:28est en train de faire, elle est en train d'abdiquer sa volonté
00:09:30parce que quand on ne peut plus dire oui ou non
00:09:32quelque part, on ne peut plus être
00:09:34traité de pute et de salope comme ça nous arrive
00:09:36à toutes. Donc je crois que ces fantasmes-là
00:09:38de soumission, de domination
00:09:40sont extrêmement intéressants
00:09:42et ne dénotent pas que d'une violence
00:09:44masculine, je crois qu'il y a un désir
00:09:46d'anéantissement autant chez les femmes
00:09:48que chez les hommes, mais ça
00:09:50prend beaucoup de temps à décrypter
00:09:52c'est vieux comme le monde.
00:09:54On va essayer pendant deux heures de libérer les femmes
00:09:56sexuellement et on vous invite bien sûr
00:09:58à nous rejoindre 0826 300 300
00:10:00et on retrouve Valérie dans un instant.
00:10:02Vous voulez parler
00:10:04à Brigitte Lahaye ? 0826
00:10:06300 300
00:10:0814h16
00:10:10Brigitte Lahaye Sud Radio
00:10:12Emma Becker est avec nous
00:10:14autrice le dernier
00:10:16livre Le Mal joli aux éditions
00:10:18Albin Michel et nous avons
00:10:20Valérie qui va témoigner, bonjour Valérie.
00:10:22Bonjour Brigitte
00:10:24bonjour Madame Becker
00:10:26alors moi je vous
00:10:28appelle parce que j'ai vraiment besoin
00:10:30d'être éclairée
00:10:32notamment
00:10:34sur ma relation qui est naissante
00:10:36depuis quelques mois
00:10:38alors j'ai tendance
00:10:40à dire que je suis quand même
00:10:42quelqu'un de très fidèle
00:10:44quand il y a de l'amour
00:10:46en tous les cas
00:10:48pour ma part
00:10:50il y a de la fidélité
00:10:52quand vous dites que vous êtes très fidèle
00:10:54c'est à dire que vous voulez que la fidélité
00:10:56soit la valeur du couple
00:10:58c'est bien ça ?
00:11:00ah oui tout à fait
00:11:02c'est quelque chose à laquelle je
00:11:04tiens énormément
00:11:06c'est quelque chose
00:11:08d'indispensable pour moi
00:11:10dans le couple en tous les cas
00:11:12pour moi même
00:11:14il se trouve qu'aujourd'hui
00:11:16je suis accompagnée d'une personne
00:11:18un peu plus âgée que moi
00:11:20qui a eu un passé
00:11:22comme moi
00:11:24bien sûr
00:11:26et je me pose énormément de questions
00:11:28parce que
00:11:30j'ai l'impression
00:11:32qu'effectivement
00:11:34alors je ne dis pas
00:11:36les hommes en général
00:11:38mais en tous les cas lui pour le coup
00:11:40et pour l'avoir quand même
00:11:42vécu un petit peu auparavant
00:11:44je m'aperçois que
00:11:46quand il y a du acquis
00:11:48il y a une sécurité
00:11:50quelque chose qui est acquis
00:11:52sécurise
00:11:54et c'est ce que je pense un petit peu
00:11:56mais ça sécurise
00:11:58tellement j'ai envie de dire
00:12:00que finalement
00:12:02on se détache
00:12:04on se détache de ça
00:12:06on se détache
00:12:08on se détache un petit peu
00:12:10de la personne qu'on aime
00:12:12je trouve ça
00:12:14un peu dommage
00:12:16et finalement
00:12:18je suis toujours dans l'attente
00:12:20je suis toujours
00:12:22dans l'attente en fait
00:12:24d'un geste
00:12:26d'une parole, d'un regard
00:12:28et très vite
00:12:30très vite
00:12:32ça me ramène à me dire
00:12:34effectivement encore une fois
00:12:36la femme est à la maison
00:12:38elle s'occupe
00:12:40de l'entretien
00:12:42des repas
00:12:44de ce qu'il y a à faire
00:12:46et...
00:12:48vous vivez ensemble ou pas ?
00:12:50alors
00:12:52plus ou moins oui
00:12:54je suis plus chez lui que je ne suis chez moi
00:12:56et vous êtes
00:12:58ensemble depuis combien de temps ?
00:13:00début d'année
00:13:02d'accord
00:13:04c'est très récent
00:13:06et vous avez quel âge aujourd'hui Valérie ?
00:13:08j'ai 54 ans
00:13:10d'accord
00:13:12il en a 65
00:13:14et vous avez donc l'impression
00:13:16qu'il commence déjà
00:13:18un petit peu à être moins attentionné
00:13:20à moins
00:13:22vous regarder et vous avez un peu l'impression
00:13:24que vous êtes
00:13:26vous devenez un petit peu la femme
00:13:28qui doit s'occuper de son foyer c'est ça ?
00:13:30oui oui oui
00:13:32il revendique quand on en discute
00:13:34il n'est pas très d'accord
00:13:36avec mes propos
00:13:40n'empêche que
00:13:44c'est quelqu'un qui a besoin
00:13:46énormément de bouger
00:13:48contrairement à moi
00:13:50donc il ne se gêne pas
00:13:52il ne se gêne pas
00:13:54pour partir
00:13:56parce que
00:13:58le problème Valérie
00:14:00c'est que c'est vous qui témoignez
00:14:02donc on entend votre version
00:14:04on n'entend pas la sienne
00:14:06et j'ai l'impression que
00:14:08quelque part
00:14:10vous n'arrivez pas trop
00:14:12à vous positionner vis-à-vis de lui
00:14:14et que donc vous vous retrouvez
00:14:16dans une position
00:14:18qui ne vous convient plus
00:14:20et ça je l'entends et je crois que vous le dites très clairement
00:14:22mais ça vient peut-être
00:14:24du fait que sans vous en rendre compte
00:14:26vous avez laissé
00:14:28vous l'avez laissé
00:14:30installer un petit peu
00:14:32le couple
00:14:34c'est à dire que
00:14:36lui il n'a pas changé grand chose
00:14:38dans son comportement et vous
00:14:40comme beaucoup de femmes malheureusement
00:14:42vous vous êtes laissé un petit peu
00:14:44dominer si je puis dire
00:14:46et c'est
00:14:48important de réaliser
00:14:50encore une fois
00:14:52c'est l'hypothèse que je fais
00:14:54mais si c'est ça il est encore temps de redresser la barre
00:14:56parce que vous n'êtes pas ensemble depuis très longtemps
00:14:58mais c'est à vous de le faire
00:15:00parce qu'autrement
00:15:02vous allez de plus en plus vous sentir
00:15:04dans une situation qui ne vous convient pas
00:15:06alors j'entends bien
00:15:08et je suis en partie
00:15:10d'accord avec ce que vous venez d'évoquer
00:15:12Brigitte
00:15:14je pense qu'il y a quand même
00:15:16de l'amour il y a quand même
00:15:18quelque chose parce que ça a été
00:15:20le début d'une très belle histoire
00:15:22aussi bien pour lui que pour moi
00:15:24visiblement
00:15:26puisqu'on l'a évoqué
00:15:28on en a parlé longuement
00:15:30mais pour autant
00:15:32pour autant moi je ressens
00:15:36c'est pas de la
00:15:38lassitude
00:15:40du tout du tout
00:15:44j'ai l'impression de ne plus le déconvenir
00:15:48je pense qu'il vous manque
00:15:50un des cinq langages de l'amour
00:15:52c'est la qualité
00:15:54des moments partagés
00:15:58alors il y en a encore quelques-uns
00:16:00qui sont très très forts Brigitte effectivement
00:16:04mais vous avez l'impression
00:16:06qu'il s'échappe un peu
00:16:08et que vous êtes un peu resté
00:16:10sur le carreau
00:16:12étant donné que
00:16:14j'ai le sentiment qu'il m'échappe un petit peu
00:16:16j'ai presque tendance
00:16:18à dire
00:16:20qu'est-ce que je fais
00:16:24je me mets à le tromper
00:16:28ça nous pousse hors de moi
00:16:30vous avez peur
00:16:32et du coup vous avez un comportement
00:16:34qui va aller dans le sens de votre peur
00:16:36et ça c'est surtout pas ce qu'il faut faire
00:16:38Emma Becker qu'est-ce que vous avez envie de dire à Valérie ?
00:16:40juste peut-être un commentaire
00:16:42parce que vous parliez du fait
00:16:44que ça a été un démarrage sur les chapeaux de roue
00:16:46dans une très belle histoire
00:16:48le problème des belles histoires c'est qu'il faut effectivement y survivre
00:16:50et qu'il y a dans une très belle histoire
00:16:52je pense au début les premiers mois
00:16:54qui sont évidemment très intenses
00:16:56il n'y a pas de personne à défaut
00:16:58ni vous ni l'autre
00:17:00et puis au bout d'un moment la réalité s'installe
00:17:02mais j'avais une suggestion qui vaut ce qu'elle vaut
00:17:04si vous ne vivez pas ensemble
00:17:06qu'est-ce qui vous empêche de continuer à vivre
00:17:08comme des amants, c'est-à-dire lui chez lui
00:17:10à faire sa cuisine, ses histoires, ses petits trucs
00:17:12et vous pareil
00:17:14est-ce que vous vous hésitez
00:17:16comme si vous étiez clandestinement ensemble ?
00:17:18et bien je ne suis pas équipée
00:17:20je ne suis pas très équipée
00:17:22pour ce genre de relation
00:17:24vous avez peur ?
00:17:26et je tente à dire
00:17:28et c'est ce qu'on s'était dit
00:17:30au début de notre histoire
00:17:32il était très facile effectivement
00:17:34se voir
00:17:36d'ailleurs au début
00:17:38c'était deux-trois jours
00:17:40chez lui
00:17:42une nuit
00:17:44par semaine
00:17:46et on a
00:17:48monté crescendo
00:17:50un petit peu
00:17:52et je me rends compte
00:17:54alors il a plein
00:17:56de belles choses à m'apporter
00:17:58tout comme moi
00:18:00il y a quelque chose quand même de solide
00:18:02dans cette histoire
00:18:04et pour autant
00:18:06et pour autant moi je ne veux pas
00:18:08une relation
00:18:10se séparer
00:18:12parce que pour moi c'est la porte ouverte
00:18:14à plein de choses
00:18:16vous avez peur qu'il en profite
00:18:18en fait Valérie
00:18:20c'est toute la symbolique de la sécurité
00:18:22de la liberté
00:18:24vous voulez la sécurité de vivre ensemble
00:18:26sauf que la sécurité c'est l'opposé de la liberté
00:18:28et à partir du moment où vous êtes dans cette
00:18:30demande de sécurité
00:18:32vous avez sacrifié beaucoup de choses
00:18:34et lui n'a rien sacrifié
00:18:36visiblement
00:18:38en fait oui
00:18:40il était chez lui
00:18:42il a bougé ses habitudes
00:18:44parce que
00:18:46il avait des habitudes
00:18:50oui mais Valérie
00:18:52ce qu'il faut comprendre
00:18:54là sincèrement je n'ai pas la réponse
00:18:56c'est ce que vous ressentez
00:18:58qui est juste
00:19:00ou est-ce que c'est
00:19:02votre peur qui vous fait ressentir ça
00:19:04et ça moi je n'ai pas la réponse
00:19:06je vous conseille d'aller peut-être
00:19:08plus profondément évoquer ça
00:19:10c'est une ou deux séances
00:19:12avec un thérapeute
00:19:14pour analyser vos peurs
00:19:16parce que si ça se trouve cet homme il est formidable
00:19:18il vous a accueilli, il vous aime
00:19:20il continue à gérer sa vie comme avant
00:19:22et puis vous vous avez tellement
00:19:24peur qu'il vous
00:19:26on sent chez vous une grande peur
00:19:28alors peut-être
00:19:30que ça parle aussi de votre
00:19:32passé amoureux, vous avez peut-être été
00:19:34trompés
00:19:36et donc c'est une sorte de mémoire
00:19:38comme ça
00:19:40qui vous fait croire que tous les hommes
00:19:42sont infidèles
00:19:44je pense qu'il faut aller régler ça
00:19:46parce que sinon vous allez mettre fin à cette belle histoire
00:19:48qui semble-t-il moi pour l'instant je crois que cet homme
00:19:50il vous aime, il n'y a pas de raison sinon il n'aurait pas
00:19:52accepté que vous vous installiez chez lui
00:19:54donc allez régler
00:19:56cette histoire de peur pour voir si
00:19:58elle est vraie
00:20:00qu'est-ce que ça cache
00:20:02on verra bien ce que vous arrivez à trouver
00:20:04il me semble que c'est en vous
00:20:06en tout cas qu'il faut trouver la réponse
00:20:08on fait une petite pause
00:20:10on se retrouve pour le Love Conseil
00:20:12sensations et émotions
00:20:14et vous bien sûr au 0826-300-300
00:20:16à tout de suite
00:20:1814h-16h
00:20:20Brigitte Lahaye Sud Radio
00:20:22le Love Conseil
00:20:24alors Emma Baker
00:20:26vous pouvez bien sûr réagir à ce Love Conseil
00:20:28je vais parler des sensations et des émotions
00:20:30je ne sais pas si vous avez remarqué
00:20:32mais il y a beaucoup de gens qui ont beaucoup de mal
00:20:34avec leurs émotions, qu'ils n'arrivent pas trop
00:20:36non seulement à les repérer
00:20:38mais aussi à les canaliser
00:20:40alors un des bons moyens de détourner
00:20:42notre attention d'une émotion qui
00:20:44justement nous envahit
00:20:46et bien ça consiste à produire des sensations
00:20:48et par exemple
00:20:50je prends le premier exemple
00:20:52qui m'y est sous la main, vous avez un glaçon dans la main
00:20:54et bien cette sensation de froid
00:20:56que vous allez ressentir va l'emporter
00:20:58sur une émotion
00:21:00que ce soit une émotion de joie, de colère
00:21:02de tristesse
00:21:04et donc le tout
00:21:06c'est de trouver chacun quelque chose
00:21:08qui peut à tout moment vous détourner d'une émotion
00:21:10qui serait dérangeante comme la colère
00:21:12évidemment
00:21:14alors vous pouvez inventer votre gris-gris
00:21:16ça peut être une toute petite balle que vous avez dans la poche
00:21:18ça peut être un élastique autour du poignet
00:21:20que vous pouvez étirer
00:21:22et relâcher à l'infini
00:21:24si à un moment donné vous êtes un peu submergé par une émotion
00:21:26que vous n'arrivez pas à comprendre
00:21:28et bien sûr il y a la respiration
00:21:30qui est un excellent moyen
00:21:32de revenir à la sensation et qui à ce moment là
00:21:34va calmer n'importe quelle émotion
00:21:36moi je suis évidemment pour la respiration
00:21:38parce que c'est quelque chose
00:21:40qui nous remet avec notre monde intérieur
00:21:42mais si vous n'en êtes pas là
00:21:44et bien prenez l'élastique
00:21:46ou une balle ou je ne sais quoi d'autre
00:21:48mais on remarque
00:21:50souvent que les gens quand ils sont
00:21:52un petit peu
00:21:54énervés ou etc
00:21:56vont se mettre à gribouiller, à triturer
00:21:58et ce n'est pas idiot
00:22:00il faut au contraire les encourager
00:22:02parce qu'une sensation
00:22:04éloigne de l'émotion
00:22:06qu'on n'arrive pas à gérer
00:22:08alors évidemment plus la sensation est agréable
00:22:10plus c'est efficace
00:22:12mais parfois il y a des gens qui préfèrent une sensation
00:22:14douloureuse et par exemple
00:22:16j'ai déjà vu des gens qui quand ils ont
00:22:18un petit problème et qu'ils ont besoin de se recentrer
00:22:20ils vont se mettre à se
00:22:22pincer ou à se griffer
00:22:24ou à se mordre et ça marche très très bien
00:22:26tout à fait, je n'ai rien à ajouter
00:22:28à part qu'effectivement en cas d'angoisse
00:22:30subite, la respiration
00:22:32le fait de se crisper très fort
00:22:34parce que quand on se relâche après d'un seul coup
00:22:36on va beaucoup mieux et puis toujours se tenir
00:22:38les mains occupées quand on a le cafard
00:22:40ça pour moi c'est souverain, s'occuper
00:22:42des tâches subalternes
00:22:44absolument, bonjour Laurence
00:22:46merci d'être avec nous
00:22:48bonjour Brigitte, bonjour Emma
00:22:50alors vous faites un métier d'homme Laurence je crois
00:22:52oui, je suis dans
00:22:54le bâtiment et je suis sur
00:22:56les chantiers
00:22:58depuis que j'ai
00:23:0025 ans
00:23:02et sur les chantiers on m'appelle la fille
00:23:06et ça vous plaît quand on vous appelle la fille
00:23:08ou pas ? Pas trop non parce que
00:23:10c'est jamais très très
00:23:12très très, enfin d'abord
00:23:14parce que d'abord je ne me positionne pas comme
00:23:16une fille, je me positionne comme une professionnelle
00:23:18et ça me dérange
00:23:20un peu, mais moins maintenant
00:23:22plus jeune en tout cas ça me dérangeait
00:23:24qu'on me catégorise
00:23:26comme une fille et non pas
00:23:28comme une professionnelle
00:23:30maintenant ça me dérange moins
00:23:32mais c'est quand même quelque chose
00:23:34qui a toujours été mis
00:23:36en avant et qui m'a
00:23:38toujours desservie quoi qu'on en dise
00:23:40même si on prône
00:23:42l'égalité, même si on prône
00:23:44de manière
00:23:46c'est pas compliqué, mon compagnon
00:23:48le père de mes enfants a la même formation
00:23:50que moi, on a commencé à travailler
00:23:52en même temps, au même âge
00:23:54et dès que
00:23:56j'ai eu mon deuxième enfant il a eu
00:23:5830% de plus de salaire que moi
00:24:00alors qu'on a fait le même
00:24:02métier depuis le début tout le temps
00:24:04Et
00:24:06pourquoi ? Parce que vous avez
00:24:08dû vous arrêter ? Parce que
00:24:10tout simplement parce que
00:24:12c'est un homme, vous pensez que naturellement
00:24:14ou alors est-ce qu'il s'est
00:24:16battu pour avoir une augmentation ?
00:24:18Même pas non, parce que
00:24:20quand j'étais aller voir mon patron en lui disant
00:24:22je comprends pas pourquoi je suis pas augmentée
00:24:24on m'a dit
00:24:26parce que votre statut de maman
00:24:28n'est pas compatible avec le chantier
00:24:30donc on peut pas vous mettre sur un chantier
00:24:32donc on vous met
00:24:34dans des tâches qui sont
00:24:36moins bien
00:24:38cotées on va dire
00:24:40donc c'était mon statut de maman
00:24:42je dis le statut de papa
00:24:44ça apporte quoi ou ça enlève quoi
00:24:46on m'a jamais dit
00:24:48parce qu'en plus on était dans la même entreprise
00:24:50donc c'était pas compliqué
00:24:52donc
00:24:54voilà
00:24:56on m'a aussi dit
00:24:58que quand j'ai annoncé
00:25:00ma deuxième grossesse on m'a dit ah bon déjà ?
00:25:02Oui
00:25:04excusez-moi je demande l'autorisation
00:25:06Non mais
00:25:08Laurence il faut arrêter
00:25:10de se voiler la face
00:25:12on sait très bien qu'il y a des chefs d'entreprise qui préfèrent
00:25:14choisir un travail
00:25:16égal à un homme
00:25:18parce qu'il sait très bien qu'une jeune femme de 25 ans
00:25:20elle risque d'avoir
00:25:22une ou deux grossesses
00:25:24enfin je veux dire
00:25:26on le sait très bien
00:25:28et je vois pas quelle loi pourrait empêcher
00:25:30ce genre de choses
00:25:32en même temps
00:25:34la question que j'ai envie de vous poser Laurence
00:25:36qu'est-ce qui fait que vous avez eu envie de choisir ce métier ?
00:25:38ça a été complètement
00:25:40par hasard
00:25:42ça j'y crois pas
00:25:44en fait peut-être que
00:25:46quand on sort de prépa
00:25:48on passe des concours d'ingénieur
00:25:50et en fait
00:25:52j'ai réussi une école
00:25:54et je devais suivre mon mari
00:25:56sur Paris donc je suis allée
00:25:58dans cette école
00:26:00parce qu'elle était sur Paris en fait
00:26:02et donc en fait voilà
00:26:04et donc là on voit bien
00:26:06que le fait d'être femme
00:26:08au fait que vous avez suivi votre mari
00:26:10donc du coup suivi sa profession
00:26:12vous avez eu envie d'avoir des enfants
00:26:14donc vous avez subi un salaire moindre
00:26:16et
00:26:18en fait c'est
00:26:20votre condition de femme finalement
00:26:22qui a joué beaucoup
00:26:24dans votre vie
00:26:26ah tout à fait
00:26:28et alors en même temps aujourd'hui
00:26:30est-ce que vous regrettez d'avoir suivi votre mari
00:26:32est-ce que vous regrettez d'avoir eu des enfants ?
00:26:34non pas du tout
00:26:36non mais par contre
00:26:38c'est
00:26:40ce que je regrette c'est en fait
00:26:42d'avoir chaque fois fait des choix par défaut
00:26:44parce que
00:26:46quand je voulais faire du chantier on m'a dit
00:26:48non non vous êtes maman donc c'est pas possible
00:26:50donc je me suis retrouvée dans un bureau
00:26:52dans un bureau
00:26:54on m'a promis la direction du bureau
00:26:56puis après on m'a dit bah non
00:26:58parce que les gens du bureau ne veulent pas être dirigés par une femme
00:27:00donc je ne pourrais pas te donner la direction
00:27:02bon d'accord
00:27:04donc j'ai quitté l'entreprise
00:27:06et chaque fois j'ai fait des choix par défaut
00:27:08parce que chaque fois
00:27:10je me butais à
00:27:12un non
00:27:14merci de votre témoignage
00:27:16parce que ça montre la réalité de ce que c'est
00:27:18être une femme et puis
00:27:20voilà tout on peut raconter ce qu'on veut mais
00:27:22et enfin
00:27:24Emma Becker qu'est-ce que vous avez envie d'ajouter ?
00:27:26c'est un tableau criant
00:27:28de tout justement
00:27:30les choix que les femmes sont obligées de faire
00:27:32ou qu'on fait pour elles
00:27:34à cause de leurs conditions
00:27:36enfin ce sont des choses contre lesquelles on peut malheureusement
00:27:38difficilement se défendre
00:27:40enfin si bien sûr
00:27:42il y a des lois pour nous aider mais enfin il y a quand même
00:27:44tout un monde qui s'élève contre ces lois
00:27:46ce que vous décrivez là c'est
00:27:48un microscope de la vie professionnelle
00:27:50et sociale des femmes
00:27:52quand j'ai fait ma première grossesse
00:27:54quand j'étais enceinte
00:27:56pour la première fois
00:27:58mon comptable, enfin le RH
00:28:00pour lui demander comment se passaient les congés maternités
00:28:02il m'a dit je sais pas j'en ai jamais fait encore
00:28:04mais il faut dire
00:28:06peut-être pas à l'heure des charges mais enfin quand même pour expliquer
00:28:08que vous avez choisi un métier
00:28:10extrêmement rare j'imagine
00:28:12parmi vos consoeurs
00:28:14je pense qu'il y en a peu qui font le même boulot que vous
00:28:16vous devez faire jurisprudence
00:28:18quand j'ai
00:28:20commencé on était 10%
00:28:22maintenant on commence à être
00:28:2420-30% à peu près
00:28:26c'est pas anodin
00:28:28il m'est arrivé de faire des chantiers
00:28:30où tout l'encadrement était féminin
00:28:34oui mais c'est à dire que
00:28:36on a un peu l'image
00:28:38dans le bâtiment des hommes
00:28:40qui portent
00:28:42des sacs de ciment
00:28:44je caricature mais en effet
00:28:46il y a quand même des tas de métiers
00:28:48dans le bâtiment où on n'est pas obligé
00:28:50d'être un homme
00:28:52mais on ne va pas plus haut, on ne devient pas non plus
00:28:54chef
00:28:56on ne devient pas chef d'agence, on ne devient pas
00:28:58directeur régional
00:29:00on reste chaque fois dans l'opérationnel
00:29:02de toute façon
00:29:04Laurence
00:29:06votre témoignage
00:29:08il est criant de vérité
00:29:10il n'y a pas d'autre chose à dire
00:29:14et encore une fois
00:29:16à l'inverse
00:29:18je dis ça un petit peu parce que je sais
00:29:20qu'il y a aussi des hommes qui nous écoutent et c'est ce qu'ils doivent penser
00:29:22à l'inverse
00:29:24un juge
00:29:26pour les affaires familiales
00:29:28il donnera plus facilement la garde à la femme
00:29:30qu'à l'homme
00:29:34qu'est-ce qu'on peut faire
00:29:36pour que la société soit plus
00:29:38égalitaire
00:29:40tout en acceptant nos différences
00:29:42ça serait
00:29:44possible je pense d'avancer dans ce sens là
00:29:46quand on n'entendra plus
00:29:48certaines féministes
00:29:50dire qu'une femme c'est comme un homme
00:29:52parce que c'est pas vrai
00:29:54c'est pas vrai
00:29:56c'est ça mais
00:29:58moi les deux garçons j'ai essayé de les élever
00:30:00dans le respect de la femme
00:30:02bon ça ils respectent les femmes
00:30:04mais il y a des tâches pour lesquelles ils disent non fais-le toi
00:30:06c'est toi la femme fais-le toi
00:30:08pourtant
00:30:10j'ai essayé de les élever dans l'égalité
00:30:12mais il y a une espèce
00:30:14de naturel quoi
00:30:16je sais pas si c'est du naturel
00:30:18mais c'est ça qui est terrible
00:30:20c'est qu'en plus il nous incombe à nous les femmes
00:30:22de démêler cet écheveau et de savoir
00:30:24qui à travers nous éduque
00:30:26nos enfants, est-ce que ce sont encore nos mères
00:30:28et nos grands-mères, c'est-à-dire l'éducation qu'on a reçue
00:30:30parce que je me doute bien, moi aussi j'ai deux garçons
00:30:32et je voudrais faire comme vous, je voudrais en faire
00:30:34des hommes un peu plus fonctionnels
00:30:36que ceux qu'on a pu connaître nous
00:30:38je crois que c'est une responsabilité
00:30:40énorme et il faudrait
00:30:42pour pouvoir leur donner l'éducation qu'on voudrait
00:30:44déjà réussir à se défaire de la nôtre
00:30:46et tout ça fait partie de ce processus
00:30:48je crois de libération intérieure
00:30:50qui est le travail d'une vie
00:30:52en même temps
00:30:54je crois
00:30:56Laurence que les hommes
00:30:58je parle pas des abrutis
00:31:00qu'il faut stigmatiser
00:31:02je pense quand même
00:31:04que la plupart des hommes ont
00:31:06un respect
00:31:08de la femme
00:31:10et quand ils vous appellent la fille
00:31:12je pense qu'en même temps
00:31:14ils sont prêts
00:31:16moi je l'entends
00:31:18quand j'ai parfois des femmes
00:31:20qui sont camionneurs, qui témoignent
00:31:22s'il y a un truc à porter
00:31:24il y a toujours un homme qui vient pour l'aider
00:31:26oui c'est vrai
00:31:28donc je crois qu'il faut aussi
00:31:30essayer de
00:31:32comprendre ça
00:31:34et puis voir comment
00:31:36de toute façon la société évolue énormément
00:31:38et moi je suis
00:31:40d'une nature terriblement optimiste
00:31:42mais votre témoignage
00:31:44me fait plaisir parce que ça montre bien
00:31:46qu'il suffit pas
00:31:48qu'il y ait des lois
00:31:50parce que sur le terrain de toute façon
00:31:52chacun décide
00:31:54un petit peu
00:31:56moi j'ai pas manqué un jour
00:31:58pour enfant malade dans toute ma carrière
00:32:00d'abord ça n'existe pas
00:32:02je crois dans les pensions du bâtiment
00:32:04pour les femmes
00:32:06c'est quelque chose
00:32:08qui n'existait pas
00:32:10pas de jour pour enfant malade
00:32:12puisque comme c'est des hommes en majorité
00:32:14ils ont leur femme qui s'en débrouille
00:32:16et c'est là qu'on voit
00:32:18justement c'est pas tant le problème
00:32:20que vous n'ayez pas eu de jour
00:32:22pour enfant malade, c'est plutôt que ça ne soit pas prévu
00:32:24dans le cas où des pères
00:32:26soient obligés de rester à la maison
00:32:28c'est bien là qu'on voit qu'il y a quand même un problème structurel
00:32:30qui considère que les femmes
00:32:32s'occupent des gosses et tous ces mecs qui bossent
00:32:34sur des chantiers sont complètement exonérés
00:32:36des gardes d'enfants
00:32:38c'est quand même un problème
00:32:40on ne peut pas atteindre l'égalité si on ne responsabilise pas
00:32:42un peu plus les pères
00:32:44oui, ou alors on va avoir
00:32:46de plus en plus de femmes qui ne voudront pas d'enfants
00:32:48et c'est pas ce que la société veut non plus
00:32:50mais est-ce que c'est pas confortable d'avoir des enfants
00:32:52dans ces circonstances là, c'est bien vrai
00:32:54je les défend aussi à l'inverse
00:32:56c'est que récemment
00:32:58on cherchait à embaucher
00:33:00quelqu'un dans notre bureau d'études
00:33:02et mon patron me dit
00:33:04moi il y a un jeune que j'aurais bien pris
00:33:06il me dit qu'il veut partir de Bonhomme pour aller chercher
00:33:08ses enfants à l'école
00:33:10et puis alors
00:33:12c'est pas possible
00:33:14si j'aurais été une secrétaire je lui aurais dit oui
00:33:16pourquoi lui tu lui dis non
00:33:18et voilà
00:33:20donc d'emblée il n'a pas été choisi
00:33:22parce qu'il voulait aller chercher
00:33:24ses enfants à l'école
00:33:26moi je trouve ça personnellement révoltant pour les femmes
00:33:28évidemment, mais je trouve ça aussi très triste
00:33:30pour les hommes à qui on interdit
00:33:32quelque part de s'occuper
00:33:34de leurs enfants, de prendre la place
00:33:36qu'ils méritent et qu'ils devraient occuper
00:33:38c'est révoltant à tous les niveaux ce que vous racontez là
00:33:40oui mais il a quel âge ce patron
00:33:42il est vieux j'imagine
00:33:44il a une petite cinquantaine
00:33:46enfin il n'est pas
00:33:48si vieux que ça
00:33:50c'est le métier très masculin
00:33:52je pense
00:33:54je pense quand même que ça évoluera
00:33:56c'est à dire que je pense
00:33:58que dans 20 ans
00:34:00parce qu'on avance quand même beaucoup
00:34:02sur le fait que les hommes
00:34:04vont aussi chercher leurs enfants à l'école
00:34:06donc je pense qu'on avance
00:34:08c'est vrai que pour l'instant
00:34:10votre constat
00:34:12il est consternant
00:34:14Laurence nous parle d'un monde très exceptionnellement masculin
00:34:16où je pense que ces choses là
00:34:18bougent beaucoup plus lentement que dans un bureau lambda
00:34:20oui certainement
00:34:22bon
00:34:24bravo, tenez bon Laurence
00:34:26merci en tout cas
00:34:28merci de votre témoignage
00:34:30on fait une petite pause
00:34:32on se retrouve dans un instant avec Émilie
00:34:34qui va réagir
00:34:46avec Emma Baker
00:34:48on se pose la question de la liberté des femmes
00:34:50aujourd'hui en ce 21ème siècle
00:34:52les choses avancent
00:34:54mais peut-être pas aussi vite que les femmes
00:34:56aimeraient
00:34:58vous avez le droit de prendre la parole
00:35:00vous êtes là aussi pour réagir
00:35:02notamment si vous êtes chef d'entreprise
00:35:04et que vous avez entendu le témoignage de Laurence
00:35:06que vous avez envie de réagir
00:35:08Émilie bonjour
00:35:10bonjour à votre amitié Emma
00:35:12bonjour
00:35:14merci Émilie de témoigner
00:35:16en tout cas on sent à votre voix
00:35:18une femme dynamique
00:35:20d'accord
00:35:22peut-être mais en même temps
00:35:24c'est pas simple
00:35:26et
00:35:28moi je réagis dans le sens où
00:35:30j'ai voulu
00:35:32en fait j'ai été élevée
00:35:34par une maman qui me disait tout le temps
00:35:36un homme ne sert à rien
00:35:38il faut être autonome
00:35:40il faut
00:35:42avoir à dépendre d'eux
00:35:44et je trouvais ça
00:35:46un homme ne sert à rien c'est un discours
00:35:48toxique
00:35:50je le dis très haut et très fort
00:35:52mais
00:35:54c'est difficile
00:35:56un monde sans homme je pense que ce serait un monde bien triste
00:35:58maintenant qu'on puisse dire
00:36:00à sa fille qu'il faut
00:36:02faire attention etc
00:36:04ok mais un homme ça sert à rien
00:36:06je pense que c'est
00:36:08vous semblez d'accord avec ça
00:36:10oui complètement moi j'ai été justement
00:36:12pas de père à la maison
00:36:14avec maman seule
00:36:16on était
00:36:18avec vraiment ce discours là
00:36:20et ma soeur et moi on a
00:36:22souffert et moi
00:36:24j'ai trouvé ça horrible et je voulais
00:36:26surtout pas avoir cette vie là justement
00:36:28et j'ai voulu prouver
00:36:30qu'il fallait un père
00:36:32et aussi un mari
00:36:34bon ça n'a pas forcément été une réussite
00:36:36parce que c'était pas forcément le bon pour moi
00:36:38mais
00:36:40aujourd'hui je suis séparée
00:36:42avec mes enfants
00:36:44j'ai jamais eu
00:36:46vraiment pas ce discours là
00:36:48parce que je trouve que c'est
00:36:50effectivement
00:36:52destructeur moi ça a été compliqué
00:36:54de me construire après et je reste
00:36:56convaincue que seule c'est pas du tout
00:36:58un équilibre
00:37:00ni pour les enfants ni pour une femme
00:37:04le fait de tout porter est terriblement
00:37:06difficile mais c'est pas ça la liberté
00:37:08parce que ça
00:37:10c'est une prison dorée
00:37:12oui tout à fait
00:37:14je sais pas mais une prison
00:37:16parce qu'on est enfermé dans
00:37:18le quotidien, les obligations
00:37:20le fait que
00:37:22il y a les enfants
00:37:24ça prend beaucoup de temps, que le travail
00:37:26est indispensable
00:37:28au minimum
00:37:30ben oui parce qu'il faut
00:37:32gagner sa vie pour pouvoir
00:37:34nourrir les enfants
00:37:36et il reste pas beaucoup de place pour
00:37:38vivre pour soi
00:37:40alors ça c'est important
00:37:42ce que vous venez de dire justement Emilie
00:37:44est-ce que la liberté finalement c'est
00:37:46quelques moments qu'on a dans la journée
00:37:48qui sont rien que pour nous, moi je trouve que c'est
00:37:50une belle définition peut-être aussi
00:37:52me semble-t-il Emma Bécard, qu'est-ce que vous en pensez ?
00:37:54ah ben moi j'ai toujours pensé que c'était ça
00:37:56que la liberté à partir du moment déjà où
00:37:58on a des enfants mais où on a des gens autour de nous
00:38:00qui comptent sur nous, la liberté ne peut
00:38:02être savourée que par petits instants
00:38:04plus ou moins fugaces
00:38:06malheureusement
00:38:08après moi ce que j'entends de ce que vous dit votre mère
00:38:10je connais pas le contexte mais si elle était
00:38:12elle-même séparée et tout ça c'était peut-être
00:38:14une façon de dire ne fais pas la même erreur que moi
00:38:16ne te mets pas dans une situation où tu
00:38:18dépends financièrement, émotionnellement
00:38:20d'un homme, ce qui je pense
00:38:22est une bonne ligne
00:38:24de conduite à donner aux femmes
00:38:26en général, après que vous vous l'ayez perçu
00:38:28comme un homme ça ne sert à rien
00:38:30ça vous gâche votre temps
00:38:32il y a du vrai, il peut y avoir du vrai aussi
00:38:34parce que encore une fois on a
00:38:36appris aux femmes à dépendre des hommes
00:38:38donc c'est bien aussi qu'on nous explique qu'on peut
00:38:40être complète sans forcément
00:38:42avoir la présence d'un homme
00:38:44que même la sexualité peut très bien à certains moments
00:38:46se passer d'un homme
00:38:48mais je comprends que ce que vous vous avez
00:38:50perçu c'était quelque chose
00:38:52de beaucoup plus douloureux dans votre tête de petite fille
00:38:54oui oui c'était ça
00:38:56en fait le problème de remonter au dessus
00:38:58elle a tout perd d'un père autoritaire
00:39:00et d'une mère totalement
00:39:02soumise
00:39:04et qui
00:39:06ne pouvait décider de rien
00:39:08même pas de ses sous, qu'elle gagnait malheureusement
00:39:10et elle même
00:39:12ma mère n'a pas voulu vivre ça
00:39:14et elle était elle totalement
00:39:16indépendante
00:39:18et la séparation
00:39:20avec mon père ne l'a pas fait souffrir
00:39:22du tout
00:39:24après moi je pense que
00:39:26cette formule toxique de un homme
00:39:28ça sert à rien, on peut aussi le lire
00:39:30de façon positive
00:39:32personne ne devrait servir
00:39:34à quoi que ce soit, il faudrait que
00:39:36l'autre soit dans notre vie une réjouissance
00:39:38éventuellement un agrément
00:39:40un soutien, mais que l'autre
00:39:42n'ait pas de par son existence
00:39:44une fonction qui nous sauve
00:39:46de nous même
00:39:48je crois
00:39:50qu'on a
00:39:52loupé le coche
00:39:54on est passé
00:39:56du couple à l'époque
00:39:58avant la guerre
00:40:00et avant les années 60
00:40:02du couple qui s'associait pour pouvoir
00:40:04élever les enfants et vivre un peu mieux
00:40:06parce que
00:40:08vivre seul ça coûte plus cher que
00:40:10vivre à deux et on est passé
00:40:12d'un couple solidaire
00:40:14à un couple qui doit
00:40:16s'aimer et c'est parce qu'il s'aime
00:40:18mais je crois qu'on
00:40:20il me semble
00:40:22qu'il y a un juste milieu à trouver
00:40:24entre ces deux extrêmes
00:40:26et là
00:40:28pour l'instant on a tout faux
00:40:30élever seul des enfants
00:40:32c'est compliqué
00:40:34il faut avoir un homme aussi
00:40:38ou alors il faut avoir un super salaire
00:40:40mais si on a un super salaire on bosse
00:40:42plus que 8h par jour
00:40:46et quoi qu'on en dise
00:40:48même si on pourrait améliorer
00:40:50le nombre de crèches
00:40:52même si on pouvait améliorer
00:40:54on fait pas non plus des enfants pour les confier
00:40:56à quelqu'un d'autre
00:40:58je crois que c'est un
00:41:00vrai problème
00:41:02on va y arriver
00:41:04j'ai tendance à penser qu'on va y arriver
00:41:06les femmes changent, les hommes changent
00:41:08mais on n'y arrivera qu'en essayant
00:41:10ensemble de se comprendre
00:41:12et de construire
00:41:14et peut-être que
00:41:16moi c'est ce que je dis
00:41:18souvent aussi
00:41:20ne croyons pas que l'amour
00:41:22le bel amour passionnel va durer toute une vie
00:41:24donc associons-nous
00:41:26plutôt à un homme
00:41:28en tant que femme avec qui
00:41:30on s'entend bien
00:41:32et avec qui on va pouvoir négocier
00:41:34une relation affective cohérente pour les deux
00:41:36et faisons ensemble
00:41:38des enfants
00:41:40j'ai tendance à penser qu'il y a quelque chose de cet ordre-là
00:41:42à réfléchir
00:41:44c'est compliqué aussi de choisir
00:41:46quelqu'un à un moment donné de sa vie
00:41:48et d'évoluer dans la même direction
00:41:50c'est pas non plus évident
00:41:52parce qu'à l'âge où on fait des enfants
00:41:54on est encore en train de se construire
00:41:56on ne sait pas qui on est
00:41:58il y a des blessures
00:42:00et du couple parental qu'on a
00:42:02je ne sais pas comment vous avez choisi cet homme
00:42:04mais certainement plus par réaction
00:42:06que par
00:42:08intelligence amoureuse
00:42:10qu'on ne peut pas
00:42:12c'est exactement ça
00:42:14ça ne m'amenait pas vers une liberté
00:42:16ça m'a enfermée dans des souffrances
00:42:18est-ce que vous avez
00:42:20une bonne relation avec le père des enfants ?
00:42:22du tout
00:42:24ça s'est fini
00:42:26et les enfants
00:42:28en ont souffert
00:42:30en pâtissent encore
00:42:32parce qu'il y a eu
00:42:34beaucoup trop de souffrances
00:42:36est-ce que vous étiez très amoureuse du père des enfants ?
00:42:38du tout
00:42:40c'était juste
00:42:42je vais prouver à ma mère qu'elle a tort
00:42:44j'ai voulu
00:42:46espérer trouver quelqu'un
00:42:48qui était prêt à construire une famille
00:42:50mais peut-être devriez-vous
00:42:52c'est plus facile à dire qu'à faire
00:42:54c'est vrai qu'au lieu d'un ratage
00:42:56c'est tout simplement une étape
00:42:58dans cette aventure qu'est votre existence
00:43:00vous êtes gourée sur ce point
00:43:02mais ça vous a fait évoluer aussi
00:43:04ça vous aura certainement amené vers le prochain
00:43:06qui existe déjà
00:43:08qui est déjà dans le coin
00:43:10même si vous ne le connaissez pas encore
00:43:12je le vis comme ça
00:43:14je tends à y réfléchir
00:43:16comme ça
00:43:18entre le ressenti
00:43:20et la réflexion
00:43:22je suis pas encore très au point
00:43:24vous avez encore de nombreuses années
00:43:26pour être une femme libre
00:43:28épanouie
00:43:30mais en même temps bravo
00:43:32parce que vous allez
00:43:34en faire quelque chose
00:43:36de ces ratages
00:43:38on vous souhaite en effet
00:43:40de trouver cet homme qui vous permettra
00:43:42de prouver à votre mère
00:43:44qu'un homme ça sert à quelque chose
00:43:46et oui
00:43:48en tout cas merci Emily
00:43:50on va continuer bien sûr
00:43:52dans cette deuxième heure
00:43:54à évoquer
00:43:56quoi qu'on en dise
00:43:58c'est peut-être pas simple d'être un homme libre
00:44:00mais je crois que c'est quand même plus simple
00:44:02me semble-t-il
00:44:04que d'être une femme libre
00:44:06on verra, on a encore une heure
00:44:08pour essayer de débattre
00:44:10dans un instant
00:44:12c'est les infos
00:44:14puis comme toujours il y a une petite devinette
00:44:16avant les infos, elle m'amuse beaucoup
00:44:18et madame regarde beaucoup
00:44:20Top Chef, vous savez cette émission
00:44:22qui montre comment faire
00:44:24la cuisine et son mari lui dit
00:44:26mais je vois pas pourquoi tu regardes cette émission
00:44:28de toute façon tu fais très mal la cuisine
00:44:30qu'est-ce que répond cette femme
00:44:32la réponse
00:44:34c'est après les infos
00:44:36et puis on vous invite évidemment vous aussi à réagir
00:44:38les hommes peuvent réagir bien sûr
00:44:400 826 300 300
00:44:42à tout de suite
00:44:44dans un instant
00:44:46Brigitte Lahaye, Sud Radio
00:44:4814h16
00:44:50Brigitte Lahaye, Sud Radio
00:44:52on évoque le sujet des
00:44:54femmes libres avec Emma Becker
00:44:56une femme libre romancière
00:44:58et je vous invite vraiment
00:45:00à lire son dernier livre
00:45:02Le Mal joli aux éditions Alba Michel
00:45:04qui montre bien que
00:45:06c'est pas si simple d'être libre
00:45:08affectivement et sexuellement
00:45:10parce que notre coeur
00:45:12notre coeur bat très vite
00:45:14la chamade
00:45:16et puis on vous invite évidemment
00:45:18à réagir au 0 826 300 300
00:45:20alors la réponse à ma devinette
00:45:22c'est une femme qui regarde Top Chef
00:45:24son mari lui la critique puisque de toute façon
00:45:26elle fait pas bien la cuisine, qu'est-ce qu'elle répond
00:45:28tu regardes bien des pornos et tu sais pas baiser
00:45:30et bien c'est tout à fait l'excellente réponse
00:45:32bravo, bravo Emma Becker
00:45:34alors avant de donner la parole à Flora
00:45:36on va décoder la devise du jour
00:45:38aller vers l'avant et non pas fuir
00:45:40et c'est vrai que
00:45:42c'est pas la même chose que de fuir
00:45:44une situation qui ne convient pas
00:45:46donc on a l'impression qu'on va vers l'avant
00:45:48et aller vraiment vers l'avant
00:45:50parce que le premier ça consiste
00:45:52à courir et à se donner l'illusion
00:45:54qu'on fait quelque chose pour ne pas subir
00:45:56mais sans forcément aller dans la bonne direction
00:45:58en revanche aller de l'avant
00:46:00et bien ça se fait généralement
00:46:02en confiance et surtout
00:46:04avec le sentiment d'avoir fait le bon choix
00:46:06et j'appuie sur
00:46:08cette notion de bon choix puisqu'on parle
00:46:10de liberté aujourd'hui
00:46:12oui et puis je crois surtout que fuir
00:46:14implique de partir avec tout ce qu'on a
00:46:16sur soi alors qu'aller de l'avant je crois
00:46:18être libre implique de parfois
00:46:20faire un sacrifice et abandonner
00:46:22quelque chose derrière soi même si ça n'est qu'une illusion
00:46:24sur soi même, sur sa situation
00:46:26absolument
00:46:28Flora bonjour
00:46:30oui bonjour Brigitte, bonjour Emma Becker
00:46:32merci de réagir
00:46:34Flora, donc votre mère
00:46:36était femme au foyer
00:46:38non elle travaillait
00:46:40mais elle faisait
00:46:42comment dire
00:46:44elle agissait comme une femme au foyer
00:46:46d'accord
00:46:48c'est à dire qu'elle s'occupait de tout
00:46:50c'est ça
00:46:52elle s'inscrivait dans l'éducation des enfants
00:46:54dans la bonne cuisine
00:46:56le ménage
00:46:58c'était
00:47:00sur l'étiquette et elle n'en sortait pas
00:47:02mais elle était heureuse
00:47:04d'être dans ce système là
00:47:06parce qu'il y a des femmes
00:47:08et d'ailleurs moi je reconnais que moi aussi
00:47:10j'aime bien que mon intérieur soit nickel
00:47:12et je suis capable de
00:47:14prendre un balai sans aucun problème
00:47:16donc est-ce qu'elle était heureuse
00:47:18parce que c'est ça la question
00:47:20je pense qu'elle ne connaissait pas autre chose
00:47:22donc oui
00:47:24elle y trouvait son contact
00:47:26elle s'en plaignait pas
00:47:28non
00:47:30c'était une génération où ils sont
00:47:32ils étaient beaucoup dans le fer
00:47:34il y avait
00:47:36une éducation aussi
00:47:38et qu'elle a transmise
00:47:40je me suis inscrite
00:47:42aussi dans ça
00:47:44je n'ai pas pu me défaire de cette éducation
00:47:46où le bien manger
00:47:48est important
00:47:50la maison familiale
00:47:52aussi
00:47:54et d'ailleurs je le travaille beaucoup aujourd'hui
00:47:56cette maison familiale
00:47:58voilà
00:48:00et du coup je me questionne
00:48:02de ce carcan là
00:48:04voilà
00:48:06et en même temps je me dis
00:48:08aujourd'hui à travers la jeune génération
00:48:10j'ai une fille qui a 20 ans
00:48:12et je me dis à trop vouloir s'affranchir
00:48:14de tout aussi
00:48:16les moindres contraintes
00:48:18les moindres frustrations surtout dans le couple
00:48:20je vois
00:48:22on fuit, on veut cette liberté
00:48:24mais à quel prix quoi
00:48:26voilà
00:48:28et oui
00:48:30c'est toujours la même histoire
00:48:32il faut faire les choses
00:48:34qu'on a envie de faire parce qu'on considère
00:48:36que c'est bien
00:48:38mais il ne faut pas se sentir obligé
00:48:40tout le temps
00:48:42et se trouver le juste milieu
00:48:44et puis je crois surtout
00:48:46qu'il y a aussi cette espèce
00:48:48de tyrannie d'être mieux que nos mères
00:48:50nos grands-mères, de vouloir toujours être
00:48:52plus libérée
00:48:54est-ce que c'est forcément
00:48:56constructif
00:48:58d'aller contre ses instincts
00:49:00si vous ça vous fait plaisir d'avoir une belle maison
00:49:02des enfants bien nourris
00:49:04bien élevés au lit à l'heure
00:49:06je vois pas tellement où est le problème
00:49:08c'est-à-dire
00:49:10il y a aussi un truc qui est la multiplication
00:49:12des possibilités, forcément ça devient
00:49:14affolant de se dire mais j'ai cette vie
00:49:16mais je pourrais en avoir dix autres
00:49:18et cette liberté-là
00:49:20peut-être aussi
00:49:22une forme d'oppression parce que du coup
00:49:24on ne sait plus quoi désirer
00:49:26trop de liberté ça n'a pas de sens
00:49:28mais là où vous avez raison
00:49:30Flora, c'est que
00:49:32votre fille
00:49:34si elle veut absolument rester libre
00:49:36elle risque de passer aussi à côté d'une vie sentimentale
00:49:38qui parfois a beaucoup
00:49:40de charme
00:49:42et d'intérêt
00:49:44c'est ce que j'observe
00:49:46aujourd'hui en fait
00:49:48beaucoup de jeunes femmes sont dans cet esprit-là
00:49:50on voit
00:49:52beaucoup de femmes qui ne sont pas lesbiennes
00:49:54mais qui se font faire actuellement
00:49:56des enfants par PMA pour ne pas avoir d'hommes
00:49:58pourquoi pas
00:50:00encore une fois
00:50:02mais est-ce que c'est
00:50:04une liberté
00:50:06ou est-ce que c'est une revendication de liberté
00:50:08je ne sais pas
00:50:10oui, tout à fait, c'est questionnant
00:50:12après moi par rapport
00:50:14à l'éducation que j'ai eu
00:50:16je me suis rendu compte que je ne m'autorisais pas
00:50:18ou j'étais très mal à l'aise
00:50:20quand je partais
00:50:22avec des amis
00:50:24en week-end
00:50:26du coup je culpabilisais
00:50:28et ça je pense que c'est par rapport à l'éducation
00:50:30j'ai vu ma mère faire ça
00:50:32et du coup je culpabilisais
00:50:34donc j'ai tout verrouillé, c'est-à-dire le repas pour le week-end
00:50:36pour tout le monde
00:50:38la maison propre
00:50:40et je me suis dit mais dans quoi tu t'inscris
00:50:42comme quoi l'éducation
00:50:44pour s'en défaire
00:50:46c'est compliqué
00:50:48et puis vous savez bien
00:50:50que même si vous avez préparé les repas en amont
00:50:52tout verrouillé
00:50:54vous avez quand même la culpabilité de ne pas être là
00:50:56avec eux à ce moment-là
00:50:58parce que le temps qu'on partage avec eux
00:51:00n'a pas de prix, on ne peut pas organiser ça en amont
00:51:02oui et puis je m'autorise
00:51:04en solo de passer du bon temps
00:51:06entre guillemets
00:51:08et du coup tant et si bien que
00:51:10juste
00:51:12avant de rentrer chez moi
00:51:14j'ai vomi tout ce que je pouvais
00:51:16à croire que j'avais accompli quelque chose
00:51:18et qui n'était pas acté
00:51:20dans ma façon de vivre
00:51:22dans ma façon d'être
00:51:24et du coup ça m'a beaucoup questionnée
00:51:26le fait d'être juste pour vous-même
00:51:28d'exister juste pour vous-même
00:51:30exactement et je me suis dit
00:51:32je m'asservis d'une éducation
00:51:34alors Flora
00:51:36je peux vous aider un tout petit peu
00:51:38parce que ce qu'il faut bien comprendre
00:51:40c'est qu'on a toujours
00:51:42enfin on a souvent
00:51:44on a souvent un lien de loyauté
00:51:46avec la vie de sa mère en tant que femme
00:51:48et s'autoriser
00:51:50des choses qu'on aurait aimé
00:51:52que sa mère puisse s'autoriser
00:51:54ça peut en effet nous ravager
00:51:56et oui
00:51:58et c'est ça qu'il faut que vous compreniez
00:52:00c'est que
00:52:02vous l'avez dit, votre mère n'avait pas l'air de s'en plaindre
00:52:04donc mais vous
00:52:06petite fille peut-être que de temps en temps
00:52:08vous aviez
00:52:10envie de dire à votre maman
00:52:12attends repose-toi, pose-toi
00:52:14prends soin de toi
00:52:16et c'est cette petite fille-là
00:52:18qui à un moment donné
00:52:20vous rend coupable
00:52:22si vous essayez de profiter un peu plus
00:52:24de la vie
00:52:26oui complètement, je l'observe aujourd'hui
00:52:28à travers des amis
00:52:30à travers
00:52:32de réflexion aussi en tant qu'homme
00:52:34aujourd'hui
00:52:36c'est pour ça que c'est toujours important
00:52:38de bien travailler
00:52:40sur son éducation, sur ses croyances
00:52:42et puis sur ses vrais désirs
00:52:44parce que c'est chouette aussi
00:52:46d'avoir le vrai désir que toute sa famille
00:52:48soit bien nourrie, soit dans un
00:52:50cadre agréable
00:52:52c'est une satisfaction aussi
00:52:54vous savez parfois on se fait
00:52:56plus plaisir à faire plaisir aux autres
00:52:58que à se faire plaisir à soi-même
00:53:00oui complètement, mais je pense
00:53:02qu'il se serait débrouillé aussi
00:53:04et du coup je mets une mainmise aussi
00:53:06surtout et je veux tout contrôler
00:53:08et du coup aujourd'hui je me rends compte que
00:53:10mon fils se repose
00:53:12beaucoup sur ça et demain s'il veut faire
00:53:14famille ou couple
00:53:16je ne lui ai pas donné forcément
00:53:18les bons éléments parce qu'il
00:53:20est habitué à ça et voilà
00:53:22écoutez Flora
00:53:24soyez indulgente, je crois que vous êtes
00:53:26quand même assez bien
00:53:28et vous avez fait
00:53:30plutôt bien, donc soyez indulgente
00:53:32avec vous-même
00:53:34vous voyez quand même à quel point c'est un
00:53:36enjeu la liberté
00:53:38individuelle pour soi
00:53:40parce que finalement une fois dégagée toutes les obligations
00:53:42vous avez quand même cette idée
00:53:44de mais qu'est-ce que je désire
00:53:46pour moi seule
00:53:48et c'est finalement la question
00:53:50la plus étourdissante parce que j'imagine que
00:53:52votre maman, moi j'ai eu une grand-mère qui était un peu
00:53:54comme votre maman, c'est-à-dire une femme au foyer
00:53:56accomplie
00:53:58et quand elle a vieilli elle a commencé
00:54:00à dire moi j'ai donné
00:54:02toute ma vie maintenant c'est fini
00:54:04et je crois que c'est un malentendu, je crois que la vie
00:54:06c'est toujours une question de donner
00:54:08et puis de recevoir, il n'y a pas de moment où ça s'arrête
00:54:10ça s'arrête quand on est mort
00:54:12donc je pense qu'il ne faut pas non plus confondre
00:54:14la liberté
00:54:16avec le fait qu'on est comme ça au contact
00:54:18des autres en permanence
00:54:20parce que la liberté toute seule
00:54:22dans un chalet
00:54:24en pleine montagne
00:54:26ça ne doit pas être toujours drôle tous les jours non plus
00:54:28Flora
00:54:30c'est clair
00:54:32au fond
00:54:34quand vos enfants
00:54:36ont besoin de vous
00:54:38c'est quand même une sacrée joie
00:54:40oui complètement
00:54:42c'est vrai
00:54:44je crois que ce qui est important
00:54:46c'est d'aller chercher ses vrais désirs
00:54:48il n'y en a pas tant que ça
00:54:50et on n'a pas besoin de tant de temps
00:54:52pour s'accorder ses vrais désirs
00:54:54et c'est un peu
00:54:56l'histoire des petits et des gros cailloux
00:54:58il faut d'abord connaître
00:55:00les gros cailloux
00:55:02et les petits cailloux on s'en fout un peu
00:55:04complètement
00:55:06merci Flora
00:55:08merci à vous
00:55:10et on a un homme
00:55:12qui va témoigner Emma Becker dans un instant
00:55:14c'est David qui est avec nous
00:55:16à tout de suite
00:55:24Emma Becker
00:55:26romancière
00:55:28autrice notamment de son dernier livre
00:55:30le livre est avec nous
00:55:32nous évoquons
00:55:34la condition des femmes
00:55:36et la difficulté à être une femme libre
00:55:38c'est ce qu'on entend depuis
00:55:4014 heures
00:55:42et nous avons un homme, merci David de témoigner
00:55:44bonjour
00:55:46je crois que vous voulez réagir
00:55:48avec Emma Becker
00:55:50c'est réagir
00:55:52à tout ce que j'entends
00:55:54merci de me recevoir
00:55:56je vous écoute
00:55:58je vous écoute assez régulièrement
00:56:00entre 14h et 15h
00:56:02j'ai un peu de temps avec le travail
00:56:04je vous écoute
00:56:06si vous voulez
00:56:08je ne sais pas
00:56:10par où commencer
00:56:12je suis un peu stressé
00:56:14parce que je n'ai pas l'habitude de passer en radio
00:56:16je ne veux pas paraître un peu brouillon
00:56:18dans ce que je voulais dire
00:56:20en fait c'est toutes ces
00:56:22comment dirais-je
00:56:24toutes les interventions
00:56:26pour réagir
00:56:28j'entends ce genre d'intervention
00:56:30assez régulièrement dans mon entourage
00:56:32je travaille dans le bâtiment, j'ai 43 ans
00:56:34je suis papa de deux enfants
00:56:36j'ai fait 20 ans avec une femme
00:56:38et moi la charge mentale
00:56:40c'est moi qui l'ai subie
00:56:42je ne veux pas prendre mon cas personnel comme une généralité
00:56:44sauf que force est de constater
00:56:46qu'autour de moi j'ai de plus en plus de femmes
00:56:48qui sont entre 20 et 40 ans
00:56:50qui ont un peu ce discours
00:56:52de me parler de liberté
00:56:54je ne sais pas quel type de liberté
00:56:56dont on voudrait parler
00:56:58si c'est de la liberté sexuelle
00:57:00ou si c'est se sentir libre
00:57:02moi j'ai élevé mes enfants
00:57:04en faisant entre 50 et 70 heures
00:57:06par semaine
00:57:08je n'ai jamais voulu
00:57:10fuir mes responsabilités
00:57:12j'avais une femme
00:57:14qui se laissait vivre
00:57:16ça a été la bagarre permanente
00:57:18quand elle a perdu son travail
00:57:20à notre deuxième enfant
00:57:22elle ne se prenait pas la tête
00:57:24si elle ne devait pas retourner travailler
00:57:26c'était aussi bien de s'occuper des enfants
00:57:28j'assurais le reste
00:57:30j'assurais
00:57:32le salaire
00:57:34le salaire
00:57:36j'ai construit toutes mes maisons de mes mains
00:57:38le week-end je ferai ce que j'ai à faire
00:57:40j'ai peut-être un peu délaissé
00:57:42c'est pour ça qu'on s'est séparé
00:57:44mais en tout cas
00:57:46mes responsabilités d'homme je ne les ai jamais fuies
00:57:48et par ailleurs
00:57:50les charges mentales
00:57:52cette expression que j'entends depuis des années
00:57:54me fait doucement rire
00:57:56parce que moi
00:57:58la charge mentale je l'avais
00:58:00c'est peut-être parce que c'était la femme avec laquelle j'étais
00:58:02je ne vais pas faire de généralité
00:58:04la charge mentale je l'avais
00:58:06parce que c'était moi qui gérais les factures
00:58:08c'était moi qui récupérais les factures
00:58:10qui étaient cachées dans un tiroir
00:58:12pas volontairement
00:58:14tous les sujets du quotidien c'est moi qui les gérais
00:58:16jusqu'à me battre avec elle
00:58:18si je rentre à 19h ou 20h
00:58:20je voudrais bien avoir mon repas sur la table
00:58:22parce qu'elle l'a fait
00:58:24elle l'a fait pour les enfants
00:58:26et je ne demande pas qu'elle me fasse à manger
00:58:28et qu'elle me fasse ma gamelle
00:58:30mais comme elle le fait pour les enfants
00:58:32on en était là si vous voulez
00:58:34et après
00:58:36je suis désolé
00:58:38il y a un autre sujet aussi
00:58:40ce que j'entends
00:58:42moi je travaille avec de nombreuses femmes
00:58:44mais David votre témoignage me fait plaisir
00:58:46il y a beaucoup d'hommes qui écoutent depuis tout à l'heure
00:58:48et qui comme vous
00:58:50avaient envie de dire tout ce que vous êtes en train de dire
00:58:52je le sais
00:58:54j'entends ça donc continuez
00:58:56en fait on ne fabrique plus d'hommes
00:58:58parce qu'on ne fabrique plus d'hommes
00:59:00moi je ne connais que les hommes puisque je suis hétérosexuel
00:59:02et je ne connais que ce qu'il y a dans le monde du bâtiment
00:59:04donc effectivement je travaille avec une majorité d'hommes
00:59:06je vous parle des gars de ma génération
00:59:08et en dessous
00:59:10ce ne sont pas des hommes
00:59:12ils ne veulent pas de responsabilité
00:59:14ils fuient leur responsabilité
00:59:16par ailleurs on ne fait plus d'hommes
00:59:18mais on ne fait plus de femmes non plus
00:59:20je n'ai pas de problème
00:59:22avec cette histoire d'égalité
00:59:24même si comme vous l'avez dit tout à l'heure il n'y a pas d'égalité homme femme
00:59:26ne serait-ce que le mot
00:59:28pour moi ça n'existe pas
00:59:30dans un couple juste pour parler de ça
00:59:32on a des responsabilités
00:59:34et il y a un partage des tâches
00:59:36et que chacun fasse son job
00:59:38et après on se sent libre ou pas
00:59:40mais en tout cas on a des choses à faire
00:59:42et comme je ne sais pas si c'est vous qui l'avez dit
00:59:44ou quelqu'un d'autre tout à l'heure
00:59:46c'est qu'à un moment
00:59:48fuir ses responsabilités
00:59:50ce n'est pas se sentir libre
00:59:52quand on décide de se mettre avec quelqu'un
00:59:54sans parler de sexualité
00:59:56il y a des devoirs et des choses à faire
00:59:58et à la moindre problème
01:00:00maintenant les gens ne veulent plus de contraintes
01:00:02alors si c'est ça être libre
01:00:04moi je ne l'accepte pas
01:00:06vous avez tout à fait raison
01:00:08on disait exactement la même chose que vous
01:00:10c'est pas une liberté non plus
01:00:12on sait plus où on va, on sait plus qui fait quoi
01:00:14vous avez mille fois raison
01:00:16tout le monde n'a pas la possibilité
01:00:18d'être libre de façon joyeuse
01:00:20et détachée
01:00:22vous savez David
01:00:24aujourd'hui on n'arrête pas de dire
01:00:26aux gens qu'ils peuvent faire ce qu'ils veulent
01:00:28j'ai tendance à dire
01:00:30qu'ils font n'importe quoi
01:00:32et on n'a jamais eu autant de gens anxieux
01:00:34et dépressifs
01:00:36alors qu'à l'époque où la religion donnait des rails
01:00:38où il y avait quand même
01:00:40une certaine
01:00:42j'entends ce que vous dites
01:00:44et moi j'ai toujours défendu les hommes
01:00:46et je rappelle toujours que le patriarcat
01:00:48c'était les femmes et les enfants d'abord
01:00:50donc arrêtons de croire que
01:00:52tous les hommes sont
01:00:54des machos en puissance
01:00:56bref, mais
01:00:58vous avez visiblement quand même
01:01:00choisi une femme
01:01:02qui a un petit peu
01:01:04profité de vous quand même
01:01:06non, je ne peux pas dire ça
01:01:08j'ai fait deux enfants avec elle
01:01:10elle m'a profondément changé sur ma manière de communiquer
01:01:12puisque je ne suis quelqu'un pas forcément très agréable
01:01:14et l'élite un peu violente
01:01:16verbalement, donc elle m'a apaisé là-dessus
01:01:18le sujet n'est pas là, elle est quelqu'un de très intelligent
01:01:20mais pour le reste, pour le quotidien
01:01:22vous avez assumé
01:01:24mais David
01:01:26j'avais juste une question, qu'est-ce qui vous a fait
01:01:28du coup dans ce que j'ai pu dire
01:01:30qu'est-ce qui vous a fait réagir parce que j'ai pas l'impression
01:01:32qu'on est vraiment essentialisé
01:01:34mais en fait
01:01:36si vous voulez
01:01:38vous êtes une intellectuelle
01:01:40qu'on le dise, moi à partir du moment
01:01:42qu'on écrit des livres, qu'on réfléchit un petit peu
01:01:44sur les sujets
01:01:46on prend le parti de vivre
01:01:48certaines expériences comme vous en avez
01:01:50parlé, je veux dire
01:01:52vous êtes intellectuelle
01:01:54mais vous, le développement
01:01:56le cheminement de pensée
01:01:58vous l'avez parce que vous travaillez
01:02:00et en fait si vous voulez
01:02:02on est dans une émission de deux heures
01:02:04ou trois heures, on n'a pas le temps
01:02:06d'expliquer, sauf si on lit
01:02:08vos livres ou si on lit les livres sur le sujet
01:02:10mais moi le discours
01:02:12simpliste que
01:02:14j'entends autour de ça
01:02:16moi je le trouve dangereux parce que
01:02:18vous savez ce que c'est le body counts
01:02:20par exemple
01:02:22voilà
01:02:24moi quand je me suis séparé
01:02:26de ma femme
01:02:28le fait qu'il y ait un petit temps ce qui est passé par là
01:02:30quand je me suis mis avec elle, je n'ai pas été queuté
01:02:32à droite à gauche parce que je ne suis pas comme ça
01:02:34quoi que j'aurais pu, on me l'a conseillé, je n'ai pas fait
01:02:36mais moi
01:02:38je n'aurais pas choisi une femme
01:02:40par exemple qui aurait x partenaires
01:02:42et il y a beaucoup d'hommes qui pensent
01:02:44comme ça, et comme il y a beaucoup
01:02:46d'hommes qui pensent comme ça, les femmes
01:02:48le cachent
01:02:50pourquoi vous n'auriez pas vous choisi une femme
01:02:52avec beaucoup de partenaires
01:02:54mais parce que
01:02:56j'aurais eu 20 ans, ça aurait été exactement pareil
01:02:58parce qu'on veut une femme
01:03:00enfin parce que je ne suis pas le seul
01:03:02à penser comme ça, moi je discute beaucoup
01:03:04avec des gens différents
01:03:06je ne vais pas en prouver
01:03:08ah non mais dites nous ce que vous vous pensez
01:03:10le reste des gens du public
01:03:12ce que je pense moi c'est que
01:03:14la sexualité d'une femme
01:03:16le corps d'une femme, c'est vous donner la vie
01:03:18alors c'est très masculin
01:03:20je ne sais pas comment on peut dire ça
01:03:22ça peut être très mal vu de certaines féministes
01:03:24qu'on pignon sur rue
01:03:26mais en tout cas moi je vous donnais la vie
01:03:28votre fleur
01:03:30elle est précieuse
01:03:32elle ne se donne pas à n'importe qui
01:03:34et donc en l'occurrence
01:03:36moi j'avais eu 20 ans
01:03:38j'étais déjà comme ça à l'époque parce que mon père m'avait expliqué
01:03:40beaucoup de choses, j'ai été levé par mon père
01:03:42il m'avait dit
01:03:44si tu prends
01:03:46une femme à 20 ans qui a déjà
01:03:48connu 10, 15, 20, 30 bonhommes
01:03:50à un moment tu vas rester peut-être
01:03:52avec elle, tu vas avoir une folle histoire d'amour
01:03:54tu vas faire des enfants
01:03:56et un jour elle aura peut-être envie de recommencer
01:03:58alors ça c'était sa façon de voir les choses
01:04:00maintenant moi même en 40 ans aujourd'hui
01:04:02il est hors de question que j'aille vers une femme
01:04:04qui a connu x amants
01:04:06alors que
01:04:08excusez-moi mais là c'est peut-être la différence fondamentale
01:04:10moi j'ai toujours eu tendance à aller vers des hommes
01:04:12qui ont eu beaucoup d'expérience parce que
01:04:14j'avais pas du tout envie de me retrouver
01:04:16attention
01:04:18vous réagissez en tant que femme
01:04:20est-ce que dit David en tant qu'homme
01:04:22c'est quelque chose que j'entends souvent
01:04:24comme si la femme perdait sa valeur
01:04:26par ses marchandages sexuels
01:04:28sa valeur je n'irai peut-être pas jusque là
01:04:30mais en tout cas une femme
01:04:32est pénétrée par beaucoup d'hommes
01:04:34et quand un homme a une femme il n'a pas envie
01:04:36de rentrer dans quelque chose
01:04:38qui a déjà été beaucoup pénétrée
01:04:40je trouve que c'est un peu bon
01:04:42le témoignage de David
01:04:44il vaut ce qu'il vaut
01:04:46il vaut ce qu'il vaut mais
01:04:48il est certainement en effet très partagé
01:04:50par beaucoup d'hommes
01:04:52mais encore une fois c'est tout ce qui
01:04:54nous reste encore
01:04:56et qui nous restera sans doute encore longtemps
01:04:58dans l'inconscient collectif
01:05:00de ce que c'est qu'un homme et ce que c'est qu'une femme
01:05:02et David l'a dit, on n'est pas identiques
01:05:04enfin il a plutôt dit égaux
01:05:06mais ça c'est pas tout à fait la même chose
01:05:08on n'est pas identiques. David merci en tout cas
01:05:10votre témoignage, il a le mérite d'être clair
01:05:12et d'être certainement
01:05:14partagé en effet par beaucoup d'hommes
01:05:16on continue dans un instant avec le sexoconseil
01:05:18rendez-vous au 0826 300 300
01:05:20à tout de suite
01:05:22Vous voulez parler à Brigitte Lahaye
01:05:240826 300 300
01:05:26adulte
01:05:28Brigitte Lahaye Sud Radio
01:05:30le sexoconseil
01:05:32Eh bien Emma Becker, voilà quelques idées reçues
01:05:34sur le sexe qui nuisent
01:05:36à la sexualité. Alors à la première
01:05:38c'est le sexe c'est naturel
01:05:40on a envie, on fait l'amour
01:05:42non c'est pas si naturel que ça
01:05:44c'est naturel chez l'animal
01:05:46mais chez l'humain c'est plus compliqué
01:05:48si on aime on a
01:05:50forcément envie de faire l'amour
01:05:52c'est pas si vrai que ça non plus
01:05:54le besoin sexuel n'existe pas
01:05:56ceux qui en parlent sont des obsédés
01:05:58ça je pense que c'est pas vrai non plus
01:06:00à chaque rapport
01:06:02il est normal de jouir
01:06:04malheureusement c'est pas vrai non plus
01:06:06le sexe est moins important
01:06:08que les sentiments
01:06:10je suis pas d'accord non plus
01:06:12non on est bien d'accord
01:06:14à un certain âge on peut se passer du sexe
01:06:16j'espère pas
01:06:18désirer quelqu'un d'autre que son partenaire
01:06:20prouve que l'amour n'est plus là
01:06:22non encore une fois c'est trop simple
01:06:24c'est très compliqué
01:06:26mais il y a beaucoup d'idées reçues
01:06:28on a des croyances, on a tous des croyances sur le sexe
01:06:30et moi je vous invite à aller revisiter
01:06:32un tout petit peu ces croyances
01:06:34et ça va vous permettre d'être un peu plus libre
01:06:36homme et femme inclus
01:06:38je fais pas de différence
01:06:40bonjour Sarah
01:06:42bonjour madame
01:06:44mesdames, nous on est deux là
01:06:46Sarah
01:06:48merci de témoigner
01:06:50en tout cas, vous avez envie
01:06:52de nous parler de l'inconscient collectif
01:06:54c'est ça ?
01:06:56c'est amusant, c'est le dernier mot que vous avez utilisé
01:06:58et je suis complètement d'accord avec vous
01:07:00c'est à dire que le témoignage de David était passionnant
01:07:02et c'est bien d'avoir le témoignage d'un homme
01:07:04parce qu'il a osé dire en fait
01:07:06quelque chose qu'on aime pas dire
01:07:08c'est à dire quelque chose qui va un peu contre
01:07:10l'idéologie dominante et c'est chouette qu'il l'ait dit
01:07:12c'est vrai qu'on a affaire dans ces matières là
01:07:14à un inconscient collectif
01:07:16qui ne peut évoluer que très doucement
01:07:18comme tous les conscients collectifs
01:07:20c'est à dire que c'est à tout un apprentissage
01:07:22moi je suis enseignante
01:07:24et je me rends bien compte que quand vous essayez
01:07:26d'apprendre, enfin d'apprendre, de discuter
01:07:28avec les jeunes de ces questions là
01:07:30on voit des réactions extrêmement primaires
01:07:32dont on voit qu'elles sont dictées par des paroles
01:07:34qui ont été dites à la maison et on voit au contraire
01:07:36d'autres attitudes beaucoup plus ouvertes
01:07:38on voit bien que l'enfant a entendu autre chose à la maison
01:07:40et d'ailleurs David parlait de son père
01:07:42c'est pas un hasard hein
01:07:44donc on voit bien qu'il y a des réduplications
01:07:46et c'est seulement en intensifiant un dialogue
01:07:48très fourni entre enfants et parents
01:07:50qu'on va arriver à quelque chose, moi je me souviens avoir
01:07:52essayé de libérer
01:07:54j'ai des garçons, moi les garçons me parlent beaucoup
01:07:56plus que les filles, c'est assez drôle
01:07:58et les garçons viennent me parler de leurs problèmes sexuels
01:08:00et je leur dis toujours, parle-en avec tes parents
01:08:02et la réponse est un ignissement
01:08:04en disant il en est pas question, ils vont me dire
01:08:06et en général parce que je les suis
01:08:08et au bout de deux ans ils finissent par me dire
01:08:10j'en ai parlé à mes parents et c'est formidable
01:08:12ils m'ont donné des idées
01:08:14et c'est intéressant parce que ce partage générationnel
01:08:16il peut être nocif comme il peut être très positif
01:08:18et moi qui ai beaucoup de garçons
01:08:20de mères seules, je vois tout de suite
01:08:22quand le garçon a une mère
01:08:24positive et qui travaille avec lui
01:08:26et le garçon qui a une mère répressive
01:08:28ou silencieuse et un père complètement
01:08:30oppressif, on voit tout de suite la différence
01:08:32Bien sûr
01:08:34ça aura
01:08:36et moi j'invite aussi souvent
01:08:38les gens à mieux
01:08:40comprendre pourquoi leurs parents
01:08:42ont vécu comme ça, quelle est
01:08:44leur propre histoire pour justement
01:08:46se dénouer
01:08:48de ces repères
01:08:50qui sont parfois très
01:08:52encombrants et qui deviennent des croyances
01:08:54qui bloquent
01:08:56son propre désir
01:08:58Et puis c'est important de défaire
01:09:00aussi le mythe du parent
01:09:02qui n'est que ça, mais je pense que ça ne peut
01:09:04aussi que rapprocher les générations
01:09:06d'avoir conscience que les pères, les mères ont
01:09:08une vie intime, une vie sexuelle, ont des choses
01:09:10à dire dessus, des ressentis à transmettre
01:09:12Je vois pas pourquoi il y a un tel
01:09:14tabou en fait autour de l'affectivité
01:09:16au sein d'une même famille
01:09:18Vous avez raison
01:09:20c'est difficile, moi je me souviens une fois avoir été
01:09:22surprise par mon fils
01:09:24avec son père
01:09:26et j'ai pas compris tout de suite qu'il nous avait
01:09:28vu, et la chance que j'ai eu c'est qu'il m'en a
01:09:30tout de suite parlé, et j'en ai tout de suite
01:09:32parlé avec lui, mais il faut savoir qu'il était jeune
01:09:34mais c'est pas naturel, il y a des parents qui sont
01:09:36très bloqués, moi je vois même avec mes élèves
01:09:38je fais un travail
01:09:40sur la sexualité donc ils commencent à me parler
01:09:42mais au début ils rougissent, ils disent des bêtises
01:09:44et puis dès qu'ils voient que j'accueille leur parole
01:09:46tout de suite le dialogue devient très très intense
01:09:48et on voit la demande, et avec mon fils j'ai
01:09:50fait la même chose, j'ai tout de suite parlé
01:09:52j'ai tout de suite mis ça en humour aussi
01:09:54et il était très jeune, il avait 5 ans
01:09:56et je lui ai expliqué, et après
01:09:58il s'est moqué de moi, mais ça fait partie
01:10:00de lui, il a compris que notre vie sexuelle était
01:10:02importante et que c'était pas quelque chose
01:10:04de sale, c'était pas quelque chose dont on pouvait se moquer
01:10:06et petit à petit, mais c'est tout un travail
01:10:08d'écoute, d'explication
01:10:10voilà, le sexe c'est pas mal, c'est ce que disait
01:10:12Brigitte tout à l'heure, le sexe c'est pas mauvais
01:10:14c'est un élément de la vie
01:10:16c'est important. Mais vous avez raison, il y a un travail
01:10:18de déconstruction à faire qui ne me
01:10:20semble pas très très compliqué
01:10:22du reste, et moi on me demande toujours qu'est-ce que vos
01:10:24enfants vont penser de vos livres quand ils seront assez grands
01:10:26bah étonnamment, je n'ai pas du tout
01:10:28cette hantise de parler de sexualité
01:10:30avec mes enfants
01:10:32et j'ai toujours pensé que c'était très étrange
01:10:34de ne pas vouloir apprendre à ces enfants
01:10:36enfin, de ne pas vouloir leur
01:10:38expliquer quelques notions, et je crois que ça va
01:10:40devenir de plus en plus important de parler
01:10:42avec les enfants de sexualité
01:10:44dans une démarche saine, notamment
01:10:46à cause de la pornographie
01:10:48qui devient de plus en plus quand même présente
01:10:50pas expliquée, moi je crois
01:10:52que les parents ont des clés très importantes
01:10:54à apporter à leurs enfants en matière
01:10:56affective et sexuelle, sans tomber
01:10:58dans des relations malsaines
01:11:00Ah mais complètement, surtout
01:11:02moi je me rappelle très bien, j'avais un gamin
01:11:04de 15 ans qui commençait, qui était amoureux
01:11:06d'une fille, il ne voulait pas conclure avec elle
01:11:08parce qu'il disait, moi je veux que ça se passe comme
01:11:10dans un gangbang, comme sur YouPorn
01:11:12alors c'est, non mais c'était un enfant extrêmement bien éveillé
01:11:14avec des parents formidables, c'est ça qui est difficile
01:11:16à comprendre, il m'a fallu deux ans pour le convaincre
01:11:18et ma grande joie c'est que maintenant il est
01:11:20à la colle avec cette jeune fille, il est très heureux avec elle
01:11:22évidemment on ne parle plus de rien
01:11:24mais ça a payé, et je suis très heureuse
01:11:26donc vous voyez c'est compliqué, c'est vraiment compliqué
01:11:28chez un enfant qui est normal
01:11:30je veux dire qui n'a pas eu une éducation déplorable
01:11:32qui a des parents à l'écoute, quand même il voulait
01:11:34que ça se passe comme dans les pornos
01:11:36Oui mais je crois que ça, on ne peut pas l'inventer
01:11:38c'est à dire tant qu'on n'a pas un adulte pour faire
01:11:40la différence entre la sexualité
01:11:42qui est pleine de contrastes, qui peut être aussi tendre
01:11:44que brutale, et la pornographie
01:11:46qui est un grand guignol de la sexualité
01:11:48qui est une représentation théâtrale
01:11:50de ce qu'on pourrait potentiellement faire
01:11:52si on ne fait pas très tôt cette différence
01:11:54ça donne effectivement des malentendus
01:11:56comme celui-là, où un jeune homme s'imagine
01:11:58que la sexualité c'est forcément quelque chose
01:12:00de brutal, où on prend
01:12:02on n'attend pas que la femme donne
01:12:04donc c'est important de démêler je pense aussi
01:12:06ce genre de...
01:12:08En même temps il aurait fallu comprendre peut-être
01:12:10pourquoi il avait cette image
01:12:12parce qu'on ne sait pas
01:12:14qu'est-ce que ça cache aussi peut-être
01:12:16de problèmes personnels
01:12:18je ne dis pas que c'est la faute
01:12:20de la pornographie
01:12:22je pense que la pornographie joue un rôle
01:12:24important actuellement et qu'il ne faut pas négliger
01:12:26non plus son rôle, mais en même temps
01:12:28ce n'est pas le diable non plus
01:12:30je précise d'ailleurs à ce sujet Sarah
01:12:32que mercredi on fera une émission spéciale
01:12:34sur l'éducation à la sexualité
01:12:36à l'école
01:12:38avec une invitée
01:12:40mais Sarah
01:12:42c'est formidable
01:12:44parce que vous êtes quelqu'un d'ouvert
01:12:46quelqu'un d'à l'aise
01:12:48avec le discours sur la sexualité
01:12:50vous êtes en plus enseignante
01:12:52donc en relation avec des jeunes qui peuvent
01:12:54vous parler
01:12:56mais on manque de gens comme vous, c'est tout
01:12:58qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
01:13:00Ce n'est pas évident pour un adulte
01:13:02vous savez, moi je vois mes collègues qui sont très souvent gênés
01:13:04récemment je parlais de sexualité
01:13:06avec ma petite 4ème
01:13:08j'ai une gamine qui vient me voir et qui me dit
01:13:10oui madame vous savez j'ai fait ça, elle est un peu intimidée
01:13:12en fait elle me dit carrément j'ai fait ça avec une brosse à dents
01:13:14comme tout le monde et elle rajoute comme tout le monde
01:13:16donc moi ça me terrifie et elle était blessée
01:13:18au niveau du vagin et j'ai fini par comprendre
01:13:20qu'elle avait mis la brosse à dents dans l'autre sens
01:13:22c'est un truc de fou
01:13:24alors vous vous retrouvez avec ça sur la tête
01:13:26qu'est-ce que vous faites ? Alors moi j'ai dit écoute
01:13:28tu vas voir un gynéco, tu ne traînes pas, etc
01:13:30mais j'étais heureuse qu'elle me fasse confiance à ce point là
01:13:32mais dire un truc pareil et rajouter comme tout le monde
01:13:34ça m'a ouvert un océan, j'ai beau entendre
01:13:36des fois vous êtes terrifiée, vous dites
01:13:38mais mon dieu, mais mon dieu
01:13:40c'est l'idée qu'elle a que tout le monde fait ça
01:13:42mais c'est qu'en effet
01:13:44soit on lui a dit
01:13:46soit elle a vu
01:13:48sauf qu'elle a mal vu parce qu'en effet elle ne l'avait pas mis dans le bon sens
01:13:50enfin même dans l'autre sens
01:13:52il y a plusieurs utilisations
01:13:54si c'est une brosse à dents vibrante
01:13:56et qu'on frotte un peu trop fort
01:13:58on peut aussi s'abîmer de toute façon
01:14:00mais je crois qu'elle avait mal parce qu'elle résignait qu'elle saignait
01:14:02donc je me suis un peu affolée
01:14:04on ne peut pas aller voir le médecin scolaire parce que l'enfant vous fait confiance
01:14:06si elle ne va pas voir le médecin scolaire
01:14:08je crois qu'elle a fait raison
01:14:10et la confiance avec l'adulte c'est fondamental
01:14:12si vous trahissez un adulte c'est terminé
01:14:14c'est vraiment compliqué
01:14:16c'est des choses très importantes
01:14:18on revient sur le conditionnement
01:14:20j'étais élevée par un père
01:14:22qui a pris en charge la partie sexualité
01:14:24ma mère ne m'a jamais rien dit
01:14:26quand j'ai eu mes règles j'ai demandé à mon frère
01:14:28et mon père par contre
01:14:30j'ai toujours demandé conseil à mon père
01:14:32et mon père m'a toujours dit gentiment
01:14:34qu'un homme voit qu'une femme a déjà vécu ça va
01:14:36c'est drôle quand même
01:14:38c'est vrai que c'est drôle
01:14:40je ne dirais pas que ça m'a empêchée de vivre
01:14:42mais j'ai toujours eu ça dans un coin
01:14:44en me disant attention les hommes raisonnent comme ça
01:14:46mais bon ça ne m'a pas traumatisé
01:14:48ils sont très bons pour donner des conseils
01:14:50qui ne s'appliquent absolument pas
01:14:52à eux-mêmes
01:14:54oui mais en même temps
01:14:56la fidélité ça reste toujours
01:14:58une valeur très importante
01:15:00et c'est toujours à cause d'une infidélité
01:15:02qui reste la première cause de séparation
01:15:04on ne peut pas remonter dans le passé
01:15:06de la personne non plus
01:15:08c'est là que les hommes se tirent une balle dans le pied
01:15:10je pense quand ils ont cette mentalité là
01:15:12oui après c'est compliqué
01:15:14la sexualité
01:15:16c'est tellement individuel
01:15:18bien sûr
01:15:20c'est juste parce que
01:15:22on ne parle pas de sexualité
01:15:24on va parler de sexe, on va parler
01:15:26d'amour mais on ne parle pas
01:15:28réellement de sexualité
01:15:30et la sexualité humaine
01:15:32ça serait de le rappeler
01:15:34elle se construit de manière très
01:15:36cognitive en fonction
01:15:38de ce qu'on a
01:15:40entendu, de ce qu'on a vu, de ce qu'on a vécu
01:15:42et donc
01:15:44elle est très évolutive
01:15:46et il faut-il seulement se poser la question
01:15:48de sa propre sexualité
01:15:50de ses propres désirs, de pourquoi
01:15:52on a fait ça à tel moment
01:15:54et puis ne pas se poser en victime
01:15:56donc c'est quand même très compliqué
01:15:58mais bon
01:16:00on avance, on avance
01:16:02grâce à vous aussi
01:16:04grâce à des personnes comme vous qui sont sur le terrain
01:16:06bravo, félicitations
01:16:08et merci de se témoigner
01:16:10on fait une petite pause et on va se retrouver
01:16:12avec Sophie dans un instant
01:16:14dans un instant
01:16:16retour de Brigitte Laessu de radio
01:16:1814h16h
01:16:20Brigitte Laessu de radio
01:16:22Emma Becker
01:16:24est avec nous, autrice
01:16:26de ce livre qui est sorti
01:16:28il y a deux mois peut-être
01:16:30Le Mal joli aux éditions Albert Michel
01:16:32un roman où vous racontez
01:16:34justement une femme
01:16:36qui prend un amant
01:16:38et qui décide de vivre
01:16:40à fond cette relation
01:16:42amoureuse
01:16:44c'est un joli roman, je vous conseille
01:16:46évidemment
01:16:48Sophie, bonjour
01:16:50Bonjour Brigitte, bonjour Emma
01:16:52Bonjour
01:16:54alors moi j'aurais voulu aborder
01:16:56trois points si j'ai le temps, je ne sais pas si j'aurai le temps
01:16:58de les aborder tous les trois
01:17:00on verra, allez-y
01:17:02si on parle de libération
01:17:04je me considère comme quelqu'un de
01:17:06libéré
01:17:08dans le sens où avec mon conjoint
01:17:10on a des pratiques
01:17:12assez ouvertes disons
01:17:14pas systématiquement mais ça nous arrive
01:17:16et pour autant
01:17:18j'ai un problème avec ce terme
01:17:20de libéré, libération
01:17:22parce que
01:17:24si on pousse la logique jusqu'au bout
01:17:26ça veut dire que les gens qui ont une sexualité
01:17:28tranquille, romantique
01:17:30exclusive
01:17:32à ce moment-là ce sont des prisonniers
01:17:34ou des frustrés si moi je suis libéré
01:17:36vous voyez ?
01:17:40si on est libéré
01:17:42quand on a des
01:17:44comment dire, si on a des pratiques
01:17:46un petit peu hors du commun
01:17:48je ne dis pas que ce soit le cas
01:17:50je dis que je n'aime pas ce terme
01:17:52qu'on tombe dans la même caricature
01:17:54que les gens
01:17:56qui pourraient me traiter
01:17:58d'épravé parce que par exemple
01:18:00ça ne me gêne pas de m'exhiber
01:18:02oui oui j'entends votre raisonnement
01:18:04c'est d'ailleurs le raisonnement
01:18:06certainement de certaines personnes
01:18:08c'est pas le vôtre
01:18:10j'entends ce que vous...
01:18:12la liberté
01:18:14c'est de faire le choix qui nous convient
01:18:16le mieux
01:18:18je veux dire
01:18:20on a même le droit d'être asexué
01:18:22si on a envie
01:18:24oui c'est ce que je voulais dire
01:18:26la liberté c'est tout ce qu'on a envie de faire
01:18:28dans la limite de l'ordre
01:18:30public et du consentement
01:18:32et sans la comparaison aux autres
01:18:34qui sont peut-être libres d'une autre manière aussi
01:18:36exactement, c'est exactement ce que je veux dire
01:18:38c'est que chacun est libre
01:18:40de faire, de ne pas faire
01:18:42de s'aventurer ou pas
01:18:44c'est en ce sens-là
01:18:46c'est pour ça que je dis qu'aujourd'hui quand même
01:18:48les femmes sont assez libres
01:18:50parce qu'elles ont des choix
01:18:52ce qui n'était pas le cas de nos grands-mères
01:18:54oui elles ont des choix
01:18:56et j'ai parfois l'impression que ça va un petit peu
01:18:58dans le sens inverse
01:19:00maintenant, c'est-à-dire que si on ne fait pas
01:19:02le choix de l'entière liberté
01:19:04on n'est pas
01:19:06on est critiquable
01:19:08vous voyez
01:19:10j'ai un petit peu cette impression
01:19:12on va dire qu'il y a une catégorie de femmes
01:19:14qui crient et qui parlent fort
01:19:16qui ont tendance à vouloir imposer
01:19:18leur vision de ce que c'est que la femme
01:19:20aujourd'hui
01:19:22il y a ça
01:19:24et puis il y a effectivement
01:19:26les porte-parole
01:19:28la vitrine du féminisme
01:19:30et puis après il y a la façon dont les femmes s'emparent
01:19:32du féminisme au quotidien
01:19:34en sachant que notre vie ne peut pas être une bataille
01:19:36constante, c'est très fatiguant
01:19:38c'est encore de l'énergie
01:19:40à donner
01:19:42évidemment, aucune femme ne vous reprochera
01:19:44de ne pas coller au principe
01:19:46un peu dogmatique du nouveau féminisme
01:19:52j'espère
01:19:54parfois j'ai l'impression qu'on est
01:19:56critiquable dès lors qu'on s'éloigne
01:19:58des injonctions
01:20:00de toute façon c'est difficile pour les femmes
01:20:02de gagner mais je pense réellement
01:20:04que les femmes comme vous et moi
01:20:06on comprend très bien ce que vous dites
01:20:08c'est très compliqué
01:20:10de ne pas coller au principe
01:20:12d'un féminisme qui change quand même beaucoup
01:20:16oui, en parlant de
01:20:18féminisme, un autre point que j'aurais
01:20:20voulu soulever
01:20:22c'est le fait que
01:20:24j'ai l'impression que certaines
01:20:26féministes, je ne vais pas me faire des amies
01:20:28soutiennent
01:20:30mordicus toutes les revendications
01:20:32quelles qu'elles soient dès lors qu'elles émanent d'une femme
01:20:34et je vais prendre la question
01:20:36du voile
01:20:38j'admets tout à fait
01:20:40j'ai mon opinion personnelle à ce sujet
01:20:42mais je comprends tout à fait qu'une femme puisse avoir
01:20:44envie de porter le voile
01:20:46ça ne gêne pas outre mesure
01:20:48le problème c'est que ces personnes là
01:20:50ignorent le fait que c'est également
01:20:52un instrument de soumission
01:20:54et que dans des pays comme l'Afghanistan et comme l'Iran
01:20:56les femmes aimeraient bien avoir le choix
01:20:58de ne pas le porter tout comme ici on a le choix
01:21:00de le porter
01:21:02et ce féminisme exacerbé là
01:21:04moi il me gêne
01:21:06parce que j'ai l'impression qu'il fait le jeu
01:21:08contraire
01:21:10des valeurs qu'il prétend défendre
01:21:12oui bien sûr
01:21:14mais vous savez
01:21:16encore une fois
01:21:18c'est toujours intéressant
01:21:20de comprendre
01:21:22qu'est-ce que le voile
01:21:24représente pour
01:21:26certaines femmes
01:21:28c'est aussi une manière
01:21:30de s'affirmer
01:21:32dans une différence de culture
01:21:34et
01:21:36c'est une revendication
01:21:38j'ai envie de dire
01:21:40c'est un peu comme le tatouage
01:21:42quand on
01:21:44décide d'inscrire sur son corps
01:21:46un tatouage ça signifie
01:21:48quelque chose
01:21:50c'est un cri
01:21:52qui veut montrer quelque chose
01:21:54et revendiquer
01:21:56quelque chose aux yeux des autres
01:21:58oui vous avez
01:22:00entièrement raison
01:22:02le bémol que
01:22:04j'apporterai si vous voulez
01:22:06je ne critique pas la chose en soi
01:22:08je critique l'injonction
01:22:10qui est faite
01:22:12c'est à dire que
01:22:14je pense qu'on peut accepter ce que vous dites
01:22:16qui est tout à fait
01:22:18je peux vous dire Sophie
01:22:20que moi je pense qu'on devrait être
01:22:22plus
01:22:24lutter contre
01:22:26justement cette tendance
01:22:28à ce que beaucoup de femmes portent le voile
01:22:30en effet on ne les aide pas
01:22:32à avancer
01:22:34tout ensemble
01:22:36dès lors que ça devient en injonction
01:22:38je le trouve ça préjudiciable
01:22:40voilà
01:22:42ça me gêne de ne pas pouvoir
01:22:44souvent tenir mon verre de verre
01:22:46Sophie j'ai fait dernièrement
01:22:48une conférence à Limoges
01:22:50sur ce que c'était qu'une femme libre
01:22:52et je disais à un moment donné
01:22:54je parle tout à fait d'autre chose mais vous allez comprendre
01:22:56je disais à un moment donné que
01:22:58quand on est femme
01:23:00écologiste et qu'on crie
01:23:02fort et haut à 20 ans
01:23:04qu'on ne veut pas d'enfant, attention
01:23:06parce qu'on va peut-être passer à côté de son désir
01:23:08parce que peut-être qu'à 25 ans, 30 ans
01:23:1035 ans il sera trop tard pour avoir
01:23:12un enfant et on sera passé à côté de son désir
01:23:14il y avait dans la salle une femme
01:23:16féministe, écolo
01:23:18qui m'est rentrée dedans comme si
01:23:20je poussais les femmes écolo
01:23:22à avoir des enfants
01:23:24alors comme si
01:23:26ça me faisait d'autant plus rire
01:23:28que j'ai fait le choix de ne pas avoir d'enfant
01:23:30donc je peux tout à fait entendre qu'on n'a pas envie d'avoir un enfant
01:23:32mais voyez
01:23:34c'est toujours le problème des croyances
01:23:36quand on fait quelque chose
01:23:38ou quand on porte quelque chose au nom de sa croyance
01:23:40le débat
01:23:42est impossible
01:23:44et certaines
01:23:46femmes qui portent le voile sont dans des croyances
01:23:48qui parlent d'elles
01:23:50mais elles ne sont pas conscientes d'être dans une croyance
01:23:52donc c'est pas possible de discuter
01:23:54oui
01:23:56si vous voulez j'aimerais que
01:23:58dans le débat public on soit plus en mesure
01:24:00d'accepter
01:24:02les deux côtés, les deux versions de la chose
01:24:04et de dire oui ça peut être un choix
01:24:06et ça peut également être
01:24:08une soumission
01:24:10et contre lequel il faut lutter
01:24:12oui mais vous savez
01:24:14aujourd'hui le mouvement ni pute ni soumise
01:24:16il a du plomb dans l'aile
01:24:18oui malheureusement
01:24:20malheureusement
01:24:22une petite anecdote à ce sujet
01:24:24enfin c'est
01:24:26pas exactement à ce sujet
01:24:28mais je pense que c'est assez
01:24:30éclairant
01:24:32j'allais au restaurant il y a quelques années avec ma fille
01:24:34ma fille est très belle
01:24:36elle fait beaucoup de sport
01:24:38et elle est très coquette
01:24:40elle avait une jean moulant, des talons
01:24:42un haut coupé juste en dessous
01:24:44de la poitrine donc on lui voyait l'estomac
01:24:46une chaîne en or autour de la taille
01:24:48bien maquillée etc
01:24:50il y avait un troisième monsieur qui devait avoir entre 40 et 50 ans
01:24:52qui la regarde
01:24:54c'est pas un regard libidineux mais il la regarde
01:24:56et elle le regarde droit dans les yeux
01:24:58puis elle lui fait baisser les yeux
01:25:00et là je savais pas
01:25:02s'il fallait que je la tape
01:25:04s'il fallait que je rie
01:25:06je me suis mise à rire je lui ai dit attends t'es habillée en arbre de noël
01:25:08tu veux que les gens
01:25:10rentrent à tes pieds en bavant
01:25:12mais tu veux pas qu'ils te regardent
01:25:14bravo bravo Sophie
01:25:16parce que c'est
01:25:18exactement le paradoxe de votre fille
01:25:20elle veut qu'on la regarde
01:25:22mais il ne faut pas qu'on la regarde
01:25:24mais ça parle d'elle
01:25:26donc c'est la liberté
01:25:28à la limite la liberté de provoquer
01:25:30mais en même temps je t'interdis
01:25:32de montrer que je t'ai provoqué
01:25:34on peut aussi
01:25:36avoir envie d'être regardée
01:25:38mais pas forcément que les gens
01:25:40qui vous regardent actent
01:25:42sur leur regard c'est à dire vous fassent part de leur
01:25:44convoitise ou de leur
01:25:46on peut tout à fait
01:25:48moi quand j'habitais à Berlin
01:25:50je connais une fille qui a commencé à se battre
01:25:52pour que les femmes puissent être seins nus
01:25:54comme les hommes dans une partie
01:25:56de la forêt de Treptow dans Berlin
01:25:58où on allait avec nos enfants
01:26:00c'est très bien mais il faut avoir conscience
01:26:02que c'est pas parce que vous avez une loi qui vous le permet
01:26:04que les hommes vont arrêter de vous regarder les seins
01:26:06il faut être en paix avec le fait
01:26:08qu'on est regardée
01:26:10et simplement ce qu'il faut que les hommes comprennent
01:26:12c'est pas parce qu'on est regardable
01:26:14que ça veut dire qu'on est touchable
01:26:16ou qu'on peut nous salir
01:26:18là il ne faisait que
01:26:20la regarder
01:26:22j'essaye de continuer un peu le raisonnement
01:26:24de sa fille et je peux comprendre tout à fait
01:26:26ça m'est déjà arrivé de me faire jolie
01:26:28pour autant les regards libidineux
01:26:30dont on n'a pas envie c'est toujours très gênant
01:26:32ce qu'il faut bien comprendre
01:26:34aussi c'est qu'une jeune fille à 20 ans
01:26:36parfois n'assume pas
01:26:38totalement
01:26:40ce qu'elle provoque
01:26:42parce que c'est compliqué
01:26:44bien sûr mais je pense qu'il faudrait aussi que les hommes
01:26:46aient conscience de ce que transporte
01:26:48leur regard de désir, ça fait peur
01:26:50c'est excitant, ça fait peur, ça peut faire tout un tas de choses
01:26:52encore une fois
01:26:54c'est un travail
01:26:56c'est pour ça qu'on les voile
01:26:58je ne veux pas dire ça non plus
01:27:00je pense que sans se voiler
01:27:02on peut aussi exiger des hommes
01:27:04une certaine tenue
01:27:06on peut tout à fait regarder une femme en la trouvant désirable
01:27:08sans pour autant la faire se sentir mal à l'aise
01:27:10ça s'appelle je crois de la galanterie
01:27:12oui
01:27:14justement
01:27:16la personne dont je vous parlais n'avait pas un regard
01:27:18même pas insistant
01:27:20non j'entends bien
01:27:22peut-être qu'il y avait une réaction un peu brusque
01:27:24de la part de votre fille
01:27:26mais je pense comprendre peut-être le prétexte
01:27:28de fond, c'est tout, je voulais juste faire ce commentaire
01:27:30oui
01:27:32j'ai beaucoup de mal avec ça
01:27:34j'avoue
01:27:36oui parce que
01:27:38je sais ce que c'est
01:27:40qu'un homme lourd
01:27:42j'ai eu de très mauvaises expériences avec les hommes
01:27:44donc je crois savoir de quoi je parle
01:27:46et je comprends
01:27:48l'envie d'être regardé
01:27:50je suis exhibitionniste
01:27:52je comprends très très bien l'envie d'être regardé
01:27:54mais Sophie
01:27:56c'est tout
01:27:58on peut se plaindre d'avoir en retour des regards
01:28:00si on ne provoque pas dans le sens péjoratif
01:28:02provoqué
01:28:04mais si on amène
01:28:06le regard des autres sur soi
01:28:08bien sûr
01:28:10c'est le débat que j'ai eu la semaine dernière avec mon invité
01:28:12qui n'était pas d'accord, les femmes sont naturellement
01:28:14plus dans le désir de séduction
01:28:16et les hommes
01:28:18sont un peu dominés par la vue
01:28:20et vous
01:28:22on l'a tous remarqué, il y a une femme qui rentre
01:28:24avec une tenue
01:28:26hyper provoquante, tous les hommes
01:28:28qui sont dans le café vont sans même
01:28:30s'en rendre compte tourner le regard vers elle
01:28:32et puis c'est tout
01:28:34on n'est quand même pas loin encore
01:28:36de l'animal et si on n'accepte pas ça
01:28:38on n'avancera pas
01:28:40ce qui ne veut pas dire encore une fois que
01:28:42c'est une raison pour sauter sur la femme
01:28:44on est bien d'accord
01:28:46écoutez merci Sophie de cet échange
01:28:48je crois que vous n'avez pas
01:28:50pu échanger le troisième point mais c'est pas grave
01:28:52vous avez échangé
01:28:54et puis je crois qu'on a dit beaucoup
01:28:56de choses et puis chacun
01:28:58fera comme il peut parce que c'est pas si simple
01:29:00de toute façon
01:29:02merci beaucoup Emma Becker de cet échange
01:29:04et puis tout de suite vous retrouvez Marie
01:29:06pour C'est votre avenir, demain on sera avec
01:29:08Claude Parizeau, sexothérapeute
01:29:10de couple
01:29:12et on verra pourquoi les hommes
01:29:14ont autant de mal à communiquer leurs émotions
01:29:16peut-être qu'ils auront même du mal
01:29:18à témoigner mais j'espère que non

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