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C'est une idée qu'avait soufflé Gérald Darmanin en évoquant la vente des "bijoux de famille" de l'Élysée. L'État possède des parts dans 85 entreprises en France comme Airbus, SNCF, la RATP ou encore la Française des jeux. Mais est-ce que leur vente peut sauver le déficit public ? Explications avec Nicolas Doze, éditorialiste BFM Busines

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Transcription
00:00Nicolas Dosy, il paraît qu'on cherche un peu d'argent. Et si l'État vendait des parts qu'il possède dans tout un tas d'entreprises pour moins augmenter les impôts ?
00:07A Bercy, Laurent Saint-Martin dit qu'il n'est pas hostile à cette idée que défend Gérald Darmanin. Il y a beaucoup d'argent à la clé.
00:13Il y a de l'argent. Il y a 85 participations de l'État, donc dans 85 entreprises. Ça vaut aujourd'hui 180 milliards d'euros.
00:19C'est géré à Bercy par l'APE, l'Agence des participations de l'État. Ça passe aussi par BPI France, par la Caisse des dépôts.
00:26Les principales participations, vous les connaissez tous, EDF, la SNCF, la RATP, Engie, La Poste, ADP, Airbus, Safran, Thalès, la Française des Jeux,
00:37qui a pratiquement l'ensemble des ports français, et également beaucoup d'aéroports régionaux. Puis il y a des anecdotes héritées de l'histoire.
00:43L'État possède le casino d'Aix-les-Bains. La Savoie est devenue française pendant le Second Empire.
00:50Il y a quatre principaux secteurs où l'État est présent. Les transports, l'énergie, la finance et l'industrie.
00:57Et puis, finalement, la santé, puisque BPI France vient de prendre un peu plus de 1% du capital d'Opela, la filiale de Sanofi.
01:03La question, c'est est-ce que l'État doit vendre ses parts dans ses entreprises ?
01:08La réponse de bon sens, c'est oui. L'État doit s'effacer dans trois cas principalement.
01:14Lorsque sa présence ne se justifie plus, qu'est-ce que l'État fait chez Renault ? Franchement.
01:19Qu'est-ce que l'État fait chez ADP, Aéroports de Paris ? C'est principalement un gestionnaire de centres commerciaux.
01:24Ce n'est pas une mission de l'État de gérer des centres commerciaux. L'État doit s'effacer lorsque l'on est dans un secteur qui évolue et s'épanouit très bien dans la concurrence.
01:31Les télécoms s'épanouissent dans la concurrence. Les médias, dont nous faisons partie. Puis qu'est-ce que l'État fait dans les médias ?
01:36On peut se poser la question.
01:39Est-ce que l'État a vocation à faire de la télé et de la radio ? Non. C'est une raison. Ce n'est pas son métier.
01:44Il est là pour assurer la sécurité de la nation, éventuellement la santé, éventuellement l'éducation, pas forcément du divertissement.
01:50Après, l'État a vocation à s'effacer lorsqu'on est sur un monopole naturel qui peut parfaitement être géré par un concessionnaire du privé.
01:57C'est le cas sur le marché de l'eau. Ça marche très bien. Ça peut être le cas sur le marché de l'énergie.
02:02C'est le cas pour les autoroutes, même si ça crée toujours beaucoup d'émotions.
02:06Les concessionnaires d'autoroutes font quand même un bon boulot et nos autoroutes ne sont pas pourries.
02:10Après, si on porte un regard purement financier, on se dit « Attention, 180 milliards aujourd'hui, c'était 52 milliards de moins il y a 18 mois. »
02:18Pas mal comme progression pour le portefeuille, pour le stock, pour le portefeuille.
02:23Si on regarde entre juin 2023 et juin 2022, l'État a vu son rendement progresser plus que le CAC 40.
02:31C'est pas mal comme progression. Et puis à chaque fois qu'il a une participation dans une boîte, il y a un dividende à la clé.
02:36C'est de l'argent qui rentre aussi.
02:38Donc, si on est très pragmatique, oui, l'État a vocation à sortir du capital des entreprises, mais il ne faut pas le faire n'importe quand.
02:44Il faut bien sous-peser le pour, le contre, ce que je gagne maintenant mais ce que je n'aurai pas demain.
02:48Il ne faut pas faire ça n'importe comment, mais je pense qu'on est tous capables de faire ça intelligemment à l'agence des participations de l'État.
02:54Et dans quel sens va l'histoire, Nicolas ? Est-ce que c'est plus dans le sens des privatisations ou au contraire d'une prise de participation ?
02:59Non, c'est les privatisations, le sens de l'histoire. On n'est plus sur les monopoles naturels du XXe siècle.
03:04La loi PAC prévoyait d'ailleurs que l'État sorte de la Française des Jeux, d'Aéroports de Paris ou encore d'ENGIE.
03:09Là, c'est peut-être le bon moment. Il y a 17 milliards d'euros, c'est plutôt le bon moment.
03:13Il y a d'autres entreprises, c'est pas le moment parce qu'elles sont plutôt baissées, si vous voulez.
03:17Maintenant, faire maigrir l'État actionnaire uniquement parce qu'on dirait la course aux milliards pour l'année prochaine, c'est quand même un peu courte vue.
03:24Avant ça, il y a les trucs qui s'appellent réforme de l'État, de l'assurance chômage, refonte du modèle social et tout et tout.
03:30Merci Nicolas.

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